"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

07 octobre 2006

Bref aperçu de la Chrétienté Celtique insulaire

Un bref aperçu de la Chrétienté Celtique en Grande-Bretagne
http://stcolumbachurch.org/celtic_christianity.html

(icône de saint Joseph d'Arimathie.
Cette icône n'appartient pas au texte original, rajoutée par le traducteur.
origine : monastère de la Sainte Présence, Saint-Dolay)
Les débuts du Christianisme en Grande-Bretagne sont perdus dans les brouillards de l'Histoire. La tradition rapporte que saint Joseph d'Arimathie a fondé la première communauté Chrétienne dans la dernière partie du premier siècle. Quelque soient les origines, une chose est certaine : à la fin du 2ème siècle, le Christianisme était fermement établi parmi les peuplades Celtiques se trouvant dans les parties des Îles Britanniques contrôlées par les Romains. Cependant, en quelques années de temps, les populations Chrétiennes Celtiques de Grande-Bretagne et du nord-ouest de l'Europe ont été envahie, et dans certains cas littéralement exterminées, par les vagues successives de tribus germaniques, et l'Europe de l'Ouest est tombée dans la période des Siècles de Ténèbres. Néanmoins, quelques remarquables hommes et femmes, brûlants d'amour pour Dieu et Sa Sainte Église, ont gardé la Foi Chrétienne vivante et ont commencé à re-Christianiser l'Europe de l'Ouest.

Le Christianisme Celtique a toujours été marqué par une proche relation avec l'ancienne Église, enracinée tant dans les traditions de l'Ancien Testament que de l'Évangile. Les Offices quotidiens avec de longues lectures de l'Écriture Sainte, en particulier les Psaumes, marquaient la liturgie Celtique. La Bible était si profondément aimée qu'on y mettait beaucoup l'accent sur le recopiage de Bibles avec des enluminures riches et détaillées.
Contrairement à la tendance Latine au légalisme et à la scolastique, le Christianisme Celtique a été marqué par une insistance sur l'énigme de Dieu et l'émerveillement mystique suscité par la vision de Sa Présence dans les merveilles de Sa Création. La célébration de la bonté de la Création et de la "reddition" à la souveraineté mystique de Dieu rend la tradition Celtique plus proche de la tradition théologique Apophatique (une insistance sur le fait que la Nature de Dieu soit inconnaissable) du Christianisme Orthodoxe que de la tradition Cataphatique (l'idée que Dieu serait connaissable par le biais de la raison humaine) du Catholicisme-Romain de la fin de la période médiévale.

Les racines du monachisme Celtique peuvent se retrouver dans les Pères du Désert de l'Église d'Orient. Les vies et les écrits de personnages aussi inspirants que saint Antoine (251-356) et leurs luttes contre les forces du mal au désert ont servi d'inspiration pour les Pères moines qui ont quitté leurs foyers pour enseigner l'Évangile, répandre l'Église, et vivre un "exil comme au désert" parmi les peuplades païennes depuis l'Ukraine jusqu'à l'Islande. Pour nous, les activités les plus notables furent parmi les peuples Irlandais et Écossais. De grands saints Celtes comme saint Patrick, saint Ninian et saint Columba ont établi une tradition Chrétienne parmi les Celtes païens et plus tard parmi les Saxons des Îles Britanniques, une tradition qui résonne encore de l'énergie et de la spiritualité de l'ancienne Église. La récupération de la riche spiritualité de la tradition Celtique est une partie vitale de l'ethos de l'Orthodoxie de Rite Occidental. C'est particulièrement apprécié en tant qu'héritage spirituel de l'église Orthodoxe Saint-Columba.

paroisse Saint-Columba

http://stcolumbachurch.org/
Denver, Colorado

Archidiocèse Grec-Orthodoxe Antiochien aux USA
http://www.antiochian.org/

Vicariat de Rite Occidental
http://www.antiochian.org/western-rite

06 octobre 2006

Impressions sur le Prieuré d'Alleray, Orthodoxe Bénédictin et Occidental, à Paris

http://occidentalis.blogspot.com/2005_02_01_occidentalis_archive.html

Par Serge Bolshakoff

NOTE ÉDITORIALE – Cet article a été originellement publié dans la revue "The Church Times" du 21 juillet 1961, et il a été réimprimé dans le magazine "The Word" de l'Archidiocèse Antiochien en février 1962. Dom Denis Chambault, de bienheureuse mémoire, partit pour son éternel repos le 3 mai 1963, et malheureusement, le Prieuré n'existe plus. Par ses prières, puisse la vie monastique Bénédictine être restaurée bien vite dans l'Eglise Orthodoxe!

* * *

A Paris, dans une rue étroite et relativement bruyante, près de la station de métro Vaugirard, il y a au 26 rue d'Alleray une maison d'apparence modeste. Cependant, cette simple maison accueille beaucoup de visiteurs. Des gens y viennent de tout Paris et d'ailleurs pour être guéris par la prière. Ils y sont envoyés par le clergé de même que par des médecins spécialistes quand toute autre méthode a échoué. La majorité des visiteurs sont affectés de troubles mentaux et nerveux.

J'ai visité plusieurs fois cette maison. La porte de façade s'ouvre sur un corridor paisible et tranquille. La petite chapelle, où les services de guérison ont lieu, est juste à côté. Nombre de lampes votives et de cierges y brûlent. La chapelle est petite, humble, sans prétention, mais il y règne une atmosphère particulière de repos et d'espérance. Derrière la maison, on trouve un charmant petit jardin. Bien que la maison soit située dans un quartier bruyant et fortement peuplé, il est très calme.


Cette petite maison me rappelle toujours un autre lieu – la grandiose abbaye Bénédictine de Silos, en Espagne. Cette grande abbaye s'élève dans les plaines brûlées par le soleil et desséchées de Vieille Castille. Dans la chaleur et le soleil éblouissant, la poussière et la soif assaillent le voyageur. Dans l'abbaye, en particulier dans son patio, entouré d'un des plus célèbres cloîtres au monde, il fait frais, agréable, paisible. Les fontaines font jaillir leur eau au milieu d'une magnifique verdure et des fleurs. Les oiseaux chantent. L'abbaye est comme un château intérieur de l'âme. Dehors, c'est le monde – passions, péché, tristesse – alors qu'au dedans de l'âme d'un mystique, il y a une joie radieuse et la paix, parce que Dieu y est.

Tout comme Silos, la petite maison de la rue d'Alleray est une oasis de paix et de joie au coeur d'une grande capitale où les âmes souffrent de troubles, péché et tristesse, habituels des grandes cités. De plus, aussi, c'est un établissement Bénédictin. C'est le Prieuré des Bénédictins Orthodoxes de Rite Occidental et il est sous la juridiction du Patriarcat de Moscou. Une paroisse est attachée au Prieuré. Il y a à présent quelques congrégations Orthodoxes de Rite Occidental en Pologne, France, et même en Italie. Originellement, elles formaient de petites congrégations indépendantes, vaguement appelées Vieux Catholiques, Evangéliques Catholiques, et ainsi de suite. Il y a beaucoup de groupes semblables, tant en Europe qu'en Amérique. Leur histoire est souvent compliquée et longue.

Dans le passé, un certain nombre de groupes semblables se sont approchés des autorités de l'Eglise Orthodoxe avec une demande pour être reçus dans l'Eglise Orthodoxe. Dans certains cas, la demande était accordée. Les demandeurs étaient d'accord d'accepter la Foi Orthodoxe et le Rite Byzantin. Il y a plusieurs paroisses Orthodoxes de ce type en Amérique, et une Église Orthodoxe florissante en Afrique de l'Est, principalement en Ouganda. Quelques congrégations ont été autorisées à continuer d'utiliser le Rite Occidental. Déjà en 1870, le Saint-Synode de Russie avait permit l'usage de la Messe Romaine avec quelques changements. L'Usage de d'Alleray avait été approuvé dans les années 1930 par le Synode de Moscou.

Le père Denis Chambault, supérieur du Prieuré d'Alleray et auparavant journaliste, devint un guérisseur reconnu il y a une quinzaine d'années d'ici, en assistant feu le père Joseph Cirel, qui possédait un remarquable pouvoir de guérison. Il n'y a rien d'ésotérique ou d'étrange dans les services de guérison à la chapelle. Les prières ordinaires prescrites par le Rite Latin sont utilisées. Le don de guérison est en effet un charisme [charisma = don], mais il est donné aux gens d'après leur foi. Rien de plus n'est requis. Le p. Chambault est un homme d'une soixantaine d'années, paisible, réservé mais amical.

Généralement, ceux qui veulent faire appel à ses services de guérison prennent un rendez-vous avec lui. Le service de guérison est précédé d'un long entretien avec le patient. Il peut y avoir plusieurs entretiens. Les patients Orthodoxes font habituellement leur confession, bien que cela ne soit pas requis pour les autres. Quand le moment est approprié, le service de guérison a lieu dans la chapelle.

Les résultats sont souvent surprenants, et le nombre de visiteurs grandit avec le temps. Bien entendu, il n'y a pas de paiement, bien que ceux qui sont guéris font en général un don. L'expérience du Prieuré montre pleinement la puissance de guérison étonnante de la prière. Nos contemporains négligent de faire appel à cette puissance parce que notre foi est faible. Nul ne possède de puissance de guérison à moins d'avoir une foi à déplacer les montagnes.

En plus d'être un centre de guérison et d'administrer une paroisse, le Prieuré d'Alleray travaille aussi pour promouvoir l'unité Chrétienne par la prière et la production littéraire. Il édite des bulletins réguliers en français et en anglais. Les Pères du Prieuré parlent aussi bien anglais que français. Le Prieuré est un endroit des plus inhabituels, et une conversation avec le p. Chambault est en elle-même une expérience.
*-*-*-*

Article aussi mentionné ici :
http://www.orthodoxresearchinstitute.org/

Maître Eckhart

Il paraît que ça n'en n'a pas l'air, mais mon style de lecture est très varié.
Récemment, j'ai entre autres achevé la lecture de plusieurs des sermons allemands de Maître Eckhart, le célèbre représentant de la "mystique rhénano-flamande".
J'avais été frappé par la proximité de ces sermons, que dis-je, la parenté avec la Foi de l'Église - saint Jean Scot Erigène, saint Maxime le Confesseur, etc. Et leur grande distance avec ce que ce même Maître Eckhart enseignait en Sorbonne, tous ses sermons & textes latins qui n'étaient que du remâchage du Thomisme, bref de ce qui est contraire à la Foi de l'Église.

En lisant ces textes du "Eckhart chez lui, dans l'intimité", je pensais lire des textes de Pères de l'Église, tellement c'était à la fois profond et exact. Quelle découverte après m'être forcé de lire plusieurs de ses longs textes latins, nauséeux. Oui, qu'ils sont beaux, ces textes allemands de Maître Eckhart, et quelle abyssale différence on y voit entre son expérience spirituelle, si belle, si radicale, et les imposteurs d'Avignon ou de Rome, d'alors ou d'après!
J'ai (enfin!) compris pourquoi un Olivier Clément ou un Vladimir Lossky le citent sans précautions oratoires préalables, comme on le ferait d'un auteur douteux.

Attention, je ne retomberai pas cette fois dans les pièges du romantisme comme je l'ai déjà fait auparavant sur un autre site. Je n'ai pas dit "j'ai lu tout Eckhart et je le canonise illico". J'ai dit que ce que j'ai lu m'a beaucoup touché par sa beauté, son côté vrai, "orthodoxe" dans le sens profond du terme. Il est certain qu'avoir autant écrit, et étant poussé par des moniales "un peu à la masse" - les dominicaines de l'époque étaient connues pour rechercher des "expériences mystiques fumeuses" et il existe assez de textes d'époque pour qu'on n'aille pas encore me taxer de fanatisme - bref, des erreurs, comme tout le monde, il a dû en écrire, et en proportion de sa quantité d'écrits - sans compter tout ce qu'on lui attribue. Et vu qu'il a été formé dans des erreurs théologiques graves, une partie de ses écrits en est marquée, et le rend délicat à utiliser. Et en tout cas à le reprendre dans l'Église.
Seulement, dans ses textes allemands, on sent cette profondeur qu'il se permet une fois délié de l'obligation de suivre l'Institution où il se trouve. Il parle du coeur, le coeur dans le sens Chrétien du terme. Sa rencontre avec le Dieu vivant est au centre de ses paroles, et c'est pour donner envie d'y aller, pas dogmatiser ou théoriser. C'est radicalement autre. C'est beau.

Grâce à un correspondant laïc Orthodoxe (du patriarcat de Constantinople je pense) en Australie, me recommandant ce blog Grec
http://www.ellopos.net/blog/index.php - quelle ne fut pas ma grande joie de découvrir ce jour un site lié à ce blog, site qui parle de Maître Eckhart et qui démonte point par point l'histoire de sa condamnation.
Je précise que je n'ai pas regardé tout le site, je ne sais pas dire ce que ça vaut, mais ces pages-là sont bien.

J'avais beaucoup aimé cette remarque de Maître Eckhart, lors de son accusation d'hérésie, où il expliquait (en substance) la différence entre l'erreur et l'hérésie. La première, c'était se tromper de bonne foi et quand mis en face de son erreur, revenir dans le bon chemin. Et la seconde, l'hérésie, c'était persister dans son erreur même quand on nous a démontré que c'était bel et bien une erreur.

En survolant les pages en anglais consacrées à Maître Eckhart sur ce site Grec, je me dis qu'en effet, à l'époque, on voit bien que Dieu essayait envers et contre tout de faire renaître l'Église en Occident. Mais que l'Institution qui avait remplacé l'Église à partir de 1014 était fermement décidée à tout faire pour empêcher cela.
Nil novi sub sole. HÉLAS!

Si vous parlez anglais, vous aimerez ces pages, trop nombreuses hélas pour que je puisse m'y consacrer en ce moment :
http://www.ellopos.net/theology/papal/index.htm

Daigne Maître Eckhart guider celles et ceux en Occident qui cherchent vraiment le Seigneur mais que des faux bergers etc etc...


Mise à jour 10/10/06 - intéressante remarque de Vasili-Régis :
http://groups.google.com/group/fido.belg.fra.religion/msg/2da752174f26f16a
De :
R.V. Gronoff -
Date :
Sam 7 oct 2006 00:41
E-mail :
"R.V. Gronoff"
Groupes :
fido.belg.fra.religion, fr.soc.religion




> jmd a écrit :

> ombres et lumières


> http://stmaterne.blogspot.com/2006/10/matre-eckhart.html

Eckhardt reste à prendre avec des pincettes. On trouve chez lui tout autant des éléments de gnosticisme issus peut-être des Cathares avec un intellectualisme d'où la grâce, qui suppose la distinction même au cœur de l'unité hypostatique, la différenciation dans l'éternité parce que ce
n'est pas mon ego qui est l'Un, mais l'amour, qui a la fois m'unit à Dieu et qui *est* Dieu. (Lire "Voir Dieu tel qu'Il est" du bienheureux Ancien Sophrony de Maldon).

Le fait qu'Eckhardt ait régulièrement réaffirmé la double procession du Saint Esprit laisse planer un sérieux doute sur l'authenticité de son expérience spirituelle, confondue avec une auto-réflection del'intellect propre au gnosticisme.

A lire (elle est à la bibliothèque de Saint Serge, par exemple) : la thèse de Vladimir Lossky sur Eckhardt d'un point de vue orthodoxe, publiée chez Vrin.

Halki : La Turquie repousse les pressions de l'Europe, le Séminaire restera fermé

Conséquence tristement logique du soutien ouvert du président américain G.W. Bush à la Turquie (archive). Comme au Soudan, dans la province serbe du Kosovo, en Bosnie, etc... Même cause néfaste, mêmes effets désastreux. Ils n'apprendront donc jamais les leçons de l'Histoire, pas même quand ils en sont victimes dans tous les coins de la planète. En attendant, c'est à nouveau l'Église qui se retrouve persécutée, et les craintes face aux récents développements législatifs en Turquie se voient hélas confirmées. Un article fort éloquent du Washington Post.

La Turquie repousse les pressions de l'Europe, le Séminaire restera fermé
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2006/10/04/AR2006100400397_pf
Par Tom Heneghan, Religion Editor
Reuters
Mercredi 4 octobre 2006; 8:56 AM

HEYBELIADA, Turquie, 4 Octobre (Reuters Life!) - Les tableaux noirs sont propres, les bancs et bureaux dépoussiérés et les rayons de bibliothèque proprement rangés. Le Séminaire Grec-Orthodoxe de cette idyllique île au large d'Istanboul est prêt, et attend pour recevoir de nouveaux élèves et futurs prêtres.
Mais cet automne, comme depuis les 35 dernières années, le Séminaire d'Halki demeurera fermé, malgré les pressions sur la Turquie pour qu'elle en permette la réouverture, si elle veut pouvoir devenir membre de l'Union Européenne. Les visiteurs parvenant à cette retraite en haut de colline par transport en calèche découvrent un lieu vide.
Ce Séminaire vieux de 162 ans, baromètre de la liberté religieuse dans la Turquie séculière, qui est à majorité musulmane, semblait proche de voir un renouveau alors qu'Ankara débattait le changement à la loi qui l'a fermé en 1971.
Mais le gouvernement à base Islamiste a dû retirer le changement proposé à la loi lorsque l'opposition, d'esprit séculier, a accusé cela de risquer de changer le statut des minorités religieuses en Turquie.
"Le Patriarcat oecuménique, point central du monde Orthodoxe, ne peut même pas former son propre clergé," se plaint le patriarche oecuménique Bartholomeos 1er, dirigeant spirituel basé à Istanbul pour [une partie des] 300 millions de Chrétiens Orthodoxes du monde.
"Il n'y aurait pas de problème si la volonté politique de rouvrir l'école existait," dit-il, "mais hélas, pour le moment, elle manque."
Le Séminaire est pris dans la toile de conflits d'intérêts. L'Union Européenne a fait de cette réouverture une mise à l'épreuve de l'engagement d'Ankara en faveur de la liberté religieuse.
La Turquie, le seul Etat strictement séculier dans le monde Musulman, argumente qu'elle ne saurait rouvrir Halki sans permettre aux groupes Islamistes de lancer leurs propres écoles qui pourraient radicaliser les Musulmans locaux.
Ankara est aussi méfiant envers le moindre geste qui pourrait renforcer le Patriarcat oecuménique et mener à une sorte de "Vatican Orthodoxe" à Istanboul, qui était la capitale byzantine de Constantinople jusqu'à ce que les Turcs Ottomans s'en emparent en 1453. "L'enjeu final, c'est le caractère oecuménique du Patriarcat oecuménique," dit le métropolite Apostolos, supérieur du monastère d'Halki et directeur de l'école vide.

SANG FRAIS DE L'ÉTRANGER

Avant de se voir fermé, Halki était une vraie ruche, avec près de 125 étudiants, la plupart de Turquie et de Grèce, mais aussi d'endroits aussi inattendus que l'Éthiopie et la Grande-Bretagne.
C'était souvent la première étape vers les plus hautes responsabilités dans les Église Orthodoxes en Turquie, Grèce et Égypte – au cours de ses années de fonctionnement, 330 de ses 950 diplômés sont devenus évêques, archevêques ou patriarches.
Actuellement, la loi stipule que les étudiants doivent être citoyens Turcs, une sévère restriction à une époque où les vocations sacerdotales sont en déclin et où la mort et l'émigration ont réduit la population Grecque d'Istanboul, autrefois nombreuse, à quelque 3.000 personnes.
La réserve sans cesse décroissante de prêtres potentiels a aussi amoindri le nombre de théologiens à même d'aider le Patriarche oecuménique dans sa conduite du dialogue avec les autres dénominations Chrétiennes, les Musulmans et les Juifs, a dit Bartholomeos aux journalistes en visite à Istanboul.
"La plupart des étudiants et des enseignants auraient à venir de l'étranger," dit Apostolos, tout en montrant les chèvres, brebis et poules du monastère. "Nous avons toujours été une école oecuménique. Les Catholiques-romains et Protestants pourraient aussi étudier ici."
Le Séminaire d'Halki s'était ouvert en 1844 dans ce monastère fondé sur l'île au 9ème siècle. Destiné à fournir des prêtres pour la minorité Grecque de l'empire Ottoman, il avait grandit au point de nécessiter la construction d'un grand bâtiment, en 1896. Installé au milieu des pins et des palmiers, le Séminaire a des classes avec de hauts plafonds, de larges couloirs, et de beaux bancs en bois, comme dans les écoles construites avant l'ère des ordinateurs et de l'air conditionné.

SAUVEGARDER LES APPARENCES

En dehors de la nouvelle peinture et de quelques nouveaux châssis de fenêtres en aluminium, il semble y avoir peu de changement depuis 1971, lorsqu'Ankara fit fermé les écoles religieuses de niveau universitaire, y compris musulmanes.
"Nous faisons tout ce qui est nécessaire pour maintenir le bâtiment en état," dit Apostolos, un des 4 moines du lieu, se tenant dans la salle de réception ornée de lustres, au milieu des portraits de ses prédécesseurs.
Dans la bibliothèque, un trésor de quelque 60.000 livres remontant jusqu'au 15ème siècle, le p. Dorotheos a installé le premier coffrage en verre destiné à protéger la collection à présent empilée dans des étagères en bois brut.
"La bibliothèque n'est pas morte, quand bien même l'école ne fonctionne pas," a-t'il insisté en montrant des livres en grec, turc, anglais, allemand, français, italien et espagnol.
La bibliothèque, qui remonte à la fondation du monastère, a perdu nombre de précieux manuscrits, volés par les Croisés au début du 13ème siècle. "On peut les retrouver à présent dans les bibliothèques et musées à travers l'Europe," dit-il, attristé.
Mais des évêques et des théologiens donnent souvent des livres de leur propre collection, dès lors il n'y a pas besoin de budget pour garder les rayons remplis – par exemple il y a ce "Dogma and Preaching" de 1973 – écrit à l'époque par un certain prêtre Joseph Ratzinger, à présent pape Benoît.

CITOYENS DE TROISIÈME CLASSE

En réponse aux pressions de l'Union Européenne, le gouvernement du premier ministre Tayyip Erdogan a proposé un certain nombre de réformes, comportant notamment un article autorisant les étudiants étrangers à étudier dans les écoles dirigées par des minorités ethniques – un feu vert indirect pour la réouverture d'Halki.
Pressé par l'opposition, il a retiré cette partie du groupe de réformes et exclu de changer le statut du Séminaire. "En tant que gouvernement, nous n'en avons pas l'intention," a déclaré le vice-premier ministre, Mehmet Ali, Sahin, afin de rassurer les critiques.
Apostolos dit que l'Église Orthodoxe, qui avait été autorisée à tenir des séminaires d'été à Halki de 1993 à 1998, semble être encore plus sous pression malgré les pressions de l'Union Européenne sur Ankara pour obtenir des réformes, et plusieurs propriétés ecclésiales ont été confisquées.
"Nous ne sommes pas des citoyens de seconde classe, nous sommes de troisième classe," a-t'il rajouté, amer. "Les minorités avaient une plus grande liberté de pratiquer leur religion sous l'empire Ottoman."

Séminaire d'été de 1995 : visite à Constantinople

05 octobre 2006

Démonstrations des Pompiers locaux (incendies domestiques, grave accident de voiture, etc)

Samedi 30 septembre 2006, journée "portes ouvertes" à l'arsenal communal des services d'incendie.

Visite de tous les véhicules.

Dans le bâtiment principal, exposition de panneaux montrant divers accidents de roulage régionaux, assez spectaculaires.

Présentation de nids de frelons et guèpes.

Panneaux présentant la formation des Cadets des Pompiers (ici, formation possible dès l'âge de 15 ans).



Puis présentation en direct de diverses interventions :
1. un pompier est coincé en milieu de cordage, inanimé. Un second pompier escalade le cordage pour aller le rechercher. Descente en double.

2. une victime dans une carrière ou un bâtiment à étage sans escalier accessible pour l'évacuation. Une civière va être descendue par une "tyrolienne".

3. non-filmé : divers incendies domestiques; feu de friteuse, feu d'hydrocarbures, corridor enfumé dans un bâtiment (s'en échapper après avoir enfilé un masque respiratoire)

4. feu de bonbonne de gaz de type butane

5. accident de la route, collision avec mort d'homme et véhicule en feu. Intervention des ambulanciers, des volontaires Croix Rouge, de l'Aide Médicale Urgente, des pompiers et de la police. Intervention requise : la désincarcération, à savoir ici le découpage du toit de la voiture où le chauffeur blessé (un cascadeur professionnel, pas un manequin en bois..) est coincé dans les débris. Découpage de tout l'ensemble avec du personnel médical présent à l'intérieur pour surveiller le blessé et le protéger des éclats dûs au découpage. Puis évacuation du blessé. Non-filmé : l'évacuation des épaves par la dépanneuse.



Anecdote
Saviez-vous qu'au Moyen-Age, au Mont-Saint-Michel, le service de lutte contre les incendies était assumé par les religieuses? Et dans nombre de villes, c'étaient des moines qui assumaient ce dangereux service, avec des pelles, haches et autres moyens du bord, bien maigres face aux incendies frappant des quartiers de maisons de bois et de paille. Cela remonte tout simplement à Saint Benoît de Nursie!

Saint Benoît et ses moines éteignent un incendie
Fresque médiévale tardive de l'abbaye Saint Michel en Thiérache

04 octobre 2006

Écologie : un point-de-vue Chrétien















Écologie : un point-de-vue Chrétien

http://www.stjohndc.org/russian/Homilies/e_HOMECOLY.HTM

Au cours du dernier quart du 20ème siècle, l'humanité souffre sérieusement du fait de l'aggravation des problèmes écologiques. Si la nature ne retrouve pas l'équilibre, l'homme va être confrontés à des problèmes causés par un manque de nourriture et autres ressources naturelles, et par des catastrophes écologiques qui pourraient tuer bien des gens, voire toute l'humanité.
Certains observateurs ont trouvé les traces d'une nouvelle éco-religion dans les cercles radicaux gauchistes du mouvement écologique contemporain. Ses partisans prêchent une vision panthéiste de même qu'un concept païen de la nature.
Dans un article du Boston Herald, "The Earth Movement Discovers Its Pagan Roots" ["le Mouvement pour la Terre découvre ses racines païennes"], Don Fedder écrivait que l'éco-religion blâmait la tradition judéo-chrétienne pour la crise écologique actuelle. Ils soutiennent que tant que le Christianisme affirme que l'homme est le maître de la nature, c'est le placer au dessus de toute la création. Par conséquence, il peut étudier la nature avec la science et soumettre la nature à sa volonté par la technologie. Ils concluaient que le Christianisme méritait de porter la responsabilité pour la crise écologique actuelle.
Tout cela semble plutôt extrême. Les obligations de l'homme Chrétien envers la nature sont basée sur la croyance que Dieu est le Créateur du monde et de toutes choses, qu'Il remplit cet univers, qu'Il aime Sa Création, et qu'Il exerce Sa providence sur elle. La Bible enseigne que l'être humain a été créé à l'image divine. Dans la définition de saint Paul, l'homme est le coopérateur de Dieu dans le monde. En imitant Dieu, l'homme est obligé d'aimer la nature et de prendre soin de son ordre, de sa propreté et de son bon état. Cette obligation signifie que la domination de l'homme sur la nature admet, et même présuppose, une connaissance de science et de technologie. En aucun cas l'homme n'a le droit d'abuser ou de détruire les dons de la nature.
Le récit Chrétien sur le Créateur de l'univers et la création du monde se trouve
dans le Livre de la Genèse, chapîtres 1 à 3. Cette histoire est magnifique. Les mots qui accompagnent chaque acte de création sont "Et Dieu vit que c'était bon". Le rédacteur de ce récit fait ressortir le bien primordial en tout ce que Dieu a créé. Cette conviction imprègne toute la Bible. Saint Paul, par exemple, dit que toute créature de Dieu est bonne.
Le 6ème jour de la Création, Dieu a créé l'homme à Son image et ressemblance propre. Dieu a appelé l'homme à aimer la nature en tant que don sacré et à en prendre soin de manière responsable, conscient que cet amour était un Commandement de Dieu, donné dès les premières pages de la Bible. Dieu a bénit le premier homme et la première femme, et leur a dit : "Soyez féconds, dit-il, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la. Régnez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux des cieux et sur tous les animaux qui rampent sur le sol". Soumettez et régnez. Ces mots ne peuvent pas être lus pour servir une idéologie "menant la guerre à la nature". Ces paroles ont aussi été adressés à l'homme avant qu'il ne chute dans le péché.
Dieu a donné à l'homme une liberté créative. Comme le disait le p. Georges Florovsky, la liberté créée se dévoile en tout premier dans l'égale possibilité de choisir entre 2 voies : vers Dieu ou s'éloignant de Dieu (dans Creation and Redemption, "Creation & Creaturehood" (Belmont, MA: Nordland Publishing Co., 1976), p. 48]. Dieu a créé l'homme en tant qu'être libre, pour suivre Sa Divine volonté, ou agir en s'y opposant. Dieu a rendu l'auto-détermination de l'homme légitime, disait saint Grégoire le Théologien. La chute dans le péché, par l'utilisation de la liberté pour faire le mal, opposa la volonté humaine à la volonté divine, étant la cause de la chute de l'homme loin de Dieu. La chute dans le péché a eu des conséquences dévastatrice pour l'homme lui-même et pour toute la Création.
Voici ce que Dieu dit à Adam après la Chute de ce dernier : "... maudit soit le sol à cause de toi. C'est au prix d'un travail pénible que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. Il te produira des épines et des chardons, et tu mangeras de l'herbe des champs" (Gen. 3,17b-18). La terre est maudite par Dieu à cause de l'homme; par l'homme, toute la Création fut plongée dans l'état de perdition. C'est de cela que saint Paul parlait lorsqu'il écrivit : "La Création a été assujettie à la vanité ... Car nous savons que, jusqu'à ce jour encore, la création tout entière gémit dans les douleurs d'un
enfantement." (Rom. 8,20a;22). Saint Jean Chrysostome, commentant ce passage, met l'accent sur ce fait que la Création a été assujettie à la vanité, qu'elle devint corrompue précisément à cause de l'homme.
Dans l'Antiquité et au Moyen-Age, la nature était une manifestation directe et vivante de l'omnipotence de Dieu, une source de crainte et de révérence pour le peuple. C'est ainsi que les choses étaient. Mais la venue de l'ère de l'idéologie de l'humanisme, libre de toute manifestation de religion, développa une toute nouvelle relation à la nature. Quasiment tout ce qui nous entoure est à présent un produit de l'activité humaine de notre temps. Nous y sommes habitués, et estimons qu'il est impossible de vivre autrement. L'homme s'est approprié le titre de créateur, et il ne parvient pas facilement à se rappeler du Créateur céleste. L'homme expérimente l'orgueil. Il se vante de l'ouvrage de ses mains et de ses efforts pour parvenir à toujours plus grand.
Nous voyons ici un problème. La satisfaction des besoins quotidiens de l'homme devient facilement la satisfaction de ses caprices. Franchir cette frontière du caprice nous amène à une activité mauvaise, peu importe quels slogans humanistes sont scandés. Toute réussite, pas même celle qui semblerait pouvoir avoir une fin heureuse, peut plaire à Dieu si elle blesse les autres créatures de Dieu. Deux Guerres Mondiales ont montré comment soumettre aussi bien hommes que nature. La haute intelligence des scientifiques et le progrès technologique ont permis à certains de détruire des millions de leurs frères en humanité. Les progrès scientifiques et technologiques doivent être soumis à la morale.

Nombre de phénomènes concrets contiennent des qualités positives, dans la
mesure où ils nous ont été donnés afin que nous puissions accroître ce qui est bien. Par exemple, la richesse et le mariage sont, en eux-mêmes et par eux-mêmes, des valeurs positives, différemment explorées par des gens différents. L'argent peut être utilisé charitablement, mais il peut aussi se transformer en outil pour pécher dans des buts égocentriques ou criminels. Les relations sexuelles ont été données pour maintenir la race humaine et pour exprimer l'amour. Elles peuvent aussi être utilisées pour faire le mal. Que ce soit le bien ou le mal, ils dépendent du libre choix moral.
L'abus d'autorité et de responsabilité par l'humanité ne rend pas ces concepts mauvais en eux-mêmes. Au contraire, l'homme doit diriger ses actes avec intelligence et sens des responsabilités, évitant l'irresponsabilité de toutes les manières possibles. En relation avec son propre milieu de vie, l'homme doit administrer avec sagesse et bonne économie [dans le sens grec du terme; ndt] les dons qui lui sont donnés par Dieu Lui-même.

La crise écologique a atteint des proportions catastrophiques dans des pays qui ont été forcés de vivre sous les régimes athées communistes. L'humanisme athée marxiste-léniniste, appliqué dans toute la longueur de l'absurdité, tenta de force de supplanter Dieu dans la société, prétendument pour le bien de l'homme lui-même. Annonçant que l'homme devait se tenir seul, le Marxisme-Léninisme proclama et utilisa la force pour les idéaux du progrès scientifique, l'industrialisation, et soumettre les forces de la nature.
Les nouvelles de Moscou [Moscow News] rapportent que la Russie va être confrontée à une catastrophe écologique. Près de 70 millions de gens dans les villes respirent un air pollué, dépassant au moins de 5 fois les normes. Nous voyons des dégénérescences génétiques et une dégradation au niveau national.
Le Christianisme enseigne que la restauration de la plénitude de la Création et le Salut de l'humanité reposent en Jésus, le Dieu-homme. Il n'y a que par le Dieu Incarné que l'homme peut arriver à la déification de sa propre nature créative, et à celle de l'entièreté du monde créé. L'homme ne sait pas, par ses propres forces, retrouver la communion avec Dieu, communion qu'il a perdue. Le Salut de l'homme est provoqué par Dieu, car Dieu Lui-même a tant aimé le monde qu'Il a donné Son Fils Unique, afin que quiconque croie en Lui ne périsse pas, mais aie la vie éternelle (Jean 3,16). Mais Dieu ne sait pas aider l'homme contre sa volonté. L'homme doit répondre à l'amour de Dieu en renonçant à lui-même, par la repentance, et en suivant le Christ, oeuvrant en coopération avec Dieu, pour le Salut et la déification du monde créé. Dans cette collaboration, dans cette synergie, c'est là que se trouve la clé pour l'acquisition de la justice et de la paix entre Dieu et soi-même.

Tant l'humanisme radical que l'écologie posent des critères moraux. Cependant,
ils diffèrent dans le principe de la vision Chrétienne du monde. Le slogan radical de l'humanisme est "l'homme pour lui-même", l'accomplissement sans Dieu. Et pourtant ce "moi-même" de l'homme, sans Dieu, hors de Dieu, est inauthentique. Nous oublions les paroles de saint Augustin d'Hippone "Quand l'homme vit selon l'homme, et non pas selon Dieu, il est comme le démon." Le paradoxe du Christianisme est que pour parvenir à l'accomplissement, tout homme doit se renier lui-même par amour pour Dieu et pour son prochain.

Archiprêtre Victor Potapov
Cathédrale Saint John the Baptist
Église Orthodoxe Russe Hors Frontières
Washington DC, Etats-Unis d'Amérique
http://www.stjohndc.org

















LA VERITABLE CRISE NE RESIDE PAS DANS L'ENVIRONNEMENT, MAIS DANS LE COEUR DE L'HOMME
Bartholomeos 1er, patriarche de Constantinople
Allocution prononcée à la cérémonie de clôture du colloque international sur la protection de la mer Adriatique, qui s'est tenu du 5 au 10 juin dernier à Venise 2002, et son symposium du Brésil en juillet 2006:
Voir aussi :
http://news.rnn.gr/fr/
Message de sa sainteté le patriarche oecuménique Bartholomeos 1er, pour le Jour de Protection de l'Environnement (1er septembre 2006).
http://www.ec-patr.gr/docdisplay.php?lang=en&id=712&tla=en
Prot. No. 856




BARTHOLOMEOS
Par la grâce de Dieu, archevêque de Constantinople, Nouvelle Rome, et patriarche oecuménique
A la plénitude de l'Église
Grâce et paix de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ,
Qui a créé et fait vivre toute créature

Bien-aimés frères et enfants dans le Seigneur,

Le Dieu de tendre miséricorde et d'amour pour l'humanité a créé le cosmos pour être un lieu de sublime beauté, confortable et à même de répondre aux besoins de tout être humain. Dans un tel monde, Dieu a permit que la couronne et le monarque de Sa Création, l'être humain, prenne de tout ce qui est nécessaire pour vivre.

Chaque nécessaire relation de l'être humain avec la Création est liée à un sens de joie et de satisfaction. S'il a un excès ou une privation de ce qui est, par son usage, naturellement bon, alors il y a une sensation qui vient avec, soit de manque (dans le cas de privation) soit de trop-plein (dans le cas de l'excès). C'est ainsi que l'être humain possède en lui-même le moyen instinctif d'évaluer le besoin bénéfique ou l'excès nuisible. Le besoin manifeste une privation; l'excès manifeste une surabondance gaspillante. Il s'ensuit que tous les êtres humains, dotés de la liberté de volonté, ont la capacité de diriger leur propre faculté instinctive pour s'imposer leurs propres limites; soit pour restreindre de telles limites en raison d'une disciple ascétique, soit de les dépasser par le pouvoir du désir.

Nous nous trouvons dès lors confrontés à cette condition : soit nous sommes
sujets à l'avidité (qui est de l'idolâtrie, d'après l'Apôtre Paul, Colossiens 3,5), ou à une certaine haine envers la vie, pour les bénédictions naturelles et dons de Dieu, c'est à dire à des attitudes qui sont également inacceptables, étant l'opposé du parfait plan de Dieu pour que l'humanité jouisse de la vie.

La fâcheuse réalité est que l'humanité a rejeté la possibilité de se laisser guider par les suggestions et encouragements de Dieu. Nous n'avons pas suivit Sa grâce éclairante, qui nous aide à déterminer la mesure de nos besoins et comment faire bon usage du monde; comment nous travaillons dans le monde ou comment nous préservons le
monde. Le résultat est que nous nous comportons envers l'environnement, envers la nature, avec rapacité et de manière catastrophique. Lorsque nous appliquons notre propre sens de domination et notre usage non-approprié, nous perturbons l'harmonie naturelle et l'équilibre qui est basé en Dieu. La nature réagit négativement et le résultat est que de terribles désastres s'abattent sur la famille humaine. Les récentes fluctuations inhabituelles de températures, cyclones, tremblements de terre, violentes tempêtes, la pollution des mers et des rivières, et les nombreuses autres actions catastrophiques pour l'homme et l'environnement devraient être un signal d'alarme évident que quelque chose doit être fait quant au comportement de l'humain. La principale raison pour ce comportement catastrophique de l'homme contemporain est son égocentrisme, qui est une autre face de l'autosuffisante séparé de Dieu, et même de l'auto-divinisation.

Ce à quoi a mené cet égocentrisme, c'est que la relation entre l'humanité et la
nature a été radicalement altérée. A présent, une domination impertinente et arrogante des forces de la nature a supplanté ce qui avait été prévu par Dieu. En lieu et place de la préservation de la vie et de la liberté, ces forces servent à détruire et à oppresser notre prochain, ou nous nous complaisons dans une consommation excessive, sans égard pour les conséquences de tels excès.

L'usage des forces atomiques et nucléaires de la nature pour des buts guerriers
constitue le sommet de le prétention. Quelle que soit notre manière de sur-consommation, nous avons accablé l'environnement naturel d'une telle pollution que la température de la terre grimpe et que nombre d'auto-régulations de la nature sont à présent instables, avec tout ce que cela implique. L'énorme quantité d'énergie qui est consommée pour les besoins de la machine de guerre moderne, de même que pour l'extravagance de la vie moderne qui excède de loin les besoins raisonnables de l'humain d'aujourd'hui, comprend 2 secteurs distincts dans lesquels les responsabilités des dirigeants et des simples citoyens sont si étroitement liées que chacun a la capacité de prendre action pour l'amélioration de la condition générale.



Bien-aimés enfants et frères dans le Seigneur, prenons action, chacun d'entre nous dans sa position et dans son cadre, accomplissant tout effort possible pour l'amélioration de cette consommation insensée. Travaillons ensemble pour la restauration d'un fonctionnement harmonieux de la planète sur laquelle nous vivons, afin que nos enfants puissent tous bénéficier en toute tranquillité des bénédictions de la Création de notre Dieu si aimant, les bénédictions qu'Il offre à tous les peuples. Qu'il en soit ainsi!





1er septembre 2006.
Votre bien-aimé frère en Christ et fervent suppliant devant Dieu,
+ BARTHOLOMEOS de Constantinople

Quelques activités écologiques du patriarche :
http://www.ec-patr.gr/docdisplay.php?lang=en&cat=10
http://news.rnn.gr/fr/



















Écologie politique en Russie

http://www.kommersant.com/doc.asp?id=705781
Résumé de l'article du 19/9/2006 & circonstances générales
M. Yury Trutnev, ministre des Ressources Naturelles a fait abroger un décret concernant le projet Sakhalin 2. A l'époque du président Boris Eltsine, des compagnies pétrolières étrangères (Royal Dutch Shell, 55%, et les Japonais Mitsui, 25%, et Mitsubishi, 20%) avaient obtenu le droit d'exploiter ces ressources naturelles... quasiment sans un kopek de retombée économique pour les gens qui vivaient dans le lieu d'exploitation et qui verraient inévitablement leur milieu de vie perturbé, et la nature polluée. Les conditions d'exploitation des ressources naturelles sont trop souvent accordées par certains États non-démocratiques sans le moindre souci pour l'environnement et ceux qui y vivent, et la Russie venait seulement de torpiller l'Union des républiques Socialistes soviétiques et d'entamer sa transition hors de la dictature. Ici, ce sont les réserves du nord-est de la région de Sakhaline (Piltun-Astokhskoe & Lunskoe) qui sont concernées.
Les réserves estimées y sont de 150 million de tonnes de pétrole et 50 milliards de mètres cube de gaz naturel. De quoi attiser bien des appétits terrestres. L'exploitation devait commencer en 2008. Le décret du ministre oblige tout simplement à revoir les conditions, économiques, certes – et ça va coûter cher.. - mais aussi écologiques. Grâce à ça, la facture sera moins élevée... pour les habitants et pour la nature!



A lire (en anglais uniquement pour le moment):
Christos Yannaras, grand théologien Orthodoxe contemporain
"The Environmental Issue: an Existential not a Canonical Problem"
http://jbburnett.com/

Hé Fred, t'as vu, une Aster!

Fernandel aurait dit "un champs d'Aster"...

Waaw, super, on va s'en payer une bonne pinte!


Ne pas confondre ces asters-là avec le premier navire de la classe Tripartite, le chasseur de mines M-915 Aster, dont voici un des frères, le M-918 Dianthus (une de mes anciennes unités).
Non, j'ai pas pris la photo en mer, c'est une numérisation d'un t-shirt qui a déjà pas mal d'années...

03 octobre 2006

Joie! Un évêque devient prêtre!

Mais non, je n'ai pas fumé de la moquette :-)
C'est simplement la suite logique de la demande de l'ancien évêque Anglican, Robert Waggener, pour entrer dans l'Église du Christ. Cette annonce du tonnerre du 5 mars 2006 vient de se trouver concrétisée : il est vraiment devenu prêtre du Christ. Petit retour en arrière en nouvelles et en images.

Après les visites préparatoires et catéchèses, la paroisse de Lynchburg entière était prête pour la grande entrée et attendait ce grand jour. Et à la Pentecôte, 11 juin 2006, grande entrée dans la Sainte Église pour toute la paroisse ex-Anglicane de Lynchburg
http://www.antiochian.org/1151080725
http://www.christchurchlynchburg.org/
Résumé de ces 2 pages :




Baptêmes d'adultes, Chrismation de tous. Puis mariage dans l'Église pour l'ex-évêque Robert Waggener (qui était marié comme Anglican) et futur prêtre Alban. D'autres Baptêmes & Chrismations et bénédictions de mariages auront lieu plus tard pour les fidèles qui n'ont pas pu être présents ce 11 juin.

Bref, les choses se passent à Antioche comme dans le
restant de l'Église en ce qui concerne ce qui a été réalisé hors de l'Église : rien n'est à refaire puisque rien n'a été fait... donc tout est à faire. Et c'est ce qu'ils font, et ils le font bien.


















2 détails particulièrement touchants et significatifs :
Le hiéromoine Mefodii et le hiérodiacre Kyrill, du Skete Saint Maxime le Confesseur (Palmyra, VA), de l'Église Orthodoxe Russe Hors Frontières, ont concélébré lors de cette Liturgie et grandiose cérémonie qui a eu lieu dans cette paroisse de l'archidiocèse nord-américain du Patriarcat Grec-Orthodoxe d'Antioche. Et ils ont offert une Bible en gaélique comme signe des racines, comme symbole de l'héritage que cette paroisse missionnaire de Rite Orthodoxe Occidental portera là où elle oeuvre. Un fameux signe de Communion dans la Foi que cette concélébration!
Antiochian Village, pèlerinage Sainte Thekla et saint Raphaël, 22 au 24 septembre 2006




Enfin, samedi 23 septembre 2006, le grand jour, l'ordination à la sainte prêtrise par l'évêque Thomas d'Oakland. L'ancien évêque Anglican Robert Waggener est à présent connu de tous, sur terre comme au Ciel, comme étant le père Alban Waggener, serviteur de l'Église du Christ en Sa paroisse de Lynchburg.

<<- évêque Thomas d'Oakland

















Ad multos annos, p. Alban!

*-*-*-*


Félicitations au p. Waggener : dernier prêtre AWRV en date

http://westernorthodox.blogspot.com/2006/09/congratulations-to-fr-waggener-latest.html

Mercredi 27 septembre 2006
Ce n'est pas souvent que l'on félicite un évêque pour être devenu prêtre, mais j'adresse mes plus profondes félicitations à l'ancien évêque Robert F. Waggener, devenu à présent le prêtre Alban Waggener, ordonné ce week-end. Notre bien-aimé évêque Thomas a ordonné le p. Alban en tant que recteur de l'église Holy Trinity Orthodox Church à Lynchburg, VA.
Jusque récemment, le p. Waggener servait comme évêque du diocèse de Holy Cross, juste avant de devenir le premier évêque Anglican "continuing" à se convertir et entrer dans le Vicariat de Rite Occidental de l'Église Orthodoxe d'Antioche.
Quel merveilleux signe de croissance et de vitalité pour le Vicariat!
AXIOS!
MUSTAHEK!
IL EST DIGNE!

Sous-diacre Benjamin Johnson

Oecuménisme : existerait-il une différence théologique dans nos diverses Églises locales?

En préambule, rappelons qu'il n'y a rien de commun entre d'une part, une "alliance" de travail pour présenter des dossiers techniques au niveau politique et social, exclusivement, et d'autre part, la Communion de et dans la Foi.
Rien, absolument rien de commun, ce sont 2 sujets distincts. L'évêque Hilarion ne parle d'ailleurs pas d'oecuménisme, mais d'une alliance technique. Donc la proposition dont vous trouverez dans le lien suivant la traduction ne doit pas être confondue avec une sorte de "communauté de foi au rabais" :
http://www.orthodoxie.com/2006/10/mgr_hilarion_al.html
L'Église ne connaît pas la Foi au rabais, ni le relativisme théologique : on ne "négocie" pas la Foi Chrétienne comme on négocie des carpettes. La Foi, c'est le Salut, un enjeu d'éternité, pas un jeu de dupes. Et on ne "vote" pas Dieu. Car Dieu est.

Dès lors, puisqu'il ne s'agit pas de ça, voyons donc du côté de l'oecuménisme. Existerait-il plusieurs Églises qu'il faudrait "réunir" pour "retrouver" l'Unam Sanctam? Est-ce que c'est le dogme de l'Orthodoxie? Existe-t'il des divergences doctrinales entre les diverses Églises locales à ce sujet?

Non, dans l'Église, c'est la manière d'exprimer les choses qui diverge grandement d'une Église locale à l'autre. Question de culture, de circonstances aussi – on ne parle pas aussi facilement quand on a la vie de ses fidèles directement menacée que quand on est libre de ses mouvements.
Actuellement, pour diverses raisons, le patriarcat de Constantinople semble plus "coulant" dans son discours ad extra. Mais jamais vous ne verrez quelqu'un de son clergé donner la sainte Communion à un hérétique - désolé si ça choque, mais c'est le terme consacré, même si on le réserve aux manuels de théologie, il est bon de s'en souvenir : ils ont fait un choix qui n'est pas celui enseigné par l'Église, c'est ce que ce terme donne à comprendre. Ce n'est pas une injure, mais un triste constat, c'est tout.
Donc ce clerc ne donnera pas la sainte Communion à cet hérétique, quand bien même dans une réunion de type "Belgrade 2006", il aurait eu l'air d'être son meilleur ami sur terre. Car s'il est vraiment son meilleur ami, il voudra le meilleur pour lui, il voudra que celui qui est hors de l'Église soit sauvé, et ce n'est pas en le laissant dans le pétrin spirituel que cela se passera. C'est simplement la doctrine de l'Église, depuis 2 millénaires.

Alors que l'Église Orthodoxe Russe Hors Frontières serait selon certains le "bouc noir", le rassemblement des teigneux et des fanatiques barbus, l'Église Orthodoxe en Russie est parfois présentée par ces mêmes observateurs hors de l'Église comme "plus conciliante" voire "prête à faire des gestes" envers l'État du
Vatican (qui n'a de cesse de l'agresser, comme elle le fait envers les autres Églises locales en Europe orientale!). Comme s'il s'agissait d'un échange entre pairs. Qu'en est-il réellement? Est-ce que l'Église locale, Orthodoxe, en Russie, serait un "cheval de Troie"? Y voit-on les choses différemment que là où on exprime les faits, les réalités théologiques de manière très sèche parfois (mon style.. hélas), mais rien que les faits? Y confond-t'on amitié ou bonnes relations humaines, et Foi?

Pour clore ce sujet qui est en réalité sans le moindre intérêt, voici une récente déclaration qui devrait suffire à faire cesser toute illusion en la matière et rappeler la vérité théologique : seule l'Église Orthodoxe EST l'Une, Sainte, Catholique et Apostolique (pas de bricolage genre "subsistit in" chez nous).
Parce qu'on ne sait pas être une chose et son contraire, c'est aussi simple que cela. Voyez qui le rappelle :

http://orthodoxeurope.org/page/14/105.aspx#2

"Je voudrais déclarer de manière absolument claire que pour les Chrétiens Orthodoxes, il ne pourrait y avoir le moindre doute que l'Église Orthodoxe est l'Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Tout au long de l'histoire du COE, aucun des participants Orthodoxes n'a soutenu la soi-disante "théorie des branches", car elle contredit totalement l'ecclésiologie Orthodoxe."
Métropolite Kirill de Smolensk
in : Europaica bulletin No 105 (27 Septembre 2006)




Merci, vladyka. On ne sait en effet pas discuter si les bases ne sont pas clairement établies.