"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

14 juin 2014

Conseils à un catéchumène (p. Michael)

Pour le moment, concentre-toi sur l'apprentissage de tout ce que tu peux à propos de l'Église - mais veille à ce que ce soient des sources fiables, d'authentiques auteurs Orthodoxes, et ne prête pas grande attention à QUI QUE CE SOIT sur internet - tiens-toi éloigné des forums internet et des pages facebook - car on y trouve beaucoup de fausse Orthodoxie. Lis, étudie. Et viens régulièrement et souvent à l'église. Ensuite, lorsque tu auras reçu le Baptême, renseigne-toi beaucoup, et essaie de trouver un père spirituel. Ne l'accable pas avec tous les petits détails quotidiens, mais écoute-le attentivement, et il te guidera. Essaie de trouver un moine ermite comme père spirituel.
Hiéromoine Michael (Wood), conseils à un catéchumène


At the moment, just concentrate on learning as much as you can about The Church - be sure you choose reliable, truly Orthodox writers, and take little notice of ANYONE on the web - keep away from web forums and FB pages - there is a lot of pseudo Orthodoxy out there. Read, Study. And attend church regularly and often. Then when you have been Baptised, ask around a lot and try to find a spiritual father. Don't plague him about every tiny thing, but listen carefully to him and he will guide you. Try to find an eremitic hieromonk as your spiritual father.
Hieromonk Michael (Wood), Advice to a catechumen

13 juin 2014

12 juin 2014

L'Autel dans le Rite Orthodoxe Occidental (hiéromoine Michael)

Saint Bede le Vénérable nous rapporte que saint Benoît Biscop, abbé de Wearmouth, "apporta avec lui des images de saintes représentations, afin d'orner l'église de Saint Pierre qu'il avait construite; à savoir une représentation de la Vierge Marie et des 12 Apôtres, dont il comptait orner la nef centrale, sur des panneaux placés d'un mur à l'autre; et aussi des personnages de l'histoire ecclésiastique sur le mur sud, et d'autres représentant l'Apocalypse de saint Jean sur le mur nord. De sorte que quiconque entrant dans l'église, même sans savoir lire, où qu'il porte son regard, verrait la belle apparence du Christ et de Ses saints, comme si ils étaient là mais en image, et que les esprits alertes puissent méditer sur les bénéfices de l'Incarnation de notre Seigneur, et ayant devant leurs yeux les périls du Jugement Dernier, puissent examiner leurs coeurs d'une manière plus stricte à cet égard."
Ce récit parle donc des icônes et du jubé en Angleterre vers 620. Nous savons cependant que l'Église Celtique avait de l'iconographie depuis plus tôt que cela.
Bien sûr, il ne reste presque plus rien de cette époque à l'heure actuelle - soit qu'on a construit par dessus, soit qu'on a réutilisé pour construire du neuf à bien des reprises depuis 1400 ans. Cependant, il subsiste quelques exemples dans l'architecture.
Nous savons par exemple que les Autels étaient entièrement dépourvus d'ornements. Il n'y avait rien d'autre que le Calice, la Patène et le Livre d'Autel qui étaient permis sur l'Autel. Les cierges se trouvaient à côté, par terre - ou fixés à des proches murs. Une croix pouvait se trouver au dessus sur le mur ou un rebord. Les exemples plus tardifs ci-dessous n'ont bien sûr plus les icônes ni le jubé décrits ci-avant par saint Bede - mais au moins nous avons une idée valable de l'environnement pour la Liturgie de Saint Jean le Théologien (ndt : liturgie gallicane / celtique / Stowe Missal).
Nous avons notre héritage - notre héritage Orthodoxe gravé dans la pierre et marqué dans les livres, prêt pour notre utilisation.
Hiéromoine Michael (Wood)






Benedict Biscop, Abbot of Wearmouth according to Saint Bede "brought with him pictures of sacred representations, to adorn the church of St. Peter, which he had built; namely, a likeness of the Virgin Mary and of the twelve Apostles, with which he intended to adorn the central nave, on boarding placed from one wall to the other; also some figures from ecclesiastical history for the south wall, and others from the Revelation of St. John for the north wall; so that every one who entered the church, even if they could not read, wherever they turned their eyes, might have before them the amiable countenance of Christ and his saints, though it were but in a picture, and with watchful minds might revolve on the benefits of our Lord's incarnation, and having before their eyes the perils of the last judgement, might examine their hearts the more strictly on that account."
That account is of icons and Rood Beam in England around AD620. We know however that the Celtic Church had iconography much earlier.
Of course, little or nothing of that age is left today - mostly having been built over or re-built many times in the intervening 1,400 years. Nevertheless, there are some examples today of the architecture.
We know for instance that the Altars were entirely without ornaments. Nothing other than the Chalice, Paten, Book were permitted on the Altar. Candles stood beside it on the floor - or were fixed to the walls nearby. A cross could be above on the wall or ledge. The (later) examples below of course lack the icons and Rood described above by Saint Bede - but at least we have a fair idea of the setting of the Liturgy of Saint John the Divine referred to in the post below.

We have our heritage - our Orthodox heritage in stone and book ready for our use.
P. Michael

11 juin 2014

Partager sa "lumière" avec autrui (p. Zossime)

Si vous aviez brillé, votre lumière aurait illuminé le chemin de vos prochains, et celui qui commettait le mal n'aurait peut-être pas agit ainsi dans votre lumière. Et même si vous brillez, mais que vous voyez que les gens ne sont pas sauvés même dans votre lumière, persévérez, et ne doutez pas de la puissance de la Lumière céleste. Croyez que s'ils ne sont pas sauvés à présent, ils le seront plus tard. Et s'ils ne sont pas sauvés, leurs enfants seront sauvés, car votre lumière ne mourra pas, même lorsque vous serez mort. L'homme juste meurt, mais sa lumière demeure.
P. Zossime




If you had shone, your light would have lighted the way for others, and the one who did wickedness would perhaps not have done so in your light. And even if you do shine, but see that people are not saved even with your light, remain steadfast, and do not doubt the power of the heavenly light; believe that if they are not saved now, they will be saved later. And if they are not saved, their sons will be saved, for your light will not die, even when you are dead. The righteous man departs, but his light remains.
Fr. Zossima

10 juin 2014

Suivre ou conseiller Dieu? (Mt 4 / P. John)

Lectures du jour : Rom 1,1-7, 13-17 &  Mt 4,25-5,13

"Et de grandes foules Le suivaient..." (Mt. 4,25)

Bien que Mathieu s'exprimait au sens littéral lorsqu'il rapporta comment les foules suivaient le Christ, cette déclaration peut aussi être comprise de manière figurée - de grandes foules "suivant" les enseignements du Christ. Dès lors, là est le coeur de notre foi : suivre le Christ. Hélas, bien trop de gens aspirent à obtenir "une place de responsable" au point qu'ils se placent au dessus de Dieu au lieu d'humblement se soumettre et suivre Sa volonté. De telles personnes semblent vouloir servir Dieu, mais uniquement d'une manière de conseiller. Une manière assez triste de Le suivre.

P. John







Today's Scripture Readings:
Romans 1:1-7, 13-17 & St. Matthew 4:25-5:13

"And great crowds followed him..." (Matt. 4:25)

Although Matthew was being literal when he recorded how the crowds followed after Christ, this statement can also be understood figuratively - with people "following" Jesus' teachings. This, therefore, is the crux of our faith: following Christ. Unfortunately, way too many people desire an ability to "be in charge" that they readily place themselves above God instead of humbly submitting to and following His will. Such people seem to wish to serve God, but only in an advisory capacity. A sad commentary indeed on what it means to follow.

Fr. John

Aller vite ou aller loin

Si tu veux aller vite, marche seul.
Si tu veux aller loin, marchons ensemble.
proverbe africain

09 juin 2014

Que connaissons-nous du Saint Esprit? (Lundi de Pentecôte - metr. Antoine Bloom)


Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit.

Aujourd'hui, nous célébrons la Fête du Saint Esprit. Que savons-nous de Lui? Nous avons entendu hier de merveilleuses paroles de prière, pour le Dimanche de Pentecôte, mais réfléchissons un peu à Lui, au nom qu'Il reçoit dans l'Évangile, qui est traduit par "Consolateur" en français, ou "avocat" dans d'autres langues. Il est en effet Celui Qui console, et Qui nous console de notre séparation du Christ, Qui nous console nous qui sommes tels des orphelins, nous qui aspirons à être avec le Christ notre Dieu, notre Sauveur, et qui sait qu'aussi longtemps que nous seront dans la chair - et ce sont les paroles de saint Paul - nous en serons séparés. Mais afin d'être notre Consolateur, d'être notre consolation, nous devons être conscients du fait que nous sommes séparés, et telle est la première question que nous devons nous poser : en sommes-nous bien conscients, ou ne vivons-nous pas dans l'illusion que nous sommes en Dieu et que Dieu est en nous, et que rien de plus n'est nécessaire? Que du contraire, il y a tant et plus qui est nécessaire!

Il est aussi Celui Qui, comme Consolateur, nous donne la force, une force pour vivre malgré la séparation, la force pour tenir bon et pour accomplir la Volonté, pour accomplir les Commandements de Dieu, Celui Qui sait nous donner la vigueur de l'âme, la détermination, la force d'agir. Mais à nouveau, cela n'est possible que si nous nous tournons vers Lui et disons "Viens! Viens et demeure en nous! Purifie-nous! Ne soit pas seulement notre Consolateur mais aussi notre force."

In fine, Il est Celui Qui nous donne, déjà maintenant, la joie de connaître quelle est notre proximité, malgré ce qui semble être une distance infinie entre Dieu et nous, Celui Qui, par des gémissements ineffables, parle à Dieu depuis les profondeurs de notre être. Celui Qui, parce que nous sommes le propre peuple du Christ, Ses frères et soeurs en humanité - et ce sont Ses propres paroles - fait que nous sommes les enfants du Père. Considérez la joie de tout cela, la merveille que c'est, la dignité! En effet, aussi, la responsabilité que cela apporte...

Si nous pensons à notre monde, qui est si grandement étranger à Dieu, l'Esprit est déjà le commencement de la vie éternelle. Sa présence est un fait décisif. Il s'abat sur les rochers comme la mer, Il rompt les résistances. Il est la joie de cet éternel appel à notre porte, Se forçant dans nos vies, nous rappelant de Dieu notre Père, du Christ notre Sauveur, et de notre grandeur et notre dignité devant Dieu, nous montrant que toutes choses sont possibles dans la puissance du Christ Qui nous soutient.

Dès lors, célébrons de manière responsable et avec reconnaissance cette fête. Et que l'Esprit de Dieu Qui vint sous forme de langues de feu sur les Apôtres, vienne aussi sur nous - peut-être comme un feu qui nous enflamme et fait de nous comme des Buissons Ardents, ou qui nous touche comme la voix ténue et presqu'inaudible que le prophète [Élie] avait entendu dans le désert où Dieu était, dans Sa paisible humilité, dans Son abandon pour nous, dans Son amour pour nous. Amen.


+ Antoine (Bloom), métropolite de Sourozh

08 juin 2014

Pentecôte: les 3 prières de l'Office des vêpres de l'agenouillement


Première prière
Seigneur immaculé, sans souillure, sans commencement, invisible, incompréhensible, insondable, immuable, insurpassable, incommensurable, longanime ; Toi qui seul possèdes l’immortalité, qui vis dans la lumière inaccessible, qui fis le ciel et la terre, la mer et tout ce qui y fut créé; qui accordes à tous leurs demandes avant qu’elles ne soient formulées ; nous Te prions et T’implorons, Maître qui aimes les hommes, Père de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui pour nous hommes et notre salut descendit des cieux et s’ incarna de l’Esprit Saint et de Marie la toujours-vierge et très glorieuse Mère de Dieu ; Lui qui d’abord enseigna par les paroles et qui montra ensuite par les actes, lorsqu’Il souffrit la passion salvatrice, nous accordant à nous Tes serviteurs humbles, pécheurs et indignes, un exemple pour T’offrir des supplications en courbant la nuque et en fléchissant les genoux  pour nos propres péchés et l’ignorance du peuple.
Toi donc, qui es plein de miséricorde et qui aimes les hommes, écoute-nous quel que soit le jour où nous T’invoquons, particulièrement en ce jour de la Pentecôte en lequel, après que notre Seigneur Jésus-Christ fut monté aux cieux et se fut assis à Ta droite, Toi Dieu et Père, faisant descendre sur Ses saints disciples et apôtres le Saint Esprit, qui reposa sur chacun d’entre eux. Ils furent alors remplis de Sa grâce inépuisable, dirent en d’autres langues Tes merveilles et prophétisèrent. Maintenant donc, nous Te prions, écoute-nous et souviens-toi de nous, humbles et condamnés, et fais revenir nos âmes de captivité, Toi dont la propre compassion prie pour nous. Reçois-nous, qui nous prosternons devant Toi et nous écrions : « nous avons péché ». A Toi nous fûmes confiés dès le sein de notre mère, depuis lors Tu es notre Dieu ; mais comme nos jours se sont évanouis dans la vanité, nous avons été dépouillés de Ton aide et privés de toute justification. Toutefois, confiants en Ta miséricorde, nous nous écrions : ne Te souviens pas des péchés de notre jeunesse et de notre ignorance. Purifie-nous de nos péchés cachés, ne nous rejette pas au temps de notre vieillesse, ne nous abandonne pas lorsque nos forces déclineront ; avant notre retour en terre, rends-nous dignes de revenir vers Toi et dirige Ton attention vers nous, par Ta bienveillance et Ta grâce.
Mesure par Ta compassion nos iniquités ; oppose à la multitude de nos péchés l’abîme de Ta miséricorde ; regarde depuis Ta sainte hauteur Ton peuple ici présent, qui attend de Toi abondante miséricorde. Visite-nous dans Ta bonté, délivre-nous de l’oppression du diable, affermis notre vie par Tes lois saintes et sacrées. Confie Ton peuple à un fidèle ange gardien; rassemble-nous tous dans Ton Royaume, accorde le pardon à ceux qui espèrent en Toi ; à eux comme à nous remets les péchés ; purifie-nous par l’action du Saint-Esprit ; détruis les entreprises de l’ennemi contre nous.

On ajoute cette prière :
Tu es béni, Seigneur, Maître tout-puissant, Tu as éclairé le jour par la lumière du soleil et la nuit par les lueurs du feu. Tu nous as donné de traverser la durée du jour et de nous approcher du début de la nuit ; entends notre prière et celle de Ton peuple ; accorde-nous le pardon de nos fautes volontaires et involontaires, reçois nos supplications du soir, et envoie sur Ton héritage Ton immense miséricorde et Ta compassion. Protège-nous par Tes saints anges, donne-nous des armes de justice, entoure-nous de la vérité, garde-nous par Ta  puissance, délivre-nous de toute circonstance adverse et de toute embûche de l’ennemi ; accorde-nous que ce soir et cette nuit qui vient, ainsi que tous les jours de notre vie soient parfaits, saints, paisibles, sans péché, sans scandale, sans imagination malsaine. Par les prières de la Très Sainte Mère de Dieu et de tous les saints qui depuis la création Te furent agréables. Amen.


Deuxième prière
Seigneur Jésus-Christ notre Dieu, qui aux hommes donnas Ta paix, accordant le don du Très-saint Esprit aux fidèles, alors que Tu vivais parmi nous, le laissant tel un héritage qui ne nous sera pas enlevé, faisant descendre en ce jour cette grâce de façon particulièrement manifeste sur Tes  disciples et apôtres, fortifiant leurs lèvres par des langues de feu, par lesquelles nous, tout le genre humain, – chacun dans sa propre langue - avons reçu et entendu la connaissance de Dieu, avons été illuminés par la lumière de l’Esprit, sommes sortis de l’égarement comme des ténèbres et, par le partage et l’action surnaturelle des langues sensibles et de feu, avons appris la foi en Toi et avons été illuminés pour Te confesser Dieu avec le Père et le Saint-Esprit en une seule Divinité, force et puissance. Toi donc, éclat du Père, empreinte immuable et inaltérable de Son essence et de Sa nature, la source du salut et de la grâce, ouvre-moi aussi qui suis pécheur, les lèvres, et apprends-moi comment et pour qui il convient de prier. Tu connais la multitude de mes péchés, mais Ta miséricorde vaincra leur immensité. Et voilà que je me tiens devant Toi avec crainte, déversant le désespoir de mon âme dans l’océan de Ta miséricorde ; dirige ma vie, Toi qui diriges d’une seule parole toute la création par la puissance ineffable de Ta sagesse, Toi le havre paisible de ceux qui sont agités par la tempête, et fais-moi connaître la voie où je cheminerai. Donne l’esprit de sagesse à mes pensées, accordant l’Esprit de raison à mon esprit insensé, couvre mes œuvres de l’Esprit de Ta crainte ; renouvelle en mes entrailles l’esprit de droiture, et affermis par l’Esprit souverain l’instabilité de mes pensées, afin que, conduit par Ton Esprit bon vers ce qui est utile, je sois rendu digne d’accomplir chaque jour Tes commandements et de me rappeler toujours Ta glorieuse parousie, lors de laquelle seront scrutés nos actes. Et ne permets pas que nous soyons tous séduits par les biens corrompus de ce monde, mais renforce-nous dans le désir de recevoir les trésors à venir. Tu as dit, ô Maître : celui qui demandera quoi que ce soit en Ton nom, il le recevra sans faute de la part de Ton Père et Dieu coéternel. Aussi, moi qui suis pécheur, lors de la venue de Ton Saint-Esprit, je supplie Ta bonté : ce que j’ai demandé, accorde-le moi en vue du salut. Oui,
Seigneur, Toi qui accordes largement tout bienfait, car Tu donnes avec surabondance ce que nous demandons, Tu es compatissant et miséricordieux, Toi qui sans péché pris part à notre chair, incline-Toi vers ceux qui fléchissent le genou devant Toi, qui t’es fait propitiation pour nos péchés. Donne, Seigneur, Tes largesses à Ton peuple, écoute-nous depuis ton ciel saint. Sanctifie-nous par la puissance de Ta droite salvatrice, couvre-nous à l’ombre de Ton aile, ne méprise pas l’œuvre de Ta main ; nous péchons contre Toi seul, mais nous ne servons aussi que Toi. Nous ne saurions, ô Maître, nous prosterner devant un dieu étranger, ni étendre nos mains vers un autre dieu. Remets-nous nos fautes et, recevant nos supplications à genoux, tends vers nous une main secourable, accepte la prière de nous tous comme un encens agréable, montant devant Ton royaume surpassant toute bonté.

On ajoute cette prière :
Seigneur, Seigneur, Tu nous as délivrés de toute flèche qui vole le jour ; délivre-nous aussi de tout ce qui chemine dans les ténèbres. Reçois l’élévation de nos mains comme le sacrifice du soir ; rends-nous dignes de passer le temps de la nuit sans reproche, à l’abri de tout mal. Libère-nous des troubles et frayeurs suscités contre nous par le diable. Accorde à nos âmes la componction, à nos pensées, le souvenir de l’épreuve au jour de Ton juste et redoutable jugement. Cloue notre chair par Ta crainte, et mortifie nos membres terrestres ; ainsi, même durant le repos du sommeil, nous serons éclairés par la contemplation de Tes jugements. Détourne de nou toute imagination malsaine, et tout désir nuisible. Fais-nous lever à l’heure de la prière, fortifiés dans la foi, et progressant sur la voie de Tes préceptes.


Troisième prière
Source intarissable, vive et lumineuse, force créatrice coéternelle au Père, qui a magnifiquement accompli toute l’économie du salut des mortels, Christ notre Dieu, ayant brisé les liens indestructibles de la mort et les verrous de l’enfer, terrassé la multitude des esprits mauvais, T’étant offert pour nous en victime sans tache, donnant en sacrifice Ton corps immaculé, non touché ni atteint par aucun péché, et nous accordant par cet acte sacré redoutable et ineffable la vie éternelle ; Toi qui es descendu aux enfers, as brisé les verrous éternels et indiquas le chemin du retour à ceux qui étaient assis dans les ténèbres ; Toi qui as saisi à l’hameçon de la sagesse divine le dragon qui est cause première du mal et qui se trouve dans les profondeurs, qui le lias avec les chaînes des ténèbres dans les abîmes profonds et, par Ta puissance infinie, l’enferma dans le feu inextinguible et les ténèbres extérieures : Sagesse illustre du Père, qui te montras comm l’assistance de ceux qui sont opprimés, illuminant ceux qui étaient assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, Toi, Fils bien-aimé du Père très-haut, Lumière éternelle de la Lumière éternelle, Soleil de justice, écoute-nous qui Te prions, et donne le repos aux âmes de nos pères et frères qui se sont endormis auparavant, à nos autres parents selon la chair et de tous les nôtres selon la foi, dont nous faisons maintenant mémoire, puisque Tu as le pouvoir sur tous, et Tu tiens dans Ta main tous les confins de la terre. Maître Tout-Puissant, Dieu des pères et Seigneur de miséricorde, Créateur de la race des mortels comme de celle des immortels et de toute nature humaine, qui est créée puis se désintègre, (Créateur) de la vie comme du trépas, de notre séjour ici et de notre passage dans l’au-delà, Toi qui mesures les années pour les vivants et fixe le temps de la mort, qui fais descendre aux enfers et qui en fait remonter, qui lie par la maladie et qui rétablis les forces, Toi qui ordonnances les choses présentes avec utilité et dirige les futures pour notre avantage, Toi qui réjouis par l’espoir de la Résurrection ceux qui sont blessés par l’aiguillon de la mort ! Toi-même, Maître de tous, Dieu notre Sauveur, espoir de toutes les extrémités de la terre et de ceux qui se trouvent loin sur mer, Toi qui en ce jour dernier, grand et salvifique de la fête de la Pentecôte, a révélé le mystère de la Trinité, sainte, consubstantielle, coéternelle, indivisible et sans confusion, répandant la venue et la manifestation de Ton saint et vivifiant Esprit sous la forme de langues de feu sur Tes saints apôtres, les instituant annonciateurs de notre pieuse foi, et les faisant confesseurs et prédicateurs de la véritable Théologie. Toi qui en cette fête toute-parfaite et salvatrice as daigné recevoir les supplications dans la prière pour ceux qui sont retenus dans les enfers, nous donnant le grand espoir que leur soient envoyés le soulagement de leurs tourments et la consolation qui viennent de Toi ! Écoute-nous, Tes humbles serviteurs qui Te prient, donne le repos aux âmes de Tes serviteurs défunts, dans le lieu de lumière, dans le lieu verdoyant, dans le lieu de rafraîchissement, d’où se sont éloignée toute souffrance, toute affliction et soupir, place leur esprit dans les demeures des justes et rends-les dignes de la paix et du soulagement, car ce ne sont pas les morts qui Te loueront, Seigneur, ni ceux qui sont en enfer, qui oseront Te confesser, mais ce sont nous les vivants qui Te bénissons et Te supplions et T’offrons les prières et des sacrifices de purification pour leurs âmes. Dieu grand et éternel, saint et ami des hommes, qui nous as jugés dignes de nous tenir en en cette heure devant Ta gloire inaccessible pour chanter et louer Tes merveilles, purifie-nous Tes indignes serviteurs ; accorde-nous la grâce de T’offrir sans élévation, d’un cœur contrit, la doxologie trois fois sainte et l’action de grâces pour Tes immenses dons que Tu fis et que Tu fais toujours pour nous. Souviens-Toi, Seigneur, de notre faiblesse, ne nous fais pas périr avec nos iniquités, mais montre Ta grande miséricorde envers notre misère, afin que, fuyant les ténèbres du péché, nous marchions au plein jour de la justice et que, revêtus des armes de lumière, nous demeurions hors de l’atteinte des embûches du malin et qu’en toutes choses nous Te glorifiions avec confiance, Toi le seul Dieu véritable qui aimes les hommes. Car, Maître et créateur de l’univers, grand est vraiment Ton mystère de la dissolution temporaire de Tes créatures, puis leur reconstitution et leur repos éternel. Pour toutes choses nous Te rendons grâces, pour notre venue en ce monde et pour notre départ qui, en vertu de Ton infaillible promesse, fait naître en nous l’espérance de la résurrection et de la vie incorrompue dont nous jouirons lors de Ta seconde et future parousie. Car Tu es l’initiateur de notre résurrection, le juge intègre et bienveillant de tous ceux qui ont achevé leur vie, le Maître et le Seigneur de la rétribution ; c’est Toi qui as voulu participer intimement, par Ton extrême condescendance, à notre chair et notre sang, et par Ta profonde compassion, Tu as daigné prendre sur Toi nos passions irréprochables en les éprouvant volontairement. Après avoir été Toi-même éprouvé, Tu es devenu volontairement notre aide dans les épreuves et nous as conduits à l’impassibilité qui est Tienne. Aussi, reçois, ô Maître, nos prières et nos supplications, accorde le repos à nos pères et mères, à nos frères et sœurs, nos enfants, nos parents et alliés, et à toutes les âmes décédées avant nous dans l’espérance de la résurrection et de la vie éternelle ; place leurs esprits et leurs noms dans le livre de vie, dans le sein d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, sur la terre des vivants, dans le royaume des cieux, dans le paradis des délices, conduis-les tous dans Tes saintes demeures par le ministère de Tes Anges lumineux, ressuscite aussi nos corps au jour que Tu as fixé selon Tes saintes et infaillibles promesses; car pour Tes serviteurs, Seigneur, il n’y a point
de mort ; lorsque nous nous séparons de notre corps pour Te rejoindre, ô notre Dieu, ce n’est qu’un passage des afflictions à ce qui est le plus utile, à ce qui réjouit le cœur, au repos, à la joie. Mais si nous avons péché en quoi que ce soit contre Toi, sois miséricordieux envers nous comme envers eux, car nul devant Toi n’est exempt de souillure, quand même sa vie ne serait que d’un seul jour, sinon Toi seul qui sur terre es apparu sans péché, Jésus-Christ notre Seigneur par qui nous espérons tous obtenir la miséricorde et la rémission des péchés. C’est pourquoi, Dieu bon qui aimes les hommes, remets, pardonne, efface nos fautes volontaires et involontaires, commises consciemment ou par ignorance, manifestes et cachées, en actes et en pensées, en paroles, et dans toute notre conduite et nos mouvements. Aux défunts accorde la liberté, le repos, et à nous tous ici présents, Ta bénédiction, et accorde à nous-mêmes et à tout Ton peuple, une fin bonne et paisible, ouvre-nous Ton cœur plein d’amour pour les hommes au jour de Ta redoutable et terrifiante venue et rends-nous
dignes de Ton Royaume.


On ajoute cette prière :
Ô Dieu grand et sublime, seul Tu possèdes l’immortalité et Tu habites une lumière inaccessible ; avec sagesse, Tu as formé toute créature, séparant la lumière des ténèbres, plaçant le soleil pour présider au jour, la lune et les étoiles pour présider à la nuit ; Tu nous as jugés dignes, malgré nos péchés, de nous tenir, à cette heure, devant Ta face, pour proclamer Ton nom et T’offrir la louange du soir ; ô Seigneur qui aimes les hommes, dirige Toi-même notre prière comme l’encens devant Toi, et reçois-la comme un parfum d’agréable odeur ; accorde-nous une soirée et une nuit paisibles ; revêts-nous des armes de lumière ; délivre-nous des frayeurs nocturnes et de toute intrigue menée dans les ténèbres ; donne-nous le sommeil que Tu nous as accordé comme repos à notre faiblesse, en chassant loin de lui toute image diabolique ; oui, Maître, dispensateur de tout bien, fais que, durant la nuit, pénétrés de componction sur notre couche, nous nous souvenions de Ton saint nom, et, illuminés par la méditation de Tes commandements, nous nous levions, l’âme emplie d’allégresse, pour glorifier Ta bonté et présenter à Ta compassion nos supplications et nos prières, pour nos propres péchés et pour ceux de tout Ton peuple ; dans Ta miséricorde, protège-le, par les prières de la sainte Mère de Dieu.

Pentecôte - homélie de saint Jean Maximovitch


Le Père, le Fils et le Saint Esprit ont une nature commune, une essence, une substance. C'est pourquoi les Trois Faces sont la Trinité, une-en-substance. Les humains aussi ont une nature, une substance.
Mais alors que Dieu est l'Indivisible Trinité, les divisions ne cessent d'avoir lieux dans l'humanité.
Le Père, le Fils et le Saint Esprit ont une pensée commune, une volonté commune, des actions communes. Ce que le Père désire, le Fils le désire aussi, et de même le Saint Esprit. Tout ce qu'aime le Fils, le Père et l'Esprit Saint l'aiment aussi. Tout ce qui plaît au Saint Esprit, plaît aussi au Père et au Fils. Leurs actions sont aussi communes au sein d'eux, tous agissent conjointement et en accord.

Il n'en est pas de même avec l'homme. Nous sommes constamment en désaccord, nous avons des désirs opposés. Même le petit enfant exprime ses propres souhaits, volontés, et désobéissance envers ses parents aimants. En grandissant, il se sépare toujours plus d'eux, et de nos jours, leur devient bien souvent totalement étranger. Les gens ne partagent tout simplement pas d'opinion identique, au contraire, il y a de perpétuelles divisions sur toutes choses, des querelles et des conflits entre les personnes, des guerres entre les nations.

Avant leur Chute, Adam et Eve étaient en plein accord et en communion d'esprit l'un avec l'autre, en tout temps. Ayant péché, l'aliénation a tout de suite fait jour. Se justifiant devant Dieu, Adam a accusé Eve. Leur péché les avait divisés, et il continue de diviser toute l'humanité. Émancipés du péché, nous approchons Dieu, et remplis de Sa grâce, nous ressentons notre unité avec le restant de l'humanité. Une telle unité est très imparfaite et incomplète, puisqu'en chaque personne demeure une partie de péché. Au plus nous approchons de Dieu, au plus près nous serons les uns des autres, comme au plus sont rapprochés les rayons de lumière l'un de l'autre au fur et à mesure qu'ils sont proches du soleil. Dans le Royaume de Dieu qui arrive, il y aura l'unité, l'amour mutuel et la concorde. La Sainte Trinité reste éternellement immuable, tout parfaite, unie en essence et indivisible.
La Trinité Une, Indivisible, reste à jamais la Trinité. Le Père reste à jamais le Père, le Fils reste le Fils, et le Saint Esprit reste le Saint Esprit. A côté de Leurs propriétés personnelles, Ils partagent tout en commun et dans l'unité. C'est pourquoi la Sainte Trinité est Un seul Dieu.


+ Jean, archevêque de Bruxelles et d'Europe occidentale
http://www.pravoslavie.ru/english/62403.htm