"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

09 octobre 2007

Transplantation du foie annulée pour l'archevêque d'Athènes souffrant du cancer

http://www.voanews.com/english/2007-10-08-voa53.cfm>



L'archevêque Christodoulos (photo août 2007)

VOa News, 08 Octobre 2007 : Ayant découvert que son cancer s'était étendu, les médecins de Miami (sud-est des États-Unis) ont annulé la transplantation de foie qui était prévue pour le chef de l'Église de Grèce.

En juin, les médecins avaient découvert que l'archevêque Christodoulos, 68 ans, avait le cancer, et,
après avoir trouvé un donneur du foie compatible, avaient planifié une opération pour ce lundi. Mais au cours de la procédure, ils ont découvert que le cancer s'était répandu à la cavité abdominale, rendant la transplantation impossible.

Les représentants de l'Église ont déclaré que l'archevêque resterait hospitalisé jusqu'à ce que les médecins aient décidé de la suite de son traitement.

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Kyrie eleison!


saint Christodoulos, prie Dieu pour lui


sainte Aldegonde de Maubeuge, qui a guérit tant de cancers,
prie Dieu pour lui!

08 octobre 2007

Spoutnik, mensonges soviétiques sur Gagarine, et aumônerie de l'espace

Depuis une semaine, on parle partout du Spoutnik, le 4 octobre étant l'anniversaire de son lancement en 1957. C'était une grande première, mais si mal intentionnée, puisque la guerre était le moteur de cet exploit scientifique.




Sémiorka, la fusée qui a lancé le Spoutnik I
source & (c)






N'oublions pas non plus que la véritable héroïne de ces débuts de l'épopée spatiale, celle qui a ouvert la route de cette conquête spatiale, elle n'était pas à rechercher parmi les militaires, les scientifiques ni les politiques qui les poussaient. Il fallait aller dans un chenil...
Chère Laïka! Voyez son histoire authentique et tragique :






Mikhail Metzel / AP
Un soldat de garde devant un tout nouveau monument au Spoutnik, mardi, dans le centre d'entraînement pour les cosmonautes de Russie
source & (c)


Diaporama sur le lancement du Spoutnik I
http://www.msnbc.msn.com/id/21091167/displaymode/1107/s/2/



Novosti via AP
Une fusée soviétique R-7 décolle depuis le Cosmodrome de Baïkonour, Kazakhstan, envoyant le Spoutnik en orbite et lançant le coup d'envoi à l'ère spatiale. Cette vue provient d'un film documentaire de 1967, titré "Ten Years of the Space Age."
source & (c)


Notons aussi que les mensonges d'État des Soviétiques n'ont jamais eu rien à envier à ceux des USA...

Ou de la Russie post-soviétique...
Et les media ne reproduisent que ce que les pouvoirs politico-économique leur font dire. On intoxique, on manipule, voire on liquide froidement.. tout en mettant la main sur le coeur et disant "humanisme".. c'est bien ça, le monde déchu, le monde du dieu dollar. Un de ses gros mensonges, à ce monde de fiel, c'est d'avoir attribué à Youri Gagarine la phrase blasphématoire prétendant qu'il n'y aurait pas de Dieu puisque lui n'aurait rien vu en étant dans l'espace. Ce mensonge a encore la vie dure, nous le verrons avec l'article suivant! Voici le témoignage-clé d'un de ses plus proches amis, lui aussi pilote de chasse.

Je suis fier d'être accusé d'avoir introduit Youri Gagarine dans l'Orthodoxie
http://www.interfax-religion.com/?act=interview&div=24

Interfax, 12 Avril 2006, 13:21, Moscou : L'histoire des relations entre l'Église Orthodoxe de Russie et les cosmonautes russes a commencé au moment où le premier être humain a été envoyé en orbite dans l'espace. Ces relations se sont développées malgré que l'État soviétique livrait une guerre sans merci contre la religion. Au cours des récentes années, ces relations ont reçu une impulsion positive particulière. Certains épisodes de la coopération entre l'Église Orthodoxe et des cosmonautes russes ont été rapportés à Interfax-Religion par un de ses principaux témoins oculaires, le Colonel Valentin Petrov, professeur associé à l'Académie Gagarine de l'Armée de l'Air.




Youri Gagarine, en uniforme, avec Sergei Korolyov, père secret du programme spatial soviétique

- Valentin Vasilyevich, Youri Gagarine et vous étiez proches amis. Le premier cosmonaute est rapporté pour avoir été un croyant, bien qu'il ne l'ait jamais manifesté. Est-il possible de dire que la foi était un de ces parties privées de votre relation d'amitié en tant que jeunes pilotes soviétiques vivant pendant les difficiles années de l'athéisme d'État.

- Youri Gagarine, comme tout Russe, était baptisé, et pour autant que je puisse le savoir, il était croyant. Ce qui me reste de tout à fait mémorable avec lui, c'est notre voyage ensemble à la Laure de la Trinité-Saint-Serge, en 1964, le jour même où Gagarine fêtait son 30ème anniversaire. Lui, un homme plein d'entrain, me demanda ce jour-là, de manière très directe, si j'avais déjà été à la Laure. Ayant répondu par l'affirmative, il suggéra que nous y allions, et nous y sommes partis, le soir même, après avoir échangé notre uniforme pour une tenue "civile." Nous étions sots, car Gagarine pouvait bien s'habiller comme il voulait... Des foules de gens à la Laure auraient aussitôt commencé à s'attrouper autour de lui, pour avoir un autographe. A peine l'Office était-il achevé à l'église que tout le monde, ayant appris sa présence, se pressa vers lui. Le peuple aimait Youri à ce point, et lui ne savait repousser personne.
Youri avait une personnalité unique. Il ne se vanta jamais de sa célébrité. Si vous l'approchiez, il ne voyait plus personne d'autre et n'écoutait plus que vous. Et ses enfants, eux aussi, ne se sont jamais vantés d'être les enfants du premier cosmonaute de l'histoire.
A ce moment-là, dans la Laure, le père supérieur nous a sauvés, Gagarine en premier. Il nous prit dans sa cellule et, selon la coutume russe, remplit les verres et après le troisième petit godet, il dit "hé bien, qui croira que Gagarine est venu dans ma cellule?" Et Gagarine lui répondit sur le même ton "Et bien voici pour ceux qui ne le croiront pas", et il sortit une photo de lui de sa poche et écrivit dessus "au père supérieur, de la part de Gagarine, avec mes meilleurs souhaits." Le père supérieur répondit "Hé bien, fêtons-ça en levant le verre!" Et nous avons bien entendu bu un verre!
Ensuite le père supérieur suggéra que nous allions rendre visite au TsAG. Surpris, nous lui avons demandé "pourquoi, père? Nous avons été au TsAGI!", c'est-à-dire notre Institut Central d'Aéro-hydrodynamique. Par la suite, nous avons compris qu'il voulait dire le Musée d'Archéologie ecclésiale, à l'Académie Théologique de Moscou. Bien entendu, nous y avons été, et quelque chose s'y est produit, qui m'a totalement surpris. Lorsque nous nous y sommes retrouvés devant une maquette de l'église du Christ Sauveur, Youri regarda à l'intérieur, puis me dit "Valentin, regarde un peu la magnifique oeuvre qu'ils ont détruite!" Il la contempla un bon bout de temps.








Rentrant de la Laure cette fois-là, nous étions si impressionné par ce que nous avions vu que nous conduisions comme en transe hypnotique. Soudain Youri dit "Valentin, pense un peu à ces paroles 'Qui es aux Cieux." Je le regardai, "Youri, tu ne connais pas la prière?!" Il répondit, "Tu crois peut-être que tu es seul à la connaître? Bien, tu sais comment garder le silence." En effet, c'était en 1964, à l'époque où Khrouchtchev avait promis "d'exposer le dernier prêtre."
Ce voyage avait eu des répercussions pour moi. Je fus accusé d'avoir "attiré Gagarin dans la religion." Ce fut Gagarin lui-même qui me sauva en déclarant "Comment un capitaine pourrait-il attirer un colonel dans la religion? Ce n'est pas lui qui m'y a emmené, mais nous avons voyagé avec ma voiture." Suite à cela, le Parti m'adressa une réprimande "pour avoir attiré Youri dans l'Orthodoxie", et à présent, j'en suis fier.
Quelque temps après notre voyage, Youri Gagarine, s'adressant au Comité Central réunit pour la session plénière d'éducation de la jeunesse, suggéra ouvertement que l'église du Christ Sauveur soit restaurée comme monument de gloire militaire et de chef d'oeuvre Orthodoxe. En même temps, il proposa de restaurer l'Arc de Triomphe, qui gisait en ruines à l'époque. La motivation de Gagarine était très simple : le patriotisme ne saurait être promu sans la connaissance de ses racines. Puisque l'église du Christ Sauveur était un monument de gloire militaire, ceux qui s'en allaient pour défendre leur mère patrie devaient la connaître.
Personne au Comité ne s'attendait à une telle déclaration du premier cosmonaute. La réponse fut incroyable, un torrent d'applaudissements. Le Présidium en fut bien entendu grandement perturbé, mais n'aurait certainement rien osé faire contre Youri Gagarine.

- Et qu'en est-il de cette célèbre phrase attribuée à Gagarine : "J'ai été dans l'espace mais je n'ai pas vu Dieu"?

- En fait, ce n'est pas Gagarine mais Khrouchtchev qui l'a prononcée. Ca s'est passé au cours de l'assemblée plénière du Comité Central qui s'occupait de la propagande anti-religieuse. Khrouchtchev y donna au Parti et aux organisations des Komsomol le devoir de s'engager dans cette propagande, et déclara : Pourquoi vous soucieriez-vous de Dieu? Nous avons ici Gagarine qui a volé dans l'espace et il n'y a pas vu Dieu.
Mais quelque temps après, ces paroles furent présentées d'une autre manière. On les commença à dire qu'elles n'étaient pas de Khrouchtchev mais de Gagarine, car ce dernier, étant aimé du peuple, une telle déclaration de sa part serait d'une importance capitale. Ils se disaient que bien peu croiraient Khrouchtchev, mais tout le monde croirait assurément Gagarine. Cependant Gagarine n'a jamais dit cela, il n'aurait jamais pu proférer une telle chose.

- Est-ce que ce voyage avec Gagarine a inauguré votre tradition d'emmener vos étudiants de l'Académie de l'Armée de l'Air vers des lieux saints?

- A vrai dire, oui, après que j'ai été à la Laure avec Germain Titov qui, à propos, était aussi Orthodoxe. Alors que nous étions à Saint-Petersbourg, il me demanda tout d'abord de l'emmener à la Laure Saint Alexandre Nevsky. Et par la suite, touché par sa visite à la Laure, Germain me demanda de l'emmener à Zagorsk. Soit dit en passant, Titov et moi avons rendu ensemble visite au futur patriarche Alexis II, bien avant qu'il ne soit patriarche, quand sa sainteté servait comme métropolite de Saint-Petersbourg.
Une autre occasion remarquable, ce fut lorsqu'un message de salutation nous parvint de l'espace à l'occasion du millénaire du Baptême de la Russie. Lorsque Volodya Titov fut préparé pour s'envoler pour l'espace et y rester une année entière, je l'ai en premier lieu emmené au TsAK puis au monastère Danilov. Il s'envola en l'année du millénaire du Baptême de la Russie. Le lancement était prévu pour le 21 décembre 1987, et le retour sur terre 12 mois plus tard, ce qui veut dire qu'il resta en orbite toute l'année du millénaire. Lorsqu'il a reçu son approbation pour cette mission, il voulut recevoir une bénédiction pour ce vol. Tard dans la soirée, je l'ai emmené auprès de celui qui était alors le président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, son éminence Philarète. Nous avons vécu une rencontre étonnante. Volodya reçut un calendrier liturgique spécial pour ce millénaire du Baptême de la Russie et nombre d'Icônes. Volodya apprécia aussi beaucoup le thé que nous y avons bu, de sorte que le métropolite ordonna que plusieurs paquets lui soient spécialement préparés, et tout au long de son année dans l'espace, mon ami apprécia un "thé épiscopal."
Lorsque Volodya félicita depuis son orbite terrestre toute l'Union Soviétique à l'occasion du millénaire du Baptême de la Russie, tout le monde ici en fut stupéfait : comment savait-il cela? C'est simple, n'est-ce pas, car n'avait-il pas avec lui en orbite un calendrier liturgique? J'ai subit de sérieuses remontrances, j'ai été viré de divers endroits, mais le lendemain, Gorbatchev rencontra le patriarche Poemen et d'autres hiérarques à l'occasion de ce millénaire, et les accusations ont perdu beaucoup de leur force.
Un jour, j'ai eu l'idée d'emmener des Américains à la Laure, ça devait être en 1975, l'année de la rencontre Soyuz-Appolo. Nous, première équipe mixte de cosmonautes et d'astronautes Américains, nous y avons été ensemble avant le lancement. Nous avons tellement servit à boire à l'interprète que pour finir, il fallut qu'il soit remplacé par un des pères. Nous avons pris une photo incroyable de ce voyage et l'avons accrochée au patriarcat de Moscou. Lorsque des délégations étrangères venaient et disaient que nous étions un État athée, nous répondions "mais comment pouvez-vous dire cela? Regardez cette photo, là ce sont nos cosmonautes, et là ce sont des astronautes Américains!" Ils ne savaient plus que dire après ça.
Pour résumer, cette tradition a commencé dans les années 60', quand j'ai commencé à emmener à la Laure de la Trinité-Saint-Serge les équipages que j'entraînais, ainsi qu'au monastère de Saint Daniel. Le père supérieur du monastère Danilov était mon ami. J'étais un catéchiste enseignant à des gamins et moi-même j'apprenais.

- Mais pendant la période athée, de tels voyages ne pouvaient rester impunis, vous étiez un pilote militaire...

- Le Parti m'a sans cesse réprimandé. Mais ils ne pouvaient me virer, car à l'époque j'étais devenu un formateur réputé, et les cosmonautes me défendaient de toutes leurs forces. Un jour où j'étais sur le point d'être mis à la porte, ils ont dit "virez qui vous voulez, mais pas lui." Et pourtant, j'ai bien des fois manqué d'être mis à la porte. Quand un jour, le commandant des équipes de cosmonautes apprenait que moi, un gars si sympa, j'avais emmené tout le monde dans des monastères, je me faisais bien enguirlander. Encore plus parce que je donnais un corps de philosophie à l'Académie de l'Armée de l'Air à cette époque. C'était quelque chose de mortellement risquer de parler d'Orthodoxie alors que l'athéisme était l'idéologie officielle. Et malgré ça, comme instructeur des cosmonautes, j'ai continué à les emmener dans les monastères.

- Mais à présent, après toutes ces années, vous pouvez parler librement de culture Orthodoxe avec vos étudiants.

- Quelque temps après, notre patriarche organisa avec le ministre de la culture l'enseignement de la culture Orthodoxe dans les académies militaires. Je suis le seul représentant militaire a avoir été le premier à être amis au département de catéchèse de l'Institut Saint-Tikhon. Cette année marquera le 10ème anniversaire de mon diplôme des cours de catéchisme. Sa sainteté m'a remis mon certificat.
Globalement, je crois qu'il est impossible d'étudier l'histoire russe en négligeant l'histoire de l'Église Orthodoxe de Russie et les bases de la Foi Orthodoxe. Vous pouvez trouver autant d'exemples que vous le voulez démontrant la nécessité de cette étude. Cette même Laure de la Trinité-Saint-Serge a soutenu un siège des Polonais durant 16 mois. Comment un militaire pourrait ignorer cela?

- En tant que colonel d'aviation et enseignant, avec 40 ans d'expérience, comment pouvez-vous expliquer le besoin particulier de croyance religieuse ressenti par ceux qui sont engagés dans le service armé?

- Un pilote risquant constamment sa vie, volens nolens, il en vient au Seigneur. C'est exactement dans ce contexte que le militaire conçoit une vraie Foi. Je considère qu'il est de mon devoir d'éduquer mes étudiants à l'esprit Orthodoxe. Je ne les prend pas par la main et amène aux fonts baptismaux. Car il est impossible de forcer quelqu'un à croire, tout autant qu'à aimer. Mais nombre d'étudiants de notre académie en viennent d'eux-mêmes au baptême durant leurs études.

* - * - * - * - *

"L’homme qui a eu le moins de chance dans sa vie : Youri Gagarine. Il est parti d’URSS, il a fait 17 fois le tour de la Terre, il est retombé en URSS !" Michel Colucci, dit "Coluche"




Dans l'article ci-dessous, d'origine américaine, à côté d'informations intéressantes, vous retrouvez tous les clichés, dont la fausse phrase de Gagarine qui est cette fois carrément mise sur la bouche de tous les cosmonautes.. Sans commentaire.

La cité russe de l'espace construit une nouvelle route vers les cieux




Anatoliy Kopik, Novosti Kosmonavtik
L'église Orthodoxe russe à Baïkonour, Kazakhstan, fut achevée en juin dernier. Ce samedi la Liturgie de Noël y sera célébré pour la première fois.

A Baïkonour, base auparavant athée, la nouvelle église se prépare pour la Noël Orthodoxe.
Par James Oberg
NBC News space analyst
Updated: 9:18 a.m. ET Jan. 6, 2006

Depuis près d'un demi-siècle, les fusées russes et les cosmonautes sont partis à l'assaut du ciel depuis le Cosmodrome de Baïkonour, la base de départ soviétique vers l'espace en Asie Centrale, qui était présentée comme le brillant symbole de l'avenir du communisme. A présent, un des derniers signes brillants qu'aperçoivent les équipages en partance, ce sont les dômes brillants de la nouvelle église Orthodoxe – où ils ont leur propre manière pour atteindre les cieux.
La cité des ouvriers de l'espace s'appelait à l'origine "Leninsk", en l'honneur du fondateur de l'État soviétique, un champion de l'athéisme officiel sous lequel les prêtres furent emprisonnés et les églises brûlées. Les cosmonautes de l'ère soviétique disaient souvent pour plaisanter "nous avons été au ciel et nous n'y avons pas vu de Dieu."
Mais dans une révolution culturelle radicale, l'effondrement du régime soviétique en 1991, a libéré une impulsion religieuse enfouie même au sein de l'élite de la société soviétique, des scientifiques spatiaux et de la hiérarchie militaire.
Quelque mois après la chute du communisme, une petite église Orthodoxe a été installée au cosmodrome dans une réserve abandonnée qui servait pour le matériel sportif. Un jeune prêtre Russe est arrivé en ville, a célébré les Offices religieux, et à la demande des officiels, a commencé à bénir les fusées et les équipages. Les cosmonautes ont commencé à emporter les traditionnelles Icônes russes en orbite.
De retour sur terre, des officiers supérieurs commencèrent aussi à s'exprimer à propos du problème du respect de l'Église de Russie, longtemps persécutée. Écrivant dans une récente publication des forces armées, une chronique commémorant 50 années de lancements de fusées depuis Baïkonour, le général-major Anatoliy Zavalishin, vétéran du programme spatial, fit remarquer que "dans l'opinion de nombre de peuples, en Russie, il n'existe que 2 forces réellement actives qui sont proches du peuple – ce sont l'armée et l'Église."
"Presque chaque cosmonaute emporte avec lui dans l'espace ses Icônes personnelles", dit Gennady Padalka, qui commanda l'expédition à bord de la station spatiale internationale en 2004. De plus, une copie de la célèbre Icône de Notre-Dame de Kazan est accrochée sur un panneau dans la partie russe de la station. Elle y a été placée en 2000 par le tout premier équipage pour vol de longue durée.



NASA
L'Icône de la Kazanskaïa, Notre-Dame de Kazan, vue derrière la tête de l'astronaute Américain James Voss en 2001, alors qu'il flotte dans le module de service Zvezda, dans la station spatiale internationale.

Ce remarquable réveil religieux sera spectaculairement célébré ce samedi, au cours de la Noël Orthodoxe selon le calendrier russe. Ce sera la toute première fois qu'une Liturgie de Noël aura lieu dans la nouvelle église de Baïkonour, achevée au milieu de l'an dernier.
Les dômes brillants d'or et de bleu sont clairement visibles depuis un promontoire rocheux qui se trouve derrière le "Cosmonaut Hotel," où les équipages et leurs équipes de support vivent avant le lancement. Souvent, la veille du lancement, ceux qui sont en partance pour l'espace se promène au long des arbres du souvenir plantés par les générations passées de cosmonautes, et regarde par delà la rivière Syr Darya et les steppes à l'entour, pour fixer dans leur mémoire la vue et le parfum de ce monde qu'il vont quitter. Au sud du promontoire, à un kilomètre et demi en aval de la rivière, la radieuse nouvelle église brille à présent.

Le retour de l'Église.
A l'époque soviétique, les célébrations religieuses étaient interdites en ville. Mais aussitôt que le Kazakhstan déclara son indépendance, un petit groupe de gens au cosmodrome s'adressèrent à l'évêque Orthodoxe Russe de la proche ville d'Akmolinsk pour ouvrir chez eux une paroisse et y envoyer un prêtre.
L'évêque consulta les responsables de l'Église en Russie, et en juin 1992, ils envoyèrent le père Sergeï à Baïkonour. Le programme spatial russe étant en quasi faillite, la situation n'était pas simple. L'assemblée grandit cependant rapidement en nombre, et bien vite il y eut trop de participants pour continuer à célébrer dans l'ancien entrepôt.
Pâques 1994 marqua un tournant majeur pour l'assemblée, quand près de 2.000 personnes s'assemblèrent dans la rue à l'extérieur de l'église improvisée, et les autorités de la ville autorisèrent une diffusion télévisée en direct des Offices.
Un des nouveaux membres avait une demande unique. Aleksandr Viktorenko s'apprêtait à s'envoler pour la station spatiale Mir en octobre de cette année-là. Il demanda au prêtre une bénédiction spéciale pour l'équipage et la fusée avant le lancement, une cérémonie révolutionnaire qui est depuis lors devenue une simple habitude.



NASA
Un prêtre Orthodoxe Russe donne la bénédiction traditionnelle à Michael Foale (gauche), Alexander Kaleri (centre) et Pedro Duque (droite), 18 octobre 2003, peu avant que les 3 hommes décollent de Baïkonour en direction de la station spatiale internationale. Cette cérémonie maintenant habituelle fut une révolution lorsqu'elle commença en 1994.

Le but fixé par l'assemblée fut d'avoir dorénavant une véritable église, et ils commencèrent à collecter de l'argent et amasser des matériaux. Ils établirent un budget de 4,5 million de roubles (quelque 110.000 euros de l'époque), projet amélioré par des chargements entiers de parpaings et autres surplus de matériaux de construction abandonnés quand les autorités annulèrent des projets de construction. Le terrain fut acquis fin 1997.
Une église à Voronezh, en Russie, offrit les cloches. Le monastère de Sergeyev Possad près de Moscou offrit l'iconostase. Des grues des sites de construction spatiale furent empruntées pour monter les dômes. En juin dernier, la structure de l'église fut achevée et consacrée.
Le père Sergeï a aussi formé ses assistants et successeurs, dont 5 officiers en retraite qui sont entrés dans le clergé à Baïkonour (le nom de Lénine a été retiré à la ville en 1995). Le prêtre est à présent doyen de toutes les paroisses Orthodoxes dans la moitié nord du Kazakhstan, où se trouvent la plupart des citoyens d'origine Russes.
Il attribue le succès de cette église à la population à haut niveau d'éducation, dont la plupart travaillent au Cosmodrome de Baïkonour. "Près de 90% de la population de Baïkonour sont des gens de haut niveau d'éducation," a-t'il déclaré en juin au quotidien Ekspress K. "Je suis convaincu que les gens éduqués sont capables de progresser bien plus vite sur l'échelle spirituelle, et la paroisse de Baïkonour en est un exemple éloquent."
Le père Serge est aussi enthousiaste pour l'exploration spatiale, qu'il voit comme rendant manifeste la gloire de Dieu. "L'homme sait aller dans l'espace, c'est très bien," a-t'il dit au quotidien. "Il peut voir des horizons infinis, d'autres planètes, et apprécier l'étendue de sagesse avec laquelle ce gigantesque 'mécanisme' a été construit, dans lequel tout est organisé littéralement au millimètre près. Et toute personne sensée, découvrant d'elle-même toute cette connaissance, ne peut que dire 'Gloire à Toi, O Seigneur, Qui a si merveilleusement tout créé'."
2007 MSNBC Interactive







Icônes à bord de Mir
source photos



BD Vlad le Cosmonaute, ou l'Orthodoxie qui annonce l'Evangile dans l'espace
et en mission internationale, les cosmonautes Orthodoxes évangélisent leurs compagnons de voyage!
Y: the Last Man #13, DC Comics: New York City (2003), written by Brian K. Vaughan, pencilled by Pia Guerra, inked by Jose Marzan, Jr.; page 1; reprinted in Y: The Last Man: One Small Step (2004)
source

07 octobre 2007

Saint Tikhon: tout le peuple de Dieu doit évangéliser, là où il se trouve (Trinité 18, R.O.O Eorhf)

Matines
Psaume 103 Benedic, anima mea
Mon âme, bénis le Seigneur * Seigneur mon Dieu, tu es grand, infiniment
Tu es revêtu de majesté et de splendeur * tu te drapes de lumière comme d'un manteau
tu as déployé les cieux comme un voile * tu as établi ta demeure au-dessus des eaux.
Tu te fais un char des nuées * tu circules sur les ailes du vent;
des vents, tu fais tes messagers * et des feux de l'éclair tes serviteurs.
Tu as assis la terre sur de solides piliers * elle est éternellement inébranlable.
Tu l'as couverte du manteau de l'océan * tandis que les eaux recouvraient les montagnes.
Mais à ta menace elles reculent * au bruit de ton tonnerre elles tremblent d'effroi.
Les montagnes s'élèvent, les vallées se creusent * à l'endroit que tu leur as fixé.
Tu poses une limite qu'elles ne franchiront plus * pour qu'elles ne reviennent plus couvrir la terre.
Tu fais couler des sources dans les torrents * qui cheminent entre les montagnes.
Là s'abreuvent toutes les bêtes des champs * et les onagres viennent étancher leur soif.
Les oiseaux du ciel viennent nicher sur leurs rives * et chantent au milieu des frondaisons.
Du haut de tes belvédères tu verses la pluie sur les montagnes * la terre est rassasiée du fruit de tes oeuvres.
Tu fais croître l'herbe pour le bétail, et la verdure pour l'usage de l'homme * qui tire ainsi son pain de la terre,
et le vin qui réjouit le coeur de l'homme, l'huile, qui fait briller son visage * le pain, qui restaure les forces de son coeur.
Les arbres du Seigneur sont pleins de sève * ainsi que les cèdres du Liban qu'il a plantés.
Là vont nicher les oiseaux * la cigogne trouve sa demeure dans les cyprès.
Les sommets des montagnes servent d'asile aux bouquetins * les rochers aux gerboises.
Tu as fait la lune pour indiquer les époques * le soleil connaît l'heure de son coucher.
À peine as-tu répandu les ténèbres et fait-il nuit * que s'en vont rôder tous les animaux des forêts.
Les lionceaux rugissent après leur proie * et réclament de Dieu leur nourriture.
Mais aux premiers rayons du soleil ils se retirent * et gagnent pour s'y coucher leurs tanières.
C'est alors que l'homme sort pour son ouvrage * et vaque à sa besogne jusqu'au soir.
Ô Seigneur, qu'elles sont multiples tes oeuvres * Tu les as toutes faites avec sagesse; la terre est remplie de tes créatures.
Voici la mer vaste et immense * où fourmillent sans nombre des animaux grands et petits.
Des vaisseaux y naviguent * et Léviathan que tu as créé pour te jouer de lui.
Tous ces êtres attendent de toi * que tu leur donnes la pitance au temps opportun.
Tu la leur donnes, ils recueillent * tu ouvres la main, et ils sont comblés de bonnes choses.
Mais détourne ta face, ils sont éperdus * retire ton souffle, ils expirent et retournent à la poussière.
Rends-leur au contraire ton souffle, ils revivent * et tu renouvelles la face de la terre.
Que la gloire du Seigneur dure éternellement * que le Seigneur trouve la joie dans ses oeuvres!
Lui, dont le regard suffit à faire trembler la terre * et qui, rien qu'à les toucher, enflamme les montagnes.
Je chanterai la gloire du Seigneur tant que je vivrai * je chanterai les hymnes de Dieu tant que j'existerai.
Puisse ma méditation lui être agréable * Mon unique joie se trouve dans le Seigneur.
Que les pécheurs soient enlevés de la terre, que les impies disparaissent désormais * Mon âme, bénis le Seigneur!
Gloire au Père et au Fils : et au Saint Esprit.
Comme il était au commencement, maintenant et toujours : aux siècles des siècles. Amen.

Jérémie 26,1-24
Évangile selon saint Luc 12,1-34

COLLECTE POUR DIMANCHE TRINITÉ 18
Seigneur, nous Te supplions d’accorder à Ton peuple la grâce de résister aux tentations du monde, de la chair et du démon, et de Te suivre dans la pureté du cœur et de l’esprit, Toi le Dieu Unique. Par Ton Fils Jésus-Christ, notre Seigneur, Qui vit et règne avec Toi et le Saint-Esprit, Dieu Un, pour les siècles des siècles

Divine Liturgie (Sarum)
Épître : 1 Co 1,4-8
Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet pour la grâce divine qui vous a été départie dans le Christ Jésus. 5 En lui, vous avez été richement comblés de tous les dons, tous ceux de la parole et tous ceux de la science, 6 tant s'est solidement établi chez vous le témoignage rendu au Christ. 7 Aussi ne vous en manque-t-il aucun, dans l'attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus Christ. 8 C'est lui qui vous affermira jusqu'à la fin, pour que vous soyez irréprochables au jour î de notre Seigneur Jésus Christ.

Évangile : Saint Matthieu 22,34-46
Les pharisiens apprirent que Jésus avait réduit au silence les sadducéens. Ils se concertèrent, et l'un d'eux, un légiste, lui posa cette question pour l'éprouver: "Maître, quel est, dans la loi, le plus grand commandement?" Jésus répondit: "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit (Dt. 6,5). C'est là le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Lv. 19,18). À ces deux commandements se réduisent toute la loi et les Prophètes." Comme les pharisiens formaient groupe, Jésus les interrogea: "Que pensez-vous du Christ? De qui est-il fils?" Ils répondirent: "De David." "Comment alors, leur dit-il, David, sous l'inspiration de l'Esprit, peut-il l'appeler Seigneur, en disant: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Siège à ma droite, jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis sous tes pieds (Ps. 109,1)? Si donc David l'appelle Seigneur, comment peut-il être son fils?" Nul ne put lui fournir d'explication. Et depuis ce jour, plus personne n'osa l'interroger.

HOMÉLIE DU DIMANCHE TRINITÉ 18


Homélie 2007
Notre père parmi les saints, Tikhon de Moscou (1865-1925), Illuminateur de l'Amérique du Nord, naquit Vasily Belavin, fils de Ioann, un prêtre de paroisse rurale du district Toropetz, dans le diocèse de Pskov. Il apprit la théologie morale et dogmatique au Séminaire de Pskov et, en 1891, il fut tonsuré moine sous le nom de Tikhon, et devint ensuite recteur du Séminaire de Kholm. Il fut consacré évêque de Lublin en 1897, à l'âge de 32 ans, puis servira par la suite comme évêque en Amérique du Nord, à Yaroslavl, Vilnius et Moscou. Il sera élu patriarche de Moscou en 1917 et servira jusqu'en 1925, année où il mourut martyr. Au cours de sa vie, il encouragea et autorisa la traduction de la Liturgie selon saint Jean Chrysostome en anglais, travail réalisé par Isabel Florence Hapgood, et il rédigea un catéchisme complet basé sur le Credo de Nicée et la Prière du Seigneur. Concernant le Rite Orthodoxe Occidental, il obtint l'autorisation du Saint-Synode de Russie pour l'adaptation et l'usage dans le culte Orthodoxe des Offices tirés du Livre de Prières Publiques [travail anglican basé sur un travail orthodoxe antérieur; ndt]. Il est fêté le 25 mars, et le 9 octobre, nous célèbrons sa glorification. Comme archevêque, saint Tikhon encouragea le développement d'une attitude missionnaire non seulement au sein de son clergé, mais aussi parmi les laïcs. Au cours de son sermon pour le Dimanche de l'Orthodoxie en 1903, prononcé dans sa cathédrale à San Francisco, il dit : "S'accrochant à la Foi Orthodoxe comme à une sainte chose, aspirant après elle de tout leur coeur, et la chérissant par dessus tout, le peuple Orthodoxe doit.. s'efforcer de la diffuser parmi les peuples d'autres croyances. Le Christ Sauveur a dit que nul n'allumait un flambeau pour le tenir caché sous le boisseau, mais qu'il le plaçait sur un chandelier, de sorte que tous dans la maison en recevait la lumière (Mt. 5,15). La lumière de l'Orthodoxie n'a pas été allumée pour éclairer seulement un petit nombre de personnes. L'Église Orthodoxe est universelle; elle se rappelle les paroles de son Fondateur : Allez tous de par le monde, et prêchez l'Évangile à toute créature (Mc 16,15)... Nous devons partager notre richesse spirituelle, notre vérité, lumière et joie avec les autres, qui sont tous privés de ces bénédictions, mais bien souvent les recherchent et y aspirent...
Mais qui doit oeuvrer à la propagation de la Foi Orthodoxe pour l'accroissement des enfants de l'Église Orthodoxe? Vous me répondrez que ce sont les prêtres et les missionnaires. Vous avez certes raison. Mais seulement eux? Saint Paul présente avec sagesse l'Église du Christ comme étant un corps, et la vie d'un corps est partagée par tous ses membres. Dès lors, il doit en être aussi dans la vie de l'Église... La diffusion de la Foi en Christ doit être proche et précieuse au coeur de tout Chrétien. Dans cette oeuvre, chaque membre de l'Église doit prendre part, de manière vive et du fond du coeur..."
Saint Tikhon est un saint de notre époque, un exemple pour nous du courage à proclamer sa Foi et sa confiance personnelle en Christ, et ce face à la dérision et au scepticisme – et même face au danger pour sa personne. Nous autres, dans nos vies de tous les jours – au boulot, en famille, nous sommes confrontés à la désapprobation silencieuse de notre Foi. Bien trop souvent, pour "la paix", nous cherchons des compromis, nous échouons à exposer notre position, nous faisons un peu comme saint Pierre dans sa chute. Mais quelle sorte de "paix" achetons-nous par ce comportement? Est-ce que nous aidons vraiment ceux vis-à-vis de qui nous manquons d'exposer notre Foi? Il y a des manières paisibles d'exposer notre Foi – par notre comportement envers les autres. Nous ne pouvons pas jouir seuls des dons de Dieu. Nous devons trouver un moyen de partager notre Foi avec les autres.
Amen.

Homélie 2006
L'Évangile de la Liturgie de ce jour nous donne une des plus grandes formules Chrétiennes bien compréhensibles : le devoir du serviteur du Christ est que "tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit", et "ton prochain comme toi-même."
A cela, on pourrait ajouter ces paroles de l'Épître de la Liturgie de ce jour : "attendant le retour de notre Seigneur Jésus-Christ," en tant qu'expression qui explique de manière très compréhensible les objectifs de la vie Chrétienne. Les devoirs, les difficultés et le but de la vie Chrétienne et les besoins des autres, doivent faire l'objet de la prière, de l'étude, de la méditation Chrétienne, et de l'action qui en découle. La relation entre tout cela et la grâce de Dieu et la personne de Jésus-Christ est illustrée par les paroles de l'Apôtre Paul dans l'Épître de la Liturgie et dans celles de notre Seigneur, lorsqu'Il réfute ceux qui refusent de croire, comme le rapporte l'Évangile.
Mais vous, que pensez-vous du Christ? Telle est la question qui ne cesse de se répercuter au travers des siècles. Génération après génération, elle a été posée, ou on l'a reçue. Bien sûr, en finale, c'est chacun d'entre nous qui doit se répondre à lui-même, sur ce qu'il pense du Christ. Il y a ceux qui répondent que c'était un simple homme certes fort bon, un maître à penser, un philosophe. Le problème avec ça, c'est qu'alors Il n'est rien de plus qu'un homme – et qu'alors Il n'aurait pas été bon, sinon, d'après l'Évangile, Il aurait été un menteur. Bien sûr, la plupart d'entre ceux qui disent qu'Il n'était rien qu'un homme n'acceptent pas la Bible comme étant véridique, et dès lors ils ne se soucient pas de l'affirmation du Christ en tant que divin, disant qu'Il n'aurait jamais dit ça, ou que ce serait des interpolations de disciples postérieurs fort tardifs. Parmi ceux qui font de telles affirmations au sujet du Christ, on trouve actuellement certains qui sont chefs de groupes Chrétiens majeurs. Égarant ceux qui luttent pour être vraiment Chrétiens, avec de telles affirmations, ils ne font pas les oeuvres du Christ.
Mais nous, nous avons nos propres réfutations à faire au sujet du Christ : nous avons notre propre témoignage à donner en tant que véritables Chrétiens au milieu d'une mer d'apostasie et d'incroyance. Lorsqu'on regarde le monde – un monde que l'on voit très facilement aujourd'hui grâce à tous ces magnifiques outils de communication qui sont à notre disposition – nous voyons alors une consternante masse d'incroyance, consternante au point que nous finissions par nous demander : "Mais qu'est-ce que je pourrais bien faire?!" La réponse, bien sûr, c'est celle-ci : de vous-même, strictement rien. Pour être plus précis, la plupart d'entre nous doivent se résoudre au fait que Dieu pourrait ne jamais leur demander la moindre grande tâche à accomplir au sujet de ce monde consternant. Il pourrait ne rien nous demander d'autre que de vaquer à nos occupations, témoignant paisiblement là où nous le pouvons, et priant, priant, priant.
Alors, à propos de quoi prions-nous? La réponse est la suivante : nous prions à propos de tout ce que l'Esprit-Saint nous dit de prier. Les grands saints, ceux qui sont à la limite de l'univers, nous disent que nous ne savons réellement prier que pour les choses que Dieu souhaite nous voir prier. Nous ne pouvons jamais connaître tout ce que Lui voit dans Son omniscience. Cependant, si nous Lui consacrons honnêtement de notre temps, nous serons guidés dans notre prière. Nous ne devons pas être surpris si la guidance consiste souvent en nous amener à prier pour des choses qui nous semblent petites et sans importance. Si nous avons totale confiance en Dieu, si nous acceptons complètement Sa puissance absolue, alors nous serons satisfaits avec ce qu'Il nous a donné : tant notre sort matériel que le travail spirituel qu'Il nous demande d'accomplir. Même de grands saints se sont souvent vus demandés de prier pour de petites choses. Peut-être bien que dans la paisible prière privée que nous ne connaîtrons jamais, celle du vraiment doux au milieu de ce monde, des grands-mères et des vieillards, des malades et des enfants, peut-être est-ce à eux que sont données les plus grandes tâches de prière. Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que Dieu nous écoute même lorsque nous pensons que nous sommes cachés. Il nous écoute et Il agit. De même que nous ne reconnaissons souvent pas les manières quelque peu détournées par lesquelles Dieu répond à nos prières, de même aussi, bien souvent, nous ne voyons pas pourquoi Il veut que nous prions pour certaines choses ou certaines personnes. Combien de fois n'avons-nous pas le nom de quelqu'un qui nous arrive soudain à l'esprit? Un personnage public, une connaissance depuis longtemps oubliée, quelqu'un dont on a entendu parler – c'est une occasion de prier pour cette personne. Bien sûr, vous ne savez pas ce dont ils ont besoin, mais vous pouvez prier Dieu afin qu'Il déverse Sa miséricorde sur eux; pour qu'Il déverse Ses bénédictions sur eux; pour que leur coeur et leur esprit s'ouvrent à Dieu. Des personnes, des pays et des institutions – une abondance incroyable de choses pour qui prier, si seulement nous voulons donner du temps pour écouter Dieu, et prier quand Il nous y invite. Aussi longtemps que nous n'accomplissons pas l'oeuvre de la prière qu'Il nous a demandée, nous échouons dans notre devoir envers Dieu. Comment pouvons-nous dire que nous aimons Dieu si nous manquons de ne fut-ce qu'essayer d'écouter Ses appels? Comment pourrions-nous dire que nous aimons notre prochain si nous manquons de prier pour lui?

p. Michaël, higoumène (abbé), Saint-Petroc monastery, EORHF/Rocor
http://www.orthodoxresurgence.com/

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Byzantins : 19e dimanche après la Pentecôte

Epître : Galates 1, 11-19 – usage roumain
Frères, je vous informe que l’Évangile annoncé par moi n’est pas humain. Je ne l’ai pas reçu d’un être humain, il ne m’a été enseigné par personne, mais révélé par Jésus-Christ.
Vous avez entendu parler de la façon dont je me conduisais quand j’étais attaché à la religion juive. Vous savez comment je persécutais avec violence l’Église de Dieu et m’efforçais de la détruire. Je surpassais bien des compatriotes juifs de mon âge dans la pratique de la religion juive; j’étais extrêmement zélé pour les traditions de mes pères. Lorsque Celui qui m’a choisi dans les entrailles de ma mère et m’a appelé par Sa grâce eut la bienveillance de révéler Son Fils en moi pour que j’en fasse la bonne Annonce aux nations, aussitôt, sans consulter ni la chair ni le sang, et sans me rendre à Jérusalem pour voir ceux qui furent apôtres avant moi, je suis parti pour l’Arabie, puis je suis retourné à Damas. C’est 3 ans plus tard que je me suis rendu à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je suis resté 15 jours avec lui. Je n’ai vu aucun autre apôtre, mais seulement Jacques, le frère du Seigneur.

Évangile : Saint Luc 7, 11-16
En ce temps-là, Jésus Se rendit à une ville appelée Naïn; Ses disciples et une grande foule L’accompagnaient. Comme Il approchait de la porte de la ville, voilà qu’on portait en procession un mort : c’était le fils unique de sa mère, qui était veuve. Une foule sortie de la ville se trouvait avec elle. Quand le Seigneur la vit, Il fut ému pour elle dans ses entrailles et lui dit : "Ne pleure pas!" Et s’avançant Il toucha le cercueil; les porteurs s’arrêtèrent. Jésus dit : "Jeune homme, Je te le dis, réveille-toi!" Le cadavre se dressa sur son séant et se mit à parler. Jésus le donna à sa mère. Tous furent saisis de crainte; ils louaient Dieu en disant : "Un grand prophète s’est levé parmi nous!" et aussi : "Dieu a pris en considération Son peuple!"






Homélie
La puissance miséricordieuse du Fils de Dieu
1. Les niveaux d’interprétation : plan historique toujours (un événement qui a eu lieu devant une multitude de témoins), sens théologique (la divinité de Jésus Seigneur, Maître de la vie et de la mort), registre mystique (l’être intérieur mort à cause du péché n’est pas anéanti, il entend la voix de son Créateur et s’il répond à son appel, il connaît la Vie, en relation personnelle avec le Christ).

2. Le rapport entre évangile, tropaires de la Résurrection, prokimenon et versets de l’Alléluia.

3. Le rapport de l’évangile et de l’épître : les expressions la foi "révélée par Jésus-Christ", et Celui qui "m’a choisi dans les entrailles de ma mère et m’a appelé par sa grâce", sont à rapprocher de "Jeune homme, Je te le dis, réveille-toi !".

4. La miséricorde divine : Jésus entend la voix des sans-voix (la mère du mort n’a rien dit) et également les gémissements secrets de ses serviteurs - "Dieu a pris en considération son peuple !".

5. Les mots-clé de cet évangile: Naïm (Cité de la Joie), "mort" et "cadavre" (réalité concrète), "ému dans ses entrailles" (miséricorde divine, humanité réelle du Christ Dieu icône de l’amour de Dieu), "toucha" (cf. fréquence du contact physique du Christ et des personnes dans l’Evangile), "saisi de crainte", "louaient Dieu" (le sentiment religieux, de la crainte à la louange, base de la prière biblique et chrétienne, en particulier de l’expérience liturgique, ici naissance d’une hymne liturgique improvisée à la façon sémitique, cf. l’improvisation de la Mère de Dieu dans le "mon âme magnifie le Seigneur", ou le cantique de Zacharie. Evangile et Liturgie, un thème à développer).

6. Se pose souvent la question : pourquoi l’exauce-t-Il et ne m’exauce-t-Il pas ? Renoncer à juger (à faire le procès de) Dieu… Dieu exauce selon ce qu’Il sait mieux que nous être notre bien, souvent de façon différente de ce qu’on attendait. Le laissons-nous toujours exaucer ? En tout cas, la réalité divino humaine (La réalité) n’est pas de caractère magique ; elle n’est gouvernée par aucune loi ; Dieu est Souverain (mieux que "tout-puissant", tropaire t.2). La souveraineté du Dieu d’amour est également sa liberté et son omniscience. Il ne nous doit rien et Il sait tout de nous et de nos pensées secrètes.

7. Le chrétien vit selon la gratuité de l’amour de Dieu, et il remercie continuellement le Seigneur de bien vouloir se révéler à lui – ce que fait ici Jésus. "Donne à ceux qui te servent en tout temps avec crainte et amour de louer ton ineffable bonté !" (prière 1 de matines). Mais le sommet de la connaissance humaine et angélique est de glorifier Dieu pour lui-même et pour rien d’autre, de façon totalement désintéressée et allègre !

archiprêtre Marc-Antoine Costa de Beauregard