"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

09 septembre 2006

Anne et Joachim, Marie et les "frères" de Jésus, et les païens de notre époque

En ce 9 septembre, parmi les innombrables amis du Ciel, nous avons saint Omer et saint Kiéran qui ont porté la Lumière de l'Evangile à un Occident qui entretemps a tout oublié ou renié. Nil novi sub sole... Chateaubriand écrivait, à propos de son ouvrage célèbre "le Génie du christianisme":
"Auprès du monde croulant du paganisme, s'éleva autrefois, comme en dehors de la société, un autre monde, spectateur de ces grands spectacles, pauvre, à l'écart, solitaire, ne se mêlant des affaires de la vie que quand on avait besoin de ses leçons ou de ses secours. C'était une chose merveilleuse de voir ces premiers évêques, presque tous honorés du nom de saints et de martyrs, ces simples prêtres veillant aux reliques et aux cimetières, ces religieux et ces ermites dans leurs couvents ou dans leurs grottes, faisant des règlements de paix, de morale, de charité, quand tout était guerre, corruption, barbarie; allant des tyrans de Rome aux chefs des Tartares et des Goths, afin de prévenir l'injustice des uns et la cruauté des autres, arrêtant des armées avec une croix de bois et une parole pacifique; les plus faibles des hommes et protégeant le monde contre Attila; placés entre 2 univers pour en être le lien, pour consoler les derniers moments d'une société expirante et soutenir les premiers pas d'une société au berceau. » (Mém. d'outre-tombe, 2e part., 1. 1, c. 12, éd. M. Levaillant, 1948, t. 2, p. 47; cf. fin du dernier Disc. hist., dans Oeuvres complètes, t. 5 bis, p. 200; M. Dollinger, Les études historiques de Chateaubriand, Paris, 1932, in-8°, 374 p.).
On croirait lire un compte-rendu du Journal Télévisé de ce soir, commentant la situation politique et guerrière de l'Occident et des autres pays arrachés au Christ... les saints Orthodoxes de l'époque en moins...
Enfin, dans toute cette noirceur, parmi tous ces amis que l'Eglise nous donne pour nous aider sur l'unique chemin de l'unique Salut en l'unique Sauveur, le Christ, nous avons aussi les parents de celle que nous fêtions principalement hier, la Mère de Dieu.
Et en plus... certains qui doivent encore "rentrer dans le calendrier officiel" :-)

J-M

Saints Joachim et Anne,
parents de la bienheureuse Marie (la Théotokos)


Les Chrétiens aiment tellement la bienheureuse Vierge Marie, la Mère de Dieu, sanctifiée de toutes les manières possibles, qu'il y a une certaine tendance à négliger ses parents. Commémorés le jour après la Fête de leur fille, qui est aussi commémorée en d'autres jours, Joachim et Anne furent les parents d'un être humain de chair et de sang appelée Marie, et dès lors, les grands-parents d'un autre être humain de chair et de sang, au moins dans la forme, Qui est mort pour sauver le monde.
A la lumière de ce détail, ce couple est surtout apprécié par tous les grands-parents.
La beauté spirituelle de sainte Anne est exprimée dans la bible, égalée en cela par son si dévoué époux, le beaucoup trop peu considéré Joachim. Du fait qu'il n'existe rien de plus grand dans le plan divin de l'univers que la maternité, il s'ensuit que sainte Anne reçoit aussi un honneur individuel, avec un jour de Fête à son nom le 26 juillet. Cela ne diminue en rien le personnage de son époux, saint Joachim.
Voilée par 20 siècles de légende, un examen minutieux par des érudits bibliques a tiré leur histoire au clair et établi un récit plus précis et basé sur les faits, aussi limités soient-ils, concernant saints Joachim et Anne. Il n'y a pas de contestation sur ce qu'en écrivait l'Apôtre Jacques, qui trouva approprié de glaner nombre d'informations au sujet des parents de Marie, qu'il a rapportés dans une lettre qui n'a pas réussi à bénéficier de la reconnaissance officielle.
En dépit de détails conflictuels, il est définitivement certain que sainte Anne était de la prestigieuse tribu hébreuse de Levi, et qu'elle était la fille du grand prêtre Nathan, marié à une homonyme Marie. Ce grand prêtre avait 2 filles en plus d'une Marie qui enfantera Anne. Elles s'appelaient Sovin et Anne, et toutes deux deviendront mères à Beth-lehem, mais Anne se mariera en Gallilée, où Marie, la Théotokos [*], naîtra. Rien ne vient contredire le fait que Joachim avait les faveurs de Dieu, Qui répondit à sa prière afin qu'un enfant puisse naître de son union stérile avec Anne. La réponse fut Marie, bien sûr, et après cela s'élança le plus grand mouvement de foi au monde, si irrésistible que saint Joachim s'en efface et disparaît dans ce brouillard tourbillonnant qui entoure les doux mystères du Christianisme. Il est suffisant de savoir que saint Joachim fut le père de Marie, la mère qui portera Jésus-Christ, le divin Sauveur Qui changera le cours de l'histoire du monde, et le mènera sur un nouveau chemin qui, si on le suit, mène à la vie éternelle.
Le fait que Dieu agit de manière mystérieuse a été manifeste lorsque Joachim et Anne ont prié pour un enfant : ils ne savaient pas s'ils se verraient accorder un fils ou une fille, et dès lors n'avaient pas connaissance de ce qui était préparé pour eux et pour le monde. L'Apôtre Jacques cite un Ange du Seigneur disant à Anne "Le Seigneur a entendu ta prière, et tu concevra et mettra au monde, et l'on parlera de ta postérité dans la terre entière." Il n'y était pas fait mention du sexe de l'enfant, comme on le voit quand l'Apôtre Jacques continue en disant qu'Anne avait accepté par les paroles suivantes : "Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, je ferai don de mon enfant, garçon ou fille, au Seigneur mon Dieu et il Le servira tous les jours de sa vie." L'usage du "il Le servira" indique bien qu'Anne a pu avoir une prémonition mais certainement pas au point de savoir à l'avance que ce "il" sera "elle", qui, quant à elle, concevra en pleine connaissance le Fils de Dieu. C'est bien clair, Dieu oeuvre de manière mystérieuse.
L'Eglise Orthodoxe a une hymne qui chante glorieusement,
"Alors que nous célébrons la mémoire de Tes justes grands-parents, par eux nous Te supplions, O Seigneur, de sauver nos âmes." [Tropaire de la Fête]
Il ne pourrait y avoir d'hommage plus touchant que de se voir chanté en louange et prière dans la musique sacrée de l'Eglise. Une autre hymne contient ces paroles :
"A présent Anne n'est plus stérile et elle porte en son sein la Toute-Pure!Elle se réjouit et nous appelle à chanter un hymne de louange au ChristQui donne à l'humanité l'unique Mère Toujours-Vierge!" [Kondakion ton 2]
Les noms de Joachim et Anne font partie intégrante de la Divine Liturgie [et des Heures], toujours mentionnés dans la prière de conclusion des Offices par ces paroles : "Que le Christ notre vrai Dieu, par les prières de Sa très pure et sainte Mère, [...] par Joachim et Anne, les saints et justes aïeux du Seigneur... et de tous les saints dont nous célébrons la mémoire ce jour, nous prenne en pitié et nous sauve."
voir ci-après :

A propos de la virginité perpétuelle de la Théotokos
(Mère de Dieu)
Par l'évêque Lazar Puhalo (Orthodox Church of America)
L'Eglise Orthodoxe a toujours proclamé la virginité perpétuelle de Marie, la Mère de notre Dieu (Théotokos). Le verset se référant au "premier né" de Marie a été mal interprété par d'innombrables hétérodoxes.
"Et, sans qu'il l'eût connue, elle mit au monde un fils, auquel il donna le nom de Jésus." (Bible de Maredsous)
"kai ouk eginwsken authn ewv ou eteken ton uion authv ton prwtotokon kai ekalesen to onoma autou ihsoun"
(Matthieu 1,25; cfr Luc 2,7)
Ce verset semble souvent traduit par "il ne la connu pas jusqu'après..."
[En effet, et voici 2 des exemples les plus récents :
a. Nouvelle Bible Segond édition 2001 : "Mais il n'eut pas de relations avec elle jusuq'à ce qu'elle eût mis au monde un fils, qu'il appela du nom de Jésus."
b. Nouveau Testament interlinéaire grec-français Aland, Black, Martini, Metzger et Wikren, traduction interlinéaire/mot à mot par le pr. Maurice Carrez, Société Biblique 1993 : "et ne pas il connaissait elle jusqu'à ce que elle enfanta un fils; et il appela le nom de lui Jésus."]
Ce n'est cependant pas ce que cela signifie. Le mot grec original, "eos" (ewv), indique la véritable signification, à savoir "qu'il n'a pas eu de relations avec elle avant qu'elle ne donne naissance." L'Evangéliste pose cette affirmation afin de nous assurer que Joseph n'a rien à voir dans la conception de Jésus. Le terme "eos ou" (ewv ou) n'implique pas la compréhension qu'il aurait eu des relations avec elle après que le Christ fut né. Il indique tout au plus qu'en ce qui concerne la naissance de Jésus, Joseph n'avait pas eu de relations avec Marie avant la naissance, et donc, n'était pas le père [géniteur] de Jésus. Ce n'est rien d'autre qu'une tournure de phrase habituelle, l'utilisation d'une forme d'expression habituelle, familière. Les mêmes terme et signification sont utilisés ailleurs dans la Bible comme expression usuelle, et il est bien clair que cela n'indique pas ce que les hétérodoxes (non-Orthodoxes) affirment que cela dit. En 2 Samuel 6,23, par exemple, nous lisons : [kai th melcol yugatri saoul ouk egeneto paidion ewv thv hmerav tou apoyanein authn ] "Et Mical, fille de Saül, n'eut pas d'enfant jusqu'à sa mort." Est-ce que dès lors, elle aurait eu des enfants après sa mort? Bien sûr que non! Et pas plus Joseph n'a "connu" Marie après la naissance de Jésus. En Genèse 8,7, nous lisons que Noé "et lâcha le corbeau, qui sortit, allant et venant, jusqu'à ce que [eos] les eaux eussent laissé la terre à sec."
Nous savons par l'Ecriture qu'en fait, le corbeau ne revint jamais à l'Arche. Il est dit "jusqu'à ce que les eaux.." mais en fait, il ne revint pas du tout. L'Ecriture dit que "Joseph ne la connu pas jusqu'après..", mais en fait, il ne la "connut" jamais. Dans un autre exemple, la Bible dit "Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Siège à ma droite, jusqu'à ce que [eos] j'aie mis tes ennemis sous tes pieds" (Marc 12,36). Est-ce que cela signifie que le Christ cessera de siéger à la droite de la gloire du Père une fois que Ses ennemis auront été vaincus? Bien sûr que non! Dès lors, la Bible ne dit pas "que Joseph ne l'a pas connue jusqu'après que son premier-né soit venu, mais ensuite il l'a connue." La Bible dit qu'il ne l'a pas connue avant (et jusqu'au moment) où elle avait donné naissance à son premier-né," signifiant simplement et clairement "Joseph n'était pas le père. Il n'a pas eu de relations avec elle avant qu'elle ne soit enceinte, et dès lors il n'a pas été impliqué dans la conception de Jésus."
La Tradition sacrée concernant ces faits provient certainement du propre témoignage de Marie, et, comme en toutes choses dans l'Eglise, est guidée et gardée par le Saint-Esprit Qui y demeure. En accomplissement de la Loi Mosaïque, Marie était fiancée à Joseph, un homme plus âgé qui était en fait son propre oncle (comme la sainte Tradition guidée par le Saint-Esprit nous le rapporte). Dès lors, leur "mariage" était un mariage qui, selon la Loi Mosaïque, ne permettait pas des relations sexuelles entre eux, parce qu'elle était porteuse de l'héritage, son Premier-Né, le Messie. Le terme de Premier-Né signifie simplement cela. Cela n'implique nullement des naissances ultérieures, mais simplement décrit le premier. Dans la Loi Mosaïque, le premier-né de toute femme (ou femelle, donc aussi bien pour les humains que pour les animaux) avait une signification religieuse, et c'est pourquoi pour Jésus, l'accent est mis sur Premier-Né.
Pour finir, vous pourriez demander "comment est-il possible pour Marie de demeurer vierge après la naissance du Christ?" La réponse simple, telle qu'elle nous est donnée par les Ecritures, est : "Aux hommes cela est impossible; mais à Dieu tout est possible" (Matthieu 19,26).
La signification et l'identité des "frères de Jésus".
Qui étaient les "frères du Seigneur" (Matthieu 12,46-47), et s'Il avait des frères, pourquoi appelons-nous alors la Théotokos "Toujours Vierge"?
Les "frères" de Jésus sont mentionnés à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament. Quatre le sont nommément. Pour expliquer qui ils sont, ce n'est pas difficile, puisque l'Ecriture elle-même en cite 4 et identifie leur parenté. Matthieu (13,55) et Marc (6,3) citent, comme "frères" de Jésus : Jacques, Joseph, Simon et Jude.
Nous savons avec certitude que Jacques et Joseph n'étaient pas les fils de Marie ou de Joseph, car l'Ecriture les identifie comme enfants d'une autre Marie, qui était la femme d'Alphée-Cleopas (Matthieu 27,56; Marc 15,40). Jacques est aussi cité comme "fils d'Alphée", dans la liste des Apôtres (Matthieu 10,3; Marc 3,18; Luc 6,15; Actes 1,13). La relation entre ces "frères" (y compris les "soeurs") doit être vue dans le contexte de la tradition hébraïco-araméenne, selon laquelle même des cousins étaient appelés frères et soeurs. C'est aussi le cas de nos jours en grec et dans les langues et cultures slaves, dès lors nous n'avons pas à spéculer sur ce point. C'est un fait que nous connaissons fort bien de par nos propres familles et vies. Nous avons un parfait exemple de cela dans l'Ancien Testament. Le mot utilisé pour décrire la relation entre Lot et Abraham, en Genèse 14,16, est "adelphi" dans le texte grec de la LXX, qu'on ne sait traduire que par "frère" en [français ou] anglais. Cependant, nous savons que Lot était le neveu d'Abraham. Le mot grec "adelphos" et "adelphi" ne sont que des tentatives pour traduire un mot araméen inconnu – et personne n'a la moindre idée quel est le mot réel qui est rendu en grec et en anglais [et français] par "frères".
Il n'y aurait pas pu avoir de "frères de sang" au Christ, sinon Il n'aurait pas confié Sa mère aux soins de saint Jean le Théologien (Jean 19,26) au pied de la Croix. En effet, le Christ aurait causé un grand manque de respect envers Ses "frères" et leur aurait causé du tort s'Il l'avait fait! Les prophéties de l'Ancien Testament expliquent le mariage virginal et la virginité perpétuelle de la mère du Christ, et nous avons aussi le témoignage du Saint-Esprit parlant à travers l'Eglise et disant que Marie est "Toujours Vierge".
D'autres preuves sont dans les Saintes Ecritures, comme quoi dans la tradition hébraïque, "frères" et "soeurs" ne sont pas nécessairement "de sang". Notre Tradition Orthodoxe nous enseigne que la sainte Vierge Marie était la fille unique des saints Joachim et Anne, mais en Jean 19,25, nous lisons "Auprès de la croix de Jésus, se tenaient sa mère, la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala." Si notre histoire de l'Eglise est correcte, comment est-ce que Marie aurait pu avoir une soeur? Le premier indice à notre question est que les 2 femmes s'appellent Marie! Aucune famille n'a 2 filles et leur donne le même nom! Dès lors, il est évident que la relation entre les 2 femmes était différente que dans la conception de soeur dans nos langues occidentales modernes.
Le second indice à notre question, c'est que la Bible identifie cette Marie de Cléopas comme étant la mère des "frères" de Jésus. Le nom de Cleopas est le même qu'Alphée en araméen, cette langue que Jésus parlait.
Dès lors, les soit-disants frères de Jésus mentionnés en Marc 6,3 sont clairement identifiés ailleurs comme étant les fils d'Alphée et de son épouse Marie de Cléopas – la "soeur" de la Vierge Marie.
Donc les Ecritures nous montrent que les "frères" du Christ ne sont pas Ses frères, mais relation parentale. Il n'y a pas de preuve scripturaire pour soutenir la notion que la Vierge Marie aurait eu le moindre autre enfant en dehors de Jésus-Christ notre Dieu.
L'ayant vu naître enfant à Beth-lehem. Que toute la Création Le glorifie!
Toute la gloire soit à Jésus-Christ notre Dieu.


Plus vénérable que les Chérubinset incomparablement plus glorieuse que les SéraphimsToi qui sans tâche enfanta Dieu le VerbeToi qui est véritablement Mère de Dieu
Nous te magnifions!

UN PRÉNOM ORTHODOXE?

Un moine de l'Eglise Russe m'a dit un jour qu'un vrai Chrétien Orthodoxe ne saurait s'appeler Jean-Michel... Je sais qu'hélas, je ressasse souvent cette histoire. J'avoue qu'elle m'a profondément choqué, parce que venant d'un brave moine fort cultivé, et connaissant justement l'histoire ecclésiale, mais coincé dans un raisonnement purement culturel. J'ai pardonné mais ça reste un tache dans la mémoire, que les échanges sur la vie de l'Eglise locale font hélas souvent remonter.

Discutant récemment avec 2 amis prêtres de l'Eglise de Grèce de la question des "prénoms orthodoxes" (c'est eux qui l'avaient abordée), on en vint à parler de cette coutume actuellement uniquement occidentale du double prénom. On en vint à la conclusion qu'alors un certain Simonos-Petra ne serait pas Orthodoxe lui non plus, et dès lors un célèbre monastère de la sainte montagne de l'Athos aurait une dédicace hétérodoxe. Nous avons préféré en sourire..

Il est donc question de prénom, non pas orthodoxe, mais d'un saint orthodoxe, comme l'article ci-dessous le met fort bien en exergue. En marge de ce choix parental, qui doit être un choix digne, mûrement réfléchi, un devoir de parents Chrétiens, il y a pour celle ou celui qui portera le nom une autre dimension : la conversion personnelle et permanente au Christ.

A quoi bon en effet porter un nom d'un saint très célèbre si c'est pour se comporter toute sa vie durant comme le dernier des païens, reniant publiquement le Christ par ses actes et paroles (pour ne pas parler du reste)?
Et puis, cas qui n'est pas envisagé dans l'article ci-dessous – parce que cela ne relève pas du sujet, mais de la suite de l'approche pastorale, de "l'après" du choix ou de la conversion – il y a tous ceux qui portent un prénom qui est païen ou hétérodoxe ou autre, mais qui deviennent Chrétiens, et sont canonisés.

Culturellement, nos amis Grecs voient un problème à appeler quelqu'un "François" (il est vrai qu'il n'y pas encore d'Orthodoxe portant ce prénom dans le calendrier) ou "Guillaume" (alors qu'il y a 2 saints de ce prénom qui sont bel et bien Orthodoxes), mais pas à appeler une de leurs filles "Aphrodite". Or, Aphrodite, c'était une dégoûtante "déesse", et saint Clément d'Alexandrie convaincra les plus hésitants – dans le "Protreptique", il décrit par le biais des textes païens le comportement répugnant de toutes ces "divinités" païennes et de leurs adeptes, et dans les "Stromates", il rapporte l'influence négative que ce contre-exemple a sur les femmes de son époque (Stromates II, 20, 107, 2), des siècles après l'invention de cette "déesse". Et pourtant, il doit bien y avoir eu une petite fille de culture hellénistique qui soit devenue sainte malgré ce prénom, puisque j'ai retrouvé couvent & paroisse portant cette dédicace. Et je me souviens avoir rencontré au centre de formation théologique une jeune Grecque qui portait ce prénom et qui était de vie fort pieuse.

Et que dire d'un saint néo-martyr fêté le 2 juillet, saint Ahmed le Calligraphe?! Avec un tel prénom, porté par des légions de sicaires et d'adeptes de tout ce qui est contre le Christ, contre Dieu, aurait-on dû le renommer avant de l'accepter comme Chrétien? Grâce à Dieu et à Son fidèle serviteur Ahmed, à présent, on peut très bien être un vrai Chrétien, donc un Orthodoxe pratiquant d'âme et de corps, et en même temps se prénommer Ahmed.

Si le prénom est important, et si le choix parental est important, et s'il faut catégoriquement rejeter les coutumes barbares et païennes de l'Occident déchu, il ne faut pas en faire un drame pour autant. Si Dieu peut bien donner des enfants à Abraham avec des pierres (cfr Luc 3,8), Il peut bien toucher le coeur de n'importe qui, quel que soit le prénom. Et c'est dans la réponse à cet appel (adressé à tout un chacun Apoc. 3,20) que résidera la destinée : éternelle en Dieu et avec un nouveau prénom que Dieu seul connaît (Apoc. 2,17), ou éternelle loin de Dieu, là où ce n'est que larmes et grincements de dents, et où on peut conserver son prénom, que ce soit le nom d'un saint, d'un légume ou d'un "héros" de feuilleton païen. Le choix capital, vital, essentiel, il est là. Le prénom Chrétien, c'est pour nous y aider en nous donnant un exemple à suivre, un intercesseur zélé et aimant, et pas pour remplacer ce choix vital "comme par magie".
Enfin, tel est mon humble avis.

JM

*-*-*-*-*
Spécialement pour les fanatiques de l'ethno-orthodoxisme
Mercredi 23 août 2006
http://westernorthodox.blogspot.com/2006/08/one-for-ortho-ethnic-fanatics.html

Voici que j'apporte mon eau au moulin de ceux qui sont prisonniers de la terrible maladie du "Syndrome du Converti Fanatique" TM (c) – ceux qui tentent de changer leur origine ethnique en adoptant toutes les pratiques culturelles des Grecs, Russes, Arabes, etc, dans l'espoir malavisé que ceci les rendra encore "plus orthodoxes".

Votre nom Russe est...
"Boryenka Aleksi Popov"

Quel est votre nom Russe?
[Découvrez-le avec ce générateur de noms pour "convertis"]
http://www.blogthings.com/russiannamegenerator/
A titre d'information, je n'ai introduit que mon nom et premier prénom.

Sous-diacre Ben Johnson

*-*-*-*-*

Un prénom a-t'il un sens?
http://www.roca.org/oa/153/153k.htm
par le prêtre Andrew Philips

Avec la déchristianisation progressive de la société, l'utilisation de l'expression "prénom Chrétien" devient de moins en moins commune et est remplacée par "prénom" ou "surnom". Il n'y a pas si longtemps encore, les Catholiques-romains donnaient toujours à leurs enfants des noms de saints. Même les Protestants avaient l'habitude de donner à leurs enfants des noms issus de la Bible : Jonathan, David, Jérémie, Ruth, Judith, Esther, Rebecca, Rachel, Deborah, Abigail, Sarah, étaient autrefois des prénoms populaires dans les sociétés à majorité Protestante. De nos jours, il semble que les Orthodoxes sont les seuls à garder la tradition de donner à leurs enfants des noms de saints. Mais nombre de questions se posent sur ce qu'est exactement un prénom Chrétien et quels sont les noms que ceux entrant dans l'Eglise Orthodoxe devraient prendre.

Tout d'abord, il est nécessaire de faire remarquer que quelqu'un entrant dans l'Orthodoxie ne devrait pas prendre un nouveau nom si celui qu'il a est déjà porté par un saint dans le calendrier. Nous avons rencontré 2 cas où des hommes avec un prénom parfaitement Chrétien avaient changé pour des prénoms exotiques pour chez nous, Vladimir et Auxentius. Dans les 2 cas, les personnes concernées passaient par une crise identitaire, et étaient motivées dans leurs choix plus par un désir de changer leur identité que par la volonté de porter ce prénom de saint en particulier. (Par la suite, ces 2 hommes ont quitté l'Eglise Orthodoxe). Il semble que le pasteur devrait décourager les changements de nom déplacés.

Une autre question qui revient parfois c'est si une personne portant la forme féminine du nom d'un saint, par exemple Nicole, pourrait le garder. Dans la pratique russe, on ne trouve cela que dans le monachisme, alors que dans la pratique grecque, c'est assez courant parmi les laïcs. D'autres différences entre la pratique russe et grecque existent encore. Les femmes et filles Grecques peuvent être appelée Maria ou Panaghia en l'honneur de la Mère de Dieu. Parmi les Russes, on estime que le nom de Marie est trop saint pour être donné en l'honneur de la Vierge. Dans la tradition russe, les filles appelées Marie le sont en l'honneur d'autres Maries : sainte Marie l'Egyptienne, sainte Marie Madeleine ou sainte Marie la soeur de saint Lazare, par exemple [*]. En Grèce et dans les Balkans, des prénoms comme Christos (accentué sur la première syllabe), Sotiris (Sauveur) et Kyriakos sont aussi communs. Les Russes ont tendance à trouver de tels prénoms inacceptables, pour la même raison que les Maries en Russie ne sont pas appelées ainsi en l'honneur de la Vierge. Une autre coutume, inconnue tant des Grecs que des Russes, c'est le Slava des Serbes, où les personnes peuvent ne pas avoir de prénom de saint du tout, mais ont un jour de Fête familiale commun en l'honneur d'un saint particulier. En ce qui concerne la fête du saint, il y en a qui tombent à des jours différents dans les calendriers grecs et russes. Sainte Catherine, par exemple, est célébrée le 25 novembre dans l'Eglise de Grèce et le 24 dans celle de Russie.

Certains convertis rentrés dans l'Orthodoxie changent de nom alors que ce n'est pas nécessaire, simplement par ignorance. Ils peuvent, en fait, porter le nom d'un saint peu connu. Les exemples suivants sont ceux de prénoms qui sont parfaitement valables comme prénoms Orthodoxes, nombre d'entre eux appartenant à des saints Occidentaux d'avant le Schisme : Alan, Albert, Alphonse (Saint Ildefonse), Angus, Audrey, Aylwin, Barry, Bernard, Bertrand, Brigite, Claire (Photini ou Svetlana), Dominique (équivalent de Kyriakos, Kyriaki en grec), Duncan, Edgar, Edith, Edmund, Edouard, Erasmus, Foi (Vera), Frédéric (traduction d'Irenei), Geoffrey (Saint Ceolfrid), Gérald, Gilbert, Gilles, Guy, Harvey, Helga (Olga), Herbert, Hugh, Humphrey, Kevin, Leonard, Mildred, Ottila, Owen, Richard, Robert, Ursula.

D'autres noms, bien que ne "sonnant" pas Orthodoxe, sont souvent les diminutifs ou dérivés de prénoms de saints parfaitement Orthodoxes. Par exemple :

Alexandra donne Alice et Alison
Catherine donne Karen, Kathleen, Kay, Kittie
Columba donne Malcolm
Dorothée donne Dora, Doreen et Doris
Emiliana donne Amélia, Emilie et Milly
Elisabeth donne Bella, Bess, Beth, Elsa, Elsie, Isabelle, Lisa
Héllène donne Eileen, Elaine, Eleanor, et Norah
Jean donne Evan, Sean, et Ian
Joanna donne Jacqueline, Jane, Janet, Janice, Jenny, Jessie.
Juliana donne Gillian et Jill
Mary donne Marian, Marilyn, Maureen, May, Miriam, Moira, Molly, Morag, Polly, Rosemarie
Marguerite (Marina) donne Greta, Maisie, Marjorie, Meg, Pearl, Peggy et Rita
Nicolas donne Colin

Les listes ci-dessus ne prétendent en rien être complète, mais elles pourraient être utiles.

En fin de compte, cependant, il y a des prénoms qui doivent être changés, du fait qu'ils ne sont tout simplement pas des noms de saint. Quelles sont les approches de la question?

Certains convertis changent leur prénom pour un qui lui est similaire. Un exemple évident, Neil
devient Nil. De même, Lee peut facilement être changé en Leo ou Léon. Il y a nombre d'exemples. Certains ont un second prénom, qui est Chrétien. Par exemple, une personne appelée Pamela Marie pourrait simplement utiliser son second prénom, Chrétien, comme prénom Orthodoxe. D'autres ont un saint préféré et veulent en porter le nom. C'est le cas le plus simple de tous.

D'autres peuvent souhaiter prendre le nom de quelqu'un de leur famille. Nous connaissons un garçonnet Russe qui n'avait pas été baptisé et n'avait pas un prénom Chrétien. Lors du Baptême, il prit le prénom de son grand-père, qui avait un prénom Chrétien. Le résultat fut que non seulement le petit garçon reçut le Baptême, mais aussi que son grand-père commença à venir à l'église, amenant ainsi la joie dans 3 générations.

Il y a aussi la question du comment les parents devraient faire le choix du prénom de leurs enfants. La tradition dit de regarder dans le calendrier, soit au jour de la naissance, soit au 8ème jour lors de l'office où il reçoit son nom, ou encore au 40ème jour après la naissance. Ce sont de pieuses coutumes que les futurs parents devraient garder à l'esprit. Si les parents choisissent un prénom simplement parce qu'ils l'aiment, plutôt que pour le saint, il y a un autre aspect des prénoms qui est aussi souvent ignoré. C'est qu'il y a plusieurs saints du même nom. Par exemple, il y a de nombreux saints Nicolas dans le calendrier, mais en général, il n'y en a qu'un qui est honoré – ce qui semble de fort mauvais aloi. L'Eglise nous appelle à honorer tous les saints, pas seulement nos préférés.

Dans les saints Anglo-Saxons de la Tradition Anglaise de l'Orthodoxie, il y a nombre d'entre eux dont le nom pourrait être utilisé, bien que malheureusement une partie d'entre eux soient "passés de mode".

Pour les garçons : Adamnan, Adrian, Aidan Ailred, Alban, Aylwin, Bede, Benedict (Benoît), Bernard, Bertrand, Cedd (Cédric), Chad, Clement, Cuthbert, Dunstan, Edmund, Edourd, Edwin, Félix, Geoffrey, Gilbert, Herbert, James (Jacques), Jean, Kenelm, Laurent, Ninian, Oswald, Owen, Peter (Pierre), Philippe, Richard, Sigfrid, Théodore, Wilfrid.

Pour les filles : Agathe, Alfreda, Audrey, Eanswythe, Edith, Elfreda, Elgiva, Ethel, Hilda, Mildred, Thecla.

Pour finir, nous en venons à cette autre question : comment devrions-nous faire mémoire des non-Orthodoxes dans la prière. Il semble que ce soit une bonne coutume d'écrire le nom de tous ceux pour qui nous voulons prier dans nos livrets commémoratifs, mais d'y placer les non-Orthodoxes de manière séparée et clairement indiquée. De la sorte, le prêtre pourra prier pour tous à la Proskomedia [préparation des saints Dons], mais ne prendra de parcelle de la prosphore [pour l'Offertoire] que pour les Orthodoxes.

Nous espérons que ces considérations seront utiles pour tous les parents et ceux qui souhaitent entrer dans l'Eglise Orthodoxe. Puissent-ils tous recevoir les bénédictions des saints par leur saints prénoms.

*-*-*-*-*
[*] Ou depuis 2004, en France, plus proche de nous, il y a sainte Marie de Paris (mère Marie Skobstova). Ndt.

*-*-*-*-*

"Grata tibi sint, Domine, múnera, quae pro cunctórum offerimus honóre Sanctórum, et concede, ut, quos iam credimus de sua immortalitáte secúros, sentiámus de nostra salúte sollícitos."
(antique "Collecte" de la Toussaint de la Liturgie de saint Grégoire, en usage dans le Patriarcat Grec-Orthodoxe d'Antioche, Vicariat de Rite Occidental)

Floralies rescapées d'une météo capricieuse

Un mois de juillet caniculaire suivit d'un mois d'août si trempé, que pouvait-on attendre d'autre que des catastrophes dans les récoltes de fruits, légumes et... fleurs...
Les limaces ont pullulé, au point que les plus voraces de leurs prédateurs volants n'en voulaient plus. Dans les potagers - le nôtre comme ceux du voisinage - tout n'est que ruine. Nous avons une rangée de capucines - excellent répulsif naturel - qui a poussé, mais pas fleuri. Des 3 rangs de potirons, habituellement annonciateurs de roboratives soupes hivernales et autres bonnes "frites oranges" (un régal!), un seul rang a survécu aux pluies et aux limaces, mais n'a pas fleuri. Seule la moutarde et un carré de phacélie, 2 "engrais verts", ont poussé convenablement... en plus des "mauvaises" herbes, c'est-à-dire celles dont on ne veut pas dans son potager, mais qui font les délices d'autres êtres vivants.
Ahhh, quel mois d'août pourri! Il "drachait", pire, il "tombait des hallebardes"...
Pas étonnant que les fleurs soient dans un si piteux état. Voilà une rescapée, hachée menu.
Seules quelques roses s'en sont tirées à bon compte, parce que restées en bourgeon, elles ne se sont ouvertes que cette semaine, pour les premiers jours de temps passable voire fort beau (mardi dernier) depuis fin juillet.

08 septembre 2006

New York : résultat du Synode des évêques de l'EORHF 5-8 septembre

note : textes très ardus à traduire - merci d'excuser mon incompétence.
Je suis plus à l'aise avec des prières, des textes philosophiques, historiques, etc...
En attendant une traduction officielle, vous aurez déjà un bon aperçu avec ceci.
JM

Suite du 4ème Concile de la Diaspora, en mai 2006 à San Francisco, et de la nécessité d'une réunification pour un juste témoignage de l'Orthodoxie à l'Occident : le Synode des évêques a étudié la réunification demandée par l'assemblée

La nouvelle est remarquée en Russie :

Read about the act and the Address of the Synod of Bishops to the God-loving Flock of the Russian Orthodox Church Outside of Russia :
http://www.pravmir.com/article_136.html

Russian Church Abroad Approves Dialogue Act With Moscow Patriarchate
Created: 08.09.2006 12:14 MSK (GMT +3), Updated: 14:54 MSK
En anglais : MosNews
http://mosnews.com/news/2006/09/08/churchabroad.shtml
en Russe :
http://www.newsru.com/religy/08sep2006/synode.html

La "blogosphère" en parle aussi, bien sûr :

http://groups.yahoo.com/group/orthodox-rocor/message/5959

http://www.moinillon.net/post/2006/09/07/Synode

http://fatherjohn.blogspot.com/2006/09/decision-of-synod-of-bishops.html

http://france-russie-orthodoxie.blogspirit.com/

http://fatherjohn.blogspot.com/2006/09/epistle-of-rocor-regarding-act-of.html

http://www.orthodoxie.com/2006/09/le_synode_de_le.html

MAIS mgr Gabriel, secrétaire du Synode, n'a pas signé l'acte, et un fac-similé du document montre qu'il y a bien écrit ne pas être d'accord :
http://www.moinillon.net/post/2006/09/08/lacte-de-communion-confirme-par-lEORHF

Confirmant son idée déjà exprimée en mai, avant l'ouverture du Concile :
http://stmaterne.blogspot.com/2006/05/un-hirarque-erhf-demande-moscou-de-se.html


NEW YORK: 6 Septembre 2006
Le Synode des Evêques prend une décision sur "l'Acte de Communion Canonique".
http://russianorthodoxchurch.ws/synod/eng2006/9enaktko.html

Le Synode des évêques de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières, durant sa session régulière, ce 24 août/6 septembre 2006, a considéré que :

Le rapport du secrétaire de la commission des discussions avec le patriarcat de Moscou, le protopresbytre Alexander Lebedeff, sur les résultats de la 7ème réunion mixte des commissions qui a eu lieu fin juin de cette année.

Après une discussion approfondie sur le sujet, décrète :

1. De prendre en considération le rapport du protopresbytre Alexander Lebedeff.
2. Sur base de la décision du Concile des Evêques du 15-19 mai 2006, de confirmer et d'approuver "l'Acte de Communion Canonique" dans sa forme révisée telle que préparée par les Commissions ecclésiales lors de la 7ème réunion conjointe, en plus des autres matériaux développés par les Commissions.
3. En accord avec les directives du Concile des Evêques de 2006, de donner instruction à la Commission des discussions avec le patriarcat de Moscou, de travailler ensemble avec la Commission sur le dialogue avec l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières aux détails de la cérémonie de la signature de "l'Acte" et du Rite de rétablissement de la communion canonique des 2 parties de l'Eglise Orthodoxe de Russie.
4. Aussi, en accord avec les décisions du Concile des Evêques, d'autoriser l'archevêque Mark de Berlin et d'Allemagne, président de la Commission des discussions avec le patriarcat de Moscou, de coordonner ensemble avec l'archevêque Innokenty de Korsun la publication simultanée de "l'Acte" qui a été confirmé par les deux Saint-Synodes sur les sites internet officiels des 2 parties de l'Eglise Orthodoxe de Russie.
5. De réfléchir lors de la prochaine session élargie du Synode des évêques, qui devrait être planifiée vers l'époque de la Fête de l'Icône Kursk-Root de la Mère de Dieu cette année, sur les propositions préparées par les Commissions mixtes lors de leur prochaine rencontre.
6. D'informer les fidèles via un Discours spécial sur l'état présent du processus de négociation, et les plans proposés pour l'avenir.

http://russianorthodoxchurch.ws/synod/eng2006/9enposlaniye.html
NEW YORK: 7 Septembre 2006
Chers pères, frères et soeurs dans le Seigneur!

Cela fait 90 ans que des diocèses de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières existent sur tous les continents, de même que des monastères, maisons d'éditions et paroisses. Tout ce qui exprime la vie ecclésiale : conseils paroissiaux, communautés religieuses, écoles, groupes de jeunesse, assemblées générales de paroisses, magnifiques choeurs, serviteurs d'Autel, etc, rassemblé autour d'elle. Tout ceci est né avec les réunions des conférences diocésaines et des Conciles de l'Eglise, qui régulaient la vie ecclésiale. C'est ainsi qu'à travers le chaos de la persécution contre l'Eglise de Russie, le peuple Orthodoxe de Russie s'est rassemblé pour se tenir autour de sa hiérarchie, qui se retrouva elle-même à l'étranger, et lutta pour servir à l'émancipation et la renaissance de son peuple, sur base de la Foi Orthodoxe.

A l'intérieur des frontières de Russie, la persécution prit la forme d'une destruction complète de la foi en Christ. Tant fut détruit, si nombreux souffrirent. Mais le Seigneur ne permit pas la disparition de l'Eglise dans notre patrie. En ces lieux où les anciennes églises survécurent, le peuple retrouve à nouveau la nourriture spirituelle. Ce qui a été détruit est occupé à être reconstruit. La vie de l'Eglise est occupée à renaître de ses cendres. Les archipasteurs, clercs et fidèles s'efforcent de rebâtir une nouvelle Russie Orthodoxe. Ce processus de renaissance requiert effort et la force de la volonté, parce qu'il est nécessaire d'accomplir du travail d'éducation spirituelle avec les descendants de générations de violence impie, qui avait touché absolument chaque personne, sans exception. Nombre d'obstacles demeurent sur ce chemin, mais nous voyons que ces obstacles, et les restants de l'époque Soviétique, sont progressivement vaincus.

Le jour est arrivé où nous devons chercher le rétablissement de la communion avec la source de nos propres traditions. Car il y a 2 volontés au travail – l'une étant celle de ces Russes qui sont enfants de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières, préparée en tout point à coopérer au rétablissement de la vie ecclésiale et au développement de la spiritualité du peuple, et de l'autre côté, celle de nos frères et soeurs en Russie, qui oeuvre en faveur de sa renaissance et nous tendent la main.

Les changements positifs dans la vie ecclésiale de notre patrie ont motivé le Concile des Evêques en octobre 2000 à établir un Comité pour l'unité de l'Eglise de Russie, et à bénir l'organisation de conférences de spécialistes en histoire de l'Eglise, avec la participation de membres de notre Eglise et des représentants de l'Eglise en Russie. Ces conférences ont eu lieu en 2001 et 2002. Puis, en décembre 2003, une Commission sur les discussions avec le patriarcat de Moscou a été instituée. Au même moment, le Saint-Synode du patriarcat de Moscou décidait de créer une commission similaire pour le dialogue avec notre Eglise. Ce fut un témoignage sur les efforts sincères et de bonne volonté de la part des 2 parties de l'Eglise Orthodoxe de Russie, permettant de faire comprendre la tragédie de notre histoire commune, afin que nous "puissions discuter paisiblement... quelque soit la question existante qui vous sépare de la communion avec nous," comme nous le lisons dans le Canon 92 (103) du Concile de Carthage, qui appelait les fidèles à faire confiance à leur hiérarchie, qui possédait le droit de guérir les divisions entre les Orthodoxes et les Donatistes.

Les "Règles de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières", règlements intérieurs sous lesquels notre Eglise fonctionne, demandent que nos régularisions la situation de l'Eglise Locale russe. Il est important de noter qu'une commission pour réviser les "Règles de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières" a été instituée avant l'an 2000.

Ceci montre qu'il était alors déjà évident que nos "Règles" avaient besoin d'être amendées. Depuis 2000, de nouvelles possibilités sont apparues à cet effet. A présent, en relation avec l'adoption de "l'Acte de Communion Canonique", nos règlements intérieurs peuvent être réexaminés, prenant en compte ces nouvelles possibilités.

Cependant, il est nécessaire de faire remarquer que nous ne sommes pas occupés à discuter "l'auto-dissolution" de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières. Notre Eglise continuera à exister comme auparavant, tel que c'est attesté par le premier paragraphe de "l'Acte de Communion Canonique" : "L'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières, conduisant son ministère salvifique dans les diocèses, paroisses, monastères, fraternités et autres organisations ecclésiastiques qui ont prit forme au cours de l'histoire, demeure une partie indissoluble de l'Eglise Orthodoxe Russe locale." Ces paroles de "l'Acte" attestent de la reconnaissance de la part du patriarcat de Moscou de notre cheminement historique et des liens vivants entre l'entièreté de l'Eglise Orthodoxe en Russie et ses parties à l'étranger, qui ont toujours existé et que nous n'avons jamais reniés. Ce document historique va rétablir l'unité de l'Eglise Orthodoxe de Russie, reconnaissant par cet acte mutuel le statut légal de l'Eglise Russe Hors Frontières et du patriarcat de Moscou en Russie. Chaque partie, préservant son identité en tant qu'Eglise, continuera à exister en pleine légalité et indépendance, mais reconnaissant à présent l'autre partie et déclarant l'unité de l'Eglise de Russie. Pour cette raison, ceci signifie la réconciliation et la reconnaissance mutuelle de chacun tout en préservant notre auto-gouvernance administrative, car nous comprenons les besoins de notre clergé et de nos fidèles bien mieux qu'ils ne les comprennent à Moscou.

Le 4ème Concile Général de la Diaspora et le Concile des Evêques qui l'avait suivit ont approuvé les étapes vers le rétablissement de l'unité déjà prises par notre hiérarchie, et bénit son progrès continuel.

"L'Acte" sus-mentionné a été approuvé et confirmé par le Synode des Evêques, mais il sera définitivement adopté lorsqu'il aura été signé par les Primats des 2 parties de l'Eglise Orthodoxe de Russie. La préparation des détails pour cette signature, et aussi du Rite pour le rétablissement de la communion canonique, ont été assignées à la Commission des discussions avec le patriarcat de Moscou. Il est attendu qu'elle entame cette tâche conjointement avec la Commission de dialogue avec l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières lors de leur prochaine réunion. Ensuite, les résultats de cette réunion seront examinés lors de la prochaine session du Synode des Evêques, qui aura lieu en décembre de cette année.

Chers pères, frères et soeurs dans le Seigneur! Nous n'avons pas l'intention d'abandonner nos positions de principe, en particulier en ce qui concerne le mouvement oecuménique. Nous avons l'intention de continuer à fermement prononcer la condamnation de la soit-disante "théorie des branches" et les prières communes avec les hérétiques, sur laquelle est mis l'accent dans notre anathème de l'oecuménisme adopté par le Concile des Evêques en 1983. Ceci est reflété dans les documents des Commissions ecclésiales par les deux Saint-Synodes et publié dans les publications officielles des 2 parties de l'Eglise Orthodoxe de Russie. Par cela, nous voyons que le patriarcat de Moscou a depuis longtemps assimilé notre attitude envers l'hérésie d'oecuménisme. C'est pourquoi nous ne compromettons pas les principes hérités qui nous ont toujours guidés. Néanmoins, nous avons toujours été ouverts au dialogue avec qui que ce soit, mais à la condition que cela soit fait sans la moindre entrave à l'enseignement Orthodoxe. Dans les décisions des Conciles des Evêques, nous avons toujours maintenu ferme l'ecclésiologie de modération, et jamais rejeté la présence de la grâce dans le patriarcat de Moscou ou dans les autres Eglises locales.

Nous continuerons à maintenir l'esprit de nos grands Pères, les fondateurs de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières, suivant leur héritage et le cheminement historique de notre Eglise. Amener ce grand héritage en Russie, c'est la mission que nous nous efforçons de remplir.

Nous nous souviendrons toujours qu'il n'y a que dans le Royaume des Cieux que tout sera parfait et bon, que dans l'Eglise sur terre nous ferons toujours l'expérience de difficultés causées par les passions humaines, les manquements, les tentations et péchés, qui doivent être vaincus par le moyen de bénéfiques dialogue fraternel et coopération, compassion, compréhension, et une attitude Chrétienne l'un envers l'autre, comme l'Apôtre Paul l'écrivait aux Galates : "
redressez-le dans un esprit de douceur" (Galates 6,1).

En conclusion, souvenons-nous de l'archimandrite du Scheme Amvrossy (Kurganov) de bienheureuse mémoire, abbé du monastère de Vvedensky Milkovo en Serbie, d'où provinrent plusieurs évêques de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières. L'éminent personnage d'Eglise de la diaspora Russe, P.S. Lopukhin, écrivant à propos de la mort Chrétienne du p. Amvrossy, dit : "Je garde dans ma mémoire l'image d'un homme, pleurant de joie sur son lit de mort pour la Divine unité." Le bienheureux métropolite Anthony disait du p. Amvrossy qu'il était plus proche en esprit de lui que de quiconque d'autre.

Puisse Dieu nous accorder tous d'expérimenter cette sensation de "joie spirituelle pour la Divine unité," nous amenant tous à la conclusion pleine de succès du processus de réconciliation des 2 parties de l'Eglise Orthodoxe de Russie.

Puisse le Seigneur nous aider! Amen.


Commentaire très explicite et en musique du p. John Whiteford (EORHF) :
http://fatherjohn.blogspot.com/2006/09/oh-happy-day.html

Alleluia!

La Nativité de la Mère de Dieu - 8 septembre (p. A. Schmemann)

La vénération de l'Eglise pour Marie a toujours été enracinée dans l'obéissance de cette dernière à Dieu, son choix volontaire d'accepter un appel humainement impossible. L'Eglise Orthodoxe a toujours mis l'accent sur ce rapport de Marie à l'humanité et s'est réjouie en elle comme en la meilleure, la plus pure, la plus sublime réalisation de l'histoire humaine et de la quête de l'homme pour Dieu, pour le sens ultime, pour le fond ultime de la vie humaine. Si dans le Christianisme occidental, la vénération de Marie a été centrée sur sa virginité perpétuelle, le coeur de la dévotion du Chrétien Orthodoxe Oriental, sa contemplation et sa joyeuse réjouissance en Marie ont toujours été en sa Maternité, son rapport de chair et de sang à Jésus-Christ. L'Orient se réjouit que le rôle humain dans le plan divin soit capital.
Le Fils de Dieu vient sur terre, Dieu apparaît afin de racheter le monde, Il devient humain pour incorporer l'homme dans Sa Divine vocation, mais l'humanité y prend part. Si c'est compris que la "co-naturalité" du Christ avec nous est la plus grande joie du Christianisme et sa profondeur, qu'Il est un véritable être humain et non pas quelque sorte de fantôme ou d'apparition incorporelle, qu'Il est l'un d'entre nous et pour toujours uni à nous à travers Son humanité, alors la dévotion à Marie devient aussi compréhensible, car elle est celle qui Lui donna Sa nature humaine, Sa chair et Son sang. Elle celle par qui le Christ peut toujours S'appeler Lui-même "Le Fils de l'Homme."
Fils de Dieu, Fils de l'Homme... Dieu descendant et devenant homme afin que l'homme puisse devenir divin, puisse devenir un participant de la nature divine (2 Pierre 1,4), ou comme les docteurs de l'Eglise l'ont exprimé, "déifié". Précisément ici, dans cette extraordinaire révélation de l'authentique nature et appel de l'homme, se trouve la source de la reconnaissance et de la tendresse qui chérit Marie comme étant notre lien avec le Christ, et en Lui, à Dieu. Et nulle part cela n'est reflété plus clairement que dans la Nativité de la Mère de Dieu. Rien de tout ceci n'est mentionné quelque part dans les Saintes Ecritures. Mais pourquoi est-ce que cela devrait s'y trouver? Y-a-t'il quoique ce soit de remarquable, quoique ce soit d'unique dans la naissance normale d'un enfant, une naissance comme n'importe quelle autre? Et si l'Eglise a commencé à commémorer l'événement par une Fête spéciale, ce ne fut pas parce que la naissance avait été quelque part unique ou miraculeuse ou sortant de l'ordinaire; mais parce qu'au contraire, le fait même que c'est routinier dévoile quelque chose de rafraichissant et lumineux à propos de tout ce que nous appelons "routine" et ordinaire, cela donne une nouvelle profondeur aux détails "non-remarquables" de la vie humaine.
Que voyons-nous sur l'Icône de la Fête lorsque nous la regardons avec nos yeux spirituels? Là, sur un lit, gît une femme, Anne selon la tradition de l'Eglise, qui vient juste de donner naissance à une fille.
A côté d'elle se trouve le père de l'enfant, Joachim, d'après cette même tradition. Quelques femmes se tiennent près du lit, lavant le bébé nouveau-né pour la première fois. L'événement le plus routinier, le moins remarquable. Est-ce vraiment le cas? Serait-ce que l'Eglise nous raconte à travers cette Icône que chaque naissance, chaque entrée d'un nouvel être humain dans ce monde et vie, c'est un miracle des miracles, un miracle qui explose toute routine, car il marque le début de quelque chose qui n'aura pas de fin, le début d'une vie humaine unique, non-reproductible, le début d'une nouvelle personne. Et avec chaque naissance, le monde en lui-même est en quelque sorte recréé et donné en cadeau à ce nouvel être humain, pour être sa vie, son chemin, sa création.
Cette Fête dès lors est une première célébration générale pour la naissance de l'Homme, et nous ne nous souvenons plus de l'angoisse, comme l'Evangile le dit, "dans la joie qu'un nouvel homme est né au monde" (Jean 16,21). Ensuite, nous savons à présent de qui nous célébrons la naissance particulière, de qui nous célébrons la venue : Marie. Nous savons l'unicité, la beauté, la grâce de cette enfant précisément, sa destinée, sa signification pour nous et pour le monde entier. Et troisièmement, nous célébrons tous ceux qui ont préparé le chemin pour Marie, qui ont contribué à son héritage de grâce et de beauté. Aujourd'hui, beaucoup de gens parlent d'hérédité, mais seulement dans un sens négatif, asservissant, un sens de déterminisme. L'Eglise croit aussi dans une hérédité spirituelle positive. Combien de foi, combien de bonté, combien de générations de gens luttant pour vivre selon ce qui est haut et saint, ont été nécessaires avant que l'arbre de l'histoire humaine puisse donner naissance à une si exquise et parfumée fleur – la toute pure Vierge et Toute Sainte Mère! Et dès lors, la Fête de sa Nativité est aussi la célébration de l'histoire humaine, la célébration de la foi en l'homme, la célébration de l'homme.
Hélas, l'héritage du mal est de loin plus visible et mieux connu. Il y a tant de mal autour de nous que cette foi en l'homme, en sa liberté, en la possibilité de transmettre un héritage brillant de bonté s'est presqu'évaporée et a été remplacée par le cynisme et la suspicion... Ce cynisme hostile et cette suspicion décourageantes sont précisément ce qui nous persuade de nous éloigner de l'Eglise lorsqu'elle célèbre avec une telle joie et foi cette naissance d'une petite fille en qui sont concentrées toute la bonté, la beauté spirituelle, l'harmonie et la perfection qui sont les éléments de la véritable nature humaine. En et à travers cette fille nouvellement née, le Christ – notre don de Dieu, notre réunion et notre rencontre avec Lui – vient pour étreindre le monde. Donc, en célébrant la naissance de Marie, nous nous trouvons nous-mêmes déjà sur la route vers Beth-lehem, en route vers le joyeux mystère de Marie en tant que Mère de Dieu.



[Extrait de, "Celebration of Faith" Sermons, Vol. 3,
"The Virgin Mary," par feu le protopresbytre Alexander Schmemann, 1995.]


France :
http://www.amazon.fr/Celebration-Faith-Alexander-Schmemann/

USA :
http://www.svspress.com/product_info.php?cPath=43_2&products_id=25

Icône Korsun :
http://southern-orthodoxy.blogspot.com/2006/09/birth-of-mother-of-god

Tropaire de la Nativité de la Mère de Dieu
Ta Nativité, Mère de Dieu,
A révélé la joie à l'univers,
car de toi s'est levé le Soleil de Justice,
le Christ, notre Dieu.
De la malédiction, Il nous délivre
et nous ouvre à Son Amour
vainqueur de la mort, Il nous donne la vie.

07 septembre 2006

Enseignement de la culture orthodoxe à l'école : qui est contre, et les résultats positifs

L'Eglise de Russie exhorte à ne pas confondre les cours de culture orthodoxe de base avec l'instruction religieuse.
http://www.interfax-religion.com/?act=news&div=1947
Moscou, 06 Septembre 2006, 13:02, Interfax – Le patriarcat de Moscou fait remarquer que le cours de "culture orthodoxe de base" est une discipline culturelle, non pas un sujet religieux, et il insiste sur le besoin d'y former les instituteurs.
"Dans ce cours, l'Orthodoxie sera étudiée en tant que base de la culture russe. Est-il superflu pour toute personne éduquée d'en savoir au sujet de la Trinité d'Andrei Roubleev ou sur le chevalier représenté sur l'emblème de Moscou, ou de comprendre ce qu'Ivanov a exactement peint dans son Apparition du Christ au peuple?", a demandé le p. Mikhail Dudko, responsable pour les relations entre Eglise et société dans le département des affaires ecclésiales externes du Patriarcat de Moscou.
Pour lui, on peut en dire de même à propos de l'étude de l'iconographie, de l'architecture et
de la musique ecclésiale, comme le rapporte ce mercredi l'hebdomadaire Argumenty I Fakty.
"En effet, ce sont des composantes de ce qui est devenu la culture russe, et elle est mondialement réputée en ces domaines!" insiste le prêtre.
En même temps, il a fait remarquer la problématique de l'enseignement de cette nouvelle discipline, et a ajouté qu'il "y avait quelque chose à faire en la matière".
"Je suis sérieusement préoccupé par le problème du personnel enseignant. Je pense que les personnes auxquelles il faudrait faire appel sont les diplômés des département de théologie des universités séculières et les spécialistes qui sont diplômés des institutions d'éducation Orthodoxe, et même du clergé. Pourquoi pas, s'il on ne fait pas de propagande religieuse en classe?" remarqua le p. Mikhail.
Il a aussi dit qu'il y avait déjà une décennie d'expérience de l'enseignement de la culture orthodoxe de base dans certaines régions de Russie, et nulle part cette discipline n'avait causé de tensions inter-religieuses, et "tant les enfants que les parents lui ont fait bon accueil."

*-*-*-*-*
Qui est contre? Les drogués, les délinquants, les débauchés, et tout ce qui est contre la nature
*-*-*-*-*
Les opposants à la "culture orthodoxe de base" demandent la légalisation de la marijuana
http://www.interfax-religion.com/?act=news&div=1952
Moscou, 06 Septembre 2006, 17:14, Interfax – Les Radicaux Russes, un mouvement social qui a organisé mardi une manifestation contre l'enseignement de la culture orthodoxe de base à l'école, demande la légalisation de la marijuana.
"Les drogues dites douces devraient être légalisées et placées sous le contrôle de l'Etat, qui devrait retirer ce commerce des trafiquants de drogue, le retirer du marché noir, et donc retirer le trafic de la marijuana hors des toilettes scolaires," a déclaré Nikolay Khramov, secrétaire du mouvement, lors d'une entrevue avec un journaliste d'Interfax durant la manifestation.
A son avis, les drogues dites douces devraient être soumises aux mêmes normes de régulation que celles existant aujourd'hui "pour des substances bien plus dangereuses comparées au cannabis, comme la vodka et le tabac."

Le moindre danger provenant du cannabis, affirme Khamov, "est confirmé par nombre de recherches," et le mouvement des Radicaux Russes "essaye de diffuser l'information à cet égard" via plusieurs sites internet.
"Le combat pour la légalisation des drogues douces est un de nos domaines d'action," a insisté le dirigeant de l'organisation.
Commentant cet enseignement de la culture orthodoxe de base dans les écoles russes, il a déclaré que "la religion sous n'importe laquelle de ses formes ne peut pas être enseignée dans les écoles publiques ou financée par des fonds publics, qu'ils soient fédéraux ou régionaux. Cela devrait être enseigné dans les écoles privées ou dépendant d'église, où les parents sont prêts à payer pour ça."
En même temps, Khramov reconnaît le besoin d'enseigner "l'histoire de la culture mondiale, y compris ses aspects religieux, mais pas d'un point de vue religieux. Cela ne devrait pas refléter la position du patriarcat ou d'un comité Musulman ou de la synagogue ou de n'importe qui. Ce devrait être un cours séculier."
"Le problème est que la 'culture orthodoxe de base' n'est pas un cours séculier. Il est plus que probable que le tristement célèbre livre de Borodina sera utilisé pour l'enseigner, et c'est déjà clair," Khramov est certain "que l'enseignement sera ceci : aimez et craignez le curé, les autorités et le Tsar!"

Les activités du mouvement gay se joignent à la manifestation contre l'enseignement de la culture orthodoxe de base
http://www.interfax-religion.com/?act=news&div=1953
Moscou, 06 Septembre 2006, 17:36, Interfax – Une dizaine de membres de l'organisation "Non à la Violence", qui milite pour des droits pour les minorités sexuelles, ont prit part à l'action de protestation contre l'enseignement de la culture orthodoxe de base en Russie, action qui a eu lieu mardi sur le square Novo-Pushkin.
"Ces gens sont pour le respect des droits des LHBT (lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transsexuels), un groupe en Russie qui prétend l'ouverture des minorités sexuelles," écrit ce mercredi gayrussia.ru, site internet du mouvement gay russe.
Ce site internet rapporte que l'action de protestation a eu comme résultat premier l'opportunité pour ses activistes de "manifester librement leur protestation contre l'extrême conservatisme et homophobie des Orthodoxes."
Un des membres de "Non à la Violence" a parlé dans une entrevue sur TV Channel 1 contre "la cléricalisation" des écoles et de la société en Russie, et a décrit l'Eglise Orthodoxe de Russie comme étant "une structure extrêmement réactionnaire, homophobe et même xénophobe." Une preuve de ceci, selon son opinion, c'est la protestation du clergé contre leur intention de faire une parade gay à Moscou en mai dernier.

*-*-*-*-*

Et pourtant, c'est utile, cet enseignement.. Les "anti" devraient aller en suivre des cours de rattrapage, ils sauraient de quoi ils causent, au moins..

*-*-*-*-*
Plus le moindre adolescent en problème avec la police après 2 ans d'enseignement de la culture orthodoxe de base à Belgorod.
http://www.interfax-religion.com/?act=news&div=1955
Moscou, 07 Septembre 2006, 11:44, Interfax – L'enseignement de la culture orthodoxe de base est crédité d'avoir eu un effet bénéfique pour les adolescents à problème dans la région de Belgorod.
Une officielle de l'éducation régionale, Svetlana Kalashnikova, dit que l'année académique à l'école de l'orphelinat de Shebekino s'est ouverte par une prière spéciale.
"Il y a quelque 150 enfants à problèmes dans l'école. Mais depuis 2 ans qu'ils étudient la culture orthodoxe de base, cours facultatif, pas une seule arrestation n'a été enregistrée par la police. Est-ce que cela ne vous suggère rien?" a demandé Kalashnikova
dans une entrevue publiée par l'hebdomadaire Trud-7.
De plus, a-t'elle ajouté, dans toutes les écoles de Belgorod dans lesquelles la culture en question a été enseignée comme cours facultatif depuis maintenant 8 ans, les enseignants ont dit que le comportement des enfants s'était grandement amélioré.

*-*-*-*
dans le même ordre d'idées :

Alexis II prône l'éducation religieuse face à la menace du terrorisme et de l'extrémisme
MOSCOU, 7 septembre - RIA Novosti. Le patriarche Alexis II, primat de l'Eglise orthodoxe russe, a une nouvelle fois vanté jeudi les mérites de l'éducation religieuse pour prévenir l'extrémisme et le terrorisme.
lire la suite :
http://fr.rian.ru/society/20060907/53628091.html

Un fragment du Parthénon restitué à la Grèce

05 Sep 2006 11:03:00
http://news.ert.gr/en/9/20432.asp

Giorgos Voulgarakis, ministre Grec de la Culture, a présenté mardi midi à l'ancien musée de l'Acropole un fragment qui appartient au 8ème bloc de la frise nord du Parthénon. Le fragment en question a été restitué à la Grèce par l'université d'Heidelberg. C'est un morceau de marbre, une sculpture d'un talon d'homme, mesurant 11 X 8cm, et il sera replacé dans le temple.
Mercredi, escorté par les officiels de son ministère, Giorgos Voulgarakis s'est envolé pour Heidelberg pour participer à la cérémonie de remise. Le ministre de la Culture a salué la journée comme "capitale", car c'est la première fois que la demande de restitution des marbres du Parthénon à leur lieu d'origine trouve une réponse. Il a aussi loué l'université allemande pour avoir pris une décision si "radicale" qui "rompt l'accord tacite des musées qui possèdent de tels morceaux à Londres, Paris, Vienne, Rome, Palerme, Copenhagen, Munich et Wurzburg". "Elle (l'université d'Heidelberg) a littéralement franchi le premier pas vers la réunification des marbres du Parthénon, réalisant qu'il ne pouvait y avoir de fondement scientifique, ni légal ni moral pour conserver cela. En même temps, elle a prouvé que les musées, de même que les collections d'art possédées par les Institutions et Organisations ne devraient pas être de luxueux exils ou cimetières pour les anciens monuments. Au contraire, ce sont des organismes vivants, qui arrivent à suivre les demandes des temps modernes, ce sont les administrateurs de la coopération culturelle et de l'action commune entre les peuples," a souligné Voulgarakis, rajoutant, "Notre devoir de restaurer les marbres du Parthénon à leur place
originelle est le devoir de toute l'humanité envers la civilisation."

Durant la cérémonie de lundi, tenue à Heidelberg, le ministre Grec a indiqué que de plus petits travaux d'art du temple seront proposés à restitution. "Nous voulons procéder au prêt d'anciens objets d'art pour enrichir les expositions des plus grands musées du monde. Nous voulons ouvrir un dialogue responsable avec les musées étrangers, nous avons confiance dans les ambitieuses futures perspectives de l'idée Européenne," a commenté Giorgos Voulgarakis.
Peter Hommelhoff, recteur de l'université d'Heidelberg, a fait remarquer qu'en aucune circonstance, ce geste ne devrait être suivi de manière irréfléchie. Il s'est cependant fait l'avocat du commencement d'un débat sur le retour des fragments et sculptures qui sont dispersés à travers le monde.

L'université d'Heidelberg possède le plus vieux musée d'Allemagne et a été un des principaux centres d'étude de la culture antique grecque depuis 2 siècles. Le fragment en question n'avait jamais été exposé à Heidelberg, bien qu'on l'y ai retrouvé en 1949. Angelos Chaniotis, vice-recteur de l'université d'Heidelberg, a expliqué que le retour de cette pièce ne devait pas être comparé aux difficultés faisant obstruction au retour des frises du Parthénon détenues au British Museum.
*-*-*-*-*


On se rappellera que l'essentiel des frises du Parthénon est encore et toujours détenu par le British Museum... La grande Melina Mercouri, alors qu'elle était ministre de la Culture de Grèce, avait tout fait, mais en vain, pour en obtenir restitution.

Zodiaques, horoscopes, ...

http://www.sfaturiortodoxe.ro/orthodox/orthodox_advices_horoscope.htm
par le hiéromoine Savatie Bastovoi

Malgré les blagues qu'on raconte à propos de la croyance dans les signes du zodiaque, une telle croyance existe. C'est curieux, mais les gens qui refusent d'accepter l'idée d'un Dieu Créateur préfèrent se soumettre à des béliers imaginaires qui tourneraient autour des étoiles. La ménagère ne tient pas compte des paroles du Christ "aime ton prochain", mais écoute la présentatrice à la télévision quand elle lui dit "vous aurez une journée difficile aujourd'hui, évitez les conflits avec vos proches."

Le fait que l'homme attiré vers le côté mystérieux de son existence, cela exprime la dualité de la nature humaine. D'un côté, ce monde proche, que l'on voit, mais de l'autre côté, le monde mystique, inconnu et peu sûr, mais présent à l'état latent en chacun. L'homme croit, si pas en Dieu, alors dans n'importe quoi d'autre. Par exemple, les étudiants de Iasi, durant leur session d'examen, ne marchent jamais près du mur de l'ancienne maison d'édition Junimea, parce que cela pourrait leur porter malheur pour les examens. D'autres, pour la même raison, ne marchent pas au dessus des bouches d'égouts.

Le monde intérieur de ces hommes est un kaléidoscope, un monde désordonné qui laisse son empreinte sur la manière de penser et de percevoir. De là provient la fragmentation du monde moderne, et, en particulier, du monde post-moderne, celui des brèves séquences et montages vidéo.

L'homme a besoin de points de repère dans l'Univers, il ne sait pas exister par lui-même. L'expérience de la peur, de la solitude, nous pousse vers d'étranges croyances. C'est vrai, il y a des étoiles et des constellations, chacune ayant son propre nom et sa propre trajectoire, mais comment pourrions-nous croire qu'un corps irrationnel pourrait influencer de quelque manière que ce soit un être aussi complexe que l'homme? Aussi terre-à-terre soit-il, l'homme, dans sa complexité, peut croire que même la lune, qui n'est rien de plus qu'un gros rocher, peut décider de sa destinée! Cette croyance me rappelle un personnage de Creanga [romancier Roumain du 19ème s.], qui pleurait en redoutant que la salière ne tombe du haut de la cuisinière.

Les Saints Pères disent que les habitudes sont une seconde nature. C'est pourquoi, l'homme qui écoute souvent aux horoscopes finit, à la fin, par devenir l'ombre de son signe zodiacal. Il ne réalise pas qu'il devient très vulnérables, parce qu'il est très facile de découvrir son signe et alors vous pouvez en faire ce que vous voulez, le manipuler comme un zombie, ceci étant particulièrement vrai pour les femmes.

Nous sommes invités à imiter soit le Christ, soit les béliers, taureaux ou crabes du zodiaque. Nous devenons ce que nous imitons, nous affirment les ascètes Orthodoxes. Mais, bien sûr, chacun est libre de choisir ce qu'il veut devenir.

hiéromoine Savatie Bastovoi,
Eglise Orthodoxe, Patriarcat de Roumanie

Une autre méditation du hiéromoine Savatie : "le Commandement scandaleux"

06 septembre 2006

Grèce : l'Eglise n'admet pas que l'Etat se mêle de religion à l'école

Le Saint-Synode de Grèce désapprouve la circulaire ministérielle
05 Sep 2006 17:15:00
Par Athina Saloustrou
http://news.ert.gr/en/9/20445.asp

Le Saint-Synode permanent a répondu à la circulaire publiée la semaine dernière par le ministre Grec de l'Education, par laquelle les membres du clergé ne seraient pas autorisés pour raisons pédagogiques à recevoir les confessions d'étudiants dans les écoles, circulaire longuement discutée mardi, dans une réunion présidée par l'archevêque. La circulaire note que les directeurs d'école sont obligés d'informer les étudiants qui souhaitent se confesser des heures où ils peuvent le faire à leur paroisse locale.
Le porte-parole du Saint-Synode, l'évêque-métropolite Anthimos d'Alexandroupolis a cependant déclaré : "Les hiérarques du Synode croient que la décision du ministère de l'Education se tourne contre les enfants eux-mêmes, les privant de l'opportunité unique de confier à un prêtre leur plus grandes difficultés, et, parfois, leurs problèmes explosifs. Les témoignages de nombre de prêtres à propos de ce que les enfants leurs confient, et dont même leurs parents ne sont pas au courant, sont choquants, et par leur intervention, cela a empêché bien des développements désagréables." Pour finir, le Saint-Synode, qui a fait remarquer que la décision avait été prise sans l'avoir consulté au préalable, enverra une lettre à la ministre de l'Education, Marietta Giannakou, espérant que "le véritable intérêt des enfants sera placé au dessus de toutes les autres raisons."

*-*-*-*
Mise à jour :

Réactions à la circulaire du Ministère de l'Education
06 Sep 2006 18:02:00
Par Athina Saloustrou
http://news.ert.gr/en/9/20469.asp

Le Saint-Synode permanent a parlé d'informations erronées de la
part des media concernant la circulaire publiée par le Ministère de l'Education, comme quoi les membres du clergé ne seraient pas autorisés à confesser les étudiants dans les écoles pour raisons pédagogiques. Le porte-parole du Saint-Synode, le métropolite-évêque Anthimos d'Alexandroupolis a dit "La coopération entre l'Eglise et le Ministère de l'Education est sur une très bonne voie dans un grand nombre de domaines [...] Avec l'annonce d'hier, le Saint-Synode, d'une manière tout à fait calme et saine, a exprimé sa position (est-ce si mal?) sur un problème qui est en corrélation avec la relation spirituelle de l'Eglise avec ses membres, une relation qui ne connaît ni limite d'espace ni de temps et qui ne se plie devant aucune puissance séculière ou réactionnaire. Au lieu de décider à la légère, de manière imprudente ou insouciante – vu qu'il y a une annonce officielle et qu'elle est claire – de porter un coup contre l'Eglise, dont la seule chose qu'elle a fait c'était d'espérer que "l'intérêt réel des enfants serait placé au-dessus de toutes les autres raisons", et inventer des problèmes, il serait sage de réaliser que le progrès et l'évolution n'équivalent pas au conflit ou à la suppression de ce qui a été légué, en aucune circonstance, mais de respecter les valeurs, principes et saintes traditions, qui n'aspirent à rien si ce n'est au bien suprême."

Invité à commenter la manière dont le gouvernement a réagit à la désapprobation par l'Eglise de la circulaire en question, le porte-parole du gouvernement, Theodoros Roussopoulos, a dit "Le Département concerné du Ministère de l'Education a déjà publié la circulaire, et comme la ministre l'a dit, elle répondra aussitôt que l'annonce du Saint-Synode lui aura été transmise."

La fédération grecque des enseignants de l'école publique du réseau secondaire (OLME) a qualifié la circulaire du Ministère de l'Education comme relativement positive.

Mauvaise exégèèèèèse (les brebis perdues)

http://www.orthodoxytoday.org/articles6/MetrakosExegesis.php
L'Ecriture prise hors contexte peut mener à une grande confusion, égarer et même être destructive. Prenez cette critique d'école biblique totalement élimée concernant la manière dont les fidèles Orthodoxes et catholiques-romains s'adressent à leur clergé, Matthieu 23,9 (n'appelez personne père). L'application littérale de Marc 16,19 (manipuler des serpents) est carrément effrayante. La mode vestimentaire estivale des femmes au sud étant ce qu'elle est, je suis reconnaissant que personne ne milite en faveur de l'application littérale de Marc 9,47 (si ton oeil t'est cause de péché, arrache-le). [1]

Le triturage et le tortillage de l'Ecriture n'est pas le seul domaine de ceux qui pensent que les grandes Eglises sont "non-confessionnelles" et que l'Eglise Orthodoxe a été "fondée" au 19ème siècle avec la montée du nationalisme. Nous Orthodoxes savons aussi comment jouer le petit jeu du "je ne prend que ce que j'aime dans la Bible." Ma déformation contemporaine de l'exégétique orthodoxe, c'est Luc 15,4 : "Quelqu'un d'entre vous possède 100 brebis. S'il en perd une, ne laisse-t-il pas les 99 autres dans le désert, pour aller chercher celle qui est perdue jusqu'à ce qu'il la retrouve?"

Les Chrétiens Orthodoxes d'Amérique regardent vers la magnifique image du Bon Berger revenant à la maison avec le petit agneau perdu autour de son cou et se disent en eux-mêmes : "Allons trouver tous ces gens qui ont un nom de famille ethniquement Orthodoxe, et ramenons-les sur les bancs de l'église!" Voyez-vous ça, un nouveau "Comité de la Brebis Perdue" est né.

Pour tous les "Comités de la Brebis Perdue" passés et encore à venir, ce paradigme évangélique n'a porté que peu ou pas de fruit. Pourquoi? Les personnes avec un nom de famille "orthodoxe" qui ne mènent pas la vie de l'Eglise le font par choix. Ils sont des brebis qui ont fuit le troupeau – si elles sont seulement des brebis.. Plus encore, les "Comités de la Brebis Perdue" ne marchent pas parce qu'ils sont basés sur une exégèse erronée. Luc 15,4 doit être replacé dans le contexte plus large des versets 4 à 7 :

"Quelqu'un d'entre vous possède cent brebis. S'il en perd une, ne laisse-t-il pas les 99 autres dans le désert, pour aller chercher celle qui est perdue jusqu'à ce qu'il la retrouve? Quand il l'a trouvée, il la met, tout joyeux, sur ses épaules; puis, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins et leur dit : Réjouissez-vous avec moi : j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue. - De même, vous dis-je, il y aura plus de joie dans le ciel pour un pécheur pénitent que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de repentance." [accentuation rajoutée par l'auteur]

Jésus utilise l'image de Luc 15,4-7 pour nous dire qu'Il est le bon pasteur qui appelle chaque humain à la repentance, et nous rappelle que Son ministère rédempteur est centré non pas sur le maintien du status quo pour le juste, mais sur la récupération de celui qui est tombé. Si nous devons suivre les paroles du Seigneur, alors nous devons aller chercher la brebis perdue. Nous devons juste être sûr de savoir qui sont les brebis perdues.


Qui ne sont pas les Brebis Perdues

Igor Czht arriva de Slobovie aux Etats-Unis lorsqu'il avait la vingtaine. Après avoir passé quelques années à travailler pour son cousin à Chowderland, USA, dans la Fabrique de Poterie de Chowderland (Les Slobovènes sont des potiers renommés), Igor a déménagé vers le sud, vers Countryland, USA. Vingt ans après être arrivé en Amérique, il devint le patron de la lucrative Fabrique de Poterie de Countryland. Il passait ses samedis soir à consommer de copieuses rations de brandy Slobovène et jouer au cartes, et ses dimanches à pêcher sur son bateau de rivière. La dernière fois qu'il avait été à une Liturgie, c'était il y a 2 ans, lorsque sa mère était venue de son vieux pays lui rendre une visite.

Lorsqu'on demande à Igor pourquoi il ne vient pas à l'église, il répond sans hésitation : "Ils jugent tout le monde trop catégoriquement."

"Mais le prêtre, le père Boris, est énergique, et travaille dur."

"Il est le pire de tous. Il hait les Slobovènes."

"Avez-vous parlé avec lui?"

"Je n'en ai pas besoin. J'ai entendu suffisamment à son égard au Club des Slobovènes."

"Mais le père du prêtre Boris était Slobovène, et il en parle la langue. Il a même co-écrit le livre 'La poterie Slobovène et les Fêtes majeures de l'Eglise'."

"Ecoute," dit Igor. "Je n'ai pas besoin d'aller dans une église enfantine ni d'être un bébé Chrétien."

Igor pourrait être décrit comme un certain animal dont le nom tient en 4 lettres, mais il n'est sûrement pas une brebis perdue. Il n'a jamais fait partie du troupeau et ne reconnaît pas son besoin de repentance. Et pourtant, les églises Orthodoxes de tout le pays perdent leur temps à s'agiter à cause du fait que les Igors du monde se soucieraient moins de l'Eglise.

Est-ce que je dis qu'Igor ne mérite pas un coup de téléphone, une carte postale ou une visite? Bien sûr que non. Mais gaspiller trop de ressources paroissiales pour ramener Igor à l'Eglise, c'est irresponsable. Pire que la non-participation d'Igor à la vie de la communauté, ce serait Igor traînant dans la paroisse avec son attitude destructive usuelle. Au lieu de récupérer une brebis perdue pour le Christ, la paroisse aurait délibérément introduit une maladie dans le troupeau.


Qui pourraient être les Brebis Perdues

Panagiotis et Panagiota Pappas partirent pour Countryland il y a 3 mois d'ici. Longtemps durant, ils n'ont pas su qu'il y avait une paroisse Orthodoxe dans leur nouvelle ville. La paroisse Slobovène avait une mention en une ligne dans l'annuaire et leur site internet était "en construction" depuis l'époque de l'internet par modem. Lorsque Panagiota réussit à trouver le numéro de téléphone de la paroisse, quelqu'un répondit à l'appel "église Slobovène".

Sans se laisser démonter, elle et Panagiotis vinrent à la Liturgie le dimanche suivant. Ils passèrent la première fois devant l'église sans la remarquer (le panneau fait 1m x 1m). Ils ont alors roulé 2 fois autour du pâté de maisons pour trouver l'entrée du parking. Après être entrés dans le narthex, où on leur indiqua là où se trouvaient les cierges à un dollar et celles à 5 dollars. Après la Liturgie, le prêtre a tenu à annoncer l'accueil de "M. et Mme Panagiotis" et les a invités à venir partager la tasse de café dans la salle à côté – où personne ne s'est adressé à eux.

Les Pappa sont des brebis en recherche d'un troupeau. Répondre à leurs besoins ne demande qu'un tout petit peu d'argent et aussi un peu moins d'esprit de chapelle. Au lieu de placer leur lumière sous un boisseau, la paroisse Slobovène ferait mieux de dépenser un peu d'argent pour une présence décente dans l'annuaire et sur l'internet. Oserais-je le dire? Une annonce radiophonique occasionnelle serait fort bien.

Installez quelques panneaux qui aident les gens à trouver l'église. Faites quelque chose à propos de ce trafic du parking. Au moins faites semblant d'être heureux de voir des visiteurs. Et s'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît, cessez de vous appeler "église Slobovène".


Qui sont les Brebis Perdues

Jane et John Whitebread vivent dans une maison de mille mètres carré dans un quartier protégé. Tous deux ont fait de hautes études et ont un bon métier. Jane a été élevée comme Protestante Baptiste mais n'a plus mis les pieds à l'église depuis des années. La famille de John n'a jamais fait partie d'une communauté de foi.

Les Whitebreads travaillent dur. Comme la plupart des Américains, ils jouissent d'un confort matériel dont les royautés de l'Antiquité n'auraient jamais osé rêver. John descend une bouteille de whisky par semaine et Jane va en thérapie. Les soirs de semaine, ils s'effondrent endormis sur leur couche et aiment être assis à regarder les nouvelles. Les samedis soirs, ils les passent à boire du gin-tonic avec les voisins.

Ils se réveillent les dimanches matin avec une gueule de bois. John sort et va chercher la gazette dominicale. Une tasse de café, les mots croisés, et il est temps de penser à tondre la pelouse et à aller chercher le linge au lavoir.

Pendant ce temps, les enfants des Whitebread accomplissent leur rituel du dimanche matin. Leur fils de 13 ans "chatte" avec ses copains tout en regardant des sites internet pornographiques. Leur fille de 9 ans est scotchée devant la télévision. Leur fils de 6 ans joue aux jeux vidéos.

Jane et John sentent qu'il y a quelque chose qui manque dans leur vie. Ils se demandent si ça pourrait être la religion, mais ils abandonnent l'idée. Ils ne parviennent pas à établir un rapport avec ces fondamentalistes qui leur font leur prêchi-prêcha au PTA (association d'éducation pour parents) et dans les rassemblements d'associations de voisinage. Ils pensent que les prédicateurs en polo de golf et tenue kaki ont l'air stupides. Les panneaux d'église de style publicitaire, les Offices qui commencent à 16h48, les réponses simplistes aux questions complexes, et les positions morales qui semblent s'accommoder des tendances de la société, tout cela laisse John et Jane totalement froids. Ils se demandent : "N'existerait-il pas une religion qui offrirait des pratiques et des croyances qui ne nous demandent pas de nous débarrasser de la moitié de notre cerveau ou d'admettre que le mariage homo est une étape nécessaire dans l'évolution culturelle?"

Les Whitebreads sont la brebis perdue de l'Amérique. Ils ne le savent même pas, mais ils sont la raison pour laquelle Dieu S'est fait homme. Ils mènent une vie de confort où tout n'est qu'abondance. Que ferons-nous, nous les Orthodoxes, pour les aider à quitter leur état d'hébétitude et entrer dans la lumière du Royaume? C'est la question déterminante pour l'Orthodoxie Américaine.

Je ne prétend pas connaître la réponse à cette question. Mais je sais que remplir le Grand Mandat, cela signifie que nous devons cesser de gaspiller notre temps et notre énergie à courir derrière des fabriquants de poterie et devons aller à la recherche de la véritable brebis perdue. Chemin faisant, nous voudrons peut-être nous rendre plus visibles et accessibles.

Et si un visiteur veut payer un dollar pour un cierge de cinq dollar, c'est bien aussi. L'église les achète pour moins d'un quart de dollar pièce.

Posté: 25 Juillet 2006

Le père Aris P. Metrakos est un prêtre Grec-Orthodoxe, prêtre de l'église Holy Trinity Greek Orthodox Church, à Columbia, Caroline du Sud.
Ancien pilote de l'aviation embarquée dans la US Navy, il a passé 7 années en service actif avant de rentrer au Séminaire.






*-*-*-*

[1] Exemple récent et mortel d'une application littérale de la Bible :
=*=*=*=*=*=*
Gabon : un pasteur se noie en voulant imiter Jésus (29/8/2006)
http://www.metrofrance.com/part/flux/060829092437.3da3r4yl.php
Un jeune pasteur d'une Eglise dite "de Réveil" (pentecôtiste) s'est noyé lundi sur une plage de Libreville en voulant marcher sur l'eau, à l'instar de Jésus-Christ dans la Bible, rapporte mardi le quotidien gouvernemental L'Union.
Selon le journal, le pasteur d'origine camerounaise "aurait eu une révélation lui permettant de rallier la Pointe Denis", séparée de Libreville par l'Estuaire du Komo, une traversée d'une vingtaine de minutes en bateau.
"En fait de dominer une mer généralement impitoyable avec ceux qui la défient, le serviteur de Dieu a tout simplement sombré en présence du photographe qu'il avait pris comme témoin du miracle et de quelques fidèles auxquels il avait promis la guérison", explique le quotidien.
Les Eglises pentecôtistes, souvent d'inspiration américaine, se sont multipliées depuis le début des années 90 au Gabon, pays d'1,3 million d'habitants qui en compte actuellement plus d'un millier, rassemblant environ 120.000 fidèles réguliers.
Les pasteurs promettent généralement à leurs fidèles que leur foi leur apportera succès professionnel et amoureux, santé, richesse. Certains prétendent pouvoir accomplir des miracles et notamment guérir toutes sortes de maladie, de la simple grippe jusqu'au sida.
=*=*=*=*=*=*