"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

31 décembre 2007

Sainte Mélanie la Romaine, ultime perle spirituelle de l'année civile



Vie, iconographie antique de sainte Mélanie, son tombeau, sa vie spirituelle, son amitié avec saint Paulin de Nole et saint Jérôme, archéologie & histoire de sa "villa" à Rome, etc, un article exclusif :

"Sainte Mélanie la Jeune, Couronne de l'année civile"

que sainte Mélanie fasse pleuvoir sur vous les bénédictions célestes!



Le 31 décembre 2006, il y avait 497 articles en ligne et plus de 33.000 visites.
Ce 31 décembre 2007, nous en sommes à 917 articles, et plus de 158.000 visites. Merci à toutes et tous pour cet encouragement et.. bon vent sur la Barque du Seigneur.

30 décembre 2007

Dimanche après la Nativité: signification de Noël (metr. Stylianos, p. Emmanuel Stamatiou)


Lettre Encyclique de Noël 2007


Stylianos,
par la grâce de Dieu, archevêque d'Australie

Au clergé et aux fidèles de notre archidiocèse Grec-Orthodoxe

Frère concélébrants et bien-aimés enfants en Christ Qui est né,

En célébrant à nouveau – comme chaque année – la merveilleuse Nativité du Christ (le Dieu-Homme), oeuvre de la Divine Économie de Dieu, Incarnation selon la chair pour le salut de l'humanité, nous sommes obligés de nous retirer brièvement des petits soucis futiles de ce monde.

Ce faisant, baignant dans la tranquillité du miracle, nous pourrions peut-être nous trouver dignes de pousser un "soupir de soulagement."

En tout cas, voici ce qui est convenu par la loi du miracle:
"Que toute chair humaine fasse silence" (Hymne des Chérubins du Samedi Saint)

Le Dieu Thaumaturge Lui-même nous y appelle : "Dans le monde, vous aurez à souffrir la tribulation. Mais gardez courage, car J'ai vaincu le monde" (Jean 16,33). Cependant, que peut bien vouloir dire "J'ai vaincu le monde?" Qui est Celui qui "vainc le monde?"

Un jour, un très pieux Geronta [ancien] du Mont Athos "protesta" quasiment - mais comme un gosse - contre cette affirmation du Christ, disant : "C'est très bien tout ça – Tu es venu, Seigneur, car Tu es à la fois Dieu et homme! Mais comment suis-je, moi, supposé de le vaincre, car après tout je ne suis rien qu'un homme?"
De par sa simplicité, la pieuse perplexité de cet Ancien de l'Athos est vraiment émouvante. En même temps, elle est très instructive pour nous tous, étant une courageuse prise de conscience et une confession "d'indignité totale."

Cependant, si nous nous contentons de nous en remettre "passivement" à une telle manifestation d'humble perplexité, nous pourrions peut-être courir le risque d'oublier des enseignements fondamentaux de la Foi.
Ces enseignements ont été essentiellement "scellés" par l'Incarnation divine, sacralisant le corps – l'Incarnation dont notre culte liturgique Orthodoxe parle de manière si priante à Noël.

Il y a essentiellement 3 "réalités" autour desquelles l'histoire du monde tourne depuis le début :

LA PERSONNE HUMAINE – LE CHRIST EN TANT QUE DIEU & HOMME – LE TEMPS

Afin d'apprécier la signification particulière de chacune de ces réalités au sein de l'entièreté du "Plan de la divine Économie," il nous est nécessaire de souligner que dans chaque cas, l'enseignement constant de l'Église est une chose, tandis que l'opinion toujours changeante du monde en est une autre.

Comme nous le savons, l'enseignement constant de l'Église au sujet de la personne humaine récapitule les vérités principales de la Révélation divine. Tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament, les Saintes Écritures décrivent d'un côté les aspects charismatiques de l'homme, et sa mission de l'autre. Elles décrivent de plus sa destinée ultime dans l'éternité de Dieu. Toutes ces données sacrées – caractéristiques, mission, destinée – ont pour leur racine et fondement caractéristique la Volonté pré-éternelle de Dieu, Qui a créé la personne humaine à Son "image et ressemblance" (Gen. 1,26). Nous pouvons dès lors affirmer – sans manquer de réalisme ou en étant impie – que c'est en effet pour la personne humaine que Dieu a créé l'entièreté de la Création, tant visible qu'invisible. C'est précisément pour cela que les grands Docteurs et Pères de l'Église ont appelé "deuxième Création" la divine Incarnation!

Cependant, si Dieu n'a pas "confié" à quelqu'une de Ses créatures Sa propre "image," et s'Il n'a pas "exigé" Sa "ressemblance" à quelqu'autre être spirituel ou rationnel, cela signifie que l'Incarnation de Dieu le Verbe a ouvert nos yeux à 2 vérités surprenantes :

Tout d'abord, que le mystère du Dieu invisible est directement relié au mystère de la personne visible – dont le corps ne cesse jamais d'avoir un caractère sacré comparable à celui de l'esprit et de l'âme.
Ensuite, par Son Incarnation, Dieu a donné à la notion de temps une puissance rédemptive, le transformant en "temps opportun," une opportunité inattendue.

Par conséquent, la personne humaine (anthropos) et le Dieu-Homme (theanthropos) ne sont pas des notions ou des réalités opposées. Strictement parlant, elles sont les 2 extrémités radieuses de l'Axe mystique de l'unité entre les 2 natures (théandricité). C'est cet Axe-là qui imprègne l'aventure humaine universelle, sous l'étoile de Bethléem, qui nous appelle tous à la "plénitude des temps" (cfr Gal. 4,4).

A Dieu, qui devint humain pour l'humanité toute entière, soient gloire, honneur et louange.
Amen!

Vous assurant de mes ferventes prières en Christ,
Archevêque Stylianos
Noël 2007



La signification de Noël

Par le prêtre Emmanuel Stamatiou

Quand je pense à Noël, je pense à l'espérance. Car avec Dieu, toutes choses sont possibles (Mc 10,19). Voyez, le Créateur a choisit d'entrer dans le monde avec humilité, sans lieu où demeurer. Sa naissance a accompli ce que le prophète Isaïe avait annoncé (7,14) : Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et Son nom sera Emmanuel, ce qui signifie 'Dieu est avec nous'."

Quand je pense à Noël, je pense à la paix. Car l'homme est réconcilié avec Dieu à travers le Christ. Par Sa naissance, le Créateur S'unit Lui-même à Sa Création, tant Son amour pour nous est grand. Il ne Se contente pas de Se joindre à ce qui est humain, mais unit Sa propre Nature divine à ce qui est humain, dès lors étant à la fois humain et divin, assurant notre Salut à travers Son corps Saint et céleste et immortel.

Quand je pense à Noël, je pense à ces sages venus d'Orient, qui vinrent, débordant de joie, apportant des présents à l'Enfant nouveau-né, guidés par une radieuse étoile. "L'apparition de l'astre les avait remplis d'une joie profonde. Ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l'enfant avec Marie, Sa mère, et Lui rendirent hommage en se prosternant devant Lui. Puis ils ouvrirent leurs bagages et Lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe" (Mt 2,10-11).

Mais je sais que ce grand événement, comme pour tout événement d'origine céleste, a eu lieu pour notre bénéfice. Quoi que Dieu fasse, Il le fait pour notre bien. Car Dieu n'a besoin de rien pour Son propre épanouissement, en ce qu'Il est déjà plénitude et perfection en toutes choses. Dès lors, je sais que Sa nativité est un grand signe pour notre vie, comme cette étoile radieuse de l'Orient nous guidant tout au long du chemin vers Lui, pour L'adorer. Sa naissance est aussi l'opportunité pour notre renaissance spirituelle, qui est rendue possible à travers Lui. Comme les mages d'Orient avaient emporté les plus précieux de leurs dons, nous aussi nous sommes appelés à nous présenter nous-mêmes au Christ, prenant conscience à quel point nous, qui ne sommes pas grand chose, nous nous voyons présenter le plus grand des trésors et des biens, la vie éternelle.

Noël, c'est le moment de l'Incarnation de Dieu, de sorte que prenant notre chair humaine, le céleste et le terrestre sont unis. Par le Christ, le Ciel s'est ouvert pour nous. A travers la naissance du Christ, les fondations du Ciel ont été posées pour nous sur terre. Comment pouvons-nous marcher sur ces fondations? Comment les connaître? Comment les trouver? Soyons assurés que ce qui est impossible pour l'homme est à présent rendu possible à travers le Christ. Car nous savons qu'ici sur terre, l'Église est le fondement même du Ciel, et que l'Église est le Corps du Christ. Et par l'Église, nous sommes à même de pratiquer tous les aspects de la vraie Foi, celle de l'Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Par le Baptême, nous sommes purifiés et unis au Christ. La naissance du Christ nous offre de renaître par Lui. Dans l'Église antique, en Orient, au 4ème siècle, les 2 événements – la fête de la Nativité et celle du Baptême du Christ (Théophanie ou Épiphanie) – étaient célébrées conjointement le même jour, le 6 janvier. Par la Chrismation, nous sommes confirmés dans la Foi, et recevons la protection et le sceau du Saint Esprit. Par la sainte Onction, nous sommes guéris de nos infirmités, tant physiques que spirituelles. Par la Confession, nous sommes absous de l'énorme poids et de la malédiction que représentent nos péchés, afin de renouveler l'état de pureté qui nous avait été accordé au moment de notre Baptême. Par la sainte Communion, nous recevons vraiment le Christ, Corps et Sang, et nous devrions approcher pour Le recevoir en versant des larmes, c'est-à-dire avec un esprit de repentance.

Nous sommes capables de participer spirituellement et physiquement à tous ces mystères à travers le Christ. La puissance du Christ, par la puissance du Saint-Esprit, est à l'oeuvre à travers la prêtrise, par la coopération de l'homme avec Dieu (synergie) et Sa divine Volonté, de sorte que nous sommes purifiés (catharsis), illuminés (photisis), afin de nous voir accorder la Theosis, la déification, l'union avec Dieu à travers le Christ.

"Depuis l'instant où le Christ est venu demeurer parmi nous," écrivait saint Marc l'Ascète (Philocalie vol 1, 5ème siècle), "l'homme créé à l'image et ressemblance de Dieu est vraiment renouvelé par la grâce et la puissance de l'Esprit, parvenant à l'amour parfait qui 'chasse toute crainte' (1 Jn 4,18); un amour qui ne sait plus chuter, car 'l'amour ne passera jamais' (1 Co 13,8). L'amour, dit saint Jean, c'est Dieu; et 'celui qui aime demeure en Dieu' (1 Jn 4,16)."

A présent, du fait de Noël, il y a une grande raison pour célébrer et se réjouir, pour toute l'humanité, car par la vertu de Sa grande miséricorde, Dieu est venu pour sauver Son peuple. Car on nous a montré la vraie Lumière qui a illuminé le chemin sur lequel nous devrions marcher. Nous n'avons qu'à demander, et cela nous sera donné, nous n'avons qu'à frapper à la porte, et la porte nous sera ouverte, nous n'avons qu'à chercher, et nous trouverons (Mt 7,7). Dieu est venu habiter au milieu de Son peuple. "Approchez-vous de Dieu, et Il S'approchera de vous" (Jacques 4,8).

extrait de "The Truth," périodique de l'archidiocèse Grec-Orthodoxe d'Australie, vol. n° 22, décembre 2007
Paroisse "The Annunciation of our Lady," Perth WA

27 décembre 2007

Saint Étienne, premier martyr du Christianisme



Commémoré le 27 décembre

Le saint dont le nom précède tous les autres qui ont sacrifié leurs vies pour Jésus-Christ est Étienne (Stephanos en grec), le premier martyr du Christianisme, lui qui aurait été le dernier à oser renier le Christ.

Étienne était un des 7 diacres de l'Église du Christ lors de ses débuts à Jérusalem, partageant ses devoirs avec les 6 autres - Philippe, Prochore, Nikanor, Timon, Parmenas, et Nicolas.

La fonction des diacres était largement comme aujourd'hui, à savoir assister en matière de Communion, mais avec en plus la responsabilité suplémentaire de proclamer la nouvelle Foi, et en même temps de toujours être en alerte face au danger permanent que représentait le fait d'être Chrétien en ces antiques jours de l'Église.

Avant d'entrer au service du Christ, le jeune Étienne avait étudié auprès du renommé rabbin Gamaliel, qui avait aussi été le mentor du grand saint Paul.

Comme Paul, il était érudit en matière de religion; de même que Paul, il avait autrefois cherché à discréditer le Sauveur, jusqu'à ce qu'il en vint à connaître Jésus-Christ et à Le suivre, comme Paul le fera aussi suite à une forte confrontation sur la route de Damas.

Toute l'attention qu'il avait donnée à la Loi de l'Ancienne Alliance, à présent il la dirigea vers la nouvelle Foi, d'un zèle égal à ceux qui avaient entouré le Messie. Nul n'aurait pu se douter qu'il deviendrait la toute première victime pour avoir soutenu la cause du Nazaréen, mais tout missionnaire était conscient des dangers impliqués et choisissait de les ignorer, dans l'ardent désir de servir.

Étienne semble avoir limité son oeuvre missionnaire et sa prédication à la ville de Jérusalem, la ville dans laquelle il s'était préparé sous le pharisien Gamaliel, afin d'y suivre ses pas.

Bien versé dans les Écritures, il utilisa toutes les ressources de l'Ancien Testament pour le plus grand avantage de l'apologétique en faveur du Messie, citant les passages si évidents, venant de la bouche des anciens prophètes de Dieu, expliquant qu'un Sauveur naîtrait et que le Sauveur était à présent parmi eux, en la Personne de Jésus-Christ, le Fils de Dieu.

Ceux qui avaient été ses condisciples sous Gamaliel le regardaient à présent avec terrible colère et frustration comme un traître à leur cause, étant particulièrement furieux quand Étienne venait avec audace les défier jusqu'au coeur de leurs synagogues.

C'est à plusieurs reprises qu'il a dû faire cela, et selon toutes les probabilités, à chaque fois il se sera fait houspiller et mettre à la porte. Mais un jour advint qu'il s'adressa à un conseil d'Anciens particulièrement hostiles, et leur colère les fit s'emparer d'Étienne.

La foule qui entoura Étienne s'excita et s'enflamma tellement que pendant qu'il était tenu et traîné à travers les rues de la ville, un cri s'éleva réclamant son sang, exigeant sa mort. Traîné hors des portes de Jérusalem, il fut lapidé à mort.

Le beau jeune homme qu'était Étienne mourut d'une mort brutale, des mains de ceux-là même avec qui il avait grandit. Dans le Livre des Actes d'Apôtres, on nous rapporte que Paul était parmi les témoins, parmi ceux qui n'avaient fait aucun effort pour sauver Étienne.

Les premiers Chrétiens enterrèrent Étienne dans une petite chapelle à Jérusalem, qui sera dédiée à sa mémoire et connue sous le nom de chapelle de saint Étienne le Protomartyr.

Extrait de "Orthodox Saints", v. 4, par le p. George Poulos, Holy Cross Orthodox Press



Bourges, cathédrale Saint-Étienne


Après la Mère de Dieu, la Vierge Marie, c'est saint Étienne qui est le patron du plus grand nombre de cathédrales gothiques en France. Les Bénédictins catholiques-romains, dans leur sanctoral de 1956, racontent comment cette dédicace est possible. Un mythe du 11ième siècle, post-Schisme donc, explique comment saint Ursin aurait recueillit le sang de saint Étienne au moment même de la lapidation, pour ensuite l'apporter .. à Bourges. Besançon, Dijon, Metz, Paris, Sens, Rome, etc, en auraient reçu par la suite. Et je ne vous parle pas des ossements garantis authentiques par leurs "épiscopes" patentés... Sans commentaire.


Saint Étienne
Crypte de Saint Germain d'Auxerre, ante anno 859

SERMON 314. FÊTE DE SAINT ÉTIENNE, MARTYR.
Nous célébrions hier la naissance du Seigneur ; nous célébrons aujourd'hui la naissance de Son serviteur. Mais cette naissance du Seigneur était son avènement miséricordieux, et celle du serviteur, son couronnement. Celle du Seigneur a consisté, pour Lui, à se revêtir de notre chair; celle du serviteur, à se dépouiller de la sienne; celle du Seigneur, à Se rendre semblable à nous, celle du serviteur à se rapprocher du Christ; car si le Christ en naissant s'est uni à Etienne, Etienne en mourant s'est réuni au Christ. Pourquoi dans l'Eglise une double fête ? Pourquoi solenniser tout à la fois la naissance et la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ ? C'est que l'une et l'autre sont pour nous un remède. Car, s'Il est né, c'est pour nous faire renaître; et s'Il est mort, c'est pour nous faire vivre éternellement. Quant aux martyrs, comme ils avaient contracté la faute des origines, leur naissance les destinait à lutter contre le mal ; mais en mettant en eux un terme à tout péché, la mort les a mis en possession des biens les plus solides.
D'ailleurs, s'ils n'eussent été soutenus, au milieu des persécutions, par l'espoir de la félicité future, comment auraient-ils pu endurer tant de supplices divers? Comment le bienheureux Etienne aurait-il pu souffrir la grêle de pierres qui l'accablait, s'il n'eût pensé à la récompense à venir? Ah ! il avait à coeur d'obéir à Celui qu'il voyait présent au ciel; et embrasé pour lui d'un ardent amour, il brûlait de laisser au plus tôt sa chair et de prendre vers lui son essor. Il ne craignait plus la mort parce qu'il voyait plein de vie le Christ qu'il savait être mort pour lui ; aussi, pour vivre avec lui, s'empressait-il de mourir pour lui. Vous savez effectivement ce que voyait ce bienheureux martyr au moment de ce terrible combat ; puisque vous vous rappelez sans aucun doute ces paroles que relatent de lui les Actes des Apôtres : "Voici, je vois les cieux ouverts, et le Christ debout à la droite de Dieu" (Act. 7, 5). Il voyait donc Jésus debout; et si lui-même demeurait ferme, ferme sans chanceler, c'est qu'en se tenant debout au Ciel et en voyant sur la terre son soldat combattre, le Christ lui communiquait une force invincible pour l'empêcher de succomber. "Voici, disait-il, je vois les cieux ouverts" : heureux mortel dont le regard plongeait dans le Ciel ! Mais qui lui avait ouvert ce Ciel ? Celui dont il est dit dans l'Apocalypse: "Il ouvre et nul ne ferme; il ferme, et personne n'ouvre" (Apoc. 3, 7). Quand après avoir commis le premier péché, son horrible péché, Adam fut chassé du Paradis, le Ciel fut fermé au genre humain : le bon larron fut le premier qui y entra, après la Passion du Christ; Etienne ensuite le vit ouvert. Pourquoi nous en étonner alors ? Il l'indiquait fidèlement comme le lui montrait sa foi, et il y pénétra avec énergie.
Allons, mes frères, suivons-le; car si nous marchons à la suite d'Etienne, nous serons couronnés. C'est surtout en aimant nos ennemis que nous devons le suivre et l'imiter. Il vous en souvient, lorsqu'entouré de la foule serrée de ses ennemis, il était frappé par les coups précipités des pierres qui pleuvaient sur lui, il demeurait à la fois calme et intrépide, doux et tranquille sous les chocs qui lui arrachaient la vie, et l'oil fixé sur Celui pour qui il recevait la mort, il ne dit pas: "Seigneur, sois juge du meurtre dont je suis victime"; mais : "Reçois mon esprit". Il ne dit pas : "Seigneur Jésus; venge Ton serviteur, que Tu vois en proie à ce supplice mortel"; mais : "Ne leur imputes pas ce péché" (Act. 7, 58-59).
C'est ainsi qu'en rendant constamment témoignage à la vérité et en respirant, comme vous le savez bien, les ardeurs de la charité, ce bienheureux martyr parvint à la fin la plus glorieuse; pour avoir persévéré jusqu'au terme dans sa vocation, il obtint enfin ce que désignait son nom même, Etienne (Stéphanos, le couronné), il reçut la couronne céleste. Aussi quand, le premier de tous les martyrs, le bienheureux Etienne versa son sang pour le Christ, la couronne sembla descendre du Ciel; elle s'offrait comme récompense à quiconque marcherait sur les traces de ce généreux combattant. De fréquentes immolations de martyrs ont depuis couvert la terre ; et ceux qui pour confesser le Christ ont répandu leur sang, ont placé sur leur tête cette couronne, tout en la laissant intacte à ceux qui devaient les suivre. Maintenant encore, mes frères, elle est accrochée au Ciel; quiconque la convoite prendra vers elle un rapide essor. D'ailleurs, pour y exciter brièvement et clairement votre sainteté, il n'est pas besoin d'insister : qu'il suive Etienne, celui qui souhaite cette couronne!
Amen!
+ Augustin, évêque d'Hippone

Note : le 27 décembre est aussi fête de sainte Fabiola, la sainte patrone de notre reine-mère, sa majesté la reine Fabiola de Belgique. Sainte Fabiola était disciple de saint Jérôme, et ce dernier lui adressera une longue lettre pastorale ainsi qu'un traité d'exégèse biblique sur le sens spirituel de l'habillement des prêtres de l'Ancien Testament. Ad multos annos, madame!

25 décembre 2007

Saint Jean Chrysostome: Sermon sur la Nativité (+ qq homélies pour les fêtes)





Je vois un mystère nouveau et admirable!

La voix des bergers retenti à mes oreilles, différente des doux accords de la flûte, mais telle le puissant chant des hymnes célestes!

Les Anges chantent!

Les archanges font entendre leurs accords!

Les chérubins laissent éclater leurs cantiques!

Les séraphins rendent gloire!

Tous célèbrent cette fête dans laquelle ils contemplent un Dieu sur la terre et l'homme dans les Cieux. Celui qui était élevé, pour notre Salut, S'est abaissé par Son Incarnation; et celui qui était abaissé est élevé par la divine miséricorde!

Aujourd'hui, Bethléem imite le Ciel: les astres de son firmament sont les anges qui chantent leurs cantiques; son soleil est le Soleil de justice qui ne peut être circonscrit.

Ne cherchez pas comment cela a pu être accompli, car lorsque Dieu veut, l'ordre de la nature doit céder. Il a voulu, Il a eu la puissance, Il est descendu. Il nous a sauvés. La volonté de Dieu s'accomplit en toutes choses.

Celui qui Est aujourd'hui est né! Celui qui Est devient ce qu'Il n'était pas. Car tout en étant Dieu, Il devint homme, sans abandonner Sa divinité [...] Des rois arrivèrent, et c'était pour vénérer le Roi céleste Qui venait sur la terre, non pas accompagné des Anges, des Archanges, des Trônes, des Dominations, des Puissances, des Principautés; mais traçant un chemin nouveau, une route non frayée, et sortant d'un sein immaculé.

Cependant, Il n'abandonnait pas le gouvernement de Ses Anges, ni ne Se dépouillait de Sa divinité du fait de Son Incarnation : les rois vinrent L'adorer comme le céleste Roi de gloire; les femmes Le vénérèrent comme né de la femme et changeant les douleurs de la femme en joie et en allégresse; les vierges Le proclamèrent comme fils d'une Vierge[..]; les enfants L'ont vu devenir petit enfant afin que de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle sortît Sa louange parfaite; les enfants ont vu en Lui l'enfant qui S'est servi de la fureur d'Hérode pour donner à leur âge la gloire du martyre; les hommes faits ont reconnu Celui qui S'est fait homme pour apporter remède aux maux de ceux qui vivaient sous le joug.
Pour les bergers, Il est le bon Pasteur qui donne Sa vie pour Ses brebis; pour les prêtres, Il est le Grand Prêtre selon l'ordre de Melchisédech; pour les serviteurs, Il est Celui qui a pris la forme de l'esclave afin de nous racheter de la servitude.

Pour les pécheurs, Il est le Pécheur de l'Humanité.

Pour les publicains, Celui qui a choisi un publicain afin d'en faire un évangéliste.

Pour les femmes de mauvaise vie, Celui dont les pieds furent arrosés des larmes d'une prostituée repentante.

Et, pour tout dire en un mot, les pécheurs ont tous pu voir en Lui l'Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde! Dès lors, puisque tous se réjouissent ainsi, je veux aussi me réjouir, je veux partager avec les choeurs, je veux célébrer une fête! Mais je ne participerai aux choeurs non en pinçant la cithare, non en agitant le thyrse, non en m'accompagnant de la flûte, non en portant des torches allumées, mais en portant dans mes bras les linges du Christ!

Car tout cela est mon espérance!

Tout cela est ma vie!

Tout cela est mon Salut!

Voilà ma flûte, ma harpe!

C'est pourquoi je m'avance en les portant, afin que leur puissance soit toute la force de mon discours et que je puisse, dire avec les Anges et les bergers : "Gloire à Dieu dans les Cieux! Et paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes!"

Christ est né! Glorifiez-Le!

Amen.


Autre version, longue



l'amnésie occidentale dans toute sa dramatique profondeur



Quelques homélies et articles pour les fêtes des jours à venir, jusqu'au dimanche d'après la Nativité (cliquez sur les titres pour ouvrir la page de l'article) :

"A l'image et à la ressemblance de Dieu.. difficile à vivre", sermon de saint Colomban de Luxeuil (comme bien des articles de ce "blogue", je pense bien que cette traduction offerte au lectorat francophone est totalement inédite en français)


Les saints enfants martyrs ("Saints Innocents")


Le problème historique de Noël - le p. Patrick approfondi les sources qui ont permis de composer les "Évangiles de l'Enfance", et en particulier les récits de la Nativité


Saint Augustin d'Hippone : Approchez-vous du Christ


Le Mystère de l'Incarnation - Ezéchiel et le Rouleau à double face, clés de l'Incarnation et de notre vie en Christ, par le p. Patrick Reardon


On est toujours jugé sur les apparences... (petit conte de Noël)


Or, encens et myrrhe, ou l'Adoration des Mages - approfondissement de la typologie de cet événement de Noël, par le p. Thomas Hopko


Noël chez les "martyrs au quotidien", les Chrétiens du Moyen-Orient - les dépêches d'Al Jazeerah et d'Assyrian News Agency nous content le quotidien d'horreur et de misère de nos frères et soeurs, et l'abandon total par nos pays, "pétrole oblige"


Omnes sancti martires Dei orate pro nobis - le sang des martyrs, les fêtes de saint Étienne, des saints martyrs de Nicomédie et des saints Innocents, expliquées par le p. Thomas Hopko


La Toujours-Vierge Marie - explication de la Synaxe de la Theotokos, fêtée tous les 26 décembre, par le p. Thomas Hopko




Tropaire de la Nativité du Christ - ton 4
Ta Nativité, ô Christ notre Dieu, / a fait resplendir dans le monde la lumière de la connaissance. / En elle les adorateurs des astres / ont appris d'une étoile / à T'adorer, Toi, Soleil de justice, / et à Te connaître, Orient venu d'en haut. // Seigneur, gloire à Toi.

Kondakion
de la Nativité du Christ - ton 3
La Vierge aujourd'hui enfante Celui qui surpasse tous les êtres / et la terre offre une grotte à l'Inaccessible. / Les anges Le glorifient avec les bergers / et les mages font route avec l'étoile, / car Il est né petit Enfant, pour nous, // le Dieu d'avant les siècles.


Vêpres : Lucernaire ton 2
Venez, réjouissons-nous pour le Seigneur , / et célébrons le mystère de ce jour ; / le mur de la séparation est renversé , / l'épée flamboyante se détourne, / le chérubin s'écarte de l'arbre de vie / et moi, je goûte à la nourriture du paradis, / dont j'avais été chassé à cause de ma désobéissance ; / car l'Image immuable du Père, / l'Image de son éternité prend l'aspect d'un serviteur / en venant, sans se transformer, de la Mère inépousée ; / ce qu'Il était, Il le demeure, / Il est le Dieu véritable ; / et ce qu'Il n'était pas, Il l'a assumé / devenant homme par amour des hommes ; / c'est à Lui que nous clamons : // ô Dieu, né de la Vierge, aie pitié de nous.

Au début des Vigiles :
Dieu est avec nous, peuples, sachez-le et soyez soumis. Car Dieu est avec nous. Is.8,8-9

Prêtez l'oreille, jusqu'aux confins de la terre.
Puissants, soyez soumis.
Car si vous reprenez force, de nouveau vous serez soumis.
Et le projet que vous formerez, le Seigneur le ruinera.
Et la parole que vous direz ne se maintiendra pas parmi vous.
Votre crainte, nous ne l'éprouverons pas et nous n'en serons pas troublés.
Le Seigneur notre Dieu, sanctifions-Le, et c'est Lui que nous craindrons.
Et si c'est en Lui que je me confie, Il sera pour moi sanctification.
Je me confierai en Lui et je serai sauvé par Lui.
Nous voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés.
Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière.
Vous qui habitez dans la contrée et l'ombre de la mort, une lumière va resplendir sur vous.
Car un Enfant nous est né, un fils, et Il nous a été donné.
Son empire a été mis sur ses épaules.
Et à sa paix il n'y a pas de limite.
Et son nom est : Messager du Grand Dessein,
Admirable Conseiller,
Dieu fort, Maître, Prince de la paix,
Père du siècle à venir.
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit.
Et maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Puis l'on reprend en entier :

Dieu est avec nous, peuples, sachez-le et soyez soumis. Car Dieu est avec nous.


Hirmos du canon des matines de Noël
Je contemple un mystère étrange et merveilleux : / la grotte est le ciel, la Vierge, le trône des chérubins, / la crèche, le lieu où repose Celui que rien ne peut contenir, // le Christ Dieu, que nous chantons et magnifions.


Vigile nocturne et Divine Liturgie de la Nativité selon la chair de notre Seigneur, Dieu et Sauveur, Jésus-Christ, à la paroisse des saints Silouane l'Athonite et Martin de Tours, Saint-Gilles, Belgique, lundi 24 décembre 2007

[film en cours d'encodage]
















(cliquez sur elle pour voir la photo ci-dessus en grand)












Saint Ephrem: être dans le Livre de la Vie ou dans le livre du recensement fiscal? (+ homélies de Noël)

Le Recensement fiscal et l'Appel
Aux jours où le roi appela le peuple pour le recensement fiscal, notre Sauveur descendit

Et appela le peuple à être inscrit dans le Livre de la Vie.

Il les appela, et ils Le suivirent. D'en haut Il nous appela,

Sur terre ils Le suivirent. Gloire à Son Nom!

Saint Ephrem le Syrien


A la louange du Visible
Louange à Celui-là Qui est descendu jusqu'à nous sous forme humaine!

Louange à l'Invisible Qui est devenu visible pour notre Salut!

Louange au Mystérieux Que nul esprit humain ne pourrait comprendre, et Qui par Sa grâce S'est manifesté de Lui-même en prenant chair!

Louange à Celui Qui cultive invisiblement notre esprit.

Béni soit Celui Qui a rendu sensibles les sens de notre esprit afin qu'il puisse toujours Lui chanter des louanges d'exaltation sur sa lyre.

Saint Ephrem le Syrien




Quelques autres Homélies sur la Nativité déjà publiées ici (cliquez sur le sujet de l'article pour ouvrir la page) :

NOËL! NUL N'EST EXCLU – sermon de mgr Jean de Saint-Denis


Naissance du Médiateur, notre Seigneur Jésus-Christ, épistémologie et cosmologie, par le p. Patrick Reardon


La Nativité du Seigneur, par saint Jérôme


LA NAISSANCE DU SEIGNEUR, par saint Maxime de Turin


O vous, gel et froidure, bénissez le Seigneur!


Homélie de saint Grégoire le Grand sur la Nativité du Christ


Message de Noël du métropolite Demetrios (archidiocèse Grec-Orthodoxe des Amériques)


Joyeux Noël! Ha Nedeleg Laouen! Natale hilare! Djoyeus Noyè! Feliz Navidad! Nadolig Llawen!


VERBO CARUM FACTUM EST PRO NOBIS! GAUDEAMUS! - Explication liturgico-biblique de la Vigile (Veillée) de Noël, par le p. Thomas Hopko.


Discours de Noël de sa majesté Albert II de Belgique (2007)



Le Roi - Discours de Noël

Discours de S.M. le Roi
à l’occasion des fêtes de Noël et Nouvel An
24 décembre 2007


Mesdames et Messieurs,

La Reine et moi et notre famille vous souhaitons de tout cœur un joyeux Noël et un heureux Nouvel An.

L’année qui s’achève a connu sur le plan politique incontestablement une période éprouvante. Heureusement, la créativité, le bon sens, et l’esprit de compromis qui sont des qualités bien belges, ont fini par l’emporter.

Comme l’écrivait si bien mon frère, le Roi Baudouin, lors d’une autre période difficile en 1981, et je cite : "Je sais que l’épreuve est là, qu’elle apporte à beaucoup de nos compatriotes des inquiétudes et des souffrances, mais je sais aussi que c’est dans les temps difficiles que la Belgique réagit le mieux. J’ai fondamentalement confiance dans l’avenir de notre pays parce que je crois aux ressources des Belges lorsqu’ils sont… acculés." Fin de citation.

Un gouvernement a pu être constitué pour régler des problèmes urgents. Une réforme et une modernisation de notre Etat fédéral seront mises en chantier. Je remercie toutes les personnes qui d’une manière ou d’une autre y ont contribué.

Mais je pense aussi que les difficultés vécues comportent pour chacun des enseignements pour l’avenir. Je voudrais en partager quelques uns avec vous.

1. Pour commencer, il est indispensable de développer et de renforcer les contacts et les échanges entre responsables dans tous les domaines, issus de Communautés et Régions différentes. On a parfois l’impression que nos relations sont plus organisées et plus structurées avec les pays étrangers, qu’elles ne le sont à l’intérieur de notre propre pays. Dans un indispensable esprit d’ouverture, de respect mutuel et de tolérance, n’oublions pas nos voisins immédiats, citoyens d’un même pays. Encourageons entre eux le dialogue constructif. Il aidera chacun à écouter et à comprendre les sensibilités des uns et des autres et à progresser ensemble.

2. Je l’ai déjà souvent dit mais je voudrais à nouveau insister avec force : il est nécessaire, surtout pour nos jeunes, de bien connaître la langue des autres communautés. C’est une forme de civisme que l’on a trop longtemps négligée. Et pourtant, c’est à l’évidence une condition première pour se comprendre et s’apprécier entre citoyens de communautés différentes. Les modes d’apprentissage des langues se sont tellement modernisés qu’il n’existe plus d’excuse pour ne pas entamer cet effort le plus tôt possible dans la vie. Par ailleurs, l’expérience montre que c’est un atout majeur dans la recherche d’un emploi.

3. L’effort de rapprochement nécessite aussi une forme de réconciliation entre communautés. Dans notre histoire il y eut certainement des injustices collectives. Il importe de surmonter ces blessures et de tout faire pour favoriser l’entente afin de construire ensemble un avenir commun. Cet objectif n’est pas utopique. Après tout, la construction européenne elle-même n’est-elle pas basée sur une volonté de réconciliation ?

4. Enfin, je pense que nous devons tous ensemble nous engager dans la réalisation de projets mobilisateurs. Tout d’abord, il me semble possible de devenir, au sein de l’Europe en marche, un exemple de société où diverses cultures vivent harmonieusement ensemble dans une même entité, et s’y enrichissent mutuellement. Cela n’est pas un rêve impossible. Comme je vous l’ai dit le 21 juillet dernier, j’en vois déjà bien des signes dans nos Régions et Communautés, dans différents milieux culturels, sociaux, économiques ou universitaires, aussi bien chez les jeunes que chez les aînés. Il importe de les multiplier et de les renforcer. Être attaché à son identité régionale ou communautaire, promouvoir l’entente au sein de son pays, et œuvrer à l’Europe de demain sont des objectifs parfaitement compatibles. A côté de cela il y a, dans d’autres domaines, tant de projets mobilisateurs à réaliser ensemble. Je ne vous en cite que deux qui me tiennent particulièrement à cœur. Sur le plan du développement, la Belgique peut contribuer à améliorer les conditions de vie des populations du Tiers-Monde et en particulier celles des habitants de l’Afrique Centrale qui furent déjà tellement éprouvés. Mais aussi dans notre propre pays, tout en dynamisant notre économie, il est nécessaire de lutter plus efficacement contre la pauvreté. En effet, celle-ci se développe sous des formes parfois nouvelles et préoccupantes, et nous devons renforcer et adapter nos moyens pour la combattre.

Voilà, Mesdames et Messieurs, les réflexions que je voulais partager avec vous en cette période de l’année où la paix est si souvent évoquée. La recherche de la paix commence d’abord dans notre propre pays et dans le cœur de chacun.

A nouveau, joyeux Noël et une très heureuse année.

Zehen Sie meine Damen und Herren, dieses sind die Erwägungen die ich in dieser Zeit des Jahres, wo so oft der Frieden zur Sprache gebracht wird, mit Ihnen teilen möchte. Das Streben nach Frieden geschieht erst im eigenen Land und im Herzen eines jeden.

Nochmals, frohe Weinachten und ein sehr glückliches neues Jahr.

*-*-*-*-*-*-*



Longue vie à notre souverain Albert II!
Que le Seigneur le comble de bénédictions!

Leve de koning, leve België!
Vive le roi, vive la Belgique!

http://www.monarchie.be/fr/index.php

24 décembre 2007

Message de Noël du Pape

http://www.greekorthodox-alexandria.org/


Theodoros II,
Par la Grâce de Dieu, Pape et Patriarche d'Alexandrie et de toute l'Afrique
Aux fidèles de l'Église Orthodoxe en Afrique

Grâce, Paix et Miséricorde de Jésus-Christ, Celui qui S'est Révélé

Mes enfants bien-aimés
Sur tout le continent Africain

"Un enfant est né pour nous, le Dieu Éternel d'avant les siècles." L'enfant-Dieu et le Dieu-enfant. En ces saints jours, en cette sainte Nuit de la Nativité du Seigneur, même les coeurs humains les plus endurcis s'adoucissent et redeviennent sensibles. Nous pensons tous à l'incommensurable amour du Créateur envers l'homme, Sa créature. Nous sommes devenus les récipiendaires de ce don le plus précieux qui est si incompréhensible pour la raison humaine, que nous vivons et expérimentons à travers la sainte Eucharistie, tout au long de l'année, dans une célébration unique et continue.

La Nativité du Seigneur, la célébration de l'amour, nous appelle tous à un réveil spirituel. Durant ces jours saints, alors que la joie et l'allégresse remplissent nos coeurs, nous avons tous l'incroyable opportunité d'une réflexion sur nous-mêmes – un examen personnel, quant à savoir comment nous avons utilisé et "investi" dans le temps que le Seigneur nous donne, en matière d'oeuvres d'amour.

L'unique critère infaillible de l'Église, c'est l'amour. D'après l'enseignement de l'Évangile et des Pères, c'est l'amour qui jugera les hommes et le monde. Chaque fois que nous commémorons un événement et que l'Église nous invite à célébrer, nous nous rappelons ce dicton des Byzantins, "une vie sans célébration, c'est une longue route sans repos ni rafraîchissement."

Depuis le moment de sa conception, depuis le moment où il voit la lumière de la vie, depuis le moment de sa renaissance spirituelle dans les fonts baptismaux de sa mère spirituelle, l'Église, l'homme est appelé à rencontrer Dieu et à Le reconnaître comme son Sauveur et Rédempteur. Le chemin et la rencontre avec Jésus-Christ est abondamment offert, d'une manière merveilleuse, dans la célébration de la naissance du Seigneur. C'est pourquoi le message de cette joyeuse festivité est un vrai défi pour la pensée humaine.

L'Enfant-Dieu nous offre espérance, joie et liberté! En retour, Il ne nous demande que notre coeur. Dans la célébration de la naissance du Seigneur, l'Église nous révèle un mystère de joie – une joie qui est le résultat de l'amour. Cet amour est capable de voir, de reconnaître et d'aimer le Dieu-homme, le Christ, en la personne du Divin Enfant. Il est capable de voir et reconnaître l'image de Dieu dans notre frère en humanité. Il est capable d'aimer cette image et d'ainsi devenir le plus grand cadeau de Noël pour chacun d'entre nous, le don d'une vie nouvelle.

Mes très chers et bien-aimés enfants,

Ouvrez vos coeurs sans réserve à Jésus, le Dieu-homme qui vient vous visiter. Ouvrez vos coeurs avec simplicité et confiance que Celui qui veille sur vous est aussi Celui qui est né rien que pour nous, par amour. Cet amour n'a pas de limites. Cet amour n'est exprimable que par la mesure de la Croix. Cet amour, tel un océan, est capable de laver toutes fautes et tous péchés. Il est capable de nous renouveler, de faire de nous de véritables enfants de Dieu, nés à nouveau – des enfants et des citoyens du Royaume des Cieux.

Puisse Dieu vous accorder de longues années à vous tous et à vos familles. Puisse ce Noël-ci être différent. Puissent nos relations être couvertes de l'onction parfumée du Paradis. Puisse ce parfum déborder dans toutes nos relations avec nos frères en humanités qui sont dans le besoin. Essuyons-en sa sueur. Allumons une bougie de lumière et d'espérance afin de réchauffer nos âmes. Puisse le coeur de chacun d'entre nous devenir une autre nouvelle mangeoire dans laquelle le Christ naîtra et demeurera à jamais. Amen.


Votre fervent intercesseur devant le Christ Révélé.

+ Theodoros II

Pape et Patriarche d'Alexandrie et de toute l'Afrique

La grande ville d'Alexandrie

Noël 2007