"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

21 juin 2014

L'idée même de bien, beau et vrai présuppose nécessairement un Bien, Beau, Vrai absolu (recension livre)

Intéressant bouquin, David Bentley Hart, The Experience of God: Being, Consciousness, Bliss

D'après les traditions métaphysiques classique tant d'Orient que d'Occident, Dieu est la cause incréée de la réalité – ou d'absolument tout ce qui est – depuis le début des temps. Compris de la sorte, on ne peut même pas dire que Dieu "existe" comme je pourrais le dire de ma voiture ou du Mont Everest ou des électrons. Dieu est ce qui fonde l'existence de toute chose contingente, la rendant possible, la soutenant à travers le temps, l'unifiant, lui donnant son actualité. Dieu est la condition de la possibilité que quoi que ce soit puisse exister.

Cela peut être un concept difficile à saisir, mais David B. Hart l'explique brillament. Comme lorsqu'il expose que cette idée classique de Dieu donne du sens à l'expérience et l'unité de la conscience, de même qu'à l'aspiration presque extatique après le bien et le beau qui se trouve au coeur de l'expérience morale.

La raison profonde pour laquelle le déisme ne saurait être rejeté, selon Hart, c'est que chaque recherche de vérité, chaque tentative d'être bon, chaque quête de la beauté, présuppose l'existence d'une idée de la vérité, de la bonté et de la beauté, dont ces notions-là dérivent. Et ces idées transcendantes s'unissent dans le concept classique de Dieu, qui est simplement vérité, bonté et beauté. C'est pourquoi, bien qu'il ne soit pas nécessaire de croire en Dieu d'une manière explicite afin d'être bon, pourtant, selon les mots de Hart, "rechercher le bien, c'est déjà quelque part croire en Dieu, qu'on le veuille ou non."



Se plaindre aggrave tout (Optina)

Veillez à ne pas vous plaindre. Car cela ne fait qu'aggraver les situations et augmente l'affliction / les regrets.
saint Macaire d'Optina

Appréciez cette journée... c'est un don de Dieu!
"Ce jour, c'est le Seigneur Qui l'a fait, réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse"
Ps 118,24

20 juin 2014

Critiquer le clergé (saint Anatole d'Optina)


Comment pouvez-vous critiquer ou rire d'un membre du clergé? Il a la grâce de la prêtrise. Il est ordonné. Vous ne devez pas agir de la sorte.
Saint Anatole d'Optina.


Nb : mon opinion, c'est que tout comme avec la différence entre pécheur et péché, il y a un univers de différence entre critiquer la personne qui a reçu l'ordination (attaque "ad hominem"), et des actes ou des paroles inappopriés qu'elle aurait posés ou prononcés. Nous ne sommes pas au vatican où il y a un "chef dogmatiquement infaillible". Taire des erreurs flagrantes ne relève pas de la vie chrétienne normale. Les Apôtres ne se privaient pas pour exposer les erreurs les uns des autres. Bien entendu, commencer à critiquer pour le principe, ça c'est tout à fait inapproprié.

Moine pour être sauvé, sinon on est perdu? (saint Nicolas Velimirovic)

Bien que les saints Pères louent le monachisme comme étant l'état angélique, et bien que nombre des plus grands saints aient vécu leur vie et atteint leur perfection dans le désert silencieux et sans vie, néanmoins, l'Église Orthodoxe ne recommande pas la tonsure à tous les fidèles. Un saint dit en effet "Jamais tous ceux qui sont dans le désert ne seront sauvés, ni jamais tous ceux dans le monde perdus". A un citadin, qui n'avait aucune aspiration à la vie monastique mais voulait entrer au monastère, saint Niphon dit : "Un endroit ne sauve ni ne détruit un homme, mais ce sont ses actes qui le sauvent ou le détruisent. Pour celui qui n'accomplit pas les Commandements du Seigneur, il n'y a pas d'intérêt à se trouver dans un lieu sacré ou d'être d'un rang sacré. Le roi Saül vivait au milieu du luxe royal et il périt. Le roi David vécut au milieu du même luxe, et il reçut la couronne. Lot vivait au milieu des Sodomites sans loi et il fut sauvé. Judas fut compté parmi les Apôtres et il partit pour l'Hadès. Celui qui affirme qu'il est impossible d'être sauvé avec femme et enfants se trompe lui-même. Abraham avait femme et enfants, 318 serviteurs et servantes, beaucoup d'or et d'argent, mais, néanmoins, il fut appelé l'Ami de Dieu.  Oh! Innombrables sont les serviteurs de l'Église et les amoureux du désert qui ont été sauvés! Et combien d'aristocrates et de soldats! Et combien d'artisans et d'agriculteurs! Sois pieux et aime ton prochain, et tu seras sauvé!"

Saint Nicolas Velimirovic
Prologue d'Ochrid au 31 janvier

19 juin 2014

Donnez à fond

Quoique vous fassiez, donnez toujours à 100%

Sauf si vous donnez du sang...

Même quand l'ennemi semble invincible.. n'ayez pas peur! (2 Ch 32)

2ième Livre des Chroniques, chapitre 32, versets 7 & 8 :
"Soyez fermes et tenez bon; ne craignez pas, ne tremblez pas devant le roi d'Assur et devant toute la multitude qui l'accompagne, car Ce qui est avec nous est plus puissant que ce qui est avec lui.
Avec lui il n'y a qu'un bras de chair, mais avec nous il y a le Seigneur, notre Dieu, qui nous secourt et combat nos combats
."

et de fait, le Seigneur Dieu donnera la victoire à Son peuple sans même livrer bataille...



18 juin 2014

Le "Filioque" rend-t'il ses adhérents "païens"? (Saint Jérôme, p. Justin Paru & opinion)

La "ligne du temps" ci-dessous est très classique, reprise par quantité de sites & publications orthodoxes "conservateurs". Sur la page FB où je réagis, pour l'appuyer, ils font appel à une opinion très tranchée utilisant saint Jérôme pour justifier des événements postérieurs.. bien peu en rapport avec la motivation des paroles de saint Jérôme. Je m'y oppose.
Ma réponse paraîtra probablement trop contraire à "l'obligation de croire" façon Bartholomeos 1er et tels que nos évêques veulent qu'on le fasse, mais je m'y cantonerai jusqu'à preuve historique & patristico-théologique du contraire.

Note: Les "Lucifériens" auxquels saint Jérôme s'adresse ci-dessous étaient les disciples de Lucifer, évêque de Cagliari, en Sardaigne, qui tout en ayant soutenu au risque de sa vie saint Athanase le Grand contre l'empereur et ceux qui l'attaquaient, s'était ensuite opposé à la réception "par économie" dans l'Église des anciens hérétiques Ariens sans que ça ne passe par un processus comportant aussi le saint Baptême, réception prônée par saint Athanase et le Concile d'Alexandrie réuni pour la cause. Saint Jérôme parle donc de personnes qui croiraient que Jésus Christ n'est qu'un homme, certes grand, certes élu et même "adopté" par Dieu le Père, mais pas vraiment Dieu Lui-même; et c'est la relation avec ces personnes qui ne sont donc en réalité pas du tout Chrétiennes qu'il refuse. Le texte n'est donc - selon moi - pas bien choisi pour parler des Monophysites, Catholiques-Romains, Anglicans, Protestants, etc.







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https://www.facebook.com/OrthodoxCivilization

"Je vais vous exprimer brièvement mon opinion, sans détour. Nous devons rester dans cette Église qui a été fondée par les Apôtres et qui existe sans discontinuer jusqu'à ce jour. Même si vous entendez parler de n'importe desquels d'entre ceux qui sont appelés Chrétiens, qui tirent leur nom (de groupe) non pas du Seigneur Jésus Christ, mais de quelqu'un d'autre, comme les Marcionites, les Valentiniens, les Hommes de la montagne ou de la plaine, vous pouvez être certains que là vous n'avez pas l'Église du Christ, mais la synagogue de l'Antécrhist. Car le fait que c'est apparu bien après la fondation de l'Église est la preuve qu'ils sont ceux dont la venue avait été prédite par l'Apôtre. Et qu'ils n'aillent pas se vanter si ils pensent qu'ils ont l'autorité de l'Écriture pour asseoir leurs affirmations, car le diable lui-même citait l'Écriture, et l'essence des saintes Écritures n'est pas dans la lettre mais dans l'esprit de la lettre. Autrement, si nous suivons le texte à la lettre, nous aussi nous pourrions concocter un nouveau dogme et affirmer que ceux qui portent des souliers et ont deux manteaux ne doivent pas être reçus dans l'Église!"
Saint Jérôme (347-420), Dialogue contre les Lucifériens, 28


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Jean-Michel Z : Cette image est bien connue mais elle comporte nombre d'importantes erreurs

- Les Samaritains étaient dévoyés? Jean 4 : le tout premier apôtre du Christ, c'est une femme Samaritaine, que nous appellons sainte Photini (Claire, Svetlana), et la première ville à se convertir au Christ est sa ville samaritaine!

- Les Esséniens aussi dévoyés? De ce que nous en savons, saint Jean le Baptiste et Précurseur était au moins proche d'eux.

- Et les Pharisiens alors? Nombre d'entre eux devinrent Chrétiens, déjà durant la vie terrestre du Christ, l'Évangile de saint Jean est éloquent à cet égard. Ce sont même des Pharisiens qui ont pris soin de Son précieux corps à la descente de la Croix. Même Rabbi Gamaliel, le maître de Saül le futur saint Paul, deviendra un saint et un martyr du Christ. Si ils avaient été si dévoyés, ils n'auraient pas compris l'accomplissement en la Personne du Christ de toutes les promesses divines faites depuis la nuit des temps et en particulier exprimées dans les innombrables prophéties vétéro-testamentaires.

- Le Catholicisme-romain ne commence pas en 1054 "comme par magie". Il a commencé en Germanie au 8ème siècle. L'empereur d'Orient n'était intéressé que par la collecte de taxes lui permettant de garder son niveau de vie fastueux et luxueux. Jamais au cours des nombreux siècles de dévastations de l'Occident par les hordes barbares venues du lointain orient, Constantinople n'a envoyé d'armées pour protéger nos ancêtres, et par là justifier le titre d'empereur qu'il prétendait aussi porter pour l'Occident.
L'évangélisation de la Germanie a été très difficile, il s'y trouvait nombre de tribus barbares païennes très violentes. Mais il en était de même pour la Russie : la plupart des premières missions y ont été massacrées; par exemple celle que sainte Olga (grand-mère de saint Vladimir) avait demandée à l'évêque de Cologne, et dont seul l'évêque et quelques hommes échapperons au massacre par les Ruthènes refusant de s'adoucir...
La Germanie a donc reconstruit le Christianisme comme elle l'a pu, sans la moindre aide fraternelle, avec d'incessantes invasions venant détruire ce qui se construisait. Manquant de culture et de passé Chrétien, avec nombre de moines faiblement cultivés (car impossible d'avoir un système scolaire stable vu les circonstances), ne connaissant pas le grec et ignorant presque tout du bon latin.. Ainsi ce Filioque qui a été l'invention de l'évêque Turibe d'Astorga à son concile local en Espagne en 460, fit progressivement son chemin vers la Germanie.. Mais il fut refusé par Rome comme ajout au Credo.
Rappelez-vous le pape Léon III de Rome : à cause des piètres traductions ci-dessus évoquées (en partie dues au snobisme des évêques orientaux, considérant que leur langue grecque était le sommet et devait être obligatoire pour tout peuple "civilisé", et c'est un fait historique), le Francs avaient une mauvaise version du Concile de 381 (2ème Oecuménique). Se basant sur elle, ils défendirent une "procession éternelle" du Saint Esprit aussi par le Fils (alors qu'une "procession temporelle" est textuellement exacte pour l'Évangile, mais le "temporel" n'était pas le sujet de l'article du Credo). Ainsi lorsqu'ils voulurent que l'on ajoute le Filioque au texte officiel du Credo, le pape de Rome, qui était à l'époque encore de Foi Orthodoxe, s'y opposa. Plus fort, selon le Liber Pontificalis, le pape de Rome fit graver 2 lourdes plaques en argent reprennant les textes grecs et latin du Credo de 381 inaltéré et les fit clouer sur les portes de sa cathédrale Saint Pierre. Malgré ses directives et son action symbolique, les Carolingiens Francs continuèrent à utiliser le Filioque pour leurs liturgies locales.. (ce qui en dit long sur l'autorité absolue qu'avait un pape de Rome et la valeur de la prétention à l'autorité universelle que le vatican a dogmatisée par la suite comme étant "depuis toujours"!!)
Au Concile de Constantinople de 879-880 - le 8ème Concile Oecuménique - le Filioque fut proclamé de manière universelle comme une hérésie, et ceux qui y adhéraient comme étant hors de la communion de l'Église. Dès lors 880 est la date "fondatrice" pour le catholicisme-romain.
Comme il s'agit d'un Tomos / Décret dogmatique d'un Concile Oecuménique, feu le patriarche Athenagoras 1er n'était pas en mesure de changer par lui-même le fait de l'excommunication. Ni l'actuel mgr Bartholomeos 1er ne le pourrait, quand bien même il semble le croire et en tout cas agit comme si c'était le cas.
Il est à ajouter que je trouve très éclairante, cette méconnaissance de culture conciliaire en 1054, puisque même les Grecs ignoraient que depuis plus de 150 ans, Rome n'enseignait plus la Foi Orthodoxe! Manquer d'amour mène à ignorer son prochain et même son frère..

- Le "papisme" - Il commence après la mort du pape de Rome Jean VIII, dernier pape de Foi orthodoxe. La chronique historique franque des "Annales de Fulda" nous rapporte que
le 16 décembre 882, il est empoisonné puis, comme il ne mourait pas assez vite, achevé à coups de marteau. Il serait donc le premier pape historiquement assassiné.. Et ce pour avoir souscrit et approuvé le 8ème Concile Oecuménique.. C'est donc en 882 que commence la "papauté" actuelle. Non pas comme un éclair traversant le ciel, mais elle s'installe progressivement, lentement. Et l'Orient a laissé faire, pas d'amour Chrétien pour ses "frères." Et l'Occident, qui avait été 2 siècles durant le sanctuaire pour d'innombrables saints d'Orient fuyant l'Iconoclasme, abandonné et livré à lui-même, s'est très progressivement enfoncé.. pendant que l'Orient ne conservait et préservait que la pureté de doctrine.. tout en polluant son apparence par tant de petites traditions culturelles qui bien souvent les opposent les uns aux autres, donc pas seulement pour des raisons théocratiques ou de soif de pouvoir terrestre, mais aussi sur de petits détails d'une insignifiance sidérale et sidérante. Rendant la Foi difficilement accessible à ceux qui sont en dehors.

- Par ce manque d'amour entre nous tous - cfr Jn 13,25, nous sommes si loins de 1thess 4,9.. - nous ne rendons pas témoignage à la Vérité de l'Évangile. Regardez un peu le nombre de ruptures de communion entre nos patriarches rien qu'au cours des 10 années écoulées! Regardez comment nous agissons partout dans le monde où l'on trouve des Chrétiens Orthodoxes - la plupart d'entre eux veulent des clubs ethniques, aucun ne veut que l'Église soit "pour le salut du monde" si ce n'est en parole.. Nous portons objectivement une énorme part de responsabilité dans le fait que le monde ne croit pas encore au Christ.

Cette ligne du temps est classique, mais trop caricaturale. C'est mon opinion à 3 centimes d'euro.

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A ma réaction sur l'article, déjà augmentée dans le texte, j'ajouterais ceci car 4 autres détails posent problème à mes yeux :
- la papauté romaine n'a pas "imposé" le célibat sacerdotal après le Schisme. C'est bien avant que la discipline ecclésiastique était différente entre Orient et Occident. En Occident sans cesse balayé par les invasions barbares, le système de paroisses de dépendance monastique était le plus répandu, par exemple, ce qui explique ces différences. Très tôt dans la juridiction du patriarcat de Rome, alors de Foi Orthodoxe, on a vu la recommandation du célibat sacerdotal (Canon 33 du Concile d'Elvire), alors qu'en Orient le prêtre marié était normal (à comparer avec le 13ème Canon du 6ème Oecuménique). Et lorsqu'au 7ème siècle si je me souviens bien, le monachisme obligatoire pour les évêques a été décidé par les Orientaux (au contraire de ce que recommande 1 Tim 3,2-4).. dans la très Orthodoxe Irlande on trouvait encore des évêques mariés 2 siècles plus tard..
Et même dans les 2 régions suivant officiellement la même discipline ecclésiastique, il y avait d'importantes variantes. Saint Grégoire de Nysse était un évêque marié; et saint Basile le Grand son ami faisait l'apologie du célibat sacerdotal. Saint Hilaire de Poitiers était un évêque marié, dont la fille est aussi dans notre calendrier des saints; et saint Martin de Tours était un évêque moine. Je trouve qu'on ne devrait pas "dogmatiser" des choses pareilles.


- Je le répète et le martèlerait tant que nécessaire, le Credo n'a pas été altéré en Occident en 1054 mais en 460, et en Espagne, pas à Rome, dont le pape saint Léon le Grand tenta en vain de repousser l'idée (encore un problème pour les tenants de l'autorité absolue d'un pape "depuis les origines"!). Et c'est en 1014 que le pape Grégoire VIII de Rome, déjà hors de la communion de l'Église depuis 880, accepta l'insertion dans la liturgie romaine sur demande de l'empereur germanique Henri II à qui il devait son trône papal.. Et ce n'est qu'en 1245, au 2ème concile de Lyon, que le catholicisme-romain décida de "dogmatiser" cette insertion dans son credo. Autant de question de politique que d'incompréhension d'une langue.
L'altération du Credo n'ayant été anathémisée qu'en 880, ceux qui l'ont professé auparavant - voire même défendu comme Théodulphe d'Orléans - sont comme tous les Pères qui ont commis des erreurs dans leurs écrits & paroles. Personne n'est infaillible. Saint Grégoire de Nysse est en faveur de l'apocatastase, laquelle a été condamnée pour Origène au 5ème Concile Oecuménique, et on n'en condamne pas pour autant saint Grégoire comme "hérétique"! Aucun n'a des écrits parfaits de A à Z. Par contre à partir du moment où le saint et grand Concile, dirigé par l'Esprit Saint, s'est prononcé sur la question, l'anathème est là. Et il faut se positionner - suivre la Foi de l'Église, ou suivre les idées d'autrui et en subir les conséquences. C'est un libre choix (pour ceux qui peuvent le comprendre bien sûr). Un choix qui ne savait pas être posé par ceux qui n'étaient plus de ce monde lorsque ledit Concile s'est prononcé. "Notre Loi juge-t'elle quelqu'un sans l'avoir d'abord entendu?" demandait déjà un sage Pharisien à un tribunal qui voulait condamner notre Seigneur sans même L'écouter au préalable..

- Martin Luther n'a pas vraiment lancé le protestantisme, même s'il en reste le plus célèbre "moteur" avec Jean Calvin. Les Lollards en Angleterre, au milieu des années 1300, l'étaient déjà dans la forme et la théologie.

- Le chiffre de 7 Conciles oecuméniques est une erreur classiquement répétée. Comme le rappele feu mgr Basile (Krivocheine) dans son livre "les textes symboliques de l'Église Orthodoxe", il y a eu d'autres Conciles de statut oecuménique. Le 8ème, en 879-880, déjà évoqué. Le 9ème est formé de ce qu'on appelle les "Conciles Palamites" (1329 etc) en réponse à la controverse sur les Énergies divines du moine catholique-romain Barlaam de Calabre. Et le 10ème est celui de 1871 où l'ethno-phytétisme a été condamné comme hérésie... (l'ethno-phylétisme, les églises "clubs ethniques", vous savez ce truc ignoble abondamment pratiqué dans l'Orthodoxie encore de nos jours et prôné par la plupart de nos évêques et patriarches dans notre indifférence générale...)


Comme conclusion, je ferai mienne la pensée de ce saint homme:
"Il faut aimer l'Homme. Mais afin de l'aimer, vous devez d'abord le comprendre. Si vous  voyez qu'il a chuté, vous devez lui tendre la main. L'amour de notre prochain est une expression de notre amour pour Dieu. Si vous n'aimez pas ou n'aidez pas ceux qui vous entourent, vous ne saurez pas aimer Dieu. L'amour du prochain est la première étape vers le Salut, une étape pour vous permettre de mettre en pratique votre amour envers Dieu.
Ancien Justin Parvu


17 juin 2014

Si vous voulez aller de l'avant (Churchill)

Vous n'arriverez jamais à destination si vous vous arrêtez et jetez des pierres à tout chien qui aboie.
Winston Churchill

Prière pour nos frères de Syrie, Irak, Lybie, Égypte, Pakistan, Soudan, Nigéria, etc..

Saints néo-martyrs Serbes du camp de concentration croate de Jasenovac, ordonné par le "bienheureux" cardinal Stepinac.
source


Prière pour ceux qui souffrent la persécution

Seigneur, met un terme à cette tragédie et cette souffrance. Délivre Ton Église et Ton peuple fidèle de tout ce mal par Ta puissante main. Aide-nous, Ô Seigneur, car Tu fus crucifié et mourrus pour le Salut de tous. Aide-nous, afin que parmi nous et partout dans le monde, al haine puisse être remplacée par l'amour, le tumulte par la paix, et l'affliction par la joie, afin que nous puissions vivre paisiblement comme Ton peuple, et vivre en frères et soeurs les uns avec les autres.

Souviens-Toi de nos ennemis, de ceux qui nous haïssent et nous oppressent, et ne leur rends pas selon leurs actes, mais donne-leur plutôt la raison et la compréhension, selon Ta grande miséricorde, afin qu'ils puissent voir que le mal ne saurait susciter le bien.

Car Tu es le Dieu de miséricorde et de bonté, l'Ami de l'humanité, et à Toi nous rendons gloire, au Père et au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.





A Prayer for Those Suffering Persecution

    Lord, bring an end to tragedy and suffering. Deliver Your Church and Your faithful people from every evil with Your mighty hand. Help us, O God, for You were crucified and died for the salvation of all. Help us, that among us, and in all the world, hatred may be replaced with love, unrest may be replaced with peace, and sorrow may be replaced with happiness, that we have a peaceful life as Your people and live as brothers and sisters with one another.

    Remember our enemies, those who hate us and oppress us, and repay them not according to their deeds, but rather give them reason and understanding, according to Your great mercy, so that they may see that evil cannot bring good.

    You are the God of mercy, goodness and the Lover of mankind, and unto You we ascribe glory, to the Father and to the Son and to the Holy Spirit, now and ever and unto ages of ages. Amen.






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susciter l'amour du prochain (saint Isaac le Syrien)

Ne demandez pas l'amour à votre prochain, car vous souffrirez si vous ne le recevez pas. Mais mieux, faites connaître votre amour envers votre prochain, et vous créerez une fondation. De la sorte, vous guiderez votre prochain vers l'amour.
saint Isaac le Syrien

16 juin 2014

Le Carême des saints Apôtres, chemin de conversion (P. Seraphim Rose)

Extrait de Hiéromoine Damascène, "Father Seraphim Rose : his life and works" :

"J'ai commencé à m'intéresser à l'Orthodoxie en étudiant ses enseignements les plus exaltés. Les premiers livres orthodxoes que j'ai lus étaient "La Théologie Mystique" de saint Denys l'Aéropagyte, et la "Théologie Mystique de l'Église d'Orient" de Vladimir Lossky. J'étais attiré par les concepts ineffables tels que la "Divine Ténèbre" de la théologie apophatique.

Cependant, p. Seraphim me ramenait toujours les pieds sur terre. Lorsque je suis devenu catéchumène au monastère, j'attendais d'en apprendre beaucoup à propos de la Foi en vue de mon baptême. Je pensais déjà en connaître beaucoup, étant particulièrement versé dans les complexes métaphysiques. Mais lorsque je vins à la cellule du p. Seraphim pour parler avec lui, une des premières questions qu'il me posat ce fut "Est-ce que tu connais les carêmes de l'Église?"

"Je crois," répondis-je, "Il y a le Grand Carême, et un autre avant Noël.."

"Oui," dit-ili, "Et est-ce que tu connais le Carême des Apôtres Pierre et Paul?"

Je fus assez honteux de devoir dire que je ne me souvenais pas qu'une telle chose existait.

"C'est un Carême très important de l'Église," dit-il, et il continua en décrivant ce qu'il était et pourquoi il était accompli. "Quelqu'un a calculé qu'en fait, il y a bien plus de jours de jeûne dans le calendrier ecclésial qu'il n'y a de jours non-carémiques."

Cela m'a plutôt surpris. Je crois que p. Seraphim essayait de me faire comprendre qu'être baptisé ne signifiait pas se sentir important avec de la théologie et de la philosophie de haut niveau, mais d'entamer une vie de lutte, de labeur et de sacrifice pour Jésus-Christ. De sa propre manière douce, il me guidait vers la "Divine Ténèbre" et au pied de la Croix, le véhicule de notre Salut."


Règles russes du jeûne du Carême des saints Apôtres
http://www.pravoslavie.ru/english/62493.htm
Il n'est pas aussi strict que les Carêmes de Pâques et de la Nativité du Christ. Au contraire, il est plus assoupli dans sa durée et dans ses règles. Les principes habituels du jeûne au cours du Carême des Apôtres, ont d'abord été établis pour les moines du monastère des grottes de Kiev par le métropolite George de Kiev (1069-1072). Ces règles ne permettaient ni viande ni laitages. Les mercredi et vendredi, elles prescrivaient une alimentation végétarienne. Elles permettaient les lundi, mardi, jeudi, samedi et dimanche du poisson, du vin et de l'huile. Ces règles sont encore pratiquées de nos jours parmi nombre de chrétiens orthodoxes avec des variantes mineures, en fonction des juridictions.

Calendrier des Carêmes 2014-2016
http://icalendrier.fr/religion/fetes-orthodoxes/jeunes

Dieu donnera la paix à nos enfants (Isaïe)

A nous d'aider nos enfants à entendre la voix de Dieu parlant en eux, à ne pas laisser les "oreilles" de leurs âmes être bouchées par le bruit de ce monde, et alors..


"Tous tes fils seront disciples du SEIGNEUR, et grande sera la paix de tes fils."
Isaïe 54,13

15 juin 2014

Saint Jérôme, le lion rugissant des saints Pères

Saint Jérôme était un érudit du 5ème siècle, qui, après avoir passé des années dans une vie dissolue, fut baptisé et bien vite tira un trait sur la vie mondaine. Il passa le plus clair de son temps à traduire et écrire à propos des saintes Écritures. Parfois il vivait en ermite, s'efforçant de se tenir à l'écart des tentations de ce monde, et d'autres fois il travaillait en étroite collaboration avec les autorités ecclésiales pour construire des monastères, traduire les Écritures, et lutter contre les hérésies. On le dépeint ici ôtant une épine de la patte d'un lion, bien que certains suggèrent que cette tradition aurait été transférée de saint Gérasime à saint Jérôme.

"Même si nous possédons une splendide doctrine, celui qui se sent condamné par sa propre conscience reste disgracié."
Saint Jérôme



Source texte & icône
http://holy-icons.com/2008/06/15/st-jerome/

St. Jerome was a 5th century scholar who, after years spent in reckless living, was baptized and soon left behind worldly pursuits. He spent much of his time in translating and elaborating upon the Holy Scriptures. He was at times a hermit, endeavoring to remove himself from the temptations of this world, and at other times worked closely with church officials to build monasteries, to translate the Scriptures, and to fight against heresies. He is depicted here, removing a thorn from the paw of a lion, although it has been suggested that this tradition was transferred to St. Jerome from St. Gerasimus.


"Even if we possess a splendid doctrine, the person who feels condemned by his own conscience remains disgraced."
St. Jerome