Nikolai Kharlamov
L'Eucharistie
66. Nous appelons cet aliment Eucharistie, et personne ne peut y prendre part, s'il ne croit la vérité de notre doctrine, s'il n'a reçu l'ablution pour la rémission de ses péchés et sa régénération, et s'il ne vit selon les enseignements du Christ. Car nous ne prenons pas cet aliment comme un pain ordinaire et une boisson commune. Mais de même que, par la Parole de Dieu, Jésus-Christ, notre Sauveur, ayant été fait chair, a pris sang et chair pour notre Salut; de même aussi cet aliment, qui par l'assimilation doit nourrir nos chairs et notre sang, est devenu, par la vertu de l'action de grâces [evkharistein], contenant les Paroles de Jésus-Christ Lui-même, le propre sang et la propre chair de Jésus incarné: telle est notre Foi. Les Apôtres, dans leurs écrits, que l'on nomme Évangiles, nous ont appris que Jésus-Christ leur avait recommandé d'agir de la sorte, lorsque ayant pris du pain, Il dit : "Faites ceci en mémoire de Moi : ceci est Mon corps;" et semblablement ayant pris le calice, et ayant rendu grâces: "Ceci est Mon sang," ajouta-t-Il; et Il le leur distribua à eux seuls. Les démons n'ont pas manqué d'imiter cette institution dans les mystères de Mithra; car on apporte à l'initié du pain et du vin, sur lesquels on prononce certaines paroles que vous savez, ou que vous êtes à même de savoir.
Ch. 66 de la Première Apologie
Saint Justin Martyr (vers 150)