"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

16 juin 2012

la prière, oeuvre la plus difficile (abba Agathon / Apophtegmes)

A mon avis, il n'y a pas d'ouvrage plus difficile que la prière à Dieu. Chaque fois que quelqu'un veut prier, nos ennemis spirituels veulent s'en mêler et l'interrompre, car ils savent que ce n'est qu'en détournant les humains de la prière qu'ils savent leur faire du tort. Quelle que bonne oeuvre que l'on entreprenne, elle sera couronnée de succès si l'on persévère. Mais l'oeuvre de la prière est une guerre qui durera jusqu'à notre dernier souffle.
Abba Agathon, 4ème siècle



"In my opinion, no other labor is as difficult as prayer to God. Every time a person wants to pray, our spiritual enemies want to come and disrupt it, for they know that it is only by deflecting humans from prayer that they can do them any harm. Whatever good work a person undertakes will produce success, it if is done with perserverance; but the labor [of prayer] is a warfare that will endure until our very last breath."
Abba Agathon, 4th century

15 juin 2012

les épreuves comme révélatrices de notre foi (saint Jean de Cronstadt)

Ne redoutez pas le conflit, et ne le fuyez pas; où il n'y a pas de lutte, il n'y a pas de vertu. Notre foi, confiance et amour sont prouvés et révélés dans les adversités, c'est-à-dire dans les circonstances difficiles et pénibles, internes comme externes, durant la maladie, l'affliction et les privations.
saint Jean de Cronstadt

Le Juste Job et ses amis
Vasili Polenov, 1869


"Do not fear the conflict, and do not flee from it; where there is no struggle, there is no virtue. Our faith, trust, and love are proved and revealed in adversities, that is, in difficult and grievous outward and inward circumstances, during sickness, sorrow, and privations."
Saint John of Kronstadt

14 juin 2012

essayer de servir Dieu ou critiquer en restant assis



"Après des années je suis très lent à critiquer quelqu’un qui ose faire quelque chose pour Dieu. Il y a tellement de gens qui restent sur la touche en ne faisant rien, mais qui critiquent ceux qui osent faire quelque chose pour Dieu. J’ai plutôt tendance à applaudir ceux qui osent faire quelque chose même s’ils font des erreurs."

cité par Chris Christensen (chanteur-compositeur du groupe EXO)

13 juin 2012

La Source de notre guérison (p. Alexander Men)


http://www.pravmir.com/the-fount-of-our-healing/

L'Évangile du jour est normalement lu lors de la Bénédiction des Eaux, dès lors les paroles que nous avons lues sont connues de tous. Le Seigneur Jésus vint à Jérusalem, à la piscine probatique ou des brebis, un lieu triste et sale, où gisaient les malades, et où il y avait beaucoup de païens : on a conservé sur les murs de ce bassin des inscriptions païennes remerciant leurs divinités pour des guérisons. De temps à autres, l'eau du bassin se mettait à bouillonner, et les gens - se bousculant, se maudissant et se maltraitant les uns les autres - se jetaient à l'eau, car le premier à y entrer allait recevoir la puissance guérissante de l'eau pour lui seul. Au plus difficile était l'accès, au plus chacun faisait des efforts. Ici. Ce n'était qu'envie, haine, querelle et grognements des malades. C' était un endroit misérable, terrible. Fort probablement, nombreux évitaient d'y passer. Il y avait 5 porches, creusés profondément dans le sol. Il y avait des marches qui y descendaient sur la hauteur de plusieurs étages, et partout gisaient des malades geignant, puant, se contorsionnant.

Le Seigneur Jésus vint en ce royaume d'affliction, afin de partager la souffrance de ces gens. Regardant alentour, Son attention fut attirée par un vieux paralytique aux cheveux gris, gisant comme inerte. Le Seigneur l'approcha et lui demanda : "cela fait longtemps que tu es couché ici?" L'homme répondit "38 ans, toute ma vie." Toute sa vie.. Plus que probablement, des gens au bon coeur venaient lui apporter de quoi manger, certains le retournaient, car il était là comme un cadavre, mais personne n'était venu le porter jusqu'à l'eau. Cependant, son unique espoir était que viendrait une année où il serait dans les premiers à plonger son corps dans l'eau, afin que sa maladie le quitte. Et voilà que le Seigneur lui demandait "es-tu couché ici depuis longtemps?"
"Oui, 38 ans. Je n'ai personne pour m'aider. Et de lui-même, quand bien même il se déchirerait toute la musculature à tenter de ramper, il serait bousculé par les autres, qui le repousseraient.

Voilà l'extrême limite de l'humiliation humaine: il est resté là tel un caillou, toute sa vie durant, dans ce lieu de puanteur, abandonné de tous, seul et malade - et soudain il entend la voix du Christ le Sauveur qui lui parle. Il ne savait pas Qui c'était, Celui Qui lui posait la question. Il répondit comme dans un rêve ou un songe.
Alors la voix lui dit "lèves-toi, lèves-toi, prends ton grabat, et rentre chez toi." Et lui, comme dans un rêve, il commença à se lever. La vie revint en ses bras, ses jambes retrouvèrent leur sensation. L'homme se redressa, sans même comprendre ce qui lui arrivait, et, machinalement, il prit son lit, sans même remercier, sans rendre grâce à Dieu. Il ramassa cette paillasse sur laquelle il avait si longtemps git, la chargea sur son dos, et prit le chemin de sa maison.

Le Seigneur Jésus savait quel genre d'homme c'était. Il savait que son âme n'était pas irréprochable. Alors que le paralytique guérit marchait vers chez lui, portant son grabat, il croisa des gens pieux qui lui dirent : "aujourd'hui c'est le Sabbath. Comment ose-tu porter cela?" La Loi divine ne le permettait pas. Il leur répondit "quelqu'un m'a guérit. Il m'a guérit et je marche." "Et qui t'a guérit? Et comment ose-tu violer la Loi de Dieu le jour du Sabbath?" "Je ne sais pas qui m'a guérit, je n'ai pas vu son visage." Plus tard, le Seigneur le rencontra au Temple, et lui dit "dorénavant, ne pêche plus, de peur qu'il ne t'arrive pire encore." Le regardant, le vieil homme Le reconnu. Alors il partit et alla dire que c'était Jésus Qui lui avait ordonné de violer la Loi de Dieu pendant le Sabbath. Le vieil homme trahit Celui Qui l'avait guérit de si nombreuses années d'une terrible maladie, après tant d'années d'attente sans espoir. Il trahit le Seigneur, Qui pouvait dès lors être à nouveau condamné, diffamé, qu'ils puissent dire "c'est Celui-là Qui enseigne au peuple à violer la Loi de Dieu."

Voilà l'événement dont l'Évangéliste nous parle ce jour. Nous pouvons immédiatement nous imaginer gisant ici, empêtrés dans nos faiblesses et nos péchés. Et nous savons qu'il n'y a qu'Un seul Qui puisse nous guérir. Et s'il étend Sa main vers nous, alors nous ne manqueront pas de reconnaissance envers Lui. Après tout, Il est Celui Qui est devenu la vivifiante source d'eau guérissante pour nous. Pensez-y, là-bas il y avait une source qui ne guérissait que rarement, et dans laquelle se jetaient les désespérés.

Mais nous avons une autre source : le Verbe de Dieu - cette inépuisable source de vie, le saint Évangile, la sainte Bible - qui contient tout ce qui est nécessaire pour la vie humain. Notre source est le saint Calice que nous pouvons approcher, de même que la prière et la vie dans l'Église. Cette source devient vie non pas une seule fois par an, mais toujours. N'importe qui peut l'approcher, n'importe quand. Touchez-là,désirez-là, empressez-vous d'aller vers le Seigneur, et vous ressentirez Sa puissance guérissante.

Lorsque les années ont courbé nos dos; lorsque la séparation, la détresse, les abus et offenses subis, et les frustrations sont là tels des cailloux en nos âmes - tout ce qui assombrit nos vies; lorsque le malheur, le désespoir, et le vide grisonnant de la vie nous écrase; lorsque nous ressemblons à un cadavre, un paralytique, un malade incurable; alors souvenons-nous que nous avons un Nom unique, le plus doux Nom de tous, le Nom de Jésus, qui nous relève, guérit et restaure.

Archiprêtre Alexander Men (+1990)

original en russe :
http://www.alexandrmen.ru/books/svetvtme/svtms320.html

12 juin 2012

La salle d'urgence pour l'âme - chercher la guérison dans la vie de l'Église (p. Tryphon, EORHF)


L'Orthodoxie propose une manière très précise pour entrer en communion avec Dieu. C'est un cheminement qu'il faut apprendre, car simplement "devenir Orthodoxe" n'amènera pas celui qui est en recherche à une vie intérieure qui transforme et illumine. L'appartenance à l'Église n'est tout simplement pas suffisante, car l'Église n'est pas une question de belles liturgies et icônes, ou de théologie mystique. En tant qu'hôpital de l'âme, l'Église est ce lieu au sein duquel nous pouvons recevoir la guérison de tout ce qui nous blesse. Elle est l'endroit où nous pouvons être guéris, et trouver la plénitude de l'être.

Comme dans la salle d'urgences d'un hôpital local, un patient ne peut pas se contenter d'y entrer et espérer être guéri. Il faut se soumettre à l'examen de l'équipe médicale, qui lui demandera de décrire les symptômes de ce dont il souffre, lui fera passer divers examens, et pour finir prescrira les médicaments nécessaires pour aboutir à la guérison.

Dans l'hôpital de l'âme, à savoir l'Église, ses prêtres tiennent le rôle du personnel des urgences. Ils interrogent le patient - le paroissien - et examinent son coeur pour trouver la maladie, et recommandent le remède. Le prêtre devient le thérapeute, recommandant au patient - celui qui est en recherche - ce qu'il peut faire pour parvenir à la plénitude.

Une règle de prière, la lecture quotidienne des saintes Écritures, les fréquentes confession et communion aux saints Mystères, tout cela fait partie des remèdes de l'Église qui amèneront à la guérison. De même que le médecin prescrira la bonne posologie, après examen de son patient, ainsi donc, le prêtre prescrit ce qui aidera son enfant spirituel.

La vie spirituelle est quelque chose qui nécessite un apprentissage, peut-être bien plus encore à notre époque qu'à n'importe laquelle de l'histoire du monde. Au plus que l'impiété et l'athéisme progressent, au plus en est-il de même pour les obstacles au progrès spirituel. La dégradation de notre société toute entière, la vie profondément dépravée, sont devenus des éléments normaux pour notre époque, la rendant dangereuse. La spiritualité individualiste peut rendre très vulnérable à l'illusion spirituelle. Nous avons tous besoin d'un guide expérimenté qui peut nous aider à éviter les pièges de l'orgueil et de l'assouvissement de sa propre volonté, qui nous mèneraient à la perdition.

Dans l'amour du Christ,
Hiéromoine Tryphon

11 juin 2012

l'eucharistie, médecine des corps et des âmes (saint Jean Cassien)


Nous ne devons pas éviter la sainte Communion parce que nous nous considérons pécheurs. Nous devons plus souvent nous en approcher pour la guérison de l'âme et la purification de l'esprit, mais avec une telle humilité et foi que, nous en considérant indignes, nous désirions encore plus du remède pour nos blessures.
Saint Jean Cassien