"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

01 août 2015

La Theotokos, frontière entre le créé et l'incréé (saint Grégoire Palamas)

La Vierge-Mère est la seule frontière reliant le créé à l'Incréé. Et tous ceux qui élèvent des louanges vers Dieu, lui chantent aussi des louanges, à la suite de celles pour Dieu. Elle est la raison et la bénédiction pour tous ceux qui sont venus avant elle, le don et celle qui donne pour ceux de notre temps, et celle qui intercède pour ceux qui sont dans l'éternité. Elle est la base des prophètes, le commencement des Apôtres, la confirmation des martyrs, et le fondement des docteurs. Elle est la gloire de ceux qui sont sur terre, la joie de ceux au Cieux, l'ornement de toute la Création. Elle est le début, le surgissement et la racine de toute espérance - l'espérance que nous puissons tous être gratifiés, par ses prières en notre faveur, de recevoir le Christ Jésus notre Seigneur, Qui est né dans la gloire du Père avant tous les siècles - sans une mère - et dans ces jours qui sont les derniers, S'est incarné d'elle - sans un père [géniteur].
Saint Grégoire Palamas




Bon et saint Carême de la Dormition!

31 juillet 2015

30 juillet 2015

Avoir la Foi est simple (saint Syméon le Nouveau Théologien)

Je n'ai rien fait de plus que de croire, et le Seigneur m'a accepté. Il y a bien des choses qui nous font obstacle pour acquérir l'humilité, mais rien qui nous empèche d'avoir la Foi.
Saint Syméon le Nouveau Théologien, "A propos de la Foi"

29 juillet 2015

Prière avant la Liturgie pour les desservants d'Autel / Acolytes

Ô Seigneur Jésus-Christ, Éternel Grand Prêtre, je Te remercie pour le privilège de pouvoir servir au saint Autel de Ton sacrifice.

A présent que je me prépare pour le service liturgique, je demande à pouvoir en tout temps penser à Toi.

Que je puisse toujours Te chercher et Te trouver; que je puisse toujours Te suivre; que Ton esprit sacerdotal soit en mon coeur et que Ton Saint Nom soit sur mes lèvres; et que toute oeuvre de ma part soit accomplie à Ta louange et Ta gloire.

Sans cesse prêt à Ton service, que je puisse toujours connaître et accomplir Ta volonté en toutes choses, et par Ta grâce, persévérer jusqu'au bout.

Amen. 



Acolytes / Desservants d'Autel :
http://orthodoxwiki.org/Acolyte




O Lord, Jesus Christ, Eternal High Priest, I thank You for the privilege of serving at the holy altar of Your sacrifice.

Now, as I prepare for worship and service, I ask that I may at all times think of You.

May I ever seek You and find You; may I always follow You; may Your priestly spirit be in my heart and Your Holy Name on my lips; and to Your praise and glory may every work of mine be done.

Ever ready in Your service, may I always Know and do Your Will in all things and, by Your grace,  persevere unto the end.

Amen.

28 juillet 2015

Maris, aimez vos femmes! (Saint Jean Chrysostome)

"Maris, ne l'appelez jamais par son nom tout court: flattez-la, marquez-lui des égards, une affection profonde. Honorez-la, et elle ne désirera pas d'autres hommages : la gloire extérieure aura peu de prix à ses yeux, si vous la glorifiez vous-même. Mettez-la au-dessus de tout en toute chose, en beauté, en intelligence; et louez-la."

Saint Jean Chrysostome, homélie 20 sur Ephésiens

27 juillet 2015

Le chemin facile ne mène pas à Dieu (saint Isaac le Syrien)

Le chemin vers Dieu est une croix au quotidien. Nul n'est jamais monté au Ciel par le chemin de la facilité - nous savons où mène le chemin facile.
Saint Isaac le Syrien

26 juillet 2015

Saints Antoine, Jean et Eustache, proto-martyrs de Vilnius en Lituanie

Les saints Martyrs Antoine, Jean, et Eustache sont des frères qui ont souffert pour le Christ sous le Grand Prince lituanien Ol'gerd (1345-1377). Le prince était marié à la princesse Orthodoxe Maria Yaroslavna (+ 1346). Il avait été baptisé et pendant la durée de vie de sa femme, il avait autorisé la prédication du christianisme. Deux frères, Nezhilo et Kumets, reçurent le saint baptême du prêtre Nestor, sous les noms d'Antoine et Jean. Et à la demande de Maria Yaroslavna une église orthodoxe fut construite à Vilnius (Vilna).
        Après la mort de son épouse, le Prince Ol'gerd a commencé à soutenir les prêtres païens adorateurs du feu, qui ont lancé une persécution contre les chrétiens. Saints Jean et Antoine ont essayé de ne pas faire étalage de leur Christianisme, mais ils n'ont pas observé les coutumes païennes. Ils n'ont pas coupé leurs cheveux comme les païens l'ont fait, et les jours de jeûne, ils ne mangaient plus les aliments dont il faut s'abstenir.
       Le prince suspecta bientôt les 2 frères, les interrogea, et ils avouèrent être devenus chrétiens. Il exigea alors qu'ils mangent de la viande bien que c'était un jour de jeûne. Les saints frères refusèrent et le prince les enferma en prison. Les frères passèrent une année entière derrière les barreaux. Jean prit peur face aux tortures annoncées et déclara qu'il obéirait à toutes les exigences du grand prince. Heureux, Ol'gerd relacha les frères et se les fit ramener dans son entourage.

        Mais Antoine n'avait pas trahi le Christ. Quand il refusa de manger de la viande un autre jour de jeûne, le prince le fit à nouveau enfermer en prison et le fit gravement torturer. L'autre frère restait libre, mais les chrétiens et les païens le considéraient comme un traître et ne le fréquentaient pas.
          Se repentant de son péché, Jean alla trouver le prêtre Nestor et le pria de demander à son frère de lui pardonner. "Quand il confessera publiquement le Christ, nous serons réconciliés," répondit Antoine. Un jour, tout en servant le prince au bain, saint Jean lui parla en privé au sujet de sa réconciliation avec l'Église. Ol'gerd ne manifesta pas de colère et dit qu'il pouvait croire au Christ, mais devait se comporter comme tous les païens. Puis Jean se déclara Chrétien en présence de nombreux courtisans. Ils le frappèrent violemment avec des batons et l'envoyèrent rejoindre son frère en prison. Les martyrs se retrouvèrent dans la joie, et reçurent les Saints Mystères le jour même.
       Beaucoup de gens vinrent à la prison pour voir le nouveau Confesseur. Par leur prédication, les frères en convertirent beaucoup au Christ. La prison se transforma en une école chrétienne. Les prêtres païens, effrayés, exigèrent l'exécution des frères, mais ces derniers ne craignaient pas la mort.
       Dans la matinée du 14 Avril 1347 le Martyr Antoine fut pendu à un arbre, après avoir reçu les Saints Mystères. Ce chêne, que les païens considéraient comme sacré, est devenu véritablement sacré pour les chrétiens orthodoxes.
        Les prêtres païens qui espéraient que la prédication chrétienne s'arrêterait à la mort de saint Antoine, furent déçus. Une multitude de personnes se rassembla devant les murs de la prison où saint Jean était détenu. Le 24 Avril 1347 Jean fut étranglé puis pendu au même chêne qu'Antoine. Les corps des deux martyrs vénérables furent enterrés par les chrétiens dans l'église de Saint-Nicolas le Thaumaturge.

        Une troisième victime disciple du Christ était leur parent Kruglets. Au Baptême, le prêtre Nestor lui avait donné le nom d'Eustache. A la Cour, Kruglets se démarquait car c'était un bel homme, plein de courage et de bravoure, mais encore plus en raison de son esprit et de la vertu de son âme. Favori d'Ol'gerd, il pouvait escompter un avenir très prometteur. Cependant, il refusa également de manger de la viande à la table de fête. Saint Eustache déclara ouvertement qu'il était chrétien et ne mangerait pas de viande en raison du Jeûne de la Nativité.
Ils commencèrent à le battre avec des barres de fer, mais le jeune homme ne laissa pas s'échaper un gémissement. Le prince essaya de rafiner la torture. Il gelait à pierre fendre. Ol'gerd donna l'ordre de déshabiller le martyr, de le sortir nu dans la rue et de verser de l'eau glacée dans sa bouche. Mais cela n'affaiblit pas sa détermination. Ensuite, ils lui brisèrent les chevilles, lui arrachèrent les cheveux et le cuir chevelu, et lui coupèrent les oreilles et le nez. Saint Eustache endura les tourments avec une telle joie et courage, que les tortionnaires eux-mêmes furent très étonnés par la puissance divine qui le renforçait. Le 13 Décembre 1347, le martyr Eustache fut condamné à mort et pendu sur le même chêne où les Saints Jean et Antoine étaient morts en martyrs.

       Trois jours durant, personne ne fut autorisé à descendre le corps du martyr, et une colonne de nuée le protégeait des oiseaux et des bêtes de proie. Une église fut construite sur la colline où les saints martyrs ont souffert. Ce trio de porteurs de la Passion glorifia le Vrai Dieu adoré dans la Sainte Trinité, Père et Fils et Saint-Esprit. L'église fut consacrée à la Très Sainte Trinité. La table de l'Autel a été construite sur la souche du chêne sacré par lequel les martyrs sont morts.
         Bientôt leurs reliques furent retrouvées intactes. En 1364 le patriarche Philothée de Constantinople (1354-1355, 1364-1376) envoya une croix avec des reliques des saints martyrs à saint Serge de Radonège (25 Septembre). L'Église a établi la commémoration des trois martyrs au 14 Avril (ancien calendrier, ndt).
       Les saints martyrs étaient d'une grande importance pour toute la frontière occidentale. Le monastère de Vilnius dédié à la Sainte Trinité, où les saintes reliques sont conservées, est devenu un bastion de l'orthodoxie sur cette frontière. En 1915, lors de l'invasion des Allemands, ces reliques ont été emportées à Moscou.
         Les reliques des saints porteurs de la Passion ont été ramenées au monastère du Saint-Esprit à Vilnius en 1946. La commémoration de leur retour (13 Juillet) est solennellement observée au monastère chaque année.


Photos du monastère et du lieu du martyre, tropaire & kondakion :

Saints Proto-Martyrs de Lituanie: Antoine, Jean et Eustache de Vilnius (27 avril)





The Holy Martyrs Antonii, John and Eustathii
http://www.holytrinityorthodox.com/calendar/los/April/14-02.htm

Commemorated on April 14

      The Holy Martyrs Antonii, John and Eustathii suffered for Christ under the Lithuanian GreatPrince Ol'gerd (1345-1377). The prince was married to the Vitebsk Orthodox princess Maria Yaroslavna (+ 1346). He himself was baptised and during the lifetime of his spouse he allowed the preaching of Christianity. Two brothers by birth, Nezhilo and Kumets, received holy Baptism from the clergy of the princess the priest Nestor, and they received the names Antonii and John. And at the request of Maria Yaroslavna there was even built at Vilna an Orthodox church.
      But after the death of his spouse, prince Ol'gerd began openly to support the pagan priests of the fire-worshippers, who started a persecution against Christians. Saints John and Antonii endeavoured not to display their belonging to the Christians, but still they did not observe the pagan customs, they did not cut their hair as the pagans did, and on fastdays they did not eat forbidden foods.
      The prince soon became suspicious of the brothers in the renunciation of faith, so he interrogated them and they confessed themselves Christians. Then they demanded them to eat meat (it was a fast day). The holy brothers refused, and the prince locked them up in prison. The brothers spent an entire year incarcerated. John took fright at the impending tortures and declared, that he would fulfill all the demands of the GreatPrince. The delighted Ol'gerd released both brothers and drew them near to himself.
      But Antonii did not betray Christ. When he again refused to eat meat on a fast day, the prince again locked him up in prison and subjected him to brutal tortures. The renouncing brother remained free, but as a traitor not only did the Christians not associate with him, but neither did the pagans. Repenting of his sin, John went to the priest Nestor and asked him to intercede before his brother, so that he would forgive him and consort with him. "When he openly confesses Christ, everything betwixt us wilt be reconciled", – answered the martyr Antonii. Once, serving the prince at the bath, Saint John spoke privately with him about his reconciliation with the Church. Ol'gerd did not display any anger and gave him to understand, that this was his personal matter and that he could believe in Christ, but conduct himself like all the pagans. Then Saint John confessed himself a Christian in the presence of numerous courtiers. They beat him fiercely with canes and dispatched him to his brother in prison. The martyrs met with joy in prison and on that day did partake of the Holy Mysteries.
      A throng of the people approached the prison so as to view the new confessor. By their preaching the brothers converted many to Christ. The prison was transformed into a Christian teaching-place. The frightened pagan-priests demanded the execution of the brothers, but now already they did not fear temporal parting. On the morning of 14 April 1347 the Martyr Antonii after receiving the Holy Mysteries was hung on a tree. This oak, considered by the pagans as sacred, became from that time truly sacred for Orthodox Christians.
      The hopes of the pagan priests, that with the death of Saint Antonii the preaching about Christ would stop, were not justified. A multitude of the people as before gathered at the walls of the prison, where Saint John was situated. On 24 April 1347 they strangled and hung him dead upon the same oak. The venerable bodies of both martyrs were buried by Christians in a church of Saint Nicholas the Wonderworker.
      A third sufferer for faith in Christ was Kruglets. At Baptism the priest Nestor gave him the name Eustathii. He was a relative of the holy brothers. Within the retinue of the GreatPrince of Lithuania, Kruglets stood out by his comeliness, valour and bravery, but even moreso in mind and virtue of soul. A favourite of Ol'gerd, he could count on an excellent future. But one time he also like the martyred brothers refused to eat meat at the festal table. Saint Eustathii openly declared, that he was a Christian and would not eat meat because of the Nativity fast. Hereupon they began to beat him with iron rods, but the youth let out not a groan. The prince tried refining the torture. There was a bitter frost. Ol'gerd gave orders to strip the martyr naked, take him out on the street and to pour icy water in his mouth. But this did not break the spirit of the saint. Then they broke his ankle-bones, and tore off from his head the hair with the skin and cut off his ears and nose. Saint Eustathii endured the torments with such gladness and courage, that the very torturers themselves were astounded by this Divine power, which strengthened him. After the torture the martyr Eustathii was sentenced to death and hung on that oak (+ 13 December 1347), where earlier Saints John and Antonii received a martyr's death.
      During the course of 3 days it was not permitted to take down the body of the martyr, and a column of cloud protected it from birds and beasts of prey. A church was afterwards built on the hill where the holy martyrs suffered. The trinity of venerable passion-bearers glorified the True God worshipped in the Holy Trinity, Father and Son and Holy Spirit – wherefore the church was consecrated in the Name of the MostHoly Trinity. The prestol' (altar-table) was secured on the base of the sacred oak, on which the martyrs accepted death. Soon their relics were uncovered undecayed. Already in the year 1364 the Constantinople Patriarch Philotheos (1354-1355, 1362-1376) sent to the Monk Sergei of Radonezh (+ 1392, Comm. 25 September) a cross with the relics of the holy martyrs. The Church established the celebration of memory of all three martyrs on a single day, 14 April.
      The act of the holy martyrs held immense significance for all the Western frontier. Vilensk monastery in the Name of the Holy Trinity, at which the holy relics are kept, became a stronghold of Orthodoxy and peace on this frontier. In the year 1915 during the invasion of the Germans, these relics as very precious in the Baltic frontier were taken to the heart of Russia – Moscow.
      Within the memory of believers at Vilnius and to this day there live sorrowful recollections about parting from the holy martyrs and joyful memories – about the solemn meeting of the relics of the holy passion-bearers in 1946 at the Vilensk Holy-Spirit monastery. The date of their return – 13 (26) July – from that time is solemnly noted annually at the monastery.

2001 translator Fr. S. Janos.