Il ne convient pas au pécheur de désespérer du Salut, ni au juste de se sentir en paix au sujet de sa vertu.
Saint Jérome
It is not fit for the sinner to despair of salvation, nor for the righteous to relax in peace concerning his virtue.
St. Jerome
"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes.
Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)
04 juillet 2015
L'Écriture et la prière (p. John)
Vous ne sauriez connaître l'Écriture sainte à moins de prier, et vous ne sauriez prier à moins de connaître l'Écriture sainte, car toutes les deux sont interdépendantes l'une de l'autre.
P. John
You can't come to know scripture unless you pray and you can't pray unless you know scripture, both are interdependent one upon the other.
Fr. John
P. John
You can't come to know scripture unless you pray and you can't pray unless you know scripture, both are interdependent one upon the other.
Fr. John
03 juillet 2015
L'avenir de l'Institut "Saint-Serge" (Jean-François Colosimo, président ITO & directeur des Editions du Cerf)
L’avenir de l’Institut "Saint-Serge". Interview exclusive avec Jean-François Colosimo, le nouveau président de l’Institut à orthonews.ro
Ana Petrache: Vous êtes théologien, de plus un théologien orthodoxe, mais aussi un intellectuel inscrit dans l’espace public au sein de cette culture française si fière de sa laïcité. Pouvez-vous nous dire, en quelques mots, comment envisagez-vous la mission du théologien dans la Cité?
Jean-François Colosimo: Moins qu’une fierté, surtout pas une idéologie, la laïcité est en France une pratique de la Cité qui correspond à la distinction prônée par l’Évangile entre le religieux et le politique. L’Église catholique y a gagné une indépendance sans égale grâce à la loi de séparation d’avec l’État. Les communautés orthodoxes immigrées y ont trouvé une autonomie sans précédent grâce au principe d’égalité des cultes. De même pour les protestants, les juifs, les musulmans…
Tout autre est le mouvement de sécularisation que connaît l’ensemble du continent européen et qui rend la parole théologique incompréhensible ou inaudible. Mais là, les torts sont partagés. D’une part, l’Europe, pour reprendre le mot de Chesterton, est plus que jamais «remplie d’idées chrétiennes, mais devenues folles».
D’autre part, la théologie a résolument tourné au métier spécialisé, à la technicité érudite, au circuit universitaire. La surdité du monde se conjugue avec le bégaiement de l’institution. De manière anarchique, la superposition postmoderne des discours nuit à la théologie, la relativise, lui confère un air de déjà-vu.
De manière schizoïde, les théologiens professent la primauté de la prière ou de l’eucharistie et adulent la préciosité philologique. Or, c’est sur le naître, le vivre, le mourir que les attendent leurs contemporains. Ou, pour le dire en une formule, sur la notion d’humanité à la fois historique et transcendante. Pour tenir ensemble la vérité et l’espérance, il faut oser la prophétie, se ruer dans la brèche, risquer le vide. Une théologie qui ne nourrit pas les pauvres, qu’ils soient de chair ou d’esprit, est une ruse de l’idolâtrie, une insulte à l’Évangile, un blasphème cette fois avéré. Car le monde est à la fois pire et meilleur qu’on ne le raconte dans les séminaires.
Aussi, si l’on veut apporter un témoignage du salut qui nous dépasse, faut-il plonger dans la fournaise, aller à la rencontre des nouveaux damnés de la mondialisation et accepter d’être quelque peu changé par eux. Bénir lucidement plutôt que maudire aveuglément : c’est la seule façon de réveiller le Christ qui dort immanquablement en tout temps et tout lieu, dans toute culture, plus singulièrement encore au sein de la nôtre et précisément dans ce que par quoi elle peut nous apparaître désenchantée, déshumanisée, déchristianisée.
A.P. : Spécialiste en patrologie et en byzantinologie, vous vous confrontez, en tant que professeur à l’Institut ”Saint-Serge”, à la mentalité byzantine de certains évêques. Comment, et dans quelles limites, croyez-vous que soit possible l’autonomie de la théologie au regard de la hiérarchie dans l’Église orthodoxe ?
J.-F. C.: ”Saint-Serge” se confronte fort heureusement non pas à l’épiscopat, mais uniquement et strictement à un cas individuel et problématique de confusion de la fonction épiscopale avec une omnipotence arbitraire, en vertu d’une conception totalisante et finalement totalitaire de cette charge, dont on ne trouvera pour cette raison nulle trace parmi les plus extrêmes théorisations césaristes ou papistes de la Byzance ou de la Rome médiévales.
L’Institut se félicite au contraire de la propension de nombre de ses anciens étudiants devenus évêques, en France et dans le reste du monde, à vouloir servir l’Église plutôt que de s’en servir. Quant au modèle byzantin, on aurait tort de le confondre avec l’univers pyramidal, statique et immuable auquel on le réduit trop souvent. Ce modèle repose au contraire sur la tension auquel il soumet les divers ordres existants en les plaçant en concurrence face à l’avènement charismatique et à l’achèvement eschatologique qui sont censés les authentifier. Autrement dit, en faisant de l’Esprit et du Royaume les seules instances définitives du jugement.
Au regard d’un Saint Maxime puni de l’amputation de la main et de la langue pour avoir opposé l’orthodoxie de la foi à l’hétérodoxie «du plérôme de tous les patriarches, hiérarques, abbés, prêtres et fidèles» de son temps, comme le stipule l’acte de sa condamnation, la liberté de la théologie ressort des plus claires. Plus prosaïquement, pour ce qui est de l’enseignement théologique, l’Orient a emprunté, aux Temps modernes, le système de l’Occident. À savoir, celui de l’universitas fondée dans l’Europe latine, au XIe siècle, par les clercs, les «intellectuels» d’alors, soucieux de s’affranchir des écoles capitulaires qui étaient contrôlées par le pouvoir ecclésiastique. Et ce, afin de mener en toute indépendance leur tâche de recherche et de transmission.
La Sorbonne en a été le prototype et il en reste, dans le droit français, la «franchise universitaire» qui interdit aujourd’hui encore aux forces de police d’entrer dans une université sans l’accord de son président. Cette liberté n’est donc pas un luxe ou un caprice, c’est un impératif. Une nécessité spirituelle. Un onzième commandement, si l’on veut. Si les évêques comprennent également la révélation comme liberté, où pourrait être le hiatus? Et si cette liberté est réelle, où pourraient être ses limites, autres que celles que commande la confession droite de la foi, c’est-à-dire l’orthodoxie?
A.P. : Vu de Roumanie, pays majoritairement orthodoxe, la crise de l’Institut confirme l’opinion selon laquelle un des grands soucis des Églises Orthodoxes est d’ordre ecclésiologique. La définition du poste d’évêque n’est pas toujours claire et un certain chaos canonique contribue aux tendances autoritaires des certains chefs religieux ou spirituels. Qu’en pensez-vous?
J.-F. C.: L’ecclésiologie orthodoxe réelle, en chair et en os, non pas celle que célèbrent les manuels canoniques, mais celle que dévoilent les exercices concrets et quotidiens, représente un «souci» comme vous le dites, et aboutit à un «chaos» comme vous le dites encore, parce qu’elle participe d’un bricolage consensuel qui s’assimile toujours plus à une hérésie acceptée. Nul besoin d’aller chercher dans le lointain passé ses origines: il y va d’une hybridation de la modernité.
À savoir, la réinterprétation déviante de l’héritage impérial byzantin qui associe peuple et foi dans ses métamorphoses séculières successives, ottomane, révolutionnaire, nationaliste, communiste, aujourd’hui populiste, qui assimilent ethnie et confession, hiérarchie religieuse et appareil politique.
Avec pour effet, dans les pays de tradition orthodoxe, la confusion perpétuelle entre une Église et un État qui sont par ailleurs tous deux défaillants; et, entre les juridictions orthodoxes, une guerre des territoires au mépris de l’unité, mais aussi de la mission comme le signale le terme ahurissant de «diaspora».
Phénomène courant, plus la réalité contredit la théorie, plus enfle la théorie. Il en découle la mise en forme idéologique d’un «épiscopalisme» dont l’absence absolue de contre-pouvoir, inconnue même à Rome, garantirait la qualité divine de l’Église.
La vulgate dominante ne manque pas, certes, de se parer d’un trompe-l’œil théologique en se revendiquant des travaux de Jean Zizioulas qui, à mon sens, constituent une réponse lacunaire au défi posé par Vatican II – et quitte, au passage, à omettre la contradiction manifeste entre la position ecclésiologique du théologien Zizioulas et la position ecclésiastique du hiérarque Zizioulas, entre le penseur de la koinonia du Plérôme et l’évêque in partibus de Pergame.
C’est pourquoi cette idéologisation n’est jamais que le cache-misère d’une ecclésialité en souffrance. On ne peut à la fois critiquer la papauté comme principe de gouvernement et offrir le spectacle de son détournement caricatural à l’échelle de surcroît médiocre d’un diocèse, d’une nation ou d’une région. Il faut également en finir avec l’amalgame entre épiscopat et monachisme, justifié dans l’Antiquité et injustifiable aujourd’hui en tant qu’il ne sert plus qu’à induire une obligation structurelle d’obéissance subordonnée qui n’a de sens que dans le seul cadre de la paternité spirituelle. Il faut enfin et surtout repenser, dans les termes de l’Encyclique des patriarches orientaux de 1848 et du Concile russe de 1917, la notion de «Peuple de Dieu» comme «dépositaire de la vérité de l’Église».
C’est ce qu’éprouvent, je crois, ces formidables jeunes évêques jetés sur les routes du monde, privés des ressources habituelles des pays traditionnellement orthodoxes, courant après leurs fidèles disséminés au sein d’univers étrangers et qui s’épuisent à assurer leur ministère pastoral sans moyens et sans certitudes autres que la Providence. Eux savent d’ores et déjà que la richesse incessible de l’épiscopat tient dans sa pauvreté assumée.
A.P. : Il y a beaucoup de gens dans le milieu orthodoxe qui pensent que le seul devoir d’une école de théologie est de former des prêtres et c’est pour cela que la dimension culturelle de la théologie en dialogue avec la société contemporaine est parfois oubliée. Comment peut-on convaincre la hiérarchie qu’on a besoin d’une théologie libérée des contraintes ecclésiastiques?
J.-F. C.: La théologie n’a d’autre source, propos et finalité qu’elle-même. Pour être une grâce, elle requiert cette gratuité. Elle n’est ni résultat d’une production, ni schéma d’une construction. Elle n’a pas de fonctionnalité qui la destinerait à former des fonctionnaires, quand bien même il s’agirait de fonctionnaires du culte. Que ceux qui se destinent au sacerdoce soient préparés à la transmission de la foi à laquelle ils consacreront leur vie, c’est une bonne chose. Mais ce n’est pas une affaire de diplôme, de certificat apposé en coin d’un rouleau enrubanné.
Encore faut-il que les écoles théologiques orthodoxes transmettent elles-mêmes une orthodoxie vivante et une théologie vécue, qu’elles soient des écoles de vie. Nous ne pouvons plus nous contenter de l’utilité supposée de cette sorte de néoscolastique orientale d’occasion que nous opposons volontiers à la grande scolastique occidentale, dont nous sommes par ailleurs incapables, et qui sert trop souvent de programme à l’enseignement de l’orthodoxie.
La prédication étant au cœur de la transmission de la foi, non pas seulement dans l’Église mais au dehors de l’Eglise, «pour la vie du monde», ce sont non pas de prédicateurs mais de «prêchants», d’exemples incarnés du lien entre la doctrine et l’existence, dont nous avons besoin.
Enfin, l’éducation à la foi ne vaut que si elle est éducation pour tous et de tous. C’est à cette école-là, permanente, que doit se mettre chaque orthodoxe qu’il soit homme ou femme, baptisé par naissance ou par conversion, laïc ou clerc, simple fidèle ou éminent évêque. Son témoignage au sein de la société s’ensuivra, sans qu’il ait à le penser, le projeter, le calculer. Car ce sera alors une œuvre par surabondance de l’Esprit.
A.P. : ”Saint-Serge” est un institut essentiel pour la théologie et la culture orthodoxe, sa fermeture marquerait la fin d’un très beau chapitre de l’histoire du Christianisme de tradition byzantine. À votre avis, quelles sont les solutions pour empêcher la clôture définitive de l’institut ?
J.-F. C.: Il est en effet une gloire de l’Institut qui accablerait ses légataires actuels s’il n’y avait la miséricorde du Christ. ”Saint-Serge” a renversé l’exil en miracle. ”Saint-Serge” a été la seule école de théologie orthodoxe continument libre au cours du sombre XXe siècle sur le continent du Goulag et de la Shoah.
”Saint-Serge” a permis le rayonnement de cette orthodoxie de la liberté via l’institution-sœur qu’est ”Saint Vladimir” au sein du Nouveau Monde. ”Saint-Serge” a reçu des étudiants orthodoxes des cinq continents qui sont devenus des enseignants, des prêtres, des évêques, des patriarches de l’Église orthodoxe aux quatre coins de la planète.
”Saint-Serge” a ainsi initié, soutenu et confirmé un sentiment panorthodoxe sans lequel l’orthodoxie ne serait pas aujourd’hui ce qu’elle est. De plus, c’est à Paris que s’est pleinement manifestée la créativité de la théologie orthodoxe contemporaine, dont la sophiologie de Serge Boulgakov, la double économie de Vladimir Lossky, l’écclésiologie pneumatologique de Nicolas Afanassieff, le renouveau patristique de Georges Florovsky, liturgique d’Alexandre Schmemann, palamite de Jean Meyendorff.
C’est parce qu’il y avait Paris que Dimitru Stăniloae en Roumanie, Justin Popovitch en Serbie, Sergueï Averintsev en Russie, Christos Yannaras en Grèce, Georges Khodr au Liban et tant d’autres ailleurs savaient qu’ils n’étaient pas seuls à confesser une orthodoxie essentielle. C’est parce que ce Paris-là a existé qu’aujourd’hui encore des élèves nous viennent de l’Afrique profonde ou de la lointaine Asie pour apprendre cette même orthodoxie émancipée des scories de l’histoire, disposée à se confronter au monde tel qu’il va.
Oui, tel est le bilan de ces 90 années qui fait que l’Institut n’est la propriété de personne, mais de tous les orthodoxes. Un héritage écrasant qui découle de la leçon originelle de nos Pères fondateurs: entrer dans le dialogue avec l’Occident, la philosophie, la science, la société, les autres confessions chrétiennes, les autres religions, les cercles de pensée, mais avant tout d’y entrer sans crainte. Près d’un siècle d’une telle quête peut-il s’éteindre d’un coup ? L’apport de ”Saint-Serge” n’est-il pas plus que jamais indispensable au monde orthodoxe soumis aux tentations de la crispation et du repli ? N'arrive-t-il pas aussi aux institutions de mourir, comme les individus, parce qu’elles ont fait leur temps ? Toutes ces questions valent également dans l’instant. Demain tranchera. Pour l’heure, notre manière de continuer l’inspiration de nos Pères fondateurs est précisément, quelle que soit l’issue, de n’avoir pas peur. Et c’est là l’unique vraie condition de notre avenir.
Original en roumain
http://www.orthonews.ro/exclusiv-ce-se-intampla-cu-institutul-saint-serge-cititi-maine-un-interviu-de-exceptie-cu-jean-francois-colosimo-presedintele-prestigioasei-scoli-teologice/
source traduction Alexandra de Moffarts
En 2013, J-F Colosimo devenait patron des prestigieuses Éditions du Cerf.. Nul n'est prophète etc etc!
Un orthodoxe nommé à la tête des Éditions du Cerf…
26 juin 2013
http://www.riposte-catholique.fr/riposte-catholique-blog/un-orthodoxe-nomme-a-la-tete-des-editions-du-cerf
Une nouvelle somme toute assez surprenante… annoncée par le quotidien La Croix à la suite d’un communiqué de presse d’hier des Éditions du Cerf actuellement en difficultés financières :
La province dominicaine de France a annoncé mardi 25 juin la nomination de Jean-François Colosimo, 52 ans, démissionnaire le même jour de la présidence du Centre national du livre, comme président du directoire des Éditions du Cerf. Premier laïc à la tête de ce fleuron de l’édition religieuse, il succède au P. Éric de Clermont-Tonnerre.
2 comments
Jeanne SAINT-CYR
27 juin 2013 à 17 h 16 min
Pourquoi pas ?
Un laïc croyant et pratiquant peut être tout autant respectable et digne de notre confiance que bien des prêtres ou religieux qui ont sabordé l’Eglise de France depuis le début des années 60;
Je ne connais pas ce monsieur mais je lui accorde sans a priori toute ma confiance. Nous verrons bien !
Jean-Claude Bazinet
1 juillet 2013 à 2 h 45 min
Colosimo est un intellectuel de première classe, un homme d’affaire aguerri et un remarquable spirituel. Les Éditions du Cerf ne pouvait faire un meilleur choix.
Ana Petrache: Vous êtes théologien, de plus un théologien orthodoxe, mais aussi un intellectuel inscrit dans l’espace public au sein de cette culture française si fière de sa laïcité. Pouvez-vous nous dire, en quelques mots, comment envisagez-vous la mission du théologien dans la Cité?
Jean-François Colosimo: Moins qu’une fierté, surtout pas une idéologie, la laïcité est en France une pratique de la Cité qui correspond à la distinction prônée par l’Évangile entre le religieux et le politique. L’Église catholique y a gagné une indépendance sans égale grâce à la loi de séparation d’avec l’État. Les communautés orthodoxes immigrées y ont trouvé une autonomie sans précédent grâce au principe d’égalité des cultes. De même pour les protestants, les juifs, les musulmans…
Tout autre est le mouvement de sécularisation que connaît l’ensemble du continent européen et qui rend la parole théologique incompréhensible ou inaudible. Mais là, les torts sont partagés. D’une part, l’Europe, pour reprendre le mot de Chesterton, est plus que jamais «remplie d’idées chrétiennes, mais devenues folles».
D’autre part, la théologie a résolument tourné au métier spécialisé, à la technicité érudite, au circuit universitaire. La surdité du monde se conjugue avec le bégaiement de l’institution. De manière anarchique, la superposition postmoderne des discours nuit à la théologie, la relativise, lui confère un air de déjà-vu.
De manière schizoïde, les théologiens professent la primauté de la prière ou de l’eucharistie et adulent la préciosité philologique. Or, c’est sur le naître, le vivre, le mourir que les attendent leurs contemporains. Ou, pour le dire en une formule, sur la notion d’humanité à la fois historique et transcendante. Pour tenir ensemble la vérité et l’espérance, il faut oser la prophétie, se ruer dans la brèche, risquer le vide. Une théologie qui ne nourrit pas les pauvres, qu’ils soient de chair ou d’esprit, est une ruse de l’idolâtrie, une insulte à l’Évangile, un blasphème cette fois avéré. Car le monde est à la fois pire et meilleur qu’on ne le raconte dans les séminaires.
Aussi, si l’on veut apporter un témoignage du salut qui nous dépasse, faut-il plonger dans la fournaise, aller à la rencontre des nouveaux damnés de la mondialisation et accepter d’être quelque peu changé par eux. Bénir lucidement plutôt que maudire aveuglément : c’est la seule façon de réveiller le Christ qui dort immanquablement en tout temps et tout lieu, dans toute culture, plus singulièrement encore au sein de la nôtre et précisément dans ce que par quoi elle peut nous apparaître désenchantée, déshumanisée, déchristianisée.
A.P. : Spécialiste en patrologie et en byzantinologie, vous vous confrontez, en tant que professeur à l’Institut ”Saint-Serge”, à la mentalité byzantine de certains évêques. Comment, et dans quelles limites, croyez-vous que soit possible l’autonomie de la théologie au regard de la hiérarchie dans l’Église orthodoxe ?
J.-F. C.: ”Saint-Serge” se confronte fort heureusement non pas à l’épiscopat, mais uniquement et strictement à un cas individuel et problématique de confusion de la fonction épiscopale avec une omnipotence arbitraire, en vertu d’une conception totalisante et finalement totalitaire de cette charge, dont on ne trouvera pour cette raison nulle trace parmi les plus extrêmes théorisations césaristes ou papistes de la Byzance ou de la Rome médiévales.
L’Institut se félicite au contraire de la propension de nombre de ses anciens étudiants devenus évêques, en France et dans le reste du monde, à vouloir servir l’Église plutôt que de s’en servir. Quant au modèle byzantin, on aurait tort de le confondre avec l’univers pyramidal, statique et immuable auquel on le réduit trop souvent. Ce modèle repose au contraire sur la tension auquel il soumet les divers ordres existants en les plaçant en concurrence face à l’avènement charismatique et à l’achèvement eschatologique qui sont censés les authentifier. Autrement dit, en faisant de l’Esprit et du Royaume les seules instances définitives du jugement.
Au regard d’un Saint Maxime puni de l’amputation de la main et de la langue pour avoir opposé l’orthodoxie de la foi à l’hétérodoxie «du plérôme de tous les patriarches, hiérarques, abbés, prêtres et fidèles» de son temps, comme le stipule l’acte de sa condamnation, la liberté de la théologie ressort des plus claires. Plus prosaïquement, pour ce qui est de l’enseignement théologique, l’Orient a emprunté, aux Temps modernes, le système de l’Occident. À savoir, celui de l’universitas fondée dans l’Europe latine, au XIe siècle, par les clercs, les «intellectuels» d’alors, soucieux de s’affranchir des écoles capitulaires qui étaient contrôlées par le pouvoir ecclésiastique. Et ce, afin de mener en toute indépendance leur tâche de recherche et de transmission.
La Sorbonne en a été le prototype et il en reste, dans le droit français, la «franchise universitaire» qui interdit aujourd’hui encore aux forces de police d’entrer dans une université sans l’accord de son président. Cette liberté n’est donc pas un luxe ou un caprice, c’est un impératif. Une nécessité spirituelle. Un onzième commandement, si l’on veut. Si les évêques comprennent également la révélation comme liberté, où pourrait être le hiatus? Et si cette liberté est réelle, où pourraient être ses limites, autres que celles que commande la confession droite de la foi, c’est-à-dire l’orthodoxie?
A.P. : Vu de Roumanie, pays majoritairement orthodoxe, la crise de l’Institut confirme l’opinion selon laquelle un des grands soucis des Églises Orthodoxes est d’ordre ecclésiologique. La définition du poste d’évêque n’est pas toujours claire et un certain chaos canonique contribue aux tendances autoritaires des certains chefs religieux ou spirituels. Qu’en pensez-vous?
J.-F. C.: L’ecclésiologie orthodoxe réelle, en chair et en os, non pas celle que célèbrent les manuels canoniques, mais celle que dévoilent les exercices concrets et quotidiens, représente un «souci» comme vous le dites, et aboutit à un «chaos» comme vous le dites encore, parce qu’elle participe d’un bricolage consensuel qui s’assimile toujours plus à une hérésie acceptée. Nul besoin d’aller chercher dans le lointain passé ses origines: il y va d’une hybridation de la modernité.
À savoir, la réinterprétation déviante de l’héritage impérial byzantin qui associe peuple et foi dans ses métamorphoses séculières successives, ottomane, révolutionnaire, nationaliste, communiste, aujourd’hui populiste, qui assimilent ethnie et confession, hiérarchie religieuse et appareil politique.
Avec pour effet, dans les pays de tradition orthodoxe, la confusion perpétuelle entre une Église et un État qui sont par ailleurs tous deux défaillants; et, entre les juridictions orthodoxes, une guerre des territoires au mépris de l’unité, mais aussi de la mission comme le signale le terme ahurissant de «diaspora».
Phénomène courant, plus la réalité contredit la théorie, plus enfle la théorie. Il en découle la mise en forme idéologique d’un «épiscopalisme» dont l’absence absolue de contre-pouvoir, inconnue même à Rome, garantirait la qualité divine de l’Église.
La vulgate dominante ne manque pas, certes, de se parer d’un trompe-l’œil théologique en se revendiquant des travaux de Jean Zizioulas qui, à mon sens, constituent une réponse lacunaire au défi posé par Vatican II – et quitte, au passage, à omettre la contradiction manifeste entre la position ecclésiologique du théologien Zizioulas et la position ecclésiastique du hiérarque Zizioulas, entre le penseur de la koinonia du Plérôme et l’évêque in partibus de Pergame.
C’est pourquoi cette idéologisation n’est jamais que le cache-misère d’une ecclésialité en souffrance. On ne peut à la fois critiquer la papauté comme principe de gouvernement et offrir le spectacle de son détournement caricatural à l’échelle de surcroît médiocre d’un diocèse, d’une nation ou d’une région. Il faut également en finir avec l’amalgame entre épiscopat et monachisme, justifié dans l’Antiquité et injustifiable aujourd’hui en tant qu’il ne sert plus qu’à induire une obligation structurelle d’obéissance subordonnée qui n’a de sens que dans le seul cadre de la paternité spirituelle. Il faut enfin et surtout repenser, dans les termes de l’Encyclique des patriarches orientaux de 1848 et du Concile russe de 1917, la notion de «Peuple de Dieu» comme «dépositaire de la vérité de l’Église».
C’est ce qu’éprouvent, je crois, ces formidables jeunes évêques jetés sur les routes du monde, privés des ressources habituelles des pays traditionnellement orthodoxes, courant après leurs fidèles disséminés au sein d’univers étrangers et qui s’épuisent à assurer leur ministère pastoral sans moyens et sans certitudes autres que la Providence. Eux savent d’ores et déjà que la richesse incessible de l’épiscopat tient dans sa pauvreté assumée.
A.P. : Il y a beaucoup de gens dans le milieu orthodoxe qui pensent que le seul devoir d’une école de théologie est de former des prêtres et c’est pour cela que la dimension culturelle de la théologie en dialogue avec la société contemporaine est parfois oubliée. Comment peut-on convaincre la hiérarchie qu’on a besoin d’une théologie libérée des contraintes ecclésiastiques?
J.-F. C.: La théologie n’a d’autre source, propos et finalité qu’elle-même. Pour être une grâce, elle requiert cette gratuité. Elle n’est ni résultat d’une production, ni schéma d’une construction. Elle n’a pas de fonctionnalité qui la destinerait à former des fonctionnaires, quand bien même il s’agirait de fonctionnaires du culte. Que ceux qui se destinent au sacerdoce soient préparés à la transmission de la foi à laquelle ils consacreront leur vie, c’est une bonne chose. Mais ce n’est pas une affaire de diplôme, de certificat apposé en coin d’un rouleau enrubanné.
Encore faut-il que les écoles théologiques orthodoxes transmettent elles-mêmes une orthodoxie vivante et une théologie vécue, qu’elles soient des écoles de vie. Nous ne pouvons plus nous contenter de l’utilité supposée de cette sorte de néoscolastique orientale d’occasion que nous opposons volontiers à la grande scolastique occidentale, dont nous sommes par ailleurs incapables, et qui sert trop souvent de programme à l’enseignement de l’orthodoxie.
La prédication étant au cœur de la transmission de la foi, non pas seulement dans l’Église mais au dehors de l’Eglise, «pour la vie du monde», ce sont non pas de prédicateurs mais de «prêchants», d’exemples incarnés du lien entre la doctrine et l’existence, dont nous avons besoin.
Enfin, l’éducation à la foi ne vaut que si elle est éducation pour tous et de tous. C’est à cette école-là, permanente, que doit se mettre chaque orthodoxe qu’il soit homme ou femme, baptisé par naissance ou par conversion, laïc ou clerc, simple fidèle ou éminent évêque. Son témoignage au sein de la société s’ensuivra, sans qu’il ait à le penser, le projeter, le calculer. Car ce sera alors une œuvre par surabondance de l’Esprit.
A.P. : ”Saint-Serge” est un institut essentiel pour la théologie et la culture orthodoxe, sa fermeture marquerait la fin d’un très beau chapitre de l’histoire du Christianisme de tradition byzantine. À votre avis, quelles sont les solutions pour empêcher la clôture définitive de l’institut ?
J.-F. C.: Il est en effet une gloire de l’Institut qui accablerait ses légataires actuels s’il n’y avait la miséricorde du Christ. ”Saint-Serge” a renversé l’exil en miracle. ”Saint-Serge” a été la seule école de théologie orthodoxe continument libre au cours du sombre XXe siècle sur le continent du Goulag et de la Shoah.
”Saint-Serge” a permis le rayonnement de cette orthodoxie de la liberté via l’institution-sœur qu’est ”Saint Vladimir” au sein du Nouveau Monde. ”Saint-Serge” a reçu des étudiants orthodoxes des cinq continents qui sont devenus des enseignants, des prêtres, des évêques, des patriarches de l’Église orthodoxe aux quatre coins de la planète.
”Saint-Serge” a ainsi initié, soutenu et confirmé un sentiment panorthodoxe sans lequel l’orthodoxie ne serait pas aujourd’hui ce qu’elle est. De plus, c’est à Paris que s’est pleinement manifestée la créativité de la théologie orthodoxe contemporaine, dont la sophiologie de Serge Boulgakov, la double économie de Vladimir Lossky, l’écclésiologie pneumatologique de Nicolas Afanassieff, le renouveau patristique de Georges Florovsky, liturgique d’Alexandre Schmemann, palamite de Jean Meyendorff.
C’est parce qu’il y avait Paris que Dimitru Stăniloae en Roumanie, Justin Popovitch en Serbie, Sergueï Averintsev en Russie, Christos Yannaras en Grèce, Georges Khodr au Liban et tant d’autres ailleurs savaient qu’ils n’étaient pas seuls à confesser une orthodoxie essentielle. C’est parce que ce Paris-là a existé qu’aujourd’hui encore des élèves nous viennent de l’Afrique profonde ou de la lointaine Asie pour apprendre cette même orthodoxie émancipée des scories de l’histoire, disposée à se confronter au monde tel qu’il va.
Oui, tel est le bilan de ces 90 années qui fait que l’Institut n’est la propriété de personne, mais de tous les orthodoxes. Un héritage écrasant qui découle de la leçon originelle de nos Pères fondateurs: entrer dans le dialogue avec l’Occident, la philosophie, la science, la société, les autres confessions chrétiennes, les autres religions, les cercles de pensée, mais avant tout d’y entrer sans crainte. Près d’un siècle d’une telle quête peut-il s’éteindre d’un coup ? L’apport de ”Saint-Serge” n’est-il pas plus que jamais indispensable au monde orthodoxe soumis aux tentations de la crispation et du repli ? N'arrive-t-il pas aussi aux institutions de mourir, comme les individus, parce qu’elles ont fait leur temps ? Toutes ces questions valent également dans l’instant. Demain tranchera. Pour l’heure, notre manière de continuer l’inspiration de nos Pères fondateurs est précisément, quelle que soit l’issue, de n’avoir pas peur. Et c’est là l’unique vraie condition de notre avenir.
Original en roumain
http://www.orthonews.ro/exclusiv-ce-se-intampla-cu-institutul-saint-serge-cititi-maine-un-interviu-de-exceptie-cu-jean-francois-colosimo-presedintele-prestigioasei-scoli-teologice/
source traduction Alexandra de Moffarts
En 2013, J-F Colosimo devenait patron des prestigieuses Éditions du Cerf.. Nul n'est prophète etc etc!
Un orthodoxe nommé à la tête des Éditions du Cerf…
26 juin 2013
http://www.riposte-catholique.fr/riposte-catholique-blog/un-orthodoxe-nomme-a-la-tete-des-editions-du-cerf
Une nouvelle somme toute assez surprenante… annoncée par le quotidien La Croix à la suite d’un communiqué de presse d’hier des Éditions du Cerf actuellement en difficultés financières :
La province dominicaine de France a annoncé mardi 25 juin la nomination de Jean-François Colosimo, 52 ans, démissionnaire le même jour de la présidence du Centre national du livre, comme président du directoire des Éditions du Cerf. Premier laïc à la tête de ce fleuron de l’édition religieuse, il succède au P. Éric de Clermont-Tonnerre.
2 comments
Jeanne SAINT-CYR
27 juin 2013 à 17 h 16 min
Pourquoi pas ?
Un laïc croyant et pratiquant peut être tout autant respectable et digne de notre confiance que bien des prêtres ou religieux qui ont sabordé l’Eglise de France depuis le début des années 60;
Je ne connais pas ce monsieur mais je lui accorde sans a priori toute ma confiance. Nous verrons bien !
Jean-Claude Bazinet
1 juillet 2013 à 2 h 45 min
Colosimo est un intellectuel de première classe, un homme d’affaire aguerri et un remarquable spirituel. Les Éditions du Cerf ne pouvait faire un meilleur choix.
02 juillet 2015
Va-t'en d'ici, satan, rien n'est à toi chez moi! (prière de l'Euchologue du Sinaï)
Va-t'en, satan, de ce sol et de ces 4 murs. Ce n'est pas un endroit pour toi. Il n'y a rien pour toi ici. C'est le lieu pour saints Pierre et Paul et le saint Évangile. Et c'est ici que je compte dormir une fois que mon Office aura été accompli, au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ, [ô Dieu] envoie-moi Ton Esprit. Insuffle en mon coeur la sagesse de Ton Saint Esprit. Protège mon âme et mon corps, chaque membre de mon corps, chaque fibre de mon être, contre tous les possibles blessures et pières que le démon pourrait m'envoyer, et contre toutes les tentations pour pécher. Enseigne-moi à Te rendre grâce, ô Père, Fils et Saint Esprit.
Euchologium Sinaiticum
Be off, Satan, from this floor and from these four walls. This is no place for you; there is nothing for you to do here. This is the place for Peter and Paul and the holy Gospel; and this is where I mean to sleep now that my worship is done, in the name of the Father and of the Holy Spirit.
In the name of our Lord Jesus Christ [God] send me your Spirit; instill the wisdom of your Holy Spirit into my heart; protect my soul and body, every limb in my body, every fiber of my being, from all possible harm and all traps the Devil may set for me and every temptation to sin. Teach me to give you thanks, O Father, Son, and Holy Spirit.
Euchologium Sinaiticum
Au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ, [ô Dieu] envoie-moi Ton Esprit. Insuffle en mon coeur la sagesse de Ton Saint Esprit. Protège mon âme et mon corps, chaque membre de mon corps, chaque fibre de mon être, contre tous les possibles blessures et pières que le démon pourrait m'envoyer, et contre toutes les tentations pour pécher. Enseigne-moi à Te rendre grâce, ô Père, Fils et Saint Esprit.
Euchologium Sinaiticum
Be off, Satan, from this floor and from these four walls. This is no place for you; there is nothing for you to do here. This is the place for Peter and Paul and the holy Gospel; and this is where I mean to sleep now that my worship is done, in the name of the Father and of the Holy Spirit.
In the name of our Lord Jesus Christ [God] send me your Spirit; instill the wisdom of your Holy Spirit into my heart; protect my soul and body, every limb in my body, every fiber of my being, from all possible harm and all traps the Devil may set for me and every temptation to sin. Teach me to give you thanks, O Father, Son, and Holy Spirit.
Euchologium Sinaiticum
01 juillet 2015
Le démon est jaloux de notre vie spirituelle (ancien Ieronymos d'Égine)
Le démon ne sait pas comprendre la joie que nous tirons de la vie spirituelle. C'est pour cela qu'il est jaloux de nous, qu'il nous envie, et qu'il nous tend des pièges, et nous nous en affligeons et nous chutons. Nous devons lutter, car sans les luttes, nous ne saurions obtenir les vertus.
+ ancien Ieronymos d'Égine +
The evil one cannot comprehend the joy we receive from the spiritual life; for this reason he is jealous of us, he envies us and sets traps for us, and we become grieved and fall. We must struggle, because without struggles we do not obtain virtues.
+ Elder Ieronymos of Aegina +
+ ancien Ieronymos d'Égine +
The evil one cannot comprehend the joy we receive from the spiritual life; for this reason he is jealous of us, he envies us and sets traps for us, and we become grieved and fall. We must struggle, because without struggles we do not obtain virtues.
+ Elder Ieronymos of Aegina +
30 juin 2015
La raison d'être de l'âme, c'est l'union avec Dieu et rien d'autre (saint Dimitri de Rostov)
Il est nécessaire avant tout de comprendre qu'il est du devoir de tous les Chrétiens - en particulier ceux qui sont appelés à se consacrer à la vie spirituelle - de toujours et de toutes manières possibles s'efforcer d'être uni avec Dieu, leur Créateur, qui les aime, plein de bienveillance, et leur Bien suprême, par Qui et pour Qui ils ont été créés. Tout cela parce que le point central et le but final de l'âme, que Dieu a créée, cela doit être Dieu Lui-même, rien que Dieu, et rien d'autre - Dieu de Qui l'âme a reçu sa vie et sa nature, et pour Qui elle doit vivre éternellement.
Saint Dimitri de Rostov, "Dans le secret du coeur profond"
First of all it must be understood that it is the duty of all Christians - especially of those whose calling dedicate them to the spiritual life - to strive always and in every way to be united with God, their creator, lover, benefactor, and their supreme good, by Whom and for Whom they were created. This is because the center and the final purpose of the soul , which God created, must be God Himself alone, and nothing else - God from Whom the soul has received its life and its nature, and for Whom it must eternally live.
St Dimitri of Rostov, The Inner Closet of the Heart
Saint Dimitri de Rostov, "Dans le secret du coeur profond"
First of all it must be understood that it is the duty of all Christians - especially of those whose calling dedicate them to the spiritual life - to strive always and in every way to be united with God, their creator, lover, benefactor, and their supreme good, by Whom and for Whom they were created. This is because the center and the final purpose of the soul , which God created, must be God Himself alone, and nothing else - God from Whom the soul has received its life and its nature, and for Whom it must eternally live.
St Dimitri of Rostov, The Inner Closet of the Heart
29 juin 2015
Saints Pierre et Paul - tropaire & icône
Tropaire de la fête des saints Pierre et Paul, 29 juin, ton 4Vous, des saints Apôtres les coryphées,
et les docteurs de l'univers entier,
intercédez auprès du Maître universel,
afin de donner la paix au monde entier
et la grande miséricorde à nos âmes.
28 juin 2015
La transmission de la grâce apostolique (saint Grégoire Palamas)
Si d'une bougie allumée, on allume une autre, et de celle-là une autre encore, et ainsi de suite, on aura sans arrêt de la lumière.
De la même manière, lorsque les Apôtres ont ordonné ceux qui devaient prendre leur succession, et ces successeurs ont ordonné d'autres à leur tour, et ainsi de suite, la grâce du Saint Esprit a été transmise à travers toutes les générations, et elle illumine tous ceux qui obéissent à leurs pasteurs et maîtres spirituels.
saint Grégoire Palamas
De la même manière, lorsque les Apôtres ont ordonné ceux qui devaient prendre leur succession, et ces successeurs ont ordonné d'autres à leur tour, et ainsi de suite, la grâce du Saint Esprit a été transmise à travers toutes les générations, et elle illumine tous ceux qui obéissent à leurs pasteurs et maîtres spirituels.
saint Grégoire Palamas
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