"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

18 novembre 2006

Une nouvelle cathédrale orthodoxe à Bruxelles!

La métropole d'Europe occidentale de l'Église Orthodoxe de Roumanie a acquis début octobre 2006 une ancienne église catholique-romaine, avec ses dépendances.
L'ensemble se trouve rue des Palais 181-183, à 1030 Bruxelles.
Elle sera transformée pour devenir la cathédrale métropolitaine, adjointe d'un centre métropolitain, du bureau permanent de la Représentation de l’Église Orthodoxe de Roumanie auprès des Institutions Européennes, d'un centre pastoral et d'un centre de spiritualité et de culture roumaines.
En attendant la fin des travaux, une partie de l'immeuble a été aménagée en chapelle. L'entrée est 15a rue Vanderlinden. Les célébrations ont lieu tous les samedis soirs et dimanches matins, et à partir du 2 décembre 2006, commenceront les cours de l’école paroissiale Saint-Nicolas.

Comme une partie de l’immeuble acheté se trouve dans un état avancé de dégradation, appel est lancé à la générosité pour aider aux travaux et soutenir financièrement les activités qui vont s’y dérouler.

Présentation de la paroisse (en roumain) :
http://stnicolae.zeblog.com/c-prezentare

Blog de l’Église orthodoxe roumaine Saint-Nicolas
http://stnicolae.zeblog.com

Saint Georges protège Antwerpen (Anvers)

Troisième ouverture d'une église orthodoxe en Belgique en 2006 (1) (2)

Ce 5 novembre, mgr Gabriel (De Vijlder) a consacré une nouvelle église orthodoxe, liturgiquement néérlandophone, à Antwerpen (Anvers). Dédiée à Saint Georges, le père Luc Gabriëls en est le recteur.
Précision apportée par la Lectrice Mia (dank u voor de tip!): la paroisse en tant que telle existait déjà à Schoten, dans la province d'Antwerpen, se réunissant dans un couvent de Bénédictines.

Le saint Autel contient à présent des reliques de la Croix et de saint Silouane de l'Athos.
Cette nouvelle église anversoise dépend de l'archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale, exarchat du patriarcat de Constantinople.

Site internet de la paroisse :
http://www.georgios.be/

tuyau :
http://www.orthodoxie.com/2006/11/belgique_conscr.html

Ad multos annos!

L'Épître de Saint Jacques et le Sacrement des malades et de Confession

Prêtre Patrick Henry Reardon

Jacques 5:13-20: "L'un d'entre vous est-il affligé? Qu'il prie. Est-il à la joie? Qu'il chante des cantiques. Quelqu'un est-il malade? Qu'il appelle les anciens de l'Église et qu'ils prient sur lui, après avoir donné l'onction d'huile au Nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le malade et le Seigneur le rétablira. S'il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. Confessez-vous donc mutuellement vos péchés et priez les uns pour les autres afin d'être guéris. La prière du juste a beaucoup d'efficacité. Élie, un pauvre homme comme nous, pria pour qu'il ne tombât point de pluie, et il ne plut pas sur la terre pendant trois ans et demi; mais de nouveau, à sa prière, le ciel donna de la pluie et la terre produisit son fruit. Mes frères, si l'un de vous s'est fourvoyé loin de la vérité, et qu'un autre l'ait remis sur le bon chemin, sachez que celui qui ramène un pécheur de la voie où il s'égare, sauvera son âme de la mort et fera disparaître une multitude de péchés."

Jacques parle de la prière dans chacun des 6 versets (13 à 18). Le mot de liaison entre ces versets et la section précédente c'est le verbe "souffrir" ("kakopathein", littéralement "faire l'expérience du mal" - verset 13), qui correspond au substantif "kakopathia" (verset 9).

Une forme spéciale de prière, c'est celle offerte par les presbytres de l'Église lorsqu'ils font l'onction des malades au Nom du Seigneur (verset 14; Marc 6,13). Ces "presbytres", terme d'où provient notre mot "prêtre", étaient les pasteurs des congrégations locales (Actes 14,23; 20,17; 1 Timothée 5,17-19). La prière pour les malades est une pratique Chrétienne héritée du Judaïsme (Siracide 38,9-10). La référence au rite sacramentel d'onction indique que ceci est distinct du don charismatique de guérison (1 Corinthiens 12,9,28,30).

Le rite sacramentel de guérison, dans la mesure où il guérit aussi
des péchés, introduit le sujet de la confession des péchés (versets 15-16). Il est instructif de faire remarquer que ce texte, qui est peut-être la plus claire référence du Nouveau Testament à la confession auriculaire, est placé dans le contexte du ministère des pasteurs locaux. Comme les prêtres de l'Ancien Testament, qui étaient obligés d'entendre les confessions afin d'offrir les sacrifices appropriés pour les péchés (Lévitique 5,5; Nombres 5,7), les pasteurs du Nouveau Testament ont aussi à être des "pères confesseurs", qui absolvent des péchés de la part de l'Église (Jean 20,22-23; Matthieu 9,8).

De la même manière que Jacques a évoqué Abraham et Rahab comme exemplatifs en matière de bonnes oeuvres (2,21-25), et Job comme modèle de patience (5,11), à présent il évoque Élie comme une personne qu'il faut imiter en matière de prière (versets 17-18; 1 Rois 17,1-7; 18,1,41-45; Siracide 48,2-3).

L'actuelle référence de l'auteur au pardon des péchés (versets 15-16) l'amène à terminer en parlant de la conversion des pécheurs. Nulle plus grande faveur ne pourrait être faite à un homme que de le ramener sur le chemin de la conversion (versets 19-20).

L'Épître s'achève donc de manière abrupte.

P. Patrick, lundi 6 novembre
+

Le p. Patrick Reardon est le pasteur de l'église orthodoxe Antiochienne de Tous les Saints à Chicago, Illinois (USA), et éditeur principal de Touchstone : a Journal of Mere Christianity. Il est aussi l'auteur de "Christ in the Psalms" et "Christ in His Saints" (ces 2 livres étant publiés par Conciliar Press).

17 novembre 2006

L'APPEL ET L'ÉLECTION (2 thess. 2-3)

Prêtre Patrick Henry Reardon
Vendredi 17 novembre

2 Thessaloniciens 2:13-3:5: "Quant à nous, frères bien-aimés du Seigneur, nous avons à rendre à Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, car Dieu, dès le commencement, vous a choisis pour vous donner le Salut, par la sanctification de l'Esprit et par la foi en la vérité. C'est à cela aussi qu'il vous a appelés par l'annonce de notre Évangile, afin de vous faire posséder la gloire de notre Seigneur Jésus Christ. Ainsi donc, frères, demeurez fermes; retenez les enseignements que vous avez reçus de nous, soit oralement, soit par écrit. Que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père, qui nous a aimés, et nous a donné, par sa grâce, un réconfort éternel et une bonne espérance, encourage vos coeurs et vous affermisse en toute bonne oeuvre et en toute bonne parole! Au reste, frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur se répande et soit estimée comme elle l'est chez vous, et que nous soyons délivrés des hommes méchants et pervers; car tous n'ont pas la foi. Mais le Seigneur est fidèle; il vous affermira et vous préservera du mal. À votre endroit, nous avons dans le Seigneur pleine confiance que vous faites et ferez ce que nous vous recommandons. Que le Seigneur oriente vos coeurs vers l'amour de Dieu et la patience du Christ."

Le vocabulaire d'appel et d'élection était tout naturellement venu à Paul en tant que Juif, du fait que le choix des Israélites par Dieu en tant que peuple spécial et consacré avait été depuis longtemps un élément formateur dans la conscience de ce peuple. Abraham avait été "appelé" hors d'Ur en Chaldée; Israël avait été "appelé" hors d'Égypte.

Ce qui pourrait paraître surprenant de prime abord, c'est que dans les 2 plus anciennes épîtres de Paul, celles aux Thessaloniciens (comme dans le verset 13 de la lecture de ce jour), toutes 2 écrites à des Chrétiens principalement d'origine païenne, il attend d'eux qu'ils comprennent ce qu'il veut dire avec ce vocabulaire d'appel et d'élection. Apparemment, durant les 3 semaines de la catéchèse orale qu'il leur a donnée, à laquelle il fait référence dans ces 2 lettres, Paul avait insisté sur l'élection et l'appel en tant qu'éléments centraux dans la conscience de l'Église Chrétienne. Il avait établi dans l'esprit de ces Thessaloniciens qu'eux aussi se trouvaient en ligne directe de continuité avec le Peuple Élu de Dieu des anciens temps, avec Abraham et avec Moïse. Les Thessaloniciens aussi étaient appelés et élus.

Après tout, ils avaient reçu la "parole de Dieu", la Bonne Nouvelle (verset 13), une expression biblique qui fait normalement référence à un oracle prophétique. Paul se voit lui-même comme mandaté pour exprimer cette parole, comme les prophètes avant lui. Dès lors, lorsque Paul parlait, c'était Dieu qui parlait, de la même manière que Dieu avait parlé à travers Moïse ou Isaïe.

Paul sent le besoin de rappeler cela aux
Thessaloniciens. Il n'y a rien ici qui suggère que le sentiment d'être appelé et élu implique une expérience bouleversante qui ne soit pas ouverte au doute. Sinon il n'aurait pas été nécessaire à Paul de faire en sorte que les Thessaloniciens gardent à l'esprit la vérité de leur appel et élection.

De plus, il est important d'observer que nulle part les Saintes Écritures parlent de l'appel et de l'élection d'une manière négative, comme si Dieu choisissait délibérément de ne pas appeler certains humains au Salut – comme si certains humains étaient quelque part hors de la prévenance et de l'amour de Dieu. Dans les Saintes Écritures, l'appel et l'élection sont toujours exprimés en termes positifs, jamais en termes négatifs.
P. Patrick, 10/11/2006 12:08

Le p. Patrick Reardon est le pasteur de l'église orthodoxe Antiochienne de Tous les Saints à Chicago, Illinois (USA), et éditeur principal de Touchstone : a Journal of Mere Christianity. Il est aussi l'auteur de "Christ in the Psalms" et "Christ in His Saints" (ces 2 livres étant publiés par Conciliar Press).

16 novembre 2006

Prêtres - un mariage réalisé par le Ciel : la longévité dans le pastorat

http://www.orthodoxytoday.org/articles6/MetrakosChurch.php
Prêtre Aris Metrakos
Combien de temps est-ce qu'un pasteur devrait rester en service dans une même paroisse? Il y a 20 ans d'ici, la sagesse conventionnelle disait 7 ans : les années 1 à 3, le pasteur accumule le capital de direction; les années 4 à 5 sont ses plus productives; la 6ème année, il a complètement usé le capital de nouveauté et il est temps d'aller veiller sur un nouveau troupeau dans des pâturages plus verdoyants.

Les actuels gourous de la croissance de l'église argumentent en faveur de la longévité. Ils font remarquer que toutes les paroisses qui réussissent ont au moins une chose en commun : un même pasteur depuis longtemps.

Après presque 12 ans dans mon actuel pastorat, je suis d'accord avec les gourous. Il y a des bonnes choses qui se passent dans la vie d'une paroisse lorsque le prêtre s'y enracine. Les gens sur les bancs voient leur pasteur grandir en tant que Chrétien, et son exemple se diffuse dans le coeur de ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre.

Une relation durable entre un troupeau et son berger a beaucoup en commun avec un mariage durable. Époux et épouses qui voient le mariage comme un marathon et non pas comme un "cent-mètres" apprennent ce que signifie pardonner 70 fois 7 fois, porter la charge mutuellement, laver les pieds de l'autre, et même être crucifié l'un pour l'autre.

Dans les bons mariages, les conjoints prient chaque jour l'un pour l'autre et ils luttent ensemble. Ils ne cherchent pas à tirer chacun son épingle du jeu quand les choses deviennent difficiles, et ils ne vont pas voir ailleurs pour quelque chose de mieux lorsque leur mariage est temporairement en échec. J'ai appris bien plus de théologie de mon épouse que je n'en apprendrai jamais d'une grosse pile de bouquins pleins de notes de bas de pages.

Après 2 décennies et demi dans la grande aventure qui a commencé dans le choeur de l'église à Jacksonville, Floride, mon épouse et moi savons tous deux que Dieu était, est, et sera toujours le Saint Célébrant de notre union. Est-ce que tout a été comme sur des roulettes? Si vous êtes marié, vous connaissez déjà la réponse à cette question. Mais à travers tout cela, notre temps ensemble a permis de bien accomplir la promesse qui nous a été donnée à notre mariage : nous sommes partis de ce que nous étions, 2 personnes croyant en Dieu, pour aboutir à un couple vivant en communion avec Lui.

Les prêtres et les paroisses qui osent traverser les périodes difficiles et font la lune de miel dans les bons moments reçoivent semblables bénédictions. Ils vivent les vertus du pardon, du sacrifice mutuel, et de l'amour inconditionnel. Ils ne sont plus rien que des auditeurs passifs, mais ils accomplissent la parole. "Christ est au milieu de nous" n'est plus qu'une image, cela devient réalité.

Longévité : le rôle du prêtre
Que peut faire un prêtre de paroisse pour éviter cette "démangeaison de la 7ème année"? Cesser d'être un carriériste.

Le Séminaire nous conditionne pour croire que chaque prêtre devrait aspirer à devenir doyen d'une cathédrale. Dieu voulant, tout clerc vivra suffisamment longtemps pour réaliser que l'image acceptable pour la hauteur du ministère à notre époque n'est pas celle vue au pupitre d'une méga-église mais dans le service tel que mère Gavrilia l'accomplissait [1]. (De plus, est-ce que vous voudriez réellement passer le restant de vos jours à faire des trucs comme maître du protocole dans les "Dîners dansants nationaux pan-Slobovènes"?)

Aimez votre paroisse telle qu'elle est.
Après avoir courtisé mon épouse, j'ai su qu'elle était une personne qui appréciait bien plus les recherches intellectuelles que les tâches ménagères. (De nos jours, elle est étudiante en droit et une femme de ménage vient toutes les 2 semaines chez nous). Jésus n'attendait pas de Pierre d'être autre chose qu'un pêcheur impétueux, parfois nul, et Il savait ce qu'Il allait avoir lorsqu'Il a appelé Levi le collecteur d'impôts pour devenir Apôtre.

Chaque émission télévisée en journée de type "discussion intime" ("talk show") nous rappelle que la seule personne que vous savez changer, c'est vous-même. Alors... changez! Apprenez à prier. Trouvez une niche (missions, ministère pour la jeunesse, écriture, conseil pastoral, peu importe) et occupez-vous en. Dépensez-y l'énergie que vous gaspilleriez à espérer que votre paroisse soit différente en vous rendant vous-même différent, spirituellement et professionnellement. Votre paroisse appréciera le fait que vous aurez cessé de la houspiller, et les gens qui aspirent authentiquement au Christ seront inspirés par votre exemple.

Au minimum, soyez de bonnes moeurs.

Même certains clercs tiennent à la notion peu judicieuse que l'adultère pourrait avoir des circonstances atténuantes si un prêtre affirme que son mariage est ingrat. Épargnez-moi ce genre d'idée. Les prêtres adultères méritent d'être virés. Hélas, lorsqu'ils reçoivent ce qu'ils ont mérité, leur paroisse, et en fait l'Église toute entière, souffrent des conséquences.

Trouvez-vous une épouse qui convienne.

Lorsque je me suis marié, j'étais pilote dans l'Aéronavale. Mais je n'ai pas épousé une de ces dames qui traînent dans le Club des Officiers à l'heure des copieuses libations.

Longévité : le rôle de la paroisse.
Les paroisses doivent savoir ce qu'elles veulent d'un prêtre, de la même manière que la plupart d'entre nous savent ce qu'ils attendent d'un conjoint. Bien que l'Église en Amérique a pour bénédiction nombre de vibrantes communautés, il y a de nombreuses paroisses qui sont satisfaites de n'être que des clubs privés ethniques qui ne sont ouverts pour le business [en anglais dans le texte] que quelques heures le Dimanche matin (à moins qu'il y ait eu une fête de noces la veille au soir, auquel cas vous aurez difficilement qui que ce soit dans l'église). Si vous êtes un de ces communautés négligentes, s'il vous plaît, ne dites pas que vous voudriez avoir un jeune prêtre né en Amérique, énergique, qui ferait grandir les ministères. Après 3 mois, il sera malheureux et vous de même.

Cessez de faire fuir les prêtres.

Des paroisses qui ont eu plus de prêtres que l'Amérique n'a eu de présidents ont besoin de se réveiller et de respirer le café. Aucun jeune homme qui aurait quitté un bon métier et entraîné sa famille pour qu'il puisse aller au Séminaire (où il devra endurer 3 à 4 années de retour forcé dans l'adolescence) ne rêve de venir dans votre paroisse. Faites-moi confiance. Il connaît déjà votre réputation. Au contraire, appréciez le prêtre que vous avez aujourd'hui, et commencez à travailler ensemble. Soyez affectueux envers lui.

Mon épouse apprécie quand je l'enlace et l'embrasse comme ça en passant, que je fais la vaisselle ou rapporte des fleurs à la maison. Les prêtres ont eux aussi besoin d'affection. Le clergé sert l'Église par amour. Il répond à ce qu'il reçoit de positif en travaillant encore plus dur. Comme dans le mariage, quand il y a de l'abus, cela amène la personne à se replier émotionnellement sur elle-même, et pour un prêtre, cela peut même le chasser.

Faites-vous aider pour solder vos problèmes d'autorité.
Dans une société qui a démoli quasiment toutes les figures d'autorité – police, enseignants et politiciens sont à présent tous "bêtes à bouffer des biscuits", des "idiots" et des "pourris" – les prêtres sont comme parmi les derniers bâtons lumineux pour les gens qui en voulaient à leur père. A un moment ou un autre, tout prêtre souffrira des mains de gens qui feraient mieux de prendre le téléphone et de se réconcilier avec leur père.

J'en ai asse de ces prêtres qui s'auto-justifient d'être transformés en boucs émissaires et qui excusent en disant "Jésus a souffert, alors nous aussi devons le faire." Je m'excuse, mais le Christianisme enseigne que Jésus a été crucifié une fois pour toutes, en ayant racheté de manière parfaite et complète toute l'humanité pour son péché.

L'expérience m'a enseigné que la souffrance attend chaque prêtre, et que le temps passé à genoux, pleurant comme un enfant, m'a rendu meilleur Chrétien. En même temps, je ne suis pas le Christ. Plutôt que de faire de leurs prêtres des souffres-douleurs, certains des fidèles feraient mieux d'investir dans 10 ou 20 heures de psychothérapie.

Le fruit de la longévité.
Dimanche dernier, la paroisse grecque-orthodoxe Holy Trinity à Columbia a donné les premiers coups de pioches pour un nouveau sanctuaire. Nous sommes devenus trop nombreux pour notre actuel lieu de culte. Chaque jour, des fidèles viennent dans mon bureau pour une conversation pastorale, un conseil ou la confession. Un nouveau groupe de personnes se prépare à rejoindre l'Église. Nous avons de bons donateurs, et d'encore meilleurs dirigeants. C'est sûr, je sais qu'il y a sûrement quelques personnes qui souhaiteraient que je sois mort, mais je suis pratiquement certain qu'il y a eu des moment durant mes années de mariage où mon épouse ou nos enfants ont dû espérer la même chose.

Servir dans la même paroisse depuis 12 ans m'a donné le même don que celui que mon épouse me donne chaque jour de notre vie de mariés. Les hauts et les bas m'ont obligé à vivre l'Évangile, et à pardonner, supporter et sacrifier. Les défis m'ont forcé à apprendre comment prier. Les luttes m'ont contraint à placer ma vie entre les mains du Maître.

Je suis encore fort abrupt sous certains angles, mais je prie que les fidèles aient vu que j'ai grandit tant comme Chrétien que comme prêtre, parce que nous avons travaillé ensemble. Ils n'auraient pas pu en être témoins si j'avais rompu les liens et fuit durant les mauvais moments, ou si j'avais succombé à la tentation de demander un poste plus prestigieux ou un job avec un plus beau titre.

Comme ma relation avec mon épouse, servir ma paroisse m'a enseigné plus de théologie que n'importe quel bouquin aurait pu le faire. Lorsqu'un prêtre et son troupeau apprennent à aller loin ensemble, c'est un mariage réalisé par le Ciel.


P. Aris
Posté: 22-Oct-06

Le père Aris P. Metrakos est un prêtre Grec-Orthodoxe, prêtre de l'église Holy Trinity Greek Orthodox Church, à Columbia, Caroline du Sud. Ancien pilote de l'Aéronavale dans l'US Navy, il a passé 7 années en service actif avant d'entrer au Séminaire.


[1] Exemple adapté pour la situation locale, avec l'autorisation préalable de l'auteur.
http://www.amdg.be/sankt/gavrilia.html
http://orthodoxwiki.org/Gabrielia

L'amour de la vérité, clé de l'accès à la vérité (2 Thes. 2)

Prêtre Patrick Henry Reardon
Jeudi 16 novembre

2 Thessaloniciens 2:1-12: "En ce qui concerne l'avènement de notre Seigneur Jésus Christ et notre réunion avec Lui, nous vous en prions, frères, ne vous laissez pas trop vite troubler l'esprit, ni alarmer par une prétendue révélation, par une parole ou une lettre venant soi-disant de nous, comme si le Jour du Seigneur était imminent. Que personne, en aucune façon, ne vous égare. Car, auparavant, il faut que vienne l'apostasie, il faut que se manifeste l'homme impie, le fils de la perdition, l'Adversaire, celui qui s'élève contre tout ce qui porte le Nom de Dieu ou qu'on adore, jusqu'à prendre place dans le Temple de Dieu, et se faire passer lui-même pour Dieu. Ne vous rappelez-vous pas que je vous le disais, lorsque j'étais encore chez vous? Et maintenant, vous savez bien ce qui lui fait obstacle, en sorte qu'il ne se manifestera qu'en son temps. Car déjà le mystère de l'iniquité fait son oeuvre, n'attendant que la disparition de celui qui le contraint encore. Alors se manifestera l'impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de Sa bouche, et qu'Il anéantira par l'éclat de Son Avènement. L'avènement de cet impie sera accompagné, de par la puissance de Satan, de toutes sortes de miracles, de signes, de prodiges trompeurs. Il usera de toutes les séductions du mal pour ceux qui se perdent, faute d'avoir ouvert leur coeur à l'amour de la vérité qui les aurait sauvés. C'est pour cela que Dieu leur envoie une faculté d'illusion qui les fera croire au mensonge. Ainsi seront condamnés tous ceux qui auront refusé de croire à la vérité pour se complaire dans le mal."

Dans cette péricope, Paul utilise une expression percutante, "l'amour de la vérité", pavant la voie pour saint Grégoire le Grand, qui déduira de cela que "veritas non cognoscitur nisi amatur" – "la vérité n'est pas connue avant d'être aimée."

Il vaut la peine de se rappeler la conviction des anciens à cet égard, ceux qui croyaient que le but de l'éducation c'était l'amour de la vérité. Notre attitude moderne, par contraste, semble être celle du test du "vrai ou faux", dans lequel la question du contenu d'une affirmation n'appartient exclusivement qu'à l'intellect.

Cette attitude est difficile à concilier avec la Sainte Écriture, où le contraire du vrai n'est pas l'erreur, mais la tromperie. Dans le Jardin d'Eden, ce n'est pas un test du "vrai ou faux" auquel Ève a échoué. Ève a été trompée par un mensonge. Plus tard, Jésus a appelé Satan "menteur depuis les origines." Dans la Bible, le contraire de la vérité, c'est la tromperie.

La connaissance de la vérité implique toujours un acte de jugement, et l'acte de jugement dépend de l'orientation du coeur. D'où cette déclaration de saint Grégoire, comme quoi la vérité n'est pas connue à moins d'être aimée. La question de connaître la vérité est en rapport avec la qualité du coeur, et c'est pourquoi saint Paul met en contraste la vérité par rapport à la tromperie (versets 10 à 12). Quelques années plus tard, il expliquera aux Corinthiens que la charité "ne prend pas plaisir à l'injustice, mais elle trouve sa joie dans la vérité" (1 Corinthiens 13,6). De la même, il parlera aux Romains de ceux qui sont "rebelles à la vérité et dociles à l'injustice" (Romains 2,8).
+

Le p. Patrick Reardon est le pasteur de l'église orthodoxe Antiochienne de Tous les Saints à Chicago, Illinois (USA), et éditeur principal de Touchstone : a Journal of Mere Christianity. Il est aussi l'auteur de "Christ in the Psalms" et "Christ in His Saints" (ces 2 livres étant publiés par Conciliar Press).

15 novembre 2006

Carême de la Nativité du Christ 1

"L'Église est un hôpital pour pécheurs,
pas un musée pour Saints."


Le Cycle de la Nativité – prêtre Alexander Schmemann
http://www.schmemann.org/byhim/servicesofchristmas.html
En tant que Chrétiens Orthodoxes, nous commençons la célébration de la Nativité du Christ – le 25 décembre – par un temps de préparation. Quarante jours avant la Fête de la naissance de notre Seigneur, nous entrons dans la période du Jeûne de Noël : pour nous purifier tant l'âme que le corps afin d'entrer convenablement et de participer à la grande réalité spirituelle de la Venue du Christ. Cette période de jeûne ne constitue pas la période liturgiquement intense qui est caractéristique du Grand Carême; au contraire, le Carême de Noël est plutôt de nature "ascétique" que "liturgique". Cependant, la période du jeûne de Noël se reflète dans la vie de l'Église dans un certains nombre de notes liturgiques qui annoncent la Fête à venir.
Au cours des 40 jours de préparation, le thème de la Nativité qui approche est introduit dans les offices et commémorations liturgiques, petit à petit. Si le début du jeûne le 15 novembre n'est pas marqué liturgiquement par le moindre hymne, 5 jours plus tard, la veille de la Fête de l'Entrée de la Mère de Dieu dans le Temple, nous entendons la première annonce des 9 hirmi du Canon de Noël : "Christ est né, glorifiez-Le!"
Avec ces paroles, quelque chose change dans notre vie, dans l'air même que nous respirons, dans toute l'atmosphère de la vie de l'Église. C'est comme si nous percevions, loin, très loin, la première lumière de la plus grande des joies possibles – la venue de Dieu dans Son monde! Dès lors, l'Église annonce la venue du Christ, l'Incarnation de Dieu, Son entrée dans le monde afin de le sauver. Ensuite, durant les 2 dimanches précédant Noël, l'Église commémore les Ancêtres et les Pères: les prophètes et les saints de l'Ancien Testament qui ont préparé cette venue, qui ont amené l'histoire elle-même à être dans l'expectative, dans l'attente pour le salut et la réconciliation de l'humanité avec Dieu. Pour finir, le 20 décembre, l'Église entame l'Avant-Fête de la Nativité, dont la structure liturgique est similaire à la Semaine Sainte qui précède Pâques (Pascha) – car la naissance du Fils de Dieu en tant qu'enfant est le début du ministère salvateur qui va Le mener, pour notre salut, jusqu'à l'ultime sacrifice de la Croix.


Pourquoi jeûner avant la Nativité?
http://www.oca.org/QA.asp?ID=231&SID=3

QUESTION:
Je me demandais pourquoi nous jeûnons avant la Nativité. Les raisons du jeûne du Grand Carême me semblent plus évidentes. De plus, de quelles nourritures devons-nous normalement nous abstenir durant le jeûne de la Nativité?


RÉPONSE:
Nous jeûnons avant la Grande Fête de la Nativité afin de nous préparer pour la célébration de la naissance de Notre Seigneur. Comme dans le cas du Grand Carême, le jeûne de la Nativité est une préparation, durant laquelle nous nous concentrons sur la venue du Sauveur, concentration par le jeûne, la prière et l'aumône.
En jeûnant, nous "déplaçons notre centre d'intérêt" de nous-mêmes vers les autres, passons moins de temps à nous soucier de ce que nous mangerons, de quand nous mangerons, de quelle quantité nous mangerons, et ainsi de suite, et cela afin de voir notre temps s'accroître pour la prière et pour le soin des pauvres. Nous apprenons par le jeûne que nous pouvons prendre le contrôle de choses auxquelles parfois nous laissons latitude de prendre contrôle de nous – et pour nombre de gens, la nourriture est un élément contrôlant. Nous vivons dans
la seule société dans laquelle existe un réseau de télévision entièrement dévoué à la nourriture! Pendant que nous jeûnons de la nourriture, cependant, nous avons aussi à relever le défi de jeûner du péché, des commérages, de la jalousie, de la colère, et de toutes ces autres choses que, bien que nous pourrions souvent les contrôler, bien trop souvent, nous les laissons, elles, nous contrôler.
De même que nous nous abstiendrions de manger beaucoup avant d'aller dîner dans un restaurant de classe – si nous "ruinons notre appétit", nous apprécierons moins le restaurant – de la même manière, nous jeûnons avant la Nativité, afin de fêter plus complètement la Fête et de célébrer la Nativité elle-même.
Durant le Carême de la Nativité, nous sommes appelés à nous abstenir de viande, produits laitiers, poisson, vin et huile d'olive. En même temps, dans ce cadre, nous sommes mis au défi de jeûner du mieux de nos possibilités, et de le faire de manière constante. Si nous sommes amenés à devoir modifier l'étendue de notre jeûne, dans ce cadre-ci, c'est bien entendu possible, mais en tout cas, notre jeûne devrait être régulier et homogène, car le Christ ne voit pas le jeûne comme une option mais comme un "devoir." Dans l'Évangile selon saint Matthieu, le Christ dit "Lorsque vous jeûnez, ne soyez pas comme les hypocrites", Il ne dit pas "SI vous jeûnez" ou "SI VOUS CHOISISSEZ de jeûner".
Pour finir, c'est tout de même étrange que dans notre société – une société dans laquelle des gens dépensent librement et joyeusement des sommes énormes d'argent pour des régimes, nombre desquels prescrivant de s'abstenir de viande et de produits laitiers – malgré cela, le jeûne n'est pas plus largement suivit. Qu'il est étrange que le moindre Régime Montignac ou le moindre gourou du régime ou le moindre médecin nous dit de nous abstenir de manger de la viande ou du fromage ou du beurre, et nous le ferons avec joie – et paierons même cher pour son conseil, alors que lorsque l'Église offre ce même conseil (gratuitement!), nous avons tendance à rechigner, comme si on nous demandait l'impossible.

Si vous avez une question sur la Foi Orthodoxe, le Christianisme ou l'Église Orthodoxe en Amérique, contactez [en anglais] le prêtre John Matusiak à info@oca.org


Mère Gavrilia et le jeûne - http://www.abbamoses.com/fasting.html
Mère Gavrilia de bienheureuse mémoire passait beaucoup de temps à voyager au service du Christ, en des endroits qui la séparait de la vie liturgique quotidienne de l'Église. En particulier en ces temps-là, le conseil de son père spirituel, l'archimandrite Lazarus Moore, s'avérait utile pour elle :
"Jeûner est une de nos plus grandes armes contre le Démon. Je répéterai ce que le père Lazarus m'a une fois dit. En 1962, j'étais partie pour les États-Unis d'Amérique. J'y suis restée une longue période et j'ai voyagé à travers nombre d'États. Les lettres du père Lazarus étaient de grande aide... Il avait l'habitude de dire : 'Allez partout où vous voulez, faites ce que vous voulez, pourvu que vous observiez le Jeûne... Parce que pas une seule flèche du Démon ne pourra vous atteindre lorsque vous jeûnez. Jamais'."
Ascetic of Love, biographie de Mère Gavrilia, pub. Series Talanto. pg. 200.


Voir aussi cet article très concret :
Règles du jeûne & abstinence chez les Bénédictins Orthodoxes
http://stmaterne.blogspot.com/2006/06/bndictins-orthodoxes-erhf-jeune-et.html

Fête du Roi (ou de la Dynastie)

En Belgique, depuis le roi Léopold Ier, le 15 novembre ("Saint Léopold") est devenu Fête du Roi. Depuis le prince régent Charles, on l'appelle aussi Fête de la Dynastie.

Cette année, c'était aussi le 175ème anniversaire de la Belgique sous la forme d'un royaume - mais il y a près de 2500 d'Histoire de Belgique, sous divers régimes politiques...

Le "Salve Regina" comme hymne national...
J'en avais rêvé pour l'Europe, la Corse a osé le faire pour elle!
Dio vi salve Regina.rbs
(cliquez sur le fichier avec le bouton droit et sauvegardez-le pour écouter hors ligne, et renommez-le en .mp3 avant de le lancer : tous les logiciels de lecture audio ne supportent pas le .rbs)
Nous avons cependant l'hymne national de valeur, et puisqu'il n'y a pas de version officielle, sinon une recommendation, nous prennons la version la plus Chrétienne de toutes. En plus d'un rappel historique, le texte de la Brabançonne était ici aussi:
http://stmaterne.blogspot.com/2006/07/175me-de-la-belgique-te-deum-laudamus.html

voici cette fois un lien pour la version "audio":
http://ingeb.org/songs/obelgiq2.mid

Sur cette page du 21 juillet, quel avertissement prémonitoire aussi, en bas de page "les mains propres".. quand on voit le nombre de malandrins qui ont osé se présenter aux élections, et grâce à un étonnant "retard à l'allumage judiciaire" qu'aucun Belge ne croit être un "heureux hasard", ont souvent réussi à se faire réélire... avant de finir en prison, ou au minimum inculpés "avec force preuves"...
On comprend mieux pourquoi la royauté ne doit pas être simplement "représentative" ou pire, "protocolaire", "honorifique", etc. Seule une royauté retrouvant ses pouvoirs pléniers, comme avant le coup d'Etat orchestré par les politiciens professionnels en 1990 contre feu le roi Baudouin de sainte mémoire, est à même de replacer le pays sur les rails, et de la guider convenablement. Qu'on pose la question aux gens lors d'une visite royale, et on verra vite le résultat du sondage suivant : à qui faites-vous confiance pour diriger le pays où vous vivez, aux "politiciens élus" (que quoique vous fassiez, parviennent à se faire élire), ou au roi? Pourquoi une telle question, aussi simple, n'est jamais posée à la population, à votre avis?...
Toujours préparer une élection qu'on veut gagner non pas pour l'intérêt du pays, mais pour l'intérêt de son parti, pour les financements intéressants que cela amène - et qui permettent d'engager des futurs électeurs-obligés - même pour les quelques vertueux et honnêtes du monde politique (il y en a encore un peu, en cherchant bien), cela n'aide pas à travailler sereinement à l'intérêt général. Le roi est "hors du jeu de quilles". Une monarchie constitutionnelle où le roi a un pouvoir central fort, très fort, qu'on aime ou non, c'est en matière de démocratie ce qui est le moins mauvais système.
Quand en plus on a la chance, comme en Belgique, d'avoir une famille royale vertueuse, honnête, malgré quelques faiblesses humaines – qui n'en n'a pas, et comparez avec les voisins républicains si vous pensez que ça pourrait être mieux!! - nous avons vraiment tout ce qu'il faut pour repartir d'un bon pied. Il faut absolument rétablir la Constitution d'avant la "privation" du pouvoir royal : c'est la seule solution réaliste et valable. Comparez ce que vous entendez et voyez comme discours électoraux et discours d'élus avec ce que le roi nous adresse. Pensez à ce que sa majesté Albert II, fort de son expérience internationale bien connue et reconnue, et vu sa réelle indépendance face aux pressions, pourrait faire pour le pays. Ne cherchez pas ailleurs ce que la monarchie pourrait vous apporter. Les sirènes des séparatistes, c'est pour revenir à la féodalité et aux petites baronnies. Les maffieux en rêvent, les politiciens veulent vous y ramener. Nous avons un roi qui nous prend pour autre chose que pour des gueux et des cochons de payeurs. Nous avons une famille royale épatante. Dieu les bénisse. Si vous pensez qu'une Europe lointaine et bureaucratique, aux fonctionnaires apatrides et vendus aux groupes de pressions économiques ("lobbies"), est à même de permettre une vie sereine pour vous et vos enfants, laissez faire ceux qui sont occupés à démantibuler notre beau royaume, contre toute logique historique et sociologique. Faites confiance aux partis politiques actuels. Mais ne venez pas vous plaindre après.
On a assez d'exemples dans le monde pour nous dire que ce n'est pas la bonne voie.
La monarchie a des défauts, parce que tout système sur terre a des défauts. Mais quand on a une monarchie dont les membres sont Chrétiens, on a les meilleurs atouts de son côté. A nous de ne pas les gâcher.
Le dernier discours à la nation que notre bon roi a adressé, c'était à l'occasion de la fête nationale, le 21 juillet 2006. Quand on voit la qualité des discours de nos souverains, et en tout cas pour les souverains du 20ème et 21ème siècle, les qualités morales dont ils ont fait ou font preuve, on comprend mieux la valeur de la phrase de feu le roi Léopold II :
"Un pays bordé par la mer n'est jamais petit"

Bruxelles, 21/7/2006, Le Roi
Fête Nationale
http://www.monarchie.be/fr/activities/speeches/speeches_detail.php?id=4640
"Ces derniers mois, la Belgique a été secouée par plusieurs actes de violence extrême qui ont particulièrement ému et choqué tous les habitants de notre pays. La Reine et moi tenons à témoigner encore notre chaleureuse sympathie aux familles qui furent si durement frappées.
Confrontées à ces faits douloureux, les autorités, chacune dans leur domaine de responsabilité, ont réagi avec rapidité et compétence en vue d’accroître la sécurité et d’établir la justice.

Ces événements tragiques posent à chacun de nous de graves questions concernant notre société. Il me semble indispensable de replacer au premier plan les valeurs de base de la famille, de la solidarité attentive, du respect de l’autre, et de la tolérance. Ces valeurs étaient d’ailleurs clairement présentes lors des différentes marches qui eurent lieu contre la violence. La dignité des familles éprouvées fit impression et suscita respect et admiration.

En ce jour de fête nationale j’aimerais vous parler d’un enjeu essentiel pour nos sociétés européennes. Il s’agit de créer des emplois durables par l’innovation.
Les progrès scientifiques, notamment dans les technologies de l’information et de la communication, ainsi que dans le domaine de l’énergie et de la biotechnologie, connaissent une accélération extraordinaire. Ces progrès sont source d’innovation dans toute l’activité économique, y compris dans les secteurs dits traditionnels. L’Europe se doit de participer pleinement à cette révolution car elle conditionnera l’emploi de demain. C’est dans ce but que l’Union européenne a lancé en l’an 2000 la stratégie de Lisbonne. Cette stratégie a pour objectif de faire de notre continent d’ici 2010, l’économie de la connaissance la plus forte du monde.

Je voudrais en souligner trois implications pour la Belgique. D’abord la recherche, ensuite la formation de scientifiques, et enfin l’apprentissage des langues.

La recherche constitue aujourd’hui, avec l’innovation, la base du développement des entreprises et des emplois de demain. L’Union européenne a fixé comme objectif à ses membres de consacrer 3 % de leur produit intérieur brut à la recherche et à l’innovation. Notre pays, avec environ 2 %, a encore un effort important à fournir. Néanmoins, les Régions, les Communautés, le Gouvernement fédéral et le secteur privé ont déjà pris d’importantes initiatives. Sur le plan fédéral, par exemple, des mesures fiscales sont prévues en faveur des chercheurs, et un plan d’action est mis en œuvre pour renforcer les établissements scientifiques fédéraux. De leur côté, les Régions et les Communautés ont accru les moyens budgétaires consacrés à la recherche et à l’innovation et ont fixé des priorités.

Ces derniers mois, je me suis rendu dans plusieurs centres d’excellence où se réalise une recherche de pointe sur le plan international. Je pense notamment au Centre inter-universitaire de microélectronique IMEC à Leuven, et au Centre de nanotechnologie de la KUL. Je songe aussi au Biopole de l’ULB à Charleroi, au Centre d’Etude de l’Energie Nucléaire à Mol, ou encore à l’Institut de Pathologie Cellulaire Christian de Duve à l’UCL.
Les activités de recherche de haut niveau méritent un soutien toujours plus intense.

Notre deuxième implication concerne la formation de scientifiques.
Lors de mes nombreux contacts avec des chercheurs, avec les responsables du Fonds National de la Recherche Scientifique et de la Fondation Francqui, ceux-ci ont attiré mon attention sur une évolution importante. Il s’agit de la stagnation et dans certains cas de la diminution préoccupante du nombre d’étudiants se destinant à une profession scientifique ou à celle d’ingénieur, alors que ces diplômés sont de plus en plus demandés.
J’encourage donc tous les jeunes qui ont des dispositions dans ces matières à s’engager dans des études scientifiques. Il me semble d’ailleurs qu’il faut expliquer plus clairement aux jeunes les opportunités passionnantes qui se présentent à eux dans ces domaines, et les contributions positives qu’ils peuvent ainsi apporter à l’ensemble de la société.
D’heureuses initiatives ont déjà été prises dans ce sens. Je me réjouis par exemple, que le Prix Descartes de la Commission européenne, ait été attribué en 2005 au programme « Over leven » de la chaîne Canvas de la VRT. Ce prix, destiné à populariser les sciences, incite les scientifiques à communiquer de manière efficace avec le grand public, et stimule les jeunes à poursuivre une carrière scientifique.
C’est également dans cet esprit que se tient cet été au Palais de Bruxelles, une exposition que j’ai inaugurée hier. Elle est mise sur pied par les institutions scientifiques fédérales et Technopolis pour familiariser un large public avec les sciences. C’est dans ce but également que la Fondation Reine Paola a créé un prix pour les enseignants qui, dans ce domaine aussi, s’efforcent de concevoir un enseignement dynamique et attrayant.

Parlons enfin de l’apprentissage des langues.
Aujourd’hui, je voudrais insister sur la nécessité de connaître les langues pour participer efficacement à l’évolution scientifique et technologique et obtenir un emploi durable. J’ai été frappé de voir que bien des offres d’emploi ne trouvaient pas de candidats adéquats faute de connaissance des langues. Nous vivons dans une société de plus en plus globale et cela implique naturellement une bonne pratique de plusieurs langues.
L’apprentissage précoce d’autres langues a parfois été freiné par la crainte de nuire à la langue maternelle. C’est pourquoi, j’ai été particulièrement intéressé, lors de ma visite à la VUB, par les résultats d’une recherche interdisciplinaire menée par des linguistes et des neurologues de la VUB et de l’ULB. Ils montrent que pour l’exécution d’une même tâche, l’effort cérébral des enfants bilingues est inférieur à celui des enfants unilingues. Ces recherches, qui se poursuivent, procurent une base scientifique au plaidoyer pour le multilinguisme.
Une des formes intéressantes de cet apprentissage est l’enseignement par immersion qui est pratiqué à plus ou moins grande échelle dans la plupart des pays européens.

Voilà, Mesdames et Messieurs, quelques réflexions que je voulais partager avec vous, afin de mieux nous préparer aux défis économiques et sociaux de demain.

Il y a aujourd’hui 175 ans que mon aïeul, le Roi Léopold I, prêtait le serment constitutionnel. En cet anniversaire, la Reine et moi et toute notre famille, souhaitons à chacun et à chacune de vous une très heureuse fête nationale."

Leve de koning! Vive le roi!

La flamme de l'amour de Dieu brûle différement ceux qui L'aiment ou ceux qui Le nient

Prêtre Patrick Henry Reardon
Mercredi 15 novembre

2 Thessaloniciens 1:1-12: "Paul, Silvain et Timothée, à l'Église des Thessaloniciens, qui est en Dieu, notre Père, et dans le Seigneur Jésus Christ : grâce et paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et du Seigneur Jésus Christ. Frères, nous avons à rendre de continuelles actions de grâces à Dieu à votre sujet. Cela est bien juste, étant donné les grands progrès de votre foi, et le développement de la charité que tous vous avez les uns pour les autres. Aussi, sommes-nous fiers de vous auprès des Églises de Dieu, en raison de votre patience, et de votre foi au milieu des persécutions et des afflictions que vous avez à endurer. C'est là une preuve du juste jugement de Dieu, pour que vous soyez trouvés dignes du Royaume de Dieu pour lequel vous souffrez aussi. De fait, il est conforme à la justice divine de rendre l'affliction à ceux qui vous affligent, et de vous donner, à vous qui êtes affligés, le repos avec nous, au jour où le Seigneur Jésus Se révélera. Il descendra du Ciel avec les messagers de Sa puissance dans les flammes ardentes; Il fera justice de ceux qui ne connaissent point Dieu et de ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus. Ils subiront le châtiment d'une éternelle perdition, loin de la face du Seigneur et de la gloire de Sa puissance, quand Il viendra pour être glorifié dans Ses saints et admiré en tous ceux qui ont cru - et vous avez cru au témoignage que nous avons rendu devant vous. Tel sera ce jour-là. Dans cette attente, nous ne cessons de prier pour vous : que notre Dieu vous rende dignes de votre vocation, qu'Il conduise à bonne fin par Sa puissance tout désir de bien faire, et l'activité de votre foi. Ainsi le Nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous, et vous en Lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus Christ."



Il a longtemps été traditionnel parmi les Chrétiens de décrire la perdition éternelle en utilisant l'image du feu. On retrouve de telles expressions dans les Évangiles, la plupart des liturgies, hymnographies, et dans la piété classique, depuis le Livre IV des Dialogues de saint Grégoire le Grand jusqu'aux sermons de Jonathan Edwards [très austère pasteur calviniste Américain du 18ème siècle; ndt].
Cependant, il existe un important penseur Chrétien qui ne l'a jamais fait – saint Paul. Lorsque Paul parle de perdition éternelle, il le fait toujours en terme de perte de Dieu (verset 9).Le raisonnement de Paul semble courir au long de ces lignes : puisque la vie éternelle qui attend le croyant consiste à être avec le Seigneur (1 Thessaloniciens 4,17), la punition éternelle doit être la privation de ce don. Toute autre punition doit être secondaire et de moindre importance.

La raison que Paul donne pour l'expulsion de l'injuste loin de la présence du Seigneur est qu'il ne connaît pas Dieu (verset 8). Puisqu'une telle ignorance de Dieu est propre à ceux qui sont perdus, il ne peut pas s'agir de n'importe quelle sorte d'ignorance. Après tout, une grande partie de l'ignorance humaine est une ignorance sans faute, une ignorance pour laquelle personne n'est responsable ou digne d'être blâmé. Il est certain que quiconque est perdu éternellement l'est cependant par sa propre faute. La personne qui est ainsi perdue ne peut que s'en vouloir à elle-même.

Par conséquence, l'ignorance de Dieu, au sujet de laquelle Paul parle ici, doit être non seulement une ignorance coupable, mais une ignorance gravement coupable. Être séparé de Dieu est un état ultime; cela ne peut survenir que par une décision ultime. L'ignorance damnante de Dieu est une ignorance délibérément choisie, une ignorance par laquelle la personne préfère délibérément de ne pas savoir. C'est une décision ultime de ne pas connaître Dieu, une ignorance identique à la dureté de coeur. [*]
+

Le p. Patrick Reardon est le pasteur de l'église orthodoxe Antiochienne de Tous les Saints à Chicago, Illinois (USA), et éditeur principal de Touchstone : a Journal of Mere Christianity. Il est aussi l'auteur de "Christ in the Psalms" et "Christ in His Saints" (ces 2 livres étant publiés par Conciliar Press).

[*] ndt : une telle ignorance se voit dans l'Évangile selon saint Luc, avec le riche en enfer et le pauvre Lazare au paradis : le riche ne se repent à AUCUN moment de tout le mal qu'il a commis. Il demande qu'on le soulage, mais ne se tourne pas vers Dieu ni même vers sa victime pour demander pardon. Un tel coeur endurcit refuse Dieu dans sa vie, mais dans l'au-delà ça continue.

14 novembre 2006

Automne fleuri 4





Phacélie, chrysanthème.
La phacélie est tout à fait fascinante!

La Bonne Nouvelle du bonheur possible

Prêtre Patrick Henry Reardon
Mardi 14 novembre

1 Thessaloniciens 5:12-28: "Nous vous prions, frères, d'avoir de la considération pour ceux qui, parmi vous, se mettent en peine pour vous diriger selon le Seigneur et vous donner des avis. Ayez pour eux une particulière affection en raison de leur travail. Vivez en paix entre vous. Mais nous vous engageons, frères, à reprendre ceux qui causent du désordre; encouragez les timorés, soutenez les faibles, exercez la patience envers tous. Veillez à ce que personne ne rende le mal pour le mal; au contraire, cherchez sans cesse à faire le bien les uns envers les autres, comme envers tout le monde. Soyez toujours joyeux. Priez sans relâche. En toute circonstance, rendez grâce; car telle est à votre endroit la volonté de Dieu dans le Christ Jésus. N'éteignez point l'Esprit. Ne méprisez pas les prophéties. Éprouvez toutes choses et retenez ce qui est bon. Abstenez-vous de toute espèce de mal. Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même totalement : que tout votre être, l'esprit, l'âme, le corps, soit gardé sans reproche pour l'avènement de notre Seigneur Jésus Christ! Celui qui vous appelle est fidèle; c'est lui qui réalisera cela. Frères, priez aussi pour nous. Saluez tous les frères par un saint baiser. Je vous en conjure par le Seigneur, que cette lettre soit lue à tous les frères. La grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous!"

Lorsque l'Évangile Chrétien a été prêché parmi les Païens, il a été largement accepté par des gens qui étaient plutôt déçus par la vie. Pour eux, c'était
vraiment une "bonne nouvelle." Nombre d'entre eux étaient pauvres et illettrés (1 Corinthiens 1,26; 2 Corinthiens 6,10; Apocalypse 2,9; Jacques 2,5). D'autres pouvaient ne pas être pauvres dans le sens économique ou culturel du terme, mais avaient goûté à une vie amère et à la déception de bien d'autres manières. La littérature païenne de l'époque témoigne de l'ennui et de l'inquiétude intellectuelle bien répandus. Le cynisme et le scepticisme étaient habituels. Nombreux étaient ceux qui cherchaient le réconfort spirituel dans des religions que les soldats Romains ramenaient d'Orient, telles les religions à mystères, le culte de Mithra, le Zoroastrisme.

Pour ceux qui souffrent de grands manques ou de grande déception, l'Évangile est en effet bonne nouvelle.
Pour ceux qui ne sont pas conscients de tels manques ou n'ont pas subit de déception, il est probable que l'Évangile ne paraîtra pas être une bonne nouvelle. Si quelqu'un se sent vraiment tout à fait bien dans la vie telle qu'elle est, pourquoi devrait-il penser à la Croix comme si c'était une bonne nouvelle? Si une personne ne sent pas qu'elle a besoin d'être sauvée, comment pourrait-elle supporter que quelqu'un lui dise qu'elle a besoin d'être sauvée?

L'Évangile contient nombre d'éléments qui peuvent toucher quelqu'un de manière négative ou indésirable : des commandements, un ordonnancement plus strict de la vie, un système de discipline, un éventail de doctrines complexes. Pour quelqu'un qui se sent bien et est confortablement enfoncé dans son lit douillet un dimanche matin, cela lui semblera pas une très bonne nouvelle si on lui dit qu'il devrait être à l'église, à genoux, occupé à se repentir de ses péchés. Néanmoins, donner à une telle personne une raison de s'agenouiller, c'est lui faire une grande faveur, car une personne qui n'est pas consciente de la moindre raison pour laquelle il lui faudrait être à genoux est une personne en très mauvaise condition. Lorsqu'une telle personne devient consciente de ce besoin, alors elle verra l'Évangile comme une bonne nouvelle.

En une époque de scepticisme et de découragement, Paul prêcha un message de la fidélité de Dieu à Ses promesses. Cette pensée apparaît dans les lignes finales de cette épître (verset 24). La vérité qui y est énoncée rendit heureuse la petite communauté Chrétienne, bien plus que tous les peuples présents dans la grande ville de Thessalonique. Les pauvres Chrétiens avaient peut-être une vie plus rude que les autres, mais, au contraire des autres, ils avaient une raison de vivre. Dans la fidélité de Dieu, ils avaient une base sur laquelle leur esprit pouvait se reposer.

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Le p. Patrick Reardon est le pasteur de l'église orthodoxe Antiochienne de Tous les Saints à Chicago, Illinois (USA), et éditeur principal de Touchstone : a Journal of Mere Christianity. Il est aussi l'auteur de "Christ in the Psalms" et "Christ in His Saints" (ces 2 livres étant publiés par Conciliar Press).

13 novembre 2006

Patience Chrétienne, démonstration par saint Martin de Tours et saint Brice

Le futur saint Brice (Brictio ou Brictius ou Brixius) était un fiefé gredin. De riche origine, rentré au monastère de saint Martin, il n'avait rien trouvé de mieux qu'avoir serviteurs et écurie. C'est pas exactement l'idéal monastique, un saint Nil Sorsky vous le dirait lui aussi...
Non content de se comporter comme un soudard, le futur successeur de Martin n'arrêtait pas de le persécuter, de se répandre en calomnies contre le saint évêque du Christ. Tout l'entourage de Martin encourageait ce dernier à le virer. Que fit Martin?
"De vita Martini" saint Sulpice Sévère
DIALOGUE III. LES VERTUS DE MARTIN, SUITE. Chapître 15 :
"Saint Martin répétait souvent :
'Si le Christ a supporté Judas, je puis bien, moi, supporter Brictio'."
"De vita Martini" sanctus Sulpicius Severus, version anglaise
DIALOGUE III. THE VIRTUES OF MARTIN CONTINUED. Chap. 15 :
"Saint Martin often repeated this saying : 'If Christ bore with Judas, why should not I bear with Brictio?'."

et le vilain Brictio devint par la suite le célèbre saint Brice, radieuse étoile qui brille au firmament de l'Église du Christ, précieuse perle de la couronne du Sauveur.

(conclusion en forme de note d'humour : pour devenir saint, apprennez à me supporter, moi l'insupportable râleur et bagarreur :-)

église Saint Brice, Couvonges, France, 12ème siècle

Vigilance de la vie en Christ

Prêtre Patrick Henry Reardon
Lundi 13 novembre

1 Thessaloniciens 5:1-11: "Pour ce qui est de l'époque et du moment, vous n'avez pas besoin, frères, qu'on vous écrive. Vous savez très bien vous-mêmes que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand les hommes diront : "Paix et sécurité", c'est alors qu'une catastrophe soudaine fondra sur eux, comme les douleurs sur la femme
enceinte, et ils n'y échapperont pas. Mais vous, frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. Vous êtes tous enfants de la lumière et enfants du jour. Nous ne sommes point de la nuit ni des ténèbres; ne dormons donc point comme les autres, mais veillons, et soyons sobres. Ceux qui dorment, s'endorment la nuit; ceux qui sont ivres, s'enivrent la nuit. Si nous sommes enfants du jour, soyons sobres; prenons pour cuirasse la foi et la charité, pour casque, l'espérance du salut. Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus Christ. Il est mort pour nous, afin que, à l'état de veille ou dans le sommeil, nous vivions en union avec lui. Ainsi donc, comme vous le faites déjà, réconfortez-vous les uns les autres, et édifiez-vous mutuellement."

Dans ce passage, Paul traite du thème de la vigilance, entre autres. Ce n'était pas un thème inhabituel pour Paul, mais une partie de de l'héritage catéchétique commun de l'Église, remontant à Jésus Lui-même (Marc 13,33-37). Étant commun, on le retrouve aussi chez d'autres auteurs du Nouveau Testament (1 Pierre 5,8; Apocalypse 3,2-3). Dès lors, lorsque Paul parle de ce sujet, il dit quelque chose que généralement les Chrétiens s'attendent à entendre de sa part (cfr 1 Corinthiens 16,13; Colossiens 3,2).

La vie en Christ comporte une conscience vigilante, renforcée, une conscience stimulée, une certaine sorte d'éveil, de pensée claire et précise, un questionnement intelligent. Cette vigilance aura quelques soucis face au sens général d'hébétude habituel dans la culture contemporaine, où une musique de fond lancinante empêche une personne d'entendre ses propres pensées, et de grands efforts sont accomplis dans le monde de la publicité pour nous empêcher de voir toute la complexité des choses. Le moindre projet, du lancement d'un nouveau déodorant sur le marché jusqu'à la construction d'un nouveau pont ou d'une nouvelle route, comporte une philosophie sous-jacente et un ensemble de présuppositions métaphysiques. L'esprit alerte cherchera à découvrir ces choses-là, pour la simple raison de pouvoir découvrir ce qu'y ferait son adversaire, le diable, qui rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il pourrait dévorer.
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Le p. Patrick Reardon est le pasteur de l'église orthodoxe Antiochienne de Tous les Saints à Chicago, Illinois (USA), et éditeur principal de Touchstone : a Journal of Mere Christianity. Il est aussi l'auteur de "Christ in the Psalms" et "Christ in His Saints" (ces 2 livres étant publiés par Conciliar Press).

12 novembre 2006

La radicalité, l'unité et la solidarité, clés de la vie commune des premiers Chrétiens

Le prêtre Alexandre Men, futur martyr, entouré de quelques paroissiens, aux temps de la répression athée, en Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Seule une vie solidaire leur a permis de traverser toutes les persécutions et à ne pas sombrer dans la complicité avec le monde athée.

Aujourd'hui, en Europe Occidentale, on n'en n'est pas encore à la persécution violente. La société athée en reste pour le moment à la persécution larvée, sociale, par les moyens législatifs. Exemples : des pharmaciens refusant de déliver des produits pour assassiner son prochain ("kit euthanasie", "pillule du lendemain" et autres abortifs, etc) sont poursuivis en justice; idem pour des médecins refusant de renier leur serment d'Hypocrate (soigner la personne) pour le remplacer par le serment d'hypocrite (tuer en prétendant améliorer la vie de la personne). Etc. En Angleterre, une loi est en préparation pour poursuivre les prêtres refusant de célébrer les "unions" entre êtres humains de même sexe; voyant ce qui s'est préparé chez eux avant de débarquer chez nous....
Plus que jamais, une vie paroissiale unie et solidaire est vitale pour le Chrétien Orthodoxe.

*-*-*-*-*-*

Prêtre Patrick Henry Reardon
Dimanche 12 novembre

1 Thessaloniciens 4:9-18: "Pour ce qui est de l'amour fraternel, vous n'avez pas besoin qu'on vous en écrive, car vous avez appris vous-mêmes de Dieu à vous aimer mutuellement; et c'est aussi ce que vous faites envers tous les frères de la Macédoine entière. Mais nous vous engageons, frères, à vous y perfectionner toujours plus. Mettez votre point d'honneur à vivre dans la sérénité, à vous occuper de vos propres affaires, à travailler de vos mains, comme nous vous l'avons recommandé. Aux yeux des gens du dehors, vous vous conduirez honorablement et vous ne serez à charge de personne.
Au sujet des morts, nous ne voulons pas frères, que vous soyez dans l'ignorance, afin que vous ne vous affligiez pas, comme le font les autres hommes, privés d'espérance. Si nous croyons que Jésus est mort et ressuscité, il nous faut croire aussi que Dieu emmènera avec lui ceux qui sont morts en appartenant à Jésus. Voici ce que, d'après la parole du Seigneur, nous vous déclarons : lors de l'avènement du Seigneur, nous, les vivants qui serons encore là, nous ne devancerons pas les morts. Au signal donné, à la voix d'un archange, au son de la trompette de Dieu, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront les premiers. Ensuite, nous, les vivants qui serons encore là, nous serons enlevés ensemble avec eux sur les nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs. Ainsi, pour toujours, nous serons avec le Seigneur. Que ces paroles soient donc votre mutuel réconfort."

Les première paroisses Chrétiennes avait un très fort sens de l'identité basé sur une attitude négative vis-à-vis de la société dans laquelle elles se trouvaient. Les fidèles réalisaient que ce que Jésus signifiait [dans Son enseignement] était radicalement opposé à ce à quoi le monde tenait, et l'appel à la sainteté, une caractéristique essentielle de la vie en Christ, requérait d'eux une rupture radicale avec leur passé païen. Bien souvent, cela signifiait aussi, en pratique, une rupture avec leurs amis païens (1 Corinthiens 6,9-11).

Dès lors, les congrégations Chrétiennes locales servaient de communauté de soutien, parce que les croyants pouvaient s'y retrouver l'un l'autre dans une véritable solidarité dans ces convictions qui les séparaient des autres personnes. Nous trouvons dans la littérature Chrétienne des premiers temps d'amples preuves que les Chrétiens sentaient un grand fossé entre "eux" et "nous." Le Nouveau Testament et les autres littératures Chrétiennes primitives ne laissent aucun doute quand au fait que les spécificités d'une existence Chrétienne étaient fondées sur une position de contraste, et d'opposition, avec "le monde."

En effet, la lecture de ce jour utilise une expression technique pour désigner les non-Chrétiens, hoi exso, "ceux du dehors" (verset 12). Manifestement, c'était un terme commun parmi les premiers croyants (1 Corinthiens 5,12-13; Colossiens 4,5; Marc 4,11; cf. aussi Tite 2,7-8; 1 Timothée 3,7).

Les Chrétiens de cette période étaient grandement conscients de leur statut de minorité au milieu des non-Chrétiens, et ils étaient très prudents quant à la manière dont ils laissaient une impression aux non-Chrétiens (1 Pierre 2,12; 1 Corinthiens 10,32-33; Matthieu 5,16).

L'image qui émerge des paroisses Chrétiennes durant cette période des débuts, c'est celle de communautés de sobriété, de dur labeur, et de liens étroitement tissés d'amour fraternel (philadelphia). Dans la lecture d'aujourd'hui Paul met l'accent sur le besoin de s'occuper de sa propre affaire, de faire de son propre travail convenablement et discrètement. Il n'était pas question d'évangéliser son voisin par une approche agressive ou une publicité racoleuse. Selon les mots de Tertullien, Non magna loquimur, sed vivimus — "Nous ne faisons pas de grands discours, mais nous vivons."

Saint Lieven, de l'Irlande à la Belgique

Litanies Orthodoxes Occidentales de saint Liéven, hiéromartyr (évêque & martyr) en Belgique. Cliquez sur l'image pour accèder à la page.
Sanctus Livinus, ora pro nobis!