
Le monde vu d'alors par les cartographes médiévaux...
Avant d'en devenir le pire ennemi, la Suède a été à la source même de la fondation de l'actuelle Russie, allant jusqu'à lui donner sa première dynastie, qui durera plus de 6 siècles. Cette Suède ultra-moderne, dont le "modèle" socio-économique dirigiste fait rêver nos idéologues, est cependant de nos jours de facto païenne à près de 99% (sauf les quelques 100.000 Orthodoxes). Suède qui détient un des plus hauts taux de suicides de jeunes au monde, et qui stérilisa nombre de ses citoyens handicapés jusqu'en.. 1996... Elle fut cependant aussi un pays Orthodoxe tout un temps durant, celui de sa primo-évangélisation par saint Anschaire, puis de sa ré-évangélisation par saint Sigfrid (voir seconde partie de cet article-ci).
Nb : J'utilise Varangue plutôt que Varègue, terme que l'on lit cependant le plus souvent, car ce terme générique "Varangue" vient des habitants du Varangerfjörd, peuplades de l'Age de Bronze, dont l'archéologie a retrouvé l'existence au nord de la Norvège, des implantations de 1.500 ans avant Jésus-Christ. Gwyn Jones signale en p.18 de son "history of the Vikings" (Oxford University Press) que la science anthropologique a de plus démontré l'identité raciale commune avec celle des habitants du Oslofjörd, tout en bas, eux-mêmes cousins de ce qu'on appellera plus tard les Suédois, d'implantation plus tardive..

Il est intéressant à noter que la Suède étant Orthodoxe, elle sera en paix avec ses voisins directs mais aussi avec ses parents de Russie. Comme elle l'était étant païenne, du moins avec ses parents installés là-bas. Mais une fois que le Christianisme apostolique, Orthodoxe, aura été remplacé par le vaticanisme, la Suède deviendra l'ennemie successivement d'un peu tout le monde. Comme le fera la Pologne, l'Allemagne, etc. Des faits historiques que rien ne saurait effacer et qui se passent de commentaire.
Hôtes d'outre-merNikolai Konstantinovich Roerich (Rerikh), 1899
Du commerce à la dynastie et la garde impériale :
l'épopée des Varangues suédois vers la Russie et Constantinople
Dès avant la naissance de l'histoire écrite de la Scandinavie – les "sagas" et autres chroniques – Danois et Suédois lançaient des attaques et des mouvements de colonisation toujours plus vers l'Est de la mer Baltique. La raison principale : l'argent. Les fourrures étaient soit volées, soit extorquées sous forme de taxes auprès des Finnois, Wandes, Slaves et autres habitants de cette partie de la Baltique. En dehors de petites attaques fort rares, la Russie n'en souffrit pas à l'époque. C'est vers 850 que l'on trouve un premier témoignage écrit d'un mouvement vers l'intérieur de la Russie. L'évêque d'Hambourg, en Allemagne, saint Rembert, qui était originaire de Brugge (B), successeur et biographe (Vita Anskarii) de saint Anschaire (Anskar), lui aussi d'origine belge, rapporte qu'Anschaire lui raconta comment le roi Olaf d'Uppsala avait envoyé une armée pour punir les rebelles Kurlandais et les opportunistes Danois à Apulia, en Lithuanie. Peu après, comme le rapporte la première Chronique Russe, apparut une tribu de Scandinaves appelée Rus', et en 859, elle commença à taxer Slaves et Finnois.
Arrivée à Ladoga de Rurik et ses frères, Truvor et SineusApollinary Vasnetsov (1856-1933)
Les Vikings de Scandinavie ne limitaient pas leurs voyages vers l'Est à la Russie. Les marchands nordiques finirent par découvrir, en descendant les fleuves, des richesses ayant dépassé tous leurs rêves. Le périlleux voyage partant de Kiev et descendant le Dniepr amena les gens du Nord jusqu'à la Mer Noire, et pour finir à la plus riche des villes de l'époque: Constantinople.
Le schéma habituel pour l'avancée des Scandinaves, c'étaient des marchands armés, qui une fois qu'ils avaient repéré une bonne source de revenus potentiels, installaient des centres fortifiés, avec groupes armés en permanence sur place pour les protéger. Quand ces postes avancés prospéraient, de la colonisation commençait autour du fortin, créant villes et villages commerciaux. Une fois que les terres et les peuples à l'entour étaient "pacifiés", donc vaincus, le processus se répétait plus loin vers l'Est. On retrouve un excellent exemple de ce schéma dans la Chronique d'Egil, la Egils saga skallagrimssonar, dans laquelle Egil et son frère Thorolfr ont voyagé vers le Kurland tant pour y commercer que pour pirater.
Le minerai d'argent était l'attrait principal pour les Scandinaves en Russie. Le monde islamique apportait l'argent des mines de Tashkent et d'Afghanistan. Le commerce était très important. Il était centré sur la Bulgarie ou la Moyenne Volga, où se trouvaient les Bulgares du nord. Ces derniers, du fait de l'important commerce d'argent auquel ils se livraient, furent appelés les Bulgares d'Argent. Après la chute de l'empire romain d'Occident, la Scandinavie avait perdu sa source pour l'or et l'argent, sauf ce qu'ils parvenaient à trouver par le biais du pillage et par le commerce avec le monde islamique.
Des longs navires (drakkars) sont construits sur la terre des SlavesNikolai Konstantinovich Roerich (Rerikh), 1903
Dès le printemps, les hommes de Kiev faisaient la tournée des implantations Slaves à l'entour, prenant le tribut payé en fourrures et en esclaves. Parfois les Slaves payaient leur taxe avec de simples coques de bateau, comme des canoës creusés. Les Suédois Rus améliorèrent ces simples coques, ajoutant des poteaux pour élever les côtés, auxquels ils attachaient des longues planches, faisant ressembler ces vaisseaux aux très familiers drakkars Vikings. Les voyageurs de Scandinavie, de Novgorod et des autres implantations Rus se retrouvaient à Kiev pour se joindre au convoi marchand.

Pour finir, en juin, la flotte quittait Kiev, naviguant vers le sud le long du Dniepr. Le calendrier de ce départ permettait aux Varangues d'atteindre Constantinople, y faire leur commerce, et remonter avant que le fleuve ne gèle à cause de l'hiver.


Mais le commerce via la Russie était difficile, en partie à cause de l'hostilité des tribus Slaves : les Krivichi (près de Smolensk), les Dreovichi et Drevljane (ouest du Dniepr), les Radimichi (Est du Dniepr), les Pechenègues, Poljani et Magyars (dans le bas Dniepr), et les Khazars (à l'Est des Slaves). Les marchands devaient être autant des guerriers que des hommes d'affaires, car les tribus Slaves étaient un risque important et imprévisibles. Suite à cela, les bandes de Scandinaves qui voyageaient vers l'Est se regroupèrent officiellement, prêtant des serments d'assistance mutuelle, de défense et de soutien. En vieux norrois (langue scandinave primitive), le mot serment se dit "var", et ces voyageurs vers l'Est furent ainsi appelés les Varangues.


D'après la Première Chronique Russe (écrite entre 1040 et 1118), les Rus' étaient un groupe de "Varangues," probablement d'origine Suédoise, dont le chef s'appelait Rurik. Etymologiquement, Rus proviendrait du mot finnois (finlandais) signifiant "suédois", Rotsi, puis Ruotsi, un terme qui lui-même viendrait du vieux suédois,associé au langage de la navigation; rothskarlar voulant dire rameur ou marin.
A cause de la guerre civile en Russie – une maladie qui durera des siècles! - des chefs invitèrent Rurik et ses Rus pour venir régner sur eux :
"862.. La discorde éclata alors entre eux, et ils commencèrent à se livrer la guerre les uns contre les autres. Ils se dirent alors 'cherchons-nous un prince qui puisse régner sur nous, et nous juger selon la loi.' Dès lors, ils traversèrent les mers jusqu'aux Varangues Rus: ces Varangues étaient appelés Rus, de même que certains sont appelés Suédois, et d'autres Normands, Angles, et Goths, car tel était leur nom. Les Chuds, les Slaves, les Krivichians dirent alors au peuple des Rus: 'toute notre terre est grande et riche, mais l'ordre n'y règne plus. Venez et régnez sur nous.' Alors ils firent le choix de 3 frères, avec leur parenté, qui prirent avec eux tous les Rus, et ils migrèrent. Le plus âgé, Rurik, s'installa à Novgorod; le second, Sineaus, à Beloozero (Lac Blanc, région de Vologda); et le troisième, Truvor, à Izborsk (région de Pskov). Du fait de ces Varangues, le district de Novgorod fut connu sous le nom de terre Russe (Rus). Les actuels habitants de Novgorod sont des descendants de la race Varangue, mais auparavant étaient des Slaves." (Première Chronique Russe)


La plupart des campagnes des dirigeants originels de la Russie, les Rus, est rapportée dans la Première Chronique Russe, et dans les oeuvres des chroniqueurs Grecs et Arabes. Les Russes étaient en contact avec le Byzantium dès 838, mais n'avaient pas à l'époque la capacité pour attaquer la capitale, Constantinople, avant cette date. On connaît cette date de 838 part un rapport Byzantin mentionnant qu'un groupe de marchands Suédois avait dû rebrousser chemin vers la ville grecque car leur route vers le nord en direction du Dniepr était bloquée par "des tribus sauvages," peut-être les Magyars.
Le périple au long du Dniepr était donc long et très dangereux. En dehors des attaques de la part de tribus guerrières tels que les Pechenègues, les navires Varangues avaient aussi à franchir une série de dangereux rapides, dont les noms évoquaient les dangers: Essupi (du vieux norrois vesuppi, "ne dormez pas"), Ulvorsi (de holmfors, "rapide de l'île"), Gelandri (gjallandi, "hurlant et sifflant bruyament"), Aifor (eiforr, "toujours cruel"), Barufors (barufors, "vague rapide" ou varufors, "falaise à pic"), Leanti (hlaejandi, "rigolant" ou leandi "bouillonnant"), et Strukin (strukum, "courant rapide"). La Saga d'Yngvars vidforla rapporte les récits de ce voyage vers le sud tout au long de la Russie, et les dangers qui l'accompagnaient.
Des "Slaves" sur le DnieprNikolai Konstantinovich Roerich (Rerikh), 1905
Malgré les dangers, l'attirance pour la grande ville des Byzantins rendait ce voyage si attirant pour les voyageurs Scandinaves. Les Vikings Suédois appelaient la ville de Constantin "Miklagard," la grande ville. Les Byzantins étaient aussi contents de voir les Varangues pour les marchandises qu'ils apportaient dans le sud, car c'était leur source d'approvisionnement pour les fourrures, l'ambre et les esclaves.
Il est inévitable que les hommes du Nord aient trouvé la tentation d'une telle caverne aux trésors comme la ville de Constantinople si irrésistible, et de temps à autres, les Nordiques lançaient des attaques contre la capitale byzantine. Les Byzantins contrecarrèrent à chaque fois ces attaques, par la diplomatie, ou en encourageant les Pechenègues à attaquer les Rus qui venaient les attaquer eux, et aussi en faisant usage de leur plus terrifiante et dévastatrice arme, le Feu Grégeois.
Les Rus' sous les murailles de "Tsargrad," Constantinople, guerre de 860détail d'une icône médiévale
En 860, les Normands, suite à leur campagne réussie en Méditerranée, attaquèrent Constantinople. Bien que les Normands étaient descendants des Vikings, à cette époque, ils avaient été absorbés dans la culture féodale Franque de leur nouvelle patrie, la Normandie. Les forces byzantines, en particulier la flotte, étaient aussi en campagne contre les Arabes sur leur flanc Est. Ce fut le moment choisit par les Rus' pour lancer leur premier assaut contre Miklagard, la Cité d'Or, assaut commandé par les chefs Rus Askold et Dir.
Icône Vlahernskaya, la Vierge Blachernitissadevant laquelle l'empereur Michel III pria la Theotokos de les délivrer des Rusgalerie Tetryakov, Moscou
L'attaque des Rus de juin 860 est bien décrite dans les sermons en grec du patriarche saint Photius le Grand. Le sermon de Photius décrit la fureur de l'attaque, la terreur des Grecs, et la grande perte de vies humaines et de biens en dehors de la ville. Photius dit que l'attaque avait pris les Grecs totalement par surprise, "comme un éclair s'abattant du ciel." Photius poursuit son discours en décrivant les Rus comme une tribu de cruels et sauvages barbares, complètement inconnus et insignifiants jusqu'à ce qu'ils soient devenus célèbres par cette attaque. Les détails internes du récit montrent comment les Rus lancèrent attaquèrent en ayant descendu le cours du Dniepr, venant de Kiev. D'autres récits d'origines diverses parlent d'une flotte de Rus variant entre 200 et 2000 navires. Le chiffre de 200 est plus que probablement le bon, et ces navires devaient consister en petits bateaux, sorte d'hybride entre de grandes pirogues et les drakkars vikings bien connus.
Malgré que les Grecs avaient été pris par surprise, et que la capitale du Byzantium était mal défendue en l'absence de sa flotte avec son arme suprême, le "feu Grégeois," les Rus ne réussirent pas à envahir la ville. Les sources grecques rapportent le miracle. Le patriarche avait organisé une procession, portant une relique de la Mère de Dieu, la tunique, procession avec hymnes sur tous les murs de la ville. Il s'ensuivit une terrible tempête qui dispersa les forces Rus et sauva la ville. Il ne fait aucun doute que le détail de la tempête est historique. Les sources russes, y compris la Première Chronique, disent que les Rus rentrèrent honteux à Kiev, sans fêter de victoire. Il est probable que tout ce qu'ils avaient réussi à piller dans les alentours de Constantinople avait été perdu durant leur fuite face à la tempête.
L'empereur Michel et saint Photios plongent la tunique de la Theotokos dans la merfresque de 1644, église du Voile de la Vierge, Kremlin de Moscou
L'arme secrète des Grecs, le "feu grégeois," était une substance nitrée additionnée de corps gras ou résineux, un moyen de destruction terrifiant. En 675, le calife Yezid vit sa flotte anéantie devant Constantinople par le feu Grégeois du Syrien Callinique. Le naphte, abondant dans les pays d'Orient, était projeté à l'aide de pompes aspirantes et refoulantes dont l'usage était courant depuis longtemps. Ou lancé à distance dans des conteneurs, grâce à une baliste, grande arbalète.

Entre 864 et 867, un groupe de Rus vint auprès de l'empereur Basile I pour négocier une paix, du fait de cette attaque de 860. Nombre de membres de cette ambassade demandèrent à être instruits du Christianisme. Il est possible que l'explication données par les Grecs à l'origine de la tempête providentielle aura impressionné l'ambassade des Rus.
Cet événement marque de début d'une période de bonnes relations entre les Grecs et les Rus, car c'est à ce moment-là que des Rus ont commencé à servir dans l'armée impériale byzantine.
Entre-temps, les chefs Rus qui avaient échoué dans leur attaque, Askold et Dir, furent exécutés par Oleg (Helgi, en vieux norrois), le chef Rus de Novgorod et beau-père du fils de Rurik, Igor (Ingvarr en vieux norrois). Oleg devint le chef à Kiev de même qu'à Novgorod. Avec sa consolidation du pouvoir en Rus, Oleg obtint suffisamment de force pour lancer sa propre attaque contre le Byzantium en 907, rapporte la Première Chronique. Seulement ce récit-là n'existe qu'unilatéralement, il n'est conforté par aucun document extra-Rus. Il parle d'une immense victoire, de tributs payés par les Grecs, d'Oleg accrochant son bouclier à la porte de la ville. Dans ce qui est pour les historiens une légende, on trouve cependant quelque chose de très intéressant, c'est le détail de la technique d'attaque : face à la grande chaîne barrant l'entrée de la darse, les Rus s'étaient amarrés, avaient tué la garnison. Puis ils auraient monté leurs navires sur des "roues" (rondins) pour franchir la colline, s'aidant du vent, et seraient ainsi parvenus face à la ville. C'est intéressant parce que c'est exactement la tactique que Mehmet II utilisera en 1453 pour envahir Constantinople. Les musulmans ayant envahi pendant 2 siècles la Russie, on peut supposer qu'ils avaient dû garder en mémoire le récit en question.
La légende pourrait aussi être le reflet d'une campagne militaire d'Oleg bien moins prestigieuse en terme de cible, et qu'il aurait fait transformer en triomphe en prétendant à une autre victime. Vu ce qu'il avait fait subir à ses prédécesseurs pour leur échec face aux Grecs, c'est une possibilité.
Malgré ces attaques, les Byzantins estimaient utile d'encourager le commerce avec les Varangues. La Première Chronique rapporte 2 traités commerciaux, en 907 et 911, traités qui avaient mis un terme pour longtemps aux attaques des Scandinaves Rus sur l'empire.. Ces traités définissaient les droits accordés aux Varangues pendant qu'ils se trouvaient sur le territoire du Byzantium, de même qu'expliquant les dispositions du droit civil byzantin auxquelles les hommes du Nord auraient à obéir quand ils seraient à Constantinople.
Les Byzantins avaient prévus de généreux arrangements pour le confort des marchands Varangues: chaque marchand Varangue recevait de l'empire des provisions pour 6 mois en pain, vin, viande, poisson et fruits. Les bains leur étaient fournis. Les provisions et le matériel de navigation étaient mis à disposition pour leur voyage de retour vers le nord. En échange, les Varangues devaient éviter toute violence, étaient assignés au quartier Saint-Mamas qui leur était réservé, et chaque Varangue devait faire enregistrer son nom auprès des autorités de la ville. Les noms des registres de ces Scandinaves montrent l'origine particulièrement suédoise : Karli, Fasulfr, Vermundr, Hrodleifr, Steinvidr, Ingjaldr, Godi, Hroaldr, Karni, Fridleifr, Angantyr, Throndr, Leidulfr, Fasti. Les Varangues ne pouvaient de plus entrer que par une seule porte dans la ville, et sans leurs armes, et accompagnés d'un officiel byzantin.

Une autre disposition du traité de 911 concernait les Varangues qui souhaitaient entrer au service armé de l'empereur byzantin. Ces Varangues sont probablement les plus célèbres de tous, car ils formèrent la célèbre Garde Varangue des empereurs byzantins. Les hommes qui entraient au service armé de Byzance étaient autorisés à rester dans la ville aussi longtemps que durait leur engagement militaire. Nombre de célèbres hommes du Nord servirent dans la Garde Varangue, parmi lesquels Kolskegg Hamundarsson et le roi Harald Hardrada. Apparemment, le service dans la Garde Varangue était très lucratif, car les Sagas mentionnent des hommes qui ont servit comme Varangues, et sont par la suite rentrés riches en Scandinavie, tels Bolli Bollason en Norvège:
"Bolli rapporta avec lui beaucoup d'argent et nombre de trésors que les princes et nobles lui avaient donné. Bolli avait un tel goût pour le luxe que lorsqu'il revint de ses voyages, il ne voulut plus porter le moindre vêtement qui ne soit pas fait de pourpre ou de soie ornée d'or, et toutes ses armes étaient incrustées d'or.. Bolli sortit du navire avec 11 compagnons. Ses compagnons portaient tous de la pourpre et montaient avec des selles ornées; c'était tous des hommes bien vêtus, mais Bolli les surpassait tous. Il portait des vêtements de soie brodée d'or que l'empereur lui avait offerts, et par dessus, une cape de pourpre. Il portait l'épée "Leg-Biter," son pommeau en or, et la poignée liée d'or. Il portait une lance à sa main, comme c'est la coutume dans les pays étrangers. Partout où ils passaient la nuit, les femmes n'avaient d'yeux que pour Bolli et ses compagnons et leurs atours." (Laxdaela saga, ch. 77)
La division de l'armée byzantine stationnée dans et près de la capitale s'appelait la Tagmata, et les Varangues en faisaient partie. A l'origine, les Scandinaves servaient dans plusieurs unités de la Tagmata, y compris la Candidati (la cavalerie, principalement composée de nobles Grecs), les Hikanatoi (une unité de cavalerie moins exclusive), les Excubitors (une unité de l'armée servant de force de police municipale), les Arithmos (les gardes de nuit des palais), les Numeri ou Optimati (unités d'infanterie qui gardaient les murs de la ville), ou les Hetaireia, qui étaient les gardes du corps de l'empereur. Le temps passant, la Garde Varangue fut établie comme unité séparée, et pour finir, le rôle principal des Varangues fut d'être gardes du corps de l'empereur, et garder le Trésor impérial.
L'attaque suivante rapportée par la Première Chronique est en 941, menée par Igor, fils de Rurik et beau-fils d'Oleg. Cette fois, l'attaque est corroborée par un récit détaillé donné par Liutprand, futur évêque de Crémone, qui allait venir en mission diplomatique en 949 à Constantinople. Le beau-père de Liutprand avait assisté à l'attaque de 941. Les Grecs ripostèrent à la menace en équipant vite une partie des plus vieux navires et lourdes galères avec leurs lanceurs de Feu Grégeois, et envoyèrent cette flotte contre les Rus. Lorsque les flottes s'affrontèrent, la mer était calme, parfaite pour l'usage du terrible Feu Grégeois. Les Rus furent nombreux à se jeter à l'eau, préférant mourir noyés que brûlés vifs. Seuls ceux qui furent assez rapides à manoeuvrer pour rejoindre les rivages échappèrent, car les lourds navires grecs, au fort tirant d'eau, ne purent les y suivre. Un certain nombre de Rus capturés furent par la suite publiquement décapités, pour avoir rompu le traité de paix.
Si les marins Suédois, ces Rus installés à Kiev, étaient de fantastiques marins, leurs embarcations étaient de taille adaptée aux fleuves, pas au combat en haute mer. Or, les Byzantins avaient 2 types de navires de combat pour la mer, dont le Dromon. Le dromon était un gros navire à rames doté d'un éperon. Comme le type romain similaire dont il constituait la version améliorée, il avait des tours de combat et une taille de 40 à 60 mètres; ces impressionnantes caractéristiques en faisaient véritablement le cuirassé de l'époque. Contrairement à la trirème romaine, il ne recherchait pas le corps-à-corps avec abordage, puisqu'il disposait de machines de guerre importantes, dont les balistes, catapultes et autres engins capables d'envoyer de gros boulets à 1.500 mètres de distance. Mais l'arme la plus terrible et la plus meurtrière du dromon était ce fameux feu grégeois dont la composition exacte est toujours restée secrète; peut-être une composition à base de pétrole qui ne s'éteignait pas au contact de l'eau et qui, projeté sur les bateaux assaillis au moyen de lance-flammes ou dans des pots catapultés, agissait comme un véritable obus explosif. De la même manière les Byzantins lançaient aussi sur l'ennemi des jarres qui, en se brisant sur le pont de l'adversaire, répandaient parmi les combattants épouvantés d'effrayantes cargaisons de serpents.
Malgré ça, en 944, Igor revint avec une nouvelle flotte, et des alliés Slaves et Pechenègues. L'empereur ayant appris à l'avance cette attaque, paya le "denier des Danois," achetant la paix aux Rus. Alors l'armée de Rus détourna son attaque vers les régions arabes de la mer Caspienne. Au cour de cette attaque, nombre de Rus moururent; les chroniques arabes parlent d'empoisonnement, mais il est plus probable qu'ils furent victime d'une virulente épidémie décimant leurs forces.
En 988, les Scandinaves de l'armée impériale furent envoyés pour soutenir l'empereur Basile II contre la révolte de Bardos Phocas. Ces hommes formaient le premier rang de la Garde Varangue. Depuis la fondation des implantations de Rus en Russie, des guerriers de Scandinavie avaient été engagés comme mercenaires dans les forces armées des dirigeants Rus de Novgorod et Kiev. A l'époque où la Garde Varangue fut fondée à Constantinople, cependant, les rois Rus avaient acquis une réputation bien méritée de tricher avec la paye de leurs troupes, et leur faisant de grandes promesses de récompenses qui étaient ignorées une fois que les crises étaient passées. C'est pourquoi la Garde Varangue de l'empereur Byzantin devint très attractive, car la paye était bonne et fiable, et il y avait beaucoup de gloire à remporter au service de l'empereur. La Garde Varangue vit ses rangs grandir par ces guerriers qui pendant les années passées avaient servit avec satisfaction leurs cousins Rus, mais à présent étaient passés de leurs parents devenus peu fiables pour un employeur bien plus glorieux et lucratif à Constantinople.
Afin de rentrer dans la Garde Varangue, un guerrier devait payer des frais de formation, qui allaient de 7 à 16 livres d'or. On pense que le Trésor impérial arrangeait des prêts pour aider les nouveaux Varangues à payer ces frais. Bien que l'addition était salée pour accéder à la formation, la paye du guerrier Varangue était à la hauteur. Non seulement les Gardes Varangues avaient un salaire régulier, et à l'accession de tout nouvel empereur, il touchait une prime, il recevait un bonus à Pâques, et il avait sa part du butin gagné par l'armée en campagne. La paye était encore plus importante pour les Varangues servant comme officiers dans la Garde.
La Garde Varangue était normalement cantonnée dans le Grand Palais. D'après un récit rapporté par un observateur Arabe au 10ème siècle, Harun Ben Yahya, l'uniforme de la Garde se composait de tunique en soie bleue, manteau de pourpre et haches dorées. Leur armement normal était une grande hache à un tranchant, haute comme un homme, terrifiante à la bataille. Anna Comnène décrit les haches dans les mains de la Garde Varangue dans l'Alexiade, quand elle décrit la réaction d'un traître encerclé par des Scandinaves à la court impériale :
"Il regardait fixement.. vers les barbares se tenant en cercle autour du Sebastokrator, brandissant leur hache à un seul tranchant sur leur épaule, et il chuta face contre terre en tremblant, et avoua tout."
Elle continuant en décrivant la loyauté bien connue de la Garde Varangue:
"Les Varangues aussi, qui portaient leur hache sur l'épaule, regardaient leur loyauté envers les empereurs et la protection des personnes impériales comme un engagement et une tradition ancestrale, transmise de père en fils, qu'ils gardaient inviolable, et ils n'auraient jamais prêté l'oreille à la moindre parole de trahison."


Les devoirs des Varangues, en plus de protéger la personne de l'empereur et sa famille, comportaient aussi l'accompagnement des empereurs aux fêtes et célébrations, accompagner la famille impériale aux offices à l'église Sainte-Sophie (Hagia Sophia), servir de garde aux portes du palais, et contrôler la foule lorsque l'empereur était présent. La Garde Varangue avait d'importants devoirs cérémoniels durant le couronnement d'un nouvel empereur, à Pâques et lors du Dimanche des Rameaux, et servait aussi lors des mariages impériaux, le couronnement d'impératrices, et lors des processions funéraires des défunts empereurs.
La Garde Varangue existera pendant des siècles en tant qu'institution byzantine. Les membres de la Garde étaient essentiellement Scandinaves, mais en ont aussi fait partie des Anglo-Saxons, des Irlandais, Ecossais, Germains, et d'autres d'Europe du Nord. Au cours des dernières années de la Garde, la majeure partie sera formée d'hommes des Îles Britanniques. La Garde continuera son existence jusqu'à ce que la 4ème Croisade envoyée par Rome envahisse, pille et tue la grande ville de Constantinople en 1204. On trouve cependant des mentions de restants de cette Garde dans des documents historiques jusqu'en 1453, mais elle n'était plus alors la puissante force de guerriers Vikings, ces fiers Suédois d'antan. Vivant hors de son pays d'origine, la Garde Varangue aura donc aussi comporté la dernière partie du peuple Suédois à être Orthodoxe, mourant avec l'empire le 29 mai 1453.
Dans une histoire riche en légendes fondatrices, c'est donc un Rus, le Suédois Rurik, qui fonda la dynastie de Russie qui dura jusqu'en 1598, lorsque Fedor, le fils d'Ivan IV le Terrible, mourut sans héritier, cédant le pas aux Romanov. Et c'est une certitude que cette lignée. Le professeur Andrzej Bajor, de Pologne, a mené des recherches génétiques sur l'ADN des descendants de Rurik, dans le cadre du "Projet d'Arbre généalogique ADN de la dynastie Rurikide." Les résultats indiquent (entre autres) que la lignée male provient de la province d'Uppland, en Suède. La Saga de Rurik se voit confirmée par la science moderne.
Article réalisé via une libre adaptation de diverses sources, dont 2 importants articles provenant de "Viking Answer lady," site qui reposte des articles de l'université d'Austin (Texas) concernant l'épopée des Vikings.
http://www.vikinganswerlady.com/VALBookmarks.shtml

15/2 : saint Sigfrid, apôtre de la Scandinavie
Né au 10ème siècle en Angleterre, l'évêque Orthodoxe saint Sigfrid sera le grand évangélisateur de la Norvège et de la Suède. Ces peuples avaient fait commis massacres et pillages dans nos pays depuis plusieurs siècles, et leur barbarie n'était pas une légende surfaite.

dessin d'une église typique de l'époque de l'évangélisation
La Tradition rapporte donc que le saint patron de la Suède est Anglais, Sigfrid, qu'il est venu en Scandinavie à la suite d'un appel du saint roi Olaf Tryggvason de Norvège, qui avait été converti par un autre Anglais, saint Alphege. Sigfrid venait du Northumberland, avait été ordonné prêtre à York (ou Glastonbury), et été envoyé par le Roi Ethelred comme missionnaire en Norvège avec 2 autres évêques, Grimkel et John.
Ils ont oeuvré sous la protection de l'archevêque de Brême (Germanie). Après avoir converti au Christ beaucoup de cruels païens de Norvège, Sigfrid continua vers la Suède en 1008. Le Belge saint Anschaire (Anskar), moine de Corbie puis évêque de Brême, avait commencé à planter les semences de la Foi en Suède vers 830; mais le pays avait rechuté dans le paganisme peu après son départ. Une deuxième vague de saints missionnaires, dont Sigfrid, suivit à peu près 2 siècles plus tard.
Sigfrid construisit une église en bois à Växjö, dans la Suède méridionale, et oeuvra avec succès dans les districts de Smaeland et Vastergotland. Il convertit 12 des principaux dirigeants de la province. Alors beaucoup d'autres suivirent leur exemple. La fontaine près de la montagne d'Ostrabo, (appelée depuis Wexlow) dans laquelle Sigfrid baptisa les catéchumènes, a longtemps porté le noms des 12 premiers convertis, gravés sur un monument.
D'autres vinrent, y compris le Roi Saint Olaf Skotkonung de Suède, curieux de voir la beauté du cérémonial utilisé pour le Service Divin, pour l'entendre prêcher, et observer la dignité et la majesté de la Foi Chrétienne. C'est d'abord cela qui les attirait. Mais c'est l'exemple des vies de Sigfrid et de ses compagnons missionnaires qui ouvrirent leurs yeux à la Foi, et en mena tant d'autres au Baptême, y compris le roi qui fut baptisé à Husaby (un des sites mentionné dans le livre de Sigrid Undset "Kristin Lavransdatter"), dans une source qui porta plus tard le nom de Sigfrid et fût le lieu de nombreux miracles.
Sigfrid ordonna et a consacra 2 évêques natifs du lieu pour gouverner les territoires avoisinants, mais il retint l'épiscopat de Växjö tant qu'il vécut. Ses 3 neveux -- Unaman, prêtre; Sunaman, diacre; et Winaman, sous-diacre -- étaient ses aides principaux dans ses efforts apostoliques.
Sigfrid oeuvra aussi au Danemark. Durant ses absences hors de Suède, il veilla à ce que ses 3 neveux continuent le travail de missionnaire. Une troupe de rebelles idolâtres -- peut-être par haine pour le Christianisme, peut-être à la recherche de butin -- pilla l'église de Växjö et assassina barbarement les neveux de Sigfrid en leur coupant la tête qu'ils placèrent dans un coffre, et jetèrent dans un lac. Les corps, enterrés au milieu de la forêt, n'ont jamais été trouvés.
Sigfrid revint, il retrouva les 3 têtes et déclara qu'ils pourraient toujours parler. Il demanda si le crime serait punit. "Oui," répondit la première tête. "Quand?" demanda la seconde. "A la troisième génération," répondit la troisième. C'est ce qu'il advint. Le saint avait utilisé brillamment les têtes mortes pour terroriser ses ennemis vivants. Leurs têtes furent placées dans un sanctuaire. Le roi, fâché par leurs morts, résolu d'exécuter les meurtriers, mais suite aux supplications de Sigfrid, Olaf épargna leurs vies -- un antique témoignage contre la peine de mort. Olaf obligea le coupable à payer une lourde amende à Sigfrid, mais le saint refusa de l'accepter bien qu'il vivait dans une pauvreté extrême et devait lutter pour reconstruire son église. Cela le rendit invincible.
Le saint devint si célèbre que les Allemands le réclamèrent comme étant des leurs, affirmant qu'il serait né à Brême ou à Hambourg. Il mourut très âgé, et ses reliques reposent sous de le maître-autel de la cathédrale de Växjö, et est célèbre pour ses miracles. Sigfrid réussit si bien qu'il est appelé l'Apôtre de la Suède, où il est toujours vénéré. Un Office "métrique" pour sa fête existe encore en Suède et au Danemark.
Dans l'art iconographique, saint Sigfrid est représenté en évêque avec deux compagnon moines, traversant la mer en bateau. Il peut être aussi montré baptisant le Roi Olaf de Suède, ou menacé par des diables. Il existe une peinture murale du 14ième siècle qui pourrait bien le représenter à Stocke Ochard, Worcestershire. Il peut aussi être représenté en évêque portant les têtes de ses 3 neveux, qui sont parfois déformés comme 3 miches de pain.

Office orthodoxe à saint Sigfrid (en anglais), par le Lecteur Isaac Lamberton
http://www.orthodoxengland.org.uk/servsigf.htm
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Hérode ordonne le massacre des saints Innocents
fresque d'une église médiévale de Suède
Hedared stavkyrka, la plus ancienne église en bois debout existante en Suède, date du 15ème siècle. Les plus anciennes encore existantes, certaines datant de l'évangélisation par saint Sigfrid, sont en Norvège, et une au moins est d'avant l'An Mil.
Borgund, dans le Sond, Norvège, consacrée au saint Apôtre André en 1150
Hedared stavkyrka altaretAutel du 13ème siècle, bâtiment actuel de l'église date de la fin du 15ème siècle
Le cri des Vikings norvégiens christianisés?
Fram! Fram! Cristmenn, Crossmenn, konungsmenn!
En avant! En avant! Hommes du Christ, de la Croix et du roi!
De la "Heimskringla," saga des rois de Norvège, dans la "saga d'Olaf Trygvason," le premier roi Chrétien du pays, baptisé dans la sainte Orthodoxie

Les Stavkirken ou églises "en bois debout," églises originelles de la Norvège Orthodoxe
Pages avec photos des "stavkirken" de Norvège, dont certaines de son époque – celle de Garmo daterait de saint Olaf, et celle de Haltdalen ressemble fortement à l'unique survivante en Suède, qui reprend typiquement le style apporté par les missionnaires venus d'Angleterre avec saint Sigfrid (textes en nynorsk/norvégien moderne)

reliquaire médiéval norvégien
L'église médiévale norvégienne en bois debout
De nos jours subsistent 29 anciennes Stavkirken en Norvège.


On estime qu'en l'an 1.300, il y avait approximativement 1.000 églises "stav" en Norvège. Il est difficile d'établir l'âge d'une église "stav" qui a été préservée en Norvège jusqu'à nos jours. La plupart des églises "stav" ont dû avoir été construites entre 1.200 et le début des années 1.300, une période de grande activité de construction. Mais en creusant dans le sol sous une église "stav", on trouve des restes de piliers enfouis, dès lors il est probable qu'il y avait déjà une église à cet endroit auparavant. On sait qu'il y a eu d'autres églises "stav" ailleurs en Scandinavie, il y a fort longtemps, mais de nos jours il n'en reste qu'une seule, à Helmsted, en Suède. Il y a une église "stav" en Pologne, mais c'est une église qui y a été transportée depuis la Norvège en 1884. Aux États-Unis d'Amérique, dans le Dakota, ils ont une église "stav," c'est une copie moderne de l'église "stav" de Borgund, en Norvège, qui a été construite par un Norvégien à la mémoire de son père. A Greensted, dans l'Essex, Angleterre, on trouve une vieille église en bois, datant du 11ème siècle; c'est cependant une autre technique de construction, c'est une église avec des parois de planches en bois brut, des troncs de chênes coupés en deux moitiés, enfoncés dans la terre et reliés ensemble.

En Norvège, certaines des églises "stav" ont été transformées en musée. L'église "stav" de Gol a été déplacée à Bygdoy près d'Oslo, et Gol a reçut une nouvelle copie de l'antique église. L'église "stav" de Fortun a été déplacée à Fantoft près de Bergen, elle a brûlé en 1992, mais une copie est en cours de construction. L'église "stav" d'Haldtalen, une des plus anciennes de Norvège, a été déplacée au musée Sverresborg à Trondheim. L'église "stav" de Garmo, près de Lom, a été déplacée à Maihaugen, Lillehammer. Certaines églises "stav" ont été construites plus tardivement en réutilisant du vieux matériau. L'église "stav" d'Oye à Van a été ré-élevée près de son emplacement d'origine, après que la plus grande partie de son bois de construction ait été retrouvé sous l'église en bois qui remplaçait l'église "stav" originale.

Le poète danois Holger Drachmann a décrit l'église "stav" de Borgund, après l'avoir visitée en 1886 : "En chemin, nous avons visité la vieille église 'stav' à Borgund; c'était tout simplement la plus fantastique vue que vous puissiez imaginer, comme le caprice de quelque brillant enfant, une carapace de hanneton creusée par un géant simplet avec son poignard, avec ses croix simples et ses arrogantes têtes de dragon, toutes ses torsades et volutes, ses petites ouvertures sur petites portes. L'intérieur est comme l'enfumoir d'une maison de salaison dédiée à quelque culte mystique, où la noirceur de la saga surpasse les lumières scintillantes du catholicisme, les ombres tombent sur les haches des paysans en cotte de maille et les barbes épaisses de rois vikings – une expérience sinistre (*), à vrai dire."

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[(*)mazette, si une ambiance priante et profonde le gène, qu'est-ce que ce "poète" aurait dit de n'importe quel monastère Orthodoxe?!]
