"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

04 novembre 2006

Guerre biologique

Ca y est, cette fois-ci, l'automne est bien là, et les flamboyantes couleurs dont se pare la Nature en cette saison vont à nouveau envahir nos paysages. Nous aimons beaucoup nous balader en ce moment, et récolter toutes sortes de feuilles.
La douceur du mois d'octobre, exceptionnelle à ce que nous en ont conté les météorologues pour une fois unanimes, a eu des inconvénients dans la nature, tout en étant intéressante pour notre citerne à mazout bien entendu.
Parmi les inconvénients, plantes & "bestioles" ont perdu la boule.
Le mirabellier qui nous sort des fleurs comme au printemps - la gelée de ce mercredi de Toussaint les a prestement liquidées.

Et ici, le rosier du Congo. Lui c'est un costaud, et chaque année, alors que les frimas sont déjà bien installés, il nous ressort encore de belles fleurs. Mais ici, les habituels prédateurs des bestioles genre pucerons étant presque tous déjà partis, ces pucerons sont partis à l'assauts des beaux nuages de roses et des têtes encore non-écloses. Ca donne envie d'aller réveiller les colonies de fourmis qui habitent au fond du jardin!


Bruxelles, 21/10/2006 : Saint Seraphim de Sarov et la présence tangible des saints parmi nous

Le samedi 21 octobre 2006, s’est déroulé à Bruxelles la rencontre organisée par la "Fraternité Orthodoxe - Tous les Saints de Belgique". Rencontre autour de saint SERAPHIM de SAROV et de plusieurs SAINTS ayant témoignés de leur bienveillance tant en Orient qu’en Occident.
Cette rencontre à réuni une cinquantaine de personnes, non seulement de l’Eglise orthodoxe en Belgique mais aussi d’autres confessions.

Claude Lopez-GinistyL’orateur Claude Lopez-Ginisty, venant de Suisse a témoigné avec une grande simplicité mais combien vivante de certains aspects de la spiritualité de saint SERAPHIM de SAROV et de la présence tangible des Saints dans nos vies. En parlant de la spiritualité, le conférencier a signifié qu’en suivant et vivant les conseils du Saint Séraphim dans notre vie Chrétienne aujourd’hui nous cheminerons sur la Voie Royale de l'Orthodoxie qui n'est ni fanatisme ni laxisme, mais fidélité et reflet de l'enseignement du Christ qui veut que tout homme soit sauvé, que chacun ait le Salut à portée de sa prière. Développant les différentes facettes de la spiritualité de saint SERAPHIM de Sarov, Claude Lopez-Ginisty nous a montré combien l’orthodoxie est une vie et qu’il faut qu’on en vive comme a fait ce grand Saint.

La journée fut coupée par le Chant de l’Acathiste à saint Séraphim de Sarov, la vénération de l’Icône provenant de Divieyvo (prêtée pour l’occasion par l’Archevêché russe en Belgique), l’onction avec l’huile provenant de l’emplacement des reliques, la distribution du pain cuit dans le chaudron ayant appartenu à saint Séraphim et de la terre provenant du sentier (kanavka) de la Mère de Dieu.

L’après-midi consacré principalement à la présence de différents Saints et à leurs manifestations l’orateur nous a entraîné à travers plusieurs témoignages sur la certitude de la proximité des Saints dans notre vie et surtout la réponse qu’ils peuvent nous donner suite aux prières et vénérations de leurs Icônes et Reliques.
Ainsi nous avons pu entendre différents témoignages sur cette proximité en parlant des manifestations de : Saint Nectaire à Fond de Laval, saint Jean de Santa Cruz (USA), saint Jean Zénobe et Zénobie de Rome ( Grèce), Saint Sébastien (France), Raphaël le Nouvel Apparu, L’Icône de la Portaïtissa qui se manifesta par du myrrhon et dont le gardien était José Munoz, saint Maurice, sainte Odile, saint Loup du Jura qui se manifesta aussi par du myrrhon dans une de ses reliques etc.…. Et comme l’a si bien dit Claude Lopez-Ginisty, n'ayons crainte d'ajouter aux richesses des saints de l'Orient les richesses des saints Orthodoxes occidentaux qui nous ont guidés vers la plénitude de la Foi en Christ dans l'Orthodoxie!

Ce fut une journée où la présence de saint Séraphim de Sarov s’est manifestée par une atmosphère de paix profonde et de bonheur, non seulement de se rencontrer et de se revoir, mais aussi d’avoir reçu en partage un enseignement simple mais parlant à notre cœur.

(NB : Un livret sera édité par la "Fraternité Orthodoxe - Tous les Saints de Belgique" avec les textes des conférences)

Marie-Louise Wiewauters






Un autre livre de Claude Lopez-Ginisty :
http://www.russie.tv/










Diveevo




03 novembre 2006

L'Emmanuel et l'espoir... mais la rivière de la Foi tarie, les flots de la violence dévastent Jérusalem

Prêtre Patrick H. Reardon
Jeudi 2 novembre

Isaïe 7 : La question de l'espoir, soulevée dans le chapitre 5 a quelque peu trouvé réponse au chapitre 6. Isaïe avait été purifié, suggérant que Juda pourrait aussi être purifié et ne pas périr. Le thème d'un tel espoir continue dans le présent chapitre

La maison de David était aux abois en raison de la politique internationale. C'était en l'an 735. L'Assyrie lançait son offensive à travers le Croissant Fertile, amenant dès lors les nations de la région à former une coalition pour s'opposer à cette nouvelle puissance de l'Orient. La Syrie (Damas) et Israël (Samarie, Ephraïm), partenaires principaux de la coalition, avaient envahi Juda afin d'ajouter ce dernier à leur alliance contre l'Assyrie (2 rois 15,37). Cette invasion échoua (verset 1; 2 Chroniques 28,5-8). Une seconde invasion était imminente (2 Chroniques 28,17-18), cette fois dans le but de replacer le roi Achaz sur le trône (verset 2). Ce plan, bien sûr, mettait la maison de David, engagée, en péril.

Isaïe lui-même avait récemment engendré un fils, a qui il avait donné un nom symbolisant l'idée de "reste" ("Shear-Jashub", "un reste viendra"), indiquant ainsi l'espoir qu'il concevait du fait des chances de Juda. Le prophète emmène ce fils avec lui alors qu'il vient voir le roi pour lui annoncer l'oracle qui ouvre ce chapitre (verset 3). Le fils sert comme une sorte d'interprétation prophétique du message d'Isaïe pour Achaz. Le prophète et son fils rencontrent le roi auprès de l'aqueduc qui approvisionnait Jérusalem en eau avant qu'Ezéchias ne construise une conduite souterraine, plusieurs années plus tard. Probablement qu'Achaz était occupé à inspecter l'approvisionnement d'eau en vue du siège qui s'annonçait.

Isaïe adresse des paroles d'assurance; les efforts de la Syrie et d'Israël n'aboutirons pas, si Juda ne les craint pas. Le roi doit placer sa confiance en Dieu (verset 4), parce que la promesse de Dieu bat les propositions des hommes (versets 5 à 9). (Hélas, le roi avait déjà cherché à obtenir l'aide de l'Assyrie contre cette coalition d'États régionaux).

Endéans les 65 ans, dit Isaïe, Israël cessera d'être un royaume. Vu que cette alliance entre la Syrie et Israël s'était formée en 735 – c'est-à-dire 7 ans après l'appel d'Isaïe comme prophète – l'année achevant ces 65 ans était l'an 670, cette même année durant laquelle des immigrants étrangers, amenés par les Assyriens sous l'empereur Asarhaddon (2 Rois 17,24; 2 Chroniques 33,11; Esdras 4,2), arrivèrent de l'Est pour s'installer en terre de Samarie, l'ancien royaume d'Israël. Isaïe termine par un appel à la foi - "Si vous ne croyez pas, vous ne tiendrez pas" (ta'aminu . . . te'amenu).

Le second oracle de ce chapitre, aussi adressé à Achaz, est en 3 parties. Premièrement, le roi est à nouveau appelé à la foi (versets 10 et 11). Ensuite, Isaïe condamne le roi pour son incroyance (versets 12 à 15). Et troisièmement, Isaïe prédit la future chute de Jérusalem (versets 16 à 17).

La prophétie de l'enfant faite par Isaïe (versets 14 à 16) concernait le sort de Damas, la capitale de la Syrie, qui tomba aux mains des Assyriens 3 ans plus tard, en 732, et d'Israël, que les Assyriens détruisirent 10 ans après cela. Dans la signification la plus évidente de cette prophétie, l'enfant potentiel est n'importe quel enfant conçu vers cette époque-là. Un tel enfant, dit le prophète, n'atteindrait pas l'âge de raison ("sache rejeter le mal et choisir le bien") l'entièreté du pays serait envahie par les Assyriens. Il n'y aurait plus d'agriculture. L'enfant n'aurait que lait et miel à manger. Ils auraient pu appeler un tel enfant "Emmanuel", parce que le nom signifie "Dieu est (encore) avec nous." Quand l'enfant aurait atteint l'âge de raison, s'en serait finit de la Syrie et d'Israël. En effet, le deuxième fils d'Isaïe, qui allait bientôt être conçu ( (8,1-4), serait un tel enfant.

Mais ce n'est pas tout. Ce seul sens obvie justifie difficilement la description exotique donnée par Isaïe. Cet "enfant" est aussi plus que n'importe quel enfant. Il assume des dimensions que nul simple enfant de la terre ne pourrait supporter. Il est aussi un enfant bien précis à naître quelque part dans l'avenir, et Isaïe va dès lors le décrire par des mots complètement uniques. Il va rassembler les enfants de Dieu dispersés (8,11-22; 11,12-13). Cet enfant n'est plus n'importe quel enfant. Il est un libérateur (9,3-7), et même le "Dieu fort" (9,5). Dans le sens le plus littéral, il sera "Dieu avec nous" (Matthieu 1,22-23). Il n'est dès lors pas étonnant qu'Isaïe est parfois appelé "le cinquième Évangéliste."

En attendant, Juda aura à beaucoup souffrir à cause d'Achaz (verset 17). Le bref oracle qui complète ce chapitre (versets 18 à 25) continue sur le thème du jugement à venir pour Juda. Le Seigneur "sifflera" pour faire venir les envahisseurs afin d'attaquer par les 2 côtés à la fois (verset 18). La terre sera mise à nue, comme un homme dont le corps entier serait rasé (verset 20). L'agriculture disparaîtra (versets 21 à 22). Tous les travaux du genre seront dévastés (versets 23 à 25).
Vendredi 3 novembre

Isaïe 8 : Isaie doit prendre une grand planche, quelque chose qui pourrait servir de panneau bien visible, et y écrire en lettres bien claires : "Mahér-shalal-hash-baz", 4 mots signifiant "prompt butin, proche pillage" (verset 1). Si cela peut nous sembler mystérieux, ce ne l'était pas moins pour les contemporains d'Isaïe. Des témoins du fait ont été mandés (verset 2), qui pourraient garantir la date de l'inscription.

Plus tard, Isaïe reçoit pour instruction de faire de cette étrange inscription le nom de son second fils (verset 3), qui du coup incarne la parole prononcée par le prophète à propos de l'imminente catastrophe (verset 4). Lorsque cette prophétie a été réalisée par l'invasion Assyrienne, les 2 témoins étaient en mesure de témoigner de la date de la prophétie. Cet acte prophétique forme un parallèle frappant mais contrastant avec la prophétie de l'Emmanuel au chapitre précédent.




En 734, Teglath-Phalasar, qui avait fait mouvement vers le Croissant Fertile, dirigea ses forces vers le Sud, le long de la côte maritime, pour aller à la rencontre des Égyptiens, qui auraient pu avoir tenté de remonter vers le nord et d'intervenir.



Il neutralisa ensuite le roi Ozias d'Israël, dépeuplant une grande partie de la Galilée. Pour finir, il se tourna vers la Syrie, qui tomba en ses mains en 732.


Siloé (verset 6) était le ruisseau qui coulait paisiblement de la source du Gihon et fournissait Jérusalem en eau potable. Il symbolisait aussi la tranquillité de la foi obéissante. Cette foi avait été abandonnée lorsqu'Israël avait rompu avec le trône de David, en 922 avJC. Ce royaume du nord, sans foi, plaçait à présent sa confiance dans la Syrie et dans sa propre monarchie apostate.

La Syrie et Israël allait bien vite être visitées par un autre courant d'eau, le puissant Euphrate, qui symbolisait l'empire Assyrien (verset 7). Ces nations avaient choisit le monde plutôt que Dieu, et à présent le monde les inondait. L'invasion allait être si dévastatrice que même Juda subirait les effets de l'inondation, à peine capable de maintenir sa tête au-dessus de l'eau (verset 8). En appelant l'Assyrie à l'aide (2 rois 16), Achaz avait soumit le trône de David à une puissance séculière et étrangère. Rien ne serait plus comme avant.

La seconde partie de ce chapitre traite du petit reste fidèle (versets 9 à 22). Isaïe se moque de la coalition qui s'est dressée contre Juda (versets 9 à 10). Sa confiance est en relation avec sa séparation intérieure d'avec l'infidélité de ses contemporains (verset 11), qu'il exhorte à ignorer cette alliance qui s'est formée contre Juda (verset 12). Ils doivent craindre Dieu et pas l'homme (verset 13).

Isaïe parle de ses disciples, qui préserveront ses oracles jusqu'à ce qu'ils aient été accomplis (versets 16; 50,4; 54,13). En effet, c'est à ces disciples d'Isaïe, qui appartiennent à ce reste dont il parle, que nous devons tant la préservation que la forme finale du message d'Isaïe. Il donne d'autres instructions pour ces disciples (versets 19 à 22).

Pendant ce temps, Isaïe et ses fils restant comme des "signes" pour Juda (verset 18; Hébreux 2,13). Comme ses 2 fils, Isaïe a un nom symbolique – "Le Seigneur sauve".

http://www.touchstonemag.com/frpat/2006_10_22_frpatarchive.html

*-*-*-*

Le p. Patrick Reardon est le pasteur de l'église orthodoxe Antiochienne de Tous les Saints à Chicago, Illinois (USA), et éditeur principal de Touchstone : a Journal of Mere Christianity. Il est aussi l'auteur de "Christ in the Psalms" et "Christ in His Saints" (ces 2 livres étant publiés par Conciliar Press).

Recevez ses méditations bibliques en anglais sur RSS via ce lien :
http://www.touchstonemag.com/frpat.xml


traduction en la fête des saints Guénolé et Hubert, nos Pères dans la Foi

02 novembre 2006

Historique du Jubé ou iconostase occidentale

Historique du Jubé dans les églises paroissiales rurales d'Angleterre
Archiprêtre Lester Bundy
Professeurr Emeritus en Études Religieuses
Regis University, Denver
http://www.saintpeterorthodox.org/Ember%20Tidings%20Volume%202%20Number%201.pdf
Cet article a été publié dans EMBER TIDINGS, Vol. 2, No. 1, Mars 2004

Introduction
Le jubé dans une église traditionnelle Chrétienne est basiquement un mur bas ou une cloison séparant le choeur et l'Autel de la nef, la zone où se tient l'assemblée. Avec le temps, les jubés ont pris diverses formes et ont été utilisés de diverses manières. Une étude complète sur tous les aspects des jubés sort largement du champ d'étude de ce modeste article.
L'étude se limitera dès lors à l'église paroissiale rurale d'Angleterre.

Des études récentes ont montré que le jubé occidental et l'iconostase orientale étaient fortement apparentés et provenaient des mêmes origines. Le développement du culte Chrétien en général, et du Sanctuaire en particulier, est un progrès naturel partant du culte du Temple à Jérusalem. Les premiers Chrétiens ne se voyaient pas comme formant une nouvelle religion, mais plutôt comme continuant la relation d'Alliance établie par Dieu dans l'Ancien Testament. L'Épître aux Hébreux met l'accent sur la Grande Prêtrise du Christ en tant que remplacement de la Grande Prêtrise du Temple. Le culte de l'Église découle du culte de l'ancien Israël, comme en un progrès naturel. La nef de l'église Chrétienne remplace la cour des prêtres dans l'ancien Temple, et le choeur remplace le Saint des Saints. C'est basé sur l'idée d'un lieu Saint spécial, mis à part du monde matériel, où Dieu et l'humanité se rejoindraient en leur contact le plus intime. Le développement du Sanctuaire en tant que lieu
principal du culte sacramentel n'est pas une innovation de la part de l'Église mais la continuation du plan de Salut de Dieu manifesté dans le culte continu de Son peuple. Dans son livre "Jesus Christ and the Temple" (St. Vladimir’s Press 1980) George Barrios donne une description plutôt complète de l'endroit du Temple durant la vie de Jésus. Comme le fait remarquer Barrios, le Temple n'était pas un accident de l'Histoire, mais une partie du plan général de Dieu pour le Salut. Durant la liturgie cultuelle des premiers Chrétiens, la zone entourant la table de l'Autel, vue comme lieu sacré, était séparée du restant de l'espace cultuel par divers moyens, en général un petit écran ou cloison. Finalement, cette cloison devint plus substantielle, et en Orient, elle devint [1] l'iconostase ou cloison d'Icônes. Dans l'Église d'Occident, le Sanctuaire était séparé de la nef par ce qui s'appellera par la suite le jubé, en anglais "rood screen". Le mot "rood" vient du vieux mot Saxon qui signifie croix. Il était traditionnel dans l'Église antique, tant en Orient qu'en Occident, d'avoir une croix au-dessus de la cloison entre la nef et le choeur, placée au centre.

Les antiques églises médiévales du nord de l'Europe étaient souvent plutôt primitives, du fait de la nature très simple de la société en Europe occidentale, des conditions de vie et du manque de technique. Les plus anciennes de ces simples églises furent construites en bois et quelques unes subsistent encore de nos jours. Certaines de ces dernières anciennes structures en bois survivent, comme les Stavkirken, les "églises en bois debout", en Scandinavie.

Bien qu'il existe quelques désaccords à propos des origines des "Stavkirken", il y a une similitude évidente avec le type d'architecture ecclésiale de la basilique tel que trouvé tant dans les antiques églises d'Orient que d'Occident. L'agencement de base et le plan au sol des églises Chrétiennes sera essentiellement similaire dans l'Église tant en Orient qu'en Occident, jusque presqu'aux temps modernes. En général, l'église paroissiale rurale anglaise adoptera l'agencement que l'on retrouve dans les petites églises paroissiales tant d'Europe Orientale qu'Occidentale depuis le début de l'ère Chrétienne jusqu'à la Réforme Protestante.

Typiquement, ces églises sont faite d'une simple nef rectangulaire, ou une zone de rassemblement centrale pour l'assemblée avec un petit Sanctuaire attaché au bout de la nef. L'entrée de la nef est en général un petit porche ou narthex à l'autre extrémité du bâtiment. L'on passe de la nef dans le Sanctuaire par une ouverture en forme d'arc, pratiquée dans le mur, plus petite que la dimension intérieure du Sanctuaire lui-même. On peut encore voir des exemples en pierre de cette distinction entre nef et Sanctuaire tant dans l'antique architecture Scandinave que Saxonne. A la fin de la période médiévale, comme les villes grandissaient en taille et importance, les églises sont devenues plus élaborées et plus grandes. Souvent, de grande fondations monastiques ont bâti d'impressionnante églises abbatiales et les évêques ont financé la construction de cathédrales élaborées, de sorte que l'architecture des églises occidentales est devenue de plus en plus complexe.

En Angleterre, les premiers lieux de culte publics ont dû être en plein air, où une grande croix pouvait être érigée, et où les gens pouvaient se rassembler pour écouter la prédication de missionnaires, éventuellement être baptisés et recevoir la Communion d'Autels portatifs. A l'époque, de modestes églises en bois ont été élevées en ces lieux, desservies par des prêtres itinérants, habituellement assignés par des monastères des environs. Lorsque les communautés ont grandit en taille, les bâtiments en bois ont été remplacés par des constructions en pierre, et du clergé résident y fut assigné. Depuis les temps les plus anciens, les intérieurs de ces bâtiments étaient sculptés et peints (comme l'étaient les croix en pierre qui les ont précédés) avec des images des Écritures et des vies de saints. La clôture du choeur a toujours servi de point central pour le regard, et dès lors, c'était habituellement la zone avec l'iconographie la
plus importante. Plus la communauté était riche, meilleure était la qualité des peintures et de la statuaire. Dans les églises en pierre des débuts, la séparation entre la nef et le choeur était impressionnante, souvent constituée d'un mur plein avec une ouverture relativement petite menant au choeur. Normalement, ce mur était richement décoré de peintures. Avec le temps, l'ouverture arquée fut agrandie, et s'offrit une vision plus complète du sanctuaire.

Afin de continuer à maintenir la distinction entre la nef et le choeur, le jubé est devenu un élément de premier plan. Dans les petits bâtiments où l'ouverture vers le choeur était très petite, une croix fut attachée sur le mur au-dessus de l'ouverture, mais dans les ouvertures sur le choeur de taille plus importante, une poutre était utilisée pour porter une croix au-dessus du centre de l'ouverture. Pour finir, il devint habituel d'avoir une statuaire au sommet de la poutre : un crucifix avec les personnages de Marie et de Jean de part et d'autre. La poutre au crucifix servait de partie supérieure dans ce développement du jubé. Avec le temps, les jubés sont devenus plus complexes. D'une unique
étroite paroi, ils se sont parfois développés pour devenir des plates-formes pouvant tenir le crucifix au-dessus du choeur, et où des cierges spéciaux, des statues, etc, pouvaient être exposés, et même de petits choeurs pouvaient aller pour y chanter. Le jubé que l'on peut encore voir à Saint-Mary, Guilden Morden, Cambridgeshire, est un exemple d'une paroi complexe, épaisse, n'ayant cependant pas conservé son étage intact.

La partie supérieure de la paroi (grosso modo à partir d'un mètre 20 de haut) était normalement fait d'étroits piliers sculptés en bois avec une partie d'ouverture substantielle permettant de voir les actions du prêtre pendant qu'il célèbre la Messe. Durant le Grand Carême, un drap était accroché sur le jubé et n'était relevé que durant la célébration de la Messe. Le bas du jubé était habituellement composé de panneaux fermés sur lesquels on trouvait des images de divers saints. Les cathédrales et grandes abbayes ont développé des jubés fort élaborés, en pierre taillée, et quelques paroisses rurales avaient aussi des jubés en pierre, mais le jubé en bois était la norme dans les petites églises paroissiales.

Comme le décrit si bien Eamon Duffy dans son excellent livre "The Stripping of the Altars", le
gouvernement de la soi-disante "Réforme" d'Henry 8 a causé la ruine et la destruction de l'intérieur de nombre d'églises en Angleterre [2]. Une entreprise de desécralisation encore plus minutieuse a été réalisée sous la dictature d'Oliver Cromwell et des Puritains du 17ème siècle. Cependant, au cours de la dernière partie du 19ème siècle, nombre d'églises ont vu leur intérieur restauré, et nombre de jubés ont été replacés. Dans un nombre étonnamment grand de cas, des restants des jubés originaux avaient été cachés et existaient encore, et furent restaurés. Il ne fait aucun doute que le jubé était une partie intégrante de l'église occidentale traditionnelle jusqu'aux désacralisations des iconoclastes "Réformateurs".

Sources (anglophones) afin de poursuivre l'étude :
Francis Bond The Chancels of English Churches (Oxford Press, London, 1916)
Harold King The Arts of the Church: The Chancel and the Altar (Mowbray, London, 1911)
Percy Dearmer Art and Religion (Student Christian Movement, London 1924)
M. D. Anderson History and Imagery in British Churches (John Murry Pub. London, 1971)
J. G. Davies The Origin and Development of Early Christian Church Architecture (SCM Press, London, 1952)
Eamon Duffy The Voices of Morebath (Yale University Press, New Haven, 2001)


*-*-*-*-*
Notes du traducteur :
[1] l'iconostase actuelle, c'est à partir du 16ème siècle. Voir :
http://www.myriobiblos.gr/texts/french/contacts_sigel_iconostase.html

[2] : et la "Réforme" en Belgique ou en France aussi!!

[3] Quelques photos et liens de documentation sur le Jubé en Europe (essentiellement) pré-Schisme : Espagne, Angleterre, France, Belgique

Un "jubé" grec?Comparez les photos d'Angleterre avec celle-ci du monastère Zoographou, au Mont Athos!


Walcourt, Belgique, basilique Saint-Materne (10ème siècle)
Adaptation offerte par Charles-Quint : un grandiose Jubé

Bretagne : Chapelle Saint-Fiacre (1480)Le Faouët, Morbihan, 50km Quimper, 40km Lorient


Espagne, église wisigothique du 7ème siècle :
IGLESIA VISIGODA DE SAN PEDRO DE LA NAVE
(SAN PEDRO DE LA NAVE - EL CAMPILLLO)
Provincia de Zamora, Castilla Y León
http://es.wikipedia.org/wiki/San_Pedro_de_la_Nave
http://www.arrakis.es/~jalp/spnave.htm
http://www.artehistoria.com/historia/obras/8991.htm
http://www.romanicozamorano.com/zamora/s_pedro_nave/san_pedro_de_la_nave.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/San_Pedro_de_la_Nave
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/fr/9/99/Wisi_San_Pedro_de_la_Nave_plan.jpg
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/fr/5/51/Wisi_San_Pedro_de_la_Nave_a.jpg
http://www.restena.lu/lhce/GuyBiver/Culture/IBERIA/Wisigothes/Wisigothes.html
http://www.encyclopedie-universelle.com/abbaye-san-pedro-de-la-nave.html



Santa Comba de Bande, Orense
Provincia O(u)rense


http://www.arrakis.es/~jalp/stacomba.htm
http://www.jdiezarnal.com/santacombadebande.html




































http://www.artehistoria.com/histesp/obras/9065.htm
http://es.wikipedia.org/wiki/Santa_Comba_de_Bande
http://www.spain.info/TourSpain/Arte%20y%20Cultura/Monumentos/
http://www.jdiezarnal.com/santacombadebandeiglesia01.jpg
http://www.jdiezarnal.com/santacombadebandeinterior01.jpg




église Saxonne de Saint-Laurence, Bradford on Avon, 8ème siècle
http://www.britannia.com/church/saxchurch/bradford1.html
http://www.britannia.com/church/saxchurch/bradford2.html
http://en.wikipedia.org/wiki/Bradford_on_Avon
http://www.bradford-on-avon.org/history.htm
http://www.freshford.com/anglo_saxon_church.htm
http://www.thornber.net/england/htmlfiles/bradford_on_avon.html
http://www.wiltshire.gov.uk/community/getchurch.php?id=309

Jubé de l'église St Laurence




http://www.eg.bucknell.edu/~hyde/England/day11b.html
http://www.octavia.net/anglosaxon/earlyEnglishArchitecture.htm

l'église vue de dehors :
l'Autel :

Liste des rares églises Saxonnes rescapées des destructions massives des Normans (troupes de Rome, en 1066) et des Protestants (à partir du 16ème siècle)
http://en.wikipedia.org/wiki/Anglo-Saxon_architecture

Et leur histoire (en anglais)
http://www.octavia.net/anglosaxon/earlyEnglishArchitecture.htm

Chapelle St. Margaret's, Castle mount, Edinbourgh, Écosse
http://en.wikipedia.org/wiki/Edinburgh_Castle#St._Margaret.27s_Chapel
http://en.wikipedia.org/wiki/St._Margaret%27s_Chapel