"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

25 juillet 2009

Promesse de Dieu et progrès spirituel (Dynamis)


mosaïque d'Alexandros Giannios

Épître pour la Fête de la Dormition de sainte Anne (25/7) : Galates 4,22-31
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"Il est écrit, en effet, qu'Abraham eut deux fils: l'un de l'esclave, l'autre de la femme libre; mais celui de l'esclave était l'enfant de la nature, celui de la femme libre, l'enfant de la promesse. Il y a là une allégorie. Ces deux femmes représentent les deux alliances. L'une, celle du mont Sinaï, enfante pour l'esclavage: c'est Agar (car le mont Sinaï est en Arabie). Elle correspond à la Jérusalem d'aujourd'hui, laquelle est esclave ainsi que ses enfants. Mais la Jérusalem d'en haut est libre, et c'est elle notre mère, car il est écrit: Réjouis-toi, femme stérile qui n'enfantais pas, éclate en cris d'allégresse, toi qui ne connaissais pas les douleurs; car les enfants de la délaissée dépassent en nombre ceux de l'épouse (Is 54,1). Pour vous, frères, vous êtes, comme Isaac, enfants de la promesse; et tout comme alors l'enfant de la nature persécutait l'enfant de la promesse, ainsi en va-t-il encore aujourd'hui. Cependant, que dit l'Écriture? Expulse l'esclave et son fils, il ne peut hériter avec le fils de la femme libre (Gn 21,10). Ainsi donc, frères, nous ne sommes pas les enfants de l'esclave mais de la femme libre."

Promesse de Dieu et progrès spirituel - Galates 4,22-31, en particulier le verset 28 : "vous, frères, vous êtes, comme Isaac, enfants de la promesse."

Saint Paul fait référence à un récit du temps des Patriarches (Gen. 15,1-8; 16,1-6; 18,9-14; 21,1-7), il nous en dit la valeur symbolique (v. 24). Saisissez bien ce qu'il veut dire, embrassez son message, et ".. réjouis-toi, ô stérile, toi qui ne pouvait donner naissance! Porte du fruit et exulte.." (cfr v. 4,27, d'après Isaïe 54,1). Dieu va vous parler de 2 mères et de leurs fils, et de la relation de votre coeur et votre âme avec Lui-Même, vivifiante et Sainte Trinité. La naissance d'Isaac et d'Ismaël, bien qu'événement historique, est aussi une parabole pour vous encourager à avoir confiance, à être patient, à ne vous reposer que sur la divine promesse, et à attendre que Dieu illumine votre esprit. Ce qu'il est question ici, c'est qu'il ne faut pas vouloir aller en avant de Dieu.
Tant les Orthodoxes d'origine que convertis savent parvenir au point de se sentir spirituellement affadi, desséché: vous sentez bien que dans votre vie de prière, vous n'êtes plus nulle part, la Liturgie a perdu son attrait et ses délices, les homélies ne sont plus des défis. Vous allez vous confesser toujours pour les mêmes vieux péchés et vous ne voyez aucun progrès sur le chemin pour vous en libérer. Vous savez bien ce qui va se passer à l'église, et quand vous priez à la maison, vous n'avancez pas plus. Il y a des périodes où vous êtes vraiment las. Vous vous demandez ce qu'il en est advenu de la joie, des délices de la vie spirituelle que vous aviez. Vous avez honte, vous êtes dépité.
Ce récit de la Genèse, c'est notre histoire : Abraham vieillissait. La première fois que Dieu lui parla, il se leva, il quitta sa demeure et parti pour la Terre Promise. C'était merveilleux! Dieu lui promit des enfants pour hériter de cette terre et en prendre possession. Il la parcouru, il prospéra, mais pas d'héritiers. Est-ce que les promesses seraient seulement un jour accomplies? Sa femme Sarah comprenait son coeur. Elle lui suggéra de faire un enfant avec sa femme esclave. Au moins, il aurait un hériter. Mais après qu'Abraham eut cet enfant, l'esclave méprisa sa femme. Ce n'était pas ce que Dieu avait promis. La forme y était. Ismaël était un fils de sa chair et de son sang; mais Abraham n'avait pas reçu le miracle, le délice, la joie et la vie qu'il avait espéré. Il était honteux et désespéré. Cette histoire ne vous est-elle pas proche? Qu'il est facile d'être impatient, lassé, dépité – de faire de plus grands efforts pour nous-mêmes nous enrichir spirituellement.
Saint Séraphim de Sarov a des conseils bien sages à nous prodiguer à propos de la vie spirituelle. Son premier point, c'est que ".. nous devons commencer avec une Foi juste en notre Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, Qui est venu dans le monde pour sauver les pécheurs.." La Foi est "juste" quand nous nous confions exclusivement en Christ pour animer nos pieux efforts pour obtenir la grâce du Saint Esprit, car le Christ notre Dieu ".. apporte en nos coeurs le Royaume de Dieu, et nous ouvre la voie pour gagner les bénédictions de la vie future." Peu importe notre intensité, notre persistance, notre diligence, si nous nous confions fondamentalement dans les efforts que nous déployons plus que dans le Christ, nous n'avancerons pas et nous nous dessécherons. Le Christ a dit ".. le Fils donne la vie à qui Il veut" (Jn 5,21), car ".. de même que le Père a la vie en Lui, ainsi Il a donné au Fils d'avoir la vie en Lui-Même.." (Jn 5,26). Faites confiance au Christ!
Saint Séraphim évoque aussi ce second point : il soulève la question du pourquoi accomplir toutes les pieuses choses qui peuvent aider notre vie en Christ. Parce que nous avons confessé le Christ, et croyons en Lui, il est très facile d'en venir à adopter un état d'esprit supposant ".. que la vie Chrétienne consisterait tout au plus en l'accomplissement de bonnes oeuvres." Non! Il y a un but pour les pieuses actions : acquérir ainsi ".. la grâce de l'Esprit de Dieu. De telles manières de vivre basées uniquement sur faire le bien sans soigneusement vérifier si cela apporte la grâce de l'Esprit de Dieu sont mentionnées dans les livres patristiques : 'Telle route semble droite à l'homme, dont l'issue est le chemin de la mort' (Prov. 16,25). Les efforts humains pris seuls manquent de la foi en Dieu.
Dieu a promis un fils et héritier à Abraham, à avoir avec Sarah, dès lors en avoir conçu un avec une autre femme est un acte qui n'aurait jamais pu apporter la grâce de Dieu promise. Nous ".. sommes les enfants de la Promesse." La grâce de Dieu est promise par la foi en Christ, Qui donne l'Esprit.

Ô Christ, Toi le donateur de vie à tout, Toi qui règne sur tout : aide-moi à n'avoir confiance qu'en Toi seul.


Abram & Saraï devant Pharaon

24 juillet 2009

Mariage Chrétien (4) : mariage & monachisme (Dynamis)



Épître pour le vendredi de la 7ème semaine après la Pentecôte : 1 Corinthiens 7,35-8,7
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"C'est dans votre intérêt que je vous parle; ce n'est pas pour vous prendre au piège, mais pour vous porter à ce qui convient le mieux et qui vous attache au Seigneur sans partage. Si quelqu'un croit qu'il est malséant pour sa fille de dépasser l'âge nubile, et qu'il est de son devoir de la marier, qu'il fasse comme il voudra: il n'y a point de faute à la marier. Mais celui qui, sans aucune contrainte, et parfaitement libre de son choix, aura pris dans son coeur la décision de garder sa fille vierge, celui-là fait bien. En somme, celui qui marie sa fille fait bien; et celui qui ne la marie pas, fait mieux. La femme reste liée à son mari tout le temps de sa vie. S'il vient à mourir, elle est libre d'épouser qui elle veut, mais à la condition que ce soit dans le Seigneur. Toutefois, à mon avis, elle sera plus heureuse si elle demeure comme elle est. Et je crois bien avoir, moi aussi, l'Esprit de Dieu. Pour ce qui est des viandes offertes aux idoles, nous sommes éclairés, nous avons tous la science... Mais la science enfle, tandis que c'est la charité qui édifie. Si quelqu'un s'imagine savoir quelque chose, il ne connaît encore rien comme on doit le connaître. Mais si un homme aime Dieu, celui-là est connu de Dieu. Ainsi donc, pour ce qui est de manger des viandes immolées aux idoles, nous savons qu'il n'existe pas réellement d'idoles dans le monde, et qu'il n'y a qu'un Dieu unique. On prétend, il est vrai, que, soit dans le ciel, soit sur la terre, il y a d'autres dieux; néanmoins, pour nous, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous existons, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous existons. Mais tous n'ont pas cette science. Quelques-uns, d'après l'ancienne manière dont ils envisagent encore l'idole, mangent de ces viandes et les considèrent comme immolées aux idoles; et leur conscience, qui est faible, s'en trouve souillée."

Mariage Chrétien (4) - mariage & monachisme: 1 Corinthiens 7,35-8,7, en particulier le verset 7,38: "celui qui marie sa fille fait bien; et celui qui ne la marie pas, fait mieux."

Dans la partie de la 1ère aux Corinthiens qui précède l'Épître de ce jour, on lit bien clairement cette vérité : c'est en faisant sien le désir apostolique de plaire au Seigneur par dessus tout qu'il devient possible de vaincre la force d'auto-satisfaction et d'auto-indulgence qui se trouve en nous, et ainsi de servir fidèlement le Christ, sans partage (v. 7,35). Cette vérité et ces paroles étaient le défi de l'Épître d'hier, et la base pour l'enseignement de la péricope de ce jour.
Dans la lecture du jour, saint Paul envisage les 2 choix de vie qu'un Chrétien peut rencontrer – célibat et mariage. L'Apôtre nous invite nous et tout disciple à regarder bien plus profondément que la plupart ne le font vers le célibat et le mariage en tant que tous les deux des vocations de haute dignité.
Tout d'abord, notez que Paul prend bien soin à ne pas poser une "charge" sur tout Chrétien, une "chaîne", sinon en termes de ce qui est "approprié" (v. 35). Il laisse les impératifs de l'Évangile réfréner les Chrétiens contre les comportements, pensées et passions inappropriées pour eux. Il est significatif que le saint ne fasse pas la promotion d'un état de vie plutôt qu'un autre, sauf peut-être comme réponse pragmatique à une situation de détresse présente (v. 26). Et cela peut survenir parce que ce monde passe (v. 31). Mais toujours, l'amour du Christ nous poussera à vivre droitement en ce monde, jusqu'à notre mort ou au retour du Seigneur. Et cependant, souvenons-nous en : parce qu'il est un monde déchu, ce monde tendra toujours à nous éloigner du Seigneur Jésus.
Dès lors, comment devrions-nous vivre? Dans quel état de vie? Est-ce qu'être marié pose une barrière empêchant de vivre en Chrétien? Devrions-nous embrasser la vie monastique comme une sorte de solution ultime? Paul rassure les pères et leurs filles en âge de mariage qu'ils ne pèchent pas en mariant leurs filles (v. 36). De même, le père qui choisit de continuer à s'occuper de sa fille même en âge de se marier, lui aussi fait bien (v. 37). La question pour tout le monde, ce n'est pas tant l'état de vie choisit, mais la fidélité dans son coeur vis à vis du Seigneur (v. 37).
Quelles sont quelques unes des raisons pour préférer soit le célibat, soit la vie mariée? Cela ne devrait jamais être parce qu'un état donné serait "plus pur" qu'un autre. Saint Jean Chrysostome explique fort bien la sagesse de la sainte Tradition contre cette sorte de considération : "Et si certains disent avoir été empêchés à cause de l'état de mariage, faites-leur savoir que le mariage n'est pas le frein, mais bien la manière dont ils ont fait mauvais usage du mariage." Le théologien Paul Evdokimov abonde dans le sens de saint Jean : "Cependant, le futur du monde dépend d'une solution élaborée pour l'humanité. Ce n'est pas 'malgré le mariage', mais dans son accomplissement parfait que les époux vivent le supra-naturel et la sainteté de leur union.. la 'kénose' nuptiale ne dévoile ses secrets qu'aux yeux de Dieu et à personne d'autre."
Comme l'enseigne Evdokimov, la clé pour les décisions premières qui façonnent la vie, c'est de ne jamais accepter les banalités dont le monde moderne fait promotion, s'installant dans cet état licencieux de l'accouplement légalisé, ni d'autre part de fuir en entrant dans la vocation monastique suite à la frustration face à toute cette culture corrompue et cette soumission pleine de concupiscence, cette allégeance au "royaume de la reine sexualité." Au contraire, il affirme, fidèle à la voie Orthodoxe, qu'un ascétisme bien équilibré aide chacun à comprendre que la vie du corps et de l'âme, dans le célibat ou dans la vie mariée, est un art de l'esprit; la chasteté se trouve au début de ces 2 expressions d'un humanisme Chrétien intégral, orienté vers la Fin," qui est, bien entendu, le Christ, ".. le Prêtre célébrant le mariage mystique et pur."
Ce que saint Paul et la sainte Tradition soutiennent tous deux, ce sont les libres décisions de personnes libres de se marier ou non, parce qu'étant ".. dans le Seigneur" (v. 39). En Christ, le mariage et le monachisme sont un. Si de tels choix de vies se trouvent ouverts devant nous, ils ne seront résolus que devant le Christ, dans la prière.

Puissions-nous, Tes serviteurs, Ô Seigneur notre Dieu, briller en Toi tels les étoiles au firmament.

23 juillet 2009

Mariage Chrétien (3) : mariage & service (Dynamis)



Épître pour le jeudi de la 7ème semaine après la Pentecôte : 1 Corinthiens 7,24-35
http://groups.yahoo.com/group/orthodoxdynamis/message/3731

"Frères, que chacun demeure donc devant Dieu dans la condition où il était lors de son appel. Pour ce qui est des vierges, je n'ai pas d'ordre du Seigneur; mais, comme un homme qui par la miséricorde du Seigneur est digne de confiance, je donne un conseil. J'estime donc, à cause des difficultés présentes, qu'il est bon de demeurer dans cet état; qu'il est bien pour l'homme de vivre de la sorte. Es-tu marié? Ne cherche pas à rompre. N'es-tu pas marié? Ne cherche pas de femme. Toutefois, si tu te maries, tu ne pèches pas; et si la jeune fille se marie, elle ne pèche pas. Mais ceux-là subiront des épreuves dans leur chair; et je voudrais vous les épargner. Mais voici ce que je vous dis, frères: le temps se fait court. Il faut donc que ceux qui ont une femme vivent comme s'ils n'en avaient pas; ceux qui pleurent, comme s'ils ne pleuraient pas; ceux qui sont dans la joie, comme s'ils n'étaient pas dans la joie; ceux qui achètent, comme s'ils ne possédaient pas; et ceux qui usent de ce monde, comme s'ils n'en usaient pas. Car elle passe, la figure de ce monde. Or, je désire que vous soyez exempts de préoccupations. Celui qui ne se marie pas s'occupe des choses du Seigneur, cherchant à lui plaire. Celui qui est marié a souci des choses du monde, cherchant à plaire à sa femme; et il est préoccupé. De même la femme qui n'est pas mariée, ainsi que la jeune fille, s'occupe des choses du Seigneur, cherchant à être sainte de corps et d'esprit; celle qui est mariée a souci des affaires du monde cherchant à plaire à son mari. C'est dans votre intérêt que je vous parle; ce n'est pas pour vous prendre au piège, mais pour vous porter à ce qui convient le mieux et qui vous attache au Seigneur sans partage."

Mariage Chrétien (3) - mariage & service: 1 Corinthiens 7,24-35, en particulier les versets 32 & 35: "Or, je désire que vous soyez exempts de préoccupations[.. et désire pour vous] ce qui convient le mieux et qui vous attache au Seigneur sans partage."



Dans les lectures des 2 jours passés, saint Paul nous rappelait à nous qui affirmons être Chrétiens que nous avions été rachetés à grand prix (1 Co 6,20), et devrions dès lors chercher à glorifier Dieu (1 Co 7,23), et qu'en tout ce que nous faisons, nous devrions servir le Christ comme Ses dignes serviteurs (1 Co 7,21-22). En quelqu'état de vie que nous nous trouvions en ce monde, résidence, famille ou emploi, utilisons les grâces qui viennent avec l'appartenance au Christ, afin de plaire au Seigneur (1 Co 7,32), car Sa volonté dirige tout.
Tout au long des siècles, servir Dieu est resté une question de priorité pour le Chrétien digne de ce nom. L'Église vit dans une conscience aiguë de l'imminence du retour du Seigneur, de la toute proche Parousie. Comme saint Paul le rappelle, quelle que soit l'époque, le temps est proche (v. 29). Après 2.000 ans, à chaque fois que nous récitons le Credo, nous déclarons que le Seigneur est occupé à revenir pour juger les vivants et les morts. Hélas, Son retour n'est pas une question d'urgente actualité pour certains membres de l'Église, malgré le fait qu'à la mort, ou si Son retour nous surprend vivants, tous nous aurons à nous présenter au redoutable jugement du Christ. Il vaut mieux Lui demander dès à présent "comment pourrais-je Te servir maintenant sans partage?" (v. 35)!
L'Apôtre suggère un point de départ : nous devons avoir pour premier centre d'intérêt le service du Seigneur dans notre situation de vie présente. Que chacun reste avec Dieu dans l'état dans lequel il a été appelé (v. 24). Si nous sommes mariés, ne pas chercher à nous séparer (v. 27) et si nous sommes dans le célibat, ne pas chercher un conjoint (v. 27), car il est bon de rester tel qu'on est (v. 26). S'inquiéter parce qu'on est marié ou parce qu'on n'arrive pas à se marier sont simplement des distractions par rapport au premier problème des Chrétiens dans cette vie – plaire au Seigneur (v. 32). Cependant, dans sa grande sagesse, l'Apôtre savait très bien que tous ne savaient pas ou ne désiraient pas être aussi absorbés que lui l'était en tout temps par l'oeuvre de l'Église et du Maître. Saint Paul comprenait que les soucis de la vie de famille apportaient des problèmes, et c'est pour cela qu'il disait vouloir nous en épargner (v. 28). Non pas parce qu'il aurait pensé que le mariage était un péché! Au contraire, il le précisait bien, même si on se marie, ce faisant, on ne pèche pas (v. 28). L'Apôtre désire que chacun d'entre nous se concentre sur les affaires du Seigneur, car ce monde est en train de passer (v. 31).
L'Apôtre voyait bien qu'il y a une différence entre une femme mariée et une vierge consacrée au Seigneur Dieu. Cette dernière s'occupe des affaires du Seigneur, afin d'être sainte tant de corps que d'esprit. Mais la femme mariée a tant de choses de ce monde à s'occuper, et à aussi plaire à son mari (v. 34). La préoccupation de saint Paul c'est que même ceux qui sont mariés cherchent, dans la mesure du possible, à vivre dans l'urgence évangélique. Pour les Chrétiens, les oeuvres du Seigneur devraient être prises avec le plus grand sérieux, de sorte qu'au moins au sens ultime, mêmes ceux qui sont mariés soient comme s'ils ne l'étaient pas (v. 29).
La meilleure manière de parvenir à un tel état de détachement est d'avoir toujours hautement présente dans notre conscience la nature transitoire de l'existence présente. Si nous sommes parmi ceux qui sont dans l'affliction, souvenons-nous que toutes choses vont passer, disparaître. Alors ceux qui sont tristes seront capables d'agir comme s'ils ne se lamentaient pas, ceux qui se réjouissent comme si ce n'était pas le cas, et ceux qui acquièrent des biens comme s'ils n'avaient rien, et ceux qui font usage de ce monde comme s'il n'en était rien (v. 30-31).
Pour les Chrétiens de notre époque, la recommandation de saint Paul peut sembler rigoureuse ou radicale. Cependant, le Peuple de Dieu a toujours été béni en adoptant une attitude ferme, apostolique, empressée pour le Seigneur, car Il est la véritable Vie, et nous tirera hors de la fange de l'indulgence sécularisée et auto-satisfaite. Le Christ nous renouvellera comme membres de Sa famille éternelle, afin de servir le Seigneur sans partage (v. 35).

Je suis un pèlerin sur cette terre; Ô Maître, dirige mes pas vers l'accomplissement de Ta volonté.


22 juillet 2009

Mariage chrétien (2): le conjoint non-croyant (Dynamis)



Épître pour mercredi de la 7ème semaine après Pentecôte : 1 Corinthiens 7,12-24
http://groups.yahoo.com/group/orthodoxdynamis/message/3730

Aux autres, ce n'est pas le Seigneur, c'est moi qui dis: si un frère a épousé une femme non croyante et qu'elle consente à vivre avec lui, qu'il ne la répudie pas. Si une femme a épousé un mari non croyant et qu'il consente à vivre avec elle, qu'elle ne répudie point son mari. Car le mari non croyant est sanctifié par sa femme, et la femme non croyante est sanctifiée par son mari qui est croyant; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints. Si le non croyant veut se séparer, qu'il s'en aille; dans ce cas, ni le frère ni la soeur ne sont liés. Dieu vous a appelés à vivre dans la paix. Et d'ailleurs, que sais-tu, femme, si tu pourrais sauver ton mari? Que sais-tu, homme, si tu pourrais sauver ta femme? Au reste, que chacun vive dans la condition où le Seigneur l'a placé, là où le Seigneur l'a appelé. C'est là ce que je prescris dans toutes les Églises. Quelqu'un était-il circoncis lorsqu'il a été appelé? Qu'il ne le cache pas. Était-il incirconcis? Qu'il ne se fasse pas circoncire. La circoncision n'est rien; l'incirconcision n'est rien; ce qui importe, c'est l'observation des commandements de Dieu. Que chacun demeure dans la condition où il était, quand il a été appelé par Dieu. Étais-tu esclave quand Dieu t'a appelé? Ne t'en fais point de souci. Même si tu peux être affranchi, mets plutôt ta condition à profit. Car l'esclave qui a été appelé par le Seigneur est l'affranchi du Seigneur. Inversement, celui qui était libre lors de son appel est un esclave du Christ. C'est à grand prix que vous avez été rachetés; ne devenez pas esclaves des hommes. Frères, que chacun demeure donc devant Dieu dans la condition où il était lors de son appel.

Mariage Chrétien (2) – le conjoint non-croyant : 1 Corinthiens 7,12-24, en particulier le verset 20 : "Que chacun demeure dans la condition où il était, quand il a été appelé par Dieu."

En l'an 593 avant Jésus-Christ, un jeune esclave vivant dans l'empire babylonien fêta ses 30 ans. S'il avait été libre, il aurait commencé son service comme prêtre, suivant en cela la tradition de ses pères, mais cela ne devait pas être le cas. Au lieu de cela, Dieu plaça Sa main sur lui, afin de lui faire accomplir la tâche particulière de devenir un prophète au milieu de ses condisciples esclaves, vivant tous dans ce pays où ils étaient assis "sur les rives des fleuves de Babylone, et nous pleurions, nous souvenant de Sion" (Ps 136,1).
Ce jeune esclave, c'était le prophète Ezéchiel (Ezech. 1,1-3; 2,1-8). Certains d'entre nous, comme Ezéchiel, se sont réveillés au milieu de leur vie, pour y découvrir qu'avant tout et par dessus tout, la main du Seigneur Dieu est sur nous, que nous sommes membres de Son peuple, que nous sommes Chrétiens Orthodoxes. Quand cette prise de conscience surgit, notre "premier amour" (Apoc. 2,4) nous force à examiner nos vies et nos relations dans ce monde à la lumière de la revendication de Dieu sur nous.
Conscients de l'appel de Dieu, l'Apôtre Paul nous exhorte vous et moi à réfléchir à nos vies, notre but, et l'appel de Dieu sur nous en tant que Chrétiens. Que nous ayons été unis au Seigneur durant l'enfance et ayons grandit dans l'Église, ou que nous ayons été attirés à la vie en Christ alors que déjà adulte, peu de différence, peu d'importance. Lorsque la conscience de notre appel de Dieu surgit en nous par la grâce du Saint Esprit, et aussi longtemps que nos coeurs désirent demeurer dans le Seigneur (Jn 15,4), toutes les priorités et les relations sont revues selon la demande de Dieu que les choses qui comptent le plus soient vraiment premières. Si nous sommes mariés à quelqu'un qui ne pratique pas la Foi, ou si nous avons des parents ou des enfants qui ne croient pas, Dieu nous appelle à la lutte ascétique d'être fidèles là où nous sommes.
L'Apôtre affirme la suprématie de notre première allégeance en tant que Chrétien – servir le Seigneur, car celui qui est appelé est l'esclave du Christ (cfr v. 22). Cette appartenance définit les limites dans nos vies. La règle du Christ pour nous est le sommet, elle n'est pas sujette à compromis. Même quand un conjoint n'est pas Chrétien pratiquant, est d'une autre religion ou n'en a pas, ou est apostat de l'Église, nous ne sommes pas les esclaves des hommes, et dès lors nous ne devons pas les suivre (v. 23). Suivez le Christ, votre Maître.
Si de fausses idées, pratiques, coutumes ou demandes de notre bien aimé(e) interfèrent avec notre appel en Christ, qui est antérieur, souvenons-nous à Qui nous appartenons, et à Qui nous aurons à répondre. Les fidèles mariés ne devraient pas envisager de quitter leur conjoint qui ne croit pas, du moins pas seulement pour cette raison-là – même si un conjoint se moque de la Foi – et pas tant qu'on est prêt à vivre avec eux (v. 12-13).
Saint Paul nous demande de considérer l'incommensurable bien que Dieu peut accomplir à travers nos relations avec des incroyants, en particulier ceux qui nous sont proches, et plus particulièrement encore, avec un conjoint ou un membre de la famille. "Et d'ailleurs, que sais-tu, femme, si tu pourrais sauver ton mari? Que sais-tu, homme, si tu pourrais sauver ta femme?" (v. 16). Il y a une potentialité. De même que saint Pierre exhorte "Vous aussi, femmes, soyez soumises à vos maris. S'il en est qui n'obéissent pas à la parole, ils seront ainsi gagnés, sans parole, par la simple conduite de leurs femmes" (1 Pi 3,1). Au lieu d'abandonner et laisser tomber une relation, saint Paul nous dit : "utilisez-là plutôt" (1 Co 7,21). Nous pouvons prendre cette étape dans la vie comme le champs de l'ouvrage que Dieu a placé devant ous. Participons avec Lui à Son oeuvre salutaire. Apportons-Lui les résultats.
Notre tâche principale comme Chrétiens, c'est de servir le Christ, et si possible, selon le même appel, dans la même condition dans laquelle nous avons été appelés (v. 20). "Si le non croyant veut se séparer, qu'il s'en aille; [...] Dieu vous a appelés à vivre dans la paix" (v. 15). Ce départ peut avoir lieu par une séparation, un divorce, ou par ce que saint Jean Chrysostome appelle un tentative afin de vous prendre part à l'impiété du fait de votre mariage. Que l'autre s'en aille seulement. Nous devons suivre le Christ en toute paix avec Dieu, et avec autant de paix que les autres en sont capables.

O Christ notre Dieu, nous T'offrons nous-mêmes, et prions pour tous, et pour toute notre vie.




21 juillet 2009

Deo gratias, la Belgique est un pays libre


cela a coûté du sang, beaucoup même, et des siècles de combats
et les anciennes tribus celtiques belges ont finit par retrouver cette liberté qui leur était naturelle tant de siècles durant, avant l'arrivée des Romains...

mais tous les peuples aspirants à retrouver leur liberté n'ont-ils pas eu à verser ce lourd tribut?

Et tous ces sacrifices sont si vite oubliés par les générations qui suivent... comme si tout était dû, comme si "droit" remplaçait "devoir"...

In fine, si tous les peuples de la terre se tournaient enfin et ensemble vers Dieu, que de sang épargné, que d'horreurs évitées.. Voyons déjà dans nos propres familles ce que coûte ce rejet de Dieu..



Discours royal pour le 21 juillet 2009:

Mesdames et Messieurs,
En ce jour de fête nationale, mes pensées vont d'abord à tous ceux qui, à la suite de la crise économique internationale, ont perdu leur emploi. C'est une lourde épreuve pour de très nombreuses personnes et pour leurs familles. Les conséquences sociales de la crise sont énormes et réclament une réponse à différents niveaux. L'an dernier à Noël, puis en janvier lors du discours aux autorités du pays, j'ai surtout évoqué les mesures à prendre sur le plan économique, tant au niveau national qu'international. Aujourd'hui, je voudrais vous parler de trois autres sujets en rapport avec la crise : l'éthique, l'enseignement et la formation, sans oublier l'indispensable adaptation de nos structures institutionnelles.

Il me semble qu'un premier domaine où nous devons réagir est celui de l'éthique. La crise a été en bonne partie causée par l'absence d'éthique. Dans le secteur financier beaucoup de responsables ont succombé à la pression des marchés pour générer à court terme des marges de profits toujours plus élevées, souvent irréalistes et sans rapport avec l'économie réelle. C'est ainsi que des produits dits toxiques ont été acquis. A la pression des marchés s'est ajouté le stimulant des méthodes de rémunération complémentaire des dirigeants, les bonus. Ils étaient fonction de la réalisation de ces objectifs.
Ces comportements individuels et collectifs ainsi qu'un contrôle insuffisant des intermédiaires financiers ont provoqué une crise financière mondiale dont l'impact sur l'économie réelle est lourd. Des millions d'emplois disparaissent de par le monde, et la crise a créé dans les pays en développement des effets disproportionnés touchant les populations les plus vulnérables.
Il me paraît donc très important de plaider pour le développement d'une éthique dans le domaine économique et financier. Celle-ci doit évidemment s'accompagner d'une mise au point de certaines règles et normes à respecter pour le contrôle des intermédiaires et des produits financiers. Ces contrôles devront non seulement être renforcés mais aussi
internationalisés.
La nécessité de normes s'applique aussi à l'ensemble de la rémunération des dirigeants. Rappelons-nous que la finance doit être au service de l'économie et celle-ci au service de l'homme. Il importe de revenir à ces notions de base. Les institutions et les intermédiaires financiers sont là pour collecter l'épargne, et pour prêter ces moyens au développement de projets productifs.
Au-delà du secteur financier, nous pouvons aussi nous interroger sur le caractère de plus en plus matérialiste de nos sociétés et sur la nécessité d'accorder plus de place aux valeurs familiales, à celles de la convivialité, de la solidarité et du respect de l'autre. Je constate de grandes attentes chez les jeunes à ce propos.

Je voudrais évoquer ensuite un second sujet toujours en relation avec la crise économique. Il s'agit du besoin d'un enseignement de qualité et d'une formation professionnelle plus adéquate. Ayons à l'esprit que le monde change en permanence. De nombreux efforts sont entrepris sur le plan national et international pour encourager les technologies nouvelles et des méthodes de production propres, innovantes, économes en énergie et peu productrices de CO2.
Ces domaines d'activité seront de plus en plus parmi les moteurs économiques de demain. Graduellement le monde se mobilise pour relancer l'économie, pour favoriser le développement de technologies plus respectueuses de l'environnement et pour économiser l'énergie. Aussi, nous devons entreprendre dans nos Communautés et nos Régions, un effort spécial pour assurer un enseignement de qualité et cette formation professionnelle plus adaptée dont je viens de parler. C'est ainsi, que nous encouragerons au mieux nos habitants à participer pleinement à la reprise économique prochaine et aux changements qu'elle apportera. Demain, notre économie aura besoin de beaucoup de talents diversifiés. D'où la nécessité de formation permanente que ce soit dans le domaine technique, des sciences, des langues, de l'informatique ou dans d'autres secteurs.

Enfin, pour faire face à la crise en Belgique, je pense que nous devons aussi mettre de l'ordre dans nos structures institutionnelles. Accordons-nous sur une réforme de l'Etat qui assure à la fois une plus grande responsabilité aux entités fédérées, une indispensable solidarité, et un pouvoir fédéral efficace disposant des moyens nécessaires dans les domaines qui restent les siens. Cela nous permettra de mieux affronter les défis futurs.

Ces deux prochaines années, l'éthique, l'économie, l'enseignement et les réformes institutionnelles seront des domaines qui requerront toute notre attention. Mais ils représentent pour notre pays une chance de nous maintenir dans le peloton de tête des pays industrialisés. Saisissons pleinement ces opportunités.

C'est le vœu que la Reine et moi et toute notre famille, formulons de tout coeur en cette fête nationale.

Ethik, Wirtschaft, Unterricht und Staatsreformen werden unsere ganze Aufmerksamkeit fordern. Sie bedeuten aber auch eine Gelegenheit für unsere Nation sich in der Spitzengruppe der industrialisierten Länder aufrechtzuerhalten. Lasst uns diese Gelegenheit völlig ausschöpfen. Dies ist der Wunsch den die Königin, ich und meine ganze Familie zu diesem
Nationalfeiertag aussprechen.



2 photos du roi dans la foule : (c) La Libre


Bonne fête nationale à tous mes lecteurs-concitoyens de Belgique
Leve de koning, leve België!
Vive le roi, vive la Belgique!

20 juillet 2009

Mariage chrétien (1) : fidélité (Dynamis)


http://groups.yahoo.com/group/orthodoxdynamis/message/3729
Épître pour le mardi de la 7ème semaine après la Pentecôte : 1 Corinthiens 6,20-7,12
"Car c'est à grand prix que vous avez été rachetés. Glorifiez donc Dieu dans votre corps. Pour en venir à ce que vous m'avez écrit, j'estime qu'il est bon pour l'homme de s'abstenir du commerce avec la femme. En raison toutefois du
danger d'impudicité, que chaque homme ait sa femme et que chaque femme ait son mari. Qu'à l'égard de sa femme le mari remplisse son devoir, et que la femme agisse de même envers son mari. La femme ne peut disposer de son propre corps: il appartient à son mari. De même, le mari ne peut disposer de son propre corps: il appartient à sa femme. Ne vous soustrayez pas l'un à l'autre, à moins que ce ne soit d'un commun accord, temporairement, pour vaquer à la prière; puis, retournez l'un à l'autre, de peur que Satan ne vous tente du fait de votre incontinence. Ce que je dis là est un conseil, non un ordre. De fait, je voudrais que tout le monde fût comme moi; mais chacun détient de Dieu un don particulier, l'un celui-ci, l'autre celui-là. Aux célibataires et aux veuves, je dis qu'il leur est bon de demeurer comme moi. Mais, s'ils ne peuvent rester maîtres d'eux-mêmes, qu'ils se marient. Il vaut mieux se marier que de brûler. Aux gens mariés j'ordonne (non pas moi, mais le Seigneur) que la femme ne se sépare pas de son mari. S'il arrive qu'elle en soit séparée, qu'elle ne se remarie pas, ou qu'elle se réconcilie avec son mari. Que, de son côté, le mari ne répudie point sa femme. Aux autres, ce n'est pas le Seigneur, c'est moi qui dis: si un frère a épousé une femme non croyante et qu'elle consente à vivre avec lui, qu'il ne la répudie pas."


Mariage Chrétien (1) : Fidélité - 1 Corinthiens 6,20-7,12, en particulier le verset 7,2 : "En raison toutefois du danger d'impudicité, que chaque homme ait sa femme et que chaque femme ait son mari."

C'est par cette épître que commence notre série de 4 lectures de la Première aux Corinthiens à propos de problèmes liés au mariage. Dans les 4 lectures, saint Paul examine la question de la fidélité, du conjoint non-croyant, du service à Dieu, et de la vocation au célibat. Un peu avant dans cette même épître, Paul a établi quelques règles de base pour tous les Chrétiens quant à leurs relations avec les autres, au milieu des va et vient de l'immoralité (5,9-6,11) – tant parmi les incroyants que parmi ceux qui se prétendent Chrétiens.

Dans le verset de ce passage précité (7,2), l'Apôtre de Dieu exhorte les Chrétiens à la fidélité maritale – ce qui n'a rien de surprenant. Cependant, vu le laxisme moral dans la société, qui accepte les relations sexuelles hors mariage, qu'il s'agisse de relations entre célibataires (fornication) ou un(e) célibataire avec quelqu'un qui est déjà marié (adultère), ce n'est dès lors pas anodin de demander, comment quelqu'un pourrait vraiment rester dans la pureté et la fidélité tout au long de sa vie? Voyez les normes laxistes de ce monde, qui ne cessent encore de s'aggraver, et qui militent activement contre la fidélité. Considérant le peu de soin que les familles apportent à la préparation d'unions matrimoniales, et l'aspiration qu'on les couples à ce que leur mariage les comble, nous cherchons quel support l'enseignement de l'Église peut nous apporter.

Au début du présent passage (v. 6,20), saint Paul nous adresse tous ceci : "...c'est à grand prix que vous avez été rachetés. Glorifiez donc Dieu dans votre corps." Dans l'office de mariage Orthodoxe, il est demandé à chaque futur conjoint "Avez-vous la ferme intention, décidée, libre, non-forcée, de prendre pour vous celui/celle que vous voyez ici devant vous?" Mais longtemps avant une telle épousaille, chaque Chrétien, consciemment ou inconsciemment, a accomplit la recommandation de l'Apôtre de "glorifier Dieu" aussi d'une "ferme intention, décidée, libre, non-forcée," sans réserve ni condition particulière; car Dieu nous a rachetés, et nous Lui appartenons par notre Baptême.

Le voeu baptismal de s'unir au Christ est un engagement de loyauté pour toute une vie. Toute fidélité, y compris la fidélité dans le mariage, la préservation de la pureté dans toutes les relations, et le rejet de la fornication et de l'adultère, prend racine dans un coeur de celui/celle qui va s'investir en rien de moins que glorifier Dieu dans son corps et dans son esprit. Sans aucun doute, la volonté de glorifier Dieu est une grâce de Celui Qui apporte aide à tous ceux qui recherchent Son aide. Cependant, il est nécessaire, par gratitude pour le prix payé pour nous (v. 6,20), que tout un chacun demande à Dieu le don de fidélité.

Continuant sur sa lancée, l'Apôtre recommande aux personnes mariées de rendre toute l'affection due au conjoint (v. 7,3), se remettant mutuellement l'autorité sur leur corps à leur conjoint (v. 7,4). Notez que par là, il sous-entend la soumission totale que chaque Chrétien fait en se soumettant au Christ en tant que Roi et Dieu. En fait, tous les droits sont remis au Seigneur Jésus lors du Baptême. Le don de soi dans le mariage – compris et pratiqué dans le contexte que tout est soumis au Seigneur – contribue à la fidélité en pensée, sentiments et actes, de sorte que cette affection (v. 7,3) honore à la fois Dieu et le conjoint.

Ensuite, Paul s'intéresse au souhait de Dieu que les personnes mariées ne divorcent pas (v. 7,11). Pendant que les couronnes visibles sont enlevées durant la cérémonie du couronnement, le prêtre prie afin que le nouveau mariage soit préservé et indissoluble. En même temps, l'Église reconnaît qu'il y existe des situations maritales et familiales qui sont si destructives, violentes ou dégradantes, que la séparation peut être acceptable. Néanmoins, la permission de divorcer n'est accordée qu'à contrecoeur, comme un pis-aller dans "l'économie pastorale." Pour l'Apôtre, le divorce ne peut jamais laisser indifférent, et c'est pourquoi il ajoute que le meilleur choix, le plus élevé, pour ceux qui sont divorcés, c'est de rester dans le célibat (v. 7,11). Devant Dieu, hommes et femmes Orthodoxes sont censés se rencontrer dans le mariage comme dans un appel de Dieu, pour par là éclairer pour le monde le mystère concernant le Christ et l'Église (Eph. 5,32).

O Christ, puissent Tes fidèles toujours préserver leurs couronnes immaculées et irréprochables.