"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

25 novembre 2006

Sainte Catherine, bois, racine et le Christ


Qu'en cette "sainte Catherine"
Le précieux bois de la Croix
En nos coeurs prenne racine
Afin que le Christ y règne en Roi *!

Sainte Catherine d'Alexandrie :
http://www.amdg.be/sankt/nov25.html


Livre d'Heures, Pays-Bas


fresque du 13ème siècle, martyre de sainte Catherine d'AlexandrieMartyre de sainte Catherine d'Alexandrie, fresque du 13ème siècle
Laval, Notre-Dame de Pritz

Vêpres de sainte Catherine à la chapelle, hier soirwww.orthodoxes.net lutrin avec Icone de sainte Catherine d'Alexandrie et Icône de la Mere de Dieu par Pimen Sofronov(une Icône de sainte Catherine y a été consacrée)

(*) Le Christ, Roi de l'univers
homélie par saint Grégoire de Nysse (après les longs textes sur saint Colomban)
sainte Catherine d'Alexandrie, Icône russe

LA LIBERTÉ SIGNIFIE NE PAS METTRE DE FREIN À L'AMOUR

http://www.sfaturiortodoxe.ro/

Peut-être bien que jamais les gens n'ont été aussi préoccupé de liberté qu'aujourd'hui. Dans les temps anciens, les conversations à propos de la liberté étaient un sujet philosophique. Par exemple, les Grecs avaient besoin d'une philosophie de la liberté pour s'opposer aux dieux furieux et tyranniques. Les dieux Grecs opprimaient le peuple. Lorsque Prométhée, la divinité humaniste, voulu apporter le feu aux hommes, Zeus le punit, le faisant lier à un rocher où les vautours venaient lui dévorer le foie.
Les religions qui traitent de la liberté de l'homme sont plutôt rares, et en fait, il n'y en a qu'une. Lorsque je dis "religion", je dois préciser la terminologie. Le terme latin "religio" signifie "re-lier" – le rétablissement de la relation entre Dieu et l'homme, 2 personnes. Pour les Orientaux, le concept d'un Dieu-Personne est vulgaire et inacceptable. Les Orientaux ne considèrent même pas un Dieu, ils considèrent les maîtres qui prêchent à propos d'une "libération." C'est pourquoi l'obsession orientale de libération est une philosophie, comme celle des Grecs ou Nietzsche, mais pas une religion [*].
Les Musulmans croient en un Dieu-Personne, célèbrent un jour par an, au cours du mois de décembre, appelé "la nuit de prière", lorsqu'Allah descend du 7ème au 1er ciel pour écouter leurs prières. Le Dieu des Musulmans n'a jamais dit d'un homme qu'il était Son ami, comme Jésus l'a fait.
Bien entendu, chacun est libre d'avoir sa propre définition de la liberté. Le peintre surréaliste Salvador Dali pensait qu'afin "d'être libre, vous avez à être un petit peu multi-millionnaire." Pour Friedrich Nietzsche, la liberté c'est le pouvoir de dire "non." D'autres disent que la liberté, c'est d'avoir tout ce que vous voulez quand vous le voulez. D'un autre côté, un dicton grec dit "lorsque les dieux veulent punir quelqu'un, ils lui donnent tout ce qu'il demande."
La condition de liberté que le Christianisme propose n'utilise pas de méthode de méditation genre yoga, ni l'argent de Salvador Dali. "Et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libre" (Jean 8,32). C'est à ce sujet que Pilate interrogea le Christ – "Qu'est-ce que la vérité?", mais il n'attendit pas la réponse et "sortit vers les Juifs" (Jean 18,38). Pilate, comme la plupart de ses contemporains et la plupart des gens, ne comprenait pas que la vérité n'est pas une simple notion philosophique, mais une réalité, mieux encore, une Personne. Pilate regarda la Vérité en face mais ne comprit pas.
Du point de vue Chrétien, la liberté signifie ne pas mettre le moindre frein à l'amour, le luxe de livrer sa propre âme pour son prochain à n'importe quel moment. La liberté signifie être capable de répondre à n'importe quel moment à l'appel du Christ : "Prends ta croix et suis-Moi!" En un mot, la liberté, c'est quelque chose que personne ne pourra jamais vous retirer, c'est quelque chose qui requiert de suivre la vérité, d'aimer, et de prendre patience.
Un homme libre ne vendra pas sa liberté pour de l'argent, une femme, du vin ou de la gloire. Un homme libre ne craint plus la mort – sa propre mort ou celle de ceux qui lui sont chers. Un homme libre, dans la manière Chrétienne, c'est un
homme posthume.



Un homme libre, tel l'Ulysse d'Homère, même si jeté nu dans une ville inconnue, ne se perdra pas, car il est revêtu de sa vertu comme d'un vêtement. Il a toute sa richesse sur lui, la portant sur le dos de son coeur, comme un escargot porte sa maison. Une telle richesse ne provoque pas d'envie, de jalousie – c'est la Croix du Christ, la charge que Dieu a portée en chemin vers le Golgotha pour libérer l'homme de servir le péché et la mort.



Être libre, cela signifie ne plus avoir de raison de fuir loin de Dieu.
Hiéromoine Savatie Bastovoi, patriarcat de Roumanie, Eglise Orthodoxe


Hiéromoine Savatie Bastovoi,
Église Orthodoxe, Patriarcat de Roumanie



[*]
Le hiéromoine Savatie parle de toute évidence du bouddhisme, qui n'a en effet pas de divinité et prêche une "libération", et qui n'est pas une religion, contrairement aux idées habituelles des Occidentaux en la matière.

24 novembre 2006

Une authentique approche de la spiritualité

Le Saint Esprit est toujours présent, donnant toujours la Vie. Dans notre ascèse pour acquérir le Saint Esprit et mener une authentique vie Chrétienne, ce n'est pas tant la coopération du Saint Esprit qui pose problème que la nôtre. Le Saint Esprit n'est pas une sorte de "substance" bienveillante, mais Il est Dieu – "l'énergie de toute Sagesse et Vie." Dès lors, nous devrions penser en termes de "participation avec" – coopération avec le Saint-Esprit. Notre entière coopération avec le Saint Esprit est nécessaire pour parvenir à la théosis – la déification, l'union avec Dieu.
Il y a des niveaux et des degrés de "spiritualité"; une autre manière de le dire, c'est qu'il y a des niveaux et des degrés de guérison – la guérison et la véritable spiritualité étant la même chose – une participation au Seigneur de toute Sagesse et toute Vie. Dès lors la "spiritualité Orthodoxe" n'est pas uniquement la "théosis", l'union avec Dieu, mais elle est aussi l'unique Chemin de la théosis. Cela nécessite assurément notre entière croyance dans la Vérité – le Christ. Je dis cela parce que, de même qu'avec les Sacrements, il y a un "mystère" que nous ne serons pas capables de comprendre ou même d'expliquer – ce que d'ailleurs nous ne devrions certainement pas essayer de faire avec notre "intelligence". Il n'y a que par le Saint Esprit de Dieu, via les degrés de perfection spirituelle, que nous pourrons acquérir la révélation de Dieu – enfin, si telle est Sa volonté que nous la connaissions. Assurément, cela requiers de nous que nous vivions de la manière la plus continuelle et fidèle à ce "Chemin", cette "vie" spirituelle Orthodoxe, pour acquérir la moindre véritable proximité personnelle et même faveur avec Dieu, pour devenir enfants de Dieu. Le Saint esprit est le Seigneur de toute Vie, Il est partout, et Il remplit tout. Il est impossible au Saint Esprit de n'être intimement proche de Dieu car le Saint Esprit n'est rien de moins qu'une Personne de la Trinité, et être présent à une Personne de la Trinité, c'est être présent à toutes. Dès lors, "se rapprocher de" ne peut pas venir de Dieu. Nous ne savons pas "attirer Sa faveur" ou devenir plus intime avec Dieu que nous ne sommes dans la "manière première d'être" jusqu'au fond des
cellules de notre corps physique. Mais c'est plutôt comme un bateau sur la mer de Dieu, notre amarre attachée au "Rocher" – notre "révélation" de Dieu et notre place en Dieu, ce qui signifie en Jésus-Christ. Lorsque nous attrapons notre amarre et tirons le Rocher "vers nous", nous accomplissons cela par l'énergie et la volonté que le Saint Esprit nous donne, mais nous prenons l'amarre en main, et nous tirons, car nous devons faire usage de notre libre volonté pour désirer Dieu. Ce faisant, nous ne sommes pas plus fortement sur l'Océan de Dieu, et nous n'avons pas déplacé d'un millimètre le Rocher, mais nous nous en sommes rapprochés en exerçant notre libre arbitre pour opter pour Dieu. Et ici on trouve ce facteur additionnel : au plus nous nous tirons nous-mêmes vers le Rocher, au plus nous Lui ressemblerons.

Les traits caractéristiques de la spiritualité Orthodoxe sont le Christocentrisme, l'accent mis sur la Sainte Trinité, un accent ecclésial, mystique et ascétique. Les Chrétiens ne sont pas divisés – tous sont appelés à vivre l'Évangile et les Commandements du Christ (peu importe qui ils sont). Pour finir, disons que la spiritualité Orthodoxe manifeste la véritable connaissance à propos de Dieu et de la création; elle incorpore le Salut de l'homme. Elle n'est ni comme la philosophie (elle n'est pas abstraite ni émotionnelle), ni comme la psychologie, ni une science universitaire. Elle n'est ni libérale ni conservatrice, elle est révélatrice. Ceux qui sont attirés au Père par l'Esprit sont appelés à suivre cette spiritualité qui mène à la ressemblance de Dieu. "La personne qui a été guérie (dans cet Esprit) résout une fois pour toutes ses problèmes existentiel et sociaux."





Prêtre Michael,
abbé du monastère Saint-Petroc
Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières
http://www.orthodoxresurgence.co.uk/Petroc/

23 novembre 2006

Saint Colomban, Apôtre et Père de l'Europe

VIE DE SAINT COLOMBAN DE LUXEUIL
d'après le Synaxaire byzantin (édition FR épuisée)

Récemment convertie au Christianisme par saint Patrick et ses disciples, l'Irlande connut au 6ieme siècle une floraison abondante de sainteté : les moines se réunissaient par milliers pour s'offrir au martyre volontaire de l'ascèse dans de grands regroupements monastiques semblables aux vastes concentrations de moines d'Égypte, de Syrie et de Palestine. Leur amour ardent de Dieu lié à un caractère fougueux leur faisait accomplir d'extraordinaires exploits dans la mortification mais attirait aussi sur eux la Grâce de Dieu et le pouvoir d'accomplir des miracles. Ces moines intrépides formaient le coeur de l'Église d'Irlande et contribuèrent grandement à la diffusion et à l'approfondissement de la vie chrétienne dans tout l'Occident d'alors. Parmi eux, la figure la plus attachante est certainement celle de saint Colomban, l'infatigable zélateur des commandements de Dieu.
Né vers 540 dans la province de Leinster, Colomban fut élevé dans l'étude des sciences profanes, fort en honneur parmi les chrétiens irlandais, et montra de grandes capacités. Mais, tourmenté par les ardeurs de la volupté et comprenant la vanité des espoirs terrestres, il alla se mettre sous la conduite d'un saint vieillard qui l'initia à la connaissance des saintes Écritures et à la vie ascétique. Il devint moine ensuite à Bangor, la plus célèbre abbaye d'Irlande, qui
comprenait près de trois cents moines, et compléta sa formation monastique sous la conduite de saint Comgal. Vers 590, Colomban ressentit en lui, comme nombre de ses compagnons d'ascèse, un appel particulier de Dieu à quitter sa patrie et les siens pour se soumettre à un exil volontaire et servir à l'évangélisation des peuples étrangers. Il s'embarqua donc pour la Gaule avec douze disciples, comme le Christ, et, guidé par la Providence, partit proclamer l'Évangile et la voie du repentir.
Averti de sa renommée, le roi de Burgondie, Gontran, l'invita dans les Vosges et lui offrit un terrain désert, où fut fondé le monastère d'Annegray. Les vertus de Colomban attirèrent bientôt autour de lui un grand nombre de disciples, qui voulaient, eux aussi, travailler à leur salut par les rudes travaux de l'ascèse. Il fut donc contraint de fonder à proximité un second monastère, Luxeuil; puis, un peu plus tard, un troisième, Fontaine. Le saint se trouvait à la tête de plusieurs centaines de moines. Fixé à Luxeuil, il supervisait ses trois communautés en s'appuyant sur l'autorité d'un prévôt dans chacune d'elle; mais par sa prière, il était le père de chaque moine et son intercesseur auprès de Dieu. Comme dans les laures orientales, l'organisation du monastère restait souple et soumise au caractère charismatique de la paternité spirituelle. On insistait fort sur l'ascèse corporelle, les jeûnes sévères, les fustigations et les séjours dans l'eau glacée pour soumettre le tempérament ardent des moines. Mais le monastère n'était pas seulement un lieu de combats violents contre les passions, il était aussi une image anticipée du ciel, et les moines, semblables aux anges, y célébraient une louange perpétuelle du Seigneur de Gloire. Colomban avait organisé la vie de ses trois communautés de manière à ce que les moines célèbrent sans cesse, nuit et jour, l'office divin, en se relayant par groupes (Laus perennis). (Cet usage se trouvait aussi au fameux monastère des Acémètes à Constantinople et connut une grande diffusion dans de nombreux monastères d'Occident au Moyen-âge). On observait ainsi à la lettre la recommandation de l'Apôtre : «Priez sans cesse !» (1 Thess 5,17).
Au bout de vingt ans cependant, Colomban fut chassé de Luxeuil sur l'ordre du roi Thierry, sollicité par sa grand-mère Brunehaut, dont il avait condamné énergiquement les dérèglements moraux. Il fut conduit jusqu'à Nantes pour prendre la route de l'Irlande. Mais, par la Volonté de Dieu, le navire sur lequel il s'était embarqué fut repoussé vers la côte. Le saint moine rentra donc en France et poursuivit sa sainte pérégrination, en marquant de son influence de nombreuses fondations monastiques. Il prit ensuite le chemin de Rome par la Germanie et prêcha l'Évangile aux peuples barbares qui habitaient sur les rives du lac de Constance. Il continuait aussi d'instruire ses disciples de Luxeuil et d'ailleurs par ses écrits; mais, poursuivi par la rancune de Thierry, il dut reprendre son périple vers l'Italie et s'établit en 612 au monastère de Bobbio dans l'Apennin, où il s'illustra dans ses combats contre l'arianisme jusqu'à son bienheureux trépas, en 615.saint Colomban de Luxeuil et Bobbio, icône style celtique
Cantique à chanter au réfectoire le jour de sa Fête

Tu es grand, ô illustre prêtre, enveloppé d'une auguste gloire.
Tu es la gloire des tiens, Colomba, parfum de l'univers.
Les cohortes des moines t'appelleront leur illustre père.
Sage t'ont nommé les grands, prophète t'ont appelé les rois.

5. Illustrés par tes oeuvres, tes préceptes le confirment
La beauté sacrée de la vie religieuse procure l'éclat.
On te tient pour la gloire des vertus, pour un soldat du Christ
En tenue de parade à jamais, quand tu profères tes préceptes par des discours sacrés.
De tous les métaux précieux, lesquels peuvent s'égaler à toi?

10. Les exploits des siècles passés se comparent-ils à tes saintes actions?
Ni la tête d'or, la Babylone des Perses,
Ni l'argent du vieux Darius le Mède, n'a rien eu de pareil.
Ni le bronze du Macédonien ne s'est jadis signalé ainsi à la guerre,
Ou le riverain du Nil et Cenchris noyés dans la mer.

15. Ils n'ont rien fait de grand qui ressemble à tes hauts faits,
Homère de Smyrne et Maron de Mantoue,
Ni Hannibal le Carthaginois ou Porus, l'opiniâtre Indien,
Ni Marius, Catulus, Scipion, Sylla, Gracchus,
Ni César, l'homme de fer, Bocchus le Numide, l'Ambron,

20. Le Celtibère, le Scythe, l'Ibère et le Sicambre.
Fécond comme le cèdre et le palmier, tu donnes tes fruits.
Tu es agréable comme l'or fin de Thessalie
Ton parfum a l'agrément des arbres à encens d'Arabie
Tu distilles le baume à la manière de l'arbre coupé d'Engaddi.

25. Sarment touffu, tu demeures la vraie vigne,
Onctueux comme l'olivier, tu déverses l'huile.
Grande est ta douceur, éclatante ta bonté.
Scrutant les profondeurs mystiques et pénétrant les secrets cachés,
Tu as bâti une maison fondée sur ce roc

30. Qui affermit la masse de l'univers créé.
Sur lui quiconque s'appuie, à jamais ferme il demeure.
Il est pierre d'angle, chrysoprase, jacinthe,
Sardonyx, émeraude, topase, béryl,
Chrysolithe et jaspe, saphir, améthyste,

35. Chalcédoine et sardoine, perle candide,
Mise à la base de la Jérusalem d'En-Haut.
Tu vis après la mort, achetant de ta mort la vie,
Tu voues à leur perte les fautes damnables, en subissant le dam de ta chair.
Tu t'exemptes de fautes crucifiables, en te chargeant de la croix du Christ.

40. En fuyant ta patrie, à la Patrie tu retournes.
Tu t'allies au roi éternel en méprisant les rois.
Aux délices du Paradis à tout jamais tu pénètres,
Pour y posséder le bonheur en des campagnes verdoyantes.
Le Seigneur, ami des vertus, t'a couronné,

45. En ses éternelles demeures il t'a placé.
Là, de ta voix sacrée, tu chantes des hymnes joyeuses.
A présent, tu reçois les trésors que tu as naguère mis en réserve,
Ceux que par un pieux commerce tu troquas dans le siècle.
Tu vois les choeurs des anges et des prophètes,

50. Les blanches foules des martyrs et des justes,
Inondé de lumière dorée, tu brilles en ce camp,
Où le Christ, ton chef, t'a ramené, après avoir occis par le poignard l'ennemi.
Tu as trouvé le Seigneur, ce Jésus que tu cherchais ici-bas,
Qui rend ainsi son trophée au guerrier triomphant du monde.

55. Tu marches sur la voie que tu t'es jadis préparée,
Qui conduit aux éternelles joies du paradis.
Tu as méprisé le monde, afin de posséder le Messie,
Avec qui tu demeures pour les siècles sans fin à venir.
Gloire à la Trinité, puissance à jamais digne de nos chants,

60. Dans les siècles présents et tous ceux à venir.
enluminure du Livre de Kells, évangéliaire orthodoxe irlandais du 8ème siècle

Le temps est pluvieux - Elvis aussi! (K9)


Aujourd'hui, notre "petit loupiot" Elvis a 6 moisLa gadoue, la gadoue, la gadoue ohyéyé, c'est jamais que d'la terre et de l'eauuu!
Ouaips, mais de l'eau, ici, qu'est-ce qu'il en tombe!

CMiam, un gâteau de mois-niversaire!

Ce beau "petit" CsV va encore grandir. A présent, il est déjà plus grand que notre berger allemand, plus puissant aussi, plus rapide.. ça promet!
Il a tellement draché ces jours-ci que son beau poil est régulièrement plus brun que gris-argenté.
Inconvénient complémentaire de cette pluie : aller lui dire bonjour, c'est la garantir de pouvoir prendre un bain de boue debout!

Comment voulons-nous mourir? - testament de vie, éthique et spiritualité


Déclarations Anticipées (1)
Par le prêtre Jean Breck
Septembre 2006, Article # 2
http://www.oca.org/CHRIST-life-print.asp?ID=115

Introduction : Comment voulons-nous mourir? Bien que nous n'ayons pas de parole définitive à cet égard, une Déclaration Anticipée peut offrir une guidance de choix à ceux qui pourraient nous accompagner à travers la dernière étape de la vie.

Dans la culture nord-américaine [et occidentale en général; ndt] il est particulièrement difficile de parler de la mort et du processus qui y mène. Pourtant, tôt ou tard, la plupart d'entre nous aurons à prendre des décisions au sujet des soins de fin de vie que nous voudrions pour nous-mêmes ou pour nos proches. Il pourrait nous arriver de mourir soudainement, dans un accident de voiture ou d'une crise cardiaque. Cependant, de nos jours, un nombre croissant d'entre nous meurent à l'hôpital ou dans un centre de vie assistée, loin de la maison et n'étant accompagnés, si c'est seulement le cas, que par les plus proches amis ou membres de la famille. Qui prendra les décisions finales concernant la manière dont nous mourrons? Et sur quelles bases?
La question est cruciale, parce que la technique médicale a fait des progrès au point que des personnes peuvent être "maintenues en vie" même lorsque (dans le langage liturgique) "l'âme lutte pour quitter le corps." D'un côté, nous ne voulons pas amener à une mort prématurée. L'Église résiste à juste titre et condamne les actuelles pressions en faveur de l'euthanasie et du suicide médicalement assisté. D'un autre côté, les "exploits médicaux" du genre "garder le patient à tout prix en vie" représentent un protocole souvent suivi pour éviter des complications légales, plus que par véritable souci du bien-être du patient. Comment, en effet, souhaitons-nous mourir?
In fine, chacun d'entre nous aura à répondre à la question pour lui-même, dans la mesure où nous avons les moyens de prendre les décisions concernant les soins finaux que nous souhaiterions recevoir. Certains de nous veulent pouvoir bénéficier autant que possible des diverses mesures thérapeutiques, afin de prolonger la vie au maximum. Cela peut être motivé par le désir de passer le plus de temps possible avec ceux qu'on aime, ou d'avoir du temps pour se préparer spirituellement à mourir, en cherchant la réconciliation et se dévouant à la prière. Ou cela peut tout simplement être pour éviter la mort aussi longtemps que possible. D'autres, en particulier ceux dont la qualité de vie a diminué de manière significative du fait de souffrance physique et/ou émotionnelle, préférerons renoncer au traitement une fois le stade final atteint, et permettre à la mort de venir de la manière la plus facile et naturelle possible. Entre ces 2 perspectives, il y a toute une étendue de réponses que nous pourrions avoir face à la perspective d'une mort imminente.
En tout cas, vu les possibilités et les défis de la technologie médicale actuelle, il semble recommandable que chacun d'entre nous prépare sa mort en rédigeant des Dernières Volontés ou quelqu'autre forme de Déclarations Anticipées (DA) en matière de soins de santé. [1]
On peut se procurer des documents approprié dans des cabinets juridiques, des hôpitaux, et certains organismes officiels. Il faudrait distribuer une copie de ces documents [une fois complétés] aux proches familiers, au médecin de famille et au clergé. En eux-mêmes, cependant, de telles déclarations peuvent parfois se révéler sans effet. De même que l'équipe médicale peut ignorer un avis de demande de non-acharnement thérapeutique se trouvant dans le dossier du patient, étant occupés à se presser avec les soins de réanimation d'urgence, eux et d'autres peuvent ignorer, ou oublier, un document de Déclarations Anticipées, aussi soigneusement qu'il aie pu avoir été complète et bien confié à ceux sur qui nous comptons pour défendre nos intérêts. Dès lors, il est essentiel qu'en plus de ces déclarations, nous donnions à une personne de confiance – épouse/époux, enfant, prêtre, vrai ami – une procuration légale en matière de santé. Cela signifie que quelqu'un nous accompagnera lors de notre mort, afin de garantir autant que possible que nous recevrons la sorte et la qualité de soins que nous volons, comme indiqué par les déclarations.
Les prérequis pour les "testaments de vie" et autres "déclarations anticipées" diffèrent selon le pays où l'on vit, de même que le moyen de désigner un mandataire en matière de santé.
Souvent, [là où ils existent; ndt] les documents officiels permettent de signaler ce mandataire. Il est important aussi de se tenir au courant de procédure de révocation de ce mandat. Normalement, il suffit de détruire la déclaration (en avertissant la personne concernée), ou d'y substituer une déclaration écrite exprimant l'intention de révocation. Une révocation verbale est habituellement suffisante si elle est faite auprès du médecin qui traite le cas, et peut être faite par le mandataire si le patient n'en a pas les moyens.
Une question qui doit être examinée concerne la signification de "maladie en phase terminale." Cette expression est typiquement utilisée pour parler d'un patient dont le médecin traitant attend le décès endéans les 6 mois. C'est une trop longue période pour que cela aie du sens. "Phase terminale", cela devrait faire référence à quelqu'un qui, du point de vue médical, est "rentré dans le processus de décès"; c'est-à-dire, qui va sans doute mourir de quelque traumatisme ou pathologie endéans les jours ou semaines à venir, sans tenir compte d'une intervention divine ou d'un rétablissement normalement imprévu.
Les déclarations anticipées sont appropriées pour les patients dans cet état terminal. Elles stipulent les éventuelles applications de technologie médicale souhaitées par le patient – par exemple dialyse, aide respiratoire, antibiotiques, alimentation intraveineuse, transfusions; et elles permettent au patient d'opter pour des soins purement palliatifs, c'est-à-dire des soins médicaux dont le but n'est pas tant de guérir que de soulager la douleur et autres soulagements alors que le processus de mort continue son avancée.
Dans l'article suivant, nous reproduirons un document de Déclaration Anticipée de Soins de Santé, fourni par le "Center for Bioethics and Human Dignity." C'est un formulaire générique bien conçu que nous pourrions utiliser (et modifier) à souhait. Vu les traumatismes souvent associés aux procédures médicales modernes – la réanimation cardio-pulmonaire, par exemple, qui cause en particulier aux personnes âgées plus que quelques côtes cassées, ou la chimiothérapie dans les cas de cancer avancé – nombre de gens en viennent à réaliser qu'une mort "sans douleur, irréprochable et paisible", libre d'intervention technologique, est bien plus souhaitable, tant spirituellement que physiquement, qu'une [vie pareillement] artificiellement prolongée par les capacités vraiment extraordinaire de la médecine moderne.
La question à laquelle chacun d'entre nous a besoin de répondre par le biais de Déclarations Anticipées est la suivante : jusqu'à quel point est-ce que ces capacités technologiques miraculeuses appropriées et souhaitables pour nous, dans notre situation immédiate? Peuvent-elles nous conserver une possibilité raisonnable de guérison? Ou vont-elles simplement prolonger et intensifier le processus d'agonie, et inutilement retarder notre passage vers la plénitude et la joie de la vie au-delà?
prêtre Jean Breck
*-*-*-*
[1] Rappelons qu'en Belgique, la Loi fait de tout défunt un donneur d'organes "de facto" à moins qu'il ne s'y soit opposé de son vivant. D'autres mesures législatives devraient suivre, rendant ces "testaments de vie" plus nécessaires que jamais.
http://www.wallonie.be/fr/citoyens/home/sante_prevention_securite/


Déclarations Anticipées (2)

Par le prêtre Jean Breck
Octobre 2006, Article # 1
http://www.oca.org/CHRIST-life-print.asp?ID=116
Introduction : Chacun d'entre nous devrait décider quel type de soin médical il voudrait, une fois "en phase terminale." Voici quelques suggestions pour spécifier nos souhaits.

Un exemple particulier de "Déclaration Anticipée pour soins de fin de vie" est le document concernant le refus ou l'arrêt d'un appareil médical de maintien en vie. Une déclaration typique commence par le nom de la personne, suivit par une demande telle que la suivante : "Si mon état médical est considéré comme 'terminal' [ajout optionnel : ou je suis considéré comme devant me retrouver définitivement inconscient (p.ex. dans un état de 'profond coma' ou 'état végétatif permanent')], je demande à ce qu'on me permette de mourir et qu'on ne me maintienne pas en vie par des appareils médicaux."
Suivra une liste des protocoles qui pourraient être initiés, en fonction de l'état médical du patient. Cela pourrait comporter des mesures telles que l'intubation endotrachéale (insertion d'un tube respiratoire), la ventilation artificielle (utilisation d'un respirateur artificiel), dialyse rénale ou péritonéale, alimentation artificielle (insertion d'un tube pour nourrir), radiation et chimiothérapie, transfusion sanguine, et antibiotiques. La personne pourrait mentionner si de telles mesures sont "souhaitées" ou "non-souhaitées", ou "à être essayées et arrêtées s'il n'y a pas d'amélioration." On peut aussi y opter pour des "soins palliatifs", qui ne cherchent pas tant à guérir qu'à soulager la douleur et la détresse, tant mentale que physique. Pour fini, le formulaire demande si la personne autorise le don d'organes, et prévoit de mandater un responsable pour la santé avec procuration durable. (Ces éléments-ci, et d'autres, peuvent bien entendu être écrits sous forme de simple lettre, signée par la personne concernée; il n'est pas nécessaire d'avoir un formulaire officiel.)
Toute déclaration anticipée devrait comprendre une demande pour que la personne en phase terminale puisse recevoir les soins pastoraux d'un prêtre approprié. Pour les Chrétiens Orthodoxes, selon l'état de conscience et de capacité, il faudrait aussi spécifier le désir de se confesser et de recevoir la Communion eucharistique.
Ce document doit être signé et attesté – peut-être même le faire via notaire – en ayant au moins 2 témoins qui ne sont pas en relation avec le signataire de la Déclaration Anticipée, qui n'ont aucune responsabilité en matière de santé ou de relation financière avec le signataire, et qui n'auront aucun avantage financier (par héritage, assurance-vie, etc) à la mort du signataire. Puisque les États ont établit chacun leurs propres conditions pour les Déclarations Anticipées, y compris le choix des responsables, il est important de se renseigner auprès du Ministère de la Santé local, et peut-être aussi de consulter un juriste pour toute clarification requise.
Un bon exemple de DA, qui peut être modifié à souhait, est fournit par le "Center for Bioethics and Human Dignity" (http://www.cbhd.org) 2065 Half Day Road, Bannockburn, IL 60015, Phone: 847-317-8180, Email: info@cbhd.org.
On trouvera un aperçu utile de l'AD, avec une déclaration de désir de mort naturelle et de formulaire pour mandater un responsable de soin de santé, à l'adresse suivante : http://www.state.sc.us/dmh/804-97.htm
Avant de signer une DA, il est important que nous discutions, en profondeur, avec des personnes qui peuvent nous aider à faire les bons choix au sujet de la prise en charge de notre fin de vie. En premier lieu, ce sera notre père spirituel, ou quelqu'autre membre du Corps du Christ en qui nous avons confiance, qui nous connaît et peut nous guider vers une véritable "fin de vie Chrétienne." Parmi les autres personnes à consulter, il y aura le médecin de famille et les membres de la famille, en particulier ceux qui dépendent de nous, financièrement ou d'une autre manière.
Les Déclarations Anticipées servent principalement pour protéger notre bien-être personnel contre des procédures médicales envahissantes qui représentent plus une charge qu'un bénéfice lorsque nous sommes en phase terminale de notre vie. Un responsable avec procuration durable peut représenter nos intérêts auprès de l'équipe médicale (et, si besoin était, devant les tribunaux) lorsque nous devenons "incapable" et ne pouvons plus parler pour nous-mêmes. Le choix d'un tel responsable est crucial. Ce qui est requis, ce n'est pas seulement un médiateur. C'est avant tout un ami et un compagnon, un frère ou une soeur en Christ en qui nous avons confiance, qui nous accompagnera fidèlement et dans l'amour au long de ce difficile chemin qui mène à travers "la vallée des ombres de la mort" jusqu'à la radieuse Lumière du Royaume de Dieu.
prêtre Jean Breck

*-*-*-*-*
Entrevue vidéo du p. Jean Breck
http://www.orthodoxie.com/2006/10/interview_vido_.html

Académie Suisse des Sciences Médicales
Principes médico-éthiques de l'ASSM
http://www.samw.ch/docs/Richtlinien/f_DroitPatients.pdf

Avis concernant l'arrêt actif de la vie des personnes incapables d'exprimer leur volonté - avis n°9 du 22 février 1999 - Belgique, ministère fédéral "SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement" : exposé du problème (décisions médicales en fin de vie, législation, définitions et classifications des personnes incapables d'exprimer leur volonté), prises de position éthique (examen des différentes situations, légitimité éthique), réponse à la question du législateur, synthèse des 2 avis sur l'opportunité d'une modification législative en matière d'euthanasie et d'arrêt actif de la vie des personnes incapables.
http://www.health.fgov.be/bioeth/fr/avis/avis-n09.htm

https://portal.health.fgov.be/
https://portal.health.fgov.be/pls/portal/url/ITEM/1424A115C2CC2171E0440003BA383584

Le Testament de vie, informations du Québec

(les aspects légaux varient selon les pays)

En Belgique, où on protège moins la vie que ceux qui l'enlèvent à autrui, on a légalisé les pratiques qu'Hitler et ses sbires avaient mises au point. Certaines associations athées proposent dès lors des "testaments de vie"... qui ne sont que des appels à la mort.
Cherchez l'erreur.
Les notaires sont habilités à enregistrer de telles dispositions - je présume et espère que le droit à l'objection de conscience leur aura été laissé, pour le moment au moins.
http://www.notaire.be/info/successions/306_testament_de_vie.htm
http://www.notaire.be/info/successions/300_devolution_testamentaire.htm

L'acte de suppression médicale volontaire de la vie, vu par l'Église:
http://stmaterne.blogspot.com/2006/08/euthanasie-compassion-ou-intrt.html

La Libre Belgique : EUTHANASIE - Votée, la déclaration anticipée
ANNICK HOVINE
Mis en ligne le 06/02/2001
http://www.lalibre.be/article_print.phtml?art_id=9125

Euthanasie - «Cette loi ne mènera qu'à la confusion»
PAR ANNICK HOVINE
Mis en ligne le 06/02/2001
Le médecin et sénateur PRL Alain Destexhe ne mâche pas ses critiques à l'égard de l'article 4 de la loi Mahoux et consorts, mais conteste surtout la philosophie générale du texte
http://www.lalibre.be/article_print.phtml?art_id=9108

En Belgique, le "testament de vie", "testament biologique" ou "déclaration anticipée" est un document dans lequel l'on consigne ses volontés quant aux soins médicaux que l'on souhaite ou pas recevoir dans le cas où, suite maladie ou accident, l'on se retrouverait hors d'état de prendre ou d'exprimer soi-même une décision.
Depuis 2002, il a valeur légale en Belgique. Les indications qu'on y retrouve sont importantes pour les médecins ainsi que pour la famille. Chacun a le droit de refuser un traitement médical, même si ce refus de recevoir les soins doit entraîner la mort ou précipiter l'agonie. Nul médecin ne peut imposer un traitement à un malade qui le refuse.
C'est l'adoption des lois relatives à l'euthanasie et aux droits du patient qui ont apporté une certaine valeur légale à la "déclaration anticipée".
Dans la déclaration, on peut désigner au moins une personne chargée de représenter le signataire et de s’exprimer en son nom. La loi relative aux droits du patient préserve ces droits au cas où l'on deviendrait incapable de s’exprimer.
C'est de ce genre de document que parle le père Jean dans ses 2 textes : éviter, le cas échéant, l'acharnement thérapeutique. On peut ne plus être en état d'exprimer sa volonté et souhaiter que le refus de traitement soit respecté. Il est important de noter que contrairement à d'autres législations, en Belgique, si un mandataire a été désigné, et si ce dernier peut prouver que la volonté du patient serait un refus de traitement, alors la loi oblige le médecin à respecter cette volonté. Ce qui n'a rien à voir avec l'euthanasie, où pour l'instant encore le droit à l'objection de conscience est en théorie reconnu au médecin. Les questions philosophiques ne sont pas abordées dans ces documents. D'où l'importance de l'avis du père Jean : tenir son prêtre de paroisse averti.

Intéressant à lire pour comprendre l'esprit et la philosophie sous-jacente à la loi qui a été votée en Belgique, la proposition de la loi au Sénat, en 1996
http://www.senate.be/

Un avis catholique-romain : "le testament biologique"
http://repchret.chadcom.org/francais/volume1/evangelisation/&0tesbio.htm
Je ne souscris en rien à cette idée horrible que la douleur aurait une "valeur" aux yeux de Dieu; c'est leur opinion, leur problème, je n'en discuterai pas.
Bien que très juridique, le restant de l'article ne manque pas d'intérêt.


LEGALISATION DE L’EUTHANASIE: Les arguments du débat
Etienne MONTERO, Professeur aux Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix (Faculté de Droit)
http://www.amdg.be/pn/pn00-2c.html

Le Vif / L'Express – "Titel, une banque de données euthanasie pour médecins"
16 / 10 / 2006
http://www.levif.be/belga/BelgaNieuws.asp?ArticleID=68526&SectionID=10

Le groupe de musique pop-rock Irlandais "U2" soutien les soins palliatifs
http://www.u2france.com/
(et Elton John aussi, pour une fois il ne dit pas que des âneries)

Source du tuyau U2 : Blog Palliatif
http://blog.palliatif.org/index.php/

Une fin de vie pour enfants qui ne ressemble pas à un cauchemard de chambre à gaz :
Edouard et ses étoiles
http://www.fondationedouardetsesetoiles.com/collecte.html


Ne ruinez pas votre mort
http://www.orthodoxytoday.org/articles6/KapsalisLife.php
Par John Kapsalis

Il y a quelques années d'ici, un film pour enfants parlait d'une famille de super héros appelés "Les Indestructibles" explorait des thèmes comme la famille, l'honnêteté, les valeurs. Dans une scène, un homme tente de se suicider en se jetant d'un haut bâtiment avant de se retrouver in extremis sauvé par M. Indestructible. Au lieu de faire preuve de gratitude, l'homme traîne m. Indestructible en justice parce que, dit-il, "vous avez ruiné ma mort."
Tout au long de notre vie, on nous matraque avec l'idée que la manière dont nous vivons sera la manière dont nous mourrons. Si nous menons une vie trépidante, nous mourrons probablement plutôt vite. D'un autre côté, si nous menons une vie en nous bourrant de vitamines et de méditation, nous vivrons pour toujours. Si nous suivons ce que font les gens célèbres, faisant les mêmes exercices qu'eux, élevant nos enfants de la même manière, alors nos vies seront florissantes et refléteront "la réalité que nous voyons à la télévision." Il est facile de se laisser entraîner par ce tourbillon. Si nous parcourons les chaînes à la télévision, avant même de s'en rendre compte, et une envie médiocre commencera à bourgeonner et nous penserons que nous avons besoin de vivre de la même manière que ce que nous voyons.
Le genre de vie général n'est pas différent dans les cercles Chrétiens. Soyons réalistes. La plupart d'entre nous vivons un christianisme hédoniste, ou alors nous simulons l'ascétisme. Aucun des deux ne marche vraiment. Nous portons sur nous notre style de vie comme un vêtement de mensonges, parce que nous n'avons jamais appris comment achever notre vie.
La vérité est que notre style de mort détermine notre style de vie. La pensée de la mort, aussi saisissant que cela puisse sembler, est libératrice parce qu'elle nous force à nous concentrer sur le vécu.
Nombre de grands saints de l'Église ont sans cesse répété que nous devrions nous souvenir de notre mort. Pourquoi? Parce qu'à défaut de prévoir comment nous quitterons ce monde, nous allons nous retrouver à y errer sans but, nous souciant d'un million de petites choses mais n'y changeant rien. Saint Irénée a écrit : "La préoccupation du Chrétien n'est rien d'autre que toujours se préparer à la mort."
Lorsque nous savons le genre de mort que nous voulons, nous saurons le genre de vie que nous voudrons mener. "Puis donc que toutes ces choses sont destinées à se dissocier, quelle ne doit pas être la sainteté de votre conduite et votre piété?" demande l'Apôtre Pierre (2 Pierre 3,11).
Qu'est-ce qu'une vie sainte? Saint Jean Climaque la décrivait de la sorte : "Faites tout le bien que vous pouvez. Ne dites du mal à personne. Ne volez personne. Ne racontez nul mensonge. Ne méprisez personne et ne portez nulle haine. Ne vous séparez pas des assemblées de l'église. Faites preuve de compassion envers les nécessiteux. Ne soyez cause de scandale à personne. Tenez-vous loin du lit d'autrui.. Si vous faites tout cela, vous ne serez pas loin du Royaume des Cieux." Saint Isaïe l'Anachorète conseillait : "Celui qui réfléchit chaque jour et qui se dit à lui-même que c'est la dernière journée qu'il lui reste en ce monde, ne péchera jamais contre Dieu."
Nous sommes supposés nous changer nous-mêmes, tout un chacun que nous rencontrons, et même le monde. Le Christ nous ordonne de nous relever et de nous mettre en route! Quelle défense adopterons-nous à l'heure de notre mort? Est-ce que la nuée de témoins attesterons de notre vie si accablante? Saint Jean Damascène écrivait : "Elles sont vaines, toutes ces choses humaines qui n'ont nulle existence après la mort." Quitterons-nous ce monde ayant mené la grande vie ou ayant mené une bonne vie?
En 2004, Steve Jobs, le grand patron d'Apple Computer, se vit diagnostiquer une rare forme de cancer. Heureusement, on put le soigner et à présent il est en bonne santé. Il reparla de son expérience à une classe d'étudiants à l'Université de Standford:
"Me rappeler que j'allais bientôt être mort est l'outil le plus important que j'aie rencontré pour m'aider à faire les grands choix dans la vie. Parce que presque tout – toutes les attentes externes, toute fierté, toute crainte ou embarras ou échec – toutes ces choses s'évanouissent en face de la mort, ne laissant que ce qui est vraiment important. Vous rappeler que vous allez mourir est la meilleure manière que je connaisse pour éviter le piège de penser que vous auriez quelque chose à perdre. Vous êtes déjà nu."
Si nous ne voulons pas que notre vie s'évanouisse, alors nous devons nous voir au-delà de cette vie. Aucune des choses sans lesquelles nous ne pensons pas pouvoir vivre sont sans signification au-delà de cette vie. Anthony Bloom disait "On ne sait rien emmagasiner – rien sinon le Royaume de Dieu lui-même." Souvenez-vous de votre mort à venir, et regardez votre vie.
John Kapsalis has an M.T.S from Holy Cross Greek Orthodox School of Theology.

30/9/2006
Merci, mon Dieu!
(action de grâce d'un cancéreux en phase terminale)
Dernier sermon du Protopresbytre Alexander Schmemann, ancien Doyen du Séminaire Saint-Vladimir (Le p. Alexander était atteint d'un cancer)
Le père Alexander Schemann a célébré pour la dernière fois la Divine Liturgie le jour de "Thanksgiving" [célèbre fête américaine remontant à l'époque de l'installation des colons européens du 17ème siècle]. Cela lui convenait parfaitement puisque le père Alexander a dévoué toute sa vie à enseigner, écrire et prêcher à propos de l'Eucharistie – et le mot grec "eucharist" signifie [en anglais] "thanksgiving" [action de grâce]. A la fin de la Liturgie, le père Alexander a sortit de sa poche un petit sermon écrit, sous la forme d'une prière, qu'il a lu. C'était quelque chose d'étrange, car le père n'avait jamais préparé ses homélies liturgiques par écrit, mais les improvisait. Voici ses paroles, qui se trouvèrent être les dernières qu'il prononça de l'ambon dans l'Église. Le père Alexander s'endormit dans le Seigneur le 13 décembre 1983, soit 20 jours plus tard. Mémoire éternelle!

Merci, Ô Seigneur!
Quiconque est capable de gratitude est apte au Salut et à la joie éternelle.

Merci, Ô Seigneur, pour avoir accepté cette Eucharistie, que nous avons offerte à la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit, et qui a rempli nos coeurs de joie, de paix et de la vertu du Saint Esprit.
Merci, Ô Seigneur, pour T'être révélé à nous et nous avoir donné un avant-goût de Ton Royaume.
Merci, Ô Seigneur, pour nous avoir unis les uns aux autres en Te servant, Toi et Ta Sainte Église.
Merci, Ô Seigneur, pour nous avoir aidé à surmonter toutes les difficultés, tensions, passions, tentations, et avoir restauré la paix, l'amour mutuel et la joie en partageant la communion du Saint Esprit.
Merci, Ô Seigneur, pour les souffrances que Tu nous a permises d'endurer, car elles nous purifient de notre égoïsme et nous rappellent "l'unique besoin", Ton Royaume éternel.
Merci, Ô Seigneur, pour nous avoir donné ce pays où nous sommes libres de T'adorer.
Merci, Ô Seigneur, pour cette école, où le Nom de Dieu est proclamé.
Merci, Ô Seigneur, pour nos familles : époux, épouses, et en particulier, les enfants, qui nous enseignent comment célébrer Ton Saint Nom dans la joie, le mouvement et un saint vacarme.
Merci, Ô Seigneur, pour chacun et pour tout.
Car Tu es grand, Ô Seigneur, et merveilleuses sont toutes Tes oeuvres, et il n'y a pas de mot suffisant pour célébrer Tes miracles.
Seigneur, qu'il est bon d'être ici! Amen.
In : "The Orthodox Church", Vol. 20, N° 2, Février 1984, p. 1:1
enluminure de l'Evangéliaire de Reichenau, 11ème siècle, le Christ ou l'Agneau, entouré des 4 Evangélistes

22 novembre 2006

Sanctae Caecilia, ora pro nobis!


X KL DECBR. NATALE SANCTAE CAECILIA
Oratio - Prière
Deus qui nos annua beatae Caecilia martyris tuae sollemnitate laetificas, da ut quam veneramur officio, etiam pie conversationis sequamur exemplo. Per JC.
Ô Dieu Qui, chaque année, nous réjouis par la fête de Ta bienheureuse vierge et martyre Cécile, donne-nous de suivre par l'imitation de sa pieuse vie celle que nous honorons en cet office. Par Jésus-Christ.

Bénédiction solenelle du Sacramentaire:
BENEDICTIO.
Sanctae Trinitatis super vos descendat benedictio gratissima, qui beatae caeciliae virginis martyrisque suae festum caelebritatis mente devotiossima.
R./ AMEN.
Illius mereamini suffragiis fulciri, eiusque auxilio roborari, quae nec saevitia torquentium frangi, nec inmanissima tormentorum crudelitate a gloriosissima christi confessione potuit averti.
R./ AMEN.
Et qui eam superato diversorum tormentorum genere caelestem ad gloriam fecit cum triumpho scandere, ipse vobis concedat vigore fidei vitiorum contagia pellere, et cum electis omnibus indui inmarcessibilis corona gloriae.
R./ AMEN.

in : Sacramentaire de Ratoldus de Corbie, anno 986
édition du texte critique, p.368-369, Henry Bradshaw Society
http://www.henrybradshawsociety.org/

sainte cecile enluminure psautier saint-bertin anno1200Dans le Martyrologe de Tallaght (8ème s.), sainte Cécile est fêtée le 1er septembre : "Cécile, vierge, Calista, Tonsa, Musa, Maria, Agna, Donata, Tecla, Fortunata, Priscus et les 3410 autres martyrs." Je n'ai pas trouvé de copie du Martyrologe d'Oengus, je ne sais donc pas dire ce qu'il en est, et je n'ai pas encore de copie du martyrologe de saint Willibrord. Il est fort probable que si le Tallaght donne à une autre date que les calendriers romain & byzantin, c'est que les missels gallicans et apparentés auront dans bien des cas une autre date pour fêter sainte Cécile. A noter que dans le Canon de la Liturgie gallicane (missel de Stowe), sainte Cécile est aussi présente.

Histoire ecclésiastique du peuple Anglais, Livre 4, chapître 20
http://www.ccel.org/ccel/bede/history.html
Par saint Bède le Vénérable (673-735)

CHAP. XX. Hymne pour elle.
Il semble approprié d'insérer dans cette histoire un hymne concernant la virginité, que nous avons composé il y a des années d'ici en vers élégiaques, à la louange et l'honneur de la même reine et épouse du Christ, et dès lors une véritable reine, parce qu'épouse du Christ; et afin d'imiter la méthodologie de la Sainte Écriture, en laquelle nombre de chants sont insérés au milieu de l'histoire, et ces derniers sont notoirement composés en mètres et vers.

"Divine et Gracieuse Trinité, Qui règne sur tous les âges; favorise mon oeuvre,
Divine et Gracieuse Trinité.
Que Maro fasse sonner la trompette de guerre, chantons nous les dons de la paix; les dons du Christ, nous les chantons, que Maro sonne la trompette de la guerre.

Chaste est mon chant, pas de viol de la coupable Hélène; les récits légers sont racontés par le dévergondé, chaste est mon chant.
Je parlerai des dons du Ciel, non pas des guerres de l'infortunée Troie; je parlerai des dons du Ciel, où la terre se réjouit.
Voilà! Le Haut Dieu vient au sein d'une sainte vierge, pour être le Sauveur des hommes! Voilà, le Haut Dieu vient.
Une vierge sanctifiée donne naissance à Celui Qui a donné au monde son être; Marie, porte de Dieu, une vierge, Lui donne naissance.
L'assemblée de ses compagnes se réjouit de la Vierge Mère de Celui Qui brandit le tonnerre; radieuse compagnie de vierges, l'assemblée de ses compagnes se réjouit.
Sa réputation a été source jaillissante d'une grande floraison hors de cette pure souche, fleurs vierges que son honneur a fait jaillir.
Brûlée par les terribles flammes, la vierge Agathe ne cria pas; de la même manière, Eulalie endura, brûlée par les terribles flammes.
La douce âme de la chaste Tecla battit les bêtes sauvages; la chaste Euphémie battit les satanées bêtes sauvages.
Agnès ria joyeusement à la vue de l'épée, étant elle-même plus forte que l'acier; Cécile ria joyeusement face à l'épée ennemie.
Plus d'un triomphe est puissant à travers le monde, dans les coeurs modérés; à travers le monde, l'amour de la vie modérée est puissant.
Oui, et notre époque a de la même béni une vierge hors pair; notre incomparable Etheltryth irradie.
Enfant d'un noble sire, et glorieuse par sa royale naissance, plus noble encore aux yeux du Seigneur, l'enfant d'un noble sire.
De cela, elle reçut l'honneur de reine et un sceptre en ce monde; de cela elle reçut honneur, attendant un honneur plus grand encore au-dessus.
Quel besoin, gracieuse dame, de chercher un seigneur terrestre, quand dès maintenant déjà donnée à l'Époux Céleste?
Christ est à portée, l'Époux (pourquoi chercher un seigneur terrestre?) que tu peux suivre dès maintenant, me semble-t'il, sur les pas de la Mère du Roi Céleste, afin que toi aussi puisse être une mère en Dieu.
Douze ans avait-elle régné, l'épouse dédiée à Dieu, puis au couvent demeura, l'épouse vouée à Dieu.
Pour le Ciel, toute consacrée elle vécut, abondant en bonnes oeuvres, puis toute consacrée au Ciel elle rendit son âme.
Deux 8 novembres la fraîche chair de la vierge dans la tombe reposa, et pourtant la fraîche chair de la vierge ne vit pas la corruption dans la tombe.
Ce fut Ton oeuvre, Ô Christ, que même ses vêtements furent lumineux et intacts même dans la tombe; Ô Christ, ce fut Ton oeuvre.
Le serpent noir s'enfuit devant l'honneur dut au saint vêtement; la maladie est
chassée, et le noir serpent s'enfuit.
La rage s'empare de l'ennemi qui avait conquis Eve; exultant, les vierges
triomphes et la rage remplit l'ennemi.
Vois, Ô épouse de Dieu, ta gloire sur terre; et vois la gloire qui t'attend dans les Cieux, Ô épouse de Dieu.
Dans la joie tu reçus les dons, radieuse au milieu des torches festives; vois! L'Époux vient, dans la joie tu reçus les dons.
Et tu chantas un cantique nouveau accompagné de la mélodieuse harpe; épouse renouvelée, tu exultas en un hymne mélodieux.
Nul ne peut la séparer de celles qui suivent l'Agneau Qui siège au Ciel, elles que nul n'avait pu séparer de l'Amour siégeant au Ciel."



note : On trouve sur internet une photo d'un "gisant de sainte Cécile", qui est dit "original". Comme cela se trouve à Rome, et que j'ai quelques doutes, fondés vu tout ce qui s'y passe depuis le Schisme, j'ai été consulter le missel romain traditionnel (Dom Lefebvre, Brugge 1929)
pour voir ce qu'ils en disent.
Dans son hagiographie de la fête, il indique "Celui-ci fit enfin arrêter Cécile et ordonna qu'elle fût mise à mort dans sa maison. C'était vers 230. Son corps fut découvert en 1599 par le cardinal Sfondrati, tel qu'il était au moment de sa mort; Stefano Maderno en a sculpté une reproduction célèbre qu'on voit sous le maître-autel de son église à Rome."
Je ne m'épancherai pas ici sur la "confiance" que j'accorde à un tel personnage et à sa "découverte", qui lui aura, j'en suis sûr, rapporté bien des gros sous donnés par de pauvres hères qu'on avait persuadés depuis un demi-millénaire qu'il fallait absolument passer par de l'entremise de tels loustics pour que Dieu daigne les écouter...

21 novembre 2006

P. Schmemann : L'Entrée de la Mère de Dieu au Temple

(21 Novembre)
On a l'impression que ça remonte à des milliers d'années d'ici, et pourtant, il n'y a pas si longtemps que ça, la vie était marquée par les fêtes religieuses. Bien que tout le monde allait à l'église, tout le monde ne savait pas, bien sûr, la signification exacte de chaque célébration. Pour beaucoup, et peut-être pour la majorité, la fête c'était avant tout une opportunité pour dormir plus longtemps le matin, pour bien manger, bien boire et se détendre. Et malgré cela, je pense que chaque personne ressentait, même si pas de manière pleinement consciente, que quelque chose de transcendant et de radieux faisait irruption dans la vie à l'occasion de chaque fête, amenant une rencontre avec un monde de réalités différentes, un rappel de quelque chose d'oublié, de quelque chose de recouvert par la routine, la vacuité et la lassitude de la vie quotidienne.
Considérez les noms mêmes des fêtes : Entrée dans le Temple, Nativité, Épiphanie, Présentation, Transfiguration. Rien que ces mots, dans leur solennité, avec leur absence de relation à la vie quotidienne et leur beauté mystérieuse, réveillaient quelque souvenir oublié, invitaient, pointaient vers quelque chose. La fête était une sorte de soupir d'aspiration après une beauté perdue mais attirante, une aspiration après quelqu'autre manière de vivre.
Cependant, notre monde moderne est devenu monotone et sans fêtes. Même nos fêtes séculières sont incapables de cacher ce tas de cendres et de désespoir qui s'est installé, car l'essence de la célébration y manque, cette expérience de se retrouver emporté dans une autre réalité, dans un monde de beauté spirituelle et de lumière. Néanmoins si cette réalité n'existe pas, s'il n'y a fondamentalement rien à célébrer, alors aucune méthode de création artificielle d'enthousiasme ne sera capable de créer une fête.
Ici, nous avons la fête de l'Entrée de la Mère de Dieu au Temple. Son sujet est très simple : une petite fille est amenée par ses parents dans le Temple à Jérusalem. Il n'y a rien de particulièrement remarquable en tout cela, puisqu'à l'époque, c'était une coutume acceptée en général et nombre de parents amenaient leurs enfants dans le Temple, comme une sorte de signe pour les amener au contact avec Dieu, pour donner à leur vie le but et la signification ultimes, pour les illuminer de l'intérieur par la lumière de la grande expérience.
Mais en cette occasion, comme l'office du jour le rappelle, ils avaient amené l'enfant au "Saint des Saints", l'endroit où nul, si ce n'étaient les prêtres, n'était autorisé à aller, le centre mystique, le sanctum du Temple. Le prénom de la fille est Marie. Elle est la future mère de Jésus-Christ, celle par qui, comme le croient les Chrétiens, Dieu Lui-même est venu dans le monde Se joindre à la race humaine, pour partager sa vie et révéler son contenu divin. Est-ce que ce ne sont que de belles histoires, des contes de fées? Ou est-ce que quelque chose nous est donné et dévoilé ici, quelque chose de directement en relation avec notre vie, qui, peut-être, ne sait pas être exprimé dans le langage humain de tous les jours?
Ici se trouvait ce Temple magnifique, massif, solennel, la gloire de Jérusalem. Et des siècles durant, il n'y avait que là, derrière ces puissantes murailles, qu'une personne pouvait entrer en contact avec Dieu. Et à présent, cependant, le prêtre prend Marie par la main, l'introduit dans la partie la plus sacrée du Temple, et nous chantons que "Le Temple très pur du Sauveur est introduit dans le temple du Seigneur." Par la suite, dans les Évangiles, le Christ a dit "détruisez ce temple, et Je le relèverai en 3 jours," mais comme le précisait l'Évangéliste, "Il parlait du temple de Son Corps" (Jean 2,19-21).
La signification de tous ces événements, paroles et souvenirs est simple : dès à présent, l'homme lui-même devient le Temple. Pas de temple de pierre, pas d'autel, mais l'homme – son âme, son corps, et sa vie – tout cela est le coeur divin et sacré du monde, son "Saint des saints." Un temple, Marie – vivante et humaine – est introduit dans un temple fait de pierre, et de l'intérieur, elle lui amène à l'aboutissement de sa signification et importance.
Avec cet événement, la religion, et la vie encore plus, est soumise à un renversement de valeur. Ce qui entre le monde à présent, c'est un enseignement qui ne met rien de plus haut que l'homme, car Dieu Lui-même a prit la forme humaine pour révéler à l'homme sa véritable vocation et signification, à savoir divine. Dès cet instant, l'homme est libre. Plus rien n'est dans son chemin, car le monde entier est pour lui, comme un don de Dieu pour accomplir sa destinée divine.
A partir du moment où la Vierge Marie est entrée dans le "Saint des Saints", la vie elle-même est devenue le Temple. Et lorsque nous célébrons son Entrée dans le Temple, nous célébrons la signification divine de l'homme et l'éclat de son si haut appel. Ces derniers ne peuvent pas être évacués ou arrachés de la mémoire humaine.
Protopresbytre Alexander Schmemann


[Extrait de, "Celebration of Faith" Sermons, Vol. 3,
"The Virgin Mary," par feu le protopresbytre Alexander Schmemann, 1995.]

France :
http://www.amazon.fr/Celebration-Faith-Alexander-Schmemann/

USA :
http://www.svspress.com/product_info.php?cPath=43_2&products_id=25

Orée de forêt, en ce milieu d'automne






Livre du prophète Isaïe 44:23
Cieux, réjouissez-vous, car le Seigneur a agi;
retentissez d'allégresse, profondeurs de la terre!
Éclatez en cris de joie, ô montagnes,
et toi aussi, forêt, avec tous tes arbres,
car le Seigneur a racheté Jacob,
et manifesté sa gloire en Israël.