"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

05 mars 2011

La véritable prière (saint Nectaire d'Égine)



La véritable prière ne se laisse pas distraire, elle se prolonge, elle est accomplie d'un coeur contrit et l'intellect alerte. Ce qui porte la prière, c'est l'humilité partout pratiquée, et la prière est une manifestation d'humilité. Car en étant conscients de nos propres faiblesses, nous invoquons la puissance de Dieu.
saint Nectaire d'Égine

04 mars 2011

l'injustice (père Païssios)

Si seulement nous pouvions nous souvenir à quel point le Christ a souffert la plus grande de toutes les injustices, alors nous erions prêts à accepter - et avec joie - toute injustice dont nous sommes victimes."
Ancien Païssios l'Athonite


nb : même en y pensant, je n'y arrive pas.. surtout quand mes enfants sont victimes.. Ce n'est pas donné à tout le monde d'être la Theotokos, saint Martin de Tours ou saint Etienne... Kyrie eleison..

03 mars 2011

Méditation quotidienne des saintes Écritures, bon moyen de se préserver de la chute (saint Jean Chrysostome)



La lecture des saintes Écritures est un grand moyen pour se préserver de pécher. L'ignorance des saintes Écritures est une grande falaise, une profonde abysse. Elle donne naissance aux hérésies et induit une manière corrompue de vivre. Même rien qu'une seule parabole peut aider l'âme à se repentir d'un péché, à trouver un peu de repos par rapport aux soucis de ce monde. La lecture quotidienne des saintes Écritures réalisera quelque chose de grand et de noble en nous.
Saint Jean Chrysostome

01 mars 2011

Le seul Essentiel en cette vie (saint Tikhon de Zadonsk)

(notre père saint Jean de Cronstadt offrant aux fidèles l'Unique Essentiel
- Святой праведный Иоанн Кронштадтский)

Notre Créateur nous a créés pour la vie éternelle, nous y sommes appelés par la parole de Dieu, et nous sommes renouvelés par le saint Baptême. Et Christ le Fils de Dieu est venu pour cela en ce monde, afin qu'Il nous appelle et nous y amène, et Il est l'Unique essentiel. Pour cette raison, la première chose à laquelle vous devriez prendre soin et vous efforcer de parvenir, c'est de Le recevoir. Sans cela, tout le restant est comme du néant, quand bien même vous domineriez le monde entier.
Saint Tikhon, évêque de Zadonsk

28 février 2011

laïcité: le crucifix et les murs vides (Québec)


Publié le 19 février 2011 à 10h46 | Mis à jour le 19 février 2011 à 10h46

Le crucifix
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/stephane-laporte/201102/19/01-4372027-le-crucifix.php

Stéphane Laporte
La Presse

Le Tribunal des droits de la personne a ordonné à la Ville de Saguenay de retirer le crucifix de la salle du conseil. À l'Assemblée nationale, l'ADQ veille sur le petit Jésus. À Montréal, Gérald Tremblay et Louise Harel s'entendent pour sauver le Sauveur. Mais ce n'est qu'une question de temps. Les clous sur lesquels reposent tous les crucifix accrochés dans les endroits publics du Québec commencent à faiblir. Il suffit d'une plainte de citoyen ou d'un lobby pour qu'ils tombent les uns après les autres

C'est correct. Nous vivons dans un état laïque où les symboles religieux n'ont pas leur place. Pas de croix, pas de bouddha, pas de hanoukia. De beaux murs propres. De beaux murs vides. À l'image de notre société qui ne croit en rien. Nos murs sont couverts de rien.

Dans quelques années, pour voir un crucifix, faudra aller voir un spectacle de Madonna.

C'est correct, mais c'est dommage. Parce que c'est beau, un crucifix. Et là, je ne plaide pas la valeur artistique ou culturelle de la chose. C'est beau, un crucifix, parce que c'est tellement à contre-courant. Le monde est rempli de symboles de puissance: l'aigle, l'ours, le lion, l'étoile... Arrive un homme à moitié nu en train de mourir sur une croix. Tellement loser, et pourtant tellement puissant. C'est bouleversant, un crucifix. Et rien n'est plus puissant qu'un bouleversement.

Qu'est-ce qu'un crucifix, si ce n'est la représentation d'un homme qui donne sa vie?

Quand je regarde un crucifix, je ne pense pas à l'Inquisition, aux croisades, à la terreur. Je ne pense pas à tous les religieux qui ont commis des crimes odieux en brandissant cet objet. Je pense à la douleur de tous les innocents qui ont subi ces horreurs. Le problème, ce n'est pas le gars sur la croix. Ce sont tous les marchands du temple qui ont récupéré ce symbole. Qui l'ont détourné de son sens.

Un crucifix, pour moi, ce n'est pas les chrétiens, les catholiques, le pape, ce n'est même pas Dieu. C'est juste un gars. Un gars tout seul, au bout du chemin. Un gars qui a fait tout ce qu'il a pu. Et qui finit là, tout seul. Comme on finira tous: tout seuls. Les gars et les filles, unis dans notre solitude.

J'ai vu mon père rendre l'âme dans un lit de l'Hôtel-Dieu et il avait l'air du gars sur la croix. On a tous l'air du gars sur la croix, aux derniers moments. Le crucifix, pour moi, c'est la condition humaine. C'est pour ça qu'il ne me dérange pas. Au contraire. Ça me fait du bien, de temps en temps, de me la remettre dans la face. Ça replace les valeurs. C'est comme l'homme qui apprend de son médecin qu'il ne lui en reste plus pour longtemps: ses priorités changent. Le crucifix a cet effet-là, sur moi. Ça me ramène à l'essentiel.

Mais je comprends les arguments de ceux qui veulent retirer les objets religieux des lieux publics. Je sais que, dans une société juste, on ne peut pas imposer un symbole plutôt qu'un autre. L'individu peut croire en ce qu'il veut. La société doit rester neutre. C'est d'une logique implacable. Et en même temps, c'est un peu désespérant.

Le monde serait peut-être meilleur si, collectivement, on arrivait à croire en quelque chose aussi.

Une société qui ne croit en rien, c'est une société qui ne va nulle part.

Enlevez les crucifix si vous voulez, mais il ne peut rester sur les murs que le trou du clou retiré. L'État, ça ne peut pas juste être un drapeau. Il faut quelque chose de plus grand. Ouvert sur les autres.

Est-ce qu'on peut s'entendre sur l'amour? Sans déplaire à qui que ce soit, la société québécoise peut-elle proclamer qu'elle croit en l'amour? Pas seulement l'amour de la Saint-Valentin. L'amour de tous les jours et de tous les humains. Ça ferait du bien, collectivement, de sentir qu'on ne croit pas seulement aux budgets, aux taxes et aux impôts. Que l'on croit en quelque chose de plus grand. Et surtout, que l'on cherche à y tendre. À le pratiquer.

Faut donc trouver un symbole qui représente l'amour que nous avons les uns envers les autres et surtout l'amour que nous devrions avoir les uns pour les autres. Avez-vous des idées?

Un symbole dont la vue nous ramènerait vers nous-mêmes, nous ramènerait vers les autres.

Parce que, à tout décrocher des murs, j'ai bien peur qu'un jour nos coeurs aussi soient vides.