http://www.pravmir.com/children-and-church/En règle générale, les enfants aiment venir à l'église, et cette attirance instinctive, cet intérêt pour les offices religieux, est le fondement sur lequel nous devons construire notre éducation religieuse. Lorsque des parents s'inquiètent que des enfants puissent se lasser parce que les offices religieux seraient longs et ennuyeux pour eux, habituellement et inconsciemment, c'est leur propre préoccupation qu'ils expriment, et non pas ce qui concerne leurs enfants. Car les enfants pénètrent bien plus facilement que les adultes dans le monde du rituel, du symbolisme liturgique. Ils ressentent et apprécient l'atmosphère de nos offices liturgiques. L'expérience de la sainteté, le sens de la rencontre avec Quelqu'Un Qui est au delà de la vie quotidienne, ce mystère trépidant qui est à la racine de toute religion et qui est au coeur de nos offices, tout cela est bien plus accessible à nos enfants qu'à nous. "A moins de redevenir tels des petits enfants," ces paroles s'appliquent à la réceptivité, à l'ouverture d'esprit, au naturel, que nous perdons lorsque nous grandissons et quittons l'enfance.

Combien n'ont-ils pas consacré leur vie au service de Dieu via l'Église parce que de leur enfance, ils avaient conservé leur amour pour la maison de la prière rituelle et la joie de l'expérience liturgique! Dès lors, le premier devoir des parents et des éducateurs c'est de ne pas empêcher les petits enfants (Mt 19,14) de venir à l'église. C'est à l'église avant tout autre lieu que les enfants doivent entendre la Parole de Dieu. Pendant l'enfance, nous avons la capacité de comprendre, non pas intellectuellement, mais de tout notre être, qu'il n'y a pas de plus grande joie sur terre que d'être à l'église, de participer aux offices liturgiques, de respirer le parfum du Royaume des Cieux, qui est "la joie et la paix du Saint Esprit."

La participation à la vie de l'église devrait être complémentarisée dès les plus jeunes années d'enfance par une atmosphère à la maison qui précède et prolonge celle de l'église. Prenons le dimanche matin. Comment un enfant pourrait-il sentir la sainteté du jour et de ce qu'il verra à l'église si ce matin-là, tout ce qu'il voit à la maison, c'est le brouhaha de la radio et de la télévision, des parents qui furment et lisent la gazette, dans une ambiance globalement profane? La participation liturgique à l'église devrait être précédée par ce sentiment d'être appelés à se rassembler, dans une solennité et une paix palpable. L'allumage de bougies veilleuses devant les icônes, la lecture des textes bibliques de la liturgie, des vêtements propres, une maison mise en ordre et avec un petit air festif – bien trop souvent, les parents ne réalisent pas à quel point tous ces détails forment la conscience religieuse de l'enfant, l'imprégnant à un point tel qu'aucune tribulation future ne pourra plus rien lui en effacer. La veille des dimanches et des jours de fête liturgique, pendant le Grand Carême, les jours où nous nous préparons à la confession et à la Communion, la maison devrait être le reflet de l'Église, elle devrait être illuminée de la lumière que nous ramèneront de la Liturgie.

Voyons à présent la question de la catéchèse. Il me semble évident qu'organiser des cours de soi-disantes "écoles du dimanche" pendant la Divine Liturgie est en contradiction flagrante avec l'esprit de l'Orthodoxie. La Liturgie dominicale est le joyeux rassemblement de la communauté paroissiale, et l'enfant doit connaître et expérimenter cela bien longtemps avant d'être à même de comprendre la profonde signification de ce rassemblement. Il me semble que le choix du dimanche pour la catéchèse ecclésiale n'est pas très opportun. Le dimanche est avant tout un jour liturgique. Dès lors, il devrait être centré sur l'Église et sur la Liturgie. Il serait bien mieux d'organiser la catéchèse le samedi, avant la Vigile ou les Vêpres.

L'argument prétendant que les parents ne savent pas et n'amèneront pas leurs enfants 2 fois par semaine à l'église, c'est tout au plus admettre leur indolence et leur négligence pécheresse face à ce qui est important pour leur enfant. Le samedi soir est le commencement du dimanche, et il devrait être sanctifié liturgiquement autant que le dimanche matin. Pourquoi donc dans toutes les églises Orthodoxes du monde, on célèbre des vêpres ou une vigile le soir de la veille de jours de fêtes et les dimanches? Il n'y a pas de raison que nous ne puissions arranger notre vie ecclésiale selon le principe : école – Vêpres – Liturgie, et où l'école catéchétique serait pour les enfants la préparation essentielle et l'introduction au Jour du Seigneur, à Sa Résurrection.