"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

21 octobre 2006

La Bible débarque au coeur du Parlement de Russie

http://www.christiantoday.com/news/europe/bible.comes.to.heart.of.russia.parliament/605.htm
Une exposition majeure sur la Bible a eu lieu au Parlement Fédéral de Russie, la première de son genre dans l'histoire moderne de la Fédération Russe, apportant l'Evangile au coeur de la vie politique du pays.
Mardi 8 juin 2006, 11:05 (BST)
La Bible est rentrée au coeur de la vie politique russe avec cette exposition tenue à la Douma [chambre basse du Parlement russe] de l'Etat à Moscou, montrant des manuscrits rares et anciens aux politiciens pour la première fois dans l'histoire moderne de la Fédération Russe. L'exposition "La Bible en Russie" a été tenue pour marquer un nombre de dates importantes dans l'histoire de la Bible en Russie – le 950ème anniversaire de l'Evangile d'Ostromirov, le plus ancien manuscrit préservé en russe, le 130ème anniversaire de la Bible Synodale, première traduction de la Bible en russe, et le 50ème anniversaire de la première édition en masse de la Bible en russe, produite par l'Eglise Orthodoxe de Russie après la révolution Communiste.
Les politiciens ont eu la possibilité d'apprendre les manières par lesquelles la Bible a modelé et façonné l'histoire et la culture de Russie, au cours de cette exposition conjointement organisée par la Société Biblique en Russie, le Conseil de Publication de l'Eglise Orthodoxe de Russie, et la Commission Patriarcale de la Bible Synodale. Dans le discours du patriarche Alexis II, chef de l'Eglise Orthodoxe de Russie, a été lu aux membres du Parlement et aux nombreux archevêques et archiprêtres Orthodoxes, au clergé Catholique-romain, et aux dirigeants de la principale Union Protestante présents à l'exposition. Dans son discours, le patriarche a remercié la Société Biblique pour son rôle joué à promouvoir la Bible en Russie. "La Bible n'est devenue populaire et disponible pour tous les lecteurs en Russie que depuis quelques années. Ceci grâce au travail du Conseil de Publication de l'Eglise Orthodoxe de Russie et à la Société
Biblique en Russie," disait le discours. Un autre discours, par le président de la Douma d'Etat, Boris Gryzlov, a été aussi lu, dans lequel il rendait hommage à la Société Biblique et insistait sur l'importance de la Bible pour le renforcement de la société. "La condition préalable pour la prospérité en Russie, c'est l'affirmation de valeurs morales et le respect réel de l'héritage culturel et spirituel de cette nation," a dit m. Gryzlov. "Nous savons tous que ces choses ont un solide fondement biblique. L'histoire de la Russie et notre culture nationale ont leurs racines dans la bible, et nos traditions d'éducation ont des liens étroits avec la Bible. J'exprime ici ma sincère gratitude au Conseil de Publication de l'Eglise Orthodoxe de Russie et à la Société Biblique en Russie pour leur contribution à rendre la Bible accessible aux millions de Russes."









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Dernières nouvelles de la Société Biblique, mais en Afrique cette fois : la Bible sur GSM!
http://www.ckoi.com/news.php?n=3813
.

C'est mieux que ces incongruités qui éloignent encore plus de l'enseignement de l'Église :
http://www.orthodoxie.com/2006/10/allemagne_une_b.html
http://westernorthodox.blogspot.com/2006/10/abp-of-canterbury-masculine-god.html

20 octobre 2006

Orthodoxie : l'art et la manière (2)

Qu'il s'agisse de restaurer et transformer un bâtiment racheté à une confession hétérodoxe ou de construire un nouvel édifice, les Orthodoxes ne font jamais les choses à moitié, ni sans rester fidèles à l'enseignement du Christ communiqué par Sa sainte Église de manière ininterrompue depuis bientôt 2 millénaires. Comme les milliardaires sont beaucoup plus rares dans nos rangs que les ouvriers, il faut parfois de longues années de sacrifices de toute une communauté, unie, pour parvenir à la réalisation d'un temple Chrétien digne de ce nom.

Un quotidien laïc qui titre "construire notre ville" en parlant de la construction d'une église Orthodoxe, ce n'est hélas pas encore chez nous que ça se rencontre, mais ce n'est plus uniquement dans des pays qui ont gardé la tradition Orthodoxe. Cette fois, c'est dans un coin des très relativistes États-Unis d'Amérique, et même avec quelques imprécisions doctrinales, voir que l'installation d'une grande église orthodoxe dans la ville est considérée de la sorte, ça fait plaisir à lire.

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CONSTRUIRE NOTRE VILLE : UN SANCTUAIRE D'ÉGLISE POUR "ACCOMPLIR LA PROMESSE"
http://www.thestate.com/mld/thestate/15734870.htm

L'église grecque-orthodoxe restera dans le centre-ville, début des travaux sur Main Street
Par CAROLYN CLICK
cclick@thestate.com

Le prêtre Aris P. Metrakos a récemment passé beaucoup de temps sur le parking derrière l'église grecque-orthodoxe Holy Trinity [Sainte Trinité], où des marquages à la peinture jaune tracent le contour du sanctuaire de style Byzantin de 5 million de dollars qui va bientôt s'élever dans cette rue de Main Street.
Bien qu'actuellement seuls les véhicules délimitent le paysage actuel de Main Street, il peut imaginer le bâtiment de 835 mètres carré, avec son dôme circulaire et son Autel face à l'orient.
"J'y ai pensé depuis si longtemps, je pense que c'est ancré dans mon esprit," dit Metrakos.
L'église, seule assemblée grecque-orthodoxe des Midlands, a décidé de rester dans le centre ville, achetant suffisamment de terrain pour bâtir un sanctuaire près de 3 fois plus grand que l'actuel.
L'important dôme luira d'une finition bleutée, genre vieux ou faux cuivre. Au sommet du dôme, le bâtiment sera aussi haut qu'un de 6 étages, il sera couronné d'une simple croix, et on s'attend à ce qu'il change l'aspect de cette partie de Main Street.
L'inauguration des travaux est prévue pour dimanche midi, en présence du maire de Columbia, m. Bob Coble, et de son éminence le métropolite Alexios d'Atlanta, dirigeant de la région sud-est de l'archidiocèse grec-orthodoxe en Amérique.
L'assemblée, avec ses 350 familles, est bien connue pour sa Fête Grecque annuelle, qui attire des milliers de gens qui viennent pour les plats et les danses et les visites. Les bénéfices qui en proviennent ont été utilisés pour les oeuvres de charité et le projet de construction.
Le p. Metrakos, qui dirige Holy Trinity depuis 12 ans, dit que l'assemblée a collecté de l'argent depuis près d'une décennie pour la construction d'un nouveau sanctuaire.
A l'origine, il était prévu d'installer l'église juste en bas du bloc de Sumter Street. Mais lorsque le terrain de parking derrière l'église sur Maint Street se retrouva en vente, l'assemblée l'acheta pour 1 million de dollars, et clôtura tout le bloc.
Ce qui veut dire que l'église circulaire et cruciforme fera maintenant face à Main Street et servira de "témoignage Chrétien Orthodoxe" pour ceux entrant dans la ville en venant du nord, d'après les informations du programme de collecte de fonds de l'église.
L'église en briques maçonnées, dessinée par Steven P. Papadatos, architecte de New York, aura 60 fenêtres arquées en albâtre partant de la base du dôme. Don Golightly, l'architecte de Columbia, du bureau Design Collaborative, collabore avec Papadatos sur les détails de construction.
Une fois que les nouvelles Icônes de l'intérieur auront été réalisées par l'iconographe Grec George Mitsis, le coût total aura atteint 7,1 million de dollars. Près de 3 millions ont déjà été collectés, dit Metrakos.

L'Église Grecque Orthodoxe fait partie de l'Église Orthodoxe Orientale, une des 3 branches du Christianisme dans le monde, avec ses racines dans l'empire Byzantin. L'Église adhère au rite Byzantin, qui utilise richement les Icônes [*].

Membre depuis longtemps, Mary Rickman a prévu de participer à la cérémonie de Dimanche, pour tenir une pelle et ramasser les déchets de la cérémonie, et remercier Dieu pour avoir mené l'assemblée si loin.
Elle se souvient avoir participé à l'École Grecque dans la première église de l'assemblée, un petit bâtiment blanc au croisement des rues Sumter et Franklin. En 1949, cette assemblée de 35 à 50 familles bâtit l'église qui se trouve maintenant au coin des rues Sumter et Calhoun. Ce bâtiment – qui permet de s'asseoir, serrés, à 250 – continuera de servir comme chapelle.
Rickman pense que la nouvelle église, qui permettra d'avoir 450 personnes assises et 200 debout, est une reconnaissance des pensées des fondateurs de l'église.
"Nos ancêtres avaient une vision, et la vision qu'ils avaient, c'était que nous devions prier pour nos enfants," dit Rickman, 71 ans.
"Nous sentons que c'est ce que nous devons faire pour accomplir la promesse."
Coble dit que la décision de l'assemblée de rester à cet endroit est importante pour l'avenir du centre-ville.
"Je suis très enthousiasmé à l'idée que l'église grecque restera dans le centre de Columbia," dit Coble, mais il dit qu'il ne faut pas lui attribuer d'influence dans cette décision.
D'autres assemblées du centre-ville, y compris la cathédrale Épiscopalienne [Anglicane] Trinity et l'église Baptiste Second Nazareth ont abouti dans leurs projets d'expansion au cours de l'année écoulée, choisissant de rester au coeur de la ville.
Pour sa part, Metrakos dit qu'il a donné dimanche dernier à l'assemblée un "petit sermon bien dynamisant", en anticipation de cette entreprise monumentale.
Certains, dit-il, s'étaient demandés pourquoi l'assemblée ne déménageait pas vers les faubourgs ou ne commençait pas simplement une deuxième paroisse. "Je leur ai dit ce dimanche que, Dieu voulant, j'espère vivre suffisamment longtemps pour (aussi) commencer une nouvelle paroisse," en un autre endroit, a-t'il rajouté.
"Il y a un véritable engagement à vouloir rester dans le centre-ville."

SI VOUS Y ALLEZ
L'église grecque-orthodoxe Holy Trinity va entamer les travaux de son sanctuaire de 5 million de dollars:
Quand : Dimanche midi
Où : Parking donnant Main street et Richland street, au centre de Columbia
Quoi: Le maire Bob Coble et son éminence le métropolite Alexios, dirigeant de la région sud-est de l'archidiocèse Grec Orthodoxe d'Amérique, vont se joindre au prêtre Aris Metrakos lorsqu'ils vont partir en procession depuis l'église existante et rejoindre là où se trouvera le nouveau Autel de la future église.


Le p. Aris Metrakos attend le début des travaux pour le nouveau sanctuaire de l'église grecque-orthodoxe Holy Trinity. "J'y pense depuis si longtemps," dit-il.



La construction devrait commencer fin de cette année ou début 2007, et le sanctuaire Holy Trinity fera face à Main Street.
photos RICH GLICKSTEIN/RGLICKSTEIN@THESTATE.COM

Historique de la paroisse Holy Trinity
http://www.thestate.com/mld/thestate/15734754.htm
• 1936: La communauté grecque de Columbia a été officiellement incorporée en tant que paroisse Kimisis tis Theotokou (Dormition de la Vierge Marie).

• 1939: Premier lieu de culte acheté au coin des rues Sumter et Franklin. Le bâtiment blanc servira d'église, d'école grecque et de local de la communauté.

• 1949: Construction d'un sanctuaire au coin des rues Sumter et Calhoun; l'église reçoit un nouveau nom, église grecque-orthodoxe Holy Trinity.

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Notes du traducteur :
[*] L'Église n'est pas "une branche" de quoique ce soit, puisque l'Église est Une.

Elle ne prend pas ses racines dans l'empire Byzantin, puisque ce dernier est né au 5ème siècle, alors que l'Église est née à la Pentecôte à Jérusalem, vers l'an 33. Et enfin, le terme fort courant de "Rite Byzantin" est biaisé, puisque plusieurs Rites sont en usage même dans l'Église Orthodoxe de Grèce, de Constantinople, et autres Églises locales de culture hellénistique. Voyons cela en détail :

Si on parle de Christianisme en tant que Christianisme en général, oui, l'Orthodoxie l'admet. Par contre, si ce qui est entendu, comme en beaucoup de textes non-orthodoxes (mais il est possible qu'ici ce ne soit pas le cas, d'où mon préambule et l'usage du conditionnel), c'est pour parler de l'Église, alors il faut clairement dire "non" : L'Église Orthodoxe (Orientale) n'est pas une "branche" du Christianisme mondial. Dans le Credo qui nous a été transmis
de manière ininterrompue depuis les tous débuts du Christianisme (ayant tous ses articles enracinés dans le Nouveau Testament, simplement expliqués en d'autres termes), nous confessons l'Église en tant qu'Une. Dès lors elle ne saurait être une "branche", auquel cas elle serait divisée, et non plus "Une". Je sais bien que dans le "mouvement oecuménique" ou au "Conseil Oecuménique des Églises", on utilise ce concept, mais il n'est en rien admis par la moindre Église Locale dans l'Orthodoxie, quand bien même elle participerait au COE/WCC – parce que, comme je l'ai dit, c'est en contradiction avec l'enseignement du Nouveau Testament et du Credo qui y est enraciné.

Ensuite, les racines de l'Église. L'empire "Byzantin" est né lorsque la partie de l'empire Romain en Occident s'est effondrée, et a continué en Orient, prenant le nom d'empire Byzantin.. mais uniquement dans les livres occidentaux contemporains. Jusqu'à la fin, comme ce n'était simplement que la partie survivante de l'empire Romain, les gens de Constantinople s'appelaient eux-mêmes les "romani", non pas "byzantins".

De plus, l'Église est née à la Pentecôte, à Jérusalem, vers l'an 33, et donc pas des siècles plus tard avec cette "montée" de l'empire "Byzantin", fait qui a eu historiquement lieu, lui, vers 475, lorsque la couronne du dernier empereur à Rome a été renvoyée à Constantinople par le roi barbare régnant. Sinon, cela voudrait dire qu'il n'y a pas eu d'Église entre la Pentecôte et la montée de cette partie survivante de l'empire – et qui donc alors aurait rédigé le Nouveau Testament au cours des années, et nous l'aurait transmis en même temps que les explications des témoins oculaires de ces faits et des disciples directs des Apôtres? Tout cela ayant eu lieu au sein de l'Église, c'est la raison pour laquelle elle n'a pas ses racines dans autre chose que la Pentecôte.

Et enfin, le Rite. Aussi étonnant que cela puisse paraître, même les Églises Locales de culture hellénistique n'utilisent pas un seul et unique Rite, mais plusieurs. Je ne parle pas du Rite Orthodoxe Occidental (que l'on ne trouve pour le moment en Occident que dans des paroisses des Églises Orthodoxes antiochienne et russe) mais simplement du fait que selon le calendrier liturgique, les Églises "Byzantines" utilisent la Divine Liturgie d'après saint Jean Chrysostome, ou celle d'après saint Basile le Grand, ou la Liturgie des Présanctifiés de saint Grégoire le Grand. Donc trois Rites!

19 octobre 2006

Automne fleuri 3

Ne vous inquiètez donc pas de demain, et encore moins de ce que vous mangerez...
"Si Dieu donne tant d'élégance à la plante champêtre qui pousse aujourd'hui et sera jetée au feu demain, n'en fera-t-il pas bien davantage pour vous, gens de peu de foi."
(Évangile selon saint Matthieu 6,30)

Le Chrétien, le monde, l'argent et les besoins de la diaconie de l'Église (radio orthodoxe)

À quelques semaines du début du jeûne (15/11) de la Nativité de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ, période propice à l'intensification du sacrifice et du don de l'aumône, voici une intéressante série d'émissions sur une radio Orthodoxe américaine. Je peux traduire le texte de présentation, mais hélas pas sous-titrer une émission radio!denier de l'Eglise : il y a plus de joie à donner qu'à recevoir
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Le Chrétien, le monde, l'argent et les besoins de la diaconie de l'Église
http://receive.org/index.php?submenu=40
fr. William 'Bill' Chiganos

<<- p. William

Le protopresbytre William Chiganos (Holy Apostles parish, Westchester, Illinois, patriarcat de Constantinople) discute avec le prêtre Christopher Metropulos à propos de l'apprentissage requis pour devenir de sages gestionnaires de nos ressources. Toutes les émissions de ce mois sur "Come and Receive the Light" donneront des enseignements sur l'usage de nos biens pour la gloire de Dieu!


NOUS EXAMINER NOUS-MÊMES


Entrez dans n'importe quelle librairie chrétienne en Amérique, et vous découvrirez des étals entiers de livres parlant de l'argent : comment gagner de l'argent en se basant sur les principes bibliques, comment donner de l'argent, comment épargner de l'argent, et comment investir de l'argent pour l'avenir. Tous ces livres répondent d'un point de vue biblique à des questions à propos de l'argent, mais est-ce que ce sont des réponses aux bonnes questions? Posent-ils seulement les bonnes questions?

Si nous nous centrons sur ce que nous avons ou n'avons pas comme argent, nous manqueront une des leçons les plus importantes que Jésus veut nous enseigner. Il nous confronte à un choix – Le servir, Lui, avec notre argent, ou être esclaves de notre argent. Ce choix défie nos attitudes à propos de la propriété et même la signification même de la vie. Ce choix se situe entre foi et doute, entre l'authentique confiance et un piètre service à la foi.

En d'autres mots, Jésus nous confronte en nous lançant le défi de la conversion.

Hélas, la conversion Chrétienne a été de nos jours réduites à un événement "une fois pour toutes" ou, pire encore, à rien d'autre que "rejoindre" un groupe de bons copains.

Mais l'authentique conversion Chrétienne, en particullier telle que comprise dans notre Foi Orthodoxe, nous appelle à une tâche difficile – faire face à nous-mêmes. Cette confrontation nous effraye vraiment car nous n'aimons pas nous examiner nous-mêmes. Le roi David se trouva dans cette situation inconfortable, lorsqu'il demanda : "Scrute-moi, Seigneur, pour connaître mon coeur; éprouve-moi et connais mes pensées. Vois si je marche dans la voie du mal, conduis-moi désormais dans la voie de l'éternité" (Ps. 138,23-24).

Avant que nous puissions parler de l'usage Chrétien de l'argent, nous avons à vouloir nous demander si nous nous sommes réellement convertis à la Foi en Christ. Une fois que cette question a été traitée, la maîtrise de nos biens matériels, notre attitude face à nos ressources, et notre usage de nos biens en tant qu'intendants des bons dons de Dieu s'éclaircirons pour nous.

Voici 3 regards vers une compréhension Orthodoxe de la conversion qui vont radicalement changer la manière dont non seulement nous regardons notre argent et le donnons, mais la manière dont nous regardons nos vies entières.

D'abord, la Conversion commence par l'Honnêteté. Souvenez-vous lorsque vous étiez enfant et attrapé à mentir. Ma mère me disait toujours que je me sentirais mieux une fois que je serais venu bien net avec la vérité, et elle avait raison. La conversion commence de cette manière. Elle commence lorsque je fais un inventaire spirituel honnête de ma vie. La grande Bonne Nouvelle à propos de notre Foi, c'est que l'Orthodoxie nous assure continuellement que Dieu ne nous rejettera pas. Être honnête avec Lui et (parfois plus difficile) avec nous-mêmes, c'est "sans danger". Nous nous serons réellement convertis à une manière de vivre plus spirituelle pour autant que nous aurons été honnêtes avec nos propres besoins.

Deuxièmement, la Conversion mène à la Visibilité. Un des pièges de notre vision populaire moderne de la religion, c'est que nous pouvons nous contenter de servir le Christ et la Foi du bout des lèvres, et malgré tout nous appeler nous-mêmes fidèles croyants. Un vieux dicton me vient à l'esprit : "vos actions sont si bruyantes, je n'entends pas ce que vous dites." Saint Paul disait aux Corinthiens : "Quiconque est dans le Christ est une nouvelle créature. Ce qui est vieux est passé; voyez, il y a du nouveau" (2 Corinthiens 5,17). Une confrontation authentique avec moi-même et une véritable conversion à la Foi montre la manière dont je vis, et les choix que je fais. Une Foi invisible peut être réelle, mais comment est-ce que quelqu'un pourrait le savoir?

Finalement, se Convertir, c'est toute la vie durant. Une des choses que j'ai apprises à aimer dans ma Foi Orthodoxe, c'est que j'y suis continuellement confronté à une invitation à la conversion. L'Orthodoxie évite la notion du "une fois pour toutes" dans ma vie pour marquer ma fidélité au Christ. Non, cette sage et éternelle théologie me confronte avec la réalité que la croissance spirituelle a lieu tout au long de ma vie. Il y a des moments dans ma vie où je vis vraiment les principes de ma Foi, et il y a des moments où ce n'est pas du tout le cas. Une conversion continuelle est nécessaire si je veux me confronter honnêtement à moi-même, avec le besoin de permettre au Saint-Esprit de me changer vraiment, moi, et mes attitudes face à mes biens et face à ma vie.

Certains diront "certes, mais vous êtes né Orthodoxe", et c'est une chose merveilleuse, ça signifie que vous avez une longueur d'avance spirituelle. Mais cela signifie aussi que vous devez incarner un riche trésor spirituel. De même que le serviteur qui avait reçu les talents du Maître, vous aurez à rendre compte de cette longueur d'avance spirituelle.

Être converti, ce n'est pas le domaine exclusif des prédicateurs de la télévision. Nous Orthodoxes sommes continuellement confrontés avec le défi de mettre vraiment en pratique les vérités que nous disons que nous croyons chaque Dimanche lors de la Divine Liturgie. Nous sommes invités avec amour, chaque jour, chaque instant, à choisir de croire non pas seulement dans notre tête, mais aussi par notre vie toute entière.

Cette semaine, j'ai l'honneur de parler avec le p. Bill Chiganos. Le p. Bill [William] est le prêtre de l'église grecque-orthodoxe Holy Apostles à Westchester, Illinois, depuis 1959, et a amené son assemblée à soutenir le travail de l'Église, grâce à un solide enseignement sur les bénédictions de l'authentique gestion Chrétienne. Son sage conseil vous sera bénédiction pour vous et votre paroisse.

A la semaine prochaine.

Bien à vous, pour la diffusion de l'Orthodoxie,

P. Chris Metropulos

P.S. Durant tout le mois d'octobre, nous mettrons l'accent sur le bon usage de nos biens et le défi de la gestion Chrétienne. Merci de penser à votre radio orthodoxe lorsque vous réfléchirez à comment vous donnerez votre argent durement gagné. Nous dépendons de vos dons financiers.


L'Église demande toujours de l'argent.
http://receive.org/index.php?submenu=23
Fr. Bill Chiganos
14 octobre 2006
Il n'existe pas une époque où un prêtre ne s'est pas vu demander "pourquoi est-ce que l'Église demande de l'argent?"
Le p. Bill Chiganos débat avec le p. Christ à propos de ceci et du rôle de la gestion au sein de la communauté chrétienne. Le p. Bill insiste sur l'importance du charisme du don en tant que clé pour une gestion portant du fruit; ce n'est pas tant la quantité que vous donnez mais plutôt la qualité de votre don qui importe.
jubilé sacerdotal du prêtre Orthodoxe William 'Bill' ChiganosJubilé sacerdotal du p. William Chiganos

Le fichier realaudio de l'émission est ici :
rtsp://realserver.goarch.org/en/organizations/crtl/programs/crtl101406.rm

Conclusion de l'émission :
De ce que le p. Bill nous a donné aujourd'hui, je retire 3 manières de donner

Le don-rechignement
le don-devoir
le don-action de grâce

Le don-rechignement dit : "Je dois le faire, je ne sais pas l'éviter"
Le don-devoir dit : "Je dois le faire, ça fait partie de mes obligations."
Le don-action de grâce dit : "Je veux le faire, parce que c'est ce qui est la bonne chose à faire."

Le premier provient de la contrainte, le second d'un sentiment d'obligation, et le 3ème vient du plus profond de notre coeur – et c'est cette dernière manière que j'aimerais que chacun d'entre nous garde en quittant ce programme aujourd'hui. Que lorsque nous donnons au Seigneur, nous le fassions de tout notre coeur.

Il n'y a pas grand chose de donné dans le don-rechignement, car le don sans le donateur, c'est du vide.
Il y a bien quelque chose qui se passe dans le don-devoir, mais il n'y a pas encore de contenu.
Et le don-action de grâce, c'est la porte ouverte à l'amour de Dieu. C'est "l'amen" à notre don.

Et pour finir, lorsque nous tous pensons à nos dons à l'Église durant ce mois de la gestion, j'aimerais que vous pensiez à 5 questions – elles sont brèves, n'ayez pas peur!
1. Est-ce que Dieu vient en premier lieu dans ma manière de donner?
2. Est-ce que je Lui donne ce qui me reste ou seulement ce dont je n'ai pas besoin?
3. Est-ce que je suis fier de ce que j'engage [donne] pour mon église?
4. Est-ce que j'aurais honte si d'autres apprenaient ce que j'engage?
5. Et enfin, est-ce que je crois que Dieu est fier de mon engagement?

Prêtre Christopher T. Metropulos
Pasteur de l'église grecque-orthodoxe Saint-Demetrios
http://www.stdemetrios.org
815 NE 15th Avenue
Fort Lauderdale, Fl 33304
954-467-1515
954-467-0212 Fax

18 octobre 2006

L'Unité de l'Église et le p. Schmemann

Sujet : l'unité organique de l'Église. Pour ce qui est de l'unité théologique, l'Église est bien entendu Une. Remplacez dans le texte ci-dessous "Amérique" par Europe, et voyez comme le p. Alexander Schmemann est vraiment génial : ça marche aussi pour chez nous!

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[..] Nous savons tous, bien entendu, que pour la renaissance des années 50 et 60, l'accent a été mis sur la recherche d'une unité organique, c'est-à-dire institutionnelle, une unité canonique visible de l'Église Orthodoxe sur ce Continent : vaincre la fragmentation juridictionnelle, le centrage ethnique, l'inutile empiétement, de tout ce qui des décennies durant, s'est trouvé en contradiction avec notre conviction commune que l'Église Orthodoxe est la véritable Église et non pas simplement une collection de diverses traditions nationales et ethniques. C'est en relation avec cette ultime étape, et en réaction à elle, que notre renaissance n'a pas abouti.
Mais cher ami Orthodoxe, je souhaite partager avec vous ma conviction que cette "fin", en réalité, constitue le début d'une nouvelle ère dans la vie de l'Église, une nouvelle ascension dans le mystère de l'unité. Sans cette "fin", nous n'aurions jamais eu à faire face aux véritable problème devant nous. Pourquoi donc? Parce que tous nos efforts pour atteindre le but ultime – l'unité organique de l'Orthodoxie dans ce pays – et pour répondre à la demande canonique pour l'unité de l'épiscopat, pour un synode américain des évêques, etc, ont été en échec et se sont révélés impossibles. Ils étaient impossibles non pas à cause de quelqu'intrigues cachées, de groupes de pression, d'inertie générale, mais plutôt parce qu'avancer au long de ce cheminement ne demandait pas seulement des talents diplomatiques, des compromis, des arrangements financiers, mais avant tout, le don de l'Esprit Saint, une foi renouvelée, un sens sacrificiel de l'obéissance. C'est cette dimension céleste d'un projet terrestre qui nous a tous immobilisés au moment même où nous avions découvert notre unité, découvert que nous avions besoin de "l'Amen" divin, une Pentecôte, un acte d'obéissance qui nous aurait rendus libres.
L'unité organique ne sera jamais atteinte par la diplomatie et la bureaucratie, aussi essentielle et nécessaire puisse-t'elle être pour l'Église; tout cela appartient "à ce monde", et il y a une contradiction interne dans tous ces efforts pour guérir, édifier et remplir l'Église par le biais des moyens de ce monde déchu et fragmenté.
Dès lors, j'en viens au point ultime, et pour moi, le plus important. La fin apparente de la renaissance n'est pas une défaite ou un échec, mais l'inévitable étape vers la victoire. Cela nous a forcé à chaque niveau à découvrir que nous étions un. Cela nous a réunis, même si parfois uniquement dans le désaccord. Ce que nous avons réalisé est la vérité toute nue : toutes les conversations à propos de l'organisation future de l'Orthodoxie en Amérique auraient été vaines et insignifiantes si nous n'étions pas l'Église. Et le fait que nous sommes l'Église est exprimé et réalisé dans notre communion eucharistique. Il aurait pu être très utile, très nécessaire même, que nous discutions en détail des divers problèmes ecclésiaux. Mais lorsque le Christ nous touche avec la lumière et la joie de notre ascension avec Lui au Royaume de Dieu et à la table du Seigneur, alors nous comprenons la véritable portée de l'Orthodoxie en Amérique. La défaite est transformée en victoire. La mort est détruite par la mort. La peur est anéantie par la joie. Les ténèbres font place à la lumière. La souffrance devient un chemin vers le Christ. Tel est, pour nous, la signification de l'Église, et nul ne saurait y échapper. Je ne sais pas ce que chacun d'entre nous doit faire à la lumière de ce qui a été dit, mais Dieu Lui-même révèle à chacun d'entre nous ce qu'Il attend de nous. A travers la "petite voix, le souffle ténu" biblique, nous Chrétiens devons redécouvrir notre Foi et retrouver notre véritable vocation. En même temps, souvenons-nous que notre véritable vocation a déjà été définie : "Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis à Dieu" (1 Pierre 2,9). Ainsi que dans ces paroles de Paul si belles et si uniques :"... Tout est à vous! Mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu" (1 Corinthiens 3,22b-23).
(extrait de : "The Orthodox Church" , November 1983, p. 2)


La Première Cène
origine : home.vicnet.net.au/~ccb/images/icon_galovic.jpg

merci/thank you : "bigbyrd at hushmail com" :
"En vérité, c'est la venue et la présence du Christ dans l'Eucharistie qui est pour l'Église la "preuve" de sa Résurrection. C'est la joie et la brûlure du coeur ressenties par les disciples sur la route d'Emmaüs, quand le Christ se révéla à eux dans la fraction du pain (Lc 24,13-35), qui sont pour l'Église la source éternelle de la connaissance "expérimentale" et "existentielle" de la Résurrection. La Résurrection, en effet, personne ne l'a vue, et cependant les disciples y ont cru, non parce que quelqu'un le leur avait enseigné, mais parce qu'ils virent le Christ ressuscité quand, les portes étant fermées (Jn 20,19), il apparut parmi eux et partagea leur repas."
(tiré de "La Liturgie des Présanctifiés" par le Père Alexandre Schmemann)

17 octobre 2006

Europe, drapeau, droits humains, l'Église & communautés chrétiennes

Le vice-Président du Parlement Européen critique la bureaucratie européenne qui accuse les Églises d'une violation des droits de l'homme
http://www.interfax-religion.com/?act=news&div=2145

Moscou, 16 Octobre 2006, 12:34, Interfax – Mario Mauro, vice-Président du Parlement Européen, a critiqué certains officiels de l'Union Européenne pour leur politique inéquitable à l'encontre des Églises Chrétiennes traditionnelles.
"Au cours des 10 dernières années, le Parlement Européen a accusé plus de 30 fois les Églises Orthodoxes et Catholique-Romaine de violer les droits de l'homme, mais n'a jamais une seule fois porté de telles accusations contre des États tels que, par exemple, la Chine ou Cuba," dit Mauro au cours de la conférence "Europe at a turning point: confrontation of civilizations or a new dialogue?" ["L'Europe à un tournant : une confrontation de civilisations ou un nouveau dialogue?"]
Le vice-président s'est entretenu avec un correspondant d'Interfax durant un entracte et tout en commentant cette idée, a exprimé son désaccord avec un verdict rendu par une Court européenne décrétant que l'interdiction de visite pour les femmes au Mont Athos était une violation des droits de l'homme et que le Mont Athos devrait être ouvert aux femmes.
"C'est de toute évidence un prétexte. On devrait respecter la prescription religieuse des moines voulant vivre dans la solitude. L'absence de femmes sur l'Athos ne signifie pas l'absence de droits de l'homme là-bas," Mauro en est convaincu.
Il pense que la raison principale pour cela et des décisions semblables de la part de structures dirigeantes européennes est la "conviction de beaucoup que l'Europe devrait être construite sans religion, et que cette stratégie est nécessaire pour s'opposer au fondamentalisme."
"Ils confondent fondamentalisme et religion. Nous sommes contre le fondamentalisme, mais nous soutenons la religion. La religion est une dimension de l'humain," a fait remarquer le vice-président du Parlement Européen.
D'après lui, ceux qui s'opposent à la participation des Églises à la vie publique européenne pourraient devenir une "source de destruction d'un projet politique d'Europe unie."
Durant son exposé à la conférence, Mauro a dit que le relativisme moral était le principal défi actuel de l'Europe. "Une tentative de certains pays de construire une société sans Dieu amène de très graves problèmes."
"Cependant, l'Europe qui ne croit pas va disparaître, tôt ou tard," telle est la conviction que nous partage un député européen.

Un député européen exhorte à se rappeler que les couleurs du drapeau du Conseil de l'Europe symbolisent l'Intercession de la Sainte Vierge et les 12 étoiles, les 12 Apôtres
http://www.interfax-religion.com/?act=news&div=2144

Moscou, 16 Octobre 2006, 11:48, Interfax - Mario Mauro, vice-Président du Parlement Européen, a parlé de l'importance des valeurs religieuses pour structurer une étendue européenne unique. Le symbolisme du drapeau de l'Union Européenne nous le rappelle.
"Nous devrions être profondément convaincus que les fondements culturels sur lesquels nous construisons les politiques en Europe ne sont pas hypothétiques.. Certains pays tentent de construire une société sans Dieu. Cela amène de graves problèmes," dit Mauro lors de la conférence internationale qui se tient à Moscou, "L'Europe à un tournant : une confrontation de
civilisations ou un nouveau dialogue?".

Il a aussi fait remarquer que la couleur bleue du drapeau du Conseil de l'Europe symbolisait l'Intercession de la Sainte Vierge, et les 12 étoiles peintes en cercle rappellent les 12 Apôtres.

D'après un député européen, les principaux défis qui se présentent à l'Europe sont d'une part, le fondamentalisme religieux, lorsque certaines personnes "justifient leur propre stratégie de conquête du pouvoir par la volonté de Dieu", et d'autre part, le relativisme moral.
Mauro a cité l'Italie en exemple, où plusieurs générations de gens n'ont pas voulu avoir de famille et d'enfants, parce qu'ils avaient cessé de croire et perdu leurs idéaux moraux."
"Cependant, l'Europe qui ne croit pas disparaîtrait, tôt ou tard," telle est la conviction du vice-président du Parlement Européen.

Il dit qu'un dialogue authentique entre les cultures et civilisations "ne sait pas n'être que la recherche d'un compromis, mais devrais présupposer la responsabilité."
"Comme l'écrivait Platon dans son Banquet, les vrais amis sont ceux qui voient Dieu lorsqu'ils se regardent dans les yeux," a-t'il ajouté.
Mauro est convaincu de la nécessité d'approfondir le dialogue et les riches liens entre l'Europe et la Russie.
"Le chemin de l'Europe est impossible sans la Russie. L'Europe a besoin de la Russie en tant que cette grande composante qui pourrait lui apporter sa contribution particulière aux processus de l'économie, de la politique et de la culture européenne," dit-il.
Selon lui, la coopération avec la Russie est "la seule perspective politique de l'Europe." Les membres de la société européenne "pourraient développer ce processus avec plus de succès s'ils croyaient que nous avons des idéaux communs" avec la Russie.
















(c) http://www.metmuseum.org

Grèce : rencontre Bartholomeos - Christodoulos

http://news.ert.gr/en/10/21406.asp
16 Oct 2006 11:42:00
Par Athina Saloustrou

L'archevêque Christodoulos d'Athènes a réitéré son entier soutien au patriarche oecuménique Bartholomeos, durant une rencontre entre les 2 dirigeants spirituels qui s'est tenue lundi matin au siège de l'archidiocèse. De son côté, Bartholomeos, qui est en visite officielle à Athènes, a remercié Christodoulos. Des sources rapportent que les problèmes en suspens dans les relations entre les 2 Églises n'ont pas été abordés. Après la fin de la réunion, Christodoulos a accompagné le patriarche Bartholomeos jusqu'aux bureaux de la Banque de Grèce, où Bartholomeos va ouvrir un symposium de 2 jours titré "Le patriarche oecuménique et l'économie de la nation," organisé par l'Ordre de la Panagia Pammakaristos du Patriarcat Oecuménique.

Voir plus d'informations :
http://www.orthodoxie.com/2006/10/patriarche_bart.html

16 octobre 2006

Bénédiction campagnarde

Deutéronome 28:3
"Béni seras-tu à la ville et béni seras-tu à la campagne"
Personnellement, c'est à la campagne que je goûte le mieux à cette bénédiction!

P. Seraphim Rose, l'évangélisation et la prière, âme du christianisme

Diocèse de Sydney, Australie & Nouvelle Zélande, 6 octobre 2006 : L'évêché accueille un séminaire dédié à l'héritage du hiéromoine Seraphim (Rose) et à la mission Orthodoxe en Indonésie
http://www.russianorthodoxchurch.ws/synod/eng2006/

Le 15 septembre, une soirée dédiée au feu hiéromoine Seraphim (Rose), clerc du diocèse de San Francisco et de l'Ouest de l'Amérique dans l'Église Orthodoxe Russe Hors Frontières, a eu lieu dans les locaux de l'évêché de Sydney, Australie et Nouvelle Zélande. La réunion a commencé par un discours archipastoral de son éminence l'archevêque Hilarion de Sydney, Australie et Nouvelle Zélande, qui a introduit l'orateur principal, un docteur en Histoire, le protopresbytre Michael Protopopov. Le p. Michael est doyen de Victoria, Australie occidentale et Tasmanie. Il a commencé en faisant remarquer que le p. Seraphim insistait toujours que le principal problème de l'Orthodoxie n'était pas une question de "juridictions" mais l'absence d'un esprit ecclésial et évangélique. C'est la raison pour laquelle non seulement les missionnaires, mais les Chrétiens Orthodoxes en général ne goûtent pas au succès dans leurs activités apostoliques. Il y a bien longtemps déjà, l'Apôtre Paul avertissait les fidèles que nombreux ne se joindraient pas à l'Église du Christ parce que les Chrétiens ne vivaient pas à la hauteur de ce à quoi ils sont appelés. Pour cette raison, le p. Seraphim a toujours exhorté les gens à se connaître eux-mêmes et à ne pas juger leur prochain. Si quelqu'un se voit dans la véritable lumière, il développera de la sympathie envers son prochain, il apprendra à ne pas haïr, il apprendra l'humilité, l'amour et les autres bonnes oeuvres, qui sont les meilleurs moyens pour convertir autrui à l'Orthodoxie.

A la fin d'un échange très vivant ayant suivit l'exposé du p. Michael, nombre de participants de cette soirée spirituellement riche sont partis à l'église de l'archevêque Hilarion, où une pannikhide a été célébrée à la mémoire du p. Seraphim.

Le 6 octobre, un exposé a été dédié à la mission Orthodoxe en Indonésie. L'orateur principal était le p. Daniel, chef de la Mission. Le p. Daniel a parlé des succès et difficultés de sa mission et répondu aux questions.

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Par de ces un heureux "hasards" comme je les aime, un internaute vient de poster un témoignage de sa vie spirituelle liée au père Seraphim Rose. Deo gratias! Je le rajoute illico. Je suis d'autant plus touché que c'est le témoignage d'un père de famille Orthodoxe, qu'on doit avoir grosso modo le même âge, et surtout que j'ai aussi le livre dont il parle, et que jusqu'à présent (et maintenant encore), je ne me sens pas du tout prêt à l'aborder.


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Les Intercessions du Bienheureux hiéromoine Seraphim en ma faveur au sujet de la Prière de Jésus
http://chattablogs.com/aionioszoe/archives/040588.html
11 Octobre 2006


Il y a un an d'ici, j'étais occupé de lire un livre publié par "Light and Life Publishing", écrit par Anthony M. Coniaris, "Confronting and Controlling Your Thoughts According to the Fathers of the Philokalia" (confronter et vérifier vos pensées à la lumière des pères de la Philocalie). J'ai posté à plusieurs reprises des extraits du livre et pensé à mon propre combat pour la pratique d'une telle unité d'esprit et pour la pratique de la Prière de Jésus.

J'ai aussi lu la traduction par le Bienheureux hiéromoine Seraphim de plusieurs oeuvres de saint Paisius Velichkovsky, traitant pour la plupart de la Prière de Jésus. (Sur conseil d'un de nos paroissiens, un homme bien plus mature que moi, j'ai effacé ces articles). J'ai aussi parlé avec notre prêtre de paroisse au sujet de la Prière de Jésus et de sa pratique.

Il m'était difficile de faire le tri entre ce que j'étais occupé à lire et les conseils que je recevais. A présent, je vois que de tels conseils n'étaient pas nécessairement contradictoires, mais il me semblait alors que j'étais encouragé à aller dans 2 directions opposées, devant tant accomplir qu'éviter les mêmes choses. J'étais plutôt confus.

Mais je savais qu'il y avait mieux à faire que de me confier à mes propres idées, ou de travailler pour arriver à mes propres conclusions en la matière. Alors je me suis simplement tenu coi, ni ne recherchant ni n'évitant ce qu'on m'avait conseillé, et me contentant de poursuivre ma pratique, modeste et irrégulière.

Une des choses que j'ai cependant demandée, c'était l'intercession d'un de mes saints patrons, le bienheureux hiéromoine Seraphim, afin que je sois amené tant à la bonne pensée et à la bonne pratique sur les sujets qui avaient rendus mon esprit confus.

Les mois qui s'en sont suivis, j'ai évité de lire certains livres au sujet de la Prière de Jésus, je n'ai plus écrit d'articles à ce sujet, et j'ai simplement continué de faire ce que je faisais, ni plus ni moins qu'auparavant. J'avais un livre sur mon étagère, le livre de l'higoumène Chariton de Valamo "l'Art de la Prière" (en anglais, édition Faber and Faber), pour lequel je me sentais souvent attiré, mais que j'hésitais à lire, parce que je ne pensais pas que j'étais arrivé à ce point dans ma vie où je pourrais tirer profit d'une telle lecture. J'étais inquiet que le lire sans tenir compte de mon état de préparation pour recevoir et pratiquer son enseignement pourrait finir par m'être spirituellement nuisible.

Récemment, j'ai ressenti un changement, pas seulement en mon coeur, mais en action, dans laquelle je me suis trouvé plus apte à recevoir et à pratiquer ce qui pourrait m'être donné en lisant le livre de l'higoumène Chariton. Et ce faisant, j'ai enfin, près d'un an plus tard, reçut la réponse aux prières du Bienheureux Seraphim en ma faveur.

Je voulais partager ce passage complet avec mes lecteurs, mais je le fais sans identifier de quelque manière que ce soit les questions spécifiques auxquelles j'attendais réponse. Tout cela, absolument tout, doit être traité avec son propre père spirituel. Si ce passage, de lui-même ou hors du contexte de ma propre vie, est utile à d'autres, cela ne sera pas étonnant, car saint Théophane le Reclus est un saint largement reconnu. Mais pour ma part, cet article n'est rien de plus
qu'un point de repère pour une réponse à la prière.

Higoumène Chariton de Valamo, l'Art de la Prière, éditions de l'abbaye de Bellefontaine, collection Spiritualité Orientale n° 18, pages 123 à 127 dans l'édition que j'ai (1976). Réédition 1998 présentée par mgr Kallistos Ware.

De la Prière de Jésus et de la chaleur qui l'accompagne

Prier consiste à se tenir spirituellement devant Dieu dans notre coeur, dans l'adoration, l'action de grâces, la supplication et la contrition. Tout cela doit être spirituel. La racine de toute prière est la crainte de Dieu; c'est d'elle que naît la foi en Dieu, la soumission à sa volonté, l'espérance, et l'attachement à Dieu dans un sentiment d'amour, dans l'oubli de toutes les choses créées. Lorsque la prière est puissante, tous ces sentiments coexistent dans le coeur avec la même intensité. Comment la Prière de Jésus peut-elle nous aider en ceci ? Par la chaleur qui se développe dans le coeur et autour du coeur.

L'habitude de prier ne s'acquiert pas d'un seul coup; elle requiert une longue pratique et beaucoup d'efforts.

La Prière de Jésus et la chaleur qui l'accompagne sont la meilleure aide que l'on puisse avoir pour former en soi l'habitude de la prière. Notez cependant qu'il ne s'agit là que de moyens, non de la chose elle-même.

Il est possible que, sans prière réelle, on ait à la fois la Prière de Jésus et la sensation de chaleur. Cela arrive, si étrange que cela paraisse.

Quand nous prions, nous devons demeurer dans notre intellect devant le Seigneur, et ne penser qu'à lui seul. Cependant, des pensées diverses vont et viennent dans l'intellect et l'attirent loin de Dieu. Afin d'apprendre à l'intellect à se fixer sur un seul objet, les saints Pères faisaient usage de courtes prières, s'habituant à les réciter sans cesse. Cette répétition incessante d'une prière brève garde l'intellect dans la pensée de Dieu et disperse toutes les autres pensées. Ils utilisaient différentes formules mais c'est la Prière de Jésus qui s'est plus particulièrement imposée parmi nous et qui est employée le plus généralement : "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur".

Voilà donc ce qu'est la Prière de Jésus. C'est l'une de ces nombreuses prières brèves; elle est vocale, comme toutes les autres prières de ce genre. Son but est de garder l'intellect dans la simple pensée de Dieu.

Tous ceux qui ont acquis l'habitude de cette prière et l'utilisent correctement, gardent effectivement le souvenir incessant de Dieu.

Puisque le souvenir de Dieu dans un coeur sincèrement croyant est naturellement accompagné d'un sentiment de piété, d'espérance, d'action de grâces, d'abandon à la volonté de Dieu, et d'autres sentiments spirituels, la Prière de Jésus, qui produit et sauvegarde ce souvenir de Dieu, est appelée prière spirituelle. Elle ne peut, d'ailleurs, porter légitimement ce nom que lorsqu'elle est accompagnée de ces sentiments. Sinon elle n'est qu'une prière vocale, comme n'importe quelle autre invocation du même genre.

Voilà donc ce que l'on doit penser de la Prière de Jésus. Voyons maintenant ce que signifie la chaleur qui accompagne la pratique de cette prière.

Si l'on veut que l'usage d'une prière brève favorise la concentration de l'intellect, il faut veiller sur l'attention et la faire descendre dans le coeur; car aussi longtemps que l'intellect reste dans la tête, où les pensées vont et viennent, il n'a pas le loisir de se concentrer sur un objet unique. Mais quand l'attention descend dans le coeur, elle y attire toutes les puissances de l'âme et du corps, en un seul foyer. Cette concentration de toute la vie de l'homme en un seul lieu a pour conséquence immédiate l'éveil dans le coeur d'une sensation spéciale qui est le commencement d'une chaleur qui va venir. Cette sensation, légère au début, devient petit à petit plus forte, plus ferme, plus profonde. Au début, ce n'est qu'une tiédeur, mais elle se développe peu à peu en une sensation de chaleur qui concentre sur elle toute l'attention.

Ainsi donc, alors qu'au cours des étapes initiales, l'attention était gardée dans le coeur par un effort de volonté, à la longue cette attention, par sa propre vigueur, donne naissance à la chaleur du coeur. Cette chaleur retient l'attention sans qu'il soit besoin de faire d'effort. Toutes deux s'accompagnent et se fortifient mutuellement; elles doivent demeurer inséparables parce que la dispersion de l'attention a tôt fait de refroidir cette chaleur, et ce refroidissement du coeur affaiblit l'attention.

Une règle de vie spirituelle s'établit donc à partir de là : "Si vous gardez votre coeur vivant devant Dieu, vous vous souviendrez constamment de lui." Cette parole est de saint Jean Climaque.

Une question se pose maintenant cette chaleur est-elle spirituelle ? Non, elle n'est pas spirituelle; c'est une chaleur physique ordinaire. Mais puisqu'elle garde l'attention de l'intellect dans le coeur et, de ce fait, aide au développement des mouvements spirituels que nous avons décrits plus haut, on l'appelle spirituelle - à condition cependant qu'elle ne s'accompagne pas d'un plaisir sensuel, même léger, mais garde l'âme et le corps dans la paix.

Concluons donc que lorsque la chaleur qui accompagne la Prière de Jésus n'inclut pas de sentiments spirituels, elle ne doit pas s'appeler spirituelle; il s'agit seulement de la chaleur du sang. Rien n'est mauvais d'ailleurs dans cette
sensation, du moment qu'elle ne s'accompagne pas de plaisir sensuel, même léger; dans ce cas, elle est dangereuse et il faut la supprimer.

Les choses commencent à aller mal quand la sensation de chaleur descend dans les parties du corps placées au-dessous du coeur; et elles vont plus mal encore quand, jouissant de cette chaleur, nous nous imaginons que c'est tout ce qui importe, sans nous préoccuper de sentiments spirituels ni même du souvenir de Dieu; et nous n'avons plus d'autre souci que de ressentir cette chaleur.

Cette erreur se rencontre parfois, quoique pas chez tous ni toujours. Elle doit être discernée et corrigée, sinon la chaleur physique restera seule, et on courra le risque de la confondre avec une impression spirituelle communiquée par la grâce de Dieu. La chaleur n'est spirituelle que lorsqu'elle s'accompagne de l'impulsion spirituelle de la prière. Tous ceux qui la nomment spirituelle quand elle ne comporte pas ce mouvement intime sont dans l'erreur, et ceux qui croient la devoir à la grâce le sont encore bien plus.

La chaleur qui vient de la grâce et en est imprégnée, est d'une nature spéciale, et c'est celle-là seulement qui est vraiment spirituelle. Elle est distincte de la chaleur de la chair, elle ne produit aucun changement notable dans le corps, mais elle se manifeste par un sentiment subtil de douceur. On peut aisément l'identifier et la reconnaître à ce sentiment particulier. Chacun doit le faire pour lui-même; on n'a besoin de personne pour cela.
Théophane le Reclus

Benedict Seraphim Healy


Une autre réponse aux intercessions du Bienheureux Seraphim en ma faveur
http://chattablogs.com/aionioszoe/archives/040621.html
12 Octobre 2006
Comme je l'ai indiqué dans l'article précédent, il y a un an d'ici, j'ai demandé au Bienheureux Seraphim de prier pour moi afin que je parvienne à une juste compréhension sur les questions que j'avais à propos de la Prière de Jésus, et à une pratique correcte. Les réponses à ses intercessions en ma faveur continuent.

p.133-134

Ce n’est pas un talisman

La Prière de Jésus n’est pas un talisman. Son pouvoir provient de notre foi dans le Seigneur, et d’une union profonde de notre esprit et de notre coeur avec lui. Si nous sommes dans ces dispositions, l’invocation du Nom de Jésus sera vraiment efficace; mais la simple répétition des mots ne signifie absolument rien.
Théophane le Reclus

Une répétition mécanique ne mène à rien

N’oubliez surtout pas que vous ne devez pas vous borner à une répétition mécanique des mots de la Prière de Jésus. Cela ne vous mènerait à rien, sinon à l’habitude de répéter mécaniquement la prière avec la langue, sans même penser à ce que vous dites. Il n’y a évidemment rien de mauvais à cela, mais cela ne constitue que l’extrême limite extérieure de l’oeuvre. Ce qui est essentiel, c’est de demeurer consciemment en présence du Seigneur avec crainte, foi et amour.

Théophane le Reclus


p.139-141
La place des techniques respiratoires

Dans le traité de Syméon le Nouveau Théologien sur les trois formes de prière, dans les oeuvres de Nicéphore le Moine ou dans les Centuries de Calliste et Ignace Xanthopoulos, toutes contenues dans la Philocalie, le lecteur trouvera des instructions au sujet de la technique par laquelle l’intellect peut être introduit dans le coeur à l’aide de la respiration. En d’autres termes, il s’agit là d’une méthode mécanique, censée nous permettre de réaliser la prière intérieure. Cet enseignement des Pères a posé, et continue de poser quelques problèmes à leurs lecteurs, encore qu’il n’y ait là rien de difficile.

Nous conseillons à nos bien-aimés frères de ne pas tenter de pratiquer cette méthode, à moins qu’elle ne s’établisse d’elle-même en eux. Beaucoup de ceux qui ont voulu le faire ont nui à leurs poumons et ne sont arrivés à rien. La chose essentielle est que l’intellect soit uni au coeur dans la prière, et cela s’accomplit par la grâce divine, au temps déterminé par Dieu. Les méthodes mécaniques décrites dans ces ouvrages sont parfaitement remplacées par une lente répétition de la prière, une brève pause après chaque invocation, une respiration calme et lente, et le fait de maintenir l’intellect enclos dans les mots de la prière. A l’aide de ces moyens, il est facile de progresser dans l’attention. Avant longtemps, le coeur commence à vivre "en sympathie" avec l’intellect qui prie. Peu à peu cette sympathie se change en union de l’intellect avec le coeur; et alors les techniques mécaniques suggérées par les Pères apparaissent d’elles-mêmes. Toutes les méthodes de caractère technique ne sont proposées par les Pères que comme une aide pour arriver plus vite et plus facilement à l’attention durant la prière, et non comme quelque chose d’essentiel. L’élément essentiel, indispensable, dans la prière, c’est l’attention. Sans attention, il n’y a pas de prière. La véritable attention, fruit de la grâce, ne vient que lorsque notre coeur est réellement mort au monde. Les moyens pour y parvenir ne sont jamais que des moyens. L’union de l’intellect avec le coeur est une union entre les pensées spirituelles de l’intelligence et les sentiments spirituels du coeur.
Théophane le Reclus
[Igumen Chariton of Valamo, The Art of Prayer (Faber and Faber, 1966), pp 99-100, 104-105]

Benedict Seraphim Healy

15 octobre 2006

Seule l'humilité Chrétienne libère - mais où l'enseigne-t'on encore vraiment?

Textes et catéchèse pour la Divine Liturgie Byzantine du jour (18ème Dimanche après la Pentecôte et Dimanche des saints Pères du 7ème Concile Oecuménique)
http://www.orthodoxie.com/2006/10/18e_dimanche_ap.html


Homélie pour la Liturgie prévue dans le calendrier liturgique du Rite Occidental en vigueur dans certaines paroisses de l'Église Orthodoxe Russe Hors Frontières pour ce 17ème Dimanche après la Trinité.

Matines :
Jérémie 17,5-14
Saint Luc 11,29-54

Liturgie :
Éphésiens 4,1-6
Saint Luc 14,1-11

Tant les Lectures des Matines que l'Évangile et l'Épître de la Liturgie de ce jour semblent avoir un thème sous-jacent en commun, l'humilité : à savoir que par l'humilité, nous pouvons atteindre la liberté et la victoire ultime dans toutes nos épreuves, troubles et sur l'adversaire, en devenant d'humbles serviteurs du Christ. L'accent étant mis sur le terme "humbles serviteurs".
Jérémie nous raconte que l'homme qui fait confiance à lui-même, à sa propre force de caractère, finira toujours par manquer son but, la vie éternelle. Il doit se faire humble et ne faire confiance qu'au Seigneur. Il continue en nous disant que le coeur est très trompeur, plus que tout, et désespérément mauvais : qui peut le connaître? Ensuite, dans la seconde lecture (saint Luc 11,29), le Seigneur enseigne au peuple que la reine de Sabah fut suffisamment humble pour faire le voyage afin d'entendre la sagesse de Salomon, et les hommes de Ninive ont été suffisamment humbles pour se repentir et confesser leur péché, mais les gens qui se tenaient autour de Lui étaient trop fiers de leur religion pour écouter Son message.
Ensuite, dans l'Épître de la Liturgie (Éphésiens 4,1-6), saint Paul écrit depuis sa cellule en prison : "Moi, le prisonnier pour la cause du Seigneur...", comme il écrira ailleurs "souvenez-vous de mes chaînes" (Colossiens 4,18). Dans l'Évangile de la Liturgie (saint Luc 14,1-11), nous voyons Jésus s'occuper de l'homme qui est tenu par les liens de sa maladie, et l'en libérer. Ensuite Il parle des vertus de l'humilité à ceux qui sont présents – particulièrement l'avantage de l'humilité dans le contexte de la vie éternelle de ceux qui entrent au Ciel, car c'est, comme toujours, le véritable but de Ses enseignements.
Ce sont des illustrations de la manière par laquelle notre service au Seigneur est transformé en liberté parfaite pour nous si nous prenons sur nous modestement et volontairement la discipline de Son service. Comme le Christ règne du haut de Sa Croix; comme saint Paul a gouverné depuis sa cellule de prison à Rome les églises d'Éphèse et des villes des provinces qu'il avait évangélisées; comme celui qui est assis à la plus modeste place dans une réunion et qui a entendu l'hôte l'inviter à venir prendre la place d'honneur. Autant les restrictions et limitations du service du Christ dans l'Église sont un moyen de véritable liberté spirituelle, autant elles peuvent être vues comme une agaçante chaîne par ceux qui n'ont qu'un point de vue mondain.
Le Chrétien qui adore le Dieu Unique – la Sainte Trinité dans l'unique Église, ayant une unité d'esprit et tenant l'unique Foi, a bien plus de liberté que ceux de nos contemporains païens qui adorent toutes sortes de divinités du sport, des biens matériels, de la sécurité financière, de la liberté de "style de vie", etc.
Le fidèle Orthodoxe a la Foi donnée une fois pour toutes – et interprétée par l'Église. Il a bien plus de liberté que ceux pour qui la Foi est une affaire de spéculation toujours changeante, qui est devenue imperceptiblement une chaîne non-sollicitée attachant aux opinions sans cesse évoluant d'une élite d'érudits universitaires non-Chrétiens, spéculateurs théologiques qui ont la prétention de diriger "l'église". En tant que fidèles Orthodoxes, nous avons le luxe de la plénitude de la Foi et la plénitude et l'explication qui fait le plus autorité sur les enseignements du Christ, tant en direct qu'à travers Ses Apôtres et Son Église. Nous ne sommes pas laissés dans le doute ou dans l'incertitude, dans les chaînes des modes de la dernière théorie théologique, le Christ a été fidèle à Sa parole et nous guide en la vérité : dès lors, nous sommes spirituellement libres.
La liberté n'implique pas de pouvoir faire n'importe quoi, et une telle liberté se gagne durement. Le fidèle doit pratiquer intensivement la Foi, il doit bien l'apprendre, et il doit la comprendre, avec une compréhension qui ne peut finalement que lui venir de Dieu. Alors, il gagnera cette liberté spirituelle qui est indescriptible, mais qui est bien caractéristique, une fois atteinte. Nous ne devrions pas nous laisser égarer par ceux qui participent aux groupes "dominants" ou pentecôtistes ou charismatiques ou évangéliques, dans lesquels on entre si facilement et librement, qui parlent tant de liberté mais qui en réalité ne sont ni libres ni vraiment Chrétiens. Leurs règles sont les règles des hommes et leurs enseignements sont les enseignements d'hommes n'ayant aucune autorité, et dès lors, ils n'apportent pas la véritable liberté. C'est pour cette raison précise qu'ils n'arrivent pas à nourrir ceux qui viennent chez eux et chutent si évidement ou passent si vite. En passant, ils détournent de nombreuses personnes pour longtemps loin du Christianisme. Où se trouve-t'elle, alors, leur liberté? La liberté pour le fidèle Chrétien Orthodoxe n'est pas une chose facilement acquise. Se contenter de se montrer à la Liturgie le dimanche et donner un peu d'argent ne suffit pas. Cette profession d'être Chrétien requiert beaucoup, beaucoup plus : elle requiert tellement de travail que les autres ne le verront jamais. Dieu Seul verra dans le secret et récompensera ouvertement. Amen.

prêtre Michaël, higoumène / abbé
monastère Saint-Petroc
Église Orthodoxe Russe Hors Frontières