"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

30 janvier 2016

Sainte Bathilde, reine des Francs, puis moniale et diaconnesse (+ vers 680)


Sainte Bathilde, reine puis veuve, moniale & diaconesse
(Bathildis, Bathild, Baldechilde, Baldhild, Bauteur)

Née au Ciel le 30 janvier 680.


Bathilde, comme saint Patrick, avait été esclave. Née Anglo-Saxonne, elle fut capturée en 641 par des pirates Danois, et vendue à Erchinoald, le maire du palais de Clovis 2, roi des Francs. Elle en gagna vite les faveurs, car elle avait charme, beauté, et une nature gracieuse et douce. Elle gagna aussi l'affection de ses compagnons de servitude, car elle était serviable envers eux aussi, nettoyant leurs chaussures, réparant leurs vêtements, et son tempérament radieux et attirant la rendait chère à tous.

Le ministre, attiré par ses belles qualités, souhaita en faire sa femme, mais Bathilde, effrayée à l'idée, se déguisa avec des vieilles loques et se cacha parmi les serviteurs de rang inférieur dans le palais; et lui, ne la trouvant plus à sa place habituelle dans ce palais de Soissons - capitale des Francs à l'époque -, il pensa qu'elle s'était enfuie, et se maria avec une autre femme.

Son prétendant suivant, cependant, ne sera rien de moins que le roi en personne, car lorsqu'elle se débarassa de ses vieilles hardes et reprit sa place, il remarqua sa grâce et sa beauté, et lui déclara sa flamme. En réalité, c'est le maire de palais Archimbaut qui, voulant conserver son pouvoir et connaissant les penchants de son roi, lui présenta la jeune femme... Ainsi donc, en 649, l'esclave de 19 ans, Bathilde, devint reine des Francs. Elle mit 3 fils au monde pour Clovis : Clotaire 3, Childéric 2 et Thierry 3 - qui tous deviendront rois. A la mort de Clovis (vers 655-657, mort jeune après être devenu fou), elle fut nommée régente au nom de son fils aîné, qui n'avait que 5 ans, et dirigea avec compétence durant 8 ans, avec saint Eloi (1er décembre) pour conseiller personnel.

Ce fut une excellente reine et une dirigeante avisée. Contrairement à beaucoup d'entre ceux qui accèdent soudainement à une haute place et grande fortune, elle n'oublia jamais qu'elle avait été esclave, et fit tout ce qui était en son pouvoir pour libérer ceux vivant en captivité. 


Tout en régnant, elle partagea le royaume entre ses 3 jeunes fils, l'aîné Clotaire recevant le siège principal à savoir la Neustrie, Childéric l'Austrasie, et Thierry la Bourgogne.

On nous rapporte que "la reine Bathilde était la plus sainte et pieuse des femmes; sa pieuse munificence ne connaissait pas de bornes; se souvenant de son propre esclavage, elle utilisa de grandes sommes pour le rachat de captifs." Bathilde aida à promouvoir le Christianisme en secondant le zèle de saint Ouen (24 août), saint Léodegaire (2 octobre) et de nombreux autres évêques.

A cette époque, les plus pauvres habitants des pays Mérovingiens étaient souvent obligés de vendre leurs enfants comme esclaves, afin de payer les taxes qui les écrasaient - la tristement célèbre "capitation". Bathilde réduisit ces taxes, interdisit d'acquérir des esclaves Chrétiens et la vente de sujets de son royaume, et déclara que tout esclave posant le pied sur le sol de son pays serait dès cet instant libre. C'est ainsi que cette lumineuse femme gagna l'amour de son peuple et fut une pionnière dans l'abolition de l'esclavage. Cela ne lui valut pas une grande popularité parmi les riches...

Un écrivain Anglais contemporain, Eddius (le biographe de saint Wilfrid) prétend que la reine Bathile fut responsable de l'assassinat politique de l'évêque saint Annemond (Dalfinus) de Lyon (28 septembre) et de 9 autres évêques. Ce qui a réellement eu lieu est fort obscur, l'époque étant troublée, et il est totalement improbable que Bathilde soit coupable de ce crime. Parmi les décisions de sainte Bathilde, fidèle enfant spirituelle de saint Éloi, il y avait la sanction contre la simonie, interdisant aux évêques de percevoir des revenus pour les sacrements accomplis. Elle avait aussi fait interdire la pratique qui valait que les rejetons des nobles touchent une partie des revenus des abbayes. Vu les moeurs de l'époque, elle n'a pas dû que se faire des amis, y compris parmi tous ceux qui devaient leur siège épiscopal non pas aux grandes écoles monastiques "colombaniennes", mais au "fait du prince" dont souvent ils étaient un parent. Sa volonté à voir un clergé conforme à la Foi lui aura donc valu bien des calomnies. Le plus probable est que le coupable était le très cruel et peu chrétien maire de palais de son fils, Ebroïn, à la réputation épouvantable historiquement établie, qui n'hésitait pas à persécuter l'Église, et c'est de sa propre initiative que cet terrible meurtre aura eu lieu.

Sainte Bathilde fonda aussi nombre d'abbayes sous la Règle de saint Colomban, telles que Corbie, Saint-Denis et Chelles, qui devinrent des implantations de civilisation dans des régions éloignées et sauvages, habitées seulement de loups rôdant et autres bêtes féroces. Sous sa direction, les forêts et les terres en friches furent regagnées, des champs et des paturages prennant la place, et l'agriculture devint florissante. La Gaule se relevait à peine de grandes invasions qui avaient ramené sa population de 8 à 5 millions.. Suite à toutes ces invasions, le nord de la Gaule était largement déchristianisé, et les évêques missionnaires avaient beaucoup de travail pour tout relever. On trouve quantité de saintes femmes auprès de piètres rois, à cette époque, saintes qui toutes épauleront le mouvement missionnaire, souvent au péril de leur vie.


Elle fit construire des hôpitaux publics et vendit ses bijoux pour venir en aide aux nécessiteux. Mais tout cela aussi la rendait détestable aux yeux des grands du royaume. Avant de se cloîtrer à Chelles, Bathilde n'avait pas su empêcher le maire du palais Ebroïn de dominer par ses intrigues, contre les avis de saint Léger d'Autun, conseiller de la reine. Ce fut Ebroïn qui parvint à gouverner et poussera la reine à se retirer. Par là même, s'ouvrira cette terrible période de luttes intestines du royaume franc, qui s'achèvera avec l'arrivée de Charles Martel et ses Carolingiens.

Pour finir, lorsque Clotaire fut en âge de règner, elle fut donc forcée à se retirer (et sous escorte militaire!) dans sa propre abbaye royale de Chelles, à Lagny, près de Paris, où elle servit les autres moniales avec humilité et obéissance envers l'abbesse, comme si elle était la moindre des soeurs. Elle était tellement détestée des "grands" qui se souciaient très peu du bien du peuple et de l'unité du royaume, qu'elle ne sortit plus du monastère même après le début des conflits entre les royaumes de ses fils. L'assassinat d'un de ses conseillers et ami évêque lui fut un sérieux avertissement.

Peu après son arrivée au monastère, elle s'occupa des funérailles de son père spirituel, saint Éloi, qui l'avait avertie en songe de s'empresser de quitter les affaires de ce monde. Rapidement, des filles de familles influentes ou de la noblesse comme sainte Hereswithe d'Angleterre, arrivée en 655 et sa soeur sainte Hilde (614-680), ou sainte Mildred de Kent (+ 732) fondatrices d'abbayes en Angleterre, vinrent à Chelles, qui rayonnait tant spirituellement qu'au niveau de la civilisation mérovingienne.

Elle mourrut à Chelles avant d'avoir atteint ses 50 ans. La mort la toucha délicatement; étant occupé à mourrir, elle dit qu'elle vit une échelle montant de l'Autel jusqu'au ciel, et elle y grimpa en compagnie des Anges.


Selon certains auteurs, comme moniale, elle aurait été ordonnée diaconnesse. C'est tout à fait plausible, car cela aurait été une manière de la rendre intouchable aux yeux d'une partie importante des dirigeants mérovingiens qui la détestaient mais n'auraient pas osé lever la main sur un membre du clergé. Et une telle ordination "de protection" avait aussi été faite par saint Médard pour sainte Radegonde.

Sa sainteté fut reconnue de son vivant, son culte fut même étendu au diocèse de Rome par l'évêque et pape Nicolas Ier (858-867). L'essentiel de ses saintes reliques repose toujours à l'église Saint-André de Chelles, le restant se trouvant à l'abbaye de Jouarre, et à la cathédrale de Meaux.


Sa Vie fut écrite par un contemporain. Le monastère de Chelles avait beaucoup de contacts avec l'Angleterre anglo-saxonne, ce qui amena à répandre son culte dans les Îles Britaniques.


On dépeint généralement Sainte Bathilde en reine couronnée, ou en moniale devant l'Autel de la Vierge Marie, 2 Anges supportant un Enfant sur une échelle (cette échelle étant aussi un jeu de mot sur le nom du monastère, Chelles), et aussi avec la vision qu'elle dit avoir eu de sa mort. On peut aussi la représenter :
(1) tenant un balai, rappel de son ancien esclavage;
(2) donnant l'aumône ou du pain;
(3) portant un modèle de l'abbaye de Chelles (Roeder, White).
Elle est la sainte patronne des enfants (Roeder).




Tunique ou "chasuble" de sainte Bathilde, Musée municipal "Bono" à de Chelles. Cette sorte de chasuble était placée dans son cercueili, et par son style de couture, elle imite les brodures de bijoux helléniques. Réalisé en soie sur lin.
Source

Shirt
neck
Closeup
Face avant. 
Gros-plan du col.
Brodure du col.
Cross
medaillons
Roundel
Gros-plan de la bordure de croix.
Médaillons en demi-cercles.
Médaillon du centre.
Roundel
Roundel
Roundel
2ème en partant de droite.
Médaillon de droite.
2ème en partant de gauche.

Voir à ce sujet (en allemand) "Brettchenweben"




Tropaire de sainte Bathilde, ton 6
Vendue comme esclave n'étant encore que petite fille,*
Tu devins par la suite l'épouse du roi Clovis II et la reine des Mérovingiens.*
Devenue régente après la mort de ton époux terrestre,*
Tu fis abolir l'esclavage et tu fonda nombre de monastères et d'hôpitaux publics. *
Fidèle aux enseignements de nos saints pères Éloi et Ouen, *
Quand ton fils devint roi, tu te fis moniale à Chelles. *
Sainte Bathilde, prie Dieu pour notre salut !


Voir aussi + source icône:
http://orthodoxologie.blogspot.be/2011/05/sainte-bathilde-moniale-de-chelles-et.html


A (re)lire aussi, ce texte de 2007 :
Saintes Aldegonde, Bathilde, Martine & les 3 saints Docteurs
http://stmaterne.blogspot.com/2007/01/saintes-aldegonde-bathilde-martine-les.html





Sacramentaire de Ratoldus, abbé de l'abbaye royale de Corbie (dit "grégorien", en réalité de type "gélasien"), anno 975, réédition latine, texte critique & notes :
http://www.boydellandbrewer.com/store/viewItem.asp?idProduct=11738


Collégiale de l'ancienne abbaye de Corbie, fondation de sainte Bathilde. Un trésor de saintes reliques s'y trouve exposé sur tout le pourtour intérieur de l'église!



Carte routière depuis la paroisse des saints Anargyres à Péronnes-lez-Binche (B) jusqu'à la collégiale Saint-Etienne à Corbie (F)


Source ("couture de saints patrons sur vêtements")

29 janvier 2016

Saint Walloch, évêque-missionnaire dans le Firth (Scottie)

Walla Kirk
source photo


Saint Voloc d'Ecosse, évêque (Walloch)
Mort vers 724. Saint Voloc était un évêque missionnaire "Scot" (donc Irlandais ou Écossais) qui oeuvra en Écosse.

La partie la plus haute de la vallée du Don a été habitée depuis l'Age du Bronze, vers l'ouest jusqu'à Corgarff. Plus bas, affluent du Don, les eaux du Buchat ont créé une gorge belle et fertile jusqu'au nord de l'ancienne montagne sainte de Strathdon  - Ben Newe.

Saint Walloch fut un missionnaire Celtique dont l'église principale était à Logie-in-Mar au milieu des principales implantations Pictes qui devaient être connues sous le nom de Cro-mar. Loin vers le nord de Glenbuchat nous entr'apercevons la présence de l'Église Celtique à Kilvalauche, quelque part dans la forêt de Badeneoin (NJ 333190), qui est mentionnée sur une charte de 1507 (1). Ce nom pourrait difficilement signifier autre chose que l'église de saint Walloch. Du même document nous apprenons que Culbalauche, la retraite de saint Walloch, se trouvait dans le voisinage. Avant 1473, la chapelle de Glenbuchat était une dépendance de Logie-Mar, le lien avec saint Walloch se trouvant ainsi confirmé par l'argument le plus solide en sa faveur. Incidemment, on obtient aussi une confirmation par un document (2) qui dit que saint Walloch, en plus de ses autres fondations ecclésiales à Dunmeth (Glass) et à Balvenie, avait une église à Strathdon.

Nous n'avons aucune indication précise sur la période missionnaire de saint Walloch. Le Bréviaire d'Aberdeen le place au 5ième siècle, alors que Camerarius indique sa mort en 733. Le Bréviaire donne un intéressant récit du mode de vie de saint Walloch, couplé à un tableau peu flatteur des gens qu'il tentait de convertir :

"Il préféra une pauvre petite maison, faite d'assemblage de roseaux et de claies, plutôt qu'un palais royal. En cela il mena une vie de pauvreté et d'humilité, méprisant en tout les dignités de ce monde, afin de pouvoir atteindre une plus grande récompense au Ciel. Mais le peuple qu'il avait choisit de convertir à la Foi en Christ - et il y parvint par ses prédications et exhortations -, nul n'hésiterait à le décrire comme brutal, indocile, indécent dans ses manières et sans vertu, incapable d'écouter facilement la parole de vérité, et dont la conversation relevait plus de celle de brutes que de celle d'êtres humains."

Saint Walloch aurait été un des derniers missionnaires à avoir été envoyés vers le nord-est depuis le centre de saint Ninian à Whithorn (Candida Cassa). Bien qu'il y était familièrement appelé "Walloch l'étranger", on ignore son origine et sa nationalité. A la porte de sa fondation à Logie-in-Mar, juste hors du cimetière, on trouve un monolithe de 5 pieds 6 pouces de haut, appelé "Walloch's Stone". La "Fête de Walloch", "Walloch's Fair", était populaire dans tout le district et se déroulait le jour de sa fête, le 29 janvier.

Une source (3) nous rapporte une histoire différente, disant que le saint dont on retrouve le nom corrompu en Wolok, latinisé Volocus, serait Faelchu, 13ième abbé d'Hy (Iona) de 716 à 724. Il était de la race de Conall Gulban, l'ancêtre de la célèbre lignée de Cenel Conaill et de plusieurs saints d'Irlande, dont saint Columba lui-même. Né en 664, Faelchu avait 73 ans quand, le samedi 29 août il fut appelé à la chaire occupée autrefois par saint Columba. Il est vrai que l'on pense que Fedlimid, 14ième abbé d'Hy (722-?) fut assistant abbé, nommé pour prendre soin des affaires du fait du grand âge de Faelchu.

Walla Kirk (église de Walloch), comme on appelait l'église de Dunmeth-in-Glass se trouvait sur un endroit perdu des rives du Deveron, mais à présent on n'en trouve plus que quelques monticules. Des superstitions y courraient, même après la Déforme, car en 1648 les ministres de Strathbogie "ordonnent de censurer toutes les superstitions à Wallak Kirk". A cent yards à l'est de l'église coulait autrefois une Source Saint Wallach. On y trouve une pierre avec un trou dedans, dans lequel les gens enfonçaient des épingles pour demander la santé au saint. Du fait de l'extension de l'agriculture, la source a été détournée, et l'eau jaillit plus loin en bas sur la rive, la pierre restant là en vain. Dans le voisinage du cimetière, où une passerelle franchit le Deveron, on trouve Wallach Pot, un bassin dans la rivière qui ferait 14 pieds de profondeur. Un quart de miles plus loin au bord de la rivière on trouve une longue trouée dans le rocher, appelé Saint Wallach's Bath. Les enfants malades y étaient plongés dans l'eau. On jetait aussi des morceaux de leurs vêtements et des pièces de monnaie dans le bain comme offrande. S'il y a quoique ce soit de vrai dans la tradition qui présente l'ermitage de Saint Wallach sur un proche monticule, alors il a dû arriver ici nombre d'années avant son abbatiat à Hy.


1. Registrum Magni Sigilli, 1424-1513, No. 3159.
2. David Camerarius, De Scotorum Fortitudine (1631) p.94
3. Mackinlay, Ancient Church Dedications in Scotland, (1914) p. 143

voir aussi:
http://www.cushnieent.force9.co.uk/CelticEra/Saints/saints_walloch.htm




Abirlot Stone, pierre dressée et sculptée de croix pictes, dans l'Angus (nord de l'Écosse). Abirlot vient du gaélique "Obar Eilid", bouche d'Eliot, car c'était le territoire du Clan Eliot. Elle est mieux conservée que la pierre du cimetière de Wallac Kirk, présentée plus haut. Quantité de pareilles pierres "crossées" se trouvent en Écosse, Ile de Man, etc - certaines possèdent encore des restants de couleurs.

28 janvier 2016

Sur le jugement des hommes (poème de saint Ephrem le Syrien)


     Si quelqu'un s'adonne à des livres et des lectures, ils diront de
lui qu'il est un homme livresque et de littérature !
     S'il cherche la science avec assiduité, ils le diront fureteur de secrets.
     S'il est actif et dynamique, il sera attaqué par la jalousie et la
malice.
     Si c'est lui qui porte la responsabilité, il sera la cible de leurs
flèches.
     S'il est simple et humble, ils le jugeront ignorant et naïf.
     S'il est ardent dans quelque désir, ils le diront homme
obstiné et dangereux.
     S'il se montre indulgent et patient, ils diront qu'il est imbécile
et stupide.
     S'il aime fréquenter quelqu'un, ils l'appelleront libertin et
dévergondé.
     S'il ne fréquente personne, c'est un misanthrope, il a la
société en dégoût
     S'il est frugal et qu'il jeûne, il est fourbe et hypocrite.
     S'il soigne sa table et manifeste son plaisir, c'est un gourmand et
un jouisseur.
     S'il s'abstient de manger, c'est un difficile et orgueilleux.
     Bienheureux est celui qui s'éloigne du monde et de ses malices.
     Bienheureux est celui qui considère ses défauts et ses fautes, et
s'assied pour pleurer sa vie
.

Notice bibliographique sur saint Ephrem

Diverses notices sur les auteurs syriaques en général (pas uniquement Orthodoxes)

27 janvier 2016

Jeûner libère, mais aimer le fait encore plus! (S. Nicolas)



RÉFLEXION - Le jeûne est une grande chose, mais l'amour est encore plus grand. Si par le jeûne, on chasse les démons, on apaise les passions, le corps est pacifié, l'esprit est calmé, par l'amour, Dieu vient habiter en l'homme. Le Seigneur Lui-même insista sur le jeûne comme une nécessité, mais insista plus encore sur l'amour comme Commandement principal. Au début du 19ème siècle, Jeladin Bey dirigeait Ochrid, c'était un rebelle du Sultan et un dirigeant indépendant. A l'époque, l'Église était gouvernée par le métropolite Kalinikos. Bien qu'ils croyaient en autre chose, Jeladin Bey et Kalinikos étaient de très bons amis, et se rendaient souvent visite. Il advint que Jeladin Bey condamna 25 Chrétiens à être pendus. Leur pendaison était prévue pour le Vendredi Saint. Le métropolite, totalement catastrophé par la nouvelle, partit trouver Jeladin Bey et l'implora de se montrer indulgent dans le châtiment. Pendant qu'ils parlaient, l'heure du repas de midi arriva. Le Bey invita le métropolite à dîner. C'était de l'agneau au menu. Le métropolite s'excusa, disant que du fait du jeûne, il ne pourrait pas rester dîner, et il se prépara à partir. Le Bey en fut attristé et dit au métropolite : "Choisis : soit tu dine avec moi et je libère les 25 hommes de la potence, soit tu ne dînes pas avec moi et tu leur permet d'être pendus." Le métropolite se fit le Signe de Croix, s'assit et mangea, et Jelain libéra les condamnés à la peine capitale.

O Seigneur, Tout-Sage et Tout-Puissant, calme les vents du péché et soumet la tempête de nos laides et indignes passions. A Toi soit la gloire et la louange, à jamais. Amen.

Saint Nicolas Velimirovitch, évêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des persécutions communistes, auteur de ce Sanctoral "Prologue d'Ochrid".

26 janvier 2016

Nos pratiques ascétiques ne doivent pas primer sur le Commandement d'aimer son prochain (apophtegmes)


Un frère dit à un vieil homme:
"c'est l'histoire de deux frères. L'un des deux restait au calme dans sa cellule, jeûnant 6 jours durant, et s'imposant une ferme discipline, et l'autre servait les malades. Lequel est le plus acceptable à Dieu?"
Le vieil homme répondit: "même si le frère qui jeûnait 6 jours se pendait accroché par le nez, il ne saurait égaler celui qui sert les malades."
Nous apprenons ici que l'amour est au dessus du jeûne, que nous ne devons pas être présomptueux à croire notre jeûne comme supérieur à "cette voie plus excellente", le "nouveau Commandement" de nous aimer les uns les autres.

Il y avait un homme qui menait une vie d'ascète et ne mangeait même pas de pain.
Il partit rendre visite à un ancien. Il advint que des pèlerins y vinrent aussi, et le vieil homme leur prépara un modeste repas. Étant tous assis pour diner, le frère qui jeûnait prit une fêve trempée, et la machouilla. Lorsqu'ils se levèrent de table, l'ancien prit le frère à part et lui dit : "Frère, lorsque tu va quelque part en visite, ne montre pas ta manière de vivre, mais si tu veux t'y tenir, alors reste dans ta cellule et n'en sors plus jamais." Il accepta la remarque de l'ancien et par la suite, il se comporta comme tous les autres à chaque fois qu'il les rencontrait.

Nous recevons ici un rappel que le jeûne doit être fait en secret, ne pas être exposé aux autres, comme le Seigneur l'a dit :"Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage,  pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra" (Mt 6,17-18)

25 janvier 2016

Fin du monde: pas avant la fin de la prédication évangélique! (st. Jean / p. Michael)

Nous devons redevenir une Église missionnaire. Aussi en Europe!

Au début des années 1960, lorsqu'Eugène Rose travaillait à la librairie Orthodoxe à San Francisco, l'archévêque saint Jean [de Bruxelles,] Shangaï et San Francisco y entra un jour, comme souvent d'ailleurs. Eugène posa à saint Jean une question qui le tracassait : "Presque tous les peuples de la Terre se sont vus prêcher l'Évangile. Est-ce que cela signifie que la fin du monde est là, comme le disent les Écritures?"
"Non," répondit saint Jean. "L'Évangile du Christ doit être prêché dans toutes les langues partout dans le monde, dans un contexte Orthodoxe. Alors seulement la fin des temps surviendra."

L'Orthodoxie est sans équivoque possible l'Église, et elle seule a la responsabilité d'exposer à l'humanité ce qui concerne le Christ et Son enseignement. Cette responsabilité est celle de chacun d'entre nous, elle n'est pas du ressort des hétérodoxes, car ils ne sont pas en mesure de le faire, car ils ne sont pas l'Église. Le monde doit d'abord entendre la vérité pure, pas une version déformée sous influence maligne.
Nous sommes appelés à être d'authentiques missionnaires, notre responsabilité ne consistant pas seulement à garder précieusement la Foi, mais aussi à la transmettre à tous ceux qui devraient se trouver au sein de la famille des fidèles. Nous sommes appelés à être exactement comme les Apôtres et l'Église antique - TOTALEMENT orientés vers la mission.

P. Michael, Eorhf-Roo, Écosse





Back in the early 1960s, when Eugene Rose, was working in the Orthodox bookstore in San Francisco, Archbishop Saint John of Shanghai and San Francisco, walked in, as he often did. Eugene asked Saint John a question he had been pondering: “Nearly all the peoples of the earth have had the Gospel preached to them. Does this mean that it’s the end of the world, as the Scriptures say?”
“No,” replied Saint John. “The Gospel of Christ must be preached in all tongues throughout the world in an Orthodox context. Only then will the end come.“
Orthodoxy is unequivocally The Church and it alone has the responsibility of telling mankind about Christ and His teaching. The responsibility is ours, it is not the responsibility of the heterodox, for they cannot do it, they are not The Church. The world must hear the real truth, not a satanically distorted version.
We are called to be genuine missionaries, our responsibility is not only to the household of the faith, but to all those who should be within the household of the faith. We are called to be as the Apostles and Early Church were - ENTIRELY missionary oriented.
Hieromonk Michael, Scotland, Rocor-WRO

24 janvier 2016

Un abîme entre l'Orthodoxie et les confessions chrétiennes occidentales!! (patriarche Kyril de Moscou)

Le président de la Commission pour la famille, la protection de la maternité et de l'enfance, dans l'Église Orthodoxe de Russie - a expliqué à une des principales chaînes de télévision russes que les nouveaux enseignements moraux des églises occidentales repoussaient ces confessions progressistes au delà des frontières du Christianisme.

"Nous nous sommes séparés d'eux comme fuyant la peste, car c'est contagieux," dit-il. "L'Église Orthodoxe Russe ne saurait soutenir de son autorité quelque chose qui n'est qu'une iniquité, d'un point de vue biblique."

"Ce ne sont plus des communautés chrétiennes.. Leur avenir est simple et clair - le feu de la Géhenne - c'est exactement ce qu'en dit la Sainte Écriture", déclare le p. Smirnov.

En rejetant l'enseignement immémorial de la foi chrétienne sur la morale sexuelle, "ces peuples anciennement chrétiens se préparent pour la réception solenelle de l'AntéChrist."

Dès lors, l'Église Orthodoxe de Russie a compu tout contact avec l'église presbytérienne d'Écosse. L'Église de Russie avait déjà annoncé à l'église d'Angleterre qu'elle serait dorénavant infréquentable.

Le patriarche Kyril, primat de l'Église Orthodoxe de Russie, a mis en garde contre la terrible montée du mouvement homosexuel dans nombre de pays occidentaux. Kyrill dit que la tendance à légaliser le "mariage homo" est "un signe très dangereux de l'apocalypse." Il "signifie que les gens ont choisi le chemin de l'auto-destruction", ajoute-t'il.




The chairman of the Russian Orthodox Church Commission for Family, Protection of Motherhood and Childhood – told one of the leading Russian television stations the new moral teachings of western churches place these liberal denominations beyond the pale of Christianity.

"We separated ourselves from them as from the plague, as it's contagious,” he said. “The Russian Orthodox Church cannot support with its authority something that is just an iniquity from the Biblical point of view.”

“These are not Christian communities anymore. ......... Its future is simple and clear – the 'fire of Gehenna' – this is just what the Holy Scripture says,” Fr. Smirnov said.

By rejecting the Christian faith's immemorial teaching on sexual morality, “the former Christian peoples are preparing themselves for the solemn reception of the Anti-Christ."

Accordingly the Russian Orthodox Church has ceased and contact with the Presbyterian Church of Scotland. The Russian Church has already told the Church of England that it's on its own from now on.

Patriarch Kirill, Primate, of the Russian Orthodox Church, warned against the extraordinary rise in many western countries of the homosexual movement. Kirill said that the trend of legalising “gay marriage” is “a very dangerous sign of the apocalypse.” It “means people are choosing a path of self-destruction,” he said.
Fr. Michael Wood, ROCOR-WR