2 Corinthiens 7,10-16 – Épître pour le vendredi de la 12ème semaine après la Pentecôte
En effet, la tristesse selon Dieu produit une conversion salutaire qu'on ne regrette jamais, tandis que la tristesse selon le monde produit la mort. Voyez donc quel empressement cette tristesse selon Dieu a fait naître en vous. Que dis-je? Quelles excuses, quelle indignation, quelle crainte, quelle ardeur, quel zèle, quelle sévérité! À tous égards vous avez montré que vous étiez dans cette affaire exempts de reproches. Si donc je vous ai écrit, ce n'était ni à cause de celui qui a commis l'offense ni à cause de l'offensé; c'était pour que se manifestât chez vous, devant Dieu, votre dévouement à mon égard. Voilà ce qui nous a consolés. Mais, outre cette consolation, nous avons encore éprouvé une joie bien plus vive en constatant la joie de Tite, dont vous avez tous tranquillisé le coeur. Si devant lui je me suis montré quelque peu fier de vous, je n'en ai pas eu de confusion. Mais, de même que nous vous avons toujours dit la vérité, ainsi s'est trouvé véridique aussi l'éloge que nous lui avons fait de vous. Il éprouve pour vous un redoublement d'affection quand il se rappelle l'obéissance que vous lui avez témoignée, la déférence et le respect de votre accueil. Ce m'est une joie de pouvoir en tout compter sur vous.
Regrets et repentance : 2 Corinthiens 7,10-16, en particulier le verset 10 : "En effet, la tristesse selon Dieu produit une conversion salutaire qu'on ne regrette jamais, tandis que la tristesse selon le monde produit la mort."
Il est impossible d'avoir une relation authentique et guérissante avec le Seigneur Jésus, ou d'entrer en Sa présence, en dehors de la repentance. La nécessité de se repentir explique le cri qui retenti tout au long du Grand Carême : "Ouvre-moi les portes de la repentance, O Donateur de Vie."
La péricope que nous lisons parle de 2 types de regrets, de tristesse, chacun pouvant être décrit comme repentance (v. 10). Mais saint Paul affirme que c'est la tristesse selon Dieu qui guéri authentiquement les péchés, et elle diffère vraiment de ce que nous appelons la tristesse selon le monde, le regret mondain. Développant à propos de ce contraste, l'Apôtre montre ce qui découle de la tristesse selon Dieu en terme de guérison – l'obéissance au Seigneur Jésus. Une telle véritable tristesse nous guérira entièrement pour finir. Comme nous apprenons de l'Apôtre comment atteindre la pureté, inévitablement nous nous repentons, car, comme il dit, ".. la tristesse selon Dieu produit une conversion salutaire" (v.10) à savoir la repentance (metanoia). Mais notez bien ceci : notre première tristesse selon Dieu ouvrira en fait la voie à une oeuvre de repentance de toute une vie.
Saint Paul avait oeuvré pas mal de temps avec l'assemblée des Corinthiens avant d'établir leur relation avec le Seigneur, avant de voir la repentance émerger dans leurs vies. Et comme nous pouvons le voir dans ce passage, le but apostolique était de montrer des signes d'accomplissement. Examinez le processus par lequel sont passés les Corinthiens. La clé de tout, comme indiqué plus haut, c'est la tristesse selon Dieu (v. 10), que l'Apôtre met bien en contraste avec la tristesse mondaine. La véritable tristesse produit vie et guérison, mais la récolte de la tristesse mondaine est l'auto-satisfaction – "la mort." Regardez saint Paul établir la distinction entre ces 2 tristesses, et souligner pourquoi elles ont des résultats finaux différents.
La tristesse selon Dieu produit une volonté diligente de changer, mais la tristesse mondaine, malgré nombre de larmes et de regrets, ne pousse pas à une conversion fondamentale. La tristesse selon Dieu éclaire nos âmes, mais pas par une auto-satisfaction pour ce que nous aurons fait. Au contraire, nous luttons pour purifier nos pensées, attitudes et passions de toutes traces et désirs de péché, et la tristesse selon Dieu fait jaillir l'indignation. L'Esprit de Dieu illumine notre péché; nous percevons nos offenses "à travers les yeux de Dieu," et l'indignation suit, une réaction saine, donnée par Dieu. Dès lors, étant offensés par nos propres péchés, nous confessons naturellement nos fautes. Cependant, si nous savourons le plaisir que nous avions dans nos mauvaises actions, si le péché nous fait toujours délice, attire nos yeux, ou provoque nos émotions, alors nous devons nous confesser à nouveau, jusqu'à ce que l'indignation surgisse en nous.
Avec l'indignation nous vient la crainte du Seigneur. D'un autre côté, la tristesse mondaine ne fait que déplorer les conséquences du péché, mais n'a aucune crainte de Dieu. Le roi-prophète David disait de son péché d'adultère et de meurtre : "Contre Toi seul j'ai péché, et j'ai commis ce mal devant Toi" (Ps 50,4). Saint Paul aussi partage sa joie de la crainte de Dieu qu'il a perçue parmi les Corinthiens à l'arrivée de l'Apôtre divinement choisi, Tite (v. 15).
La tristesse selon Dieu est zélée pour la justification; mais soyez prudents à cet égard. La justification, la disculpation, est habituellement pensée comme l'explication qui excuse le péché. Ca, c'est vraiment la tristesse mondaine, et pas ce que veut dire l'Apôtre. La tristesse selon Dieu mène aux amendements, confirme la vérité à travers diverses actions afin de corriger les effets du péché. Soyez un véritable pénitent : cherchez, à chaque fois que possible, le pardon de quiconque vous avez offensé. Nous devons nous efforcer de donner une nouvelle forme à nos habitudes et attitudes, de sorte que les conditions préparatoires à nos péchés soient déracinées en nous – éliminées. Celui qui est pris dans la tristesse mondaine continue, n'ayant pas de but fixé pour s'amender, ni d'effort concentré vers le changement.
Pour finir, observez que la tristesse selon Dieu est caractérisée par l'obéissance à l'autorité spirituelle établie. La tristesse mondaine continue fièrement à essayer de le faire par soi-même. Mais saint Jean Climaque disait : "l'obéissance est la tombe de la volonté, et la résurrection de l'humilité."
O Seigneur, Toi Qui a pris le bandit, le Bon Larron, comme compagnon, accorde-nous le don de la véritable repentance.
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