"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

03 octobre 2014

Votre prière peut avoir un impact incroyable à l'autre bout du monde, alors .. PRIEZ! (Staretz Zosime)

Jeune homme, n'oublie pas de prier. A chaque fois que tu prie, si tu le fais avec grande sincérité, il y aura un éclair de nouvelle sensation dedans, et une nouvelle pensée aussi, une que tu n'as pas connue auparavant, qui te donnera un courage tout neuf; et tu comprendra que la prière est éducation. Rappelle-toi aussi : tous les jours et à chaque fois que tu le peux, répète en toi-même "Seigneur, aie pitié de tous ceux qui comparaîtront devant Toi ce jour."

Car à chaque heure et à chaque instant, des milliers de gens perdent leur vie ici sur terre, et leurs âmes montent devant le Seigneur - et nombre d'entre eux quittent la terre dans la solitude, inconnus de tous, dans l'affliction et les regrets que personne ne les pleurera, voire même que personne ne sait qu'ils ont existéé. Et ainsi, peut-être que de l'autre côté de la terre, ta prière pour son décès s'élevera dedans le Seigneur, bien que tu ne le connaissais pas du tout, ni lui ne te connaissait. Qu'il est touchant pour son âme, qui monte dans la crainte vers le Seigneur, de resentir à ce moment-là qu'il y a quelqu'un qui prie pour lui, donc qu'il y a quand même un être humain sur terre qui l'aime. Et Dieu alors regardera vers vous deux avec miséricorde, car si même toi tu as su avoir pitié de celui-là, combien plus encore le fait Celui Qui est infiniment miséricordieux et plein d'amour que tu ne pourrais l'être. Et Il lui pardonnera par ta demande.
Staretz Zosime




Young man, do not forget to pray. Each time you pray, if you do so sincerely, there will be the flash of a new feeling in it, and a new thought as well, one you did not know before, which will give you fresh courage; and you will understand that prayer is education. Remember also: every day and whenever you can, repeat within yourself: “Lord, have mercy upon all who come before you today.”

For every hour and every moment thousands of people leave their life on this earth, and their souls come before the Lord- and so many of them part with the earth in isolation, unknown to anyone, in sadness and sorrow that no one will mourn for them, or even know whether they had lived or not. And so, perhaps from the other end of the earth, your prayer for his repose will rise up to the Lord, though you did not know him at all, nor he you. How moving it is for his soul, coming in fear before the Lord, to feel at that moment that someone is praying for him, too, that there is still a human being on earth who loves him. And God, too, will look upon you both with more mercy, for if even you so pitied him, how much more will he who is infinitely more merciful and loving than you are. And he will forgive him for your sake.
Talks & Homilies of the Elder Zosima

02 octobre 2014

Personne n'est parfait, alors supportez les autres! (Ancien Ephraïm de Philotheou)

Chacun doit suporter les faiblesses de son prochain. Qui est parfait? Qui qui peut se vanter d'avoir gardé son coeur loin de toute souillure? Dès lors, tous nous sommes malades, et quiconque condamne son frère ne s'aperçoit pas qu'il est lui-même malade, car la personne malade ne condamne pas une autre personne malade.

Aimez, endurez, fermez les yeux, ne vous mettez pas en colère, ne vous enflammez pas, pardonnez-vous les uns les autres, de sorte que vous ressembliez au Christ et soyez trouvés dignes d'être près de Lui dans Son Royaume. Mes enfants, évitez de condamner autrui - c'est un très grand péché. Dieu est très affligé lorsque nous condamnons et détestons notre prochain. Ne nous soucions que de nos propres fautes - car c'est pour celles-là que nous devrions être en peine. Accusons-nous nous-mêmes, et alors nous trouverons miséricorde et grâce auprès de Dieu.
Ancien Ephraïm de Philothéou




"Each person must bear the weaknesses of others. Who is perfect? Who can boast that he has kept his heart undefiled? Hence, we are all sick, and whoever condemns his brother does not perceive that he himself is sick, because a sick person does not condemn another sick person.

Love, endure, overlook, do not get angry, do not flare up, forgive one another, so that you resemble our Christ and are counted worthy to be near Him in His Kingdom. My children, avoid condemnation---it is a very great sin. God is greatly saddened when we condemn and loathe people. Let us concern ourselves only with our own faults---for these we should feel pain. Let us condemn ourselves and then we shall find mercy and grace from God."
Elder Ephraim of Philotheou

01 octobre 2014

L’Esprit Saint que Mon Père enverra en Mon Nom vous enseignera tout (saint Syméon le Nouveau Théologien)

Ceux qui ont l’Esprit pour maître
n’ont pas besoin de la connaissance qui vient des hommes
mais, éclairés par la lumière de cet Esprit,
ils regardent le Fils, ils voient le Père
et adorent la Trinité des Personnes,
le Dieu unique, qui par nature est Un de manière inexprimable…

Arrête, homme ; tremble, toi qui es de nature mortelle,
et songe que tu as été tiré du néant
et qu’en sortant du ventre de ta mère
tu as vu le monde qui avait été fait avant toi.

Et si tu pouvais connaître la hauteur du ciel
ou indiquer quelle est la nature
du soleil, de la lune et des étoiles,
où ils demeurent fixés et comment ils se déplacent…,
ou même la nature de la terre d’où tu as été tiré,
ses limites et ses mesures, sa largeur et sa grandeur…,
si tu avais découvert le but de chaque chose,
et si tu avais compté le sable de la mer,
et si aussi tu pouvais connaître ta propre nature…,
alors tu pourrais songer à ton Créateur,
comment dans la Trinité l’Unité demeure sans mélange
et dans l’Unité, la Trinité sans division.

Recherche l’Esprit!
Peut-être que Dieu te consolera et te donnera,
comme il t’a donné déjà de voir le monde
et le soleil et la lumière du jour,
oui, Il daignera t’illuminer maintenant de la même façon,
t’illuminer de la lumière du Triple Soleil…

Tu apprendras alors la grâce de l’Esprit :
que, même absent, Il est présent par Sa puissance
et que, présent, on ne Le voit pas à cause de Sa Nature divine,
et qu’Il est partout et nulle part.

Si tu cherches à Le voir d’une manière sensible,
où Le trouverais-tu ? Nulle part, diras-tu simplement.
Mais si tu as la force de Le regarder spirituellement,
c’est plutôt Lui qui éclairera ton esprit
et ouvrira les yeux de ton cœur.

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)
Hymne 21, Sources Chrétiennes SC174, p. 139 rev

30 septembre 2014

Se connaître...

"Connais-toi toi-même" disait Socrate...


quelque chose que nous devons graver dans nos âmes et dans nos coeurs, plus profond que dans la pierre!

Cher Dieu, éclaire-moi... (prière)

Cher Dieu, éclaire ce qui est ténèbre en moi..

Renforce ce qui est faible en moi...

Répare ce qui est brisé en moi...

Retisse ce qui s'est défait en moi..

Guérit ce qui est malade en moi,
et enfin...

Ravive toute paix et tout amour qui aurait pu mourir en moi.

AMEN.

29 septembre 2014

Je te rends grâces, parce que tu m’as donné de vivre, mon Dieu (saint Syméon le Nouveau Théologien)

Je te rends grâces, parce que tu m’as donné de vivre, de te connaître et de t’adorer, mon Dieu. Car « la vie, c’est de te connaître, toi le seul Dieu » (Jn 17,3), créateur et auteur de tout, non engendré, non créé, sans principe, unique, et ton Fils, engendré de toi, et l’Esprit très saint, procédant de toi, la trine unité digne de toute louange…

Qu’y a-t-il chez les anges, chez les archanges, les souverainetés, les chérubins et les séraphins et toutes les autres armées célestes, comme gloire ou comme lumière d’immortalité, quelle joie, quelle splendeur de vie immatérielle, sinon l’unique lumière de la Sainte Trinité?

Cite-moi un être incorporel ou corporel, tu trouveras que c’est Dieu qui a tout fait. Si on te parle d’un être quelconque, ceux du ciel, ceux de la terre ou ceux des abîmes, pour eux aussi, pour tous, il n’y a qu’une vie, une gloire, un désir et un royaume, une unique richesse, joie, couronne, victoire, paix ou tout autre éclat que ce soit : la connaissance du Principe et de la Cause d’où tout est venu, d’où tout a pris naissance.
Là est Celui qui maintient les choses d’en haut et les choses d’en bas,
Là est Celui qui met en ordre tous les êtres spirituels,
Là est Celui qui règne sur tous les êtres visibles…

Ils ont grandi en connaissance et redoublé de crainte en voyant Satan tomber et ses compagnons emportés par la présomption. Ceux qui sont tombés ont oublié tout cela, esclaves de leur orgueil ; tandis que tous ceux qui en ont conservé la connaissance, soulevés par la crainte et l’amour, se sont attachés à leur Seigneur. Ainsi la reconnaissance de Sa seigneurie produisait aussi l’accroissement de leur amour parce qu’ils voyaient mieux et plus clairement l’éclat fulgurant de la Trinité.
Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)
Hymne 2, Sources Chrétiennes SC156, p. 183 rev

28 septembre 2014

Sainte Lioba, abbesse de Bischoffsheim (Liobgytha, 28 septembre)


Née à Wimborne, Dorsetshire, Angleterre; morte à Schornsheim (près de Mainz), Germanie, vers 779.

La mère de Sainte Lioba, descendante d'une illustre famille et proche parente de Saint Boniface (5 juin), était restée stérile longtemps durant, avant que la sainte ne naquit. Dès lors, Ebba l'offrit immédiatement à Dieu et l'éleva dans la piété. Elle reçut sa prime éducation à Minster-in-Thanet. Pendant que Lioba était encore jeune, elle fut confiée aux soins de la soeur du roi, sainte Tetta (28 septembre) au couvent Bénédictin à Wimborne (Winburn ou "fontaine de vin"). Lioba acquit une maturité spirituelle et émotionnelle sous la tutelle de Tetta, et pour finir elle prit le voile de religieuse.

Tetta veilla aussi à ce qu'elle eut une bonne éducation. Les lettres à Boniface révèlent que Lioba comprennait et écrivait en vers en latin. Elle limita ses lectures, cependant, aux livres qui éleverait son esprit dans l'amour de Dieu. Elle connaissait par coeur les divins préceptes de l'Ancien et du Nouveau Testament, les principaux Canons de l'Eglise, les saintes maximes de Pères, et les règles de la vie monastique.

Boniface garda le contact avec sa jeune parente à travers de fréquentes correspondances. Reconnaissant sa vertu et ses capacités, en 748, il demanda à son évêque et à son abbesse qu'on la lui envoie avec 30 pieuses compagnes pour entreprendre des oeuvres de charité auprès des femmes en Germanie. Bien que Tetta regrettât la perte de sa protégée, elle ne pût refuser.

A leur arrivée en Germanie, Boniface installa les moniales à Tauberbischofsheim ("maison de l'évêque," possiblement sa propre résidence précédente). Lioba attira par son zèle tant de vocations que son couvent donna naissance à nombre d'autres fondations à travers le pays. Le couvent de Lioba fut un des plus puissants facteurs dans la conversion de la Germanie.

La sainte organisa ses couvents dans la véritable tradition monastique, avec la combinaison du travail manuel (au scriptorium, à la cuisine, boulangerie, brasserie, et au jardin), l'étude intellectuelle (elles avaient toutes à apprendre le latin), dévotions communautaires, et détente. Les austérités extrêmes ne furent pas autorisées pour ne pas interférer avec la vie sociale établie par la Règle.

Son amour pour Dieu était très attachant. Elle était toujours prête à s'atteler à toute tâche qu'elle aurait pu demander aux autres et le faisait avec joie et modestie. On rapporte qu'elle était fort belle, que sa contenance était angélique, et que ses moniales l'aimaient. C'est probablement parce que Lioba prit à coeur le conseil de saint Paul : "Ne faites rien par égoïsme ou vaine gloire; plutôt, regardant humblement les autres comme plus importants que vous-mêmes" (Philippiens 2,3) et "Que votre charité soit sans feinte, détestant le mal, solidement attachés au bien; que l’amour fraternel vous lie d’affection entre vous, chacun regardant les autres comme plus méritants" (Romains 12,9-10). Ainsi, Lioba lavait régulièrement les pieds de ses soeurs en imitation du Seigneur. Les actes de miséricorde corporelle lui étaient une joie, particulièrement dans l'hospitalité offerte aux étrangers et le soin des pauvres. Elle était toujours patiente, douce, et accessible à tous ceux qui en avaient besoin.

De ce fait, rois et princes l'honoraient et la respectaient, en particulier Pépin le Bref, le Bienheureux Carloman (17 août) et Charlemagne. Ce dernier l'appela souvent à sa court à Aix-la-Chapelle (Aachen) pour lui demander conseil. Son épouse, la Bienheureuse Hildegarde (30 avril), l'aimait profondément et accordait toujours grande attention à son conseil, comme le faisaient quelques évêques.

Avant son martyre, saint Boniface recommanda Lioba et sa communauté aux soins de saint Lullus (16 octobre) et ses moines de Fulda, et demanda que les reliques de Lioba soient enterrées auprès des siennes une fois qu'elle serait morte, afin qu'ils puissent se lever à la Résurrection ensemble et vivre ainsi l'éternité. On dit que la tendre affection unissant Boniface et Lioba forme un des plus beaux épisodes de l'histoire de l'Église. Après la mort de Boniface en 754, Lioba visita fréquemment Fulda. Par dispense spéciale, elle fut autorisée avec 2 soeurs âgées à se joindre au choeur.

Sur conseil de Lullus, Lioba abdiqua de ses charges dans son vieil âge et se retira au couvent de Schornsheim, où elle redoubla en prière et pénitence. Occasionnellement, elle répondait aux demandes de l'impératrice Hildegarde de la visiter, mais ensuite retournait aussi vite que possible à sa cellule. A sa dernière visite, elle enlaça la reine, embrassa ses vêtements, et lui donna la sainte accolade, puis dit : "Au revoir, précieuse partie de mon âme; puisse le Christ, notre Créateur et Rédempteur, nous accorder que nous puissions nous retrouver sans erreur au jour du Jugement".

Après sa mort, Lioba fut enterrée à Fulda, côté nord du maître-autel, près de la tombe de saint Boniface. Sa tombe fut honorée de miracles; son biographe, Rudolphe de Fulda, assure qu'il fut lui-même témoin de plusieurs d'entre eux. Ses reliques furent transférées en 819 et à nouveau en 838 à l'église du Mont-Saint-Pierre. Son nom fut déjà introduit dans le martyrologe de Hrabanus Maurus (Raban Maur) vers 836.