"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

27 octobre 2007

Regards d'enfants sur Dieu



Dieu, j'aimerais vivre 900 ans comme ce gars dans la Bible.
Je t'aime, Chris



Cher Dieu,
Si tu me donne la même lampe qu'Aladin,
je te donnerai n'importe quoi,
sauf mon argent ou mon jeu d'échecs.
Raphaël


Cher Dieu,
s'il te plaît, envoie Dennis Clark à un autre
camp de jeunesse cette année.
Peter


Cher Dieu,
peut-être que Caïn et Abel ne se seraient pas tant entretués
si ils avaient chacun eu leur propre chambre.
En tout cas, ça marche avec mon frère.
Larry


Cher Dieu,
place une fête pour les mères entre Noël et Pâques.
Pour le moment, on n'y trouve rien de bon.
Ginny


Cher Dieu,
si tu jette un coup d'oeil à l'église ce dimanche,
je te montrerai mes nouvelles chaussures.
Mickey



Cher Dieu,
si nous revivons ici comme quelque chose d'autre,
s'il te plaît, que ça ne soit pas comme Jennifer Horton,
parce que je la déteste.
Denise


Cher Dieu,
je pense parfois à toi, quand je ne prie pas
Elliott

Cher Dieu,
je suis Américain.
Qu'est-ce que toi tu es?
Robert


Cher Dieu,
je te remercie pour le petit frère,
mais je priais pour avoir un chiot.
Joyce


Cher Dieu,
je parie que ça doit être très dur pour toi d'aimer tout le monde.
On n'est que 4 dans notre famille et je n'y arrive jamais.
Nan

Cher Dieu,
si tu n'avais pas laissé les dinosaures s'éteindre,
nous n'aurions pas de pays.
Tu a fait ce qu'il fallait.
Jonathan

Cher Dieu,
nous avons appris que Thomas Edison avait inventé la lumière,
mais à l'école biblique du dimanche, on nous a dit que c'était toi.
Je parie qu'il t'a piqué l'idée.
Bien à toi
Donna


Cher Dieu,
plutôt que de laisser mourrir les gens et d'avoir à en faire de nouveaux,
pourquoi ne gardes-tu pas simplement ceux que tu as maintenant?
Jane


Cher Dieu,
j'ai été à ce mariage, et ils se sont embrassés en plein église.
Est-ce que c'est autorisé?
Neil


Cher Dieu,
je pense que l'agrafeuse est une de tes plus grandes inventions.
Ruth


Cher Dieu,
est-ce qu'aux temps bibliques, ils parlaient vraiment de cette manière si drôle?
Jennifer



un envoi du prêtre Vladimir Demshuk, Nativity of the Theotokos Serbian
Orthodox Church, Clairton PA

26 octobre 2007

Mgr Christodoulos rentre en Grèce en la fête de Saint Dimitri de Thessalonique (+ Actes de saint Dimitri)

http://www.ana-mpa.gr/anaweb/user/showplain?maindoc=5816979

L'archevêque Christodoulos d'Athènes sera de retour en Grèce ce vendredi 26 octobre, en la fête d'Aghios Demetrios (Saint Dimitri), après des mois de traitement au Jackson Memorial Hospital de Miami (USA).

Souffrant, l'archevêque est attendu à l'aéroport international Eleftherios Venizelos d'Athènes ce vendredi après-midi.

D'après le communiqué officiel publié par le Saint-Synode de l'Église de Grèce, le traitement médical de chimiothérapie continuera à Athènes, où l'archevêque revient suite à la suggestion de ses médecins traitants.

Mgr Christodoulos, 68 ans, a été diagnostiqué atteint du cancer en juin, et s'est envolé pour Miami en août afin d'y attendre un donneur de foie compatible. Il fut opéré pour réaliser la transplantation du foie, mais l'opération fut arrêtée après la découverte que le cancer s'était répandu dans la région abdominale.



L'archevêque Christodoulos
photo 17/8/07 ANA-MPA / S. PANTZARTZI


Quelques liens en grec, anglais et français :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Thessalonique

http://en.wikipedia.org/wiki/Saint_Demetrius_of_Thessaloniki

http://www.discussion.gr/themata/dimitrios/index.html


Mosaïque du 12ème siècle représentant saint Démétrios de Salonique, autrefois dans le monastère Saint-Michel "au toit d’or", aujourd'hui à la Galerie Tretyakov de Moscou


eglise
reliques
église et reliques de saint Dimitri, à Thessalonique.
Saintes reliques volées par les bandits "Croisés" du vatican et restituées en 1974.
source des photos



LES ACTES DE SAINT DIMITRI, GRAND MARTYR
(DÉMÉTRIUS / DEMETRIOS)
saint Dimitri de Thessalonique, icône russe du 16ème siècle

Saint Dimitri, Russie, 16ème s.

L'empereur Maximien, appelé aussi Hercule, après avoir soumis à la domination romaine les Goths et les Sarmates, était retourné à Thessalonique, et cet ennemi de Dieu, plongé toujours plus avant dans les erreurs des païens, faisait alors son séjour dans cette ville. A cette époque, le culte insensé des idoles jouissait d'une grande puissance, et se trouvait partout entouré des plus grands honneurs. Les ministres des faux dieux poursuivaient ceux qui confessaient que le Christ est Fils de Dieu, et livraient impunément aux plus affreux supplices les adorateurs de la véritable Sagesse. Parmi leurs victimes se trouve le bienheureux Dimitri, qui, méprisant toute crainte servile, manifestait très haut les sentiments de son coeur. Depuis sa jeunesse, il avait mené une vie pure et irréprochable; de sa bouche sortaient toujours des paroles de salut, qu'il adressait avec une grande ferveur et une sainte liberté à tous ceux qu'il rencontrait, suivant ce que dit l'Apôtre Paul au bienheureux Timothée : "Presse-les à temps et à contretemps."

Le très saint Dimitri était issu d'une famille sénatoriale. Il avait d'abord exercé la charge d'excepteur ou intendant des troupes, et fut ensuite élevé à la dignité de proconsul de la Grèce. L'empereur Maximien l'avait même honoré des insignes consulaires. Pour lui, méprisant toutes ces pompes mondaines, il n'avait jamais à la bouche que de saints discours; il expliquait à ceux qui voulaient l'écouter comment, par la venue du Verbe de Dieu dans la chair, l'homme, perdu jadis et enseveli dans la mort du péché, avait été délivré de l'erreur, et lavé de toutes ses iniquités. Il montrait que c'est ce Verbe divin Qui fait resplendir partout la Lumière de la Vérité et rend libres les âmes de ceux qui croient en Lui. "La justice, la mansuétude, la paix, la charité L'accompagnent, disait Dimitri; Il permet d'espérer en une vie future, Il ordonne de mépriser les biens terrestres, parce qu'Il peut accorder ceux qui sont éternels et incorruptibles; Il promet aux siens la résurrection d'entre les morts et l'entrée au Paradis."

Le bienheureux Dimitri enseignait publiquement ces grands mystères, et confirmait par toutes ses actions cette sublime doctrine. Aussi une multitude de gentils se rassemblait autour de lui sous les voûtes souterraines des bains publics et auprès du portique d'Énée, situé du côté occidental du grand forum de Thessalonique. Le bruit de ses prédications se répandit bientôt dans la ville entière, et même dans le pays circonvoisin. Alors les soldats de l'empereur et les licteurs publics auxquels il avait été ordonné de rechercher les Chrétiens, se saisirent de Dimitri qui, loin de fuir ou de se cacher, célébrait à ce moment avec ses frères, selon la coutume, les rites sacrés de la religion. Ils l'emmenèrent devant Maximien, l'ennemi de Dieu, comme une grande prise, voulant lui prouver par là quelle diligence ils avaient mise dans leurs recherches, puisque le plus illustre des Chrétiens n'avait pu leur échapper.

Or, l'empereur, désireux à ce moment d'assister aux jeux publics, se dirigeait vers le théâtre de la ville, qui est appelé stade. Il s'y trouvait, pour son usage, une sorte de loge faite de grandes pièces de bois et comme suspendue, qui lui permettait, ainsi qu'à ceux qui l'accompagnaient, de voir sans danger ces luttes où l'on répandait le sang humain; et ce spectacle était un de ses plaisirs favoris. Maximien aimait surtout à voir combattre un gladiateur nommé Lyaeus, Vandale de nation, et d'une force si prodigieuse que non-seulement à Rome, mais aussi à Sirmium et à Thessalonique, il terrassait et mettait à mort tout adversaire qu'on lui opposait, avec une puissance et une dextérité qui ne pouvait lui venir que d'un long et fréquent exercice.

Comme personne n'osait se mesurer à ce redoutable lutteur, l'empereur l'avait en grande affection et lui parlait toujours d'un visage riant. Il le louait, il admirait la vigueur de ses membres, et se glorifiait de la force musculaire de ce barbare comme de quelque grand avantage. Maximien venait d'arriver au stade et descendait de son char, lorsque les satellites qui conduisaient le bienheureux Dimitri s'avancèrent pour le lui présenter. Il avait, en effet, demandé à ses gardes si l'accusé persistait à adorer le Christ, et ayant appris qu'il osait même exhorter les autres à embrasser le même culte, il avait ordonné qu'on le lui amenât.

Voyant alors paraître cet homme illustre qui se reconnaissait hautement Chrétien, et qui semblait disposé à tout souffrir pour le Nom de notre Seigneur Jésus Christ, il ne put s'empêcher d'admirer sa constance et le calme de sa physionomie, qui était d'une grande beauté; mais ne voulant pas se distraire du spectacle qui allait commencer, il fit enfermer le vénérable martyr dans une des salles souterraines qui avoisinaient les bains publics. En y entrant, le serviteur du Christ aperçut un énorme scorpion qui se dressa de terre sous ses pieds, voulant le piquer avec sa queue. Le bienheureux fit un Signe de Croix sur la hideuse bête qui périt aussitôt. L'Ange de Dieu parut alors, et, plaçant une couronne sur la tête du martyr, lui dit : "Athlète du Christ, sois fort et robuste dans le combat qui t'attend."

saint Dimitri de Thessalonique

L'empereur entra cependant au théâtre et s'assit sur son estrade. Ayant fait introduire par les appariteurs le gladiateur Lyaeus, il demanda aux assistants si quelqu'un voulait se mesurer en combat singulier avec cet homme, promettant, pour l'encouragement, outre le prix accoutumé, une forte somme d'argent. Un jeune adolescent d'une rare beauté et qui ne portait sur son visage qu'une barbe naissante se présenta aussitôt. Il s'appelait Nestor, et connaissait le glorieux martyr Dimitri, parce qu'il l'avait vu opérant des miracles et entouré souvent des respects de la foule. Il s'était même auparavant rendu auprès du saint martyr, et après s'être jeté à ses pieds, il lui avait dit : "Dimitri, serviteur du Dieu vivant, je veux seul combattre avec Lyaeus; mais invoque pour moi le Christ." Le bienheureux, traçant le Signe de la Croix sur le front et sur la poitrine du jeune homme, lui avait répondu : "Tu vaincras Lyaeus, et tu souffriras le martyre pour le Christ."

Nestor se rendit donc dans le stade, et ayant descendu tous les gradins, il déposa sa tunique et vint se placer devant l'empereur, qui le regarda d'abord avec une grande surprise et lui dit ensuite avec douceur : "Jeune homme, c'est la misère, sans doute, qui te porte à cette témérité de vouloir seul combattre contre Lyaeus, afin qu'avec la victoire, si tu la remportes, tu puisses acquérir en même temps la richesse, ou si tu es vaincu, tu mettes fin avec la vie à ta cruelle pauvreté. Mais j'ai pitié de ta jeunesse, et je veux même récompenser ton audace. Ainsi, retire-toi sain et sauf avec ces présents, et n'aie pas la hardiesse de te mesurer contre ce fameux gladiateur, qui en a fait périr de bien plus forts que toi."

Nestor ne voulut pas recevoir ce que lui offrait la munificence de Maximien, et ne fut pas troublé davantage des éloges qu'il donnait à la force prodigieuse de Lyaeus, mais il répondit : "Je ne désire pas tes richesses, ô empereur, et ce n'est pas pour les obtenir que je me présente au combat; j'y viens seulement triompher de Lyaeus; et sa défaite me sera plus agréable que toutes les richesses et que la vie même." Entendant ces paroles, Maximien et ceux qui l'entouraient furent transportés de colère contre Nestor, dont ils ne pouvaient souffrir la jactance. L'empereur excita lui-même Lyaeus au combat, lui donnant, par ses encouragements, une nouvelle audace.

A ce moment, Nestor, ayant fait sur sa poitrine le Signe protecteur de la Croix, saisit un sabre à la lame recourbée qu'on lui présentait, et, les yeux levés au ciel, s'écria : "Ô Dieu de Dimitri, ô Jésus Christ, Fils bien-aimé du Père, qui a donné à Ton fidèle serviteur David la victoire sur le Philistin Goliath; viens briser et confondre l'audace de Lyaeus et de Maximien". Il dit, et s'élança à travers la barrière contre son ennemi. Les deux combattants se joignirent, et Lyaeus reçut dans le coeur un coup de son adversaire, qui le renversa mourant, et couvrit l'empereur de confusion. Nestor se mit à louer le Seigneur, qui avait accordé aux prières du bienheureux Dimitri la mort si prompte du barbare. Quant à l'empereur Maximien, il s'était levé de son siège, dès qu'il avait vu tomber Lyaeus, et disait avec tristesse, en regagnant le palais impérial : "Par tous les dieux, il faut qu'il y ait eu dans ce combat quelque maléfice; car celui qui a été vaincu par ce jeune homme avait souvent triomphé dans des luttes bien autrement périlleuses." Ayant fait ensuite appeler Nestor, il lui adressa ces paroles : "Dis-moi, jeune homme, quel art magique as-tu donc employé pour vaincre Lyaeus, ou quels étaient les protecteurs qui sont venus à ton secours?" Nestor répondit : "Ce n'est ni par l'art magique, ni aucun enchantement qui l'ont fait périr, mais le Dieu de Dimitri, le Dieu des Chrétiens, a envoyé son Ange, et par ma main, il a terrassé cet orgueilleux scélérat." L'empereur irrité commanda que Nestor fût conduit hors la porte Dorée, pour y être frappé de son propre glaive, comme Chrétien, par Ménutien, préfet de la cité. C'est ainsi que le bienheureux jeune homme remporta la couronne du martyre.

Quelques-uns des principaux officiers de l'empereur lui dirent alors que Dimitri devait être regardé comme le premier auteur de la mort du gladiateur Lyaeus. Maximien sentit aussitôt s'allumer sa colère, et persuadé que la rencontre qu'il avait faite du serviteur de Dieu, quand il se rendait au stade, avait été d'un mauvais augure, il ordonna qu'on le perçât à coups de lances dans la prison souterraine où on l'avait enfermé. Le serviteur du bienheureux Dimitri, nommé Lupus, était présent au martyre de son maître, et recueillit le sang dans le vêtement même de l'athlète du Christ. Il prit aussi l'anneau impérial qui ornait la main du serviteur de Dieu, et l'ayant teint de son sang, opéra par lui de nombreuses guérisons. Bientôt, le bruit se répandit dans toute la ville de Thessalonique que ceux qui souffraient de quelque maladie, ou qui étaient tourmentés des démons, recevaient, par la prière du saint martyr et par la vertu de son anneau, leur entière délivrance. L'empereur, l'ayant appris, ordonna, du haut de son tribunal que Lupus, qui avait guéri ces malades, et quelques autres Chrétiens avec lui, seraient mis à mort le jour des assises publiques.

Cependant, le corps du bienheureux Dimitri, laissé sans sépulture par ceux qui l'avaient massacré, était exposé à toutes les insultes. Quelques frères animés d'un zèle pieux vinrent la nuit, à cause de la crainte qu'inspirait l'empereur; et ayant relevé ces sacrées dépouilles, les ensevelirent dans la fosse même où on les avait jetées, et les couvrirent d'une grande quantité de terre, pour qu'elles n'eussent pas à souffrir des atteintes des animaux féroces. Ce saint corps fut donc laissé en ce lieu; mais bientôt des miracles s'y produisirent, des guérisons, des grâces particulières furent accordées à ceux qui s'approchaient avec foi de la tombe du martyr; et le bienheureux Dimitri devint célèbre dans toute la Macédoine et la Thessalie.

Lorsque les erreurs de l'idolâtrie furent enfin dissipées, et que la Foi Chrétienne eut commencé à briller de tout son éclat, il arriva que Léontius, préfet de l'Illyrie, vînt à tomber très dangereusement malade, tandis qu'il traversait la Dacie. Ses serviteurs l'amenèrent couché dans une litière jusqu'à Thessalonique, et le déposèrent sur la terre qui couvrait les sacrés ossements du martyr Dimitri; aussitôt qu'il eût touché cette tombe miraculeuse, il recouvra la santé. Lui et les siens se mirent alors à louer le Seigneur, et Lui rendirent des actions de grâce, ainsi qu'au très glorieux martyr qui avait fait si promptement sentir sa présence. Léontius ordonna ensuite de démolir les salles souterraines qui avaient servi de prison au serviteur de Dieu, ainsi que les bains publics et les portiques qui les avoisinaient; il purgea ce lieu de tous les immondices qui le déshonoraient, et construisit sur le tombeau du saint, entre le stade et les nouveaux bains, un temple magnifique en son honneur, qu'il enrichit de présents somptueux.

Comme il allait retourner en Illyrie, il voulut prendre avec lui une certaine partie des reliques du martyr, afin de lui ériger un temple dans cette grande province; mais le très glorieux martyr lui ayant apparu pendant la nuit, lui défendit d'en rien faire. Léontius reçut alors la tunique du serviteur du Christ, qui était teinte de son sang, et une partie du linge dont il se servait pour essuyer la sueur; et il les déposa dans un coffret d'argent disposé pour cet usage. L'hiver était rude au moment où le préfet d'Illyrie voulait se mettre en route, et le Danube, sorti de son lit depuis assez longtemps, ne permettait pas même aux navires de tenter la traversée; aussi Léontius se résolut d'attendre. Mais le très glorieux martyr Dimitri lui apparut de nouveau et lui dit : "Ne crains rien, prends avec toi ce que tu as voulut emporter, et entre hardiment dans le fleuve." Le préfet étant donc, dès le matin, monté sur son char, traversa le fleuve sans difficulté tenant dans ses mains les saintes reliques. Il arriva ainsi à Sirmium, et déposa le coffret d'argent et le trésor qu'il contenait dans l'église de Saint-Dimitri qu'il fit construire non loin du temple vénérable de la martyre Anastasie, décoré lui-même avec grande magnificence. Pendant la route, et lorsque les chevaux du char se reposaient, Léontius avait opéré avec ces objets sacrés de nombreux miracles et des guérisons, par la Grâce de notre Seigneur Jésus Christ.

D'après un ancien bulletin du hiéromoine Cassien

saint Dimitri de Thessalonique, icône grecque contemporaine

Parcelles de reliques de saint Dimitri volées puis retrouvées (USA)
2 hommes accusés de vol de reliques à l'église
http://www.upi.com/NewsTrack/Quirks/2007/06/28/two_accused_of_church_bone_theft/9159/
NEW YORK, 28 Juin 2007 17:26 (UPI) – La police de New York a arrêté 2 hommes qui sont accusés d'avoir volé dans une église des reliques d'un saint du 4ème siècle.
John Angelis et Georgiou Kostas avaient dérobé un coffret en argent contenant un os d'une cheville de saint Dimitri, dans une église dédicacée à ce saint, et puis avaient revendu l'objet à un prêteur sur gages, rapporte le New York Post.
La police a retrouvé l'objet dans le magasin et a remonté la piste jusqu'aux suspects, qui ont été mis en accusation pour le vol. Kostas a aussi été accusé grand banditisme.

Les reliques volées ont été restituées à la cathédrale Saint-Demetrios
http://www.zwire.com/site/news.cfm?newsid=


Par Annmarie Fertoli, éditeur adjoint
5 juillet 2007


Photo du reliquaire posé sur son autel, en 2006, au cours de la fête de saint Dimitri
(courtesy St. Demetrios)

Un reliquaire volé – contenant un os de cheville de saint Dimitri – a été restitué, intact, à sa cathédrale, à Astoria.
La relique aurait été volée l'après-midi du 26 juin, alors que le concierge de l'église était parti dîner. D'après la police, 2 hommes, Kostas Georgiou, 37 ans, d'Astoria, et John Angelis, 62 ans, de Brooklyn, ont été inculpés pour détention illégale de bien volé. Georgiou, qui reconnu avoir volé la relique de l'autel de l'église, est aussi inculpé pour 2 autres charges de banditisme.
Le policier Robert Reid du 114th Precinct à Astoria dit que Georgiou a été formellement identifié suite à une fouille des proches établissements de prêts sur gage. L'arrestation et l'interrogatoire de Georgiou ont amené la police au second suspect, Angelis.
D'après un rapport de tribunal fournit par le bureau du Procureur de district, Georgiou dit qu'après discussion avec Angelis, il avait racheté la relique au magasin où il l'avait mise en gage, car Angelis lui offrait plus d'argent pour l'objet.
Selon Reid, Angelis pensait retrouver Georgiou le lendemain. Au lieu de ça, c'est la police qu'il a rencontré et il a été arrêté avec le reliquaire.
Tant les paroissiens que le clergé de Saint-Demetrios considèrent le vol comme un incident isolé, et disent que la communauté est relativement en sécurité. Le prêtre Dionysios dit qu'il sert depuis 4 ans la paroisse Saint-Demetrios, située 31ème rue à Astoria. Il dit que les mots lui manquent pour remercier la police pour avoir ramener la relique intacte. "La relique de saint Dimitri est un trésor pour notre église," dit-il.
Il explique que Dimitri, un général de l'armée romaine au 4ème siècle, était devenu martyr après avoir été mis à mort pour sa Foi en Christ. La relique, un cadeau de feu l'archevêque Iakovos, avait été donnée à Saint-Demetrios lorsque l'église était devenue cathédrale en 1985.
Le p. Dionysios dit que l'église ne porte pas plainte contre les hommes. Mais il ajoute qu'il a été surpris d'apprendre que Georgiou, qui est d'origine Grecque et a été baptisé à Saint-Demetrios, aurait volé la relique – en particulier parce qu'il connaissait bien son importance pour l'église. "C'est comme s'il vendait sa foi," dit-il.
Cependant, le p. Dionysios indique que l'église fera tout ce qu'elle peut pour aider Georgiou, qui a apparemment tenté de vendre la relique pour avoir de l'argent pour s'acheter de la drogue. Le p. Dionysios dit que les portes de la cathédrale sont toujours ouvertes t que Georgiou aurait dû venir demander de l'aide à l'église.
A présent, la relique a été enfermée dans la cathédrale et ne sera pas accessible au public, sauf aux occasions spéciales.
L'an dernier encore, l'église soeur de la cathédrale, l'église Sainte Catherine et saint George, au croisement de la 33ème rue et du boulevard Ditmars, a été vandalisée, avec plusieurs objets religieux de détruits. L'église n'avait pas non plus porté plainte suite à cet acte.
Le p. Dionysios dit qu'ensemble, les 2 paroisses forment la plus grande assemblée Grecque Orthodoxe des États-Unis d'Amérique. Il estime à plus de 5.000 paroissiens le nombre de ceux qui participent chaque semaine aux Offices liturgiques dans les 2 églises.

Le New York Times en parle aussi :



25 octobre 2007

Saint Silouane l'Athonite, "petite Vie", synaxaire, tropaires et iconographie

"Petite Vie" de Saint Silouane


Syméon, fils d'lvan Antonov, paysan de la Province de Tambov, naît en 1866 dans le village de Chovsk. La famille est nombreuse ; outre le père et la mère elle se compose de cinq garçons et deux filles. C'est une famille simple et pieuse. Le père est illettré mais une foi profonde éclaire toute sa vie. Comme beaucoup de paysans de son pays il aime offrir l'hospitalité aux marchands, aux voyageurs, aux pèlerins surtout, qui parcourent l'immensité de la terre russe.
Il a dix-neuf ans quand il trouve la foi. Il pense sans cesse à Dieu et prie beaucoup en versant des larmes. Il sent qu'il change intérieurement et éprouve un attrait pour la vie monastique. Mais son père lui refuse la permission de se rendre au Monastère des Grottes de Kiev :" Fais d'abord ton service militaire, ensuite tu seras libre d'y aller." Cet état exceptionnel dure trois mois puis Syméon se remet à vivre comme les autres jeunes gens de son village : il sort avec les filles, joue de l'accordéon, boit de la vodka... Si tout le village apprécie ce beau garçon au caractère paisible qui sème la joie autour de lui, il est cependant encore loin d'être un saint.

Syméon s'éprend d'une jeune fille et, avant même qu'il soit question de mariage, il leur arrive, un soir, ce qui arrive souvent. Le lendemain, au travail, son père lui dit doucement : "Mon petit, où étais-tu hier soir ? Mon coeur me faisais mal." Ces douces paroles pénètrent dans l'âme de Syméon.
Une autre fois, alors que le père travaille aux champs avec ses grands fils, c'est au tour de Syméon de faire le repas et, oubliant que c'est un vendredi, il prépare un plat de viande de porc. Tous en mangent sans rien dire. Six mois plus tard, - on est déjà en hiver - un jour de fête, le père, souriant doucement, lui dit : "Mon petit, te souviens-tu comment tu nous as donné à manger du porc un jour que nous étions aux champs ? C'était pourtant un vendredi. Je l'ai mangé, sais-tu, comme si c'était de la charogne." - "Pourquoi ne m'as-tu rien dit alors ?" -" Je ne voulais pas te blesser mon petit."
Plus tard, devenu moine, il dira : "Je ne suis pas parvenu à la mesure de mon père. Il était tout à fait illettré. Même quand il disait le Notre père, qu'il avait appris à force de l'entendre à l'église, il en prononçait certains mots de travers. Mais c'était un homme plein de douceur et de sagesse."

Déjà à cette époque il est doué de cette robustesse et de cette formidable force physique qui l'aideront beaucoup à accomplir des travaux ascétiques exceptionnels et nombreux. Un jour de Pâques, après une copieux repas avec beaucoup de viande, alors qu'il reste seul à la maison avec sa mère, elle lui propose une omelette. Et le voici engloutissant à lui seul un plat de cinquante oeufs. Certains soirs de fête, il va à l'auberge avec ses frères et compagnons de travail et il lui arrive de boire jusqu'à trois litres de vodka sans jamais devenir ivre. A cette même époque il est encore capable de soulever de grands poids et même de prendre à mains nues un chaudron de soupe bouillante pour le porter du fourneau sur la table où mange son équipe.


Après un certain temps passé de manière impure, alors qu'il est assoupi dans un léger sommeil, il voit un serpent qui se glisse dans sa bouche et pénètre dans son corps. Il se réveille en proie à un violent dégoût et entend aussitôt une voix d'une beauté et d'une douceur extraordinaire : " Tu as avalé un serpent en rêve et cela te répugne. De même je n'aime pas voir ce que tu fais. " Bouleversé Syméon a aussitôt la conviction profonde que cette voix est celle de la Sainte Vierge. Jusqu'à la fin de ses jours il rendra grâce à la Mère de Dieu qui a daigné le visiter et le relever dans sa chute. "Maintenant j'ai vu combien le Seigneur et la Mère de Dieu ont pitié des hommes."

Ce second appel, survenu peu de temps avant le début de son service militaire joue un rôle décisif dans le choix de la voie qu'il va suivre désormais. Syméon est affecté dans le bataillon du génie de la Garde impériale. Une veille de fête, il est en ville avec trois camarades, dans un grand restaurant populaire, baigné de lumières et de musique. Ils mangent, boivent et devisent gaiement, mais Syméon est silencieux. L'un d'eux lui demande: - "A quoi penses-tu donc ?" - "Je pense que nous sommes, en ce moment, installés dans un restaurant, nous mangeons, nous buvons de la vodka, nous écoutons de la musique et nous nous amusons, alors que, pendant ce temps, au Mont Athos on célèbre les vigiles ; les moines vont prier pendant toute la nuit."Il pense vraiment beaucoup à la Sainte Montagne et y envoie même de l'argent.

Alors qu'approche la fin de son service, il se rend avec le secrétaire de sa compagnie chez le père Jean de Cronstadt pour lui demander ses prières et sa bénédiction. Il écrira de lui : "Son apparence était celle d'un homme ordinaire, mais la grâce divine donnait à son visage une splendeur semblable à celle d'un Ange, et on désirait le regarder." Mais ce jour-là ils ne le trouvent pas. Et tandis que le secrétaire lui écrit une longue lettre dans un style recherché, Syméon laisse seulement ces quelques mots: "Mon père, je veux devenir moine. Priez pour que le monde ne me retienne pas."
Son service terminé, il réalise son dessein et parvient au Mont-Athos à l'automne de 1892.


Saint Pantéléimon, le monastère des russes (ou rossikon)
qui accueille Syméon, est une communauté cénobitique qui compte alors 2000 moines sur une population d'environ 9000 personnes : nombreux ouvriers et innombrables pèlerins qui ne cessent de déferler de Russie par bateaux entiers venant d'Odessa.

Il manifeste alors un grand repentir et, tout inexpérimenté qu'il soit, entreprend un dur combat ascétique. Plus jamais. jusqu'à la fin de sa vie, il ne permettra à une pensée impure de pénétrer dans son coeur. Il est alors affecté au moulin. Tout le jour il travaille avec courage à transporter des sacs de farine et la nuit il reste en prière, s'efforçant de dormir le moins possible.
Très vite des pensées de vanité, des pensées de doute sur son salut font glisser l'angoisse dans son coeur. Alors les démons commencent à lui apparaître, tantôt l'exaltant, tantôt le précipitant dans l'abîme. Et lui leur parle naïvement comme à des hommes; et il s'entend répondre par l'un deux: "Nous ne disons jamais la vérité." Les mois passent. Il lutte mais ses forces psychiques faiblissent, son courage l'abandonne ; le plus souvent l' horreur et le désespoir envahissent son âme. Comment résister à tant d' assaut avec de simples forces humaines ? Et le frère Syméon s'effondre. .

Il est dans sa cellule, en fin d'après-midi, avant les Vêpres. Il pense: "Dieu est inexorable, on ne peut pas le fléchir !" Il éprouve un sentiment de délaissement absolu ; son âme est plongée dans les ténèbres d'une angoisse infernale. Il passe près d'une heure dans cet état, Et voici qu'en réponse à sa détresse, le Seigneur apparaît au jeune novice pendant les Vêpres dans la chapelle du saint Prophète Elie, à droite des Portes Royales, là où se trouve l'icône du Sauveur, Syméon voit le Christ Vivant. Le doux regard du Christ rayonnant de joie, pardonnant tout et infiniment bon attire à lui l'être tout entier de Syméon. Il se sent exténué ; il ne pourrait en supporter davantage sans mourir, et le Seigneur disparaît. La vision terminée la douceur de l'amour divin transporte son esprit dans une contemplation de la divinité au-delà de toute image de ce monde.

Après avoir connu la joie de la résurrection et une félicité toute pascale Syméon sent faiblir l'action perceptible de la grâce ; et la paix et la joie cèdent le pas à la perplexité et à la crainte de perdre le don reçu.
Quinze années d'alternance de grâce et d' abandon commencent. Entre temps il fait profession avec le nom de Silouane (Sylvain en français). Il écrira : " Si le Seigneur ne m'avait fait connaître au commencement de quel amour il aime les hommes, je n'aurais jamais supporté une seule de ces nuits, et j'en ai eu une multitude , "

V ers 1906, au cours d'une de ces nuits terribles, il ne parvient pas, malgré ses efforts, à la prière pure. Il se lève pour faire des prosternations, l'immense silhouette d'un démon s'interpose devant les icônes attendant qu'il s'incline devant lui. Silouane s'assied à nouveau, penche la tête, le coeur douloureux et fait cette prière: " Seigneur, Tu vois que les démons m'empêchent de prier avec un esprit pur. Inspire-moi ce que je dois faire pour que les démons me quittent."
Et le Seigneur lui répond dans son âme : "Les âmes orgueilleuses souffrent toujours des démons."
"Seigneur, apprends-moi ce que je dois faire pour que mon âme devienne humble."
Et de nouveau, dans son coeur, il reçoit cette réponse : "Tiens ton esprit en enfer, et ne désespère pas."

Ce moine presque illettré, qui n'a été à l'école que deux hivers, écrit avec des mots très simples des textes courts d'une beauté bouleversante:
Dieu et toutes les choses célestes ne peuvent être connu qu'à travers le Saint Esprit.
Le Seigneur a un immense amour pour l'homme qu'il nous est donné de connaître dans le Saint Esprit.
Le Saint Esprit est l'esprit d'humilité, de paix et d'intégrité ; le Saint Esprit est l'esprit de compassion et d'amour des ennemis.
Comment un moine, isolé du monde sur cette Sainte Montagne, peut-il ainsi avoir dans sa prière le souci du salut de tous les hommes ?
Et il prie ardemment, longuement, chaque jour, avec des larmes:
"Je te prie, Seigneur, miséricordieux afin que tous les peuples de la terre te connaissent par ton Saint Esprit."

Il exercera la charge d'économe jusqu'à sa mort. Il a sous sa surveillance jusqu'à 200 ouvriers. Chaque matin il fait le tour des ateliers et donne ses instructions aux contremaîtres, dans les grandes lignes. Son coeur souffre pour ces ouvriers contraints par la misère à quitter parents, famille, pays, pour gagner quelques sous. Aussi il n'est jamais derrière eux à les presser, à les surveiller comme font les autres économes qui veillent aux intérêts du Monastère. Et par son attitude et sa prière il gagne l'amour de ces pauvres gens à qui il laisse liberté et responsabilité.

Il dit: "Le Seigneur aime tous les hommes et a pitié d'eux."

Rempli de l'Esprit du Christ et il a pour tous un amour compatissant. Il vit la souffrance des hommes, du monde entier, et sa prière n'a pas de fin. Il est prêt à verser son sang pour la paix et le salut des hommes. Et il le verse en vérité dans sa prière. Témoin de l'amour de Dieu pour l'humanité, sa vie est un véritable martyre. Son coeur est blessé et c'est en toute vérité qu' il peut écrire:
"Prier pour les hommes, c'est verser son sang."

Silouane cultive particulièrement l'humilité et recherche par-dessus tout l'Humilité du Christ. Conséquence de la parole du Seigneur qu'il ne cesse de mettre en pratique : "Tiens ton esprit en enfer, et ne désespère pas" il peut dire : "C'est du Seigneur que mon âme a appris l'humilité... nulle parole ne saurait décrire combien le Seigneur est bon."
Jamais il ne contredit quelqu'un ; jamais il ne juge. Si l'on s'oppose à lui, si l'on ne comprend pas ce qu'il veut dire, aussitôt il se tait. Un père est-il critiqué devant lui : il assume sa défense et ramène la paix. Il possède la vraie liberté de ceux qui se tiennent constamment en Dieu.
Il voyage aussi pour visiter quelques monastères. Lors d'un de ces voyages en chemin de fer, il se trouve assis en face d'un marchand. L'homme tire de sa poche un étui à cigarettes, l'ouvre et en propose au père Silouane. Celui-ci refuse et le marchand l'interroge : "Pourquoi refusez-vous ? considérez-vous cela comme un péché ? Silouane ne répond pas et l'homme poursuit en parlant du plaisir qu'apporte la cigarette. Devant le mutisme persistant de son vis-à-vis il ajoute qu'il est utile de fumer en bien des circonstances :"quand vous avez un problème commercial, cela vous aide à le résoudre ; quand vous êtes fatigué, vous prenez une cigarette et cela vous délasse ; etc..." Et Silouane garde toujours le silence.
Après un temps, il lui dit :"Voilà ce que je vous dirai : avant d'allumer une cigarette, dites une prière."Aussitôt le marchand s'exclame :" Mais ça ne va pas de dire une prière avant de prendre une cigarette !" Alors Silouane : "Eh bien , chaque action avant laquelle on ne peut dire une prière, il vaut mieux ne pas la faire."

Nous l'avons déjà dit, Silouane est porté par l'Esprit Saint à l'amour de toute la Création. Il loue le Seigneur pour la beauté de son oeuvre. Il se repent amèrement d'avoir à moitié écrasé une mouche et d'avoir versé de l'eau bouillante sur des chauves-souris.
L'amour du prochain, chez Silouane, s'étend à l' humanité entière. Il accomplit en cela le précepte évangélique : "Et moi je vous dis : aimez vos ennemis. "
Selon lui, celui qui n'a pas l'amour des ennemis n'a pas encore connu Dieu dans le Saint Esprit. Aussi, en toutes circonstances manifeste-t-il sa compassion pour les hommes : il prie pour les vivants, pour les défunts, et même pour ceux qui ne sont pas encore nés. Il est d'une charité pleine de délicatesse. Il intercède, et Dieu écoute sa prière. Cela aboutit parfois à des miracles. Il raconte ainsi sa propre expérience - mais par humilité comme s'il s'agissait du récit d'un autre ascète.

Par une nuit très sombre une tempête secoue violemment les barques de pêche dans le port. Les hommes sont affolés et ne savent que faire. Il a une telle peine pour eux qu'il prie : "Seigneur, apaise la tempête, calme les flots, aie pitié de ton peuple qui souffre, et sauve-le." La tempête cesse, la mer se calme, les hommes rendent grâce à Dieu. Et Silouane témoigne : "Autrefois je pensais que le Seigneur n'accomplissait de miracles qu'en réponse aux prières des saints, mais, maintenant, j'ai compris que le Seigneur fait aussi des miracles pour le pécheur aussitôt que son âme s'humilie. Plusieurs, par inexpérience, disent que tel Saint a fait un miracle, mais j'ai compris que c'est le Saint Esprit demeurant en l'homme qui accomplit les miracles. "

Les années passent. Après la guerre, les autorités grecques ayant fermé l'accès au Mont-Athos aux russes soviétiques, le Monastère de Saint Pantéléimon voit son recrutement se tarir. On enterre de 30 à 40 moines par an. Vers le début des années trente ils ne sont plus que 6oo. Mais la vie commune continue, et les offices, et la Prière. Alors les nombreux charismes au Moine au Grand Habit Silouane se développent, dans la discrétion, en faveur de ceux qui s'adressent à lui, - éventuellement par lettre: prophétie, discernement (clairvoyance), guérison. Mais c'est surtout son immense charité qui enveloppe tous ceux qui viennent à lui. Certes, même parmi ses frères moines il y en a qui continuent à l' ignorer, mais parmi ses correspondants et visiteurs on compte des théologiens, des archimandrites, des moines d'autres monastères (surtout des Serbes de Chilandari et du Skite de Saint Sabbas), et même des évêques. Plusieurs lui rendront témoignage après sa mort paisible, survenue à l'infirmerie au Monastère, pendant les matines, le 24 septembre 1938 (11 septembre du calendrier julien en usage sur la Sainte Montagne)

Quelques jours plus tôt, alors que visiblement il souffre beaucoup et qu'il refuse encore d'aller à l'infirmerie, il répond à son disciple qui lui demande s'il va mourir : " Je n'ai pas encore atteint l'humilité." Installé seul dans une chambre de l'infirmerie, il communie chaque jour, car telle est la coutume du Monastère pour les grands malades. Pendant tout ce temps il garde le silence. Le 23 au soir, son confesseur, le père Serge, vient lire le " Canon de la Mère de Dieu", prière d'intercession pour le départ de l'âme . Vers minuit, il demande au père infirmier : - "On lit les matines ?" - "Oui, avez-vous besoin de quelque chose ?" .-" Non, merci; je n'ai besoin de rien." Ce simple dialogue et le fait qu'il entende les matines - à peine perceptibles de l'endroit où il se trouve - montre sa sérénité et la pleine possession de ses facultés. L'infirmier revient vers la fin des matines et il est extrêmement étonné de le trouver mort. Il est environ deux heures du matin. Il sera enterré le jour même à quatre heures de l'après-midi.

L'initiateur au grand mouvement de renouveau spirituel dans l'Eglise orthodoxe serbe en notre siècle, l'évêque Nicolas (Vélimirovic), écrivit dans sa revue missionnaire une notice nécrologique intitulée: "Un homme d'un grand amour" dans laquelle il dit notamment :
"De ce merveilleux moine, on ne peut dire qu'une chose : c'est une âme remplie de douceur. Je ne suis pas le seul à avoir ressenti cette douceur, mais tout pèlerin au Mont Athos qui l'avait rencontré ressentait la même chose.
Silouane était un homme fort, de haute taille ; il avait une grande barbe noire et, au premier abord, son aspect extérieur ne le rendait pas très attirant pour celui qui ne le connaissait pas. Mais il suffisait d' une seule conversation pour aimer cet homme... Il parlait de l'immense amour de Dieu pour les hommes et amenait les pécheurs à se juger eux-mêmes sévèrement... Cet admirable ascète était un simple moine, mais plein d'amour pour Dieu et son prochain. De toutes parts de la Sainte Montagne, de nombreux moines accouraient vers lui pour recevoir ses conseils... Ils ont tous été douloureusement frappés par ce départ. Longtemps, très longtemps, ils se souviendront de l'amour du père Silouane et de ses sages conseils.
Pour moi aussi, le père Silouane fut une très grande aide spirituelle. Je sentais combien sa prière me fortifiait.
A chacune de mes visites à la Sainte Montagne, je me hâtais d'aller lui rendre visite... Le livre de sa vie est tout émaillé des perles de la sagesse et de l'or de l'amour.
C'est un livre immense et incorruptible."

C'est à son très proche disciple et témoin, le Père Sophrony, qui a pieusement recueilli ses écrits et en a montré toute la valeur théologique et spirituelle que nous devons de connaître "le livre de sa vie". Il témoigne :
Saint Silouane était pris tout entier par la vision de la Divinité du Christ, par la "douceur" du Saint Esprit, et il faisait passer cette vision dans sa vie. Le Saint Esprit le rendit vraiment semblable au Christ qu'il lui avait été accordé de voir et de la ressemblance duquel il parlait si souvent citant le grand apôtre de l'amour : "nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est"
(1 Jean 3.2 )

Texte extrait de la revue "Paix"
consacré à Saint Silouane (Avril-Septembre 1988)
et édité par le Monastère Saint Nicolas de la Dalmerie
F. 34260 Le Bousquet d'Orb

Un envoi de :
Date: Thu, 25 Oct 2007 05:12:48 +0200
De: Regis-Vasili Gronoff
Forum: fr.soc.religion
Sujet: "Petite Vie" de Saint Silouane

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SYNAXAIRE : SAINT SILOUANE L'ATHONITE (+ 1938)
Le 24 du mois de septembre, nous faisons mémoire de notre père saint et théophore, Silouane l'Athonite.
« Maintenant, ô Silouane, tu vois face à face le Christ qui t'apparut quand tu vivais sur la terre. »
Silouane, citoyen de la Jérusalem céleste, fut l'enfant de parents pieux, originaires de Russie et vivant à Chovsk, village du diocèse de Tambov.
Il naquit en l'an 1868 depuis la naissance selon la chair de Dieu le Verbe, et c'est la glorieuse Mère de Dieu et toujours Vierge Marie qui l'appela au repentir dès sa jeunesse. En effet, dans sa vingt-septième année, il renonça au monde et, ayant reçu en viatique la bénédiction de saint Jean de Cronstadt, il s'en alla en Grèce, à la célèbre Montagne de l'Athos; là, il s'attela au joug monastique dans le monastère du saint mégalomartyr et médecin Pantéléïmon.
Il s'y consacra à Dieu de toute son âme. Peu après, la Très-sainte Mère de Dieu le gratifia de la prière perpétuelle. Ensuite il fut jugé digne d'une ineffable théophanie : notre Seigneur Jésus-Christ lui apparut en gloire dans la chapelle du saint prophète Élie, près du moulin du monastère. Mais, comme la première grâce s'était retirée, le bienheureux fut plongé dans un grand deuil et livré, avec la permission de Dieu, aux tentations des ennemis spirituels, quinze années durant. Il continua cependant de marcher sur les traces du Christ et « offrit prières et supplications avec grand cri et larmes à celui qui pouvait le sauver de la mort » (Hébreux 5,7). Enseigné par Dieu, il entendit d'En-Haut la voix du Seigneur lui disant: «Tiens ton esprit en enfer et ne désespère pas.»
Tenant ce précepte comme règle infaillible, il suivit la voie d'Antoine, de Macaire, de Sisoès, de Pimène et des autres illustres Pères du désert, dont il égala la mesure et les charismes: il devint lui-même un docteur apostolique et prophétique aussi bien de son vivant qu'après sa mort.
Il laissa en effet des écrits pleins de grâce et d'Esprit Saint qui furent publiés par son disciple le Père Sophrony, fondateur et archimandrite du monastère orthodoxe en Grande-Bretagne. Son disciple a exposé exactement et en détail aussi bien la vie que l'enseignement de Silouane dans la première partie du livre qu'il lui a consacré. Ce livre décrit au lecteur en quoi cet athlète du Seigneur fut grand: devenu comme mort pour le monde par l'observance exacte des commandements, il eut le Christ vivant en lui, selon la parole de Paul (Galates 2,20), et il fut lui-même pour les autres un livre divinement inspiré et écrit par l'Esprit Saint.
Tout cela est rendu crédible par ceux et ils sont nombreux qui grâce à lui sont parvenus et parviennent encore à la connaissance de la vérité, venant de toutes les nations qui sont sous le ciel. Car cet homme merveilleux était doux et humble de coeur, intercesseur fervent auprès de Dieu pour le salut de tous les hommes, héraut inégalable de l'amour des ennemis cet amour prouve de la façon la plus sûre la présence véritable de l'Esprit divin.
Le bienheureux Silouane passa de la mort à la vie, rassasié de jours vécus en Dieu, le vingt-quatre du mois de septembre de l'an 1938 du règne de notre Seigneur Jésus Christ. A lui la gloire et la puissance pour les siècles des siècles.
Amen.

Tropaire de saint Silouane l'Athonite ton 4
Héros qui t'es manifesté à toute la terre
Toi le plus doux d'entre les théologiens de l'amour du Christ
Tu es 3 fois bienheureux car tu as vu en personne l'Humble et le Doux
Et tu as connu la profondeur de Son coeur.
C'est pourquoi nous tous, très saint père Silouane,
Illuminé par tes saintes paroles
Nous louons l'Esprit Qui t'a glorifié.



DE HEILIGE SILOUAN DE ATHONIET


door Archimandriet SOPHRONY

Hier wordt de eeuwenoude monastieke spiritualiteit getrouw beschreven, zoals die tot op de dag van vandaag nog leeft in sommige kloosters op de berg Athos in Griekenland, in de woestijn van Egypte en Judea en in de kloosters op de Balkan. De auteur voert ons binnen in het geheimnisvolle leven van die mon­nik die niet zozeer via de scholastieke theologie zijn weg zoekt, maar door ascese en gebed tot het kennen van de persoonlijke God wil komen.
De heilige Silouan (1866-1938) was een Russische monnik die een groot deel van zijn leven op de berg Athos doorbracht. Hij werd door de orthodoxe Kerk in 1988 heilig verklaard. Deze vurige Russische asceet, van boerenafkomst, ontving niet alleen de genade om Christus te `zien', maar kreeg tevens een boodschap van Hem : «Houd uw geest in de hel en wanhoop niet.»
Deze boodschap die tegeiijkertijd rijk, paradoxaal en voor sommigen onbegrijpelijk of zelfs problema­tisch is, houdt heel de synthese in van het geestelijk onderricht van de heilige Silouan. Aanvankelijk werd deze formule door Christus enkel aan de heilige Silouan gegeven, in een heel specifieke situatie, in de intieme beslotenheid van een nachtelijk gevecht met de demon, in zijn klooster op de berg Athos, als een asceti­sche methode, een wapen in de strijd tegen de hoog­moed en tegen de passies. Vandaag echter is deze formule bijna tot gemeengoed, tot openbaar bezit geworden, zonder dat men zich soms rekenschap geeft van het werkelijke gewicht of de inhoud ervan. Toch is zij een boodschap voor de mens van de eenen­twintigste eeuw en voor het heil van deze wereld.
De auteur (1896-1993) is de stichter en geestelijke vader van het klooster Saint John the Baptist in Enge­land, dat een buitengewone uitstraling kent.
Ingebonden, harde kaft, 544 blz. 25,5 euro.
Editions AXIOS Uitgeverijen
Correspondance et commandes - Correspondentie en bestellingen:
Rue de Beaumont 80
B- 1390 Grez-Doiceau (Néthen), Belgique / België


http://www.oca.org/pages/dwp/dwp.asp?dayid=924
Tropaire de saint Silouane l'Athonite ton 2
O tout bénit Père Silouane,
Enflammé du zèle de l'amour des séraphins pour le Seigneur
Et fervent imitateur de Jérémie qui pleurât pour le peuple,
Entendant l'appel de la Mère du Seigneur des Hauteurs,
Avec un sage courage tu recracha le serpent du péché
Et t'arrachas des griffes du monde vers la montagne de l'Athos,
Où en labeurs et prières, cimentés par les larmes,
Tu acquis en abondance la grâce de l'Esprit-Saint avec lequel nos coeur sont enflammés.
Etant raffermis par toi, nous clamons avec componction :
Mon Seigneur, ma Vie et la Joie de Tes saints,
Sauve le monde et nous avec de toutes les choses cruelles!

Tropaire de saint Silouane l'Athonite ton 4
Sur le chemin de l'humilité,
par tes prières tu reçus le Christ comme ton Maître.
Dans ton coeur l'Esprit-Saint témoigna que tu étais sauvé.
C'est pourquoi tout le peuple assemblé pour vivre dans l'espoir se réjouit et célèbre ta mémoire!
Saint père Silouane, prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.


Kondakion de saint Silouane l'Athonite ton 2
O Silouane, bien-aimé de Dieu,
Epoustouflant prédicateur de l'humilité
Et illumination réchauffée par l'amour du Saint-Esprit pour l'humanité :
L'Eglise de Russie se réjouit en tes oeuvres.
Tous les moines de la montagne Athonite
Et tout le peuple Chrétien se réjouissent de même,
Se tournant vers Dieu avec l'amour des enfants.
Supplie Dieu pour nous, toi qui a vu Dieu et est égal aux Anges,
Que nos âmes s'enflamment de ton amour afin qu'elles soient sauvées.

Kondakion de saint Silouane l'Athonite ton 8
Durant ta vie terrestre tu servis le Christ et suivis Son chemin;
Maintenant au Ciel tu contemple Celui que tu as aimé!
A présent que tu demeures avec Celui Qui l'a promis à Ses élus, saint père Silouane,
Apprends-nous le chemin que tu parcouru.

Site internet de la paroisse Saint Silouane l'Athonite et saint Martin de Tours, à Bruxelles (royaume de Belgique) :
http://www.orthodoxe.be

24 octobre 2007

Saint Magloire de Dol (24/10)

Appelé sant Maelor en breton, saint Mannelier sur l'île de Jersey

Successeur de saint Samson sur le siège épiscopal de Dol-en-Bretagne, siège qu'il remettra à saint Budoc


Saint Magloire de Dol, enluminure hétérodoxe
Châteauroux, bibliothèque municipale, ms. 0002 folio f. 379v
Bréviaire à l'usage de Paris, vers 1414, ouvrage réalisé par Maître de Bedford & Maître de Boucicaut
source & (c)



En mars 2004, un inconnu a volé le tube de verre contenant les précieuses reliques de saint Magloire. A surveiller
source



Tropaire de saint Magloire de Dol
Tu quittas ton Pays de Galles natif à la prière de notre père Samson/
Pour servir Dieu dans le monastère de Lammeur, O père Maelor./
Ayant plut à Dieu par le doux parfum de la lutte monastique,/
Tu gratifias l'île de Sark de ton divin repos./
Prie Dieu pour nous, O saint, afin qu'Il nous épargne/
D'une mort soudaine et non-préparée et qu'Il nous accorde le Salut.


L'île de Sark

Saint Magloire, prie Dieu pour nous

21 octobre 2007

La Divine Liturgie, Ciel sur la terre (Trinité 20, R.O.O Eorhf)

Matines
Psaume 113 In exitu Israel
Ezéchiel 2,1-37
"Fils d'homme, me disait-Elle, debout, que Je te parle!" Comme elle me parlait, l'Esprit vint en moi qui me fit mettre debout; et j'entendis Celui qui me parlait. "Fils d'homme, me dit-Il, Je t'envoie vers les Israélites, vers cette nation de rebelles qui se sont révoltés contre Moi, qui ont, autant que leurs pères, péché contre Moi jusqu'à ce jour. C'est vers ces fils à la face dure et au coeur insensible que Je t'envoie. Tu leur diras: Oracle du Seigneur Dieu. - Qu'ils t'écoutent ou non, car c'est une engeance rétive, ils sauront qu'il y a un prophète au milieu d'eux. Quant à toi, fils d'homme, ne les crains pas, ne t'effraie point de leurs propos, bien que tu sois au milieu de ronces et d'épines et que tu habites parmi des scorpions; ne te laisse pas intimider par leurs propos ni effrayer par leur attitude, car c'est une engeance rétive. Tu leur transmettras Mes oracles, qu'ils t'écoutent ou non, car c'est une engeance rétive. "Et toi, fils d'homme, écoute ce que Je te dis: ne sois pas rebelle comme cette engeance de révoltés. Ouvre la bouche et mange ce que Je vais te donner." Je regardai, et je vis s'avancer une main qui tenait un manuscrit roulé. Il fut déployé devant moi: il était couvert d'écriture au recto et au verso: c'étaient des chants de deuil, des plaintes et des gémissements.

Évangile selon saint Luc 13,1-35
En ce même temps, survinrent des gens qui racontaient là ce qui venait d'arriver à des Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices. Jésus prit la parole: "Pensez-vous, dit-il, que ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres gens de Galilée, pour avoir été traités de la sorte? Non, vous dis-Je; mais si vous ne changez de conduite, vous périrez tous également. Et ces 18 personnes, écrasées sous les ruines de la tour de Siloé, croyez-vous qu'elles fussent plus coupables que tous les autres gens de Jérusalem? Non, vous dis-Je; mais si vous ne changez de conduite, vous périrez tous également."
Il dit aussi cette parabole: "Un homme avait planté un figuier dans sa vigne. Il vint pour y cueillir du fruit, mais il n'en trouva point. Alors il dit au vigneron: Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n'en trouve pas. Coupe-le: pourquoi encombre-t-il le terrain? Le vigneron répondit: Maître, laisse-le encore cette année, je vais bêcher tout autour et mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il alors du fruit; sinon tu le feras couper." Un jour de sabbat, Jésus enseignait dans une synagogue. Il y avait là une femme possédée, depuis 18 ans, par un esprit qui la rendait infirme: elle était toute courbée, et ne pouvait pas se redresser tout à fait. Jésus l'aperçut et l'appela: "Femme, tu es délivrée de ton infirmité", lui dit-Il, et Il lui imposa les mains. Instantanément, elle se redressa et rendit gloire à Dieu. Mais le chef de la synagogue manifesta son indignation de ce que Jésus eût opéré cette guérison le jour du Sabbat, et dit au public: "Il y a 6 jours pour travailler: venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du Sabbat." - "Hypocrites! lui dit le Seigneur, chacun de vous, le jour du Sabbat, ne détache-t-il pas de la crèche son boeuf ou son âne pour le mener boire? Et cette fille d'Abraham que Satan avait mise à l'attache voilà 18 ans, ne fallait-il pas la détacher de ces liens, le jour du Sabbat?" De telles paroles remplissaient de confusion tous Ses adversaires, tandis que le peuple était enthousiasmé de tous les prodiges qu'Il accomplissait.
Jésus dit encore: "À quoi le Royaume de Dieu est-il semblable, à quoi le comparer? Il est semblable à un grain de moutarde: un homme le prend et le jette dans son jardin; il pousse, et devient un arbuste, et les oiseaux du ciel nichent dans ses rameaux."
Il dit encore: "À quoi puis-je comparer le Royaume de Dieu? Il est semblable à du levain: une femme le prend et le mêle à trois mesures de farine, et toute la pâte en est levée." Faisant toujours route vers Jérusalem, Jésus traversait villes et villages, et y enseignait. Quelqu'un vint Lui demander: "Seigneur, n'y aura-t-il qu'un petit nombre d'hommes qui soient sauvés?" Il répondit: "Tâchez d'entrer par la porte étroite, car Je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n'y réussiront pas. Dès que le Maître de maison se sera levé pour fermer la porte, vous, du dehors, vous aurez beau frapper et dire: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous! Il vous répondra: Je ne sais d'où vous êtes. Alors vous vous mettrez à dire: Nous avons mangé et bu avec Toi, et Tu as enseigné sur nos grands-places. Et Il vous répondra: Je vous le dis, Je ne sais d'où vous êtes: allez-vous en tous, vous êtes des malfaiteurs. Là seront les pleurs et les grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. Il en viendra du levant et du couchant, du nord et du sud, prendre place au festin dans le Royaume de Dieu. Et il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers."
Le même jour, quelques pharisiens vinrent dire à Jésus: "Va-t'en d'ici; Hérode veut Te tuer." Il leur répondit: "Allez dire à ce renard que Je chasse les démons et que J'opère des guérisons aujourd'hui et demain, et que le troisième jour J'achèverai ma vie. Mais il faut qu'aujourd'hui, demain et le jour suivant, Je marche; car il n'est pas admissible qu'un prophète meure en dehors de Jérusalem. "Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, que de fois J'ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu! Votre demeure vous sera laissée, mais Je vous déclare que dorénavant vous ne Me reverrez plus jusqu'au jour où vous direz: Béni soit celui qui vient au Nom du Seigneur!"

COLLECTE POUR DIMANCHE TRINITÉ 20
O Dieu Tout-Puissant et très Miséricordieux, dans Ta grande bonté, nous Te supplions de nous garder de tout ce qui pourrait nous nuire; afin qu’étant bien disposés de corps et d’esprit, nous puissions accomplir avec joie ce que Tu nous commande de faire. Par Ton Fils Jésus-Christ, notre Seigneur, Qui vit et règne avec Toi et le Saint-Esprit, Dieu Un, pour les siècles des siècles

Divine Liturgie (Sarum)
Épître : Éphésiens 5,15-21
Ainsi, surveillez avec soin votre conduite: qu'elle ne soit pas celle d'insensés, mais celle de gens sages qui mettent le temps à profit, car les jours sont mauvais. Ne soyez pas écervelés; tâchez de comprendre la volonté du Seigneur. Ne buvez pas le vin jusqu'à l'ivresse, car c'est une source de débauches; mais soyez remplis de l'Esprit. Récitez entre vous des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels; de tout votre coeur, chantez et célébrez le Seigneur; rendez grâce en tout temps et pour toutes choses à Dieu le Père au Nom de notre Seigneur Jésus Christ. Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ.

Évangile : Saint Matthieu 22,1-14
Jésus reprit la parole et leur dit encore en paraboles: "Il en va du Royaume des Cieux comme d'un roi qui célébrait les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs convier les invités, mais ils refusèrent. Il en envoya d'autres encore, leur disant: Dites aux invités: J'ai préparé mon festin; on a tué mes boeufs et mes bêtes grasses; tout est prêt, venez aux noces. - Mais, sans tenir compte de cette invitation, ils s'en allèrent l'un à sa ferme, l'autre à son commerce; d'autres mirent la main sur les serviteurs, les outragèrent et les tuèrent. Le roi en fut indigné. Il lança ses troupes, fit périr ces meurtriers et brûler leur ville. Puis il dit à ses serviteurs: le festin est prêt, mais les invités n'en étaient pas dignes. Allez aux carrefours et conviez aux noces tous ceux que vous trouverez. Ils se répandirent par les chemins, et racolèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, méchants et bons, en sorte que la salle du festin fut remplie de convives. "Le roi entra les voir et aperçut là un homme qui ne portait pas l'habit de noces. Mon ami, lui dit-il, comment es-tu entré ici, sans avoir l'habit de noces? L'homme ne souffla mot. Le roi dit alors aux domestiques: Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors; là seront les pleurs et les grincements de dents. Beaucoup, en effet, sont appelés, peu sont choisis."

HOMÉLIE DU DIMANCHE TRINITÉ 20
Homélie 2006/2007
La parabole prophétique du Banquet de Noce de l'Unique Engendré Fils de Dieu est le sujet de l'Évangile de la Liturgie de ce dimanche. Les paroles de la prière de Collecte y font quelque peu référence : "afin qu’étant bien disposés de corps et d’esprit, nous puissions accomplir avec joie ce que Tu nous commande de faire".
L'Épître semble avoir été choisie comme illustration des festivités du Royaume du Christ, dans lequel les plaisirs charnels qui nous tenaient en ce monde sont remplacés par le chant de psaumes et hymnes et par la Divine Liturgie. Et toujours consacrée par "l'action de grâce", l'Eucharistie de la Divine Liturgie : l'offrande à Dieu au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Pour le fidèle Orthodoxe, la Divine Liturgie est et devrait être la chose qui, ici, sur terre, se rapproche le plus de ce culte liturgique qui est constamment offert aux Cieux. L'Église est une et la même, sur terre et au Ciel, nous sommes uns avec les saints, dès lors nous devrions nous efforcer de célébrer en communion avec eux. Nous devrions dès lors diriger tous nos efforts tant pour embellir notre Liturgie dominicale et pour explorer l'étendue spirituelle permise par notre culte communautaire. Il n'est pas question d'arranger plus ou moins une belle cérémonie – nous pouvons faire ça pour la parade du bourgmestre. Nous devons combiner la symétrie et la beauté visuelle avec de véritables efforts pour nous adresser à Dieu et pour L'entendre dans les paroles et la musique de la Liturgie. C'est notre avant-goût hebdomadaire du Ciel. C'est notre répit par rapport aux problèmes de cette vie, notre refuge par rapport à ce monde, et notre toute puissante restauration par le Christ Lui-même dans la réception du Corps et du Sang du Christ par lesquels Il nous nourrit à Son Banquet.
Nous sommes le peuple de Dieu rassemblé en ce lieu. Nous avons un très impérieux devoir d'en parler aux autres et de les inviter à se joindre à notre famille, ici, dimanche après dimanche. Nous n'avons pas le droit de garder pour nous nos joies de notre véritable Liturgie céleste. Aucun d'entre nous n'a d'excuse pour s'abstenir de faire passer le mot, car ce n'est que par nos efforts inspirés par Dieu que la famille du Christ s'agrandira – à la grande satisfaction du Christ. Ce n'est pas nous qui devons être satisfaits par nos efforts, c'est le Christ Lui-même. Chacun d'entre nous est un des serviteurs auxquels fait référence l'Évangile de la Liturgie de ce jour : nous devons sortir et aller inviter nos voisins pour venir ici, avec nous, se joindre à la famille du Christ dans le Banquet auquel Il les a invités. Nous ne devons pas nous abstenir de le faire, car nous aurons très certainement à répondre de notre omission – en répondre au Christ lors de notre jugement. Telle est notre tâche : bâtir Sa famille ici, en ce lieu. Et tirer les gens hors de l'impiété de la société impie, sans-Dieu, dans laquelle nous vivons. Dès lors, tenons soigneusement compte de l'enseignement de notre Seigneur dans cet Évangile du jour, car il s'applique à chacun d'entre nous, personnellement.
Amen.

p. Michaël, higoumène (abbé), Saint-Petroc monastery, EORHF/Rocor
http://www.orthodoxresurgence.com/petroc/index.htm
http://www.orthodoxresurgence.com

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Byzantins : 21e dimanche après la Pentecôte

Épître : Galates 2,16-20
Évangile : saint Luc 8,5-15 (Parabole du Semeur)

Homélie :
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
Christ est parmi nous!

Dans la lecture de l'Épître de lundi dernier, saint Paul écrit : "Je peux tout en Celui qui me fortifie." (Philippiens 4,13)
Cette épître concerne la gratitude pour l'aide reçue et cela se rapporte à Dieu.

Nombre d'entre nous vivent en accomplissant pour soi-même des prophéties. Nous croyons ce que nous nous racontons – ou ce que d'autres ont raconté de nous. Par exemple "tu es idiot(e)", ou "tu es laid(e)", ou "tu ne sais rien faire de bon", ou "tu ne seras jamais capable de quoi que ce soit."

De la même manière, nous nous programmons pour l'échec spirituel. Par exemple, nous disons "je ne parviens pas à me souvenir de ce que je lis dans la Bible"; "ça va, ça vient, et je n'arrive pas à m'y tenir." Cependant, tous les jours, nous nous rappelons des masses d'informations bien moins importantes que la Sainte Écriture – des publicités marrantes, des mots de passe, des numéros de téléphone, des chansons populaires, etc.

Il existe une réponse au problème du négativisme. Ce n'est pas la pensée positive, mais la pensée correcte. C'est-à-dire, la pensée biblique ou scripturaire, selon ce que la Bible, l'Écriture Sainte, nous révèle à propos du point-de-vue de Dieu. Car Dieu dit "Tu es aimé, tu as du prix à Mes yeux, tu a de la valeur. Je t'ai créé tel que tu es, et peu importe ce à quoi Je t'appellerai, Je te donnerai la force pour l'accomplir."

L'Épître de lundi dernier, Philippiens 4,13, nous montre que saint Paul a appris cet important secret de la force spirituelle. Saint Paul a expérimenté l'abondance et la pauvreté, l'échec et la victoire. Cependant, en même temps, il comprit qu'il n'avait jamais à laisser les circonstances décider de sa réponse face à la volonté de Dieu. Au lieu de croire aux messages que lui délivraient les épreuves, le rejet, et même l'emprisonnement, saint Paul a cru en la Parole de Dieu. Les circonstances qu'il vivait pouvaient sembler très mauvaises; cependant, il savait que Dieu est bon.

Frères et soeurs, nous ne devons pas nous laisser contrôler par les messages négatifs que la vie nous jette à la face, y compris ces annonces de défaite que nous nous faisons à nous-mêmes. Au contraire, nous savons répondre en fonction de la perspective divine, étant convaincus que Dieu nous a donné la force dont nous avons besoin pour affronter ce qui se présente à nous, peu importe ce que c'est.

En appliquant cette perspective divine dans nos vies, nous avons besoin de nous poser cette question : y-a-t'il des épreuves ou défis qui se présentent à nous et qui nous rendent conscients de nos propres manquements? Par exemple, est-ce que se rappeler la Sainte Écriture est un de ces défis pour nous?

In fine, comment Ces paroles de saint Paul – "je peux tout en Celui qui me fortifie" (Phi. 4,13) – m'aident-elles à faire face à ces épreuves?
Amen.

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
Christ est parmi nous!
Prêtre Vladimir Demshuk, Nativity of the Theotokos Serbian Orthodox Church, Clairton PA