"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

18 août 2007

Une prière à la Mère de Dieu (saint Ephrem le Syrien)


O très sainte Mère de Dieu, O toi la seule Femme qui soit absolument pure tant d'âme que de corps, daigne me regarder, moi l'abominable et l'impur, qui ai noircit mon âme et maculé mon corps avec les souillures de ma vie de passions et de gloutonnerie. Purifie mon esprit asservi aux passions. Redresse mes pensées aveuglées et errantes et rends-les incorrompues. Remet de l'ordre dans mes sens et guide-les. Libère-moi de tout mal et de toute dépendance repoussante aux influences et passions impures qui me tourmentent. Accorde à mon esprit enténébré et abruti la sobriété et le discernement, afin de corriger mes intentions et mes échecs, de sorte que libéré des ténèbres du péché, je puisse être digne de te louer et glorifier grandement, O toi la seule vraie Mère de la vraie Lumière, le Christ notre Dieu. Car toute la Création, visible et invisible, te bénit et te glorifie, avec Lui et en Lui.
Saint Ephrem le Syrien, "A Spiritual Psalter or Reflections on God", traduction anglaise diacre Isaac Lambertson (Liberty, Tennessee: St. John of Kronstadt Press, 1997), p. 63.

en la fête de saint Arnould le Fort, saint Firmin de Metz et saint Jean de Rila

dans le calendrier des assurances ABB (CBC) on trouve à ce jour :
Jean de Rila
Très tôt, des monastères ont été fondés en Bulgarie. Le plus célèbre est celui de Rila, situé à plus de 1000 mètres d'altitude, en pleine montagne, loin du monde, à une centaine de kilomètres de Sofia. Il tire son origine d'une petite communauté qui se rassembla, au 10ème siècle, autour de Jean, un simple ermite qui jouit très tôt d'une grande popularité. Il serait mort le 18 août 946. C'est pour cette raison que Jean de Rila est célébré ce jour. Il est le saint patron de la Bulgarie.
Jean-Luc Dubart.

17 août 2007

Savoir lire et écrire, ou devenir esclave – le grand retour de "panem et circenses"

"L'un est sage, l'autre est sot
Le premier lit des livres, l'autre va au bistrot."
Poster d'Union Soviétique de 1926
source

Ce n'est pas pour rien que l'enseignement est nivelé par le bas chez nous, qu'un nombre important parmi les "élus" s'acharne contre tout ce qui est éducation, formation, apprentissage, culture, école. Un peuple déculturé, arraché à ses racines, à qui on invente un faux passé, non seulement n'a pas d'avenir, mais en prime, son présent se réduit à l'esclavage sous toutes ses formes, y compris les plus pernicieuses, insidieuses – bref la société de con-sommation. L'individualisation à outrance de la société occidentale, déchristianisée depuis mille ans déjà, a pour but cet isolement des personnes. Ils veulent en faire des individus, des isolés, qu'il faudra décerveler pour les rendre les plus manipulables possible. La lecture - la vraie littérature, pas les poubelles actuellement proposées par la médiocrassie - et l'écriture – la poésie surtout mais pas seulement bien entendu – cela favorise le bon développement intellectuel. Soit le contraire de ce qui est recherché dans la déstructuration systématique et systémique de notre société, du noyau familial et de l'enseignement.

Dans 15 jours, c'est la rentrée scolaire, et de nouvelles "expériences" de "progrès" vont être imposées à nos enfants et aux enseignants. Protégeons l'enseignement contre toutes les aventures destinées à le détruire, à n'en faire qu'un cloaque à lobotomisation forcenée, une usine à lavage de cerveau où on inculque aux futurs esclaves le credo(*) du bon con-sommateur. Il est vital d'oser dire "Non" au "panem et circenses" (**) !


(*)
"credo" athée pour commencer, luciférien pour finir bien sûr
(**) Juvénal, Satires X,1

Mens sana in corpore sano - un esprit sain dans un corps sain. Notez que cette expression est aussi de Juvénal, qu'elle provient de ce même chapître 10 de ses "Satires", et qu'il invite à y parvenir en priant pour obtenir cela. Je n'ai rien dit.

Le choix est entre se cultiver, apprendre à comprendre

("par les livres et par les moeurs", devise d'une école anglaise où un de nos lecteurs Orthodoxes a fait ses études)



ou subir en n'étant plus qu'un objet qui consomme sur commande...


16 août 2007

La télévision empoisonne les âmes – métropolite Bartolomeu de Nicula (Roumanie)

Un dirigeant de l'Église Orthodoxe de Roumanie condamne la télévision parce qu'elle "empoisonne les âmes"
http://www.iht.com/articles/ap/2007/08/15/europe/EU-GEN-Romania-Church-Media.php


Mercredi, un dirigeant de l'Église Orthodoxe de Roumanie a critiqué les chaînes de télévision pour leur manipulation des spectateurs, et pour "empoisonner les âmes des Roumains" par leurs programmes violents.
"Nous devenons un peuple sauvage et rustre," a dit le métropolite Bartolomeu (Anania) à un rassemblement de plus de 100.000 pèlerins venus au monastère de Nicula, dans le nord-ouest de la Roumanie.

Anania, qui est un des successeurs potentiels au patriarche Téoctist, qui est mort le mois dernier, a soutenu que la violence à la télévision nuisait à la personnalité des gens.
"C'est une technique diabolique qui fait que les gens ne sont pas capables de discerner le bien du mal," a dit Anania, 86 ans. "C'est un crime lent qui détruit la conscience et la personnalité."
Il a dit cependant qu'il regardait la télévision et avait un ordinateur. Il a rajouté qu'il n'était pas "contre la modernité" ou la télévision en elle-même, mais qu'il désapprouvait la manière dont elle était utilisée.

L'Église Orthodoxe, qui est majoritaire en Roumanie, va organiser une élection le 12 septembre pour choisir un nouveau dirigeant pour remplacer Teoctist, qui avait oeuvré pour améliorer les relations avec le Vatican.
Les observateurs croient que s'il est élu patriarche, Anania renversera la tendance favorisant le dialogue avec l'église catholique-romaine.
Mercredi, les pèlerins ont afflué au monastère de Nicula, où Anania s'est exprimé; ils sont venus vénérer une Icône que l'on pense miraculeuse. D'après une tradition, l'Icône de la Vierge en pleurs, peinte en 1691, a pleuré durant 26 jours en 1699. Selon les fidèles, le premier miracle aurait eu lieu en 1701, quand l'épouse d'un officier de l'armée aurait été guérie de sa cécité.


15 août 2007

Dormition de la Mère de Dieu - Rite Occidental + byzantin - textes, prières, iconographie, etc

Rite Orthodoxe Occidental - Sarum - EORHF

Matines
Psaume 37 Domine, ne in furore
Ps 38 Dixi, Custodiam
Isaïe 7,13-9,1
Écoutez, maison de David! Cela ne vous suffit-il pas de lasser la patience des hommes, que vous lassiez aussi celle de mon Dieu? Aussi le Seigneur va-t-il vous donner lui-même un signe: La jeune fille va concevoir et enfanter un fils, et tu le nommeras Emmanuel. Il sera nourri de crème et de miel jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien. Car avant que l'enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le pays pour lequel tu redoutes les deux rois sera dévasté. Le Seigneur fera venir sur toi, sur ton peuple et sur la maison de ton père, des jours comme il n'y en eut point depuis qu'Éphraïm s'est séparé de Juda. En ce temps-là, le Seigneur sifflera les mouches qui sont aux bords des fleuves de l'Égypte et les abeilles du pays d'Assyrie. Elles viendront s'abattre en masse dans les ravins escarpés, dans les creux des rochers, sur tous les buissons et tous les pâturages. En ce temps-là, avec un rasoir emprunté au-delà du Fleuve, (avec le roi d'Assyrie), le Seigneur vous rasera la tête et le poil des jambes, ainsi que la barbe. En ce temps-là, chaque homme entretiendra une vache et deux brebis; de tout le lait qu'elles donneront on mangera la crème, car c'est de crème et de miel que vivront ceux qui subsisteront dans le pays. En ce temps-là, tout terrain qui contenait mille ceps de vigne valant mille sicles d'argent sera laissé aux ronces et aux épines. On n'y viendra qu'avec un arc et des flèches, car le pays entier sera couvert de ronces et d'épines. Sur les coteaux que l'on travaillait à la bêche, on ne se rendra plus à cause des ronces et des épines, on y laissera paître les boeufs, et ils seront piétinés par les moutons.
Le Seigneur me dit: "Prends une grande tablette, et inscris-y en caractères lisibles: Mahér-shalal-hash-baz (prompt butin, proche pillage). Trouve-moi des témoins dignes de foi, Urie le prêtre et Zacharie fils de Jébéréchie." Je m'approchai de la prophétesse, qui conçut et mit au monde un fils. Le Seigneur me dit: "Appelle-le Mahér-shalal-hash-baz, car avant que l'enfant sache dire: Papa, maman, on aura porté les richesses de Damas et le butin de Samarie devant le roi d'Assyrie." Le Seigneur me dit encore: Parce que ce peuple méprise les eaux tranquilles de Siloé, et qu'il perd contenance devant Rason et le fils de Rémalia, le Seigneur va faire monter contre eux les eaux du Fleuve, larges et puissantes, le roi d'Assyrie et toute sa puissance. Il montera partout au-dessus de ses berges, il se répandra sur toutes ses rives. Il envahira Juda, l'inondera et le submergera, il montera jusques au cou. De ses nappes répandues il couvrira toute la terre, ô Emmanuel! Apprenez-le, peuples, et soyez consternés! Prêtez toutes l'oreille, terres lointaines. Prenez les armes, vous serez brisés; prenez les armes, vous serez brisés. Préparez un plan, il échouera; donnez des ordres, ils ne s'exécuteront pas, car Dieu est avec nous. Voici ce que le Seigneur m'a dit quand il m'a empoigné et qu'il m'a mis en garde contre cette politique: "N'appelez pas conjuration tout ce que ce peuple appelle conjuration; ne redoutez pas l'objet de ses frayeurs, soyez sans crainte. C'est le Seigneur que vous devez tenir pour un conspirateur; c'est lui qu'il faut craindre, lui qu'il faut redouter. Il sera un sanctuaire, la pierre d'achoppement, le rocher où l'on trébuche, pour les deux maisons d'Israël, un piège et un filet pour les habitants de Jérusalem. Beaucoup d'entre eux chancelleront, ils tomberont et se briseront, ils seront enlacés et pris au piège!"
Je vais envelopper cette déclaration, sceller cette révélation pour mes disciples. J'aurai confiance dans le Seigneur qui se cache à la maison de Jacob, et j'espérerai en lui. Moi et les enfants que le Seigneur m'a donnés, nous sommes en Israël des signes et des présages de la part du Seigneur des armées, qui habite la montagne de Sion. Si l'on vous dit: Consultez les esprits des morts, les devins, ceux qui chuchotent et qui murmurent: Un peuple ne doit-il pas consulter ses dieux? consulter les morts en faveur des vivants? C'est ce que l'on dira pour recevoir une loi et un témoignage. Car il n'y a pas d'aurore pour lui. On errera dans le pays, fatigué et affamé; tourmenté par la faim on se dépitera, et l'on maudira son roi et son Dieu. On lèvera les yeux, puis on regardera vers la terre, et l'on ne verra que détresse, obscurité, ténèbres angoissantes, on sera repoussé dans la nuit. (Car n'y a-t-il pas ténèbres où il y a angoisse? Dans le passé il a humilié le pays de Zabulon et le pays de Nephtali; mais dans l'avenir il couvrira d'honneurs la Route de la mer, la Transjordanie et le district des nations. Le peuple qui marchait dans l'obscurité a vu une grande lumière; sur ceux qui habitaient un pays ténébreux une lumière a resplendi.

1ère Épître de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 15,16-57
Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si le Christ n'est pas ressuscité, votre foi ne rime à rien, vous êtes encore dans vos péchés. Ceux qui sont morts dans le Christ sont donc perdus. Si c'est pour cette vie seulement que nous avons placé notre espoir dans le Christ, nous nous trouvons être les plus malheureux de tous les hommes. Mais voici que le Christ est ressuscité des morts; il est les prémices de ceux qui sont morts. En effet, c'est par un homme que la mort est venue; c'est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. Tous meurent en Adam, ainsi tous revivront dans le Christ, mais chacun à son propre rang: comme prémices, le Christ; ensuite ceux qui seront au Christ, lors de son avènement. Puis viendra la fin, quand il remettra le royaume à Dieu le Père, après avoir réduit à rien toute Principauté, toute domination, toute puissance. Car il faut qu'il règne, jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera anéanti, c'est la mort; car Dieu a tout mis sous ses pieds . Mais lorsqu'il dira que tout lui a été soumis, il est évident qu'il faut en excepter celui qui lui a soumis toutes choses. Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même rendra hommage à celui qui lui a soumis toutes choses. Ainsi Dieu sera tout en tous. Autrement, que veulent faire ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux? Et nous, pourquoi sommes-nous à toute heure en péril? Chaque jour, je risque la mort; aussi vrai, frères, que vous m'êtes un sujet de fierté dans le Christ Jésus notre Seigneur. Si c'est avec des vues humaines que j'ai combattu contre les bêtes à Éphèse, quel avantage m'en revient-il? Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons, buvons, car demain nous mourrons. Ne vous y trompez pas, "les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs". Revenez à vous-mêmes, comme il convient, et ne péchez point: car il y en a qui sont dans la totale ignorance de Dieu, je le dis à votre honte.
Mais, direz-vous, comment les morts ressuscitent-ils? Avec quel corps reviennent-ils? Insensé! Ce que tu sèmes ne reprend pas vie sans mourir d'abord. Ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps de la plante à venir, mais c'est un simple grain, disons, de blé, ou de quelque autre semence. Mais Dieu lui donne le corps comme il lui plaît, et à chaque semence, il donne le corps de la plante qui lui est propre. Toutes les chairs ne sont pas semblables: autre est la chair des hommes, autre celle des animaux; celle des oiseaux diffère de celle des poissons. De même, il y a des corps célestes et des corps terrestres; mais l'éclat des corps célestes diffère de celui des corps terrestres. Autre est l'éclat du soleil, autre est l'éclat de la lune, autre l'éclat des étoiles; et l'éclat de l'une diffère même de l'éclat de l'autre. Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Semé dans la corruption, le corps ressuscite incorruptible; semé dans le mépris, il ressuscite glorieux; semé dans la faiblesse, il ressuscite vigoureux; semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. C'est ainsi qu'il est écrit: Le premier homme, Adam, a été fait âme vivante (Gn. 2,7); le dernier Adam est esprit vivifiant. Mais ce n'est pas le spirituel qui vient le premier, c'est ce qui est animal: le spirituel vient ensuite. Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre; le second est venu du ciel. Tel est l'homme terrestre, tels sont aussi les hommes terrestres; tel est l'homme céleste, tels sont aussi les hommes célestes. Et de même que nous avons reproduit les traits de l'homme terrestre, ainsi nous reproduirons ceux de l'homme céleste. Ce que j'affirme, frères, c'est que ni la chair ni le sang ne peuvent avoir part au royaume de Dieu, et que la corruption n'aura point part à l'incorruptibilité. Voici maintenant que je vous parle d'un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous, nous serons changés, en un instant, en un clin d'oeil, au son de la dernière trompette (car la trompette sonnera). Les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Il faut que ce qui est corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce qui est mortel revête l'immortalité.
Quand ce qui est corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce qui est mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira cet oracle de l'Écriture: La mort a été engloutie dans la victoire (Is. 25,8). Mort, où est ta victoire? Mort, où est ton aiguillon (Os. 13,14)? Or, l'aiguillon de la mort, c'est le péché; la puissance du péché, c'est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ!

COLLECTES POUR LA DORMITION (Matines)
Nous Te supplions de nous accorder, O Seigneur, un esprit pour toujours penser et agir avec droiture; de sorte que nous, qui ne savons rien faire de bon sans Toi, puissions être amenés par Toi à vivre selon Ta sainte volonté. Par notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, Qui vit et règne avec Toi et le Saint Esprit, Dieu Un, pour les siècles des siècles.

Liturgie
Nous qui venons de participer au banquet céleste, nous implorons Ta miséricorde, O Seigneur notre Dieu, pour que, célébrant la Dormition de la Mère de Dieu, nous puissions par son intercession être libérés de tous les maux qui nous assaillent. Par notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, Qui vit et règne avec Toi et le Saint Esprit, Dieu Un, pour les siècles des siècles.

Divine Liturgie (Sarum)
Épître : Livre de Ben Sirach le Sage Sir 24,11-27
(La Sagesse dit :) J'ai eu sous les pieds par ma puissance le coeur de tous les hommes, grands et petits ; auprès d'eux je m'enquis d'un lieu de repos, où j'habiterais dans le domaine du Seigneur. Alors la voix du créateur de l'univers m'a donné ses ordres, et celui qui m'a créée a reposé dans ma tente. Il m'a dit: "En Jacob, plante ta tente; en Israël place ton héritage; parmi les élus, étends tes racines ." Dès le début, avant tous les siècles il m'a créée, jusqu'à la fin des siècles je ne cesserai pas d'exister; dans la maison sainte j'ai exercé mon ministère devant lui, et ainsi j'ai été affermie dans Sion; dans la cité sainte j'ai trouvé mon repos, et Jérusalem est le siège de mon empire. J'ai pris racine dans un peuple mis à l'honneur, dont l'héritage est dans la part de mon Dieu, et j'ai fixé mon séjour dans l'assemblée des saints. Je me suis élevée comme un cèdre sur le Liban, comme un cyprès sur la montagne de Sion; j'ai poussé comme un palmier de Cadès, comme en Jéricho un parterre de roses. Je me suis élevée comme un olivier de belle venue dans la plaine, comme un platane sur un chemin qui longe les eaux, j'exhale une odeur de cannelle et de baume odorant, un parfum comme celui de la myrrhe de choix; comme le storax, le galbanum, l'onyx et le stacte, comme la goutte d'encens qui tombe d'elle-même, j'ai embaumé ma demeure; mon odeur est celle d'un baume sans mélang. J'ai étendu mes branches comme un térébinthe, mes rameaux sont glorieux et majestueux. Comme la vigne j'ai donné des fruits à l'odeur suave, et mes fleurs sont des fruits de gloire et d'abondance. Je suis la mère du pur amour, de la crainte (de Dieu), de la science et de la sainte espérance. En moi se trouve toute grâce de toute voie et vérité, en moi l'espérance de toute vie et de vertu. Venez à moi, vous qui me désirez avec ardeur, et remplissez-vous des fruits que je porte; car mon souffle est plus doux que le miel, plus qu'un rayon de miel, douce ma possession.

Évangile : Saint Luc 10,38-42
Ils étaient en voyage, et Jésus entra dans un village. Là, une femme, nommée Marthe, le reçut chez elle. Elle avait une soeur, du nom de Marie, qui s'assit aux pieds du Seigneur pour l'écouter parler. Survint Marthe, fort affairée par les soins du ménage: "Seigneur, dit-elle, cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse faire seule tout le service? Dis-lui donc de m'aider." Le Seigneur lui répondit: "Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour bien des choses, alors qu'une seule est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée."


HOMÉLIE DE LA DORMITION DE LA TRÉS SAINTE MÈRE DE DIEU

Homélie 2007 :

Homélie 2006 :
Homélie sur la Dormition de notre Toute Pure, la Théotokos, la toujours Vierge Marie, par Saint Grégoire Palamas

Hunterian Psalter (Angleterre vers 1170) source & (c)

Ensemble, l'amour et le devoir ont suscité mon homélie de ce jour, par amour pour vous. Ce n'est pas seulement que je le souhaite, du fait de mon amour pour vous, et parce que j'y suis contraint par les saints Canons, d'apporter à vos pieuses oreilles une parole salutaire et par là nourrir vos âmes, mais s'il y a bien une chose parmi celles qui lient par obligation et par amour et qui savent être rapportées avec ferveur pour l'Église, c'est la grandeur de la toujours Vierge Mère de Dieu. Le désir est double, pas simple, car il m'incite, me supplie et me persuade, en même temps que me force le devoir auquel on ne peut se soustraire, bien que le discours ne saurait atteindre ce qui le dépasse, de même que l'oeil n'est pas capable de fixer le soleil. Nul ne saurait s'exprimer sur des choses qui dépassent le langage, et cependant, c'est à notre portée par l'amour pour l'humanité de ceux qui sont loués, de composer un chant de louange et en même temps de ne pas toucher aux choses insaisissables, de satisfaire à la dette par des paroles et d'offrir les premiers fruits de notre amour à la Mère de Dieu, par des hymnes composés selon nos capacités.

Dès lors, si "la mort du juste est honorable" (cfr Ps. 115,6) et "la mémoire du juste est célébrée avec des cantiques de louange" (Prov. 10,7), combien plus devons-nous honorer avec force louanges la mémoire de la plus sainte de tous les saints, celle par qui toute sainteté est offerte aux saints, je veux parler de la toujours Vierge Mère de Dieu! C'est ainsi que nous célébrons aujourd'hui sa sainte dormition ou translation vers une autre vie, par laquelle, bien qu'étant "un peu moins grande que les Anges" (Ps. 8,6), par sa proximité avec le Dieu de tous, et dans les actes merveilleux qui furent écrits dès le commencement des temps et accomplis en ce qui la concerne, elle est montée bien plus haut que les Anges et les Archanges et toutes les puissances célestes incorporelles qui sont au-dessus d'eux. Pour elle, les prophètes consacrés à Dieu avaient prononcé des prophéties, des miracles étant accomplis pour préfigurer cette future Merveille du monde entier, la toujours Vierge Mère de Dieu. Le flot des générations et des circonstances amène à la destination de ce nouveau mystère accomplit en elle; les décrets de l'Esprit fournissent à l'avance des types de la vérité à venir. La fin, ou plutôt le début et la racine, de ces merveilles et actions divines, c'est l'annonce aux suprêmement vertueux Joachim et Anne de ce qui allait être accompli : à savoir qu'eux, qui étaient stériles depuis leur jeune âge, donneraient vie en leur vieil âge à celle qui sans semence donnerait naissance à Celui Qui est engendré de Dieu le Père avant les siècles. Ceux qui l'avaient miraculeusement enfantée firent voeu de la ramener au Donateur, elle qui avait été donnée. Dès lors, la Mère de Dieu changea étrangement de demeure, quittant celle de son père pour rejoindre celle de Dieu alors qu'elle était encore enfant. Elle passa ainsi plusieurs années dans le Saint des Saints même, où, remise aux bons soins d'un Ange, elle jouit d'une ineffable nourriture, telle qu'Adam n'avait pu en goûter; car en effet s'il l'avait pu, comme cette immaculée le fit, il n'aurait pas chuté loin de la vie. Quand bien même si c'était à cause d'Adam et de sorte qu'elle puisse prouver qu'elle était sa fille, qu'elle cédait un peu à la nature, de même que le fit son Fils, Qui est à présent monté de la terre au Ciel.

Mais après cette indicible nourriture, la plus mystique économie de rencontre survint à la Vierge, avec une étrange salutation surpassant toute parole, que lui adressa l'Archange descendu des hauteurs célestes, un dévoilement et salutation de Dieu qui transformait la condamnation d'Eve et d'Adam, un remède à la malédiction qui reposait sur eux, transformant cela en bénédiction. Le Roi de tout "avait désiré la beauté mystique" de la Toujours Vierge, comme David l'avait prédit (Ps. 44,11 LXX) et, "Il recourba les cieux et descendit" (Ps. 17,9 LXX) et la couvrit, ou plutôt, la Puissance "enhypostatique" (*) du Très Haut demeura en elle. Il ne manifesta pas Sa présence par la ténèbre et le feu, comme avec Moïse le voyant de Dieu, pas par la tempête et la nuée, comme avec Élie le prophète, mais c'est sans médiation, sans voile, que la Puissance du Très Haut recouvrit le sein virginal et sublimement chaste, séparé par rien qui soit, ni air ni éther ni rien de sensible, ni rien de supra-sensible. Ce n'était pas couvert par l'ombre mais une complète union. Puisque ce qui couvre est toujours coutumier de produire sa propre forme et figure en ce qui est couvert, il advint en ce sein non pas seulement une union, mais bien plus, une formation, et ce qui fut formé par la Puissance du Très Haut et du tout saint ventre virginal, ce fut le Verbe de Dieu incarné. C'est ainsi que le Verbe de Dieu prit demeure en la Théotokos d'une manière inexprimable et procéda d'elle, portant chair. Il paru sur terre et vécu au milieu des hommes, déifiant notre nature et nous accordant, selon les paroles du divin Apôtre, ce en quoi "les anges eux-mêmes désirent plonger leurs regards" (1 Pierre 1,12). C'est la louange qui transcende la nature et la suréminente glorieuse gloire de la toujours Vierge, gloire pour laquelle nulle pensée, nulle parole ne peut suffire, quand bien même elle serait angélique. Mais qui pourrait raconter tout ce qui s'est passé après Son ineffable Nativité? Car, alors qu'elle coopérait et souffrait avec cette exaltante condescendance du Verbe de Dieu, elle était aussi justement glorifiée et exaltée ensemble avec Lui, y ajoutant toujours l'accroissement surnaturel de puissantes oeuvres. Et après l'Ascension aux Cieux de Celui Qui S'était incarné par elle, il advint que ces grandes oeuvres, surpassant pensée et parole, elle les rivalisa, oeuvres qui à travers Lui étaient siennes, et elle le fit par une ascèse très vaillante et diverse, et avec ses prières et sa protection pour le monde entier, ses préceptes et encouragements qu'elle donna aux hérauts de Dieu envoyés à travers le monde. Elle était donc à la fois elle-même un soutien et un réconfort quand elle était entendue et vue, et pendant qu'elle oeuvrait avec tout le restant de toutes manières possibles pour la prédication de l'Évangile. Avec sagesse, elle vécu un genre de vie très ardu, proclamé en pensée et en parole.

(*) "enhypostatos" = qui subsiste dans le Logos en tant que seconde personne de la Trinité. Notion théologique provenant de saint Jean Damascène; si quelqu'un a une meilleure traduction, merci d'avance. NDT.

[suite en cours de traduction]

Amen.

p. Michaël, higoumène (abbé), Saint-Petroc monastery, EORHF/Rocor
http://www.orthodoxresurgence.co.uk/

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Homélie de saint Bède le Vénérable pour la Dormition de la Mère de Dieu



Note : saint Grégoire de Tours utilisait le terme "Dormition", qui est donc aussi le terme pour les Orthodoxes d'Occient depuis toujours. Il est à regretter que dans nos pays, par contamination avec l'hétérodoxie, certains utilisent le terme "assomption", malgré les graves erreurs théologiques liées à ce terme, erreurs que l'on trouve dans le milieu où il a été forgé. Dormition est le terme que nous tenons de nos pères, qui vient des Apôtres, alors pourquoi chercher ailleurs, hors de l'héritage de la Foi apostolique? Pour faire copain-copain? C'est ça, vouloir le bien de son prochain, lui souhaiter le Salut, la vie éternelle? Ces erreurs ont des implications directes dans le domaine sotériologique, elles ne sont pas banales, elles ne sont pas des "opinions théologiques" comme certains aiment à le prétendre par confusion entre amitié et vérité de la Foi. Pour l'Orthodoxe occidental, de Rite Occidental ou byzantin peu importe, le terme est "Dormition" et la compréhension est celle que donne l'Église du Christ.
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Byzantins : Dormition de la Mère de Dieu


Tropaire de la Dormition
Dans ton enfantement tu as gardé la virginité; dans ta dormition tu n’abandonnes pas le monde, ô Mère de Dieu! Tu vas vers la Vie, étant Mère de la Vie, et par tes prières tu libères nos âmes de la mort!

Kondakion de la Dormition, ton 2
La Mère de Dieu, qui jamais ne se lasse d’intercéder pour nous et dont la protection ne pouvait cesser d’être notre espérance, ne se laissa vaincre par la mort ni le tombeau, puisqu’elle la Mère de la Vie et qu’elle a rejoint la Source de la Vie, Celui qui demeura dans son sein virginal.

Épître : Philippiens 2, 5-11
Frères, ayez entre vous les mêmes sentiments que ceux qui furent dans le Christ Jésus : Lui, étant Dieu par nature, n’a pas revendiqué son égalité avec Dieu, mais Il s’en est Lui-même dépouillé, Il a pris ma nature d’esclave et Il est devenu semblable aux humains. Puis, revêtu de l’humanité, Il s’humilia Lui-même, et obéit jusqu’à la mort, celle de la Croix. Aussi Dieu l’a-t-Il exalté et lui a-t-Il conféré le Nom qui dépasse tout nom, afin qu’au Nom de Jésus fléchisse tout genou, dans le ciel, sur la terre et aux enfers, et que toute langue se mette à proclamer de Jésus Christ qu’Il est Seigneur à la gloire de Dieu le Père!

Évangile : Saint Luc 10, 38-42 et 11, 27-28
En ce temps-là, comme ils faisaient route, Jésus entra dans un village et une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur appelée Marie qui s’assit aux pieds du Seigneur, et écoutait sa parole. Marthe s’affairait à tout le service ; elle vint et dit : "Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse m’occuper seule du service ? Dis-lui donc de m’aider !" Le Seigneur lui répondit : "Marthe, Marthe ! Tu t’inquiètes et t’agites pour beaucoup de choses, mais il en faut peu : d’une seule, même, suffit. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas retirée". Alors qu’Il disait cela, une femme éleva la voix du milieu de la foule et dit à Jésus : "Heureuse, celle qui t’a porté et nourri !" Mais Il dit : "Heureux, assurément, ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent !"







Catéchèse : la foi orthodoxe en la Mère de Dieu, Toujours-Vierge et Toute-Sainte Marie - sa libre impeccabilité : élue par le Seigneur, elle s’est gardée du péché personnel. L’héritage du péché adamique a été purifié en elle par la venue sanctifiante de l’Esprit et l’habitation du Verbe, avec la synergie de sa volonté humaine. Aussi ne connut-elle pas les souffrances de l’accouchement. Elle souffrit de compassion pour son Fils et son Dieu. Elle consentit à la mort et fut exaltée ("dormition").
- sa virginité triple : avant la conception, pendant et après l’enfantement. Elle ne connut pas l’union sexuelle, et eut le Verbe comme fils unique. Les "frères" de Jésus sont ses cousins, ou des enfants de Joseph le veuf. Sur l’icône, sont les trois étoiles de la virginité glorieuse de la Toujours-Vierge.
- elle est la "Mère de Dieu", foi œcuménique (concile d’Ephèse 431) et incontournable. L’enfant conçu en elle de l’Esprit du Père est la personne divine du Verbe. En elle l’union de la divinité et de l’humanité est immédiate : elle conçoit humainement la divinité ; "théotokos" ("déipare") inclut non seulement la mise au monde, mais surtout la conception. La Vierge Marie est la Génitrice de Dieu.
- elle est la Toute-Sainte (Panaghia), première créature transfigurée et déifiée et, pour cette raison, au-dessus des chérubins et des séraphins. Elle demeure une créature, et ne prend jamais la place de Dieu.
archiprêtre Marc-Antoine Costa de Beauregard

En Grèce, la Dormition est fêtée au niveau de l'État, quelle chance!
comment-la-dormition-t-fte-mme-par.html

Textes liturgiques complets, informations, commentaires de l'Ode par saint Nicodème, différences dogmatiques radicales avec "l'assomption" hétérodoxe, etc, voir :
http://www.forum-orthodoxe.com/



broderie de sainte Marie de Paris ("Mère Marie Skobtsova")

12 août 2007

Vivre en tolérant & acceptant le mal ou vivre en Christ? (Trinité 10, R.O.O Eorhf)


Matines
Psaume 49 Deus deorum
Le Seigneur Dieu parle, il convoque toute la terre * depuis le levant jusqu'au couchant.
Du haut de Sion, cette parfaite beauté, il apparaît radieux * il vient, notre Dieu, et non pour se taire.
Un feu dévorant le précède * un ouragan fait rage autour de lui.
De là-haut il convoque les cieux et la terre * au jugement de son peuple :
"Rassemblez-moi mes fidèles * qui ont scellé leur alliance avec moi par un sacrifice"
Et les cieux proclament sa justice * car c'est Dieu qui va juger.
"Écoute, ô mon peuple, je vais parler * Israël, je vais témoigner contre toi : je suis Dieu, ton Dieu.
Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te fais reproche * tes holocaustes sont constamment devant mes yeux.
Je n'ai pas besoin du veau de ton étable * ni des boucs de ton troupeau;
car c'est à moi qu'appartiennent les animaux des forêts * les milliers de bêtes qui vivent dans mes montagnes.
Je connais tous les oiseaux du ciel * et tout ce qui se meut dans les champs.
Si j'avais faim, je n'irais pas te le dire * car la terre est à moi, et tout ce qu'elle contient.
Vais-je manger de la viande de taureau * vais-je boire du sang de bouc?
Offre plutôt à Dieu un sacrifice de louange * tu acquitteras de la sorte tes voeux envers le Très-Haut.
Invoque-moi au jour de la détresse * je te tirerai d'affaire et tu me rendras gloire."
Dieu dit alors à l'impie: "À quoi bon réciter mes décrets * et n'avoir à la bouche que mon alliance,
alors que tu détestes mon enseignement * et que tu rejettes mes paroles?
à peine as-tu vu un voleur que tu cours avec lui * tu es le complice des adultères.
Pour le mal tu donnes pleine licence à ta bouche * et ta langue ourdit la fraude.
Tu t'assieds pour parler contre ton frère * tu couvres de calomnies le fils de ta mère.
Voilà ce que tu fais, et moi, je me tairais * Penses-tu que je te ressemble?
Non, mais je vais te reprendre * et étaler tes péchés sous tes yeux.
Comprenez bien cela, vous qui oubliez Dieu * de peur que je ne vous enlève sans espoir de salut.
Celui-là seul m'honore, qui m'offre un sacrifice de louange * à celui qui marche dans le droit chemin, je ferai voir le salut de Dieu."
Gloire au Père et au Fils * et au Saint Esprit.
Comme au commencement, maintenant et toujours * et aux siècles des siècles. Amen.

Ps. 51 Quid gloriaris?
Pourquoi te vanter de ta malice * infâme personnage?
Tu ne rêves que de crimes * machinateur de ruses, ta langue est un rasoir affilé,
tu préfères le mal au bien * le mensonge à la vérité.
Tu n'aimes que les propos pernicieux * langue perfide!
Aussi Dieu te ruinera-t-il * il t'écartera pour toujours,
il t'enlèvera de ta tente * il t'extirpera de la terre des vivants.
À ce spectacle les justes seront saisis * mais ils se moqueront de toi :
Le voilà, l'homme qui n'a pas fait de Dieu son appui * mais se fiait à ses immenses richesses, et se prévalait de ses crimes!
Pour moi, tel un olivier verdoyant dans la maison de Dieu * je mets ma confiance dans la tendresse de Dieu pour toujours et à jamais.
Je te glorifierai toujours de tout ce que tu as fait * je chanterai ton Nom en présence de tes fidèles, car il n'est que bonté.
Gloire au Père et au Fils * et au Saint Esprit.
Comme au commencement, maintenant et toujours * et aux siècles des siècles. Amen.


Ben Sirach le Sage (Sirach) 3,19-31
Mon fils, conduis-toi avec douceur, et plus que l'estime des hommes, tu t'attireras leur affection. Plus tu es grand, plus tu dois t'humilier en tout, et devant Dieu tu trouveras grâce; parce qu'à Dieu seul appartient la toute-puissance, et c'est par les humbles qu'il est (vraiment) honoré. Ne cherche pas ce qui est trop élevé pour toi, n'essaie pas de pénétrer ce qui te dépasse, mais pense toujours à ce que Dieu t'a commandé. Ne sois pas curieux de connaître le grand nombre de ses oeuvres, car il ne t'est pas nécessaire de voir de tes yeux ses secrets. Garde-toi d'une recherche exagérée de choses superflues, et ne sois pas curieux de connaître le grand nombre des oeuvres de Dieu . Car à toi, nombre de choses ont été révélées, qui dépassent la portée de l'esprit humain. Leurs propres opinions en ont séduit un grand nombre, leur propre sens les a emprisonnés dans la vanité. Le coeur dur finira par être malheureux; qui aime le danger y périra. Le coeur qui chemine par deux voies ne réussira pas, et l'homme au coeur pervers y trébuchera. Le coeur pervers sera accablé de chagrins, et le pécheur ajoutera péché sur péché. Point de guérison pour l'assemblée des orgueilleux, car à leur insu la tige du péché s'enracine en eux. Le coeur du sage se manifeste par sa sagesse, l'oreille bonne écoute la sagesse avec une ardente avidité.

Philippiens 4,1-23
Ainsi donc, frères bien-aimés et très chers, ma joie et ma couronne, continuez à tenir ferme dans le Seigneur, mes bien-aimés. Je prie Évodie et j'invite Syntyché à vivre en bons termes, dans le Seigneur. Et toi, fidèle Syzyge, je t'en prie, viens-leur en aide : car elles ont partagé ma lutte pour l'Évangile, de même que Clément et mes autres collaborateurs, dont les noms sont inscrits au livre de vie. Réjouissez-vous dans le Seigneur en tout temps; je le répète, réjouissez-vous. Que votre sérénité apparaisse aux yeux de tout le monde. Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien; mais en tout état de choses, faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications avec actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui dépasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées dans le Christ Jésus. Au reste, frères, tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui a bon renom, tout ce qui est vertueux et louable, que tout cela soit l'objet de vos pensées. Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, ce que vous m'avez vu faire, pratiquez-le, et le Dieu de paix sera avec vous. Je me réjouis vivement de ce que vos sentiments à mon égard aient enfin porté de nouveaux fruits : vous y pensiez bien, mais l'occasion vous manquait. Ce n'est pas le besoin qui me fait parler. J'ai appris à me contenter de ce que j'ai; je sais vivre dans le dénûment, je sais aussi vivre dans l'abondance; en tout temps, je me suis fait à tout, à la satiété et à la faim, à l'abondance et à la disette. En celui qui me donne la force, je puis tout. Néanmoins vous avez bien fait de porter intérêt à ma détresse. Vous savez aussi, vous qui êtes de Philippes, qu'au début de mon ministère évangélique, quand j'ai quitté la Macédoine, aucune communauté, si ce n'est la vôtre, ne m'ouvrit un compte de doit et avoir. À Thessalonique déjà, et par deux fois, vous m'avez envoyé de quoi subvenir à mes besoins. Ce que je recherche, ce n'est pas le cadeau, mais bien le fruit abondant qui vous en revient. J'ai de tout, et en abondance. Je suis comblé par votre présent reçu des mains d'Épaphrodite : c'est un parfum de bonne odeur, un sacrifice agréable et qui plaît à Dieu. Selon sa richesse, mon Dieu pourvoira avec magnificence à tous vos besoins, dans le Christ Jésus. À Dieu, notre Père, soit la gloire dans les siècles des siècles! Amen. Saluez tous les saints dans le Christ Jésus. Les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, particulièrement ceux de la maison de César. La grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit!


COLLECTE POUR DIMANCHE TRINITÉ 10
O Seigneur miséricordieux, daigne prêter l’oreille aux prières de Tes humbles serviteurs; et afin qu’ils puissent se voir accorder leurs demandes, guide-les pour qu’ils demandent ce qui T’est agréable. Par notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, Qui vit et règne avec Toi et le Saint Esprit, Dieu Un, pour les siècles des siècles.

Divine Liturgie (Sarum)
Épître : 1 Corinthiens 12,1-11
Évangile : Saint Luc 19,41-47
Quand il fut plus près encore, Jésus contempla Jérusalem et pleura sur elle en disant: "Si toi aussi, au moins en ce jour, tu comprenais le message de paix! Mais non, cela est caché à tes yeux. Des jours viendront sur toi, où tes ennemis t'encercleront de tranchées, t'investiront et te serreront de tous côtés; ils te détruiront, toi et tes enfants en ton sein; ils ne laisseront pas de toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas su reconnaître le temps où tu as été visitée." Il entra dans le temple et se mit à en expulser les marchands. "Il est écrit, dit-Il: Ma maison doit être une maison de prière! Et vous, vous en avez fait un repaire de voleurs (Is. 56,7;Jér. 7,11)." Journellement alors il enseignait dans le temple.


HOMÉLIE DU DIMANCHE TRINITÉ 10

Homélie 2007 :
Au cours des Matines de ce jour, nous avons chanté le Psaume 49, qui comporte les versets suivants :
"Dieu dit alors à l'impie: "À quoi bon réciter mes décrets * et n'avoir à la bouche que mon alliance,
alors que tu détestes mon enseignement * et que tu rejettes mes paroles?
à peine as-tu vu un voleur que tu cours avec lui * tu es le complice des adultères."
De nos jours, nous trouvons beaucoup de gens dans le monde qui disent prêcher les lois de Dieu – prédication habituellement modelée par leurs altérations et additions personnelles. Et cependant ce sont des gens qui détestent avoir à se réformer eux-mêmes conformément à ces lois-là. Cela va de gens complètement sécularisés qui citent les enseignements de la Bible quand ça les arrange, jusqu'à ceux qui revendiquent la Bible et leur version de ses enseignements, tout en refusant consciencieusement de faire partie de l'unique organisation sur terre qui a été fondée par Dieu pour vivre selon le Chemin que la Bible expose.
Dans le Psaume 49, Dieu dit : "à peine as-tu vu un voleur que tu cours avec lui." Bien des générations de romans modernes, de films et d'émission télévisées nous ont enseigné à être parfois du côté du soi-disant bon et aimable bandit ou du criminel quand il parvient à échapper à la police. Dès lors nous ne devrions pas être surpris quand parfois, nous éprouvons quelque sympathie pour un criminel s'échappant vraiment.
Pire encore, nous autres êtres humains, nous nous enseignons nous-mêmes depuis longtemps que ceux qui deviennent fort riches doivent être enviés, copiés, admirés et traités comme des célébrités. De tels personnages sont adulés, le moindre de leur déplacement est célébré par de stupides journalistes et par leurs compagnons de célébrité dans les media. Et bien souvent, les fabuleuses fortunes que bien des gens amassent sont bâties à la base sur un acte délictueux, ou sur quelqu'autre comportement totalement immoral. C'est ainsi qu'en les adulant, les admirant et soutenant leur statut de célébrité, nous "consentons" aux moyens mis en oeuvres par bien des gens fort riches pour devenir encore plus riches. Nous consentons à leur utilisation de travailleurs dans les pays du Tiers-Monde dans des conditions proches de l'esclavage pur. Nous sommes d'accord avec leurs méthodes d'évasion fiscale, leur permettant d'éluder de légitimes taxes. Nous consentons à leur méthode fixant pour des médicaments essentiels des prix 2 ou 300 % par rapport au coût de production. Nous consentons à leur manipulation des marchés financiers et à leurs pratiques malhonnêtes. Bref, nous consentons à leur immoralité.
La sentence finale du Psaume nous dit qu'en agissant de la sorte, nous rejoignons ces gens dans leur péché, car aux yeux de Dieu, nous assumons certaines de leurs responsabilités. Car sans une société largement corrompue, ces gens-là ne réussiraient pas de la sorte. La richesse aurait à être acquise par des moyens honnêtes et moraux – comme le font quelques uns.
Cependant, ce ne sont pas uniquement les grandes fortunes qui nous attirent dans ce danger de complicité avec l'immoralité. Le consentement aux petits actes immoraux nous est enseigné quotidiennement par la télévision et les journaux. Le mensonge qu'un politicien raconte pour camoufler une erreur. L'indulgence dont certains bénéficient malgré qu'ils aient enfreint la loi, bénéfice accordé rien que parce qu'ils sont alliés politiques. La tolérance des mauvais traitements envers employeurs ou employés, tolérance commise par des syndicats sans scrupules ou patrons du même acabit. Bien trop souvent, nous donnons notre assentiment sans même penser à la véritable nature des actes entrepris.

Homélie 2006 :
L'épître aux Philippiens fait partie des soins spirituels que saint Paul continue à prodiguer à cette Église qu'il a fondée lors de son premier voyage missionnaire vers l'an 50. En fondateur de cette Église, saint Paul prend continuellement soin des gens et de leur bien-être spirituel, et cette épître illustre un thème omniprésent chez saint Paul : notre Salut est un processus permanent qui continue tout au long de ce pèlerinage terrestre qu'est notre vie ici bas. L'unité, l'humilité et la satisfaction face à son sort personnel, la prière continuelle et la joie qui en résulte, voilà tout ce que l'on retrouve dans cette lettre. Paul loue les Philippiens pour leur générosité à son égard, et dès lors en faveur de toute l'Eglise. Le 4ème chapitre referme l'épître en la résumant. Il avait probablement du souci à cause de divergences entre 2 éminentes femmes dans l'Eglise : Euodia et Syntyche, et dès lors il les exhorte à être une d'esprit puisque l'unité de vue est fondamentale dans une famille ou dans une communauté Chrétienne, car quand des différends s'y glissent, un schisme peut très vite s'ensuivre. Le Clément à qui Paul se réfère est probablement celui qui par la suite devint le Presbytre principal de Rome. L'enseignement de Paul est loin d'une sobre morosité. Il considère toujours la joie, présente et à venir. "Réjouissez-vous dans le Seigneur en tout temps; je le répète, réjouissez-vous." Dans cette phrase, la notion qui revient est "tout le temps". Nous pourrions relier cela à ses paroles dans l'épître aux Romains 12,11 "Soyez joyeux dans l'espérance, patient dans l'épreuve, persévérants dans la prière." Le mot "persévérants" veut bien nous dire la même chose que "tout le temps". Priez sans cesse et réjouissez-vous sans cesse. La réjouissance est le résultat de la prière. Saint Paul nous instruits en Philippiens 4,6 de n'être anxieux pour quoique ce soit, mais en tout, par la prière et la supplication, dans l'action de grâce, adresser nos requêtes à Dieu. Comme toujours, il nous exhorte à dépendre de Dieu, et à être constamment en relation avec Lui. Si cela semble une très belle idée, mais impraticable dans "la vraie vie", alors nous n'avons rien compris. La "vraie vie", c'est la vie en relation avec Dieu – c'est tout le restant qui est moins que "réel". L'importance du précepte de Paul, celui d'être sans cesse en communication avec Dieu, d'être toujours à l'écoute de Dieu, de travailler en coopérant avec Dieu, c'est que c'est ça, la "véritable vie" du vrai Chrétien. La réussite, si réussite il y a, tient en la pratique de notre communion avec Dieu de sorte que cela devienne l'arrière-plan naturel de toutes nos activités.

p. Michaël, higoumène (abbé), Saint-Petroc monastery, EORHF/Rocor
http://www.orthodoxresurgence.com/

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Byzantins : 11e dimanche après la Pentecôte

Épître : 1 Corinthiens 9, 2-12
Frères, si pour d’autres, je ne suis pas apôtre, je le suis du moins pour vous; car le sceau de mon apostolat, c’est vous qui l’êtes, dans le Seigneur. Ma défense contre mes accusateurs, la voici. N’aurions-nous pas la liberté de manger et de boire? N’aurions-nous pas la liberté d’être accompagnés partout d’une femme, d’une sœur, comme les autres apôtres, les frères du Seigneur et Céphas? Moi seul et Barnabé n’avons-nous pas la liberté de ne pas travailler? Qui sert jamais dans l’armée à ses propres frais? Qui plante une vigne sans en manger les fruits? Ou qui fait paître un troupeau sans se nourrir du lait du troupeau? Cela n’est-il qu’un usage humain, ou la Loi ne dit-elle pas la même chose? En effet, il est écrit dans la loi de Moïse : "Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain." Dieu s’inquiète-t-Il des bœufs? N’est-ce pas pour nous qu’Il parle? Oui, c’est pour nous que cela a été écrit ; car il faut de l’espoir chez celui qui laboure, et celui foule le grain doit avoir l’espoir d’en recevoir sa part. Si nous avons semé pour vous les biens spirituels, serait-il excessif de récolter vos biens matériels? Si d’autres prennent part de cette liberté à votre égard, pourquoi pas nous à plus forte raison? Mais nous n’avons pas usé de cette liberté. Nous supportons tout, au contraire, pour ne créer aucun obstacle à l’Evangile du Christ.

Évangile : Saint Matthieu 18, 23-25
(après avoir dit de pardonner 77 fois 7 fois) En ce temps-là, Jésus dit cette parabole : "Aussi le Royaume des cieux ressemble-t-il à un roi humain qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait ce bilan, quand on lui en amena un qui devait dix mille talents. Comme il n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre ainsi que sa femme, ses enfants et tout ce qu’il possédait, et de rembourser sa dette. Se jetant alors à ses pieds, le serviteur, prosterné, lui disait : "Sois patient avec moi, et je te rembourserai tout!" Pris de miséricorde, le maître de ce serviteur le laissa aller et lui remit sa dette. En sortant, ce serviteur rencontra un de ses coserviteurs, qui lui devait cent pièces d’argent; il le saisit et l’étouffait, en lui disant : "Rembourse ce que tu dois!" Son coserviteur se jeta donc à ses pieds et il le suppliait en disant : "Sois patient envers moi, et je te rembourserai!" Mais l’autre ne voulut pas : mais il le fit jeter en prison, jusqu’à ce qu’il eût remboursé ce qu’il devait. Voyant ce qui venait de se passer, ses coserviteurs furent profondément attristés et ils allèrent informer leur maître de tout ce qui était arrivé. Alors, le faisant venir, son maître lui dit : "Mauvais serviteur, je t’avais remis toute ta dette, parce que tu m’en avais supplié. Ne devais-tu pas, toi aussi, faire miséricorde à ton compagnon, comme moi-même je t’avais fait miséricorde?" Et, dans sa colère, son maître le livra aux tortionnaires, en attendant qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait." C’est ainsi, conclut Jésus, que mon Père céleste fera avec vous, si chacun ne pardonne pas à son frère du fond de son cœur."

Catéchèse : retour sur le ministère de l’Eglise, ministère de la miséricorde divine
- dans l’épître, saint Paul sur les conditions matérielles du ministère apostolique (vie familiale, travail). Nos évêques, prêtres et diacres – quelle que soit leur abnégation! – sont l’objet de notre sollicitude : comment vivent-ils? Quelles sont leurs ressources? Quelle fraternité connaissent-ils? Demandons-le-nous… Les "biens matériels" peuvent-ils exprimer notre gratitude pour les "biens spirituels"?
- dans l’évangile, le "roi humain" est l’image du ministère apostolique de la miséricorde : l’évêque, en tant qu’icône du maître de maison, a la liberté de délier et de remettre les dettes à celui qui le demande avec instance. Il a aussi celle de lier et de sanctionner avec justice : de révéler le lien spirituel dont la personne est captive (en ne voulant pas délier, le serviteur s’est montré lui-même lié). Or ce ministère du pardon est également celui des laïcs, "coserviteurs" du Seigneur : leur dignité est d’exercer, en membres du sacerdoce royal, le ministère du pardon. Car la liberté et la charge de remettre les dettes ont été données à l’ensemble du corps ecclésial dans le baptême. Pasteurs et laïcs (= l’assemblée des croyants) seront jugés à leur miséricorde, au "redoutable tribunal du Christ". Il était juste de lier; il était miséricordieux de délier. L’enfer est tortures du pardon non accompli, de l’amour non manifesté, supplice du non amour, libre défaillance dans le ministère de la miséricorde, icône de la paternité de Dieu ; douleur de la contradiction spirituelle de qui ne veut pas accomplir le "remets-nous nos dettes comme nous les remettons". "Bienheureux les miséricordieux…" (Matt 5, 7).
- le pardon est rigoureusement remise d’une dette réelle (ce que nous devons à Dieu, ce que nous nous devons les uns aux autres); il "libère" (laisse aller) la personne, au lieu d’exiger ce qui est légitiment dû. Fruit de la miséricorde, il vient "du fond du cœur" ou n’est pas. Il délie aussi celui qui pardonne.
- la "colère" consiste à être livrés à nous-mêmes, abandonnés à nos contradictions spirituelles, à nos tortionnaires intérieurs. Un Père disait que le "péché contre l’Esprit" est le refus de la miséricorde.
- "miséricorde" se rapporte à des entrailles paternelles ou maternelles qui se serrent de compassion pour la souffrance d’autrui (le "frère", l’enfant) ; le mot remplace aussi souvent que possible "pitié". "Kyrie eleison!" se traduit par "Seigneur, miséricorde!". Cela donne : "Fais-nous miséricorde!", "Miséricorde pour moi pécheur!", "Miséricorde pour nous tes serviteurs!". Et encore : "Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi!"
archiprêtre Marc-Antoine Costa de Beauregard