"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

06 janvier 2007

Théophanie : La Grâce de Dieu S'est manifestée

groups.google.fr/group/alt.religion.christian.east-orthodox/msg/1443f010f67a16b1

Baptême de Jésus Mt 3, Lc 3
Fonts baptismaux de Renier de Huy
Eglise St Barthélémy, Liège, 1115
Art Mosan, héritier de 15 siècles en Meuse belge...


Les lectures d'Épître de la Liturgie de l'Épiphanie et du dimanche qui suivent la fête méritent notre meilleure attention et méditation. La lecture de la Fête est tirée de la lettre de saint Paul à Tite.

"Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, pour vivre dans le siècle présent avec retenue, justice et piété, dans l'attente de notre espérance bienheureuse et de la manifestation glorieuse de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ Jésus. Il s'est livré Lui-même pour nous afin de nous racheter de toute iniquité et de Se faire, en le purifiant, un peuple qui Lui appartienne en propre, et zélé pour le bien. (..) Mais un jour se sont manifestés la bonté de Dieu notre Sauveur, et Son amour pour les hommes. En vertu de Sa seule miséricorde, et non pas à cause des oeuvres de justice que nous aurions pu faire, Il nous a sauvés par la nouvelle naissance du Baptême et le renouveau de l'Esprit-Saint. Cet Esprit-Saint, Il nous en a donné la profusion, par Jésus Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par Sa grâce, nous devenions, en espérance, les héritiers de la vie éternelle" (Tite 2,11-14; 3,4-7).

Le mot pour "manifester" dans cette lettre, en grec, c'est le mot "epiphania." Et où l'Apôtre utilise le verbe "se manifester, apparaître", à nouveau, la racine en grec est "epiphanein." La grâce de Dieu fait son "épiphanie" pour le Salut de tous les peuples. La grâce divine irradie afin que quelque chose puisse se dérouler dans la vie des gens pendant qu'ils vivent dans ce monde. Ce qui advient, c'est que nous avons à réagir à la grâce de Dieu par des oeuvres particulières de conversion. Nous avons à répondre à la grâce de Dieu en renonçant à l'impiété et aux passions mondaines qui sont nos envies maladives d'auto-gratification et des plaisirs de la chair qui nous mènent inévitablement à l'hostilité, la colère, la détresse, la frustration et la dépression. Ce qui vient en lieu et place, c'est la sobriété et la droiture, l'objectivité, la maîtrise de soi-même, la liberté intérieure et l'auto-détermination volontaire suivant la volonté de Dieu. Telle est la véritable libération; l'unique authentique libération existante. Toute autre "libération" est en réalité mise en esclavage. Car la grâce de Dieu libère; la puissance du démon, travaillant via l'ego et la chair, asservit. Lorsque l'on répond à la grâce de Dieu qui apparaît, le résultat est une espérance bénie; la joyeuse attente d'une autre manifestation, une autre "epiphania", qui est celle de l'aboutissement, la "gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ", Qui revient à la fin des temps. En un mot, la première manifestation de Jésus "pour nous afin de nous racheter de toute iniquité et de Se faire, en le purifiant, un peuple qui Lui appartienne en propre, et zélé pour le bien" résulte directement de notre anticipation de l'ultime accomplissement de toutes choses dans la Seconde Venue du Seigneur : "l'epiphania" finale.
Il y a donc 2 épiphanies; 2 manifestations et apparitions. La première est pour notre Salut et rédemption, que Dieu a accomplie en Christ "en vertu de Sa seule miséricorde, et non pas à cause des oeuvres de justice que nous aurions pu faire." Et la seconde est, lorsqu'étant "justifiés (ou rendus justes) par Sa grâce", nous entrons effectivement dans la vie éternelle du Royaume de Dieu. Nous ne participons à la seconde qu'à la condition que nous aimions la première; et nous prouvons notre amour par nos vies pieuses remplies de bonnes oeuvres. L'Apôtre Paul donne le même enseignement dans la lettre qu'on lui attribue aux Ephésiens, qui est lue à la Liturgie lors du Jour du Seigneur suivant la fête de l'Épiphanie :

"Mais à chacun d'entre nous a été départie la grâce selon la mesure du don du Christ. Il est dit en effet : Monté dans les hauteurs, Il emmène une troupe de captifs; Il a comblé les hommes de largesses (Ps 67,19). Qu'est-ce à dire, Il est monté, sinon qu'Il était déjà descendu dans les profondeurs de la terre? Et Celui Qui est descendu, c'est Lui aussi Qui est remonté au-dessus de tous les Cieux, afin de combler toutes choses. Des uns Il a fait des apôtres, d'autres des prophètes, d'autres des évangélistes, des pasteurs, des docteurs, pour le perfectionnement des Chrétiens, pour travailler au service de la construction du Corps du Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme parfait, à la taille de la maturité du Christ" (Eph 4,7-13).

Dans Son Baptême dans le Jourdain, et dans Son ministère qui s'en est suivit, le Fils de Dieu est descendu dans la condition humaine jusqu'au plus profond afin qu'Il puisse remplir toutes choses avec Lui-même. Et après Sa descente, Il est monté aux Cieux, nous emmenant avec Lui en la présence de Dieu, et nous donnant les charismes [dons] pour le bien du service. Chaque personne a des dons différents et un appel différent. Quels qu'ils soient, ils nous sont donnés pour le bien de l'édification du Corps du Christ, qui est l'Église; et pour la sanctification et le Salut de tous. Le but pour tous est "l'état d'homme parfait, à la taille de la maturité du Christ."

Auparavant dans cette même lettre aux Ephésiens, l'Apôtre insistait qu'étant sauvé par grâce par la Foi, le peuple Chrétien était l'ouvrier du Christ fait pour les bonnes oeuvres, avec pour but ultime d'en venir "à connaître l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance," et ainsi d'être "comblé de toute la plénitude de Dieu." Ceci a lieu au sein de l'Église du Christ "qui est Son Corps, la plénitude de Celui Qui remplit toutes choses en toute manière" (Eph 1:23, 2:8-10, 3:19)

La grâce de Dieu est apparue pour le Salut de tous les peuples. Le Salut que la
grâce de Dieu amène en Sa manifestation est que tous les peuples puissent accomplir les mêmes bonnes oeuvres que le Christ Lui-même a accomplies, et ainsi atteindre la taille de Sa plénitude, et ainsi être comblés de toute la plénitude de Dieu. L'Apôtre Paul résume ceci pour lui-même dans la seconde lettre à Timothée :

"J'ai combattu le bon combat, je suis au bout de ma course, j'ai gardé la foi. Il ne me reste plus qu'à recevoir la couronne de justice qu'en ce jour-là me donnera le Seigneur, le juste Juge, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui attendent
avec amour Son avènement" (2 Tim 4,7-8).

Si nous aimons l'Épiphanie de notre Seigneur, et si nous le prouvons par notre zèle pour les bonnes oeuvres, alors nous aussi nous recevrons nos couronnes du Christ, le Juste Juge, au Jour de Sa manifestation finale.

Christ notre Salut est apparu,
Accordant l'illumination.
Que les cieux se réjouissent grandement,
Et que les nuages déversent la justice sur ceux qui s'écrient :
Bénis es-Tu, O Dieu de nos pères. (1)
Venez, purifions nos sens.
Contemplons la plénitude de la divine gloire dans la chair.
Voyons le Christ baptisé, combattant les tromperies du démon.
Élevons des louanges pour Sa Personne qui est sans péché:
Bénit est notre Dieu Qui est apparu!
Gloire à Toi! (2)
Venez, ô habitants de la terre, approchez-vous sans crainte.
Purifions nos esprits et notre âme.
Et voyant le Christ baptisé dans la chair par le Précurseur Jean,
Chantons-Lui tous, criant avec foi :
Bénit est notre Dieu Qui est apparu!
Gloire à Toi! (3)
De vivifiantes richesses surgissent pour nous des flots du Jourdain.
La grâce baptismale par laquelle nous sommes illuminés par la purification nous fait dire:
Gloire à Toi Qui illumine l'univers!
Tu nous donne la vie, à nous qui chantons :
Bénit est notre Dieu Qui est apparu!
Gloire à Toi! (4)
(1) Matines de l'avant-fête de l'Épiphanie.
(2) Vêpres de l'après-fête de l'Épiphanie.
(3) Matines de l'après-fête de l'Épiphanie.
(4) Matines de l'après-fête de l'Épiphanie.

(Extrait de "The Winter Pascha" par le protopresbytre Thomas Hopko, SVS Press, 1984)

Grande Théophanie: synthèse de l'Apocalypse IV et V, et Ezéchiel I
Beatus de Ferdinand Ier de Castille et Leon et de la reine Sancha
anno 1047
Enluminure sur parchemin
Madrid, Biblioteca Nacional, Ms Vit.14.2, f°117v


Montage photo-vidéo de la Grande Bénédiction des Eaux, ce matin après la Divine Liturgie, à la paroisse Hagia Barbara, Chatelineau (B) – Liturgie et Office en grec



Tropaire de la Théophanie, Ton 1
Par Ton Baptême dans le Jourdain, Seigneur * a été manifestée l'adoration de la Trinité * La voix du Père T'a rendu témoignage * Elle T'a nommé Fils Bien-aimé * et l'Esprit sous forme de colombe * a confirmé la Vérité de cette Parole * Christ Dieu, Tu es apparu * Tu as illuminé le monde * Gloire à Toi !


Primat de l'Église Orthodoxe de Roumanie, le patriarche Teoctiste touche son front avec de l'eau bénie, au cours d'un Office religieux pour l'Épiphanie, dans le palais patriarcal, Bucarest, Roumanie, vendredi 6 janvier 2006. Des centaines de fidèles ont participé aux célébrations. (AP Photo/Vadim Ghirda)

LA FÊTE DE LA THÉOPHANIE (ÉPIPHANIE) : La Manifestation de la Trinité

groups.google.fr/group/alt.religion.christian.east-orthodox/msg/6774ebc1a3cbbd67

Baptême du Christ
Bénédictional de Saint Aethelwold
Londres, British Library, Additional MS 49598, folio 25r




Le Baptême de Jésus dans le Jourdain, événement qui contient tous les mystères de notre Salut, n'est pas seulement Son Épiphanie en tant que Messie, Serviteur Souffrant du Seigneur. Il est aussi la première manifestation au monde du plus grand de tous les mystères, l'adoration de la Sainte Trinité.



Que s'écoulent les flots de larmes de nos yeux,
Lavons les souillures de nos âmes, O fidèles!
Nous verrons le Christ,
Lumière de la Triple Lumière,
Venant pour être Baptisé.
Des Cieux, le Père témoignera pour Lui,
Et le Saint Esprit descendra sous l'apparence d'une radieuse colombe. (1)

Dans le Jourdain lorsque, Seigneur, Tu fus baptisé,
A l'univers fut révélée la Sainte Trinité;
En Ta faveur Se fit entendre la Voix du Père
Te désignant comme Fils bien-aimé,
Et l'Esprit sous forme de colombe
Confirma la vérité du témoignage.
Christ notre Dieu qui T'es manifesté,
Illuminateur du monde,
Gloire à Toi ! (2)

Lors du Baptême de Jésus, le mystère de tous les mystère est, pour la toute première fois, clairement révélé au monde. C'est la révélation au grand jour, imperceptiblement suggérée dans les "ombres" des alliances précédentes d'Israël, que l'unique vrai Dieu est essentiellement un Père (3). Étant l'Amour même, Dieu ne pouvait demeurer isolé dans la perfection de Sa divinité. Ce serait une contradiction de termes, comme nous l'apprenons par les événements de "l'Alliance nouvelle et éternelle" de Dieu, scellée par le divin sang du Messie. Le Dieu absolument parfait, Qui est l'Amour même – "car Dieu est Amour" (1 Jn 4,8;16) – doit par nature Se donner. Il doit Se manifester Lui-même et Sa divine perfection dans la divine Personne d'un Autre. Et Il le fait. Car Il a un Fils qui est éternel, divin, et non-créé; un Fils Qui est Son Image divine et Son Verbe (4), un Fils Qui est "resplendissement de la gloire de Dieu et empreinte de Sa substance" (Héb 1,3) (5). C'est ce Fils bien-aimé, ou, pour utiliser l'expression plus exacte de l'Apôtre Paul, "le Fils de Son Amour" (Col 1,13) (6). Toutes choses ont été créées par et pour ce Fils (7). "Il existe antérieurement à tout, et tout subsiste en Lui" (Col. 1,17) (8). Mais "quoiqu'Il fût de condition divine, Il ne S'est pas prévalu de Son égalité avec Dieu; mais Il S'est anéanti Lui-même en prenant la condition d'esclave et Se faisant pareil aux hommes" (Phil 2,6-7.)

"Et quand Il eut revêtu l'aspect d'un homme, Il S'est encore abaissé Lui-même en Se rendant obéissant jusqu'à la mort, la mort de la croix. Aussi, Dieu l'a-t-Il souverainement exalté et Lui a-t-il conféré le Nom qui est au-dessus de tout
nom, afin qu'au Nom de Jésus tout genou fléchisse, au ciel, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue professe, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus Christ est Seigneur" (Phil 2,8-11).

Avec la manifestation du Fils de Dieu en tant que Jésus, le Christ d'Israël et le Sauveur du monde, le Saint Esprit de Dieu est aussi manifesté en tant que Personne divine unique. Lui aussi n'était que très vaguement préfiguré dans Ses activités dans les anciennes alliances, mais à présent, est révélé dans Sa gloire personnelle. Il est "l'Esprit de Vérité, Qui procède du Père" (Jn 15,26). Il descend personnellement sur l'homme Jésus, L'oignant en Son humanité, et tout les peuples en Lui, et montrant ce dernier au monde comme étant le Messie promis, et brillant de Jésus sur tous ceux qui Le reçoivent comme leur Seigneur et Dieu (9).

Telle est l'unique doctrine du Christianisme Orthodoxe : l'adoration de la Divine Trinité, "Une en essence et indivisible." (10). C'était annoncé dans les théophanies de l'Ancienne Alliance d'Israël. Cela a été approché dans les contemplations de diverses saintes personnes de diverses "religions du monde." Ce fut obscurément découvert dans les spéculations des philosophes mystiques de toutes les nations, en particuliers les Grecs. Et ce fut clairement rendu manifeste dans "l'Alliance nouvelle et éternelle de paix" du vrai et unique Dieu avec Son peuple, révélée pour la première fois dans l'Épiphanie du Messie à Son Baptême dans le Jourdain. Cette dévotion se trouve au coeur de la célébration de la Pâque d'Hiver dans l'Église Orthodoxe.

Te voyant, O Christ notre Dieu,
S'approchant de lui dans le Jourdain,
Jean dit : Pourquoi est-ce que Toi, sans péché,
Tu viens à Ton serviteur, O Seigneur?
Au nom de qui vais-je Te baptiser?
Du Père? Mais Tu Le porte en Toi-même.
Du Fils? Mais Tu es Toi-même le Fils Incarné.
Du Saint Esprit? Mais Tu sais que de Tes propres Lèvres Tu Le donne aux fidèles.
O Dieu Qui nous est apparu, fais-nous miséricorde! (11)

La Trinité a été manifestée dans le Jourdain,
Car le Père, suprême en la divinité, a porté témoignage en disant,
Celui Qui est baptisé est Mon Fils bien-aimé,
Et l'Esprit, égal en divinité, a reposé sur Lui,
Que le peuple béni et exalte par dessus tout à jamais.

Venez, O fidèles,
Parlons des choses divines,
Joignons-nous aux Anges dans des hymnes sans fin
Pour glorifier le Dieu en Qui nous avons reçu l'initiation:
Père, Fils et Saint Esprit,
La Trinité, consubstantielle en Personnes,
Et cependant un seul Dieu à Qui nous chantons:
Bénis es-Tu, O Dieu de nos pères! (12)

(2) Tropaire de la fête de la Théophanie.
(3) Les écrits apostoliques des premiers Chrétiens font usage de la distinction entre "ombre" et "réalité" pour décrire la relation entre les deux Alliances; cfr Col 2,17 et Héb 10,1.
(4) Jn 1,1-18; Col 1,15; 2 Cor 4,4. cfr pp. 12-14.
(5) cfr p. 14, n. 4.
(6) Les traductions modernes disent en général "fils bien-aimé"; littéralement, le texte dit "Fils de Son amour".
(7) Jn 1,1-3; Héb 1,1-3; Col 1,16.
(8) Jean le Baptiste lui-même atteste que Jésus était là avant lui (Jn 1,30). Et Jésus affirme même "qu'avant qu'Abraham ne fut, Je SUIS" (Jn 8?58).
(9) cfr Jn 1,33-34; 15,26; 16,7.15; 20,28.
(10) C'est la formule liturgique de la Divine Liturgie selon saint Jean Chrysostome.
(11) Complies de la fête de l'Épiphanie; aussi chantée le 2ème jour de l'après-fête.
(12) Matines de la fête de l'Épiphanie.

(Extrait de "The Winter Pascha" par le protopresbytre Thomas Hopko, SVS Press, 1984)

Épiphanie dans l'Occident Orthodoxe: particularités, oraisons & hymnes, homélie de saint Léon le Grand


Nativité - l'adoration des Mages
Psautier de Würzburg, anno 1255
Psalterium Codex 1903, volio 8r
Benediktinerstiftes, Melk, Autriche

Voici 2 des oraisons de la Liturgie de l'Épiphanie telles qu'on les retrouve dans le Sacramentaire de Corbie. Il y en a bien d'autres, et une bénédiction solenelle aussi pour cette grande fête

Oratio.
Deus qui hodierna die unigenitum gentibus stella duce revelasti, concede propitius, ut qui iam te ex fide cognovimus usque ad contemplandam speciem tuae celsitudinis perducamur. Per eundem.
Oraison.
O Dieu qui as aujourd'hui révélé Ton Fils Unique-engendré aux païens guidés par une étoile, accorde-nous miséricordieusement que, Te connaissant déjà par la Foi, nous soyons guidés jusqu'à contempler Ta splendeur. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur, Qui vit..

Deus cuius unigenitus in substantia nostrae carnis apparuit, praesta quaesumus ut per eum quem similem nobis foris agnovimus, intus reformari mereamur. Qui tecum.
O Dieu, Toi dont le Fils Unique-engendré est paru dans la nature de notre chair, accorde, nous T'en prions, que par Celui que nous avons reconnu semblable à nous extérieurement, nous puissions être recréés intérieurement. Par Lui Qui vit et règne..

Suite des nombreuses prières voir : Sacramentaire de Ratoldus de Corbie, anno 986, édition du texte critique, pages 104-107, Henry Bradshaw Society http://www.henrybradshawsociety.org

Epiphanie Solesmes 1891 folio 1
Epiphanie Solesmes 1891 folio 2
Epiphanie Solesmes 1891 folio 3
Epiphanie Solesmes 1891 folio 4cliquez sur les images pour obtenir la page en grand
Antiphonarii Horae diurnae
Solesmes 1891


Dans une Tradition liturgique née il y a 13 ou 14 siècles, pour les Églises locales de culture latine, une riche hymne d'origine gallicane introduisait les Vêpres de l'Épiphanie.

Angleterre, vers 1333 : "Hostis Herodes impie"
En "anglais moyen", British Library MS Addit. 46919, f. 205r

Vous ne la trouverez plus telle quelle dans les missels occidentaux qualifiés de "tradis" : ce qu'on y trouve c'est "Crudelis Herodes", qui est une modification de l'hymne originelle (et orthodoxe) de saint Sedulius, qui s'appelait "Hostis Herodes", comme le rappelle ce site internet catholique-romain, modification commise en 1632 par Urbain 8.
http://www.preces-latinae.org/thesaurus/Hymni/HostisHerodes.html

J'ai trouvé une transcription en partition moderne du texte original qui était encore en vigueur en Occident en Schisme en 1581 :
Thomae Ludovici - A Victoria Abulensis - Hymni Totius Anni - Secundum Sanctae Romanae - 1581a - elle se trouve ici : http://www.upv.es/coro/victoria/pdf/Hostis_Herodes_Impie.pdf
Et ici une photo des 2 pages d'époque :
http://www.upv.es/coro/victoria/1581a/1581a-018.jpg
http://www.upv.es/coro/victoria/1581a/1581a-019.jpg

Hélas je n'ai pas trouvé de lien musical pour comparer "avant-après", avec des partitions (neumes) d'avant le Schisme, ce qui fait que je n'ai pu que comparer le texte.
En sa forme originale, c'est une hymne fort intéressante, en ce qu'elle conserve le bon équilibre entre Baptême au Jourdain, qui est la toute première manifestation de la Trinité dans les saintes Écritures, et l'adoration par les Mages, qui est prémice de l'annonce aux Nations. En Occident, l'accent était apparement moins mis sur le premier que sur le second événement. Les 8 homélies sur l'Épiphanie composée par saint Léon le Grand, pape de Rome et héros de Chalcédoine, sont là pour nous rappeler que ce n'est pas une "erreur" des Occidentaux, une dérive au fil des siècles, mais simplement un autre regard sur un même mystère, celui de l'Incarnation. Par la suite, certes, le déséquilibre occidental sera réel, mais si ce n'était que sur ce point, passons.

Voici un intéressant aperçu de cette différence d'approche entre Orient et Occident Orthodoxes, par un sous-diacre Orthodoxe Antiochien de Rite Occidental (AWRV). Je dirais cependant qu'à mon humble avis, en défendant (ce qui est justifié) la position occidentale sur l'Épiphanie, il pêche un peu dans l'autre sens quand il parle d'une célébration "plus riche que la Byzantine". Qu'est-ce qui pourrait être plus riche que la Sainte Trinité??? Même si l'accent trinitaire est un développement historique, ce point-là n'est pas exact. Quiconque aura trouvé le temps de lire tous les explicatifs du p. Thomas Hopko ici traduits et publiés l'aura compris :

Épiphanie Occidentale
http://occidentalis.blogspot.com/2005/01/occidental-epiphany.htmlJ'ai entendu de plus d'un frère Byzantin que le Christianisme Occidental n'a rien compris du tout à la Fête de l'Épiphanie. Après tout, chaque Orthodoxe sait qu'en réalité, l'Épiphanie est appelée "Théophanie", et que tout y tourne autour du Baptême du Christ, plutôt que la Visite des Mages. Mais dans l'ancienne compréhension Chrétienne Latine, ce n'est qu'un tiers de la vérité. En fait, en vérité, la célébration du Rite Occidental de l'Épiphanie est quelque part plus riche que la célébration Byzantine.

Bien qu'il est certainement exact que dans l'ancienne Église Occidentale [1], l'accent central de l'Epiphania Domini occidentale est la visite des Mages, ce n'est pas vrai que pour les Chrétiens occidentaux, ils auraient pu penser que l'Épiphanie ne serait que cela. On peut en voir clairement la preuve que nous en fournissent les trésors des textes liturgiques latins eux-mêmes.

Le mot Épiphanie vient d'un mot grec qui veut dire "manifestation" ou "apparition." Dès lors, dans un sens général, la Fête de l'Épiphanie commémore l'apparition ou manifestation de Dieu à Ses créatures. Apparemment, dans la plus ancienne conscience de l'Église (c'est-à-dire avant le 4ème siècle), l'idée "d'épiphanie" était un terme plutôt général. C'est toujours clairement le cas dans le Rite Occidental, dans la première Antienne psalmique des premières Vêpres de l'Épiphanie :

"Ante luciferum genitus et ante saecula, Dominus Salvator noster hodie mundo apparuit" [Engendré avant l'aurore et avant les siècles, le Seigneur, notre Sauveur est apparu aujourd'hui au monde).

Le caractère plus général de la Fête est mis en évidence par le fait que, primitivement, nombreuses parties de l'Église [2] célébraient la Fête de la Nativité le 6 janvier. Ce n'est qu'au 4ème siècle que tant dans l'Orient Grec que l'Occident Latin [3] que la commémoration de la Nativité a commencé à être déplacée vers notre date actuelle, 25 décembre. Dès lors, l'événement de la Nativité en lui-même fut considéré par les anciens Chrétiens comme "l'épiphanie" ou "manifestation" première du Verbe-fait-Chair – mais comprise comme une des nombreuses différentes manifestations de la Nature Divine du Christ tout au long de Son ministère terrestre.

Lorsqu'ont été séparées les Fêtes de la Nativité et de l'Épiphanie, apparemment, elles ont commencé à prendre des accents différents en se développant en Orient et en Occident. L'Église en Occident, de son côté, considéra la visite des Mages comme une manifestation très importante du Dieu-Homme en tant que "Lumière pour éclairer les Nations."

"Venit lumen tuum, Jerusalem, et gloria Domini super te orta est; et ambulabunt Gentes in lumine tuo" (Ta lumière a brillé, ô Jérusalem, et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi, et les nations marcheront à ta lumière) (2ème antienne des Psaumes, 1ères Vêpres de l'Épiphanie).

Dom Prosper Guéranger (Solesmes, OSB)
[4], explique fort bien la conception occidentale de l'Épiphanie:

"Ce jour de l'Epiphanie du Seigneur est donc véritablement un grand jour; et l'allégresse dans laquelle nous a plongés la Nativité du divin Enfant doit s'épanouir, tout de nouveau, dans cette solennité. En effet, ce second rayonnement de la Fête de Noël nous montre la gloire du Verbe incarné dans une splendeur nouvelle; et sans nous faire perdre de vue les charmes ineffables du divin Enfant, Il manifeste dans tout l'éclat de Sa divinité le Sauveur Qui nous a apparu dans Son amour. Ce ne sont plus seulement les bergers qui sont appelés par les Anges à reconnaître le VERBE FAIT CHAIR, c'est le genre humain [symbolisé par les mages païens], c'est la nature entière que la voix de Dieu même convie à L'adorer et à L'écouter."
(L'année liturgique, volume 3)

En effet, le voyage des sages orientaux vers Bethléem pour adorer le Christ Enfant est continuellement mentionné dans les divers Propres des Offices de l'Épiphanie occidentale. Mais les textes liturgiques latins révèlent aussi que notre Épiphanie concerne en fait beaucoup plus que cela. Elle commémore au moins 2 autres grands mystères de la manifestation de Dieu dans le Seigneur Incarné : elle commémore aussi, comme le fait l'Orient, le Baptême du Christ dans le Jourdain; et de même, le mystère du premier miracle public de notre Seigneur, à la noce à Cana en Gallilée. Nombreux parmi les grands Pères de l'Église en Occident (dont saints Léon le Grand, Grégoire le Grand, Augustin d'Hippone, Ambroise de Milan, Paulin de Nole, Maxime de Turin, Hilaire d'Arles et Isidore de Séville) ont mit l'accent dans leurs écrits sur l'Épiphanie en même temps sur les 3 éléments de ces grands mystères de la manifestation divine. On trouve aussi mentionné dans certaines Églises locales d'Occident, telles que celles de Milan ou en Espagne, un 4ème mystère – celui de la multiplication des pains et poissons par notre Seigneur.

Il ne fait aucun doute que l'ancienne Église Orthodoxe Catholique Occidentale s'est résolument décidée à mettre l'accent sur la visite des Mages plus que sur les 2 autres aspects; mais le fait demeure que les textes du Rite Occidental eux-mêmes ont toujours, historiquement, inclus ces 2 autres mystères, ce qui est évident avec l'Antienne du Benedictus de l'Heure de Laudes, dans laquelle les 3 mystères sont merveilleusement entrelacés :

"Hodie caelesti Sponso juncta est Ecclesia, quoniam in Jordane lavit Christus ejus crimina: currunt cum muneribus Magi ad regales nuptias, et ex aqua facto vino laetantur convivae" (En ce jour l'Église s'est unie au céleste Époux, car dans le Jourdain le Christ en a lavé les péchés. Les mages accourent aux noces royales avec leurs présents, et l'eau changée en vin réjouit les convives de la Fête).

En témoigne aussi l'Hymne de l'Office des Vêpres, Hostis Herodes impie, écrit par saint Sedulius (Sechnall, + vers 450):

Pourquoi impie Hérode, te mettre à trembler,
Parce que le Christ vient pour régner?
Lui Qui donne les royaumes célestes.
Il ne s'empare pas des royaumes terrestres.

Les Mages de l'Orient s'avançaient, chargés
Pour là où l'étoile venait de s'arrêter
Guidés par la lumière vers la Lumière, ils s'empressaient,
Et par leurs présents, leur Dieu confessaient.

L'Agneau de Dieu S'est manifesté,
Dans les eaux du Jourdain S'étant plongé,
Et Lui Qui n'avait point connu le péché,
Par ce bain, des nôtres nous a lavés.

Et Celui Qui règne sur toute la nature
Peut aussi transformer l'eau pure
Et donne à Cana ce signe divin
Que l'eau s'y changea en vin. [5]

On pourrait aussi ajouter que, du fait de cet accent fortement mis sur les Mages dans les Offices de l'Épiphanie, l'Église en Occident a trouvé particulièrement approprié de faire une commémoration spéciale du Baptême du Christ à la fin de l'Octave de l'Épiphanie (8ème jour). De même, les Noces de Cana sont à nouveau commémorées le 2ème dimanche après l'Épiphanie. Nombre d'autres dimanches après l'Épiphanie sont centrés sur d'autres "manifestations" du Christ – le Christ enfant retrouvé au Temple parmi les docteurs de la Loi; la guérison du lépreux en Matthieu 8; notre Seigneur apaisant la tempête en Marc 4; etc.

Notes du traducteur :
[1] = les diverses Églises locales d'Occident, comme p.ex. on lit dans le récit des Martyrs de Lyon (+ 177), "l'Église du Christ qui est à Lyon". Il n'existait bien entendu pas une seule structure monolithique.
[2] = plusieurs Églises locales, la "pyramide" n'étant pas la structure de l'Église du Christ. L'auteur le sait, mais le lectorat de mon blog n'étant pas le même, je me dois de préciser.
[3] mais pas l'Orient sémite, les Églises Syriaques Orthodoxes de l'époque n'ayant pas suivit cette évolution liturgique pour les raisons qui leurs sont propres.
[4] Dom Guéranger est certes hétérodoxe, et donc à ne pas confondre avec les Bénédictins Orthodoxes dont la Foi est intégralement celle de l'Église du Christ. Mais son travail sur le plaint-chant grégorien et la liturgie y attenante est impressionnant.
[5] modeste traduction/adaptation personnelle : je ne connais pas de livre de prière orthodoxe qui reprenne cette hymne pourtant authentiquement orthodoxe, tant dans son contenu que par son compositeur et la période d'origine. Hélas.

Tempus de l'Épiphanie, d'après le grégorien

Calendriers, Nativité & Épiphanie
Samedi 6 janvier 2007
Vous dites Théophanie, nous disons Épiphanie... certains disent : "Christ est né!"
southern-orthodoxy.blogspot.com/2007/01/you-say-theophany-we-say-epiphany-some.html
Il y bien longtemps, la Fête était une combinaison, célébrant à la fois la Nativité du Christ et Son Baptême par Jean dans le Jourdain. De nos jours, grâce au malheureux développement de l'Église Une – 2 calendriers – nous sommes confrontés à un fait ironique, à savoir que les 2 sont chronologiquement réunis (en quelque sorte).
Que ce soit pour l'un ou pour l'autre, c'est un merveilleux
moment de l'année pour les Chrétiens Orthodoxes!
Joyeuse(s) Fête(s)!

Prêtre Joseph Huneycutt
(Houston,
patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche, rite byzantin)



L'ÉPIPHANIE DE NOTRE SEIGNEUR
Évangile selon saint Matthieu, 3, 13-17
"Alors survient Jésus; il arrivait de Galilée au Jourdain près de Jean pour se faire baptiser par lui. Jean s'y refusait : "C'est moi qui ai besoin de ton baptême, et toi, tu viens à moi!" Mais Jésus lui répondit: "Laisse faire pour le moment; car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice." Alors Jean le laissa faire. Au moment où Jésus, baptisé, sortait de l'eau, voici que les cieux s'ouvrirent à lui, et il vit, tel une colombe, l'Esprit de Dieu descendre sur lui. Et du ciel une voix se faisait entendre : "Voici le Fils de Mon Amour, sur qui je porte mon affection."

Anciennement, il y avait 3 noms pour cette fête de l'Église : Théophanie, Épiphanie et Bethphanie. Le suffixe fait référence à une manifestation, dès lors c'est dans le préfixe de chaque mot que nous irons afin de voir à quel événement il fait référence. En fait, ils se référaient à 3 manifestations de la Divinité de notre Seigneur durant le temps de Sa vie sur terre : Son Baptême par saint Jean le Baptiste dans le Jourdain au commencement de Son ministère, à l'occasion duquel ceux qui étaient à même de recevoir la révélation virent les cieux ouverts et l'Esprit de Dieu descendre sur Jésus, sous la forme visible d'une colombe, et entendirent Dieu rendre témoignage à Son Fils; Son adoration par les 3 Mages, Gaspar, Melchior et Balthazar, dans la caverne hors de Bethléem; et Sa manifestation dans la maison lors de la noce à Cana.
Dans l'Église en Orient, la célébration première du Baptême de notre Seigneur demeura inchangée. Dans l'Église en Occident, l'adoration par les Mages vint à l'avant-plan; et dans les 2 cas, la Bethphanie semble avoir disparu de cette fête à une époque très précoce. L'Épiphanie semble avoir été un développement de la Théophanie, plutôt que quelque chose d'entièrement séparée. Il semble que ce serait quelque part au 4ème siècle qu'aurait commencé à être vu cet accent sur la signification de la visite des Mages zoroastriens, en élément séparé de la fête élargie de Noël. Aussi tardivement que dans le Sacramentaire de saint Grégoire le Grand, la fête est encore appelée "Théophanie" dans l'Église en Occident.
Dès lors, comme ils le faisaient aux anciens jours du Christianisme, nous célébrons d'abord le Baptême de notre Seigneur, et la reconnaissance publique qu'Il reçoit de Dieu le Père, et en second, la reconnaissance de Sa divinité par les Mages en tant que représentants du monde païen. Saint Jean a immergé notre Sauveur dans l'eau, mais ce fut Dieu Qui envoya le Saint Esprit sur le Seigneur baptisé, exactement comme cela se passe de nos jours quand un prêtre baptise un enfant. Le Baptême de Jésus fut nécessaire comme le met en exergue le bref échange rapporté entre le Christ et Jean juste avant, car juste après le Baptême par Jean, Dieu révéla Son Fils à ceux qui avaient l'acuité et l'écoute spirituelle pour comprendre ce qu'Il avait fait. Le Christ n'avait nul péché à laver, mais nous avions besoin de voir et entendre Son Père nous parler, et nous Le présenter. Car nous, les baptisés, c'est pour nous qu'Il a été baptisé.
hiéromoine Michael
Église Orthodoxe Russe Hors Frontières
abbé du monastère Saint-Petroc
http://www.orthodoxresurgence.co.uk/Petroc/


Homélie de saint Léon le Grand
Deuxième sermon sur l'Épiphanie

Réjouissez-vous dans le Seigneur, mes bien-aimés, je le dis encore, réjouissez-vous (Phil. 4,4): puisque, peu de temps après la solennité de la Nativité du Christ, voici que resplendit la Fête de Sa manifestation; et Celui qu'en ce jour-là, la Vierge enfanta, est aujourd'hui reconnu par le monde. Car le Verbe fait chair a disposé les débuts de l'oeuvre de notre relèvement de façon que la Naissance de Jésus fût manifestée aux croyants et cachée aux persécuteurs. Alors déjà 'les Cieux racontèrent la gloire de Dieu, et la résonance de la vérité se répandit dans toute la terre' (cfr Ps. 1, 4 et 18), quand l'armée des Anges apparut aux pasteurs pour leur annoncer la Naissance du Sauveur, et qu'une étoile conduisit les Mages venus L'adorer. C'est ainsi que, du levant au couchant, l'enfantement du vrai Roi fut manifesté avec éclat, puisque les royaumes d'Orient apprirent à y croire par les Mages, et que l'Empire romain ne l'ignora pas. Car la cruauté d'Hérode, voulant étouffer dès le berceau le Roi Qui lui était suspect, servait, à son insu, à cette économie du Salut. En effet, tandis qu'il décidait son crime affreux et qu'il cherchait à atteindre cet Enfant inconnu dans un massacre général, la renommée répandait partout, d'une façon plus frappante, la naissance du souverain que le Ciel avait annoncée, et cela, d'autant plus vite et d'autant mieux que le signe céleste était plus inouï, et la cruauté du persécuteur plus impie. Alors aussi le Sauveur fut porté en Égypte, pour que cette nation attachée à d'anciennes erreurs fût marquée par une grâce secrète, pour le Salut tout proche; et qu'avant d'avoir rejeté de son âme la superstition, elle offrît déjà un asile à la vérité. Reconnaissons donc, mes bien-aimés, dans les Mages adorateurs du Christ, les prémices de notre vocation et de notre foi; et, la joie au coeur, célébrons les débuts d'une espérance bienheureuse. Car, dès ce jour, nous avons commencé à entrer dans l'héritage éternel; dès ce jour, les arcanes des Écritures qui annonçaient le Christ s'ouvrirent pour nous; et la vérité, que l'aveuglement des Juifs n'a pas acceptée, a répandu sa lumière dans toutes les nations. Honorons donc ce jour très saint en lequel apparut l'Auteur de notre Salut; et Celui que les Mages ont adoré petit Enfant dans une mangeoire, adorons-Le tout-puissant dans les Cieux. Et comme les Rois firent de leurs trésors des offrandes mystiques au Seigneur, nous, tirons de nos coeurs des hommages dignes de Dieu.

Hérode ordonnant le massacre, peintures de Suède

05 janvier 2007

Vigile de l'Épiphanie du Seigneur dans le Jourdain

groups.google.fr/group/alt.religion.christian.east-orthodox/msg/6791ab167f8d64f5Bapteme du Christ, Psautier de Wurzburg, bibliotheque de Melk, Autriche, anno 1255Baptême du Christ
Théophanie / Épiphanie
Psautier de Würzburg, anno 1255
Psalterium Codex 1903, folio 9v
Benediktinerstiftes, Melk, Autriche


Comme la célébration liturgique de la Nativité du Seigneur, la fête de Son Épiphanie dans le Jourdain au moment de Son Baptême est inaugurée avec une célébration d'avant-fête de 5 jours. Et de même que pour les Offices de la Nativité, nombre d'hymnes de l'avant-fête de l'Épiphanie sont modelés sur ceux de la Pâque du printemps, celle de la mort et Résurrection du Seigneur. A nouveau, seuls quelques paroles dans nombre de cantiques sont modifiés par rapport à ceux chantés durant la Semaine Sainte, afin de glorifier le présent mystère.

Venez, O fidèles,
Ayant jouit de l'hospitalité du Maître,
Le Banquet de l'Immortalité servi dans la mangeoire,
Courons au Jourdain,
Pour y voir un étrange mystère,
Révélant la Lumière céleste. (1)

La Fête de la Nativité du Christ est passée,
Elle brille plus fortement que le soleil.
Le jour de Son Épiphanie approche,
Ce jour sera encore plus lumineux.
Là les bergers rendirent gloire avec les Anges,
Adorant le Dieu fait homme.
Ici la main droite de Jean va toucher le Maître
Tout en s'écriant :
Sanctifie-moi ainsi que les eaux,
O Toi l'Unique Miséricordieux! (2)

La Fête qui a eu lieu était lumineuse,
Mais celle qui s'annonce sera encore plus glorieuse!
Là les Mages adorèrent le Sauveur,
Ici le serviteur baptisera le Maître.
Là les bergers virent l'Enfant et furent émerveillés,
Ici la Voix du Père proclame le Fils Unique-engendré! (3)

Comme nous l'avons vu, le mot "épiphanie" signifie "manifestation" ou "apparition." Il est utilisé pour les événements du Baptême du Christ parce que c'est dans le Jourdain, étant baptisé par Jean le Précurseur, que Jésus apparu au monde et Se manifesta Lui-même en tant que Messie, le Fils de Dieu, l'Un de la Sainte Trinité.
La première apparition publique du Seigneur a lieu pour une très bonne raison à Son Baptême. Le Baptême est le symbole de la mort et de la résurrection; le Christ est venu sur terre afin de mourir et de ressusciter. Le Baptême est un symbole de repentance du péché, et son pardon; Christ est venu comme Agneau de Dieu Qui prend sur Lui-même le péché du monde afin de l'enlever. In fine, le Baptême est un symbole d'un renouvellement radical. Lorsque quelqu'un est baptisé, ce qui était ancien s'en est allé et le nouveau est arrivé. Et le Christ est apparu sur Terre pour tout amener à sa fin, et tout renouveler. L'acte de baptiser, dès lors, contient en symbole l'entier mystère du Christ, la raison entière de Sa Venue. Le Christ n'avait pas besoin d'être Baptisé pour Lui-même. Ceci est bien explicité dans les Évangiles. Il avait à être baptisé pour notre bien, afin "d'accomplir toute justice" (Mt 3,15).

"Alors survient Jésus; Il arrivait de Galilée au Jourdain près de Jean pour Se faire baptiser par lui. Jean s'y refusait : 'C'est moi qui ai besoin de Ton Baptême, et Toi, tu viens à moi!' Mais Jésus lui répondit : 'Laisse faire pour le moment; car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice.' Alors Jean Le laissa faire. Au moment où Jésus, baptisé, sortait de l'eau, voici que les cieux s'ouvrirent à Lui, et Il vit, tel une colombe, l'Esprit de Dieu descendre sur Lui. Et du ciel une voix Se faisait entendre : 'Voici Mon Fils bien-aimé, sur Qui Je porte Mon affection'." (Mt 3,13-17).

Le Baptême de Jean était un "baptême de repentance pour la rémission des péchés." Le peuple venait à Jean pour être baptisés "confessant leurs péchés" (Mc 1,4-5). Le Seigneur Jésus n'avait nul besoin de repentance. En tant que Fils de Dieu Incarné dans la chair humaine, Il n'avait commis aucun péché. Dès lors, Son Baptême manifeste Sa complète identification avec Ses créatures pécheresses. Il devient littéralement l'un des nôtres, non seulement en notre humanité, mais aussi en notre état pécheur; non seulement en notre vie sur terre, mais aussi en notre mort. Car comme l'a écrit l'Apôtre Paul, "Celui Qui n'a point connu le péché, (Dieu) L'a fait péché pour nous, afin qu'en Lui, nous soyons faits justice de Dieu" (2 Cor 5,21).

"Mais ce Jésus Qui a été abaissé momentanément au-dessous des Anges , nous Le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause des souffrances de la mort. C'est ainsi que, par la grâce de Dieu, Sa mort profite à tous les hommes.. Puis donc que les enfants ont eu en partage une nature de chair et de sang, Lui-même en a fait partie également. Il peut ainsi renverser par Sa mort la puissance de celui qui possédait l'empire de la mort, le diable, et délivrer ceux que la crainte de la mort tenait, leur vie durant, dans une vraie servitude.. d'où Il Se devait de ressembler en tout à Ses frères, afin de devenir ainsi un pontife miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, capable d'expier les péchés du peuple" (Héb 2,:9, 14-15, 17).

Dans la célébration par l'Église de l'Épiphanie de notre Seigneur dans le Jourdain, les fidèles sont à même de voir Jésus fait l'un d'entre eux sous tous les rapports, entrant dans les eaux pour S'identifier avec la condition déchue afin de l'amener à une fin et de recréer pour eux une vie dans le Royaume de Dieu. Par le biais de cette expérience liturgique, ils sont convaincus qu'Il est en effet le Christ, le Fils du Dieu Vivant, Qui est venu pour sauver le monde.

Rassemblons-nous en pensée, O fidèles,
Au bord du Jourdain,
Afin que nous puissions contempler la grande et puissante merveille.
Nous allons voir le Créateur de toutes choses Se manifester
Alors qu'Il vient pour être baptisé. (4)

O Fidèles, déplaçons-nous,
Allant de Bethléem au Jourdain.
Car voyez, la Lumière qui est entrée dans les ténèbres,
Commence ici à vaincre la nuit. (5)

Nous tous, hôtes du banquet de Dieu,
Qui avons fêté à Bethléem,
Rendant gloire avec les Anges, les sages et les bergers au Dieu Incarné,
Allons en pensée au Jourdain
Pour voir le Christ accomplir un grand mystère.
Exaltons-Le aux siècles des siècles. (6)

Ta Venue dans la chair, O Christ,
A accomplit la Loi
Et posé le premier acte du Salut.
A présent dans Ta compassion Tu viens au Jourdain,
Ta tête est courbée par le Baptiste
Et l'achèvement de Ton oeuvre a commencé.
O peuple, crions-Lui avec foi :
Béni est notre Dieu Qui S'est manifesté!
Gloire à Toi! (7)


(1) Complies du 3ème jour de l'avant-fête de l'Épiphanie, 4 janvier.
(2) Matines du 1er jour de l'avant-fête de l'Épiphanie, 2 janvier.

(4) Vêpres du 2ème jour de l'avant-fête de l'Épiphanie, 3 janvier.
(5) Matines du 2ème jour de l'avant-fête de l'Épiphanie, 3 janvier.
(6) Complies du 3ème jour de l'avant-fête de l'Épiphanie, 4 janvier.
(7) Matines du 2ème jour de l'avant-fête de l'Épiphanie, 3 janvier.




(Extrait de "The Winter Pascha" par le protopresbytre Thomas Hopko, SVS Press, 1984)


Théophanie - Prokimenon (Ps 117, 26 et 1)
Béni soit celui qui vient au Nom du Seigneur ;
le Seigneur est Dieu, Il nous est apparu.
Verset : Rendez grâce au Seigneur, car Il est bon,
éternel est Son amour.

04 janvier 2007

Le Jourdain

groups.google.fr/group/alt.religion.christian.east-orthodox/msg/37b020adfa671776Le Jourdain joue un rôle très important dans la Bible. Avant de devenir le fleuve dans lequel Jésus le Messie a été baptisé, il a été le fleuve qui donnait la limite à la "terre promise." Pour le peuple d'Israël, franchir le Jourdain, c'était entrer dans la réalisation des promesses du Seigneur. C'était entrer dans la "terre où coulaient le lait et le miel", le lieu où Dieu habiterait avec Son peuple, leur donnant les bénédictions éternelles de Sa présence.
Dans le Nouveau Testament, avec son accomplissement spirituel et mystique de l'Ancien Testament, franchir le Jourdain, c'est entrer dans le Royaume de Dieu, expérimenter la plénitude de la vie du temps à venir. Le fait que Moïse ne fut pas bénit pour franchir le Jourdain devint dès lors un symbole du fait que la Loi elle-même ne pouvait pas sauver Israël ou le monde. Ce fut Josué, qui signifie littéralement "sauveur", et dont c'est la forme hébraïque du mot grec Jésus, qui mena le peuple au-delà du Jourdain et en la terre promise, symbolisant dès lors l'action salvatrice du nouveau Josué, Jésus, le Sauveur messianique, dans l'Alliance de la Grâce.

"Après la mort de Moïse, serviteur du Seigneur, le Seigneur dit à Josué, fils de Nun, assistant de Moïse: 'Moïse, Mon serviteur, est mort; allons, maintenant passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, pour entrer dans le pays que Je donne aux Israélites'." (Josué 1,1-2).

Lorsque Josué parvint au Jourdain, les flots se séparèrent à la présence du peuple de Dieu, avec les prêtres portant sur leurs épaules l'Arche d'Alliance. De même que les eaux de la mer se séparèrent pour permettre au peuple de Dieu de passer au travers à pied sec, comme sur la terre ferme, lors de leur Exode d'Égypte, ainsi lors de l'entrée en la terre promise, le Jourdain laissa passage au peuple de Dieu afin qu'ils puissent entrer au lieu de leur destination finale.

"Voici que l'Arche d'Alliance du Seigneur de toute la terre va traverser devant vous le Jourdain. Choisissez 12 hommes parmi les tribus d'Israël, un homme par tribu. Dès que les prêtres qui portent l'Arche du Seigneur, le Seigneur de toute la terre, auront posé le pied sur les eaux du Jourdain, les eaux du fleuve, qui dévalent, seront coupées et s'arrêteront en un monceau" (Josué 3,11-13).

Le Seigneur ordonna aussi à Josué de prendre 12 pierres hors du lit du Jourdain et de les placer ensemble en un lieu, sur une pile, là où le peuple avait franchi, afin de demeurer "un mémorial permanent pour le peuple d'Israël", qu'ils se souviennent ce que le Seigneur avait fait pour eux.

"Suivant l'ordre de Josué, les Israélites prirent donc 12 pierres au milieu du Jourdain, comme le Seigneur l'avait dit à Josué, selon le nombre des tribus d'Israël. Ils les emportèrent et les déposèrent à l'endroit où ils devaient camper. Josué dressa 12 pierres dans le lit du Jourdain, à l'endroit où s'étaient arrêtés les pieds des prêtres porteurs de l'Arche d'Alliance. Elles y sont encore aujourd'hui. Les prêtres porteurs de l'Arche restèrent au milieu du lit du Jourdain jusqu'à ce que fût achevé tout ce que le Seigneur avait ordonné à Josué de prescrire au peuple, suivant les ordres que lui avait donnés Moïse. Le peuple franchit le fleuve rapidement" (Josué 4,8-10)

Après que le peuple aie traversé le Jourdain, "les eaux du Jourdain reprirent leur place, et coulèrent à pleins bords comme auparavant" (Josué 4,18). Ce miracle devint une partie de la mémoire vivante d'Israël, et l'événement fut célébré depuis lors dans le culte liturgique du peuple de Dieu. Les Psaumes rappelant cette action divine sont chantés par l'Église lors de la fête de l'Épiphanie, en tant que préfiguration de l'acte final de Dieu pour sauver tout le peuple de la mort et la Résurrection de Son Christ, Son Fils Bien-aimé Qui fut baptisé dans les flots de ce même Jourdain.

Alléluia.
Quand Israël sortit d'Égypte,
quand la maison de Jacob s'éloigna d'un peuple barbare,
la terre de Juda devint le sanctuaire du Seigneur,
Israël devint son domaine.
La mer, à cette vue, prit la fuite,
le Jourdain remonta son cours;
les montagnes bondirent comme des béliers,
les collines comme des agneaux.
Qu'avais-tu, mer, à t'enfuir ainsi,
et toi, Jourdain, à remonter vers ta source?
Et vous, montagnes, à sauter comme béliers,
et vous, collines, à bondir comme des agneaux?
Devant la face de Dieu, tremble, ô terre,
devant le Dieu de Jacob,
par qui le rocher se change en nappe d'eau,
et la pierre en source d'eau vive. (Ps 113)

Le Jourdain s'est aussi séparé pour laisser passage à Élie et Élisée, un événement aussi rappelé par la Liturgie de l'Épiphanie (2 rois 2). Et ce fut aussi du Jourdain qu'Élie fut emporté vers les cieux afin de revenir, comme s'est développée la tradition, pour préparer le chemin pour la Venue du Messie (cfr Mt. 17,9-13). Ce fut aussi dans le Jourdain que Naaman le Syrien fut purifié de sa lèpre, un signe auquel Jésus fera référence en tant que préfiguration du salut pour le peuple tout entier, et non pas seulement pour ceux d'Israël (Lc 4,27). Dans le récit de la guérison de Naaman, la signification spéciale du Jourdain est à nouveau mise en avant.

"Celui-ci lui fit dire par un messager : 'Va te baigner 7 fois dans le Jourdain, et ta chair retrouvera sa pureté.' Naaman s'en alla, dépité, disant : 'je m'étais dit qu'il viendrait en personne; que, devant moi, il invoquerait le Nom du Seigneur son Dieu, et qu'il guérirait la lèpre en frottant la main sur l'endroit malade. Est-ce que les rivières de Damas, l'Abana et le Parpar, ne valent pas mieux que toutes les eaux d'Israël? Ne pourrais-je pas m'y baigner et guérir?' Il tourna bride et partit en colère. Mais ses familiers s'approchèrent de lui pour lui dire : 'Mon père, si le prophète t'avait ordonné quelque chose de difficile, ne l'aurais-tu pas fait? À plus forte raison, quand il t'a dit : Baigne-toi, et tu guériras.' Naaman descendit donc au Jourdain et s'y baigna 7 fois, selon la prescription de l'homme de Dieu, et sa chair redevint nette comme celle d'un petit enfant" (2 Rois 5,10-14).

Ne pouvons-nous pas être lavés dans n'importe quelle eau, et être pur? La réponse de Dieu est non. C'est uniquement dans le Jourdain, dans le Baptême du Christ, que nous pouvons être lavés de tous nos péchés. Il n'y a que par le Jourdain que nous entrons dans la terre des vivants, la terre promise du Royaume de Dieu. Il n'y a que par les eaux sanctifiées du Jourdain que Dieu nous sanctifie à jamais.

Le Jourdain se retira en ce temps-là,
Devant le manteau d'Élisée, lorsqu'Élie monta.
Les eaux se divisèrent en deux,
Et la surface mouillée devint chemin sec.
En vérité c'était un symbole du Baptême
Par lequel nous quittons la vie mortelle,
Le Christ est venu au Jourdain pour sanctifier les eaux. (1)

Te voyant, Toi le Créateur, nu dans les eaux,
Demandant à être baptisé,
Toute la Création fut frappée de confusion et de peur.
Le Précurseur fut paralysé et n'osa pas T'approcher.
La mer s'enfuit et le Jourdain se retira.
Te contemplant, les montagnes sautèrent comme des agneaux.
Les nuées des Anges T'entourant s'écrièrent :
O prodige! Le Sauveur est dénudé,
Dans Son désir de revêtir, sauver et recréer l'homme. (2)

Josué le fils de Nun
Mena le peuple et l'Arche au Jourdain
Préfigurant la bonté qui devait venir.
Leur passage fut une image de notre régénération,
Une typologie de la nouvelle création accomplie par l'Esprit,
Pour sanctifié les eaux. (3)

La main du Baptiste trembla,
Lorsqu'il toucha Ta toute pure tête.
Le Jourdain se retira,
N'osant pas Te toucher.
Car comment est-ce que le fleuve qui fut s'effraya de Josué, fils de Nun,
N'aurait pu être effrayé face au Créateur de Josué?
Mais Toi, O Sauveur, Tu as accomplit tout ce qui était annoncé,
Afin que Tu puisse sauver le monde par Ton Épiphanie,
O Seul Ami de l'Homme! (4)

(2) Vêpres de l'après-fête de l'Épiphanie.
(3) Matines de l'après-fête de l'Épiphanie.
(4) Vêpres de la fête de l'Épiphanie.

(Extrait de "The Winter Pascha" par le protopresbytre Thomas Hopko, SVS Press, 1984)

Psautier de Saint-Alban, fin des années 1100


A voir : les fresques de l'église Saint-Pierre, à Moutiers, Yonne, France.
Lieu évangélisé du temps de saint Killian. Fresques du 12ème siècle, dont un Baptême du Christ.


Des pèlerins Chrétiens Orthodoxes dans le Jourdain, au cours de la célébration traditionnelle de la Bénédiction des Eaux (accompagnée de "l'habituel" miracle biblique du retrait des eaux), au site baptismal de Kasser El Yahud, près de Jéricho, Cisjordanie, mercredi 18 janvier 2006. Plusieurs milliers de pèlerins visitent traditionnellement ce site que l'on croit être le lieu où Jésus a été baptisé. (AP / Oded Balilty)






























en route pour le Jourdain!
































Par la tache d'humidité au sol, vous pouvez voir où, il y a encore quelque siècles d'ici, le Jourdain passait. A droite, on voit un petit toit de bois, il est récent mais on rapporte qu'il se trouve à l'emplacement d'une ancienne jetée (embarcadère). Vers le haut se trouvaient 3 antiques églises. Vous pouvez voir les marches descendant de l'emplacement d'église en haut au milieu. On rapporte que Jésus est descendu par ces marches, à présent refaites, et est entré par là dans le Jourdain pour être baptisé. Cela a dû avoir lieu là où on voit le sable humide. Hélas, depuis fort longtemps, le Jourdain est asséché en ce lieu. En fait, plusieurs endroits sont indiqués comme "lieu du Baptême de Jésus". Le détail n'est pas essentiel, Dieu manifestant Sa présence partout où est la vraie Foi.

Patriarcat de Jérusalem, l'Église-Mère, dont le patriarche va célébrer la sainte Théophanie
http://orthodoxwiki.org/Church_of_Jerusalem