"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

21 avril 2012

Nous sommes trop vite contents de nous-mêmes (C. S. Lewis)

Il semblerait que notre Seigneur ne trouve pas nos aspirations trop fortes, mais trop faibles. Nous sommes des créatures tiédasses, nous nous vautrons dans l'illusion de l'alcool et du sexe débridé et de l'ambition, alors que la joie infinie nous est offerte. Nous sommes comme un enfant ignorant qui veut aller fabriquer des gâteaux de boue dans un marécage parce qu'il ne parvient pas à imaginer ce que signifie l'offre de vacances à la mer qu'on lui a faite. Nous sommes bien trop vite satisfaits.
C. S. Lewis

pécheurs en barque
huile de Vasili Polenov, 1872


It would seem that Our Lord finds our desires not too strong, but too weak. We are half-hearted creatures, fooling about with drink and sex and ambition when infinite joy is offered us, like an ignorant child who wants to go on making mud pies in a slum because he cannot imagine what is meant by the offer of a holiday at the sea. We are far too easily pleased.
C.S. Lewis

20 avril 2012

Être en paix avec soi-même (saint Jean Chrysostome)


Que vaut le fait que le monde soit en profonde paix si vous êtes en guerre avec vous-même? Voilà la paix que nous devrions conclure. Si nous y parvenons, rien ne saura nous atteindre. A cet égard, la paix civile n'est pas sans importance, d'où il est demandé "afin que nous puissions mener une vie calme et paisible." Mais si quelqu'un est perturbé lorsque tout est calme, alors c'est quelqu'un de misérable. Voyez-vous, Celui Qui parle de cette paix, que j'appelle de la 3ème sorte, la paix intérieure? Lorsqu'il a dit "afin que nous puissions mener une vie tranquile et paisible", il ne s'est pas arrêté là, il a ajouté "en toute piété et retenue". Mais nous ne saurions vivre dans la piété et la retenue sans que la paix soit établie. Car lorsque d'étranges considérations viennent perturber notre foi, quelle paix pouvons-nous avoir? Ou lorsque nous agitent les esprits d'impureté, quelle paix pouvons-nous avoir?
Saint Jean Chrysostome, homélie 7 sur l'épître à Timothée

19 avril 2012

Foi ou religion? Bonne Nouvelle ou fête annuelle? (P. Schmemann)

Les premiers Chrétiens n'appelaient pas leur foi une religion, mais la Bonne Nouvelle (Evangelion), et leur but était de la répandre et la proclamer dans le monde. Ils savaient et croyaient que la Résurrection du Christ n'était pas que l'occasion d'une fête annuelle, mais la source d'une vie puissante et transfigurée.
Archiprêtre Alexander Schmemann


source de la Vierge Marie à Nazareth
Vasily Polenov, 1872


The early Christians called their faith not a religion, but the Good News, which it was their purpose in the world to spread and proclaim. They knew and believed that Christ’s resurrection was not merely the occasion for an annual feast, but the source of powerful and transfigured life
Protopresbyter Alexander Schmemann

18 avril 2012

Saint Rombaud de Mechelen, hiéromartyr + pèlerinage orthodoxe 2.6.12


Le 24 juin est son "Dies Natalis", il est aussi fêté les 1er et 3 juillet.

SAINT ROMBAUD, HIEROMARTYR (+ 775)
L'abbé Thierry de Saint-Trond (+ 25 avril 1107) nous a laissé une courte Vie de saint Rombaud qui est la source la plus sûre que nous possédions sur ce saint. Il nous le présente comme un Scot, un Irlandais, mais beaucoup d'historiens modernes mettent en doute cette assertion et pensent qu'il était plutôt anglo-saxon. Il se rendit à Rome en prêchant l'Évangile sur sa route; après avoir vénéré le tombeau des Apôtres, il revint à travers la Gaule jusqu'en Belgique. La Vita originale ne parle pas d'ordination épiscopale à Rome, qui est une invention postérieure au grand Schisme romain destinée à "rattacher" la Belgique à l'église catholique-romaine; le même processus a été utilisé pour saint Materne et quantité d'autres saints évangélisateurs de nos contrées.

Arrivé en Belgique, saint Rombaud se fixa dans un ermitage auprès de Malines. S'il avait été évêque, il aurait pris possession d'un siège épiscopal en bonne et due forme. Là au contraire, il reprit sa vie erémitique sous la protection du comte Adon, dont la femme se désolait de ne pas avoir d'enfant. Rombaud lui promit qu'elle aurait un fils. Quand il naquit, il le baptisa et lui donna le nom de Libert - il finira saint martyr à Tongeren et on le fête le 14 juillet.
Un jour que le jeune Libert jouait sur le bord de l'eau, il glissa et se noya. Rombaud le ressuscita et le rendit à ses parents qui, en reconnaissance, donnèrent à l'ermite un domaine dans lequel il fonda un monastère et d'où il parcouru la région pour l'évangéliser. Son apostolat fut interrompu brusquement : deux scélérats, auxquels il avait reproché leurs vices, l'assassinèrent le 24 juin 775 et, pour cacher leur crime, le jetèrent à la rivière.

Le corps du saint martyr ne tarda pas à être retrouvé, et le compte Adon le fit enterrer dans l'église de son monastère, dédiée à Saint Etienne, laquelle église reçut bientôt le nom de Saint-Rombaud. Le monastère devint une collégiale qui fut érigée en métropole quand le pape de Rome Paul 4, créa l'archevêché hétérodoxe de Malines en 1559.

L'anniversaire de la mort du saint tombant le jour de la Saint-Jean-Baptiste, on reporta sa fête au jour octave. Au 9ième siècle, les litanies de Cologne mettent saint Rombaud au nombre des saints, mais il ne figure dans aucun des anciens martyrologes. Le cardinal Baronius l'introduisit au martyrologe romain non au jour de sa mort, mais à celui de sa fête, avec une notice empruntée malheureusement à des documents suspects, reconnaissent même les érudits Bénédictins catholiques-romains..
Bibl. - Acta sanct., 1er juillet, t. 1,. p. 169-266. - Anal. boll., t. 54, 1936, p. 12 et 17. - sanctoral des RP Bénédictins, éditions Letouzey & Ané 1936


Tropaire de saint Rombaud ton 4
Venu des brumes de Calédonie
Pour dissiper les brumes de l'impiété
Tu évangélisas, père Rombaut,
Et reçus le don des miracles.
Et si les méchants auxquels tu reprochais
Leurs méfaits et leurs vices
Finirent par tuer ton corps
Ils ne purent tuer ta grande âme
Qui fut reçue par Dieu dans le sein d'Abraham



Pèlerinage orthodoxe à Saint Rombaut de Mechelen (Malines) le samedi 2 juin 2012
Organisé par la Fraternité archevêque Jean et la Fraternité Orthodoxe de Belgique
http://www.diakonia.be/pages/Malines%20annonce%20Samedi%202%20juin%202012.pdf


icône de Pervijze (c)
http://www.orthodox.be

17 avril 2012

Fête du couvent de la Mère de Dieu "Portaïtissa" à Trazegnies (B) - historique de l'icône et de son protecteur le martyr José Munoz-Cortez



Dans le courant du mois de décembre 1999 est né le premier couvent de moniales orthodoxes de rite oriental en Belgique, le Couvent de la Mère de Dieu "Portaïtissa". Deux moniales venant du Couvent Saint Jean Baptiste à Den Haag (La Haye, Pays-Bas, juridiction du Patriarcat de Moscou), se sont installées dans une maison à Trazegnies, non loin du Château, dans la banlieue nord de Charleroi. Le petit couvent vit des dons, de la vente de chapelets, de la peinture d'icônes.



Couvent de la Protection de la Mère de Dieu, Portaïtissa
supérieure : Mère Lydia
Rue du Caillou 3
6183 TRAZEGNIES
Tél. 071.46.28.46
http://www.orthodoxia.be/FRkerk/Juridictions/4%20Archiepiskopia/Trazegnies.html

Aumônier:
Higoumène Paul (Pellemans)
paroisse de tous les saints ayant illuminé la terre russe
Rue du Tavernier 15
1340 OTTIGNIES (Louvain-la-Neuve)
Tél. 010.41.85.57





L'ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU PORTAÏTISSA (GARDIENNE DE LA PORTE)

A l'origine l'icône ibérienne de la Mère de Dieu (en russe lverskaïa, c'est-à-dire Géorgienne) appartenait à une riche veuve des environs de Nicée.

A partir de 829, la première année du règne de l'empereur Théophile, la possession et la vénération d'icônes furent sévèrement punies. La maison de la veuve fut également inspectée. En donnant de l'argent aux soldats, elle put les convaincre de lui laisser l'icône encore une journée. Elle préférait notamment donner l'icône à la nature qu'aux moqueries des hommes ou à la destruction. Avec son fils Jean elle mit l'icône à la mer, et à sa joie, elle la vit voguer bien droite sur les flots et s'éloigner de la côte. Afin d'échapper à la punition, Jean s'enfuit au Mont Athos où après une vie d'ascèse, il mourut en paix. Au préalable, il avait raconté aux moines ce qui s'était passé avec l'icône, et ils se souvinrent de cette histoire et la racontèrent à leur tour.

De nombreuses années plus tard, le moine Gabriel vivait au monastère d'lveron au Mont Athos. Le 31 mars 999, la Mère de Dieu lui apparut en rêve. Elle promit d'offrir cette icône au monastère, et dit qu'il devait la sortir de l'eau. Quand les moines se rendirent sur la grève, ils virent en effet l'icône toute droite dans l'eau. Ils la ramenèrent respectueusement au monastère, dans le sanctuaire. Le lendemain, l'icône avait disparu. Après avoir longuement cherché, ils la retrouvèrent au-dessus de la porte d'entrée du mur d'enceinte. Elle fut remise dans le sanctuaire, mais elle fut de nouveau retrouvée au-dessus de la porte d'entrée. Après une troisième fois, l'on comprit enfin que la Mère de Dieu le voulait ainsi et une petite chapelle fut construite près de l'entrée pour l'icône qui depuis lors s'appelle la Gardienne de la Porte: Portaïtissa.

Au 17ième siècle, cette icône fut connue en Russie. Le Tsar Alexis et l'archimandrite Nikon du monastère Novospasski (le futur patriarche Nikon) demandèrent à l'higoumène du monastère d'lviron en visite à Moscou, une copie peinte. Celle-ci fut solennellement reçue à Moscou le 13 octobre 1648, et placée dans la chapelle de la porte Voskressenki (Résurrection). Depuis, la fête de l'icône est célébrée le 13 octobre, le 12 février et le mardi de Pâques.

Avec la bénédiction de l'archevêque Simon de Bruxelles et de Belgique, les moniales du couvent orthodoxe de Trazegnies se sont placées sous la protection de l'icône de la Mère de Dieu Portaïtissa.

in : "Les Starets russes du monastère d'Optina" n°1", Noël 2002, page 46, édité par le couvent

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http://www.johnsanidopoulos.com/2011/04/appearance-of-iveron-portaitissa-icon.html



Photo prise en 1927 ou 1928 par Ali Sami Bei



Cette icône était la propriété d'une pieuse veuve qui vivait dans la région de Nicée, en Asie Mineure, à l'époque de l'empereur iconoclaste Theophilus (829-842). Lorsque les troupes de l'empereur arrivèrent pour chercher et détruire toute sainte icône, la pieuse veuve jeta l'icône miraculeuse de la Theotokos à la mer. C'est alors qu'elle observa un étrange phénomène. L'icône se redressa perpendiculairement à l'eau et dans cette position, avança vers l'ouest à travers les vagues.
Le temps passant, l'icône arriva face au monastère d'Iviron sur le Mont Athos. Un saint ermite nommé Gabriel la tira hors de l'eau, et la donna aux moines. Ils construisirent une petite église pour l'icône près de la porte du monastère, et y placèrent l'icône. Dès ce moment-là, elle reçu le nom de Portaïtissa.
Depuis lors, la très sainte Mère de Dieu a accompli nombre de miracles à travers sa sainte icône. Elle a guérit certains possédés par des démons, guéri des muets, et rendu la vue à des aveugles. En même temps, elle a protégé le monastère de tout danger, et l'a sauvé d'invasions étrangères. Entre autres bénéficiaires de la Portaïtissa, on trouve une princesse russe, la fille du tsar Alexei Michailovitch (1651).
L'icône est arrivée sur la sainte Montagne le Mardi Radieux de l'an 1004. Dès lors, le monastère d'Iviron célèbre cette radieuse fête en ce jour-là, à notre époque aussi. La Divine Liturgie est célébrée à l'église près de la mer, où l'eau bénie avait jailli lorsque le moine Gabriel avait retiré l'icône de la mer.
L'Icône Portaïtissa d'Iveron est aussi commémorée le 31 mars.








Παναγία Πορταΐτισσα
L'Icône originale au monastère d'Iviron, Mont Athos


La version de Montréal et le martyr José de bienheureuse mémoire
http://en.wikipedia.org/wiki/Panagia_Portaitissa#Montreal_version

Comme de coutume dans l'Eglise Orthodoxe, l'icône est un prototype qui a été bien des fois copié. Nombre de ces copies ont elles-mêmes été célèbres en termes de miracles, et l'une des plus célèbres est l'icône myroblyte de Montréal, Canada. Durant 15 ans (1982-1997), alors que le myron continuait de s'écouler de l'icône, le frère Jose Muñoz-Cortes s'est consacré à en prendre soin, l'accompagnant dans ses innombrables périples entre paroisses partout aux Etats-Unis et Canada, en Amérique du Sud, Australie et Europe. Une nouvelle copie de l'icône myroblite de Montréal a commencé à exsuder du myron à l'église orthodoxe russe d'Hawaï en 2007. Plusieurs jours de fête dans l'année liturgique célèbre certains de ces miracles.



http://orthodoxwiki.org/José_Muñoz-Cortes
José Muñoz-Cortes (1950, Chili - 1997, Grèce) était un Chilien converti au christianisme orthodoxe. Il s'intéressa à la vie monastique et devint le gardien de l'icône miraculeuse myroblite de la Mère de Dieu d'Iveron (dans sa copie appelée Icône de Montréal). Il fut assassiné le 31 octobre 1997 dans sa chambre d'hôtel à Athènes, Grèce.

Frère José est né au Chili dans une pieuse famille catholique-romaine d'origine espagnole. Il avait 12 ans lorsqu'il a rencontré l'archevêque Leonty du Chili, et sous son influence, José a été baptisé 2 ans plus tard dans l'église orthodoxe, avec le consentement de sa mère. Il commença à mener une vie de type monastique, autant que cela était possible dans les circonstances du monde, et ce sans entrer pour autant dans un monastère. Plus tard, lorsqu'il émigrera au Canada, il continuera ce style de vie.
Artiste de talent, il obtint une place d'enseignant de l'art à l'université de Montréal, et commença à étudier l'iconographie.
Au cours de l'été 1982, frère José parti pour le Mont Athos dans le but d'y visiter certains skites et monastères spécialisés dans l'iconographie. Au petit skite de la Nativité du Christ, l'higoumène, l'ancien Clement, accueilli chaleureusement frère José et ses compagnons de voyage et leur offrit la traditionnelle hospitalité athonite. Puis il les emmena voir l'atelier d'iconographie.
Frère José ressenti aussitôt une forte attraction pour une icône de la Mère de Dieu, une copie contemporaine (1981) de l'ancienne et vénérée Icône d'Iveron. C'était une des premières icônes à avoir été peintes dans ce skite, par le p. Chrysostomos en 1981. Fr. José fut déçu d'apprendre qu'elle n'était pas à vendre, mais à sa grande joie, au moment où il quittait le skite, l'higoumène Clément courru après lui et lui remit l'icône, disant qu'il était agréable à la Mère de Dieu de l'accompagner en Amérique du Nord.
De retour à Montréal, frère José commença à lire quotidiennement l'acathiste devant l'icône. Quelques semaines plus tard, le 24 novembre, il se réveilla et senti un fort parfum. La nouvelle icône exsudait du myron, émanant miraculeusement des mains et des étoiles de la Mère de Dieu.
Peu après, cela fut reconnu par l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières, et cela reçu bénédiction pour aller de paroisse en monastère pour l'édification des fidèles chrétiens.
Au cours des 15 années qui suivirent, le myron continua à exsuder de la sainte icône. Frère José se consacra à en prendre soin, accompagnant la sainte Icône au cours des innombrables voyages vers des paroisses des Etats-Unis, du Canada, d'Amérique du Sud, d'Australie et d'Europe. En Bulgarie, quelque soixante mille fidèles vinrent dans une église à Sofia pour y vénérer cette icône.
Frère José était aussi très fidèle à accomplir les innombrables demandes de prière qu'il recevait chaque jour, commémorant quotidiennement des milliers de noms, dont plusieurs dizaines de filleuls.



Décès
Fr. José fut torturé et brutallement assassiné par plusieurs individus dans une chambre d'hotel à Athènes, Grèce, la nuit du 31 octobre 1997.
Il avait prévu de rentrer le lendemain au Canada pour célébrer le 15ème anniversaire de l'apparition miraculeuse du myron sur l'icône. L'affaire n'est toujours pas résolue, bien que plusieurs furent suspectés dans ce crime.
L'icône myroblite de Montréal disparu après le meurtre de frère José, et on ne l'a pas revue depuis.
Frère José n'a pas encore été glorifié comme saint par l'Eglise, bien que nombre de miracles ont été rapportés comme ayant eu lieu en son nom, y compris des icônes de frère José qui se sont mises à exsuder du myron.
Un miracle relié à ces événements est la nouvelle icône miraculeuse à Hawaï, copie de l'icône myroblite Iveron de la Mère de Dieu, qui se mit elle-même à exsuder du myron juste avant le 10ème anniversaire du martyre de frère José. L'Icône d'Hawaï est une copie imprimée de l'Icône de Montréal. D'autres copies de l'Icône de Montréal sont devenues myroblites à diverses reprises.



A lire en français (& source de la photo sous le lien):
http://orthodoxologie.blogspot.com/2009/11/12-novembre-2009-frere-joseph-ambroise.html



A lire en anglais :
http://www.stjohndc.org/Russian/munoz/MunozE/e_00_MunozTitle.htm



La Mère de Dieu dans son Jardin : la sainte Montagne de l'Athos
Hyper Aghia Theotoke, presbebai hyper hymas!

16 avril 2012

Quitter l'église après l'annonce de la Résurrection et avant la Liturgie (métropolite Chrysostomos de Patras)



http://www.romfea.gr/epikairotita/12281-patron-min-fygete-to-pasxa-apo-tin-ekklisia


Nous préparant à la sainte Pâques et à la vénération de la glorieuse Passion de notre Sauveur Jésus-Christ, et à glorifier Sa Résurrection d'entre les morts, nombre de pensées inondent mon esprit, et nombre d'émotions affluent en mon coeur.

Expliquer tout ce que je ressens en tant que pasteur, tout ce qui secoue mon fors intérieur, prendrait beaucoup de temps et d'espace. Je crois que les sentiments de tous sont comparables aux miens en ces jours saints.

Notre Seigneur est élevé sur la Croix, et offre Son très précieux Sang. Il descend dans l'Hadès, et ressuscite le 3ème jour, afin de nous donner une vie nouvelle, et faire de nous des héritiers de Son Royaume éternel.

"Nous louons Sa Passion, chantons Sa mise au tombeau, et pour Sa Résurrection nous nous écrions : Seigneur, gloire à Toi"

Je suis ému par la participation de l'assemblée des fidèles à nos saints offices, et je me réjouis parce que les Grecs ont la Foi en Dieu profondément ancrée dans leurs âmes, ainsi que la dévotion à Sa Résurrection et à l'Eglise.

Mais hélas, ma joie est tempérée, ou plutôt elle est ternie lorsque je pense à la manière dont nous célébrons la sainte Pâques. Je ne citerai qu'un seul problème. Des milliers de fidèles affluent vers les saintes églises à l'occasion de la célébration de la Résurrection, et attendent avec joie et jubilation de recevoir la sainte Lumière.

La Création est illuminée par la Lumière du Ressuscité, Lumière sans déclin, et les anges célèbrent avec les hommes en chantant des hymnes triomphales à la lumineuse Résurrection du Seigneur - "Célébrons la mort de la mort, la destruction de l'Hadès, le début sans fin d'une nouvelle vie."

Et alors que tous sont dans la joie (en tout cas la plupart), parmi les participants à la célébration de la Résurrection, comme par une sorte de magie, ils sont saisis par le démon, et ils détournent leur face du Ressuscité, et se précipitent pour quitter la fête à la fois céleste et terrestre, le grand rassemblement du Ciel et de la terre semble pressé de quitter le Seigneur, Qui est à ce moment-là sacrifié sur le terrible Autel et offert à consommer aux fidèles, qui semblent trouver plus important de s'en aller vers d'autres lieux pour jouir de plaisirs exclusivement terrestres et de tables garnies.

Jamais je ne me sens aussi triste qu'en cette occasion. C'est une très grande affliction, lorsque nous chantons le verset "Que Dieu Se lève, et que Ses ennemis soient dispersés, et que ceux qui Le haïssent le fuyent," de savoir que ces fidèles s'en vont en hâte, qu'ils se dispersent, ceux-là même qui venaient de glorifier le Ressuscité.

Mentalement, à ce moment-là, je vois et j'entends notre Seigneur qui, tout en montrant la marque des clous, pose la question qu'Il posa à Ses disciples au Jardin de Getsémani : "Ne pourriez-vous pas veiller une heure avec Moi?"

"Mes enfants, dit-Il, pourquoi partez-vous? Êtes-vous à ce point fatigués? Ne voudriez-vous pas encore prendre un peu part à la Lumière céleste? Seriez-vous affamés?

Mes enfants, pourquoi M'abandonnez-vous? Mon peuple, qu'ai-Je donc fait contre vous, et pourquoi le réciproquez-vous? Au lieu de Mon amour, vous M'offrez l'oubli! Au lieu de Mon sacrifice, vous me présentez le reniement! Au lieu de Ma descente dans l'Hadès pour vous relever au Ciel, vous Me donnez de l'ingratitude! Au lieu d'accepter l'invitation à la Cène Eucharistique de la Résurrection, vous me présentez le dédain!

Mon peuple, pourquoi échange-tu le Ciel contre de la poussière, l'éternité contre le transitoire, l'immortelle nourriture contre l'aliment temporel, la joie du Règne de Dieu contre la fausse joie mondaine?

Mon peuple, pourquoi éteins-tu la Lumière de la Résurrection, et cours-tu éclairer les ténèbres de ton âme avec les fausses lumières de ce vain monde?"

Comment répondrons-nous au Seigneur à toutes Ses questions? Aucune logique humaine ne pourrait interpréter ce comportement. Nous tentons d'analyser ce phénomène et d'en explorer le fond.

C'est une chose étrange à entendre, terrible à voir. Hélas, cela fait des décennies que cela se produit, et c'est le résultat de l'ignorance des profondeurs de la fête et de son Mystère, de la Résurrection et du Salut.

C'est un produit de la sécularisation qui a frappé nos vies et notre société.

C'est le résultat de l'influence du démon, qui se réjouit de cette attitude du peuple.

En conclusion, le départ des fidèles de la sainte église avant la Liturgie de la Résurrection est un grand péché, et il trahit la frivolité par rapport aux questions de la Foi. Toutes les luttes que l'on a accomplies jusque Pâques s'en trouvent inutiles.

Certains ont préparé une excuse : "on ne saura jamais faire rentrer tout le monde dans l'église, nous serons au dehors. Que devrions-nous faire dans ce cas? Nous partirons car ça je ne sais pas le supporter."

A cette question, que dis-je, à ce prétete, je réponds : la grâce de la Résurrection du Ressuscité rempli tout et la Lumière de la Résurrection rayonne à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la sainte église et illumine les visages des enfants de la Résurrection. "Tout est rempli de lumière : le Ciel et la terre, et les régions sous-terraines."

De plus...

Le Seigneur S'est fait homme, Il S'est humilié, a été lynché, a porté une couronne d'épines pour nous, on Lui a craché dessus, on L'a fouetté, Il a gravi le Golgotha en portant la Croix sur Son épaule, on Lui a donné une boisson de fiel et de vinaigre à boire, Il a été cloué sur la Croix, et est descendu dans l'Hadès. Il S'est relevé d'entre les morts afin de relever l'homme déchu. Toutes ces choses, nous les avons oubliées et nous partons.. parce que nous serions fatigués, soucieux?

Je voudrais vous partager des expériences émouvantes que j'ai vécues avec des gens de foi, qui ont attendu des heures pour exprimer à Dieu leurs sentiments.

Je me limiterai à ces deux-ci :

- lorque j'étais le premier secrétaire du Saint Synode, j'ai accompagné feu l'archevêque Christodoulos pour une visite amicale à l'Eglise de Pologne. Là, nous avons célébré la Liturgie au monastère de Grabarka à l'occasion de la fête de la sainte Transfiguration. Des milliers de fidèles s'étaient rassemblés autour de la coline du monastère. Pendant la sainte Eucharistie, la pluie a éclaté.
J'ai pensé que ces gens allaient se disperser. Mais aucun n'a quitté la terrifiante Mystagogie, mais avec patience, ils sont restés là, dans la pluie, pour communier aux Purs Mystères, recevant le Très Saint Sang et Corps du Seigneur. Les moniales tenaient des parapluies, non pas pour protéger les prêtres, mais bien le saint Calice.

- la seconde expérience émouvante, c'était à Bucarest, en Roumanie, en octobre dernier, où nous apportions le crâne du saint Apôtre André pour la bénédiction et la sanctification du peuple roumain.
Des milliers de Roumains ont attendu là, en file, pendant près de 12 heures, de tôt au matin jusque dans la nuit, dans un terrible froid, pour que vienne leur tour pour vénérer la sainte relique. Il y avait une splendide sérénité sur leurs visages, et leurs yeux semblaient être une douce anticipation de la rencontre avec le saint.

Mes frères, il est temps de changer notre attitude au sujet de certains problèmes qui sont vitaux pour nous. Le centre de la vie de notre Eglise, c'est la Résurrection, et la Cène de la Résurrection, l'Autel de la Résurrection.

La célébration de Pâques ne devrait pas être un événement externe, mais quelque chose concernant l'intérieur de l'homme.

De manière incessante, nous devrions nous efforcer de revenir au Royaume de Dieu, et cette fête ne devrait pas être une opportunité séculière pour le désordre et une vie de luxure.

Je crois que cette Pâques, nous changerons notre attitude, et nous voudrons rester pour participer à la Cène du Royaume, écoutant la merveilleuse homélie de saint Jean Chrysostome qui s'écrie :

"S'il en est parmi vous qui sont de pieux amis de Dieu, qu'ils jouissent de cette radieuse fête!"

Et ayant goûté à la douce ivresse de la table immortelle de la Résurrection, partons ensuite vers les biens de l'autre table, celle de notre demeure, qui aura alors le parfum de la Résurrection, et comme cadeau, Dieu nous fera apprécier ces biens matériels, car l'homme est une entité psychosomatique, et en pélerin fait de mélange, selon saint Grégoire le Théologien, nous serons sanctifiés par l'Eglise de la Résurrection

Mes frères, ne quittez pas l'église à Pâques avant la Divine Liturgie. N'abandonnez pas le Seigneur. Ne commettez pas ce grand péché.

Une sainte Résurrection à vous tous
Métropolite Chrysostomos de Patras

15 avril 2012

Dimanche de Pâques et sa signification (orthodoxwiki)



Un Jour sans déclin
http://orthodoxwiki.org/Pascha#Day_without_evening
Pour les Chrétiens Orthodoxes, la célébration de Pâques / Pascha révèle le mystère du Huitième Jour. Elle n'est une simple répétition historique de l'événement de la Résurrection du Christ. Elle est une manière d'expérimenter la nouvelle Création du monde, un avant-goût du Jour nouveau et sans fin du Royaume de Dieu.

Ce Jour Nouveau est exprimé aux fidèles dans la longueur des offices religieux pascals, dans la répétition de l'ordo pascal dans tous les offices de la Semaine Radieuse qui suit, et dans les éléments pascals particuliers qui seront repris dans les offices 40 jours durant, jusqu'à l'Ascension. En quelque sorte, ces 40 jours-là sont traités comme un seul jour.




Sainte et joyeuse fête de Pâques!


Annonce de la Résurrection
chantée en grec et en français en la Vigile de Pâques
paroisse des saints Anargyres, Péronnes-lez-Binche, 14-15.4.2012






Que la Lumière de la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ emplisse vos âmes, vos familles, vos maisons et toute votre vie.