Depuis une semaine, on parle partout du Spoutnik, le 4 octobre étant l'anniversaire de son lancement en 1957. C'était une grande première, mais si mal intentionnée, puisque la guerre était le moteur de cet exploit scientifique.
N'oublions pas non plus que la véritable héroïne de ces débuts de l'épopée spatiale, celle qui a ouvert la route de cette conquête spatiale, elle n'était pas à rechercher parmi les militaires, les scientifiques ni les politiques qui les poussaient. Il fallait aller dans un chenil...
Chère Laïka! Voyez son histoire authentique et tragique :
Mikhail Metzel / AP
Un soldat de garde devant un tout nouveau monument au Spoutnik, mardi, dans le centre d'entraînement pour les cosmonautes de Russie
source & (c)
Diaporama sur le lancement du Spoutnik I
http://www.msnbc.msn.com/id/21091167/displaymode/1107/s/2/
Novosti via AP
Une fusée soviétique R-7 décolle depuis le Cosmodrome de Baïkonour, Kazakhstan, envoyant le Spoutnik en orbite et lançant le coup d'envoi à l'ère spatiale. Cette vue provient d'un film documentaire de 1967, titré "Ten Years of the Space Age."
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Notons aussi que les mensonges d'État des Soviétiques n'ont jamais eu rien à envier à ceux des USA...
Ou de la Russie post-soviétique...
Et les media ne reproduisent que ce que les pouvoirs politico-économique leur font dire. On intoxique, on manipule, voire on liquide froidement.. tout en mettant la main sur le coeur et disant "humanisme".. c'est bien ça, le monde déchu, le monde du dieu dollar. Un de ses gros mensonges, à ce monde de fiel, c'est d'avoir attribué à Youri Gagarine la phrase blasphématoire prétendant qu'il n'y aurait pas de Dieu puisque lui n'aurait rien vu en étant dans l'espace. Ce mensonge a encore la vie dure, nous le verrons avec l'article suivant! Voici le témoignage-clé d'un de ses plus proches amis, lui aussi pilote de chasse.
Interfax, 12 Avril 2006, 13:21, Moscou : L'histoire des relations entre l'Église Orthodoxe de Russie et les cosmonautes russes a commencé au moment où le premier être humain a été envoyé en orbite dans l'espace. Ces relations se sont développées malgré que l'État soviétique livrait une guerre sans merci contre la religion. Au cours des récentes années, ces relations ont reçu une impulsion positive particulière. Certains épisodes de la coopération entre l'Église Orthodoxe et des cosmonautes russes ont été rapportés à Interfax-Religion par un de ses principaux témoins oculaires, le Colonel Valentin Petrov, professeur associé à l'Académie Gagarine de l'Armée de l'Air.
Youri Gagarine, en uniforme, avec Sergei Korolyov, père secret du programme spatial soviétique
- Valentin Vasilyevich, Youri Gagarine et vous étiez proches amis. Le premier cosmonaute est rapporté pour avoir été un croyant, bien qu'il ne l'ait jamais manifesté. Est-il possible de dire que la foi était un de ces parties privées de votre relation d'amitié en tant que jeunes pilotes soviétiques vivant pendant les difficiles années de l'athéisme d'État.
- Youri Gagarine, comme tout Russe, était baptisé, et pour autant que je puisse le savoir, il était croyant. Ce qui me reste de tout à fait mémorable avec lui, c'est notre voyage ensemble à la Laure de la Trinité-Saint-Serge, en 1964, le jour même où Gagarine fêtait son 30ème anniversaire. Lui, un homme plein d'entrain, me demanda ce jour-là, de manière très directe, si j'avais déjà été à la Laure. Ayant répondu par l'affirmative, il suggéra que nous y allions, et nous y sommes partis, le soir même, après avoir échangé notre uniforme pour une tenue "civile." Nous étions sots, car Gagarine pouvait bien s'habiller comme il voulait... Des foules de gens à la Laure auraient aussitôt commencé à s'attrouper autour de lui, pour avoir un autographe. A peine l'Office était-il achevé à l'église que tout le monde, ayant appris sa présence, se pressa vers lui. Le peuple aimait Youri à ce point, et lui ne savait repousser personne.
Youri avait une personnalité unique. Il ne se vanta jamais de sa célébrité. Si vous l'approchiez, il ne voyait plus personne d'autre et n'écoutait plus que vous. Et ses enfants, eux aussi, ne se sont jamais vantés d'être les enfants du premier cosmonaute de l'histoire.
A ce moment-là, dans la Laure, le père supérieur nous a sauvés, Gagarine en premier. Il nous prit dans sa cellule et, selon la coutume russe, remplit les verres et après le troisième petit godet, il dit "hé bien, qui croira que Gagarine est venu dans ma cellule?" Et Gagarine lui répondit sur le même ton "Et bien voici pour ceux qui ne le croiront pas", et il sortit une photo de lui de sa poche et écrivit dessus "au père supérieur, de la part de Gagarine, avec mes meilleurs souhaits." Le père supérieur répondit "Hé bien, fêtons-ça en levant le verre!" Et nous avons bien entendu bu un verre!
Ensuite le père supérieur suggéra que nous allions rendre visite au TsAG. Surpris, nous lui avons demandé "pourquoi, père? Nous avons été au TsAGI!", c'est-à-dire notre Institut Central d'Aéro-hydrodynamique. Par la suite, nous avons compris qu'il voulait dire le Musée d'Archéologie ecclésiale, à l'Académie Théologique de Moscou. Bien entendu, nous y avons été, et quelque chose s'y est produit, qui m'a totalement surpris. Lorsque nous nous y sommes retrouvés devant une maquette de l'église du Christ Sauveur, Youri regarda à l'intérieur, puis me dit "Valentin, regarde un peu la magnifique oeuvre qu'ils ont détruite!" Il la contempla un bon bout de temps.



Rentrant de la Laure cette fois-là, nous étions si impressionné par ce que nous avions vu que nous conduisions comme en transe hypnotique. Soudain Youri dit "Valentin, pense un peu à ces paroles 'Qui es aux Cieux." Je le regardai, "Youri, tu ne connais pas la prière?!" Il répondit, "Tu crois peut-être que tu es seul à la connaître? Bien, tu sais comment garder le silence." En effet, c'était en 1964, à l'époque où Khrouchtchev avait promis "d'exposer le dernier prêtre."
Ce voyage avait eu des répercussions pour moi. Je fus accusé d'avoir "attiré Gagarin dans la religion." Ce fut Gagarin lui-même qui me sauva en déclarant "Comment un capitaine pourrait-il attirer un colonel dans la religion? Ce n'est pas lui qui m'y a emmené, mais nous avons voyagé avec ma voiture." Suite à cela, le Parti m'adressa une réprimande "pour avoir attiré Youri dans l'Orthodoxie", et à présent, j'en suis fier.
Quelque temps après notre voyage, Youri Gagarine, s'adressant au Comité Central réunit pour la session plénière d'éducation de la jeunesse, suggéra ouvertement que l'église du Christ Sauveur soit restaurée comme monument de gloire militaire et de chef d'oeuvre Orthodoxe. En même temps, il proposa de restaurer l'Arc de Triomphe, qui gisait en ruines à l'époque. La motivation de Gagarine était très simple : le patriotisme ne saurait être promu sans la connaissance de ses racines. Puisque l'église du Christ Sauveur était un monument de gloire militaire, ceux qui s'en allaient pour défendre leur mère patrie devaient la connaître.
Personne au Comité ne s'attendait à une telle déclaration du premier cosmonaute. La réponse fut incroyable, un torrent d'applaudissements. Le Présidium en fut bien entendu grandement perturbé, mais n'aurait certainement rien osé faire contre Youri Gagarine.
- Et qu'en est-il de cette célèbre phrase attribuée à Gagarine : "J'ai été dans l'espace mais je n'ai pas vu Dieu"?
- En fait, ce n'est pas Gagarine mais Khrouchtchev qui l'a prononcée. Ca s'est passé au cours de l'assemblée plénière du Comité Central qui s'occupait de la propagande anti-religieuse. Khrouchtchev y donna au Parti et aux organisations des Komsomol le devoir de s'engager dans cette propagande, et déclara : Pourquoi vous soucieriez-vous de Dieu? Nous avons ici Gagarine qui a volé dans l'espace et il n'y a pas vu Dieu.
Mais quelque temps après, ces paroles furent présentées d'une autre manière. On les commença à dire qu'elles n'étaient pas de Khrouchtchev mais de Gagarine, car ce dernier, étant aimé du peuple, une telle déclaration de sa part serait d'une importance capitale. Ils se disaient que bien peu croiraient Khrouchtchev, mais tout le monde croirait assurément Gagarine. Cependant Gagarine n'a jamais dit cela, il n'aurait jamais pu proférer une telle chose.
- Est-ce que ce voyage avec Gagarine a inauguré votre tradition d'emmener vos étudiants de l'Académie de l'Armée de l'Air vers des lieux saints?
- A vrai dire, oui, après que j'ai été à la Laure avec Germain Titov qui, à propos, était aussi Orthodoxe. Alors que nous étions à Saint-Petersbourg, il me demanda tout d'abord de l'emmener à la Laure Saint Alexandre Nevsky. Et par la suite, touché par sa visite à la Laure, Germain me demanda de l'emmener à Zagorsk. Soit dit en passant, Titov et moi avons rendu ensemble visite au futur patriarche Alexis II, bien avant qu'il ne soit patriarche, quand sa sainteté servait comme métropolite de Saint-Petersbourg.
Une autre occasion remarquable, ce fut lorsqu'un message de salutation nous parvint de l'espace à l'occasion du millénaire du Baptême de la Russie. Lorsque Volodya Titov fut préparé pour s'envoler pour l'espace et y rester une année entière, je l'ai en premier lieu emmené au TsAK puis au monastère Danilov. Il s'envola en l'année du millénaire du Baptême de la Russie. Le lancement était prévu pour le 21 décembre 1987, et le retour sur terre 12 mois plus tard, ce qui veut dire qu'il resta en orbite toute l'année du millénaire. Lorsqu'il a reçu son approbation pour cette mission, il voulut recevoir une bénédiction pour ce vol. Tard dans la soirée, je l'ai emmené auprès de celui qui était alors le président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, son éminence Philarète. Nous avons vécu une rencontre étonnante. Volodya reçut un calendrier liturgique spécial pour ce millénaire du Baptême de la Russie et nombre d'Icônes. Volodya apprécia aussi beaucoup le thé que nous y avons bu, de sorte que le métropolite ordonna que plusieurs paquets lui soient spécialement préparés, et tout au long de son année dans l'espace, mon ami apprécia un "thé épiscopal."
Lorsque Volodya félicita depuis son orbite terrestre toute l'Union Soviétique à l'occasion du millénaire du Baptême de la Russie, tout le monde ici en fut stupéfait : comment savait-il cela? C'est simple, n'est-ce pas, car n'avait-il pas avec lui en orbite un calendrier liturgique? J'ai subit de sérieuses remontrances, j'ai été viré de divers endroits, mais le lendemain, Gorbatchev rencontra le patriarche Poemen et d'autres hiérarques à l'occasion de ce millénaire, et les accusations ont perdu beaucoup de leur force.
Un jour, j'ai eu l'idée d'emmener des Américains à la Laure, ça devait être en 1975, l'année de la rencontre Soyuz-Appolo. Nous, première équipe mixte de cosmonautes et d'astronautes Américains, nous y avons été ensemble avant le lancement. Nous avons tellement servit à boire à l'interprète que pour finir, il fallut qu'il soit remplacé par un des pères. Nous avons pris une photo incroyable de ce voyage et l'avons accrochée au patriarcat de Moscou. Lorsque des délégations étrangères venaient et disaient que nous étions un État athée, nous répondions "mais comment pouvez-vous dire cela? Regardez cette photo, là ce sont nos cosmonautes, et là ce sont des astronautes Américains!" Ils ne savaient plus que dire après ça.
Pour résumer, cette tradition a commencé dans les années 60', quand j'ai commencé à emmener à la Laure de la Trinité-Saint-Serge les équipages que j'entraînais, ainsi qu'au monastère de Saint Daniel. Le père supérieur du monastère Danilov était mon ami. J'étais un catéchiste enseignant à des gamins et moi-même j'apprenais.
- Mais pendant la période athée, de tels voyages ne pouvaient rester impunis, vous étiez un pilote militaire...
- Le Parti m'a sans cesse réprimandé. Mais ils ne pouvaient me virer, car à l'époque j'étais devenu un formateur réputé, et les cosmonautes me défendaient de toutes leurs forces. Un jour où j'étais sur le point d'être mis à la porte, ils ont dit "virez qui vous voulez, mais pas lui." Et pourtant, j'ai bien des fois manqué d'être mis à la porte. Quand un jour, le commandant des équipes de cosmonautes apprenait que moi, un gars si sympa, j'avais emmené tout le monde dans des monastères, je me faisais bien enguirlander. Encore plus parce que je donnais un corps de philosophie à l'Académie de l'Armée de l'Air à cette époque. C'était quelque chose de mortellement risquer de parler d'Orthodoxie alors que l'athéisme était l'idéologie officielle. Et malgré ça, comme instructeur des cosmonautes, j'ai continué à les emmener dans les monastères.
- Mais à présent, après toutes ces années, vous pouvez parler librement de culture Orthodoxe avec vos étudiants.
- Quelque temps après, notre patriarche organisa avec le ministre de la culture l'enseignement de la culture Orthodoxe dans les académies militaires. Je suis le seul représentant militaire a avoir été le premier à être amis au département de catéchèse de l'Institut Saint-Tikhon. Cette année marquera le 10ème anniversaire de mon diplôme des cours de catéchisme. Sa sainteté m'a remis mon certificat.
Globalement, je crois qu'il est impossible d'étudier l'histoire russe en négligeant l'histoire de l'Église Orthodoxe de Russie et les bases de la Foi Orthodoxe. Vous pouvez trouver autant d'exemples que vous le voulez démontrant la nécessité de cette étude. Cette même Laure de la Trinité-Saint-Serge a soutenu un siège des Polonais durant 16 mois. Comment un militaire pourrait ignorer cela?
- En tant que colonel d'aviation et enseignant, avec 40 ans d'expérience, comment pouvez-vous expliquer le besoin particulier de croyance religieuse ressenti par ceux qui sont engagés dans le service armé?
- Un pilote risquant constamment sa vie, volens nolens, il en vient au Seigneur. C'est exactement dans ce contexte que le militaire conçoit une vraie Foi. Je considère qu'il est de mon devoir d'éduquer mes étudiants à l'esprit Orthodoxe. Je ne les prend pas par la main et amène aux fonts baptismaux. Car il est impossible de forcer quelqu'un à croire, tout autant qu'à aimer. Mais nombre d'étudiants de notre académie en viennent d'eux-mêmes au baptême durant leurs études.
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"L’homme qui a eu le moins de chance dans sa vie : Youri Gagarine. Il est parti d’URSS, il a fait 17 fois le tour de la Terre, il est retombé en URSS !" Michel Colucci, dit "Coluche"
Dans l'article ci-dessous, d'origine américaine, à côté d'informations intéressantes, vous retrouvez tous les clichés, dont la fausse phrase de Gagarine qui est cette fois carrément mise sur la bouche de tous les cosmonautes.. Sans commentaire.
La cité russe de l'espace construit une nouvelle route vers les cieux
Anatoliy Kopik, Novosti Kosmonavtik
L'église Orthodoxe russe à Baïkonour, Kazakhstan, fut achevée en juin dernier. Ce samedi la Liturgie de Noël y sera célébré pour la première fois.
A Baïkonour, base auparavant athée, la nouvelle église se prépare pour la Noël Orthodoxe.
Par James Oberg
NBC News space analyst
Updated: 9:18 a.m. ET Jan. 6, 2006
Depuis près d'un demi-siècle, les fusées russes et les cosmonautes sont partis à l'assaut du ciel depuis le Cosmodrome de Baïkonour, la base de départ soviétique vers l'espace en Asie Centrale, qui était présentée comme le brillant symbole de l'avenir du communisme. A présent, un des derniers signes brillants qu'aperçoivent les équipages en partance, ce sont les dômes brillants de la nouvelle église Orthodoxe – où ils ont leur propre manière pour atteindre les cieux.
La cité des ouvriers de l'espace s'appelait à l'origine "Leninsk", en l'honneur du fondateur de l'État soviétique, un champion de l'athéisme officiel sous lequel les prêtres furent emprisonnés et les églises brûlées. Les cosmonautes de l'ère soviétique disaient souvent pour plaisanter "nous avons été au ciel et nous n'y avons pas vu de Dieu."
Mais dans une révolution culturelle radicale, l'effondrement du régime soviétique en 1991, a libéré une impulsion religieuse enfouie même au sein de l'élite de la société soviétique, des scientifiques spatiaux et de la hiérarchie militaire.
Quelque mois après la chute du communisme, une petite église Orthodoxe a été installée au cosmodrome dans une réserve abandonnée qui servait pour le matériel sportif. Un jeune prêtre Russe est arrivé en ville, a célébré les Offices religieux, et à la demande des officiels, a commencé à bénir les fusées et les équipages. Les cosmonautes ont commencé à emporter les traditionnelles Icônes russes en orbite.
De retour sur terre, des officiers supérieurs commencèrent aussi à s'exprimer à propos du problème du respect de l'Église de Russie, longtemps persécutée. Écrivant dans une récente publication des forces armées, une chronique commémorant 50 années de lancements de fusées depuis Baïkonour, le général-major Anatoliy Zavalishin, vétéran du programme spatial, fit remarquer que "dans l'opinion de nombre de peuples, en Russie, il n'existe que 2 forces réellement actives qui sont proches du peuple – ce sont l'armée et l'Église."
"Presque chaque cosmonaute emporte avec lui dans l'espace ses Icônes personnelles", dit Gennady Padalka, qui commanda l'expédition à bord de la station spatiale internationale en 2004. De plus, une copie de la célèbre Icône de Notre-Dame de Kazan est accrochée sur un panneau dans la partie russe de la station. Elle y a été placée en 2000 par le tout premier équipage pour vol de longue durée.
NASA
L'Icône de la Kazanskaïa, Notre-Dame de Kazan, vue derrière la tête de l'astronaute Américain James Voss en 2001, alors qu'il flotte dans le module de service Zvezda, dans la station spatiale internationale.
Ce remarquable réveil religieux sera spectaculairement célébré ce samedi, au cours de la Noël Orthodoxe selon le calendrier russe. Ce sera la toute première fois qu'une Liturgie de Noël aura lieu dans la nouvelle église de Baïkonour, achevée au milieu de l'an dernier.
Les dômes brillants d'or et de bleu sont clairement visibles depuis un promontoire rocheux qui se trouve derrière le "Cosmonaut Hotel," où les équipages et leurs équipes de support vivent avant le lancement. Souvent, la veille du lancement, ceux qui sont en partance pour l'espace se promène au long des arbres du souvenir plantés par les générations passées de cosmonautes, et regarde par delà la rivière Syr Darya et les steppes à l'entour, pour fixer dans leur mémoire la vue et le parfum de ce monde qu'il vont quitter. Au sud du promontoire, à un kilomètre et demi en aval de la rivière, la radieuse nouvelle église brille à présent.
Le retour de l'Église.
A l'époque soviétique, les célébrations religieuses étaient interdites en ville. Mais aussitôt que le Kazakhstan déclara son indépendance, un petit groupe de gens au cosmodrome s'adressèrent à l'évêque Orthodoxe Russe de la proche ville d'Akmolinsk pour ouvrir chez eux une paroisse et y envoyer un prêtre.
L'évêque consulta les responsables de l'Église en Russie, et en juin 1992, ils envoyèrent le père Sergeï à Baïkonour. Le programme spatial russe étant en quasi faillite, la situation n'était pas simple. L'assemblée grandit cependant rapidement en nombre, et bien vite il y eut trop de participants pour continuer à célébrer dans l'ancien entrepôt.
Pâques 1994 marqua un tournant majeur pour l'assemblée, quand près de 2.000 personnes s'assemblèrent dans la rue à l'extérieur de l'église improvisée, et les autorités de la ville autorisèrent une diffusion télévisée en direct des Offices.
Un des nouveaux membres avait une demande unique. Aleksandr Viktorenko s'apprêtait à s'envoler pour la station spatiale Mir en octobre de cette année-là. Il demanda au prêtre une bénédiction spéciale pour l'équipage et la fusée avant le lancement, une cérémonie révolutionnaire qui est depuis lors devenue une simple habitude.
NASA
Un prêtre Orthodoxe Russe donne la bénédiction traditionnelle à Michael Foale (gauche), Alexander Kaleri (centre) et Pedro Duque (droite), 18 octobre 2003, peu avant que les 3 hommes décollent de Baïkonour en direction de la station spatiale internationale. Cette cérémonie maintenant habituelle fut une révolution lorsqu'elle commença en 1994.
Le but fixé par l'assemblée fut d'avoir dorénavant une véritable église, et ils commencèrent à collecter de l'argent et amasser des matériaux. Ils établirent un budget de 4,5 million de roubles (quelque 110.000 euros de l'époque), projet amélioré par des chargements entiers de parpaings et autres surplus de matériaux de construction abandonnés quand les autorités annulèrent des projets de construction. Le terrain fut acquis fin 1997.
Une église à Voronezh, en Russie, offrit les cloches. Le monastère de Sergeyev Possad près de Moscou offrit l'iconostase. Des grues des sites de construction spatiale furent empruntées pour monter les dômes. En juin dernier, la structure de l'église fut achevée et consacrée.
Le père Sergeï a aussi formé ses assistants et successeurs, dont 5 officiers en retraite qui sont entrés dans le clergé à Baïkonour (le nom de Lénine a été retiré à la ville en 1995). Le prêtre est à présent doyen de toutes les paroisses Orthodoxes dans la moitié nord du Kazakhstan, où se trouvent la plupart des citoyens d'origine Russes.
Il attribue le succès de cette église à la population à haut niveau d'éducation, dont la plupart travaillent au Cosmodrome de Baïkonour. "Près de 90% de la population de Baïkonour sont des gens de haut niveau d'éducation," a-t'il déclaré en juin au quotidien Ekspress K. "Je suis convaincu que les gens éduqués sont capables de progresser bien plus vite sur l'échelle spirituelle, et la paroisse de Baïkonour en est un exemple éloquent."
Le père Serge est aussi enthousiaste pour l'exploration spatiale, qu'il voit comme rendant manifeste la gloire de Dieu. "L'homme sait aller dans l'espace, c'est très bien," a-t'il dit au quotidien. "Il peut voir des horizons infinis, d'autres planètes, et apprécier l'étendue de sagesse avec laquelle ce gigantesque 'mécanisme' a été construit, dans lequel tout est organisé littéralement au millimètre près. Et toute personne sensée, découvrant d'elle-même toute cette connaissance, ne peut que dire 'Gloire à Toi, O Seigneur, Qui a si merveilleusement tout créé'."
2007 MSNBC Interactive

et en mission internationale, les cosmonautes Orthodoxes évangélisent leurs compagnons de voyage!
Y: the Last Man #13, DC Comics: New York City (2003), written by Brian K. Vaughan, pencilled by Pia Guerra, inked by Jose Marzan, Jr.; page 1; reprinted in Y: The Last Man: One Small Step (2004)
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