
Les premiers Douze Apôtres pré-Patriciens en Irlande, puis saint Patrick, puis sa génération de saints, y ont labouré les champs du Seigneur. Ils y ont déraciné quantité de vieilles peurs ancestrales, et amené la Bonne Nouvelle au peuple : non, il ne fallait pas redouter toutes ces horreurs, et Dieu nous aime. Ils ont donc fait le "gros oeuvre" si vous voulez.
Puis vint sainte Brigitte. Elle rayonna au delà du commun. Elle a vraiment "enfanté" l'Irlande à la Foi, et "enfanté le Christ" à l'Irlande. Et ce faisant, on l'appelle à juste titre la "Marie des Gaëls." Après elle, l'Irlande s'appelera à juste titre "l'île des Saints", tant y sera féconde la sainteté Chrétienne la plus lumineuse. Et ce titre de "Marie des Gaëls" n'est pas étranger à l'Orthodoxie orientale, voyez le Synaxaire en ligne de l'OCA.
Cette grande amie du Ciel que nos Pères dans la Foi, les 3 frères saints Feuillen, Ultan et Fursy nous ont amenée en Belgique, sainte Brigite de Kildare, la "Marie des Gaëls", est aussi fêtée ce jour - de même que nous fêtons saint Eubert, successeur de saint Piat au siège épiscopal de Tournai (+ 294). Un fête depuis les temps Chrétiens immémoriaux, du temps où tous ici nous étions Orthodoxes et où les saints pulullaient. On s'y remet?

2 riches articles en français sur sainte Brigitte, avec iconographie et hymnographie :
http://www.amdg.be/sankt/fev02.html#CELT
http://www.amdg.be/sankt/brigitte.html
Ni bu Sanct Brigid suanachNi bu huarach im sheire Dé,Sech ni chiuir ni cossensInd nóeb dibad bethath che.
Sainte Brigite ne s'abandonnait pas au sommeil,
N'était pas peu appliquée à l'amour de Dieu;
Non seulement elle n'acquit pas, mais elle ne rechercha pas
Les richesses de ce monde ici bas, la sainte.
Saint Broggan Cloen (+ 17.9.650), Thesaurus Palaeohibernicus
(Il est mentionné dans le Martyrologe d'Oengus, comme abbé de Rosstuirc, et est probablement identique à l'abbé Brochanus mentionné dans la Vie de saint Abban. C'est lui qui aurait écrit la plus ancienne hymne encore existante sur sainte Brigitte et on le fête le 17 septembre.)
"L'Errach ou printemps commençait le 1er février. Ce jour était appelé oimelc, imolg, ou imbulc: La première forme, oimele, est donnée dans le Glossaire de Cormac (p. 127, "oi"), comme dérivant de "oi", mouton, et melc ou melg, lait : "oi-melg", "agnelle-lait", "car c'est le moment où vient le lait aux brebis." Ce "oimelc" est le premier février que nous connaissons de par le Peter O'Connell's Dictionary, où "oimelc" est identifié avec Fed Brighde (jour de la Sainte Brigitte), qui a été, et est encore et toujours, le nom irlandais pour le premier février, dans toute l'Irlande."
Joyce, Social History of Ireland, Vol. II, p. 388
"Que la protection de Dieu et de Columba couvre tes allées et venues, et que sois auprès de toi la fermière aux lisses palmes blanches, Brigitte des nuées, aux cheveux bruns et dorés."
Ancienne bénédiction prononcée sur les troupeaux dans les îles en Écosse
Un don d'hospitalité – sainte Brigitte,
abbesse de Kildare

La vie de sainte Brigitte d'Irlande nous offre une nouvelle vision de la vertu d'hospitalité, le don joyeux et généreux de nourriture et d'abri. Nous savons que cette vertu est louée à travers les saintes Écritures. L'hospitalité d'Abraham aux 3 jeunes hommes venus le visiter fut révélée comme étant offert à rien de moins que les Trois Personnes de la Sainte Trinité. En fait, c'est sous la forme de ces 3 jeunes visiteurs que la Sainte Trinité est le plus souvent représentée dans l'iconographie. Notre Seigneur Jésus-Christ nous a commandé d'offrir l'hospitalité lorsqu'Il a dit :
"Car J'avais faim, et vous M'avez donné à manger,J'avais soif, et vous M'avez donné à boire,J'étais étranger, et vous M'avez accueilli.."
(Matt. 26,35-40)
Bien sûr, la loi de la nature aussi nous exhorte à nous occuper généreusement du voyageur qui n'a nul endroit où poser sa tête, et c'est ainsi que l'hospitalité, même sans l'amour pour le Christ, est devenue une importante facette pour une culture civilisée. Dans l'Irlande pré-Chrétienne, tout homme libre était requis par la loi séculière de fournir hospitalité à quiconque de sa classe ou d'une classe inférieure lui en faisait la demande. Le genre et la qualité de nourriture et d'abri qu'il était obligé d'offrir variait selon la classe à laquelle appartenait son hôte, mais on attendait de lui qu'il s'occupe bien tant des nobles que des gens de basse extraction, sinon il se retrouvait soumis à de lourdes amendes de même qu'à un ostracisme social. Sainte Brigitte a prit cette obligation légale et sociale pour son peuple et, y infusant l'amour du Christ, la transforma en une sainte règle et un art de grande piété.
Brigitte naquit à Faughart dans le Comté de Down en 542, moins de 50 ans après le début des vastes efforts missionnaires de saint Patrick parmi les Irlandais. A l'époque de sa naissance, la Foi commençait seulement à grandir dans les coeurs des Irlandais. Mais à la fin de sa vie, et en partie grâce à ses efforts, son pays allait devenir la sainte Irlande, la terre des saints et des érudits, une terre de monastères d'où des missionnaires partiraient pour toute l'Europe et au-delà.
Comme pour s'assurer qu'elle saurait comprendre et prendre soin de tout le monde, quelle que soit le milieu et la classe sociale d'origine, Brigitte est née fille d'un roi et d'une esclave. Son père était Dubtach, un chef païen, et sa mère, Chrétienne, en était l'esclave. Brigitte fut élevée de la sorte comme servante et Chrétienne, comme sa mère. La femme de Dubtach, jalouse, le força à vendre la mère de Brigitte avant que cette dernière ne naisse, et c'est ainsi que Brigitte fut élevée dans la maisonnée du druide de Faughart. Ce druide avait un oncle Chrétien, qui reconnu et soutint la piété de la jeune Brigitte. Bien qu'elle eut souvent à souffrir, se trouvant dans le besoin, elle était douce tant envers les gens que les animaux, et en particulier envers les pauvres, à qui elle donnait tout ce que son humble situation lui permettait. Vers l'âge de 10 ans, elle décida de retourner à la maison paternelle, où elle vécu bien et où elle acquit une prestance, une noblesse de tenue qui, sans aucun doute, lui sera un grand atout dans sa future position de dirigeante, car les Irlandais de son époque, c'était un peuple très à cheval sur le statut social.
Cependant, la véritable noblesse de Brigitte se situait dans sa générosité. Dans la maison paternelle, elle choqua la maisonnée en distribuant aux pauvres la majeure partie de la nourriture qu'elle recevait. Par la suite, elle décida de retourner à la vie d'esclavage, afin d'aider sa mère qui était tombée malade. Reprenant le travail de sa mère à la laiterie, Brigitte divisait en 13 parts le beurre qu'elle barattait, une pour chacun des Apôtres et une plus grande pour notre Seigneur, qu'elle distribuait aux pauvres. Lorsque son maître, le druide, découvrit avec quelle générosité elle disposait de ses biens, il vint l'affronter à la laiterie. Elle l'accueillît, lui lava les pieds, et lui prépara à manger. Le druide ne découvrit rien de mal, mais décida cependant de mettre Brigitte à l'épreuve, et lui ordonna de remplir un grand bassin avec du beurre. Constatant qu'elle n'avait plus assez de beurre pour répondre à l'ordre de son maître – puisqu'elle en avait tant donné aux pauvres – Brigitte commença à prier :
O mon Prince
Qui sait faire toutes ces choses,
Bénis, Ô Dieu,
Ma cuisine de Ta main droite :
Ma cuisine, la cuisine du Dieu blanc.
Une cuisine que mon Roi a bénie,
Une cuisine qui avait du beurre.
Fils de Marie, mon Ami, viens
Bénir ma cuisine.
Le Prince du monde entier étant aux abords,
Puissions-nous avoir l'abondance avec Lui. (1)
Et de l'abondance, c'est en effet ce qu'elle reçut. Par ses prières, le beurre se multiplia en une telle mesure que son maître le druide en fut amené à croire en Christ, à la vue du miracle. Il affranchit sa mère, et devint serviteur de Brigitte pour le restant de ses jours. Il couvrit aussi Brigitte de présents, y comprit le beurre et toutes ses vaches, mais elle avait prié pour l'abondance non pas pour elle-même, mais en faveur des autres. Dès lors, elle distribua sa propre richesse parmi les pauvres avec encore plus de largesse qu'elle n'avait distribué celle de son maître.
En fait, nombre d'événements dans la vie de Brigitte se produiront ainsi : elle sera bénie par l'abondance.. de sorte qu'elle pourra la distribuer. Il en fut de même avec la bénédiction de sa légendaire beauté. Brigitte était grande et d'allure royale, avec une peau fort claire et des cheveux dorés, une véritable beauté celtique. Dès lors, lorsque son père fut irrité par ce qu'il considérait une générosité irresponsable, avec la dispersion de ses biens, et qu'il décida de la marier, il n'eut aucune difficulté à lui trouver un bon parti. Mais Brigitte refusa non seulement le jeune poète que son père avait choisit pour elle, mais l'idée même du mariage, insistant qu'elle ne devait appartenir qu'à Dieu seul. Lorsque son père tenta de la marier de force, elle pria pour obtenir que son visage soit défiguré de sorte que nul homme ne veuille plus d'elle. Alors Dubtach accepta, et Brigitte fut tonsurée moniale vers l'âge de 20 ans, par Maël, évêque d'Armagh. Lorsqu'elle fut autorisée à se donner au Christ, son visage retrouva sa beauté antérieure.
A cette époque-là, il n'existait pas encore en Irlande de monastère pour femme, et seulement quelques uns pour hommes. Les femmes qui étaient consacrées comme moniales avaient à lutter pour vivre leur appel monastique tout en demeurant dans des maisons séculières. Mais Brigitte décida d'offrir à ces femmes un lieu de refuge et, l'année même de sa tonsure, en 470, elle rassembla 7 autres moniales et vint trouver le roi du lieu avec une requête pour obtenir un lopin de terre sur lequel bâtir un monastère. On raconte que face au refus, elle lui dit qu'elle se contenterait de ce que son manteau pourrait couvrir. Celui au Nom duquel Brigitte avait subvenu aux besoin des autres subvint à nouveau à ses besoins à elle, son manteau grandissant jusqu'à couvrir le Curragh, une grande étendue de terre ouverte et fertile que l'on peut encore voir de nos jours dans le Comté de Kildare. C'est là que Brigitte fonda le monastère de Kildare, le premier monastère féminin d'Irlande, qui devint un grand centre de piété, d'érudition, d'artisanat, et bien entendu, d'hospitalité.
La vertu d'hospitalité embrasée de l'amour du Christ était particulièrement importante pour sainte Brigitte en tant qu'abbesse de Kildare. Du 5ème au 9ème siècle en Irlande, les monastères ne seront pas seulement des lieux où hommes et femmes détourneront leurs coeurs du monde pour les tourner vers les choses de Dieu. Ce seront aussi des centres, des centres du coeur si vous voulez, tant pour la vie spirituelle que culturelle des gens pieux vivant dans le monde. L'antique Église Celtique n'était pas administrée sous la forme Romaine du diocèse, mais sous la forme orientale de la famille monastique ou paroisse. (Bien entendu, vu que le Grand Schisme n'avait pas encore eu lieu, toute la Chrétienté, tant occidentale qu'orientale, appartenait à l'Église Une, Sainte, Catholique et Orthodoxe). L'Église Celtique était une Église monastique. Les pays celtiques étaient parsemés de monastères, toujours plus au fur et à mesure que le Christianisme grandit, et ils étaient centres de commerce, d'érudition, et de vie culturelle, en même temps que de vie spirituelle. La personne qui dirigeait le monastère était abbé ou abbesse, avec parfois un évêque additionnel pour s'occuper des besoins sacramentels du peuple.
Du fait que ni villes ni hôtels n'existaient, ces monastères étaient des lieux d'étape importants pour les voyageurs. En fait, ils étaient habituellement situés à proximités ou le long de routes principales, et étaient dès lors des endroits appropriés pour se reposer (2). De même que dans une maison séculière, la cuisine ou foyer est le coeur du lieu, où la femme vertueuse offre chaleur et nourriture au travailleur fatigué ou au voyageur, ainsi le monastère était le coeur céleste ici bas, où hommes et femmes de Dieu recevaient leurs frères fatigués du monde, et les nourrissaient tant avec la nourriture des Cieux que les bonnes choses de la terre, au Nom du Christ. En anglais, les mots pour coeur et foyer sont presqu'identiques, "heart" et "hearth", provenant de leur racine saxonne "heort" et "heroth." Le foyer accueillant du monastère était vraiment le coeur de l'Irlande tant dans un sens spirituel que matériel. Et ainsi Mère Brigitte était à la fois moniale et laitière, à la fois abbesse et hôtesse, et de nos jours, elle est vénérée sous tous ces aspects.
De nos jours, on ne connaît plus que quelques détails au sujet du monastère de Kildare. Nous savons qu'il a commencé comme petite maison monastique uniquement pour femmes, mais que, dès lors que Brigitte s'en occupa activement, il s'agrandît rapidement et amplement. Bien vite il devint un grand monastère double, avec hommes d'un côté et femmes de l'autre, et l'abbesse Brigitte demanda à un évêque, saint Conleth, d'y venir résider pour leur administrer les Sacrements. Saint Conleth était spécialisé dans la métallurgie, il en enseigna l'art aux moines, et Kildare devint réputé pour ses magnifiques calices, coffrets de Missels et autres objets sacramentels. De plus, on y produisit de magnifiques manuscrits enluminés et livres.
Tant les femmes que les hommes participaient au dur labeur manuel, s'occupant des vaches et des moutons, de la laiterie, et des cultures vivrières. Les femmes filaient et tissaient les tissus pour les simples habits monastiques de même que les délicats vêtements et draps d'Autel. L'abbesse Brigitte leur montrait l'exemple, s'occupant elle-même de vaches et moutons, barattant, filant et tissant. Son propre régime alimentaire était probablement très simple, ne consistant qu'en pain, produits laitiers, légumes, et à l'occasion du poisson; mais pour les hôtes, c'était une pratique établie que de préparer les mets les plus fins et les plus délicats qu'ils pouvaient leur trouver.
De notre connaissance des autres monastères de son époque, nous pouvons présumer que les moines et moniales de Kildare suivaient la prière des Heures, qui est se centrait sur le chant des Psaumes et qu'ils passaient non seulement beaucoup de temps à étudier les Saintes Écritures, mais aussi à approfondir la littérature en gaélique, latin et grec, de sorte que l'atmosphère ambiante dans laquelle se retrouvait un hôte était non seulement érudite et cultivée, mais aussi sainte.
Nous savons aussi quelque chose de Kildare, et par déduction, de Brigitte elle-même, de ce que son biographe du 7ème siècle, Cogitosus, a écrit à propos de l'église qu'elle y avait fait ériger. Il la décrit comme un bâtiment aux nombreuses fenêtres, de proportion généreuse, dont les murs étaient recouverts de magnifiques peintures (qui étaient plus que certainement des Icônes). Son iconostase était ornée de rideaux de lin; de délicats objets en or et en argent embellissaient aussi cette maison de Dieu. Une telle taille et d'aussi somptueuses décorations n'étaient pas du tout typiques des églises de cette période. Katherine Scherman, dans "The Flowering of Ireland" fait remarquer qu'aucune autre église ne pouvait s'y comparer, et suggère que sa taille et son ornementation étaient dues à la générosité et la ferveur bien dans la nature de Brigitte.
En plus des faits qui nous sont parvenus au sujet de sainte Brigitte et du monastère qu'elle a fondé, nous avons un riche étalage de pieuses légendes et traditions qui ont franchi les siècles, transmis par ceux qui l'aimaient et la vénéraient. Nombre de ces histoires rendent témoignage de la grandeur de coeur de Brigitte et de sa générosité. On rapporte par exemple comment 7 évêques étaient venus lui rendre visite à Kildare, et elle était honteuse de découvrir qu'elle n'avait plus de nourriture pour les recevoir. Lorsqu'elle pria avec ardeur, des Anges lui rendirent visite et firent que ses vaches donnent une 3ème fois plus du lait ce jour-là. Normalement, traire pour la 3ème fois n'aurait pas dû donner du lait, mais Brigitte obéit et commença à traire ses vaches, et les cruches débordèrent de lait, et elle en eut plus qu'assez pour ses hôtes.
Un splendide poème attribué à sainte Brigitte raconte ce qu'elle espérait le plus. S'il devait ne pas avoir été composé par la sainte, en tout cas, il a sûrement dû l'être par quelqu'un qui l'aimait beaucoup et connaissait bien sa nature:
Je souhaiterais un grand lac de bière pour le Roi des Rois;
Je souhaiterais que la famille des Cieux en boive toute la vie et à jamais.
Je souhaiterais avoir les gens des Cieux dans ma propre maison;
Je souhaiterais que leur soit remis des coupes de paix.
Je souhaiterais qu'ils aient la joie en la buvant;
Je souhaiterais que Jésus soit parmi eux.
Je souhaiterais les trois Marie au grand nom;
Je souhaiterais les gens des Cieux partout à l'entour.
Je souhaiterais être locataire du Prince;
de sorte que si j'étais en problème,
Il me donne une bonne bénédiction (3).
On rapporte que le Seigneur accordait à Brigitte tout ce qu'elle demandait, et qu'elle avait toujours désiré la même chose – "pourvoir aux besoins des pauvres, bannir toute détresse, et sauver toute personne dans le besoin" (4). Il semble bien que dans son amour pour son prochain, sainte Brigitte s'oubliait totalement elle-même, et permettait à l'aimante Providence de Dieu de s'occuper d'elle.
L'ancien Livre de Lismore rapporte que sainte Brigitte était "abstinente, elle était innocente, elle était priante, elle était patiente; elle était heureuse des Commandements de Dieu; elle était ferme, elle était aimante; elle était un coffre sacré pour conserver le corps du Christ et Son sang; elle était un temple de Dieu, son coeur et son esprit étaient un trône où reposait le Saint Esprit" (5). Assurément, un amour si fervent pour Dieu était la première cause et la force motrice de son amour pour les autres et de l'hospitalité Chrétienne qu'elle leur offrait. C'est ce qui fait la différence entre un philanthrope et un saint, car ce n'était pas seulement la nourriture, la boisson et le gîte que Brigitte offrait, mais aussi les bénédictions de Dieu à quiconque frappait à sa porte. Et, inversement, c'était Christ qu'elle voyait et aimait et servait en chacun. Dans une de ses citations, elle dit "c'est au Nom du Christ que je nourris les pauvres, car le Christ est dans le corps de tout pauvre" (6).
L'hospitalité de sainte Brigitte, don pour et de charité Chrétienne, offrait un si puissant exemple qu'elle est devenue la norme pour l'hospitalité du peuple Irlandais [*], qui se reflète dans cette "Rune" irlandaise de l'Hospitalité :
Hier soir j'ai vu un étranger arriver,
J'ai servi de la nourriture dans la salle à manger,
j'ai servi à boire,
j'ai mis de la musique,
et au Nom de la Tri-Unité,
Il m'a béni ainsi que ma maison
mon troupeau et mes bien-aimés,
et l'alouette a dit dans son chant
souvent, souvent, bien souvent,
le Christ vient déguisé en étranger,
souvent, souvent, bien souvent,
le Christ vient déguisé en étranger.
Puissions-nous suivre l'exemple de sainte Brigitte, et recevoir le Christ sous les oripeaux de l'étranger.
Sainte Brigitte, prie Dieu pour nous.
Mary Dugan Doss
Convertie à l'Orthodoxie, l'auteur est de descendance Irlandaise
Notes: 1. Lives of the Saints from the Book of Lismore, edited and translated by Whitley Stokes, in The Flowering of Ireland by Katherine Scherman; Boston and Toronto, Little, Brown and Company, 1981, p. 112.
2. Celtic Monasticism by Kathleen Highes and Ann Hamlin; New York, Seabury Press, 1981, pp. 14-15.
3. The Blessed Trinity of Ireland, collected by Lady Gregory; Gerrard's Cross, Colin Smythe, 1985; p. 14.
4. Ibid.
5. The Book of Lismore in Saints of the British Isles by A. Bond and N. Mabin; Bognor Regis, W. Sussex, New Horizon, 1979, p. 54.
6. The Blessed Trinity of Ireland, p. 10.
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[*] ce que celle qui était à l'époque mon épouse et moi-même avions pu constater et apprécier lors de notre pèlerinage de fête de 15 ans de mariage en 2005. Il n'y a qu'en Afrique que j'avais déjà rencontré tant de chaleur, et encore, il y manquait cette dimension, ce "saint Bridget touch" qui fait toute la différence.
Petite page avec quelques Icônes et enluminures rares :
http://stmaterne244.fotopic.net/