Rite Orthodoxe Occidental - Sarum - EORHF
Matines
Psaume 37 Domine, ne in furore
Ps 38 Dixi, Custodiam
Isaïe 7,13-9,1
Écoutez, maison de David! Cela ne vous suffit-il pas de lasser la patience des hommes, que vous lassiez aussi celle de mon Dieu? Aussi le Seigneur va-t-il vous donner lui-même un signe: La jeune fille va concevoir et enfanter un fils, et tu le nommeras Emmanuel. Il sera nourri de crème et de miel jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien. Car avant que l'enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le pays pour lequel tu redoutes les deux rois sera dévasté. Le Seigneur fera venir sur toi, sur ton peuple et sur la maison de ton père, des jours comme il n'y en eut point depuis qu'Éphraïm s'est séparé de Juda. En ce temps-là, le Seigneur sifflera les mouches qui sont aux bords des fleuves de l'Égypte et les abeilles du pays d'Assyrie. Elles viendront s'abattre en masse dans les ravins escarpés, dans les creux des rochers, sur tous les buissons et tous les pâturages. En ce temps-là, avec un rasoir emprunté au-delà du Fleuve, (avec le roi d'Assyrie), le Seigneur vous rasera la tête et le poil des jambes, ainsi que la barbe. En ce temps-là, chaque homme entretiendra une vache et deux brebis; de tout le lait qu'elles donneront on mangera la crème, car c'est de crème et de miel que vivront ceux qui subsisteront dans le pays. En ce temps-là, tout terrain qui contenait mille ceps de vigne valant mille sicles d'argent sera laissé aux ronces et aux épines. On n'y viendra qu'avec un arc et des flèches, car le pays entier sera couvert de ronces et d'épines. Sur les coteaux que l'on travaillait à la bêche, on ne se rendra plus à cause des ronces et des épines, on y laissera paître les boeufs, et ils seront piétinés par les moutons.
Le Seigneur me dit: "Prends une grande tablette, et inscris-y en caractères lisibles: Mahér-shalal-hash-baz (prompt butin, proche pillage). Trouve-moi des témoins dignes de foi, Urie le prêtre et Zacharie fils de Jébéréchie." Je m'approchai de la prophétesse, qui conçut et mit au monde un fils. Le Seigneur me dit: "Appelle-le Mahér-shalal-hash-baz, car avant que l'enfant sache dire: Papa, maman, on aura porté les richesses de Damas et le butin de Samarie devant le roi d'Assyrie." Le Seigneur me dit encore: Parce que ce peuple méprise les eaux tranquilles de Siloé, et qu'il perd contenance devant Rason et le fils de Rémalia, le Seigneur va faire monter contre eux les eaux du Fleuve, larges et puissantes, le roi d'Assyrie et toute sa puissance. Il montera partout au-dessus de ses berges, il se répandra sur toutes ses rives. Il envahira Juda, l'inondera et le submergera, il montera jusques au cou. De ses nappes répandues il couvrira toute la terre, ô Emmanuel! Apprenez-le, peuples, et soyez consternés! Prêtez toutes l'oreille, terres lointaines. Prenez les armes, vous serez brisés; prenez les armes, vous serez brisés. Préparez un plan, il échouera; donnez des ordres, ils ne s'exécuteront pas, car Dieu est avec nous. Voici ce que le Seigneur m'a dit quand il m'a empoigné et qu'il m'a mis en garde contre cette politique: "N'appelez pas conjuration tout ce que ce peuple appelle conjuration; ne redoutez pas l'objet de ses frayeurs, soyez sans crainte. C'est le Seigneur que vous devez tenir pour un conspirateur; c'est lui qu'il faut craindre, lui qu'il faut redouter. Il sera un sanctuaire, la pierre d'achoppement, le rocher où l'on trébuche, pour les deux maisons d'Israël, un piège et un filet pour les habitants de Jérusalem. Beaucoup d'entre eux chancelleront, ils tomberont et se briseront, ils seront enlacés et pris au piège!"
Je vais envelopper cette déclaration, sceller cette révélation pour mes disciples. J'aurai confiance dans le Seigneur qui se cache à la maison de Jacob, et j'espérerai en lui. Moi et les enfants que le Seigneur m'a donnés, nous sommes en Israël des signes et des présages de la part du Seigneur des armées, qui habite la montagne de Sion. Si l'on vous dit: Consultez les esprits des morts, les devins, ceux qui chuchotent et qui murmurent: Un peuple ne doit-il pas consulter ses dieux? consulter les morts en faveur des vivants? C'est ce que l'on dira pour recevoir une loi et un témoignage. Car il n'y a pas d'aurore pour lui. On errera dans le pays, fatigué et affamé; tourmenté par la faim on se dépitera, et l'on maudira son roi et son Dieu. On lèvera les yeux, puis on regardera vers la terre, et l'on ne verra que détresse, obscurité, ténèbres angoissantes, on sera repoussé dans la nuit. (Car n'y a-t-il pas ténèbres où il y a angoisse? Dans le passé il a humilié le pays de Zabulon et le pays de Nephtali; mais dans l'avenir il couvrira d'honneurs la Route de la mer, la Transjordanie et le district des nations. Le peuple qui marchait dans l'obscurité a vu une grande lumière; sur ceux qui habitaient un pays ténébreux une lumière a resplendi.
1ère Épître de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 15,16-57
Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si le Christ n'est pas ressuscité, votre foi ne rime à rien, vous êtes encore dans vos péchés. Ceux qui sont morts dans le Christ sont donc perdus. Si c'est pour cette vie seulement que nous avons placé notre espoir dans le Christ, nous nous trouvons être les plus malheureux de tous les hommes. Mais voici que le Christ est ressuscité des morts; il est les prémices de ceux qui sont morts. En effet, c'est par un homme que la mort est venue; c'est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. Tous meurent en Adam, ainsi tous revivront dans le Christ, mais chacun à son propre rang: comme prémices, le Christ; ensuite ceux qui seront au Christ, lors de son avènement. Puis viendra la fin, quand il remettra le royaume à Dieu le Père, après avoir réduit à rien toute Principauté, toute domination, toute puissance. Car il faut qu'il règne, jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera anéanti, c'est la mort; car Dieu a tout mis sous ses pieds . Mais lorsqu'il dira que tout lui a été soumis, il est évident qu'il faut en excepter celui qui lui a soumis toutes choses. Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même rendra hommage à celui qui lui a soumis toutes choses. Ainsi Dieu sera tout en tous. Autrement, que veulent faire ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux? Et nous, pourquoi sommes-nous à toute heure en péril? Chaque jour, je risque la mort; aussi vrai, frères, que vous m'êtes un sujet de fierté dans le Christ Jésus notre Seigneur. Si c'est avec des vues humaines que j'ai combattu contre les bêtes à Éphèse, quel avantage m'en revient-il? Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons, buvons, car demain nous mourrons. Ne vous y trompez pas, "les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs". Revenez à vous-mêmes, comme il convient, et ne péchez point: car il y en a qui sont dans la totale ignorance de Dieu, je le dis à votre honte.
Mais, direz-vous, comment les morts ressuscitent-ils? Avec quel corps reviennent-ils? Insensé! Ce que tu sèmes ne reprend pas vie sans mourir d'abord. Ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps de la plante à venir, mais c'est un simple grain, disons, de blé, ou de quelque autre semence. Mais Dieu lui donne le corps comme il lui plaît, et à chaque semence, il donne le corps de la plante qui lui est propre. Toutes les chairs ne sont pas semblables: autre est la chair des hommes, autre celle des animaux; celle des oiseaux diffère de celle des poissons. De même, il y a des corps célestes et des corps terrestres; mais l'éclat des corps célestes diffère de celui des corps terrestres. Autre est l'éclat du soleil, autre est l'éclat de la lune, autre l'éclat des étoiles; et l'éclat de l'une diffère même de l'éclat de l'autre. Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Semé dans la corruption, le corps ressuscite incorruptible; semé dans le mépris, il ressuscite glorieux; semé dans la faiblesse, il ressuscite vigoureux; semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. C'est ainsi qu'il est écrit: Le premier homme, Adam, a été fait âme vivante (Gn. 2,7); le dernier Adam est esprit vivifiant. Mais ce n'est pas le spirituel qui vient le premier, c'est ce qui est animal: le spirituel vient ensuite. Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre; le second est venu du ciel. Tel est l'homme terrestre, tels sont aussi les hommes terrestres; tel est l'homme céleste, tels sont aussi les hommes célestes. Et de même que nous avons reproduit les traits de l'homme terrestre, ainsi nous reproduirons ceux de l'homme céleste. Ce que j'affirme, frères, c'est que ni la chair ni le sang ne peuvent avoir part au royaume de Dieu, et que la corruption n'aura point part à l'incorruptibilité. Voici maintenant que je vous parle d'un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous, nous serons changés, en un instant, en un clin d'oeil, au son de la dernière trompette (car la trompette sonnera). Les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Il faut que ce qui est corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce qui est mortel revête l'immortalité.
Quand ce qui est corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce qui est mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira cet oracle de l'Écriture: La mort a été engloutie dans la victoire (Is. 25,8). Mort, où est ta victoire? Mort, où est ton aiguillon (Os. 13,14)? Or, l'aiguillon de la mort, c'est le péché; la puissance du péché, c'est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ!
COLLECTES POUR LA DORMITION (Matines)
Nous Te supplions de nous accorder, O Seigneur, un esprit pour toujours penser et agir avec droiture; de sorte que nous, qui ne savons rien faire de bon sans Toi, puissions être amenés par Toi à vivre selon Ta sainte volonté. Par notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, Qui vit et règne avec Toi et le Saint Esprit, Dieu Un, pour les siècles des siècles.
Liturgie
Nous qui venons de participer au banquet céleste, nous implorons Ta miséricorde, O Seigneur notre Dieu, pour que, célébrant la Dormition de la Mère de Dieu, nous puissions par son intercession être libérés de tous les maux qui nous assaillent. Par notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, Qui vit et règne avec Toi et le Saint Esprit, Dieu Un, pour les siècles des siècles.
Divine Liturgie (Sarum)
Épître : Livre de Ben Sirach le Sage Sir 24,11-27
(La Sagesse dit :) J'ai eu sous les pieds par ma puissance le coeur de tous les hommes, grands et petits ; auprès d'eux je m'enquis d'un lieu de repos, où j'habiterais dans le domaine du Seigneur. Alors la voix du créateur de l'univers m'a donné ses ordres, et celui qui m'a créée a reposé dans ma tente. Il m'a dit: "En Jacob, plante ta tente; en Israël place ton héritage; parmi les élus, étends tes racines ." Dès le début, avant tous les siècles il m'a créée, jusqu'à la fin des siècles je ne cesserai pas d'exister; dans la maison sainte j'ai exercé mon ministère devant lui, et ainsi j'ai été affermie dans Sion; dans la cité sainte j'ai trouvé mon repos, et Jérusalem est le siège de mon empire. J'ai pris racine dans un peuple mis à l'honneur, dont l'héritage est dans la part de mon Dieu, et j'ai fixé mon séjour dans l'assemblée des saints. Je me suis élevée comme un cèdre sur le Liban, comme un cyprès sur la montagne de Sion; j'ai poussé comme un palmier de Cadès, comme en Jéricho un parterre de roses. Je me suis élevée comme un olivier de belle venue dans la plaine, comme un platane sur un chemin qui longe les eaux, j'exhale une odeur de cannelle et de baume odorant, un parfum comme celui de la myrrhe de choix; comme le storax, le galbanum, l'onyx et le stacte, comme la goutte d'encens qui tombe d'elle-même, j'ai embaumé ma demeure; mon odeur est celle d'un baume sans mélang. J'ai étendu mes branches comme un térébinthe, mes rameaux sont glorieux et majestueux. Comme la vigne j'ai donné des fruits à l'odeur suave, et mes fleurs sont des fruits de gloire et d'abondance. Je suis la mère du pur amour, de la crainte (de Dieu), de la science et de la sainte espérance. En moi se trouve toute grâce de toute voie et vérité, en moi l'espérance de toute vie et de vertu. Venez à moi, vous qui me désirez avec ardeur, et remplissez-vous des fruits que je porte; car mon souffle est plus doux que le miel, plus qu'un rayon de miel, douce ma possession.
Évangile : Saint Luc 10,38-42
Ils étaient en voyage, et Jésus entra dans un village. Là, une femme, nommée Marthe, le reçut chez elle. Elle avait une soeur, du nom de Marie, qui s'assit aux pieds du Seigneur pour l'écouter parler. Survint Marthe, fort affairée par les soins du ménage: "Seigneur, dit-elle, cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse faire seule tout le service? Dis-lui donc de m'aider." Le Seigneur lui répondit: "Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour bien des choses, alors qu'une seule est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée."
HOMÉLIE DE LA DORMITION DE LA TRÉS SAINTE MÈRE DE DIEU
Homélie 2007 :
Homélie 2006 :
Homélie sur la Dormition de notre Toute Pure, la Théotokos, la toujours Vierge Marie, par Saint Grégoire Palamas
Hunterian Psalter (Angleterre vers 1170) source & (c)
Ensemble, l'amour et le devoir ont suscité mon homélie de ce jour, par amour pour vous. Ce n'est pas seulement que je le souhaite, du fait de mon amour pour vous, et parce que j'y suis contraint par les saints Canons, d'apporter à vos pieuses oreilles une parole salutaire et par là nourrir vos âmes, mais s'il y a bien une chose parmi celles qui lient par obligation et par amour et qui savent être rapportées avec ferveur pour l'Église, c'est la grandeur de la toujours Vierge Mère de Dieu. Le désir est double, pas simple, car il m'incite, me supplie et me persuade, en même temps que me force le devoir auquel on ne peut se soustraire, bien que le discours ne saurait atteindre ce qui le dépasse, de même que l'oeil n'est pas capable de fixer le soleil. Nul ne saurait s'exprimer sur des choses qui dépassent le langage, et cependant, c'est à notre portée par l'amour pour l'humanité de ceux qui sont loués, de composer un chant de louange et en même temps de ne pas toucher aux choses insaisissables, de satisfaire à la dette par des paroles et d'offrir les premiers fruits de notre amour à la Mère de Dieu, par des hymnes composés selon nos capacités.
Dès lors, si "la mort du juste est honorable" (cfr Ps. 115,6) et "la mémoire du juste est célébrée avec des cantiques de louange" (Prov. 10,7), combien plus devons-nous honorer avec force louanges la mémoire de la plus sainte de tous les saints, celle par qui toute sainteté est offerte aux saints, je veux parler de la toujours Vierge Mère de Dieu! C'est ainsi que nous célébrons aujourd'hui sa sainte dormition ou translation vers une autre vie, par laquelle, bien qu'étant "un peu moins grande que les Anges" (Ps. 8,6), par sa proximité avec le Dieu de tous, et dans les actes merveilleux qui furent écrits dès le commencement des temps et accomplis en ce qui la concerne, elle est montée bien plus haut que les Anges et les Archanges et toutes les puissances célestes incorporelles qui sont au-dessus d'eux. Pour elle, les prophètes consacrés à Dieu avaient prononcé des prophéties, des miracles étant accomplis pour préfigurer cette future Merveille du monde entier, la toujours Vierge Mère de Dieu. Le flot des générations et des circonstances amène à la destination de ce nouveau mystère accomplit en elle; les décrets de l'Esprit fournissent à l'avance des types de la vérité à venir. La fin, ou plutôt le début et la racine, de ces merveilles et actions divines, c'est l'annonce aux suprêmement vertueux Joachim et Anne de ce qui allait être accompli : à savoir qu'eux, qui étaient stériles depuis leur jeune âge, donneraient vie en leur vieil âge à celle qui sans semence donnerait naissance à Celui Qui est engendré de Dieu le Père avant les siècles. Ceux qui l'avaient miraculeusement enfantée firent voeu de la ramener au Donateur, elle qui avait été donnée. Dès lors, la Mère de Dieu changea étrangement de demeure, quittant celle de son père pour rejoindre celle de Dieu alors qu'elle était encore enfant. Elle passa ainsi plusieurs années dans le Saint des Saints même, où, remise aux bons soins d'un Ange, elle jouit d'une ineffable nourriture, telle qu'Adam n'avait pu en goûter; car en effet s'il l'avait pu, comme cette immaculée le fit, il n'aurait pas chuté loin de la vie. Quand bien même si c'était à cause d'Adam et de sorte qu'elle puisse prouver qu'elle était sa fille, qu'elle cédait un peu à la nature, de même que le fit son Fils, Qui est à présent monté de la terre au Ciel.
Mais après cette indicible nourriture, la plus mystique économie de rencontre survint à la Vierge, avec une étrange salutation surpassant toute parole, que lui adressa l'Archange descendu des hauteurs célestes, un dévoilement et salutation de Dieu qui transformait la condamnation d'Eve et d'Adam, un remède à la malédiction qui reposait sur eux, transformant cela en bénédiction. Le Roi de tout "avait désiré la beauté mystique" de la Toujours Vierge, comme David l'avait prédit (Ps. 44,11 LXX) et, "Il recourba les cieux et descendit" (Ps. 17,9 LXX) et la couvrit, ou plutôt, la Puissance "enhypostatique" (*) du Très Haut demeura en elle. Il ne manifesta pas Sa présence par la ténèbre et le feu, comme avec Moïse le voyant de Dieu, pas par la tempête et la nuée, comme avec Élie le prophète, mais c'est sans médiation, sans voile, que la Puissance du Très Haut recouvrit le sein virginal et sublimement chaste, séparé par rien qui soit, ni air ni éther ni rien de sensible, ni rien de supra-sensible. Ce n'était pas couvert par l'ombre mais une complète union. Puisque ce qui couvre est toujours coutumier de produire sa propre forme et figure en ce qui est couvert, il advint en ce sein non pas seulement une union, mais bien plus, une formation, et ce qui fut formé par la Puissance du Très Haut et du tout saint ventre virginal, ce fut le Verbe de Dieu incarné. C'est ainsi que le Verbe de Dieu prit demeure en la Théotokos d'une manière inexprimable et procéda d'elle, portant chair. Il paru sur terre et vécu au milieu des hommes, déifiant notre nature et nous accordant, selon les paroles du divin Apôtre, ce en quoi "les anges eux-mêmes désirent plonger leurs regards" (1 Pierre 1,12). C'est la louange qui transcende la nature et la suréminente glorieuse gloire de la toujours Vierge, gloire pour laquelle nulle pensée, nulle parole ne peut suffire, quand bien même elle serait angélique. Mais qui pourrait raconter tout ce qui s'est passé après Son ineffable Nativité? Car, alors qu'elle coopérait et souffrait avec cette exaltante condescendance du Verbe de Dieu, elle était aussi justement glorifiée et exaltée ensemble avec Lui, y ajoutant toujours l'accroissement surnaturel de puissantes oeuvres. Et après l'Ascension aux Cieux de Celui Qui S'était incarné par elle, il advint que ces grandes oeuvres, surpassant pensée et parole, elle les rivalisa, oeuvres qui à travers Lui étaient siennes, et elle le fit par une ascèse très vaillante et diverse, et avec ses prières et sa protection pour le monde entier, ses préceptes et encouragements qu'elle donna aux hérauts de Dieu envoyés à travers le monde. Elle était donc à la fois elle-même un soutien et un réconfort quand elle était entendue et vue, et pendant qu'elle oeuvrait avec tout le restant de toutes manières possibles pour la prédication de l'Évangile. Avec sagesse, elle vécu un genre de vie très ardu, proclamé en pensée et en parole.
(*) "enhypostatos" = qui subsiste dans le Logos en tant que seconde personne de la Trinité. Notion théologique provenant de saint Jean Damascène; si quelqu'un a une meilleure traduction, merci d'avance. NDT.
[suite en cours de traduction]
Amen.
p. Michaël, higoumène (abbé), Saint-Petroc monastery, EORHF/Rocor
http://www.orthodoxresurgence.co.uk/
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Homélie de saint Bède le Vénérable pour la Dormition de la Mère de Dieu
Note : saint Grégoire de Tours utilisait le terme "Dormition", qui est donc aussi le terme pour les Orthodoxes d'Occient depuis toujours. Il est à regretter que dans nos pays, par contamination avec l'hétérodoxie, certains utilisent le terme "assomption", malgré les graves erreurs théologiques liées à ce terme, erreurs que l'on trouve dans le milieu où il a été forgé. Dormition est le terme que nous tenons de nos pères, qui vient des Apôtres, alors pourquoi chercher ailleurs, hors de l'héritage de la Foi apostolique? Pour faire copain-copain? C'est ça, vouloir le bien de son prochain, lui souhaiter le Salut, la vie éternelle? Ces erreurs ont des implications directes dans le domaine sotériologique, elles ne sont pas banales, elles ne sont pas des "opinions théologiques" comme certains aiment à le prétendre par confusion entre amitié et vérité de la Foi. Pour l'Orthodoxe occidental, de Rite Occidental ou byzantin peu importe, le terme est "Dormition" et la compréhension est celle que donne l'Église du Christ.
JM
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Byzantins : Dormition de la Mère de Dieu

Tropaire de la Dormition
Dans ton enfantement tu as gardé la virginité; dans ta dormition tu n’abandonnes pas le monde, ô Mère de Dieu! Tu vas vers la Vie, étant Mère de la Vie, et par tes prières tu libères nos âmes de la mort!
Kondakion de la Dormition, ton 2
La Mère de Dieu, qui jamais ne se lasse d’intercéder pour nous et dont la protection ne pouvait cesser d’être notre espérance, ne se laissa vaincre par la mort ni le tombeau, puisqu’elle la Mère de la Vie et qu’elle a rejoint la Source de la Vie, Celui qui demeura dans son sein virginal.
Épître : Philippiens 2, 5-11
Frères, ayez entre vous les mêmes sentiments que ceux qui furent dans le Christ Jésus : Lui, étant Dieu par nature, n’a pas revendiqué son égalité avec Dieu, mais Il s’en est Lui-même dépouillé, Il a pris ma nature d’esclave et Il est devenu semblable aux humains. Puis, revêtu de l’humanité, Il s’humilia Lui-même, et obéit jusqu’à la mort, celle de la Croix. Aussi Dieu l’a-t-Il exalté et lui a-t-Il conféré le Nom qui dépasse tout nom, afin qu’au Nom de Jésus fléchisse tout genou, dans le ciel, sur la terre et aux enfers, et que toute langue se mette à proclamer de Jésus Christ qu’Il est Seigneur à la gloire de Dieu le Père!
Évangile : Saint Luc 10, 38-42 et 11, 27-28
En ce temps-là, comme ils faisaient route, Jésus entra dans un village et une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur appelée Marie qui s’assit aux pieds du Seigneur, et écoutait sa parole. Marthe s’affairait à tout le service ; elle vint et dit : "Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse m’occuper seule du service ? Dis-lui donc de m’aider !" Le Seigneur lui répondit : "Marthe, Marthe ! Tu t’inquiètes et t’agites pour beaucoup de choses, mais il en faut peu : d’une seule, même, suffit. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas retirée". Alors qu’Il disait cela, une femme éleva la voix du milieu de la foule et dit à Jésus : "Heureuse, celle qui t’a porté et nourri !" Mais Il dit : "Heureux, assurément, ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent !"






Catéchèse : la foi orthodoxe en la Mère de Dieu, Toujours-Vierge et Toute-Sainte Marie - sa libre impeccabilité : élue par le Seigneur, elle s’est gardée du péché personnel. L’héritage du péché adamique a été purifié en elle par la venue sanctifiante de l’Esprit et l’habitation du Verbe, avec la synergie de sa volonté humaine. Aussi ne connut-elle pas les souffrances de l’accouchement. Elle souffrit de compassion pour son Fils et son Dieu. Elle consentit à la mort et fut exaltée ("dormition").
- sa virginité triple : avant la conception, pendant et après l’enfantement. Elle ne connut pas l’union sexuelle, et eut le Verbe comme fils unique. Les "frères" de Jésus sont ses cousins, ou des enfants de Joseph le veuf. Sur l’icône, sont les trois étoiles de la virginité glorieuse de la Toujours-Vierge.
- elle est la "Mère de Dieu", foi œcuménique (concile d’Ephèse 431) et incontournable. L’enfant conçu en elle de l’Esprit du Père est la personne divine du Verbe. En elle l’union de la divinité et de l’humanité est immédiate : elle conçoit humainement la divinité ; "théotokos" ("déipare") inclut non seulement la mise au monde, mais surtout la conception. La Vierge Marie est la Génitrice de Dieu.
- elle est la Toute-Sainte (Panaghia), première créature transfigurée et déifiée et, pour cette raison, au-dessus des chérubins et des séraphins. Elle demeure une créature, et ne prend jamais la place de Dieu.
archiprêtre Marc-Antoine Costa de Beauregard
En Grèce, la Dormition est fêtée au niveau de l'État, quelle chance!
comment-la-dormition-t-fte-mme-par.html
Textes liturgiques complets, informations, commentaires de l'Ode par saint Nicodème, différences dogmatiques radicales avec "l'assomption" hétérodoxe, etc, voir :
http://www.forum-orthodoxe.com/
broderie de sainte Marie de Paris ("Mère Marie Skobtsova")