moine copte
La vocation monastique est un appel particulier de Dieu, dans lequel tout est question de relation. C'est une relation qui implique la communauté (la fratrie monastique), mais concerne principalement la relation du moine avec Dieu.
Les moines ne sont pas des saints qui mèneraient une vie hors du monde, mais des hommes qui aspirent à la sainteté et la cherchent en entrant dans une relation avec ce Dieu Qui promet la sainteté par le biais de cette relation. Le moine s'efforce, avec l'aide de la grâce divine, à mener une vie qui est à l'imitation de celle des Anges, c'est pourquoi on fait souvent référence à la vie monastique comme une vie angélique.
A travers cette communion continue avec Dieu, le moine s'efforce de soumettre sa propre vie à la transformation qui accompagne l'action du Saint Esprit.
La sainteté n'est pas quelque chose qui ne concernerait que les saints dont nous vénérons les icônes et dont nous lisons les récits des vies.
La sainteté doit se comprendre au contraire comme une question de plénitude, de restauration ou de guérison. Nous recherchons la guérison pour quitter les ténèbres et l'estrangement dont nous avons hérité à la suite de la chute adamique. Nous cherchons le Dieu de Justice Qui seul peut nous guérir de nos infirmités. Au fur et à mesure que le Christ grandit en nous, notre nature déchue décroit. Dans l'obéissance monastique, le "moi" est remplacé par la volonté de Dieu, et l'ego est foulé aux pieds.
Le but du moine est d'acquérir le Saint Esprit dont proviendra la véritable repentance et résultera un coeur humble et contrit. Cette relation qui apporte guérison au moine l'apporte aussi au monde. Saint Seraphim de Sarov expliquait que si vous trouviez la paix intérieure, des milliers autour de vous seraient sauvés. Le moine n'est donc pas quelqu'un qui quitte le monde parce qu'il se soucie peu de ceux qui vivent dans le monde, mais parce qu'il se soucie de tous et de tout. Parce qu'il aime son prochain et le cosmos tout entier, il se soumet pour être transformé par le Saint Esprit, devenant un martyr vivant pour lui-même.
Le moine se tient devant Dieu comme un intercesseur pour l'humanité toute entière, non parce qu'il fuirait intentionellement les autres, mais parce qu'il devient plus proche des autres en entrant dans une relation d'intimit' avec Jésus-Christ, Qu'il sert.
Dans l'amour du Christ,
Hiéromoine Tryphon, Eorhf

Moines Grecs regardant un livre de cuisine, chapelle de Mylopotamos, près du monastère de la Grande Laure, Mont Athos, 18 mars 2008
source photo Molonlabe