"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

13 juillet 2012

L'homme spirituel n'a pas de droits ici bas (p. Païssios)

Au plus l'on devient spirituel, au moins l'on a de droits en cette vie. Il est obligatoire d'être patient, d'accepter l'injustice, d'accepter les injures qu'on vous adresse. Quelqu'un qui est mauvais et loin de Dieu a beaucoup de droits : frapper, hurler et agir de manière injuste. Dieu nous réserve des droits pour la vie suivante. Par ignorance, cependant, nous recherchons souvent nos droits ici bas. N'abimons pas tout. S'ils nous disent quoi que ce soit, accordons-leur directement ce droit. Et ensuite pensons bien que nous sommes confiants en Dieu. Tout ça n'est que pitrerie. La justice humaine ne signifie rien pour la personne spirituelle. Mais elle est un grand souci pour la personne pervertie.
Ancien Païssios l'Athonite



"As a person becomes more spiritual, so much fewer rights does he have in this life. It is obligatory to be patient, to accept injustice, to accept evil words from others. A crooked stick (perverted person) who is distant from God has many rights: to strike and shout and act unrighteously. Our rights God keeps for the other life. Out of ignorance however we often seek our rights here. Let us not damage things at all. If they say anything to us, immediately we give them the right. And later we think we trust in God. That is a big joke. Human justice doesn't mean anything to a spiritual person. But it is a great concern for the perverted person."
Elder Paisios of Mt. Athos

11 juillet 2012

Les Chrétiens de Jérusalem attaqués par les colons Juifs (Elena Viola, Alternative Information Center (AIC)

http://www.pravoslavie.ru/english/52015.htm

La croix Dominus Flevit, en surplomb du dôme du rocher
Photo : orcaman , Creative Commons.


Les récentes attaques de colons israéliens sur les lieux saints et église ont mis en lumière la lutte particulière à laquelle sont soumis les Chrétiens palestiniens à Jérusalem.

Des lieux saints et lieux de culte chrétiens à Jérusalem ont été violemment attaqués par des colons israéliens au cours mois passés. Suite aux scandaleux graffitis et affiches "à vendre" sur une église protestante baptiste à Jérusalem-ouest, dans un cimetière chrétien sur Mont Sion, et sur un monastère grec-orthodoxe dans la Vallée de la Croix, Elena Viola analyse la situation des Chrétiens dans la ville sainte de Jérusalem.

Les Chrétiens ont habité Jérusalem depuis l'époque du Christ et Ses disciples, et ont toujours vécu au milieu des musulmans et des Juifs. Bien que le nombre de Chrétiens à Jérusalem n'aie jamais été fort élevé, en partie à cause des conversions imposées à partir de l'arrivée de l'islam et la grande vague d'émigration Chrétienne dans la foulée des guerres de 1947 et 1967, ce nombre déjà restreint de Chrétiens continue de diminuer.

Partant d'une communauté de 32.000 avant la guerre du Proche Orient de 1948 et l'établissement de l'état d'Israël qui a suivi, la population Chrétienne à Jérusalem a dramatiquement chuté pour arriver à quelque 8.000 membres en 2011.

"Le fort déclin du nombre de Chrétiens de Jérusalem est le résultat de l'application par Israël d'une prise de contrôle étatique des lieux, explique Yusef Daher, secrétaire général du conseil oecuménique des églises. "Le gouvernement israélien a toujours poursuivi la même politique : faire de Jérusalem une ville juive, capitale d'Israël, tout en se débarrassant des Palestiniens Chrétiens (et musulmans)."

Les Palestiniens Chrétiens subissent les effets négatifs d'un "gouvernement israélien qui se dirige de plus en plus vers le fanatisme", continue Daher, et cela se reflète dans nombre d'aspects de la vie quotidienne à Jérusalem. Parmi les principaux problèmes auxquels sont confrontés les Chrétiens, on trouve la politique d'Israël pour restreindre le droit de résidence et les possibilités d'achats de logements.

Alors que tout Juif peut non seulement obtenir la nationalité israélienne mais aussi devenir résident à Jérusalem simplement du fait de sa religion, tous les Palestiniens qui ont vécu hors de Jérusalem pour plus de 7 ans et/ou acquis une nationalité étrangère ou un permis de résidence à l'étranger perdent automatiquement leur "résidence permanente" dans la ville de leur naissance. Pour la communauté Chrétienne de Jérusalem, cela signifie que dans les 7 ans à venir, le nombre de Chrétiens dans la ville va probablement chuter à moins de 5300 personnes.

Israël n'a assigné que 13% de Jérusalem-Est pour la construction, accroissant dès lors grandement la densité d'habitations pour les Palestiniens dans la ville, tout en forçant les autres à partir. Ceux qui restent dans leur ville de naissance rencontrent des difficultés bureaucratiques lorsqu'ils tentent de bâtir une vie pour leurs familles.

Elias Baseer, comptable pour les YMCA à Jérusalem-Est, explique que "après une attente de 5 années, et quelques 150.000 NIS d'investis, j'ai finalement obtenu la permission de construire une maison dans le village de Beit Safata (Jérusalem-Est). Si je ne parviens pas à payer toute la construction de ma maison avant la fin de cette année, j'aurai à payer 50.000 NIS de plus pour une prolongation de mon permis de bâtir. Et après cette date limite, les autorités israéliennes pourront révoquer n'importe quand mon permis de construire."

Les Chrétiens luttent pour se garder à Jérusalem. Si la vie pour les habitants non-Juifs est aussi dure pour tous dans la ville, les Palestiniens Chrétiens ont à affronter d'autres complications du fait de leurs convictions religieuses minoritaires.

Si dans le passé, traditionnellement, les Chrétiens avaient des commerces prospères et vivaient dans les quartiers huppés de ce qui est aujourd'hui appelé Jérusalem-Ouest, de nos nos jours ils sont concentrés sur un marché limité, et du fait qu'Israël a isolé la Bande de Gaza de Jérusalem, ils n'ont plus comme possibilité de commercer qu'avec les 200.000 Palestiniens vivant à Jérusalem-Est.

De plus, une grande majorité de Chrétiens de Jérusalem travaille de nos jours pour des organisations non-gouvernementales chrétiennes, et ne perçoivent que des salaires minimaux. "Les revenus moyens qu'une famille de 4 enfants a besoin pour mener une vie décente - pas "bonne" mais simplement "décente" - sont 3 fois supérieurs à ce salaire," dit Baseer, "dès lors les gens doivent avoir plusieurs activités lucratives pour ne pas être écrasés par la pression dans cette ville."

Un autre aspect important, c'est l'éducation au sein de la communauté chrétienne de Jérusalem. Les familles Chrétiennes envoient souvent leurs enfants dans de coûteuses écoles privées, parce que, comme l'explique Baseer, "d'un côté, ils veulent que leurs enfants aient une éducation chrétienne, et de l'autre, ils ne veulent pas que leurs enfants soient sans cesse persécutés par les autres élèves. Dans une ville comme Jérusalem, où les 3 religions monothéistes vivent ensemble, il est quasiment impossible de faire abstraction des croyances des gens - même pour les enfants."

Les Palestiniens Chrétiens et musulmans entretiennent globalement de bonnes relations entre eux. Ils sont partenaires dans leurs activités commerciales, et partagent la même lutte quotidienne pour survivre à la croissante occupation et colonisation de Jérusalem par Israël.

"Ce qui est difficile cependant de faire comprendre aux Palestiniens musulmans," explique Baseer, "c'est que même la communauté chrétienne n'est pas un bloc monolithique : il y a des catholiques-romains, des Arméniens et des Orthodoxes. Ce problème complexe ressort à chaque fois qu'une partie de la communauté renforce un lien commercial avec Israël. En ces circonstances, non seulement celui qui le fait est blâmé et considéré comme un traître, mais aussi toute la communauté Chrétienne."

"Si des colons israéliens nous crachent dessus ou nous harcèlent, nous leur pardonnons, car notre religion nous dit de le faire," explique Daher. "Mais ici c'est allé trop loin. Des colons Juifs endommagent et volent nos propriétés, et le gouvernement les soutien."

"Le gouvernement israélien a toujours été de droite," explique Baseer. "Mais il y a une sorte de gouvernement qui complique la vie à 20%, et une autre qui le fait jusque 80%. L'actuel gouvernement, qui soutient les agressions violentes et scandaleuses, est dangereux jusque 99%."

"Comment les autorités israéliennes pourraient atteindre la barre des 100%," conclu Baseer, "tout simplement en nous expulsant tous de nos maisons et prenant le contrôle intégral de Jérusalem."

Alternative News

étiquettes de prix et graffitis "dehors les Grecs" sur une voiture garée devant le monastère de la Croix à Jérusalem

09 juillet 2012

jeûnez mais soyez bons! (saint Pierre Chrysologue)

Lorsque vous jeûnez, regardez le jeûne des autres. Si vous voulez que Dieu sache que vous avez faim, sachez que l'autre aussi a faim. Si vous espérez miséricorde, faites preuve de miséricorde. Si vous aspirez à la gentillesse, soyez gentil. Si vous voulez recevoir, donnez. Si vous demandez pour vous-même ce que vous refusez aux autres, votre demande est une moquerie.
saint Pierre Chrysologue



When you fast, see the fasting of others. If you want God to know that you are hungry, know that another is hungry. If you hope for mercy, show mercy. If you look for kindness, show kindness. If you want to receive, give. If you ask for yourself what you deny to others, your asking is a mockery.
Saint Peter Chrysologus