"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

04 juillet 2007

Nihil orationi praeponendum est (Bien prier - Dynamis)

"On ne doit rien préférer à la prière" – Lérins, 2ème Règle des Pères, 31
En cette période délicate pour la Belgique, adressons nos prières au Christ par l'intercession du dernier souverain Orthodoxe canonisé, saint Nicolas II. Seule une monarchie forte et Chrétienne pourra nous faire sortir du marasme où nous ne cessons de nous enfoncer. Étant un très piètre Chrétien et pire que mauvais en oraison, je laisse la parole à quelqu'un qui s'y connaît.
J-M

Dynamis - Mercredi 4 juillet 2007
http://groups.yahoo.com/group/orthodoxdynamis/message/2821


Saint martyrs impériaux de Russie
et ceux martyrisés avec eux


2ème lecture des Vêpres - Lecture composée : 1 Rois 8,22-25, 30-34, 46-49, 57-59; 9,3-5 LXX
"Salomon se plaça ensuite devant l'Autel du Seigneur, en face de toute l'assemblée d'Israël, et dit, les mains levées vers le ciel: "Seigneur, Dieu d'Israël, il n'y a point de Dieu pareil à Toi, ni là-haut dans les Cieux, ni ici-bas sur la terre, à Toi qui es fidèle à Ton Alliance de bonté avec Tes serviteurs qui marchent de tout coeur devant Toi. Tu as tenu la promesse que Tu as faite à David, mon père, Ton serviteur; ce que Ta bouche a déclaré, aujourd'hui Ta main l'a réalisé. Maintenant, Seigneur, Dieu d'Israël, réalise aussi l'autre promesse que Tu as faite à Ton serviteur David, mon père: 'Tu ne manqueras jamais d'un successeur qui occupe devant moi le trône d'Israël, pourvu que tes fils marchent devant Moi comme tu l'as fait toi-même.' [..] Écoute la supplication de Ton serviteur et de Ton peuple d'Israël, lorsqu'ils viendront prier en ce lieu. Écoute-les du haut de Ta demeure du Ciel, écoute et pardonne! "Quand un homme aura péché contre son prochain, s'il doit prêter un serment d'imprécation et vient le prononcer devant Ton Autel, dans ce temple, écoute-le du haut des Cieux et interviens: juge Tes serviteurs, condamnant le coupable et faisant retomber sur lui sa faute, déclarant juste l'innocent et le traitant selon sa justice. "Quand ton peuple d'Israël sera battu par l'ennemi pour avoir péché contre Toi, s'il revient à toi pour louer Ton Nom, s'il Te prie et Te supplie dans ce temple, écoute-le du haut des Cieux, pardonne le péché de Ton peuple d'Israël, et ramène-le dans le pays que Tu as donné à ses pères. [..] "Quand ils auront péché contre Toi, - car il n'y a point d'homme qui ne pèche - et quand Tu les auras livrés à leurs ennemis dans Ta colère, quand leurs vainqueurs les déporteront dans un pays ennemi, lointain ou proche, si, au pays de leur exil, ils réfléchissent, s'ils se repentent et T'adressent en exil les supplications que voici: 'nous avons péché, nous avons commis une faute, nous sommes coupables', - s'ils reviennent à Toi de tout leur coeur et de toute leur âme dans le pays où ils auront été déportés par leurs ennemis, et s'ils Te prient en se tournant vers le pays que Tu as donné à leurs pères, vers cette ville de Ton choix, vers ce temple que j'ai bâti à Ton Nom, écoute du haut de Ta demeure des Cieux leurs prières et leurs supplications, et rends-leur justice. [..] Que le Seigneur notre Dieu soit avec nous comme Il a été avec nos pères; qu'Il ne nous abandonne ni ne nous rejette, mais qu'Il incline nos coeurs vers Lui, afin que nous marchions dans toutes Ses voies et gardions les Lois, les Commandements et les préceptes qu'Il a imposés à nos pères. Puissent les supplications que j'ai adressées au Seigneur notre Dieu, Lui rester présentes à la mémoire, jour et nuit, pour qu'Il rende justice à Son serviteur et à Son peuple d'Israël, comme il conviendra chaque jour. [..] Le Seigneur lui dit: "J'ai exaucé ta prière et la supplication que tu M'as présentée; J'ai consacré cet édifice que tu as bâti, pour y fixer Mon Nom à jamais: Mes yeux et Mon coeur y seront perpétuellement. Et si tu marches devant Moi comme l'a fait David, dans la sincérité et la droiture de ton coeur, mettant en pratique tout ce que Je t'ai ordonné, observant Mes préceptes et Mes Lois, J'affermirai pour toujours le trône de ta royauté sur Israël, comme Je l'ai déclaré à David, ton père, en ces termes: Il ne te manquera jamais un descendant sur le trône d'Israël."


Épître: 1 Corinthiens 2,9-3,8
Évangile : saint Matthieu 13,31-36

Bien prier : Extraits de 1 Rois, en particuliers 8,57-58 : "Que le Seigneur notre Dieu soit avec nous comme Il a été avec nos pères; qu'Il ne nous abandonne ni ne nous rejette, mais qu'Il incline nos coeurs vers Lui, afin que nous marchions dans toutes Ses voies et gardions les Lois, les Commandements et les préceptes qu'Il a imposés à nos pères."
Le jour où le roi Salomon dédicaça le Temple "au Nom du Seigneur Dieu d'Israël" (1 rois 8,20), il offrit une prière qui révèle une profonde compréhension de Dieu et de comment s'approcher au mieux de Lui. Ce qui rend la prière de Salomon digne d'être étudiée avec soin par tous ceux qui osent s'approcher de Dieu par la prière, espérant qu'Il les écoutera du haut de Sa demeure du Ciel, ... et pardonne (cfr 1 Rois 8,30).

Salomon reconnaît que Dieu seul est l'unique Dieu. Qui que ce soit d'autre qui s'arroge un statut divin ou ultime pour prendre des décisions ou exige allégeance est rejeté. "Seigneur, Dieu d'Israël, il n'y a point de Dieu pareil à Toi, ni là-haut dans les Cieux, ni ici-bas sur la terre.." (v. 23). Face aux religions militantes et aux idéologies jaillissant du mélange des cultures, des esprits et groupes dirigeants, le Dieu d'Israël, le Dieu adoré dans le Christianisme Orthodoxe, appelle à se tourner sérieusement vers Lui, car comme le précise Salomon, Il est fidèle à Son Alliance de bonté avec Ses serviteurs qui marchent de tout coeur devant Lui (cfr. v. 23). Ici, nous avons l'expérience qui s'exprime.

Bien sûr, comme même le Chrétien Orthodoxe moyennement informé le sait, Dieu avertit Son peuple. Il garde l'Alliance et étend la miséricorde uniquement si Ses enfants s'efforcent de rester sur le bon chemin, de marcher devant Lui comme Salomon l'a fait. Et jusqu'au point où "Salomon se plaça ensuite devant l'Autel du Seigneur, en face de toute l'assemblée d'Israël, et dit, les mains levées vers le ciel" (v. 22), il garda sa partie de l'Alliance. Par la suite, cependant, devenu vieux, le roi Salomon se lia à de nombreuses femmes, et il s'unit à des femmes de nations étrangères au sujet desquelles le Seigneur avait cependant interdit aux enfants d'Israël de s'unir, et pour finir son coeur ne fut plus parfait devant le Seigneur son Dieu, et le Seigneur fut fâché sur Salomon.. et le Seigneur dit à Salomon que puisqu'il avait trahi, Il lui enlèverait son royaume et le donnerait à ses serviteurs (cfr. 1 Rois 11,1,2,4,9), ce qui advint après la mort de Salomon.

Regardez bien la vie de Salomon, car on y voit la mise en garde divine bien clairement exprimée. Nous devons faire attention à nous-mêmes, marcher devant Dieu d'un coeur affermi, et vivre dans la sainteté de coeur et la justice. Bien sûr, la triste vérité que Salomon proclame nous hante tous : il n'y a point d'homme qui ne pèche (1 Rois 8,46).
Cependant, bien que nous sachions que Dieu nous délivre face à nos ennemis (qu'ils soient physiques ou spirituels), et qu'eux nous emmènent captifs en des terres lointaines ou proches (cfr. v. 46), nous savons aussi que le Seigneur est plein de compassion. Mais nous devons nous tourner là où nous sommes et Le supplier, reconnaissant que nous avons péché, que nous avons commis l'injustice, que nous avons transgressé, et que nous allons nous tourner vers Lui de tout notre coeur, de toute notre âme (cfr. v. 47-48). C'est une bonne nouvelle, car alors être Orthodoxe, c'est une vraie bénédiction, puisque la vie à laquelle nous sommes appelés en Christ est une vie de repentance.

Dès lors, qu'est-ce qui est requis pour se tourner vers Dieu? Cela signifie au moins que nous devons confesser le Nom de Dieu, et prier et supplier (cfr. v. 33) dans la demeure où nous adorons la bienheureuse et vivifiante Trinité. Assurément, la confession doit suivre, de sorte que par Sa grâce, Dieu puisse tourner nos coeurs vers Lui, afin que nous marchions selon Ses voies et gardions tous Ses Commandements et Ses ordonnances, tels qu'Il les a donnés à nos pères (cfr. v. 58). Dieu promet solennellement que Ses yeux et Son coeur seront toujours dans nos églises. Nous ne devons pas redouter qu'Il nous rejette complètement (cfr. v. 4).

O Seigneur Dieu, plein de bonté et souffrant tant face à nos mauvaises actions, répands Ta miséricorde sur Tes serviteurs, et accorde-nous une image de repentance et de pardon des péchés.

03 juillet 2007

Oklahoma City: nouvelle paroisse de Rite Occidental

Dimanche 1er juillet 2007
http://westernorthodox.blogspot.com/2007/07/oklahoma-city-here-comes-western-rite.html

L'ancienne paroisse charismatique Épiscopalienne à Oklahoma City (OKC) se convertit en paroisse de Rite Orthodoxe Occidental. Si vous habitez la région et êtes intéressé, veuillez contacter la paroisse Orthodoxe Antiochienne Saint Elijah qui vous donnera de plus amples informations. J'ai lu que la dédicace serait Saint Cyril, paroisse de Rite Occidental.

Au cours des 12 derniers mois, il y a eu une croissance exponentielle pour le Vicariat de Rite Occidental de l'Église Orthodoxe Antiochienne. Deo gratias!
Diacre Benjamin Johnson.

(nb : quelques petits textes pareils, ça, pour le moment, je veux encore bien en traduire.. J-M)

Le patriarcat de Constantinople déplacé aux États-Unis d'Amérique?

Lundi 2 juillet 2007
http://southern-orthodoxy.blogspot.com/2007/07/ep-of-us-of.html

Considérant que le patriarche d'Antioche vit à Damas depuis des siècles, quel serait le problème inhérent au déplacement d'un autre patriarche?

Voici dès lors ma suggestion, qui est garantie à même d'irriter tout le monde : de ce que j'en ai compris (quoique je n'ai pas examiné les chiffres), la majorité des fidèles de Constantinople se trouve aux USA.

Dès lors, déplacez le patriarcat de Constantinople en Amérique. De la sorte, nous obtiendrons une autocéphalie indiscutée, et même notre propre patriarche. Ca, et tout le monde est fou, alors d'après la définition de Calvin et Hobbes, c'est un Bon Compromis.

(p. Joseph : ce ne sont pas mes paroles mais un commentaire laissé par Peter Gardner ici)

p. Joseph Huneycutt

[note de traduction : déjà en son temps, le p. Georges Florovsky aurait émis la même suggestion, comme l'a fait par la suite le métropolite Philip, de l'archidiocèse Grec-Orthodoxe Antiochien aux USA.]

01 juillet 2007

Le discernement pour suivre le Christ (Trinité 4, R.O.O Eorhf)

Matines Dimanche "Trinité 4"

Psaume 23 Domini est terra
Au Seigneur appartient la terre et tout ce qu'elle contient * le disque terrestre et tous ses habitants.
C'est lui qui l'a assise sur les eaux de la mer * et l'a fondée sur les eaux des fleuves.
Qui gravira la montagne du Seigneur * Qui demeurera dans son sanctuaire?
L'homme aux mains nettes, au coeur pur * qui ne recherche pas les idoles et qui ne fait pas à son prochain de perfides serments.
Celui-là recevra la bénédiction du Seigneur * et une récompense de Dieu son Sauveur.
Voilà la race de ceux qui le cherchent * de ceux qui cherchent ta face, Dieu de Jacob.
Portes, ouvrez vos vantaux, ouvrez-vous, portails antiques * afin que puisse entrer le roi de gloire!
Qui est ce roi de gloire? * C'est le Seigneur, héros valeureux, c'est le Seigneur, le héros des batailles.
Portes, ouvrez vos vantaux, ouvrez-vous, portails antiques * afin que puisse entrer le roi de gloire!
Qui est ce roi de gloire? * C'est le Seigneur des armées, c'est lui, le roi de gloire.
Gloire au Père et au Fils * et au Saint Esprit.
Comme au commencement, maintenant et toujours * et aux siècles des siècles. Amen.

Ps. 24 Ad te, Domine, levavi
Vers toi, Seigneur, j'élève mon âme * mon Dieu, je mets en toi ma confiance;
que je ne sois pas déçu * que mes ennemis ne triomphent pas de moi.
Non, aucun de ceux qui espèrent en toi ne sera confondu * mais ils seront couverts de honte, les perfides.
Seigneur, fais-moi connaître tes voies * montre-moi tes sentiers.
Conduis-moi sur le chemin de vérité et sois mon maître * car tu es le Dieu de mon salut, en toi, sans cesse, je mets mon espoir.
Rappelle-toi, Seigneur, tes miséricordes * et tes bontés, car elles sont éternelles.
Mais oublie les erreurs de ma jeunesse, et toutes mes fautes * au nom de ta miséricorde, souviens-toi de moi; oui, Seigneur, pour l'amour de ta bonté.
Le Seigneur est bon et droit * il remet les égarés sur le droit chemin.
Il conduit les humbles dans la justice * il enseigne aux humbles sa voie.
Toutes les voies du Seigneur sont miséricorde et fidélité * pour ceux qui gardent son alliance et ses préceptes.
Pour l'amour de ton Nom, Seigneur * pardonne-moi mon péché, si grand qu'il soit.
Qu'en sera-t-il de l'homme qui craint le Seigneur? * Il est instruit par Dieu du chemin qu'il doit choisir.
Il vit dans le bonheur * et sa postérité héritera du pays.
Le Seigneur se fait l'intime de ceux qui le craignent * il leur révèle son alliance.
Mes yeux sont fixés constamment sur le Seigneur * car c'est lui qui dégage mes pieds du filet.
Tourne tes regards vers moi et prends pitié de moi * car je suis seul, et désolé;
allège la détresse de mon coeur * et délivre-moi de mes angoisses,
vois ma misère et mon chagrin * efface tous mes péchés.
Considère le nombre de mes ennemis * et la haine implacable dont ils me poursuivent.
Défends mon âme, délivre-moi * que jamais je ne sois déçu d'avoir cherché refuge auprès de toi.
Que l'innocence et la droiture soient ma sauvegarde * c'est en toi Seigneur, que j'ai mis mon espoir.
Ô Dieu * délivre Israël de toutes ses angoisses.
Gloire au Père et au Fils * et au Saint Esprit.
Comme au commencement, maintenant et toujours * et aux siècles des siècles. Amen.

Première Lecture : Job 29,1-25
Job poursuivit son discours en ces termes : Qui me rendra les saisons d'autrefois, les jours où Dieu me protégeait, quand son flambeau brillait sur ma tête, et que sa lumière me guidait dans les ténèbres, tel que j'étais aux jours de mon automne, quand Dieu veillait en ami sur ma tente, quand le Tout-Puissant était encore avec moi, que mes garçons m'entouraient; quand mes pieds baignaient dans la crème, et que le rocher me versait des flots d'huile; quand je sortais pour aller à la porte de la cité et que je siégeais sur la place publique? À ma vue les jeunes gens se cachaient, les vieillards se levaient et restaient debout; les chefs interrompaient leur discours, et mettaient la main sur la bouche; la voix des princes se taisait, leur langue adhérait au palais. Celui qui m'entendait me félicitait, quiconque me voyait me rendait témoignage. Je délivrais le pauvre qui criait au secours, et l'orphelin qui était sans appui. À moi venait la bénédiction de l'homme en perdition, et je mettais la joie au coeur de la veuve. J'endossais la justice comme un vêtement, l'équité comme une robe et un turban. J'étais les yeux de l'aveugle et les pieds du boiteux; j'étais un père pour les pauvres, j'examinais à fond la cause des inconnus. Je brisais la mâchoire du pervers, lui arrachant la proie d'entre les dents. Je disais : "Je mourrai dans ma vieillesse, j'aurai des jours aussi nombreux que le sable. Ma racine atteint les eaux, la rosée reste la nuit dans ma ramure. Ma gloire sera toujours jeune, et mon arc toujours fort dans ma main." On m'écoutait, on attendait, on recueillait mon avis en silence; quand j'avais parlé, on n'ajoutait rien, mon discours était reçu comme la rosée. On m'attendait comme la pluie et l'on ouvrait la bouche comme pour une ondée printanière. Je leur souriais, mais ils restaient craintifs; ma faveur ne passait pas inaperçue. Quand j'allais vers eux, j'avais la première place, je trônais comme un roi au milieu de ses troupes, comme le consolateur des affligés."

Deuxième Lecture : saint Marc 6,1-32
Puis il partit de là et revint dans sa patrie, suivi de ses disciples. Le sabbat venu, il se mit à enseigner dans la synagogue. Les nombreux auditeurs, frappés d'étonnement, disaient : "D'où lui vient cela, et quelle est cette sagesse qui lui a été départie? et comment de si grands miracles s'accomplissent-ils par ses mains? N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon? et ses soeurs ne sont-elles pas ici parmi nous?" Et ils étaient perplexes à son sujet. Mais Jésus leur dit : "Un prophète n'est traité sans égards que dans sa patrie, chez ses parents et dans sa propre maison." Il ne put accomplir là aucun miracle, si ce n'est qu'en leur imposant les mains il guérit quelques malades. Et il s'étonnait de leur défiance. Il parcourait les villages à la ronde tout en enseignant. Alors il fait venir les Douze; il se mit à les envoyer deux à deux et leur donna pouvoir sur les esprits impurs. Il leur ordonna de ne rien emporter pour la route, sauf un bâton : ni pain, ni besace, ni monnaie dans la ceinture, de chausser des sandales et de ne pas revêtir deux tuniques. Il leur disait : "Dans quelque maison que vous soyez entrés, restez-y jusqu'à votre départ de cet endroit là. Si une localité ne vous reçoit ni ne vous écoute, sortez-en et secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre eux."
Ils partirent, et prêchèrent la pénitence. Ils chassaient de nombreux démons, oignaient d'huile beaucoup de malades et les guérissaient. Or le roi Hérode entendit parler de Jésus, dont le nom devenait célèbre. On disait : "Jean-Baptiste est ressuscité d'entre les morts, c'est pour cela que la puissance de faire des miracles agit en lui." Les uns affirmaient : "C'est Élie"; d'autres disaient : "C'est un prophète comme un autre." Hérode l'entendit : "Ce Jean que j'ai fait décapiter, dit-il, ce doit être lui qui est ressuscité!" Car Hérode lui-même avait fait arrêter Jean, et l'avait enchaîné en prison à cause d'Hérodiade, femme de son frère Philippe, qu'il avait épousée. De fait, Jean disait à Hérode : "Tu n'as pas le droit de prendre la femme de ton frère." Aussi Hérodiade lui gardait rancune et voulait le faire tuer, mais n'y parvenait pas, car Hérode respectait Jean, sachant qu'il était un homme juste et saint; il le protégeait, et quand il l'entendait, il se trouvait perplexe. Pourtant il l'écoutait volontiers.
Il vint un jour favorable où Hérode, à l'occasion de l'anniversaire de sa naissance, offrit un banquet aux grands de sa cour, à ses officiers et aux princes de Galilée. La fille de la dite Hérodiade se présenta et se mit à danser à la satisfaction d'Hérode et de ses convives. Le roi dit à la jeune fille : "Tu peux me demander ce que tu voudras, je te le donnerai." Et il lui fit ce serment : "Quoi que tu me demandes, je te l'accorderai, fût-ce la moitié de mon royaume." Elle se retira pour dire à sa mère : "Que faut-il demander?" - "La tête de Jean-Baptiste", répondit-elle. Aussitôt la jeune fille s'empressa de rentrer auprès du roi et lui exprima son désir : "Je veux que sur-le-champ tu me donnes sur un plat la tête de Jean-Baptiste." Le roi, attristé, ne voulut pas, à cause de ses promesses et des convives, la contrarier. Sans tarder, il envoya un garde avec l'ordre d'apporter la tête de Jean. L'homme s'en fut décapiter Jean dans la prison, apporta la tête sur un plat et la remit à la jeune fille; et la jeune fille la remit à sa mère. Les disciples de Jean l'apprirent. Ils vinrent enlever son cadavre et le déposèrent dans un tombeau.
Les apôtres se réunissent auprès de Jésus et lui racontent ce qu'ils avaient fait et ce qu'ils avaient enseigné. Et il leur dit : "Venez vous-mêmes à l'écart, dans un lieu désert, et prenez un peu de repos." Tant de monde en effet allait et venait qu'ils ne pouvaient même pas manger à l'aise. Ils partirent dans la barque vers un lieu solitaire, à l'écart."

COLLECTE POUR DIMANCHE TRINITÉ 4
O Dieu, protecteur de tous ceux qui se confient en Toi, sans Qui rien n'est fort, rien n'est saint : augmente et multiplie envers nous Tes Miséricordes; afin qu'avec Toi comme notre maître et guide, nous puissions faire un tel usage des biens temporels que nous n'en perdions point les biens éternels. O Père Céleste, daigne nous exaucer pour l'amour de Jésus-Christ, notre Seigneur, Qui vit et règne avec Toi et le Saint-Esprit, Dieu Un, pour les siècles des siècles.

Divine Liturgie (Sarum)
Épître : Romains 8,18-23
Évangile : Saint Luc 6,36-42
"Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez point, et vous ne serez point jugés; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés; pardonnez, et on vous pardonnera; donnez et on vous donnera. On versera dans votre sein une bonne mesure, tassée, secouée, débordante, car on mesurera pour vous avec la mesure dont vous vous serez servis. Il leur proposa cette comparaison : Un aveugle peut-il conduire un aveugle? Ne tomberont-ils pas tous deux dans le fossé? Il n'y a pas de disciple au-dessus du maître, mais tout disciple accompli sera comme son maître. Pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère, et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans le tien? Comment peux-tu lui dire : Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton oeil, alors que tu ne vois pas la poutre qui est dans le tien? Hypocrite, ôte d'abord la poutre de ton oeil, et ensuite, tu y verras pour ôter la paille de l'oeil de ton frère."

Vivant au milieu du mal ambiant, le fidèle Orthodoxe a besoin de se tourner vers Dieu pour recevoir le discernement... et rester fidèle...

HOMÉLIE DU DIMANCHE TRINITÉ 4

homélie 2007:
L'abondance de miséricorde dans le Royaume de Dieu est la promesse qui ouvre la lecture évangélique de ce jour. La miséricorde, le Seigneur nous la montre comme une véritable route à double sens : "donnez et on vous donnera", telle est la voie de la miséricorde de Dieu, comme notre Seigneur le répétera dans la Prière du Notre Père : "pardonne-nous nos offenses comme nous avons pardonné à ceux qui nous ont offensé..." - Et Il rajoute aussi "car on mesurera pour vous avec la mesure dont vous vous serez servis" (Marc 4,24) – on retrouve la même citation en Matthieu 7,2...
Il nous est nécessaire de comprendre à qui notre Seigneur adressait les paroles que les Évangélistes ont rapportées, car même si elles sont toutes salutaires pour nous, il est cependant important de connaître le contexte. C'est un extrait du "Sermon sur la Montagne", qui a été prononcé en présence d'une très grande foule, au milieu de laquelle se trouvaient quelques disciples, mais qui était surtout une foule bigarrée, composée de citadins, de malades, etc.
Au verset 6,20 on lit "et Il leva Ses yeux vers Ses disciples et dit." De ceci on peut déduire que les disciples se tenaient groupés en un endroit et qu'ils pouvaient être distingués du restant de la foule. Il est possible que bien que toute la foule ait pu entendre l'enseignement de notre Seigneur, cependant, Il l'adressa principalement aux disciples. En d'autres termes, ces séances pourraient bien être regardées comme une sorte d'entraînement public pour les disciples. Tant la foule que les disciples entendaient. De toute évidence, comme le montre le verset ouvrant cette péricope-ci (verset 20), Il dirigeait Ses remarques particulièrement vers les disciples. Bien que l'enseignement de ne pas juger afin de ne pas être jugé s'applique à tous, il a une signification particulière pour ceux qui pourraient éventuellement recevoir une responsabilité spéciale pour gouverner l'Église.
Le verset 39, "Un aveugle peut-il conduire un aveugle? Ne tomberont-ils pas tous deux dans le fossé?", semble renforcer l'idée que c'était directement adressé aux disciples – bien qu'audible par la foule. Il était particulièrement d'application pour ceux qui allaient guider dans un proche avenir l'Église qui allait naître. Bien que ce soient donc des recommandations opportunes pour ceux qui avaient été choisis pour former la future Église, ce sont aussi des instructions de base pour nous. Il nous est demandé d'acquérir un coeur qui pardonne, un coeur miséricordieux. La miséricorde naît de l'amour, et l'amour envers notre prochain est la caractéristique de ceux qui disent qu'ils suivent le Christ. Le Christ reconnaît comme étant à Lui, et ceux qui sont les Siens, ce sont ceux qui entendent et reconnaissent Sa voix et c'est Sa voix authentique que nous entendons par ces paroles.
Les Béatitudes et la teneur générale de l'enseignement du Christ, c'est cela qui a attiré nombre de peuples au Christ depuis 2 millénaires, c'est cet aspect du Christ que nous en venons à aimer. Le Christ Lui-même nous demande d'être comme Lui, de L'imiter du mieux que nous le pouvons, dans Son attitude face à toutes les situations. Après tout, nous imitons ceux que nous admirons, nous devrions dès lors imiter le Christ. En imitant Ses attitudes, nous acquérons un coeur semblable au Christ, et dès lors nous devenons vraiment les Siens – et Il nous le dit : "tout disciple accompli sera comme son maître" (Luc 6,40).

enluminure medievale illustrant le Sermon sur la MontagneSermon sur la Montagne

homélie 2006:
L'Évangile de ce jour est un de ces célèbres passages aussi rapportés dans la version de Matthieu du Sermon sur la Montagne, si aimé des Chrétiens. Nous comprenons que le Christ a pu avoir prononcé bien des fois ces paroles-ci et d'autres semblables, dès lors il est quelque peu surprenant que la version de Luc soit plus longue que celle de Matthieu.
Nous sommes ici en présence de ces préceptes basiques de la vie Chrétienne, que notre Seigneur avait souvent les plus grandes difficultés à faire comprendre, tant par paraboles qu'en langage ouvert.
Dans cette lecture-ci, nous retrouvons les paroles familières "Un aveugle peut-il conduire un aveugle? Ne tomberont-ils pas tous deux dans le fossé? Il n'y a pas de disciple au-dessus du maître..." De nos jours, le fidèle Orthodoxe est confronté à une multitude de situations très perturbantes, et ces paroles de Jésus adressées non pas au public mais à Ses disciples sont importantes pour nous. Jésus les exhorte – et nous exhorte nous aussi dans notre situation actuelle – à acquérir et à exercer le discernement dans la manière dont nous regardons la pléthore de pseudo-chrétientés qui se rassemblent dans ce sécularisme libéral dont nous sommes entourés. Cette invasion subtile de ce que nous croyons et de nos valeurs demande un véritable discernement de la part du fidèle Orthodoxe s'il veut conserver la vraie Foi, et ne pas être égaré en acceptant des normes de comportement et de croyance qui ne sont tout simplement pas Chrétiennes, Orthodoxes. Nous pensons tous que nous savons ce qu'est la Foi, mais les changements et opinions qui nous entourent sont si subtils dans leur intrusion que nous ne remarquons pas leur effet. Si nous ne sommes pas extrêmement prudents, nous reprenons ces nouvelles croyances et ces nouveaux comportements sous-chrétiens, sans même nous rendre compte que nous le faisons. Dès lors, nous avons un urgent besoin de discernement. On sait l'acquérir, mais comme avec tout ce qui est rare et précieux, cela nous en coûtera. Le discernement requiert 2 choses : une relation avec Dieu dans laquelle Il nous assistera à faire le tri entre vérité et fausseté, et une connaissance de la Foi qui résulte de notre volonté à apprendre la véritable Foi de la part d'enseignants dignes de confiance. Pour le fidèle Orthodoxe qui souhaite périodiquement réévaluer ce qu'il croit et ses valeurs à la lumière de la vraie Foi – ce qui est un besoin vital pour tous! - , la source, ce sont les saintes Écritures interprétées par les Pères de l'Église et des auteurs Orthodoxes fiables.
Il y a vraiment très peu de remplacement possible au travail constant de conversation avec Dieu, à la prière quotidienne tant formelle qu'informelle, plusieurs fois par jour, et à se plonger dans la relation qui découle imperceptiblement au fil des années de cette pratique. Prière formelle et informelle, les 2 sont nécessaires. Les Offices que l'Église nous donne à prier depuis 2 millénaires sont le meilleur point de départ. La récitation des Psaumes est le terrain d'entraînement pour la prière sous ses 2 formes, une pratique que le fidèle Orthodoxe doit acquérir. Ce n'est pas une simple répétition – quoiqu'elle commencera ainsi. C'est inculquer une méthode de prière, et une bonne relation avec Dieu. David était bien plus qu'un roi historique d'Israël, il était le maître par excellence pour apprendre comment converser avec Dieu et comment apprendre de Dieu. Avec David et ses Psaumes, nous parcourons la vie sous ses bons aspects et ses mauvais moments, les chutes et les relevailles d'un être humain qui est aussi fragile que nous-mêmes. David guide, et nous, en suivant, à la lumière des paroles du Christ, nous entrons dans notre propre relation en tant qu'enfants de Dieu. C'est pour cette raison que l'Église a incorporé de manière si importante l'usage des Psaumes dans tout notre culte liturgique, tant les Offices que la Divine Liturgie. Apprenez les Psaumes, lisez les saintes Écritures dans l'interprétation Orthodoxe, et apprenez des Pères. En voulant vivre selon les préceptes du Christ, la résultante sera qu'on deviendra un authentique Chrétien Orthodoxe, qui sait discerner les attaques nombreuses et variées contre sa Foi, et qui peut agir avec l'autorité de celui qui possède humblement la Foi et parle avec Dieu.

p. Michaël, higoumène (abbé),
Saint-Petroc monastery, EORHF/Rocor
http://www.orthodoxresurgence.com/

Sermon sur la Montagne
Psautier / Heures, vers 1330-1340
Avignon, bibliothèque municipalen, ms. 0121, folio 044
source