"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

03 novembre 2007

Demande urgente de prière pour Jean-Louis Palierne (03/11/2007)

Date: Sat, 03 Nov 2007 05:49:53 +0100
From: "R.V. Gronoff"
Newsgroups:
alt.religion.christian.east-orthodox
Subject: Prayer request for Jean-Louis Palierne
Dear brethren,
Jean-Louis Palierne is one of the most important translators of Orthodox texts in french, especially the works of Elder Justin Popovitch. He's in the ER section of Bichat hospital in Paris, placed in an artificial coma after a cardiac arrest.
May the All-holy Theotokos with all the saints, especially Cosmas and Damaianos, keep him and us all in the mercy of our Lord in these terrible times.
+
Vassili

De Giorgos (Argentine) :
http://www.forum-orthodoxe.com/~forum/viewtopic.php?t=2233
"Jean-Louis PALIERNE est hospitalisé en réanimation à l’Hôpital BICHAT, à Paris. Le pronostic médical est d’autant plus réservé que ce n’est pas le premier accident cardiaque de notre frère et ami Jean-Louis. De ce fait, il a été placé en situation de coma artificiel, dans l’espoir de donner ainsi à son cœur le temps de repos qui lui est indispensable, dans l’état actuel.
Jean-Louis PALIERNE a consacré sa vie, depuis de très longues années, au service du Christ et de la Theotokos, c'est-à-dire au service de l’Église Orthodoxe" (...)
"Que la Toute Sainte nous garde tous en son cœur maternel, et particulièrement son serviteur Jean-Louis en ces moments décisifs"


Auteur prolixe, pour ne pas dire "fer de lance" du site http://www.forum-orthodoxe.com, c'est aussi grâce à lui que je me suis quelque peu "recentré" et ai commencé à quitter mon occidentalo-centrisme, aussi nuisible et peu Orthodoxe que l'ethno-philétisme pratiqué par l'intégralité des hiérarques et une majorité du clergé présent chez nous.. Ce dernier point étant un problème dont il était particulièrement conscient. Car on risque vite de voir de la "récup" s'il ne sait plus s'exprimer. De la récup', ou .. de la "crucifixion post-mortem amicale"...

http://www.orthodoxie.com/2007/11/bloc-note-de-je.html
(cracher sur un frère en Christ et lêcher les pompes des kto...)

Pour éviter toute récup' et bien situer l'auteur, il faut relire ses plus de 1.000 messages postés sur forum-orthodoxe. Si jamais on vient vous en faire un "oecuméniste" ou un "illuminé", vous verrez à quel point c'est éloigné de la vérité. Car Jean-Louis Palierne, c'est un fidèle disciple de saint Justin Popovitch. Son acuité et son intelligence "canonique" m'ont impressionné – il sait la situation totalement anormale, mais contrairement à moi, qui ne suit/sait pas grand chose, il ne s'en était certes pas accommodé, mais il "fait avec à défaut de pouvoir faire autrement." J'ai pas encore réussi à franchir cette étape, malgré ses encouragements..

Jean-Louis Palierne et l'archimandrite Denis Guillaume (lui aussi souffrant) sont ces 2 "pilliers" qui ont permis ce début de commencement d'un timide réencemensement de l'Occident par le bon grain de la Divine Parole. Et ce malgré tout, contre vents et marées, malgré les fumées du démon oecuménique et du démon du pouvoir temporel.

Voici un très très bref aperçu de l'immense oeuvre de traduction de Jean-Louis Palierne – il apportait aux francophones des textes serbes, grecs et russes. Quelques livres, quelques articles disponibles en ligne (mais n'oubliez surtout pas forum-orthodoxe.com, avec tout ce qu'il y a posté, ce sont encore plusieurs livres!)


VÉRITÉ ET UNITÉ DE L'ÉGLISE
Christos YANNARAS
traduction Jean-Louis Palierne, éditions AXIOS, 1989
L'auteur entreprend une approche «systématique» de l'important thème de l'unité de l'Église. L'union de l'Église est un but qui paraît concret et réalisable. L'unité de l'Église par contre concerne directement la vie de l'ensemble des hommes. C'est un problème de vérité et d'authenticité de la vie humaine.
La vérité existentielle de l'unité ecclésiale représente l'unique possibilité de salut permettant à l'homme d'échapper à son aliénation comme individu impersonnel, qui peut déboucher sur une dimension terrifiante dans le cadre des totalitarismes politiques, économiques et idéologiques de notre époque.
Mais un immense problème se pose aujourd'hui à la théologie, tout comme à la philosophie: la langue n'est plus en rapport avec l'expérience immédiate. Dans les mots se perd le rapport humain, le verbe qui exprime l'indicible. Le verbe perd son pouvoir "médiateur" et cherche à épuiser la réalité dans son expression, le signifié dans le signifiant; c'est là le présupposé à tout usage «positif» et efficace de la langue.
Dans ces conditions, s'efforcer de rendre à la langue sa fonction, qui est de traduire l'immédiateté et l'universalité de l'expérience, constitue une lourde épreuve mais aussi un combat pour le témoignage. Un témoignage qui doit rester amour de la sagesse qui transforme la vie en expérience de relation personnelle.
Traduction française, 175 pp., 8,5 euro.
Editions AXIOS Uitgeverijen
Correspondance et commandes - Correspondentie en bestellingen:
Rue de Beaumont 80
B- 1390 Grez-Doiceau (Néthen), Belgique / België
tel 010.86.06.55 (00.32.10.86.06.55)

S. Justin Popovic/ VENDREDI SAINT: "Et que tout le reste soit vénéré en silence..."
http://stmaterne.blogspot.com/2007/04/s-justin-popovic-vendredi-saint-et-que.html
extrait de : Archimandrite Justin Popovic, "Philosophie orthodoxe de la Vérité", tome III,L'Âge d'Homme, Lausanne 1995, pp. 174 s.; traduction du serbe et du grec en français par Jean-Louis Palierne

Traducteur de chefs-d’oeuvre de la théologie orthodoxe, homme de foi, Jean-Louis Palierne s’interroge sur la division des communautés orthodoxes en France, leur ethnicisation, pour aboutir, avec coeur et expérience, à une grande interrogation spirituelle : "Que représente donc l’orthodoxie pour l’Occident ?"


"Philosophie Orthodoxe de la Vérité", père Justin Popovitch
5 volumes, Traduit du serbe par Jean-Louis Palierne
Le père Justin Popovitch est notamment l’auteur de cette monumentale Dogmatique de l’Eglise orthodoxe. C’est la première grande exposition de la théologie orthodoxe en français, selon l’esprit et la méthode des Pères de l’Eglise. Une réponse prthodoxe et patristique à des questions qui concernent toutes les Eglises.



LES CERTITUDES FONDAMENTALES DES ORTHODOXES
http://www.egliseorthodoxeserbe.org/fr/orthodoxie/rezultat.php?id=25
p. Justin Popovic- extraits de "L'homme et le Dieu-Homme", trad. Jean-Louis Palierne, éd. L'Âge d'Homme, 1989

Pas d'enseignement vrai sans vraie sainteté
http://www.nectaire.net/article-10975397.html
Extraits de "L'homme et le Dieu-Homme", trad. Jean-Louis Palierne, éd. L'Âge d'Homme, 1989


"La vie après la mort", par Jean-Louis Palierne
http://orthodoxe.free.fr/files/lavie-apreslamort.pdf

http://orthodoxe.free.fr/files/lavieapreslamort.mp3

par les prières de la très sainte Mère de Dieu et de saint Hubert, Seigneur Jésus-Christ, ai pitié de Jean-Louis et sauve-le


02 novembre 2007

Le Soleil de Justice (saint Maxime)

saint
Le Soleil de Justice, se levant dans l'esprit purifié, Se révèle Lui-même, et révèle les raisons de tout ce qu'Il a créé et qu'Il créera.
Saint Maxime le Confesseur

Centuries sur la Charité, de saint Maxime :
http://orthodoxie.club.fr/ecrits/peres/maxime/indexx.htm

01 novembre 2007

Requiescat in pace! Liturgie de la Toussaint dans le Rite Orthodoxe Occidental (EORHF)

Icône de tous les saints de Trêves, ancienne capitale de la Gaule Belgique.
Constantin le Grand y est représenté puisque c'était sa ville d'origine.

Matines
Psaume 22 Dominus regit me.
Psaume 23 Domini est terra

1 Macchabées 2,49-70
Mais le jour de la mort vint pour Mattathias, et il dit à ses fils: "Ce qui règne à présent, c'est l'orgueil, la haine, le bouleversement et la colère. Soyez donc maintenant, mes enfants, les défenseurs de la loi, et donnez votre vie pour l'alliance de nos pères. Souvenez-vous de ce qu'ont fait nos aïeux en leur temps, et vous mériterez une grande gloire et un nom éternel. Abraham, n'est-ce pas dans l'épreuve qu'il a été trouvé fidèle? Et cela ne lui a-t-il pas été compté comme justice? Joseph a gardé les commandements dans sa disgrâce et il est devenu le maître de l'Égypte. Notre ancêtre Phinéès a reçu pour l'ardeur de son zèle la promesse d'un sacerdoce perpétuel. Josué, pour avoir accompli la parole de Dieu, est devenu Juge en Israël. Caleb rendit témoignage dans l'assemblée et il reçut un héritage dans le pays. David, par sa piété, mérita le trône royal pour tous les siècles. Élie, parce qu'il brûla de zèle pour la loi, a été enlevé au ciel. Ananias, Azarias et Misaël furent sauvés du feu pour avoir eu la foi. Daniel fut délivré de la gueule des lions à cause de sa conduite. "Rappelez-vous ainsi, de génération en génération, que tous ceux qui mettent leur espoir en Dieu ne défaillent pas. Ne redoutez pas les menaces du pécheur, car sa gloire va à la boue et aux vers: aujourd'hui il s'élève, et demain on ne le trouvera plus, parce qu'il est retourné dans sa poussière, et ses projets sont déjoués. Pour vous, mes fils, soyez courageux et vaillants dans l'observance de la loi, car c'est par là que vous atteindrez la gloire. Voici votre frère Syméon; je sais qu'il est homme de bon conseil, écoutez-le toujours et il sera pour vous un père. Judas Macchabée est brave depuis sa jeunesse; il sera le chef de l'armée et dirigera la guerre contre les Gentils. Vous attirerez à vous tous les observateurs de la loi et vous vengerez votre peuple. Rendez aux Gentils ce qu'ils nous ont faits et soyez attentifs aux préceptes de la loi." Après cela il les bénit et rejoignit ses pères. Il mourut en l'an 146, et fut enseveli à Modin, dans les tombeaux de ses aïeux, et tout Israël fit un grand deuil à cause de lui.


Romains 8,24-39

COLLECTE POUR LA TOUSSAINT
Dieu éternel et Tout-Puissant, Qui nous a accordés pour cette fête de vénérer les vertus de tous les saints, nous Te supplions, par leurs innombrables intercessions, accorde-nous en abondance cette réconciliation avec Toi, réconciliation à laquelle nous aspirons si fort. Par Ton Fils Jésus-Christ, notre Seigneur, Qui vit et règne avec Toi et le Saint-Esprit, Dieu Un, pour les siècles des siècles

O Dieu Créateur, Rédempteur de tous ceux qui croient, accorde aux âmes des fidèles qui se sont endormis dans la mort la rémission de tous leurs péchés, afin que par de pieuses supplications, ils puissent obtenir ce pardon auquel ils ont toujours aspiré. Par Ton Fils Jésus-Christ, notre Seigneur, Qui vit et règne avec Toi et le Saint-Esprit, Dieu Un, pour les siècles des siècles


Saint Jean l'Évangéliste
sculpture d'une vieille église Saxonne
source & (c)

Divine Liturgie (Sarum)
Épître : Apocalypse selon saint Jean, 7,2-12
Je vis encore un autre ange monter de l'Orient; il tenait le sceau du Dieu vivant et se mit à crier d'une voix retentissante aux quatre anges autorisés à endommager la terre et la mer: "Ne touchez ni à la terre ni à la mer ni aux arbres, que nous n'ayons marqué au front les serviteurs de notre Dieu." J'entendis alors le dénombrement des gens marqués: "144.000 marqués pour l'ensemble des tribus d'Israël; de la tribu de Juda 12.000 marqués; de la tribu de Ruben, 12.000; de la tribu de Gad, 12.000; de la tribu d'Aser, 12.000; de la tribu de Nephtali, 12.000; de la tribu de Manassé, 12.000; de la tribu de Siméon, 12.000; de la tribu de Lévi, 12.000; de la tribu d'Issacar, 12.000; de la tribu de Zabulon, 12.000; de la tribu de Joseph, 12.000; de la tribu de Benjamin, 12.000 marqués. Cela fait, je vis paraître une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, tribus, peuples et langues; tout de blanc vêtus et des palmes à la main, ils se tenaient face au trône et à l'Agneau. Ils acclamaient à haute voix: "Le salut appartient à notre Dieu qui trône, et à l'Agneau." Tous les Anges s'étaient disposés autour du trône, des Vieillards et des quatre Vivants; ils s'inclinaient bien bas devant le trône et se prosternaient devant Dieu. "Amen! disaient-ils. Louange, gloire, sagesse, action de grâces, honneur, puissance et force à notre Dieu pour les siècles des siècles. Amen!"

Évangile : saint Matthieu 5,1-12
À la vue de ces foules, Jésus gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent de lui. Alors il ouvrit la bouche et leur donna ces enseignements: "Heureux ceux qui ont un coeur de pauvre: le royaume des cieux est à eux! Heureux ceux qui sont doux: ils posséderont la terre! Heureux ceux qui pleurent: ils seront consolés! Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice: ils seront rassasiés! Heureux les miséricordieux: ils obtiendront miséricorde! Heureux les coeurs purs: ils verront Dieu! Heureux les pacifiques: ils seront appelés fils de Dieu! "Heureux les persécutés pour la justice: le royaume des cieux est à eux! "Heureux serez-vous quand on vous insultera, quand on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense est grande dans les cieux. Car c'est ainsi qu'on a persécuté vos prédécesseurs les prophètes."

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HOMÉLIE DE LA TOUSSAINT

Homélie 2006/2007
Ce mois-ci, nous auront 3 événements particuliers – la Toussaint, le jour des défunts et l'Avent. Ensemble, on les retrouve repris dans les paroles du Credo apostolique : "Je crois en.. la communion des saints, la rémission des péchés .. et la vie éternelle. Amen."
La Toussaint et l'Avent sont étroitement liées, car la célébration des saints ne pourrait pas faire autre chose qu'aussi nous rendre conscients du Jugement de Dieu. Les saints qui se tiennent devant le Trône de gloire se sont aussi tenus au préalable devant le Trône du Jugement. Lumière et ténèbre humaines sont nous véritables facettes, à nous tous – bien que nous soyons tous appelés à devenir saints, nous nous connaissons comme pécheurs. C'est le temps pour nous de contempler la destinée de l'Église dans l'éternité. Nous savons que nous sommes à la fois pris dans une si grande nuée de témoins, et cependant, nous sommes aussi dans l'attente, l'expectative de la seconde Venue du Christ, quand toutes choses seront récapitulées dans le Royaume de Dieu. Nous attendons dans l'espérance, et nous sommes inspirés. Aujourd'hui, nous sommes inspirés par les 2 lectures de la Liturgie qui contiennent beaucoup d'encouragement.
Tout juste a avoir vécu, à avoir été agréable à Dieu, ou à avoir lutté contre ses propres péchés, ou vraiment cru en la Résurrection, est repris dans la fête de ce jour, car notre Seigneur a dit : "Et quiconque aura laissé pour moi, maisons, frères, soeurs, père, mère, enfants, ou terres, recevra le centuple et possédera la vie éternelle. Bien des premiers seront derniers, et des derniers premiers" (Mt 19,29-30). Ceci décrit la vie qui est agréable aux yeux de Dieu, la vie que nous sommes appelés à mener. Nous devons abandonner tout ce qui nous alourdit, le péché qui nous écrase si facilement, et même ce qui nous est le plus cher si cela nous freine, si cela nous tient éloignés du Royaume de Dieu.
Tout au long de l'année, l'Église commémore des saints particuliers, mais en ce jour, nous commémorons et célébrons tous les saints, et ainsi donc, la miséricorde et l'amour de Dieu pour nous, car c'est Dieu Qui donne la sainteté. Bien que les martyrs aient été commémorés liturgiquement dès les débuts de l'Église organisée (vers 270), une célébration des saints (ceux qui ont servi Dieu mais sont morts dans la Foi plutôt que pour la Foi) à une date commune, est mentionnée pour la première fois par saint Ephrem le Syrien en 373, et saint Jean Chrysostome en parle en 407.
Première tentative locale d'instaurer cette fête de tous les saints, du 6ème au 8ème siècle, dans les Gaules, on avait essayé de placer une fête générique de saints au 1er novembre en lui assignant des saints dont le "dies natalis" (l'anniversaire) était inconnu: saint Bénigne de Dijon, saint Ludre de Déols, saint Mathurin de Larchant, saint Austremoine d'Auvergne, saint Vigor de Bayeux, etc. On les retrouve dans l'antique martyrologe romain orthodoxe, et le matyrologe "hiéronymien" (dit de saint Jérôme, et surtout de ses continuateurs) contient des additions gauloises plus nombreuses qu'en tout autre jour.
L'archevêque Egbert d'York apporta cette fête en Angleterre après 735. "All Saints" (Tous les Saints ou Toussaint) est la deuxième dédicace la plus populaire pour les églises anglaises. Il y en a quelque 1.255, un chiffre qui n'est surpassé que par les dédicaces à la Vierge Marie – 2.162.
De pieux auteurs ont caractérisé la fête comme étant l'accomplissement de la Pentecôte. Le don du Saint Esprit par le Christ après Sa Résurrection et Son Ascension est Son don de sainteté à toute l'humanité, le Saint-Esprit répandu, le don du Saint-Esprit sur tous dans l'Église, qui nous rend capables d'avoir part à ce choeur des saints. C'est ce qui aide tous les hommes à parvenir à la connaissance de Dieu et à une vie juste. L'épître aux Hébreux dit que c'est par la Foi qu'ils ont accompli tout cela. Et elle parlait de l'époque de l'Ancien Testament, avant le don de l'Esprit-Saint. Combien plus remarquables sont les exploits des saints d'avant la venue du Christ, parce que le Saint-Esprit ne demeurait pas encore en eux. Le Saint-Esprit influençait leurs vies, les guidait, les aidait, mais ne demeurait pas en eux. C'était prévu pour une autre époque. Et l'épître aux Hébreux de continuer : "Et tous ces martyrs de la foi n'ont cependant pas connu la réalisation des promesses, parce que Dieu, qui avait en vue un sort meilleur pour nous, ne voulait pas qu'ils arrivent sans nous à la perfection du bonheur" (Heb. 11,39-40). L'auteur pointait vers la venue du Dieu-homme, Jésus-Christ, et ensuite l'envoi du Saint-Esprit après que Jésus-Christ ai montré et accompli ce qui était effectivement nécessaire pour notre Salut. Il nous a montré comment vivre, et a vécu en conformité avec Ses Commandements, et S'est relevé de Lui-même d'entre les morts. Et ensuite la venue du Saint-Esprit a pu nous éclairer, nous renforcer, et nous permettre d'accomplir la volonté de Dieu, et d'obtenir la promesse.
Demain, c'est le Jour des âmes défuntes, aussi appelé Commémoration des Fidèles partis. C'est Saint Odilon, 4ème abbé du célèbre monastère de Cluny, qui l'institua en 998 – et à l'époque Cluny était encore Orthodoxe. Il n'est bien entendu pas possible de classer les morts. La célébration de ce jour offre une opportunité pour commémorer "ceux que nous avons aimés mais ne pouvons plus voir." Les Offices reconnaissent aussi la douleur du chagrin humain, et sa fragilité, d'une manière que la célébration de la Toussaint ne saurait pas le faire. L'Office célébré ce jour met l'accent sur l'unité entre vivants et morts, un seul corps en Christ, que l'on célèbre dans le pain rompu à l'Eucharistie. Nous nous souvenons de tous nos aimés qui se sont endormis dans l'éternité, de même que nous visitons leurs tombes, et dès lors aussi, nous les présentons en ce jour devant Dieu.
L'Avent est une période d'attente et de préparation, elle exprime notre aspiration après la Venue du Christ, pour renaître en nous à nouveau et à jamais. Elle a aussi un fort caractère pénitentiel, car nous devons être prêts en âme et en esprit et en tout temps à nous retrouver devant le Trône de Dieu. Au cours de la Divine Liturgie, dans le Rite de Sarum, on ne chante plus pendant cette période le "Gloria in Excelsis", accroissant le poids de la dimension pénitentielle de l'Avent.
L'atmosphère méditative se trouve renforcée par l'ornement de l'église, dans la simplicité, notre fragilité est révélée, et notre vie complexe est mise à nu. L'époque ne sait pas comporter la même solennité que le Grand Carême, car nous sommes plongés dans les aspects concrets de la vie et l'excitation croissante (tant séculière que spirituelle) à l'approche de la sainte Nativité du Christ – et dans l'espoir de la Seconde Venue du Christ. L'Avent est un temps pour examiner notre désir et notre liberté pour nous abandonner. Non pas dans le sens final de rendre notre dernier soupir, mais comme une réponse d'amour quotidienne. Notre renonciation même avec ceux envers qui nous aurions plutôt tendance à nous refermer. Car en cette période, nous nous préparons à saluer notre Sauveur, Qui quitta Son Trône pour naître dans une mangeoire, et sur une Croix, abandonna Sa vie au monde.
Ces 3 parties de l'année ecclésiale: toute la compagnie au Ciel, la nuée de témoins, les saints avec qui nous nous rassemblons pour louer Dieu; la Résurrection des morts; et Celui Qui revient en gloire pour juger les vivants et les morts; voilà donc les sujets de méditation pour le restant de l'année civile.
Amen.
p. Michaël, higoumène (abbé), Saint-Petroc monastery, EORHF/Rocor
http://www.orthodoxresurgence.com/petroc/index.htm
http://www.orthodoxresurgence.com



REQUIEM AETERNAM * DONA EIS, DOMINE

ET LUX PERPETUA * LUCEAT EIS

Sermon 18, des Saints : Jour de triomphe pour l'Église.
Aujourd'hui, mes bien-aimés, nous célébrons, dans la joie d'une solennité unique, la fête de tous les Saints. Le Ciel exulte de leur assemblée, la terre jouit de leur patronage, la sainte Église est couronnée de leurs triomphes. Plus leur Foi s'est tenue ferme dans la souffrance, plus elle resplendit dans l'honneur; parce qu'avec le combat s'est accrue la gloire des combattants, le triomphe du martyre est rehaussé par la grande diversité des tourments, et le poids des récompenses a été proportionné à celui des douleurs. Notre mère l'Église catholique, répandue en long et en large par toute la terre, a appris de son chef même, le Christ Jésus, à ne point craindre les injures, les croix et la mort; fortifiée de plus en plus, non par la résistance mais par la patience, elle a donné à tous ceux dont le glorieux bataillon a subi la prison comme des criminels, un sentiment de la gloire du triomphe, qui leur a fait supporter le combat avec une ardeur égale et un semblable courage.

O vraiment bienheureuse notre mère l'Église, ainsi illuminée par l'honneur de la complaisance divine, ornée du sang glorieux des Martyrs vainqueurs, revêtue du blanc vêtement de la fidélité inviolée des Vierges! A ses fleurs ne manquent ni les roses, ni les lis. Et maintenant, mes bien-aimés, que tous combattent pour recevoir la très éclatante dignité de ces 2 titres d'honneur, "les couronnes blanches de la virginité ou les couronnes pourpres du martyre". Dans les camps célestes, la paix comme les combats ont leurs fleurs, pour couronner les soldats du Christ. (1)

Car l'ineffable et immense bonté de Dieu a même pris soin de ne pas prolonger le temps des fatigues et du combat, pour ne pas le rendre long et éternel, mais court, et, pour ainsi dire, momentané. Ainsi, en cette vie brève et rapide, les combats et les peines; en celle qui est éternelle, les couronnes et récompenses des mérites; ainsi, les épreuves passent vite, certes, mais les récompenses des mérites durent toujours; ainsi, après les ténèbres de ce monde, on verra la très brillante lumière, on recevra une béatitude en comparaison de laquelle les amertumes de toutes les douleurs sont peu de chose, comme le déclare l'Apôtre quand il dit: Les souffrances de ce temps ne sont pas comparables à la gloire à venir, qui sera manifestée en nous. (Rom 8,18)
Saint Bède le Vénérable.

(1) Cette citation en italique est copiée textuellement de la lettre 10 de saint Cyprien de Carthage. Mais ce dernier oppose la vie Chrétienne dans son ensemble et non la seule virginité au martyre : "coronas vel de opere candidas vel de passione purpureas".


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Byzantins : dans le Rite Orthodoxe byzantin, la
Toussaint est célébrée le dimanche qui suit la Pentecôte. On retrouve cette pratique orientale expliquée dans la 74ème homélie de saint Jean Chrysostome.


Homélie pour la Toussaint byzantine

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

La Mère de Dieu et les Saints dont nous faisons mémoire ce jour, ceux qui nous sont connus parce que Dieu les a révélés, et parce qu'ils ont été compris et reconnus, soit par leurs contemporains, ou des années, voire parfois des siècles plus tard, tous les saints sont la réponse sur terre à l'amour de Dieu. Et cette réponse, ils la donnent pas seulement dans leur nom propre, mais au nom de toute la Création et en nos noms à nous aussi. Parce que chacun d'entre nous a le privilège d'être appelé par un prénom, notre nom de Baptême, le nom d'un de ces saints. Et les saints dont nous portons les noms, ils se tiennent devant Dieu et ils prient pour que leur nom ne soit pas déshonoré aux yeux du Seigneur. Les saints de Dieu embrassent la Création toute entière de leur amour, de leur intercession, de leur prière, de leur présence réelle et permanente. Qu'il est merveilleux d'appartenir à cette si grande famille d'hommes, de femmes, d'enfants, qui ont tous compris ce que le Seigneur avait voulu dire en venant parmi nous, y vivant, enseignant, et mourant pour nous! Ils ont répondu de tout leur coeur, ils ont compris de tout leur esprit, et ils ont accepté Son message avec toute leur détermination, pour parvenir à vaincre en eux-mêmes tout ce qui avait été la cause de la Crucifixion. Car même s'il n'y avait eu sur terre qu'une seule personne à chuter et s'égarer loin de Dieu, le Christ l'aurait sauvée au prix de Sa vie. C'est Son propre témoignage, adressé à un saint des premiers siècles, qui priait pour que les pécheurs soient damnés; et le Christ lui était apparu, disant "Ne prie jamais pour cela. S'il n'avait existé qu'un seul pécheur, Je serais aussi mort pour lui."

Les saints sont des gens qui ont répondu à l'amour par l'amour, des gens qui ont réalisé que si quelqu'un était prêt à mourir pour eux, leur seule possible réponse de gratitude était de devenir quelqu'un d'aimant, de sorte qu'Il ne soit pas mort en vain. Prendre nos croix, cela signifie exactement ceci : nous détourner de toutes ces choses qui sont la mort et la crucifixion du Christ, de toutes ces choses qui entourent le Christ de haine et d'incompréhension. Nous sommes tous libres de faire cela, bien plus que ceux qui ont vécu à Son époque, car à l'époque, ils auraient pu se tromper à son égard; mais de nos jours, après 2.000 ans, quand nous pouvons lire les Évangiles et voir émerger du récit la stature, la Personne du Christ, alors nous avons des millions de témoins qui nous disent qu'Il a vraiment donné Sa vie pour nous, et que la seule réponse que nous puissions faire à cela, c'est de donner nos vies les uns pour les autres, en Son Nom – comment ne pourrions-nous pas réagir?

Dès lors, prenons une nouvelle résolution en ce jour : celle d'écouter de la manière dont ils écoutaient, de tout leur coeur, de tout leur esprit, de toute leur volonté, de tout leur être pour voir ce qui se passait, pour entendre ce que le Seigneur disait, pour répondre par gratitude et avec détermination. Et alors, si nous offrons ce petit peu à Dieu – notre gratitude et notre bonne volonté – la puissance et la force vont aussi grandir en nous et parvenir à l'état que Dieu a voulu pour nous, dont Il a rêvé pour nous – la puissance viendra de Dieu. Comme Il l'a dit, "Ma force se déploie dans la faiblesse, Ma Grâce te suffit..." (2 Co 12,19). Et saint Paul, qui le savait, ajouta dans un autre passage, "jJe puis tout en Christ, qui me rend fort..." (Phi 4,13).

Prenons un nouveau départ, de sorte que les saints dont nous portons les noms puissent se réjouir en nous, de sorte que la Mère de Dieu qui avait donné Son Fils à la mort puisse se réjouir, voyant que nous répondons, que nous comprenons, que nous soyons sauvés, et que le Christ puisse voir que ce n'est pas en vain qu'Il a vécu, enseigné et est mort. Soyons Sa gloire, une lumière; ça pourrait être une petite lumière, comme une toute petite bougie, elle pourra être cependant briller aussi fort que celle d'un des grands saints – soyons une lumière qui illumine le monde et le rend moins sombre! Soyons joie, afin que les autres puissent apprendre à se réjouir dans le Seigneur. Amen!

métropolite Anthony de Sourozh (+ 04.08.2003)

metropolite Antoine de SourozhSes homélies en anglais
http://www.metropolit-anthony.orc.ru/eng/eng_serm.htm



31 octobre 2007

Saint Feuillen, prie Dieu pour nous! (31 oct)

TROPAIRE DE SAINT FEUILLEN TON 4
Lumière de l'Entre-Sambre-et-Meuse,
Tu traversas les mers, vénérable Feuillen,
Pour répandre le doux message
Que le Christ est Ressuscité
Et tu versas ton noble sang
Pour la gloire de Son Saint Nom.
Aussi aujourd'hui nous te prions
D'intercéder auprès du Christ notre Dieu
Pour le Salut de nos âmes.


Tropaire de saint Foillan ton 8
Des bandits païens t'offrirent la courone du martyre, O juste Feuillen,/
Car ta vie était un reproche pour les impies et les cruels./
Ayant oeuvré avec tes saints frères, nos pères Fursy et Ultan,/
En Est-Anglie puis en Belgique,/
Prie Dieu pour nous, qui t'en supplions, afin que tant en paroles qu'en actes/
Nos vies puissent être des témoignages missionnaires,/
afin d'être trouvés dignes de Sa grande Miséricorde.

nb : le premier est un tropaire de ma composition, avec bénédiction pour ce faire reçue, mais je ne sais plus de quel prêtre et à vrai dire...
Le second est un tropaire "officiel", tiré d'un de ses bouquins par un prêtre EORHF, un clerc de rite byzantin bien qu'étant de lointaine origine Irlandaise, faut pas chercher docteur.. C'est donc un tropaire officiel mais vous ne risquez pas de l'entendre ici, dans le pays que saint Feuillen a sanctifié, puisqu'aucun prélat byzantin présent chez nous ne fait célébrer les saints Orthodoxes d'ici, sauf parfois une célébration groupée une fois par an pour dire "hé les Occidentaux, on a fait quelque chose pour vous, alors, heureux?"
Je ne vous cache pas toute l'amertume qui m'habite face à cette situation insupportable

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A (re)lire, sur cette famille de 3 saints Irlandais venus nous relever - 16 Janvier : Saint Fursy, frère de saint Feuillen - aperçu iconographique et priant sur un des Pères de l'Église en Occident qui aura l'honneur de riches pages chez saint Bède le Vénérable - Lorica de saint Fursy (inédite)

Toussaint occidentale: l'âme, la prière pour les défunts et Halloween

1. Halloween

a. en français, un dossier complet :
http://stmaterne.blogspot.com/2006/10/halloween-sans-hystrie-lettre-lcole.html

b. en anglais :
http://khanya.wordpress.com/2007/10/15/halloween-synchroblog/
http://southern-orthodoxy.blogspot.com/2006/10/halloween-shape-shifting-samhain.html
Le sous-diacre Steeve Hayes (Afrique du Sud) a compilé des liens sur le sujet, cependant pas tous Orthodoxes:
http://methodius.blogspot.com/2007/10/october-synchroblog-christian-responses.html

Russie : Halloween se répand comme le feu dans la paille
http://uk.reuters.com/article/lifestyleMolt/idUKL3132052420071031


MOSCOU (Reuters) – Les écoles de Moscou ont reçu l'ordre d'interdire aux élèves de célébrer le culte de la mort, plus connu sous le nom d'Halloween, malgré la très grande popularité de cette festivité importée en Russie. Halloween est forcé à se dérouler en cachette car il "comprend des éléments religieux, le culte de la mort, une mort qui est tournée en dérision", a déclaré mercredi Alexander Gavrilov, porte-parole pour le département d'éducation de la ville.
"Ce n'est pas une tentative pour complètement empêcher la célébration de cette fête, mais uniquement dans les écoles primaires et secondaires," a-t'il ajouté.
Les citrouilles et les images de sorcières sont répandues dans toute la Russie, où nombre de bistrots organisent des fêtes costumées spéciales, malgré les efforts du Kremlin, et en particulier de l'Église Orthodoxe de Russie, pour tenter de réfréner l'enthousiasme pour les fêtes d'importation. "C'est nuisible pour l'esprit, et la santé spirituelle et morale des élèves," dit Gavrilov, ajoutant que l'interdiction avait été recommandée par des psychiatres.



Que faire?
"Un jour, il y avait un moine du monastère de Saint-Paul qui était venu à l'église de saint Gérasime, sur l'île de Cephallonia. Pendant la Divine Liturgie, pendant que les autres chantaient, il se tenait dans la zone de l'Autel, priant avec son chapelet orthodoxe (komboskini / tchotki) la Prière du Coeur – "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, ai pitié de moi, pécheur." Ils avaient aussi amené à l'église une personne qui était possédée, afin que saint Gérasime la guérisse. Pendant que le moine disait la prière à l'Autel, le démon se manifesta extérieurement et hurla "arrête de chipoter à cette corde, moine, ça me brûle!"
Le prêtre l'entendit aussi, et il dit au moine : "Prie ton chapelet de toutes tes forces, mon frère, de sorte que cette créature de Dieu puisse être libérée du démon."
Le démon vociféra alors, plein de colère : "Pourriture de prêtre. Pourquoi lui dis-tu de continuer avec sa corde. Ca me brûle!"
Le moine redoubla alors ses efforts de prière avec son chapelet, et l'homme possédé fut délivré du démon.
Un récit de l'Ancien Païssios du Mont Athos, "Athonite Fathers and Athonite Matters"

voilà, terminé à propos de cette "fête de la mort", ce sujet sans intérêt réel est clos!

2. Dans le monde à venir – à propos de la prière pour ceux qui nous ont quitté


Par Mike Wingert

Dans une des paroles du Christ probablement les plus citées au sujet de quels péchés sont pardonnables et quels ne le sont pas, il y a un détail important à examiner:
"C'est pourquoi je vous le dis: Tout péché, tout blasphème pourra être pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne peut être pardonné. Quiconque aura parlé contre le Fils de l'Homme, il lui sera pardonné; mais si l'on parle contre le Saint-Esprit, l'on n'aura de pardon ni dans ce monde, ni dans le monde à venir" (Matt. 12,31-32).

Examinons cette dernière partie, "ni dans ce monde, ni dans le monde à venir." Cette partie de la péricope nous fait savoir que les péchés peuvent être pardonnés en 2 périodes : dans ce monde, et dans le monde à venir.
Pour le Chrétien, la prière est ce que l'entraînement est à l'athlète. Elle est nécessaire pour notre croissance spirituelle, et elle est le chemin de passage de notre communication avec Dieu. La prière nous engage tant parce que c'est notre désir de l'accomplir et parce que c'est notre devoir. C'est ce qui nous unis les uns aux autres, comme le Père et le Fils sont un. C'est le moyen par lequel nous recevons la force pour atteindre notre but – demeurer éternellement en Dieu.
Lorsque nous prions, nous devons être soucieux de ce monde-ci et du monde à venir. Car, comme nous nous le rappelons dans notre prière adressée au Christ "Qui fut crucifié pour nous, O Christ notre Dieu, qui par Ta mort a écrasé et vaincu notre mort," la mort dans le monde à venir a été vaincue. Étant conscient de tout cela, le Chrétien sentira en son coeur une brûlante aspiration à prier pour ceux qui sont parmi nous, en ce monde-ci, et pour ceux qui ne sont plus parmi nous, attendant le monde à venir.

En fait, les Écritures nous rappelent aussi que nous devrions prier pour ceux qui sont partis ("défunts"):
"Le lendemain, Judas et ses compagnons vinrent, comme c'était devenu nécessaire, enlever les corps de ceux qui avaient été tués, pour les déposer près des leurs dans le tombeau de leurs pères. Or, sous la tunique de chacun, ils trouvèrent des objets consacrés aux idoles de Jamnia et interdits aux Juifs par la loi; il fut dès lors évident pour tous que telle était la cause de leur mort. Ils bénirent donc la main du juste juge, du Seigneur qui fait apparaître les choses cachées, et se mirent en prière pour lui demander de pardonner entièrement le péché commis. Le noble Judas harangua la foule et l'exhorta à se garder de toute transgression, considérant le malheur de ceux qui avaient été tués pour avoir commis cette faute. Il fit ensuite une collecte et envoya environ 2.000 drachmes à Jérusalem pour qu'on offrit un sacrifice pour le péché: belle et noble façon d'agir, découlant de sa croyance en la résurrection, car s'il n'avait pas estimé que ceux qui étaient tombés ressusciteraient, il eût été vain et superflu de prier pour les morts. Mais s'il jugeait qu'une belle récompense attend ceux qui s'endorment pieusement dans la mort, c'était là bonne et religieuse pensée; voilà pourquoi il demanda un sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu'ils fussent absous de leurs fautes" (2 Machabées 12,39-46).
En effet, c'est cette même résurrection qui nous attend dans le monde à venir. Et comme nous sommes appelés à le faire par la Sainte Bible, nous le prions aussi parce que l'amour du Christ demeure en nos coeurs.

Les "Aneede" – ceux qui nous ont quitté
Nous parlons de ceux qui ne sont plus de ce monde comme étant "ceux qui nous ont quitté", et non pas de "morts", car la mort elle-même a été vaincue par le Christ. Prendre soin des ceux qui nous ont quitté est aussi un besoin qui est enraciné dans chaque culture. Il n'est pas inhabituel de rencontrer une prière d'une mère qui, ayant perdu son enfant, demande à Dieu de "prendre bien soin de mon bébé là-haut." Ce besoin simple et maternel de veiller au bien-être de son enfant est précisément au coeur de nos prières pour ceux qui nous ont quitté. Dans la Divine Liturgie, nous prions:
"Seigneur, daigne Te souvenir des fidèles qui nous ont quitté,
qui ont participé à Ton saint Corps et Sang,
et qu'ils puissent se tenir à Ta droite,
au grand Jour de Ton Retour."
Etre à la droite de Dieu (Mt 25,31-46), c'est l'aspiration de tous ceux qui ont accepté la Grâce de Dieu. C'est le terme de notre cheminement, et le coeur de ceux qui aspirent à répondre à l'appel du Christ à être unis les uns avec les autres, de même que le Père et le Fils sont un (Jn 17,21).

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(re)Voir aussi : prière pour ceux qui sont morts hors de l'Église
http://stmaterne.blogspot.com/2007/05/une-prire-pour-ceux-qui-sont-morts-hors.html


3. Réflexions sur l'âme
Prêtre Vladimir Demshuk
father

Date: Samedi 15 Sep 2007 00:31:27 -0400

Matthieu 10,28 : "Au lieu de craindre ceux qui tuent le corps, sans pouvoir tuer l'âme, craignez Celui qui peut précipiter dans la géhenne corps et âme."

Les fidèles y gagnent à prendre du temps pour bien penser à l'âme. Les esprits et les coeurs des fidèles sont remplis de tant de choses. Nombre d'idées et de pensées tentent de capter l'attention des esprits et coeurs des fidèles.
C'est une chose de première importance que d'être capable de se concentrer sur l'âme. Le Seigneur Jésus-Christ a recommandé de craindre Dieu pour ne pas avoir âme et corps détruits (1).
Veiller chaque jour sur son âme, cela requiert l'attention des fidèles. La nourriture quotidienne de l'âme a besoin de l'attention des fidèles. La protection quotidienne de l'âme est requise des fidèles.
Il est nécessaire de bien réfléchir à l'âme. Les fidèles prennent du temps pour se pencher sur les questions financières. Ils prennent du temps pour penser à l'alimentation, aux vêtements et aux soins du corps.
Combien de temps par jour, par semaine, par mois, voire par année, les fidèles accordent-ils à la réflexion sur l'âme? Que reflète cette absence d'attention consciente pour l'âme?

Dans les conversations quotidiennes avec des fidèles connus, combien de fois l'âme est-elle le sujet de la conversation? Pourquoi y-a-t'il si peu de conversation à propos de l'âme hors des 4 murs de l'église?
Vu le nombre de Chrétiens baptisés, quel pourcentage de fidèles consacre du temps à lire à propos de l'âme? De ceux qui ont des lectures spécifiques concernant l'âme, quel est le temps moyen consacré? Que devient l'information glanée?
Combien prient-ils spécialement pour le bénéfice de l'âme? Combien lisent-ils spécialement pour le bénéfice de l'âme? Combien se confessent-ils en étant conscient de l'état de l'âme? Combien prennent-ils part au Précieux Corps et Sang du Christ avec l'âme clairement à l'esprit?
Quand les personnes dressent une liste de ce qui leur est le plus important, quelle place a l'âme? Combien placent-t'ils l'âme en premier dans leur liste d'intérêt et de préoccupation?
Quelles étapes peut-on suivre pour devenir plus conscient de son âme? Quelles sources d'information sont utilisées parmi les fidèles pour la connaissance de l'âme? Est-ce que l'âme est sujet de discussions à la maison?

Matthieu 16,26 : Que servirait-il à un homme de gagner le monde entier, s'il vient à gâcher son âme? Ou que donnerait un homme en échange de son âme?
Jésus place la valeur de l'âme au même niveau voire un niveau plus grand encore que le monde entier. Combien de gens pensent-ils que l'âme a une telle valeur?
Les fidèles ont la responsabilité de maintenir leur fidélité au Christ. Les fidèles sont censés vivre en accord avec la profession de Foi dans le Credo de Nicée-Constantinople.
Les fidèles sont censés venir à la sainte Confession et la sainte Communion. Les fidèles sont censés prier chaque jour avec régularité, lire les saintes Écritures et participer à la Divine Liturgie les dimanches et fêtes majeures.
L'Église offre une structure définie pour les fidèles afin de maintenir l'intégrité personnelle et de chercher le Salut de l'âme. L'Église offre une structure bien sûre pour nourrir et protéger l'âme.
Ceux qui aspirent à en savoir plus à propos de l'âme gagneront à participer aux divins Offices de l'Église. Ceux qui aspirent à protéger et nourrir l'âme pourront tirer des exemples des vies des saints.
Les fidèles doivent lutter contre des pensées, des pulsions, des passions. Les fidèles doivent conserver une certaine discipline. Dire "non" à ces pulsions, passions et pensées qui pourraient amener l'âme à la mort est un besoin vital.
Dire "oui" au Christ à tout instant est aussi une absolue nécessité. Il faut tenir compte quand quelqu'un devient conscient de l'âme.
Les réflexions doivent être données en fonction des capacités mentales de chacun. Certains sont très limités mentalement et n'ont pas les facultés pour comprendre la présence de l'âme. Dieu prendra soin de telles personnes.
Pour ceux qui ont un esprit capable de connaître l'âme et ayant connaissance de la présence de l'âme, la responsabilité existe. Certains environnements favorisent le soin de l'âme. D'autres mettent l'âme en grand péril.
Ceux qui vivent dans une maisonnée où Dieu a la première place sont plus à même de faire l'expérience de comportements parmi les membres de la famille par lesquels ils seraient encouragés et qui renforceraient l'identification et les pratiques Chrétiennes.
Ceux qui vivent dans des environnements où Dieu est tourné en dérision, où règne le blasphème, ils seront plus facilement confrontés à des comportements contraires à l'obtention d'une âme saine.
La vigilance est toujours nécessaire. Les parents ont besoin de garder à l'esprit la nécessité de prendre soin de l'âme de leurs enfants. Les enfants observent les parents, et ils apprennent d'eux.

Matthieu 22,37 : Jésus lui dit : "tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, et de tout ton esprit."
Jésus était bien clair lorsqu'Il S'adressa au sadducéen, à propos du plus grand Commandement dans la Loi (Mt. 22,35-37). Aimer Dieu de tout son coeur, de tout son esprit et de toute son âme est du domaine du possible.
Dieu ne donnerait pas un Commandement qui serait au delà des capacités de l'homme. Jésus dit : "Tout est possible pour Dieu" (Mt. 19,26). Ceux qui aiment Dieu de tout leur coeur, esprit et âme pourront tirer satisfaction d'avoir suivit les paroles du Christ et de les avoir prises à coeur.
Ceux qui aiment Dieu complètement sont mis à part. Ils ont Foi et confiance en Dieu. Ils ont confiance dans les paroles du Seigneur Jésus-Christ. Ils regardent vers Dieu avec espérance. Ils regardent vers Dieu pour le Salut de leur âme.
Ceux qui aiment Dieu complètement sont sans peur et sont en paix. La première Épître de saint Jean dit : Dans l'amour, il n'y a pas de crainte: au contraire, l'amour parfait expulse la crainte, parce que crainte implique châtiment: celui qui craint n'a pas l'amour parfait" (1 Jn 4,18).
Ceux qui aspirent à aimer Dieu complètement doivent faire des efforts pour en apprendre à propos de Dieu. Prière, jeûne et lecture des saintes Écritures sont importants. Participer régulièrement à la Divine Liturgie est important.
Prier Dieu d'un coeur sincère amène le réconfort à la personne. On en vient à connaître Dieu à travers la prière. On peut écouter Dieu dans la prière.
Écouter Dieu est important pour l'âme. Dieu vient vers nous de diverses manières et à des moments inattendus. Le saint prophète Élie entendit le Seigneur lui parler d'une voix ténue. Dieu demanda à Elie "Que fais-tu ici, Élie?" (1 Rois 19,9_13).
Chaque fidèle ferait bien de prêter attention pour la voix si ténue de Dieu. Chaque fidèle ferait bien de savoir répondre à la question : "Que fais-tu ici?" Si on ne sait pas répondre d'une manière agréable à Dieu, la repentance est la meilleure chose à faire.
La sainte Confession et la sainte Communion sont les meilleurs moyens d'actions pour le Salut de l'âme. La meilleure manière d'agir pour sauver l'âme, c'est de suivre les exemples du Fils Prodigue et du Bon Larron sur la croix. Le Fils Prodigue revint auprès de son père et fut reçu dans la joie. Lorsqu'il revint, quittant sa vie de débauche, le père du fils prodigue dit avec joie : "Mais il fallait bien faire fête, car ton frère était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et le voilà retrouvé" (Luc 15,11-32). Et le Bon Larron sur sa croix, faisant face à la mort qui allait arriver, eu assez de bon sens pour dire : "Jésus, souviens-toi de moi quand tu reviendras dans Ton Royaume" (Luc 23,42). Utilisons pour le Salut de nos âmes le temps qu'il nous reste à vivre.
Amen.
13 Septembre 2007
Father Rodney Torbic
Adult Class - Saint-George Serbian Orthodox Church, Carmichaels, Pennsylvania.
September 13, 2007.

[1] The Orthodox Study Bible. Thomas Nelson Publishing Company, Nashville, Tennessee, 1993, p.30.


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Toussaint: l'Époux du Cantique du Cantique, seule vision pure pour l'âme + Office Acathiste pour les défunts
http://stmaterne.blogspot.com/2006/11/toussaint-lpoux-du-cantique-du.html


29 octobre 2007

Jérusalem: Israël va reconnaître le patriarche Theophilos III



Après un retard de 2 ans, Israël va accepter l'élection de l'archevêque Theophilos III comme patriarche de Jérusalem. Le retard proviendrait de l'engagement de l'archevêque à donner une liste des propriétés foncières – qui comportent les terrains sur lesquels se trouvent la Knesset et la résidence du président israélien – à la Jordanie et à l'autorité Palestinienne.
Par Ronny Sofer

Theophilos III, patriarche de Jérusalem Theophilos III est officiellement reconnu
Photo: Gil Yochanan

Le gouvernement israélien a décidé de reconnaître l'élection du patriarche Grec Orthodoxe, l'archevêque Theophilos III, le dimanche après qu'il ait clairement déclaré qu'il n'avait nulle obligation de fournir la liste des biens fonciers de l'Église aux Jordaniens ou à l'autorité Palestinienne.
La décision a été prise par un comité ministériel spécial pour les affaires du patriarcat Grec, comité présidé par MK Rafi Eitan (Parti des Pensionnés).
Ceci met un terme à une période de 2 ans pendant laquelle le gouvernement israélien refusait d'accepter le nouveau chef de la communauté Orthodoxe, le soupçonnant d'avoir l'intention de remettre une liste des propriétés foncières de l'Église à Jérusalem – sur les terres desquelles se trouvent entre autres la Knesset et la résidence du président israélien – aux Jordaniens et aux Palestiniens.
En août 2005, le Saint-Synode du Patriarcat Grec-Orthodoxe de Jérusalem avait élu l'archevêque Theophilos III comme nouveau chef de l'Église de Jérusalem. Theophilos III remplaçait Irineos I, qui était soupçonné dans la vente de terrains de l'Église à Ateret Cohanim, une organisation qui achète des terrains à Jérusalem Est pour les colons Juifs.
Israël avait retardé sa reconnaissance du fait de soupçons sur ses intentions de permettre à la Jordanie et aux Palestiniens d'avoir accès à la liste des bien fonciers de l'Église Orthodoxe, considérés comme étant d'une valeur supérieure aux biens fonciers nationaux de l'Etat Juif. Theophilos avait fait appel auprès de la Haute Cour lorsqu'il avait reçu notification qu'il ne serait pas reconnu.

Une déclaration estimée suffisante.
Le comité ministériel pour les affaires du patriarcat Orthodox s'est réuni dimanche pour examiner la question de la reconnaissance du nouveau patriarche. Au départ, le comité exigea que Theophilos lui fournisse un engagement écrit qu'il ne comptait pas transmettre les informations sur les biens fonciers de l'Église aux Jordaniens ou aux Palestiniens. Cependant, pour finir, le comité estima qu'une déclaration orale suffisait pour reconnaître son élection comme nouveau Patriarche Orthodoxe.
Trois ministres, Rafi Eitan, Shalom Simhon (Travailliste) et Daniel Friedmann (Kadima) ont voté pour cette décision. Yitzhak Cohen (Shas *) a voté contre et annoncé qu'il ferait appel de la décision à l'assemblée générale de la Knesset.
Si Cohen persiste à mettre sa menace en application, l'archevêque Theophilos III devra attendre que l'assemblée générale de la Knesset confirme son élection, afin qu'elle soit considérée comme officielle.


(*) Shas = parti politique religieux Juif


UPDATE 16/12/2007 : c'est fait, le patriarche est reconnu!
http://www.iht.com/articles/ap/2007/12/16/africa/ME-GEN-Israel-Greek-Patriarch.php

28 octobre 2007

Quel est le rôle des miracles du Christ? (Trinité 21, R.O.O Eorhf)


Matines
Psaume 113,1 In exitu Israel
Psaume 113,9 Non nobis, Domine
Psaume 114 Dilexi, quoniam

Ezéchiel 14,1-23
Quelques anciens d'Israël vinrent me trouver et s'assirent auprès de moi. La parole du Seigneur me fut alors adressée en ces termes: "Fils d'homme, ces gens-là ont installé leurs idoles dans leur coeur et ils ont continuellement devant les yeux ce qui les fait tomber dans le péché. Faut-il me laisser consulter par eux? Eh bien, parle-leur comme suit: Voici ce que dit le Seigneur Dieu: S'il arrive à quelque Israélite qui a installé des idoles dans son coeur et conserve devant les yeux ce qui le fait tomber dans le péché, de s'adresser à un prophète, c'est moi, le Seigneur, qui lui répondrai moi-même ce que comporte la multitude de ses idoles, afin d'atteindre au coeur cette maison d'Israël, qui s'est éloignée de moi par amour pour ses idoles. "C'est pourquoi, dis à la maison d'Israël: Voici ce que dit le Seigneur Dieu: Revenez; renoncez à vos idoles, cessez de considérer toutes vos pratiques abominables. S'il arrive en effet à quelque Israélite ou à quelques étrangers séjournant en Israël, de se détourner de moi et d'installer des idoles dans son coeur, conservant devant les yeux ce qui le fait tomber dans le péché, et puis de s'adresser à un prophète pour me consulter par son ministère, c'est moi, le Seigneur, qui répondrai moi-même. Contre cet homme je me tournerai, j'en ferai un exemple qui deviendra proverbial, je le retrancherai de mon peuple; et vous saurez ainsi que c'est moi qui suis le Seigneur.
"Et si le prophète se laisse séduire et profère un oracle, c'est que moi, le Seigneur, je l'aurai séduit; j'étendrai la main contre lui et le ferai disparaître du milieu d'Israël, mon peuple. Ils porteront le poids de leur faute, tant le consultant que le prophète, afin que la maison d'Israël ne s'égare plus loin de moi et ne se souille plus par tous ses forfaits. Alors ils seront mon peuple et je serai leur Dieu - oracle du Seigneur Dieu."
La parole du Seigneur me fut adressée en ces termes: "Fils d'homme, si un pays péchait contre moi par infidélité et si j'étendais la main contre lui en lui supprimant le pain qui fortifie, et en lui dépêchant la famine exterminatrice des bêtes et des gens, y eût-il en ce pays Noé, Danel et Job, ces trois hommes ne sauveraient qu'eux-mêmes par leur justice - oracle du Seigneur Dieu.
"Si je laissais les fauves parcourir le pays pour en dévorer les enfants, et le changer en un désert où personne, par crainte de ces bêtes, n'oserait plus passer, et si ces trois hommes se trouvaient en ce pays, - par ma vie! oracle du Seigneur Dieu - ils ne pourraient sauver ni leurs fils ni leurs filles; eux seuls en réchapperaient dans un pays devenu désert. "Ou bien si je faisais venir l'épée sur ce pays en disant: Que l'épée passe par ici, et retranche tant les hommes que les bêtes, et si ces trois hommes s'y trouvaient, - par ma vie, oracle du Seigneur Dieu - ils ne pourraient sauver ni leurs fils ni leurs filles; eux seuls seraient sauvés. "Ou encore si j'envoyais la peste sur ce pays et si j'assouvissais sur lui ma fureur dans le sang, en exterminant les hommes aussi bien que les bêtes, et si Noé, Danel et Job s'y trouvaient, - par ma vie, oracle du Seigneur Dieu - ils ne pourraient garantir par leur justice ni fils ni filles, mais seulement leur propre vie. "Car voici ce que dit le Seigneur Dieu: Même si je lance mes quatre funestes fléaux, l'épée, la famine, les fauves et la peste contre Jérusalem pour en exterminer hommes et bêtes, il subsistera toutefois quelques réchappés, des fils et des filles, qui sortiront de la ville. Voici qu'ils viennent vers vous. Quand vous aurez vu leur conduite et leurs actes, vous vous consolerez des fléaux que j'aurai déchaînés contre Jérusalem, de tout ce que je lui aurai infligé. Ils vous en consoleront quand vous aurez vu leur conduite et leurs actes: vous reconnaîtrez que ce n'est pas sans motif que j'ai quitté la cité comme je l'ai fait - oracle du Seigneur Dieu."

Évangile selon saint Luc 14,1-24
Un jour de sabbat, Jésus était allé prendre son repas chez un pharisien notable, et on l'observait. Justement il y avait devant lui un homme hydropique. Jésus s'adressa aux légistes et aux pharisiens: "Est-il, oui ou non, permis de faire une guérison le jour du sabbat?" Ils gardèrent le silence. Jésus prit alors cet homme par la main, le guérit et le congédia. Puis il se tourna vers eux: "Qui de vous, dit-il, si son fils ou son boeuf tombe dans le puits, ne l'en retire aussitôt, même le jour du sabbat?" À cela, ils n'eurent que répondre.
Puis, remarquant la manière dont les invités cherchaient à prendre les places d'honneur, il y fit allusion: "Quand un homme t'invite à un festin de noces, ne te mets pas à la première place, de peur qu'il n'ait invité une personne plus considérable que toi, et que votre hôte à tous deux ne te dise: Cède-lui la place. Tu aurais alors la confusion de devoir occuper la dernière place. Mais, quand tu seras invité, va te mettre à la dernière place; ainsi ton hôte, en entrant, te dira: Mon ami, monte plus haut. Alors tu seras à l'honneur devant tous les convives. Car, quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé."
Il dit encore à son hôte: "Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, il ne faut pas inviter tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni tes voisins riches: ils pourraient t'inviter à leur tour, et te rendraient ainsi la pareille. Mais, quand tu reçois, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. Tu pourras te féliciter de ce qu'ils ne peuvent te le rendre, car cela te sera rendu à la résurrection des justes."
À ces mots, un des convives dit à Jésus: "Heureux celui qui prendra son repas dans le royaume de Dieu!"
Jésus lui répondit: "Un homme offrit un grand dîner, auquel il convia beaucoup de monde. À l'heure du repas, il envoya son serviteur dire aux invités: Venez, tout est prêt. Mais tous, unanimement, commençèrent à s'excuser. L'un dit: J'ai acheté une terre, je dois aller la voir; excuse-moi, je t'en prie. Un autre dit: J'ai acheté cinq paires de boeufs et je vais les essayer; excuse-moi, je t'en prie. Un autre dit: Je viens de me marier; je ne puis donc venir. Le serviteur vint rapporter ces choses à son maître. Alors le maître de maison, mécontent, dit à son serviteur: Va tout de suite par les rues et les places de la ville, et ramène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. Le serviteur vint dire: Maître, tes ordres sont exécutés, mais il y a encore de la place. Le maître reprit: Va par les chemins et le long des haies, et presse les gens d'entrer; ma maison doit être pleine. Car je vous le déclare: aucun des premiers invités ne goûtera de mon festin."

COLLECTE POUR DIMANCHE TRINITÉ 21
Ô Seigneur Miséricordieux, daigne accorder à Ton peuple fidèle le pardon et la paix, afin qu'il puisse être purifiés de tous ses péchés, et Te servir l'esprit en paix. Par Ton Fils Jésus-Christ, notre Seigneur, Qui vit et règne avec Toi et le Saint-Esprit, Dieu Un, pour les siècles des siècles

Divine Liturgie (Sarum)
Épître : Ephésiens 6,10-20
Évangile : Saint Jean 4,46-54
"Il retourna donc à Cana, en Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Or, il y avait à Capharnaüm un officier royal dont le fils était malade. Apprenant que Jésus était revenu de Judée en Galilée, cet officier vint le trouver et le pria de descendre guérir son fils qui était mourant. Jésus lui dit: "À moins de voir des miracles et des prodiges, vous ne croirez donc point!" L'officier royal lui répondit: "Seigneur, descends avant que mon petit garçon ne meure!" - "Va, lui dit Jésus, ton fils va bien!" L'homme crut à la parole de Jésus et s'en alla. Sur le chemin du retour, ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui dirent: "Ton fils va bien." Il leur demanda à quelle heure il s'était trouvé mieux. "Hier, répondirent-ils, à la septième heure, la fièvre l'a quitté." Le père reconnut que c'était l'heure même à laquelle Jésus lui avait dit: "Ton fils va bien." Et il crut, lui et toute sa famille. Tel fut le second miracle que Jésus fit, à son retour de Judée en Galilée."

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HOMÉLIE DU DIMANCHE TRINITÉ 21

l'idée de miracle version populaire n'a rien à voir avec
le miracle du Christ...
Homélie 2006/2007
"À moins de voir des miracles et des prodiges" – telles sont les paroles qui nous frappent le plus dans l'Évangile de la Liturgie de ce jour. Ce sont aussi des paroles qui ont amené quelques pensées bizarres au fil des siècles Chrétiens. Plus particulièrement, elles ont été comprises par certains comme si Jésus dénigrait l'homme venant Lui demander de l'aide pour guérir son fils. On les prend aussi parfois comme une condamnation par Jésus, non seulement de cet homme, mais de toute la génération des Juifs de cette époque – qui auraient demandé des tours de magie avant de bien vouloir écouter. Tout ceci nous amène bien sûr à la question des miracles – leur place stratégique par leur effet sur l'activité principale du sauvetage de l'humanité par Jésus. S'Il s'en était tenu à des tournées de démonstrations de miracles populaires – un spectacle – Il aurait peut-être gagné une bien plus grande adhésion. Cette pensée pose problème, car une grande adhésion de ce genre aurait bien pu entraver le chemin vers la Crucifixion.
Avec Jésus, on doit toujours garder la Crucifixion bien en ligne de mire – car c'est la seule et unique chose importante. C'est le début et la fin de Son Ministère sur terre – et ce ministère
de la Crucifixion continue chaque jour, comme cela a été le cas depuis 2 millénaires. Les miracles ont leur place bien en dessous de la Crucifixion. Alors quel était leur but, et pourquoi est-ce que Jésus a souvent fait preuve de réticence?
Considérons-les d'abord simplement sous le plan tactique ou stratégique. Jésus est ici sur terre pour accomplir un but particulier, et tout au long de Sa vie et de Son Ministère en particulier, Il doit garder l'oeil sur ce but principal. Il doit tout placer dans la perspective de la Crucifixion : la nécessité pour Lui (et uniquement pour Lui dans ce cas précis) de mourir pour toutes les transgressions et offenses de l'humanité. C'était une donnée incontournable, pas moyen de passer à côté. Mais Il avait aussi plusieurs autres affaires impliquées dans le processus, de moindre importance. L'une était d'accomplir les prophéties qui Le concernait. Ah bon, mais lesquelles donc? Est-ce que nous ne tomberions pas ici dans une situation de l'oeuf ou de la poule, à se demander qui vient avant qui? Dieu a inspiré les prophéties. Les prophètes de l'ancien temps ont dit certaines choses qui ont été à juste titre considérées comme étant des affirmations à propos du Messie à venir. Mais ils ont aussi dit des choses qui ne se référaient généralement pas au Messie, avant qu'elles ne soient dévoilées comme l'ayant en réalité aussi été, dévoilées après coup par l'Esprit Saint. Nous devons dès lors prendre ces prophéties comme des "preuves" que Dieu a éparpillées à l'avance afin qu'avec notre manière limitée de voir les choses, nous puissions être plus solidement convaincus et dès lors sauvés – après les événements.
Revenons-en aux miracles. Est-ce qu'ils n'auraient pas pu amener à croire un bien plus grand nombre des Juifs de l'époque? Est-ce qu'ils n'auraient pas permis d'en amener bien plus de la Maison d'Israël? Hé bien, oui, cela aurait pu être le cas. Mais alors il pourrait y avoir eu un problème – plusieurs même. Dans cette action impertinente d'oser juger les actions de Dieu – car c'est ce que nous les humains avons tendance à faire – nous devons prendre en compte le fait qu'Il voit les choses d'un point de vue quelque peu différent du nôtre – et d'une manière radicalement plus large. Quelqu'un qui est convaincu et reposant sa foi entièrement et uniquement sur l'évidence d'un acte surnaturel – prenons par exemple l'épisode du figuier qui aurait été accomplit devant quelques centaines de gens – ne trouvez-vous pas qu'il aurait un fondement de sa foi plutôt fort pauvre? Comment cette sorte de foi aurait pu tenir bon une fois Jésus monté aux Cieux et les persécutions commencées? Cette foi, à présent nous le savons, comme simples humains, mais avec une sagesse rétrospective de 2 millénaires, cette foi, si elle doit nous être de quelqu'utilité, elle doit être faite d'une profonde conviction, et les convictions profondes, qui changent une vie, qui dirigent une vie, on ne les acquiert pas rien qu'en regardant une heure durant quelqu'un faire un spectacle de cirque. Un numéro d'illusionniste, voilà ce qu'aurait fait Jésus s'Il avait utilisé les miracles comme moyen principal pour soutenir son affirmation messianique.
Alors, est-ce que Jésus était en fait occupé à dénigrer l'homme qui demandait une guérison miraculeuse? Pour commencer, si l'homme avait voulu une démonstration miraculeuse publique, il ne l'aurait pas reçue : Jésus a accompli le miracle, mais d'une manière telle que soit exclu tout aspect théâtral pouvant attirer la foule spectatrice. Il l'a fait à longue distance. Il a impliqué un élément qui sera la caractéristique de Ses miracles : la confiance. Le bénéficiaire devait avoir la Foi qui est la même chose que la confiance, et cette confiance avait précisément à être en Dieu et dans la parole de Jésus. Cela devait être spontané – pas le temps de réfléchir. Ne nous trompons pas à cet égard : la confiance n'était pas en quelque sorte définitivement nécessaire. Le bénéficiaire ne se voyait pas demander en effet "d'auto-accomplir le miracle". Ca c'était une condition que Jésus a apparemment imposée à quelques personnes (apparemment pas à toutes) avant d'accomplir ce qu'elles demandaient. Dès lors, est-ce que Jésus n'aurait pas été occupé à récriminer contre la génération qui L'entourait, et aurait été surpris de découvrir que cet homme était différent? A nouveau, non. Nous devons garder à l'esprit la fréquente démonstration du fait que Jésus est Dieu, et qu'Il peut discerner ce qui se passe dans la tête des gens. Il pouvait leur dire leurs pensées et l'a souvent démontré. Il s'ensuit qu'Il savait bien quelle était la valeur de la foi de cet homme. Alors qu'en est-il de ces paroles : "À moins de voir des miracles et des prodiges, vous ne croirez donc point"? La meilleure interprétation qu'on pourrait leur donner, c'est que Jésus était occupé à démontrer publiquement la foi de cet homme. Il la montrait à tous ceux de cette foule inévitable de Disciples et d'auditeurs qui L'entouraient au cours de Son Ministère. Ce fut un miracle des débuts – en fait, il n'est rapporté que par saint Jean – et ce n'est pas le même que celui rapporté chez saint Matthieu 8,5 et saint Luc 7,2. Nous devons garder à l'esprit que saint Jean – appelé "le Théologien" en Orient – ne mentionnait pas les choses dans un but biographique mais dans un but clairement théologique. Il a rapporté des faits passés sous silence par les autres Évangélistes, et il les a tous vus dans une autre lumière. Il y avait plusieurs autres aspects. Jésus était peut-être occupé à démontrer qu'Il pouvait exercer Sa puissance à distance, et, comme déjà mentionné, qu'Il demandait la preuve de la foi du bénéficiaire, et qu'Il n'était pas un simple forain illusionniste, un amuseur ambulant. Il ne voulait pas d'une foule entièrement composée de ceux se tenant là dans l'espoir qu'un chouette tour serait accomplit. Ce miracle était, comme avec les autres, un sermon en lui-même – un sermon sur le besoin pour une foi implicite et complète dans Ses paroles et intentions, si nous voulons faire partie de Son plan.
Amen.
p. Michaël, higoumène (abbé), Saint-Petroc monastery, EORHF/Rocor
http://www.orthodoxresurgence.com/petroc/index.htm
http://www.orthodoxresurgence.com

Les miracles du Christ se prolongent dans les miracles des saint(e)s ami(e)s du Christ
Comme par exemple saint Nicolas de Myre
source & (c)

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Byzantins : 22e dimanche après la Pentecôte

Épître : Ephésiens 2, 14-22.
Frères, le Christ en personne est notre paix, Lui qui a réuni en un seul peuple les Juifs et les Païens, et qui a fait tomber ce mur de haine qui les séparait. En sacrifiant sa propre chair, Il a mis fin à l’antique Loi, avec tous ses règlements et ses prohibitions. Des deux antagonistes de jadis, Il a formé en lui-même un peuple unique et une humanité nouvelle, réalisant la paix entre eux et les réconciliant avec Dieu. Les uns et les autres, Il les a unis en un seul corps, par cette croix sur laquelle Il a mis à mort l’inimitié. Il est donc venu pour annoncer à tous la bonne nouvelle, l’Evangile de la paix, à vous qui étiez loin et à ceux qui étaient proches, de sorte que par lui nous avons, les uns et les autres, libre accès auprès du Père en un seul Esprit saint. Aussi n’êtes-vous plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes la maison de Dieu. Vous faites partie d’un édifice qui a pour fondations les apôtres et les prophètes, et dont la pierre d’angle est en personne Jésus Christ. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement, pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous aussi, vous entrez, les uns unis aux autres, comme pierres de cette construction qui deviendra, par l’Esprit saint, la demeure de Dieu.

Évangile : Saint Luc 8, 41-56
En ce temps-là, voici qu’arriva un homme du nom de Jaïre : il était chef de synagogue. Tombé aux pieds de Jésus, il le suppliait de venir chez lui, parce qu’il avait une fille unique, d’environ douze ans, et elle se mourait. Et tandis que Jésus s’y rendait, les foules manquaient de l’étouffer. Or une femme en hémorragie depuis douze ans et qui n’avait pu être soignée par personne, s’approcha par derrière et toucha la frange du manteau de Jésus : à l’instant son hémorragie cessa. Et Jésus demanda : "Qui m’a touché ?" Comme tous s’en défendaient, Pierre et ses compagnons lui dirent : "C’est Toi qui commande, mais les foules te pressent à t’écraser !" Jésus reprit : "Quelqu’un m’a touché : J’ai senti une puissance sortir de moi." Voyant qu’elle ne pourrait rester cachée, la femme vint toute tremblante et, se jetant aux pieds de Jésus, révéla devant tout le peuple pour quelle raison elle l’avait touché et comment elle avait été guérie à l’instant. Jésus lui dit : "Fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix !" Jésus parlait encore, quand de chez le chef de la synagogue quelqu’un vint dire à celui-ci : "Ta fille est morte, ne dérange plus le Maître !" Mais Jésus, qui avait entendu, lui répondit : "N’aie pas peur; crois seulement, et elle sera sauvée !" Arrivé à la maison, Jésus ne laissa personne entrer avec lui, sauf Pierre, Jean et Jacques, ainsi que le père et la mère de la petite fille. Tous pleuraient et se lamentaient sur elle, mais Jésus leur dit : "Ne pleurez pas, elle n’est pas morte, mais elle dort !" Et les gens riaient de lui, sachant bien qu’elle était morte. Mais Jésus lui prit souverainement la main et lui dit à haute voix : "Petite enfant, réveille-toi !" Le souffle lui revint et, à l’instant même, elle ressuscita. Et Jésus ordonna de lui donner à manger. Ceux qui l’avaient engendrée étaient hors d’eux-mêmes, mais Jésus leur recommanda de ne dire à personne ce qui était arrivé.

Catéchèse : l’Eglise n’est pas d’institution humaine. De fondation divine, elle tend à la sanctification de la personne humaine par l’Esprit, au sein de la nature humaine déjà sanctifiée par le Christ et en lui, selon son Incarnation divinisante.
1. Universalité de l’Eglise dans l’épître de saint Paul: elle unit dans l’humanité déifiée du Christ le peuple juif et tous les peuples, la tradition juive et toutes les traditions. Le Christ est l’accomplissement de toutes les voies religieuses et spirituelles. Le christianisme n’est pas une religion parmi d’autres : il est la religion universelle ("peuple unique", "humanité nouvelle") à laquelle toutes les nations aspirent. Inutile donc de continuer de chercher ailleurs ce qui est accompli définitivement dans le mystère du Christ et transmis dans la succession "des prophètes et des apôtres" (Epître).
2. La dignité du chrétien dans l’Epître : "concitoyens des saints", "la maison de Dieu", "un édifice qui a pour fondations les apôtres et les prophètes, et dont la pierre d’angle est en personne Jésus Christ", "un temple saint dans le Seigneur", et à condition d’être "les uns unis aux autres", "la demeure de Dieu", "par l’Esprit saint". C’est par la foi et le baptême que l’être humain accède à cette réalité nouvelle et sublime. Ce n’est pas rien d’être chrétien !
3. Le Christ est "la pierre angulaire" (Ephésiens 2, 20 ; 1 Pierre 2, 6-7) de l’édifice de son propre Corps, ce temple non fait de main humaine qu’est l’Eglise – son Eglise. Nous chantons ce répons : "Le Seigneur est Dieu et Il nous est apparu : béni est celui qui vient au Nom du Seigneur ! La pierre qu’avaient rejeté les bâtisseurs c’est elle qui est devenue la tête d’angle et elle admirable à nos yeux !". En tant que Fondement suprême ("hypostase" du Verbe devenue par l’Incarnation Hypostase de toute l’humanité), le Christ guérit, vivifie, ressuscite et sauve (ce dimanche, et les précédents). La Foi ("ta foi t’a sauvée", "crois seulement et elle sera sauvée") est la reconnaissance de ce fondement divin. Elle est indispensable pour que notre religion ne soit pas une magie ou une superstition.
4. Historicité du récit de ce jour : le fait rapporté par l’évangéliste est attesté par la présence des apôtres et des parents de l’enfant que le Christ ressuscite. Ce n’est ni une belle histoire, ni même une parabole : c’est une histoire véridique. Le saint Evangile est vrai ; il est réel ; il peut être expérimenté.
5. La question du "miracle" : le miracle est l’œuvre normale de Dieu en synergie avec la foi humaine. Les miracles sont fréquents autour de nous. Dieu répond à la foi de ceux qui l’invoquent et le glorifient. Mais le miracle ne contraint pas à croire. L’Esprit saint est Celui qui nous inspire, sans l’imposer, la foi dans le Christ : que faisons-nous du miracle ? Est-ce que nous nous convertissons ? Est-ce que nous nous tournons avec foi vers le Christ ? Est-ce que, à la suite du miracle, nous changeons les pensées de notre cœur et notre mode de vie ? Est-ce que nous tirons toutes les conséquences du miracle que le Seigneur opère pour nous ? Et, ne rien changer à notre mentalité et à notre vie en réponse au miracle, n’est-ce pas l’ingratitude et la folie suprêmes ? Que dirons-nous au Christ, le Dernier jour, devant le redoutable tribunal de son amour ? Comment justifierons-nous notre ingratitude ? Et encore : comment accuser Dieu de ne pas nous exaucer quand nous le prions, alors que le miracle est l’épreuve de notre foi, et que nous ne savons pas si nous serons dignes de cet exaucement ? Si Dieu semble tarder à nous exaucer comme nous le voudrions, n’est-ce pas qu’Il redoute pour nous une chute nouvelle, un nouveau péché d’incroyance et de doute ?
6. La place de la médecine humaine : elle est bénie, et l’Eglise prie pour les médecins (fête de saint Pantaléimon notamment). Mais l’évangile de ce jour nous rappelle que le Christ est le vrai Médecin, le médecin-chef ! Nos médecins soignent de leur mieux, et nous invoquons sur eux la grâce du saint Esprit pour que soit éclairée leur intelligence et guidée leur main : mais n’oublions pas – sous peine d’ingratitude et d’ignorance caractérisée – que seul le Seigneur donne la santé, comme Il donne la vie naturelle et la vie éternelle en lui qui s’appelle le Salut. Il guérit par la main de ses médecins agissant, le sachant ou l’ignorant, de sa part ; ou bien Il guérit indépendamment d’eux, toujours en réponse à la foi de quelqu’un que nous ne connaissons pas toujours, mais qui s’est, dans le jeûne et la prière de foi, immolé charismatiquement en offrande de supplication et de louange.
archiprêtre Marc-Antoine Costa de Beauregard


Homélie :
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
Christ est parmi nous!
Saint Paul écrivait aux Romains : "Aussi bien, vous n'avez pas reçu un esprit de servitude, pour vivre encore dans la crainte; mais vous avez reçu un esprit d'adoption qui nous fait crier: Abba, Père! L'Esprit Lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu" (Romains 8,15-16).

Comme un éminent théologien Orthodoxe l'a explicité, nous sommes les "filles et fils" de Dieu.

"J'ai toujours été la fille chérie de mon papa," dit fièrement Sandy. La relation entre elle et son père le démontrait. Elle ne l'a jamais gâchée. Devenue femme, Sandy était proche de son père. Elle lui partageait les détails importants de sa vie. Son utilisation encore à cet âge du mot "papa" nous montre ce que son père était, vraiment un homme chaleureux, affectueux et accessible.

Nombre de gens ne sont pas aussi chanceux. Certains pères de famille sont durs et stricts. D'autres pères ne sont pas présents pour leurs enfants, ou ne s'en occupent pas. Certains en abusent même. Peu sont de la sorte de père qui présente une image de l'aimante paternité de Dieu.

Frères et soeurs, peu importe l'idée que nous nous faisons de ce qu'un père devrait être, Dieu nous fait clairement savoir que Lui, Il est tout ce que nous aurions toujours voulu que nos pères soient – accessible, pardonnant, aimant, et nous acceptant totalement tels que nous sommes, sans condition, et nous encourageant à devenir tout ce pour quoi Il nous a créés.

Dans la péricope scripturaire de l'épître de saint Paul aux Romains, Paul s'adresse à Dieu comme "Abba, Père." Dieu est notre Père. En araméen, le mot père se dit "abba", c'est un terme intime qu'on peut bien traduire par "papa." Si vous voulez, Dieu est notre "papa", notre "Abba." Il n'est pas un patriarche distant et froid, prêt à nous battre à la moindre apparence de transgression. Il est gentil, doux, c'est un Père aimant qui veut nous faire reposer sur Sa poitrine – c'est façon de parler, bien entendu – et nous laisser consoler par Lui.


Quand nous nous engageons pour le Christ, comme nous le prions dans la Liturgie, saint Paul nous dit que nous ne recevons pas un esprit d'esclave, pour retomber dans la peur, mais un esprit d'adoption (Rom. 8,15). Nous ne sommes pas appelés à répondre à Dieu par peur, mais par amour et avec respect. Au cours de la Liturgie, avant la Communion, nous entendons le prêtre proclamer "Approchez avec Foi, amour et crainte de Dieu." Nous pouvons jouir de la présence de Dieu, et être à l'aise, car nous sommes Ses enfants, et Il est notre Père bien-aimant (papa).

En regardant ce concept de paternité, que pouvons-nous dire à propos de notre propre expérience avec notre père? Correspond-t'elle à la description par saint Paul de Dieu en tant que "papa"?

Pour finir, en quoi est-ce que le texte de saint Paul aide à changer notre perception de ce que signifie que d'avoir Dieu comme notre Père?
Amen.
Christ est parmi nous!
Prêtre Vladimir Demshuk, Nativity of the Theotokos Serbian Orthodox Church, Clairton PA