Car le Fils de Dieu, le Christ Jésus, que nous avons prêché parmi vous, Silvain, Timothée et moi, n’a pas été oui et non; il n’y a eu que oui en Lui. Toutes les promesses de Dieu ont en effet leur "oui" en Lui; aussi bien est-ce par Lui que nous disons "l’Amen" à Dieu pour Sa gloire. (2Co 1,19-20)
+++
C'est très difficile de dire non, malgré le fait que nous le disons tout le temps. La raison pour laquelle "Non" est si difficile, c'est qu'il n'a pas d'énergie. Ne rien faire est un vide et n'a aucun poids. Cela crée un vide qui attend d'être comblé.
En observant ma propre vie, je me suis rendu compte que je passe beaucoup de temps à dire non. Il y a des choses que je ne veux pas voir, alors je dois leur dire non... des choses que je ne veux pas entendre... des choses que je ne veux pas dire, faire ou penser... tout cela à quoi répondre non. Une journée passée dans une telle lutte est extrêmement épuisante. C'est aussi souvent un chemin vers l'échec. Le "Non" n'a pas d'énergie et met la volonté en position de faiblesse. La volonté a été créée pour vouloir quelque chose, pas rien.
La remarque de saint Paul selon laquelle les promesses de Dieu sont "Oui", est une clé pour la lutte quotidienne. L'absence de péché n'est pas la même chose que la justice. La justice est une plénitude et une présence. Le péché lui-même est un vide et a le caractère du non-être. La vie spirituelle s'accomplit dans la justice - la vraie droiture d'être - vivant à l'image de Dieu.
Une façon simple de vivre cette réalité est de dire "oui". Si je ne veux pas faire une chose, à quoi dois-je répondre "Oui" ? Si je ne veux pas entendre quelque chose, à quoi mes oreilles disent-elles oui ? Et ainsi de suite.
Et il y a un autre pas en avant. Il est possible de dire oui à plusieurs reprises tout au long de la journée. La simple phrase "Je dis oui à Dieu" est porteuse d'une grande puissance. J'ai appris à en faire une confession fréquente de mon temps. Je dis oui à Dieu. Je dis oui à ma vie. Je dis oui à ce problème. Je dis oui aux erreurs que j'ai faites. C'est un moyen d'affirmer que Dieu travaille toutes choses ensemble pour mon bien - même mes erreurs..
Dites "oui".
P. Stephen Freeman
For the Son of God, Jesus Christ, who was preached among you … was not Yes and No, but in Him was Yes. For all the promises of God in Him are Yes, and in Him Amen, to the glory of God …. (2Co 1:19-20)
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It is very hard to say No, despite the fact that we say it all the time. The reason No is so hard is that it has no energy. Not doing something is an emptiness and carries no weight. It creates a vacuum that waits to be filled.
In observing my own life, I have become aware that I spend a lot of time saying No. There are things I don’t want to see, so I have to say No to them…things I don’t want to hear…things I don’t want to say or do or think…all to be met with No. A day spent in such wrestling is exhausting in the extreme. It is also frequently a path to failure. No has no energy and it places the will in a position of weakness. The will was created to will something, not nothing.
St. Paul’s observation that the promises of God are Yes, is a key to the daily struggle. The absence of sin isn’t the same thing as righteousness. Righteousness is a fullness and a presence. Sin itself is an emptiness and has the character of non-being. The spiritual life is fulfilled in righteousness – true rightness of being – living in the image of God.
A simple way of living this reality is to say Yes. If I do not want to do one thing, then to what do I say Yes? If I do not want to hear something, to what do my ears say Yes? And so forth.
And there is another step beyond. It is possible to say Yes repeatedly throughout the day. The simple phrase, “I say Yes to God,” carries a great deal of power. I have learned to make it a frequent confession in my day. I say Yes to God. I say Yes to my life. I say Yes to this problem. I say Yes to the mistakes I have made. It is a means of affirming that God is working all things together for my good – even my mistakes.
Say Yes.
P. Stephen
http://blogs.ancientfaith.com/glory2godforallthings/2016/08/19/say-yes/
"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes.
Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)
10 août 2019
09 août 2019
Les problèmes relationnels dans le mariage (saint Païssios)
Un homme est venu un jour à mon skite, me disant à quel point il était déprimé, à cause des disputes qu'il avait avec sa femme. Cependant, je n'ai pas trouvé de problème sérieux. Il râlait à cause de quelque chose, et sa femme râlait à propos d'autre chose, alors ils ne pouvaient pas s'accorder. Dans ce cas, un peu d'"ameublement" était nécessaire. Par exemple, nous pouvons prendre des planches non rabotées. L'une a un nœud à un endroit, l'autre a un nœud à un autre endroit, et si vous essayez de les assembler, un espace vide apparaîtra entre elles. Mais, si vous égalisez et rabotez l'une des planches d'un côté, et qu'il en est de même avec l'autre planche avec le même outil de menuisier, elles s'ajusteront rapidement l'une à l'autre, et il n'y aura pas d'espace vide entre elles. (L'ancien Paisios considérait que le couple marié devait avoir un père spirituel commun, qui les aiderait dans la réconciliation de leurs disputes.)
Certains hommes disent : "Je ne suis pas compatible avec ma femme, nous sommes des personnes totalement différentes ! Pourquoi Dieu fait-il des choses si étranges ? Dieu ne pourrait-Il pas harmoniser les époux, pour que leurs caractères soient identiques ou semblables, et pour qu'ils puissent vivre ensemble dans la spiritualité ?"
Je leur dis : "Ne comprenez-vous pas que l'harmonie de Dieu réside dans les différentes personnes ? Différentes personnes s'harmonisent. Que Dieu vous protège d'être les mêmes ! Imaginez que vous ayez tous les deux le même caractère, que se passerait-il si vous vous mettiez tous les deux en colère : vous détruiriez votre maison. Ou, si vous étiez tous les deux doux et inactifs, tous les deux resteraient dans l'oisiveté ! Si vous étiez tous les deux avares, vous seriez semblables et vous seriez d'accord l'un avec l'autre, mais vous iriez tous les deux en enfer. Si vous étiez tous les deux des gaspilleurs, seriez-vous capables de sauver votre maison ? Non. Vous démoliriez votre maison et vos enfants finiraient dans la rue.
Si quelqu'un a un mauvais caractère, et épouse quelqu'un avec un mauvais caractère, ils seront les mêmes ou similaires, n'est-ce pas ? Mais, ils s'entretueraient en une seule journée !
Dieu a créé de sorte que le partenaire bon et gentil épouse quelqu'un d'autre, et l'aide, parce qu'il a peut-être toujours eu de la bonne volonté, mais il n'y avait personne pour l'aider, depuis sa naissance."
Même de petites différences dans nos caractères peuvent aider les partenaires à former une famille harmonieuse, car ils se complètent mutuellement. Vous avez besoin d'une pédale d'accélérateur pour faire avancer votre voiture, mais vous avez quand même besoin de la pédale de frein pour vous arrêter au besoin. S'il y avait une voiture avec seulement une pédale de frein, elle resterait au même endroit pour de bon. S'il y avait une boîte de vitesses mais pas de freins, la voiture ne s'arrêterait pas.
Tu sais ce que j'ai dit à un couple ? "Vous n'êtes pas faits l'un pour l'autre, parce que vous êtes trop faits l'un pour l'autre !" Les deux étaient trop sensibles. Quelque chose se passait dans la maison. Il était un peu catastrophé en disant : "Oh, qu'est-ce qui va nous arriver ?" Puis elle disait la même chose : "Oh, qu'est-ce qui va nous arriver ?" Ils s'entraidaient pour tomber plus vite en désespoir. Ne pourrait-elle pas, au contraire, calmer son mari en disant : "Attends, ce qui nous est arrivé n'est pas si terrible." J'ai remarqué cela dans de nombreux mariages.
Et, dans l'éducation de leurs enfants, lorsque les personnes sont différentes, les partenaires s'entraident toujours pour donner la bonne éducation à leurs enfants. L'un dit : "Donnons un peu plus de liberté aux enfants", et l'autre freine un peu. Si les deux sont stricts, ils perdront les enfants. Mais aussi, si les deux sont trop laxistes, ils les perdront aussi. Lorsqu'ils sont différents, ils sont capables de garder leurs enfants en équilibre.
Ce que je veux dire, c'est que tout dans le mariage est nécessaire. Bien sûr, nous devons veiller à ne pas franchir les frontières, mais nous devons garder à l'esprit que chacun peut s'entraider ; les gens sont là pour s'entraider.
Saint Païssios l'Athonite
:
A man came to my cottage once, telling me how depressed he was, because of the disputes he had with his wife. However, I didn’t find any serious problem. He frowned because of something, and his wife frowned about something else, so they couldn’t join together. In this case a little “furnishing” was necessary. As an example, we can take unfurnished planks. One has a knot in one place, the other one has a knot on another place, and if you try to put them together, an empty space will appear between. But, if you equalize and furnish one of the planks on one side, and the same is done with the other plank with the same furnishing tool, they quickly fit with each other, and there is no empty space between. (Elder Paisios considered that the married couple should have one common spiritual father, who will help them in the reconciliation of their disputes.)
Some men say: “I am not compatible to my wife, we are totally different characters! Why does God make such strange things? Couldn’t God harmonize the married partners, so their characters be the same or similar, and so that they could live in spiritual togetherness?”
I tell them: “Don’t you understand that God’s harmony lies in the different characters? Different characters harmonize each other. God save you from being the same characters! Imagine that both of you have the same character, what would happen if both of you grew angry: you would destroy your house. Or, if both of you would be gentle and inactive, both would start sleeping on each others feet! If both of you would be stingy, you would be similar and you would agree among each other, but both of you would go to hell. If both of you would be squanderers, would you be able to save your house? No. You would demolish your house, and your children would end up on the street.
If one has a bad temper, and marries one with a bad temper, they will be the same or similar, won’t they? But, they would kill each other in only one day!
God created so that the gentle and nice partner is to marry someone different, give him help, because it might be he always has had good will, but there was no one to help him, since he was born.”
Even little differences in our characters may help the partners to form a harmonic family, because they supplement each other. You need an accelerator pedal to move your car forward, but still you need the brake pedal to stop when needed. If there would be a car with only a brake pedal, it would stay in one place for good. If there would be a gear-box but no brakes, the car wouldn’t stop.
Do you know what I once told a couple? “You do not fit with each other, because you fit too much with each other!” Both were oversensitive. Something would happen in the house. He was a bit confused saying: “Oh, what will happen to poor us?” Then she would say the same: “Oh, what will happen to poor us?” They were helping each other to fall more quickly in desperation. Couldn’t she, in opposition, calm down her husband saying: “Wait, it’s not so terrible what happened to us.” I have noticed this in many marriages.
And, in the education of their children, when different characters, the partners are always helping each other to give the right education to their children. The one says: “Let’s give the kids a bit more freedom”, and the other one brakes a bit. If both are strict, they will lose the children. But also, if both are too liberal, they will again lose them. When different, they are able to keep their children in balance.
What I want to say is that everything in marriage is necessary. Of course, we must take care not to over cross the borders, but we must have in mind that every person may help the other; people are here to help each other.
Staretz Paisios the Athonite
Certains hommes disent : "Je ne suis pas compatible avec ma femme, nous sommes des personnes totalement différentes ! Pourquoi Dieu fait-il des choses si étranges ? Dieu ne pourrait-Il pas harmoniser les époux, pour que leurs caractères soient identiques ou semblables, et pour qu'ils puissent vivre ensemble dans la spiritualité ?"
Je leur dis : "Ne comprenez-vous pas que l'harmonie de Dieu réside dans les différentes personnes ? Différentes personnes s'harmonisent. Que Dieu vous protège d'être les mêmes ! Imaginez que vous ayez tous les deux le même caractère, que se passerait-il si vous vous mettiez tous les deux en colère : vous détruiriez votre maison. Ou, si vous étiez tous les deux doux et inactifs, tous les deux resteraient dans l'oisiveté ! Si vous étiez tous les deux avares, vous seriez semblables et vous seriez d'accord l'un avec l'autre, mais vous iriez tous les deux en enfer. Si vous étiez tous les deux des gaspilleurs, seriez-vous capables de sauver votre maison ? Non. Vous démoliriez votre maison et vos enfants finiraient dans la rue.
Si quelqu'un a un mauvais caractère, et épouse quelqu'un avec un mauvais caractère, ils seront les mêmes ou similaires, n'est-ce pas ? Mais, ils s'entretueraient en une seule journée !
Dieu a créé de sorte que le partenaire bon et gentil épouse quelqu'un d'autre, et l'aide, parce qu'il a peut-être toujours eu de la bonne volonté, mais il n'y avait personne pour l'aider, depuis sa naissance."
Même de petites différences dans nos caractères peuvent aider les partenaires à former une famille harmonieuse, car ils se complètent mutuellement. Vous avez besoin d'une pédale d'accélérateur pour faire avancer votre voiture, mais vous avez quand même besoin de la pédale de frein pour vous arrêter au besoin. S'il y avait une voiture avec seulement une pédale de frein, elle resterait au même endroit pour de bon. S'il y avait une boîte de vitesses mais pas de freins, la voiture ne s'arrêterait pas.
Tu sais ce que j'ai dit à un couple ? "Vous n'êtes pas faits l'un pour l'autre, parce que vous êtes trop faits l'un pour l'autre !" Les deux étaient trop sensibles. Quelque chose se passait dans la maison. Il était un peu catastrophé en disant : "Oh, qu'est-ce qui va nous arriver ?" Puis elle disait la même chose : "Oh, qu'est-ce qui va nous arriver ?" Ils s'entraidaient pour tomber plus vite en désespoir. Ne pourrait-elle pas, au contraire, calmer son mari en disant : "Attends, ce qui nous est arrivé n'est pas si terrible." J'ai remarqué cela dans de nombreux mariages.
Et, dans l'éducation de leurs enfants, lorsque les personnes sont différentes, les partenaires s'entraident toujours pour donner la bonne éducation à leurs enfants. L'un dit : "Donnons un peu plus de liberté aux enfants", et l'autre freine un peu. Si les deux sont stricts, ils perdront les enfants. Mais aussi, si les deux sont trop laxistes, ils les perdront aussi. Lorsqu'ils sont différents, ils sont capables de garder leurs enfants en équilibre.
Ce que je veux dire, c'est que tout dans le mariage est nécessaire. Bien sûr, nous devons veiller à ne pas franchir les frontières, mais nous devons garder à l'esprit que chacun peut s'entraider ; les gens sont là pour s'entraider.
Saint Païssios l'Athonite
:
A man came to my cottage once, telling me how depressed he was, because of the disputes he had with his wife. However, I didn’t find any serious problem. He frowned because of something, and his wife frowned about something else, so they couldn’t join together. In this case a little “furnishing” was necessary. As an example, we can take unfurnished planks. One has a knot in one place, the other one has a knot on another place, and if you try to put them together, an empty space will appear between. But, if you equalize and furnish one of the planks on one side, and the same is done with the other plank with the same furnishing tool, they quickly fit with each other, and there is no empty space between. (Elder Paisios considered that the married couple should have one common spiritual father, who will help them in the reconciliation of their disputes.)
Some men say: “I am not compatible to my wife, we are totally different characters! Why does God make such strange things? Couldn’t God harmonize the married partners, so their characters be the same or similar, and so that they could live in spiritual togetherness?”
I tell them: “Don’t you understand that God’s harmony lies in the different characters? Different characters harmonize each other. God save you from being the same characters! Imagine that both of you have the same character, what would happen if both of you grew angry: you would destroy your house. Or, if both of you would be gentle and inactive, both would start sleeping on each others feet! If both of you would be stingy, you would be similar and you would agree among each other, but both of you would go to hell. If both of you would be squanderers, would you be able to save your house? No. You would demolish your house, and your children would end up on the street.
If one has a bad temper, and marries one with a bad temper, they will be the same or similar, won’t they? But, they would kill each other in only one day!
God created so that the gentle and nice partner is to marry someone different, give him help, because it might be he always has had good will, but there was no one to help him, since he was born.”
Even little differences in our characters may help the partners to form a harmonic family, because they supplement each other. You need an accelerator pedal to move your car forward, but still you need the brake pedal to stop when needed. If there would be a car with only a brake pedal, it would stay in one place for good. If there would be a gear-box but no brakes, the car wouldn’t stop.
Do you know what I once told a couple? “You do not fit with each other, because you fit too much with each other!” Both were oversensitive. Something would happen in the house. He was a bit confused saying: “Oh, what will happen to poor us?” Then she would say the same: “Oh, what will happen to poor us?” They were helping each other to fall more quickly in desperation. Couldn’t she, in opposition, calm down her husband saying: “Wait, it’s not so terrible what happened to us.” I have noticed this in many marriages.
And, in the education of their children, when different characters, the partners are always helping each other to give the right education to their children. The one says: “Let’s give the kids a bit more freedom”, and the other one brakes a bit. If both are strict, they will lose the children. But also, if both are too liberal, they will again lose them. When different, they are able to keep their children in balance.
What I want to say is that everything in marriage is necessary. Of course, we must take care not to over cross the borders, but we must have in mind that every person may help the other; people are here to help each other.
Staretz Paisios the Athonite
08 août 2019
Les yeux et le miroir de l'âme (p. Savas)
A travers le visage d'une personne, surtout à travers ses yeux, tout le bien et la lumière présents en lui sont clairement visibles. Le visage d'une bonne personne s'illumine comme un miroir qui reflète le monde intérieur de la vérité de Dieu.
Hiéromoine Savas (Ostapenko)
Through the face of a person, especially through his eyes, all the good and the light within him are clearly visible. The face of a good person illuminates like a mirror that reflects the inner world of God's truth.
Hieromonk Savas (Ostapenko)
Hiéromoine Savas (Ostapenko)
Through the face of a person, especially through his eyes, all the good and the light within him are clearly visible. The face of a good person illuminates like a mirror that reflects the inner world of God's truth.
Hieromonk Savas (Ostapenko)
07 août 2019
saint Victrice de Rouen
Saint Victrice naquit vers 330 dans la région de l’Escaut. Servant dans l’armée romaine, il voulut démissionner pour se mettre au service du Christ. Et un jour, alors que les troupes étaient rassemblées, il sortit des rangs et demanda au tribun pour être dégagé de ses obligations. Saisi d’une violente colère, l’officier le fit aussitôt fouetter et jeter en prison. Son cas ayant été transféré devant le magistrat, il fut condamné à mort, pour éviter toute autre défection. Mais tandis qu’il était conduit au supplice, le bourreau qui s’était permis un acte d’humiliation à son égard, fut frappé de cécité et se convertit. Ayant ainsi acquis la liberté, Victrice se fit nouvel apôtre et il alla évangéliser le pays des Morins et des Nerviens (du Boulonnais à la Flandre, jusqu’au Hainaut). Les progrès du Christianisme y avait été jusqu’alors peu sensibles, mais, ensemencée par la prédication ardente du saint, cette terre inculte, peuplée de barbares et de brigands, devint bientôt un jardin florissant où abondaient moines, vierges consacrées et pieuses familles Chrétiennes. Vers 386, il fut consacré évêque de Rouen, ville auparavant insignifiante qui devint sous l’épiscopat de Victrice une nouvelle Jérusalem, où résonnaient partout les hymnes sacrées.
Il se lia d’une étroite amitié spirituelle avec saint Martin de Tours (11 nov.), et les deux saints travaillèrent ensemble à la prédication, à l’édification de l’Église du Christ et à la fondation de paroisses dans les campagnes. Quand saint Paulin de Nole (22 juin), encore catéchumène et tourmenté par les soucis du siècle, vint consulter Martin à Vienne, il trouva saint Victrice en sa compagnie et devint par la suite un fervent admirateur de ses vertus. Un jour, alors que les deux saints étaient à Chartres, un homme présenta à saint Martin sa fille, muette de naissance, pour qu’il la guérisse. Martin le renvoya à Victrice et à un autre évêque, nommé Valentinien, disant qu’ils étaient plus puissants que lui. Mais ces derniers se joignant à l’homme retournèrent vers Martin qui finalement redonna lui-même la santé à la fillette.
Après s’être rendu en Grande-Bretagne pour y apaiser un trouble survenu entre les évêques, lors de son retour à Rouen, saint Victrice eut la grande joie de recevoir de Milan des reliques des saints qui avaient été découvertes par saint Ambroise (7 déc.). Leur translation solennelle dans l’église qu’il avait fait bâtir en leur honneur, fut magnifique, comme si Dieu Lui-même était venu visiter Son peuple avec le cortège de Ses saints. Victrice prononça à cette occasion une admirable homélie, disant de lui-même: "Vous voyez devant vous un soldat éprouvé par les années et vieilli dans les combats, endurci à la fatigue et aux veilles, qui n’estime la vie présente que par ses rapports avec l’éternité et qui ne se croit jamais plus riche que lorsqu’il a les mains chargées des reliques des saints... Leurs demeures sont dans le Ciel; mais ils sont ici comme des hôtes à qui nous pouvons adresser nos prières." ( De Laude Sanctorum).
Après un voyage à Rome, entrepris pour défendre sa Foi trinitaire auprès de l’évêque des lieux (403), le saint homme regagna son Église et il y finit ses jours entouré de l’amour et de l’admiration du peuple (407-410).
Saint Paulin de Nole rapporte la prodigieuse transformation de la région de Rothomagus (Rouen) sous l'influence de son évêque Victrice, au cours du 4ème siècle.
[...] "Les peuples qui étaient assis au pays de l'ombre de la mort, ont vu briller une grande lumière" (Isaïe 9, 1). Ainsi les Morins, relégués à l'extrémité du globe, sur une plage sans cesse assiégée par les vagues menaçantes d'un océan barbare, ont dû à ta sainteté de se réjouir dans la lumière du Seigneur qui leur est enfin apparue, et ont ouvert au Christ leurs âmes farouches. Aux lieux où jadis des forêts désertes et des rivages inhospitaliers ne recelaient que des peuplades sauvages ou des bandits redoutés, on entend aujourd'hui les choeurs angéliques des saints qui font résonner les louanges du Seigneur dans les cités, dans les hameaux, dans les îles, dans les forêts. Partout des églises, partout des monastères populeux... Enfin la ville de Rouen, dont le nom était à peine connu dans un court rayon, est maintenant citée avec éloge dans les provinces les plus lointaines, et on la compte au nombre des villes que la piété a consacrées. [...]
Saint Paulin, lettre 18.
De Laude Sanctorum, édition Latine dans Migne PL, XX, 453 ou chez Brepols CCSL 64
2 traductions FR existent en bibliothèque hors ligne :
"SAINT VICTRICE. SON LIVRE DE LAUDE SANCTORUM. D'APRES LES VARIANTES TIREES DES MANUSCRITS DE S. -GAL PAR LE CHANOINE SAUVAGE écrit par TOUGARD A. (ABBE)"
"De laude sanctorum, René Herval, Origines chrétiennes. De la IIe Lyonnaise gallo-romaine à la Normandie ducale (IVe-XIe siècles), Rouen, Paris 1966, S. 108-153."
2 traductions anglaises existent en bibliothèque hors ligne :
http://www.voskrese.info/spl/XvictricyRouen.html
http://muse.jhu.edu/article/10071
Et saint Victrice, notre père dans la Foi, fait bien entendu partie des saints rigoureusement Orthodoxes
http://www.orthodoxengland.org.uk/saintsv.htm
La paroisse de Rouen de la métropole roumaine en France lui est dédiée :
ancien site
http://geocities.com/orthodoxerouen/
nouveau site
http://www.paroissesaintsilouane.com/
paroisse orthodoxe saint Victrice et saint Silouane, Rouen
Tropaire de saint Victrice
Soldat de l’empereur,
tu rejoignis le Christ pour te faire moine avec Hilaire et Martin,
avant d’être élu comme évêque de Rouen,
ami de saint Paulin,
tu fus un pieux pasteur,
ton siège devint nouvelle Jérusalem.
Saint Victrice, prie pour le salut de nos âmes !
Il se lia d’une étroite amitié spirituelle avec saint Martin de Tours (11 nov.), et les deux saints travaillèrent ensemble à la prédication, à l’édification de l’Église du Christ et à la fondation de paroisses dans les campagnes. Quand saint Paulin de Nole (22 juin), encore catéchumène et tourmenté par les soucis du siècle, vint consulter Martin à Vienne, il trouva saint Victrice en sa compagnie et devint par la suite un fervent admirateur de ses vertus. Un jour, alors que les deux saints étaient à Chartres, un homme présenta à saint Martin sa fille, muette de naissance, pour qu’il la guérisse. Martin le renvoya à Victrice et à un autre évêque, nommé Valentinien, disant qu’ils étaient plus puissants que lui. Mais ces derniers se joignant à l’homme retournèrent vers Martin qui finalement redonna lui-même la santé à la fillette.
Après s’être rendu en Grande-Bretagne pour y apaiser un trouble survenu entre les évêques, lors de son retour à Rouen, saint Victrice eut la grande joie de recevoir de Milan des reliques des saints qui avaient été découvertes par saint Ambroise (7 déc.). Leur translation solennelle dans l’église qu’il avait fait bâtir en leur honneur, fut magnifique, comme si Dieu Lui-même était venu visiter Son peuple avec le cortège de Ses saints. Victrice prononça à cette occasion une admirable homélie, disant de lui-même: "Vous voyez devant vous un soldat éprouvé par les années et vieilli dans les combats, endurci à la fatigue et aux veilles, qui n’estime la vie présente que par ses rapports avec l’éternité et qui ne se croit jamais plus riche que lorsqu’il a les mains chargées des reliques des saints... Leurs demeures sont dans le Ciel; mais ils sont ici comme des hôtes à qui nous pouvons adresser nos prières." ( De Laude Sanctorum).
Après un voyage à Rome, entrepris pour défendre sa Foi trinitaire auprès de l’évêque des lieux (403), le saint homme regagna son Église et il y finit ses jours entouré de l’amour et de l’admiration du peuple (407-410).
Saint Paulin de Nole rapporte la prodigieuse transformation de la région de Rothomagus (Rouen) sous l'influence de son évêque Victrice, au cours du 4ème siècle.
[...] "Les peuples qui étaient assis au pays de l'ombre de la mort, ont vu briller une grande lumière" (Isaïe 9, 1). Ainsi les Morins, relégués à l'extrémité du globe, sur une plage sans cesse assiégée par les vagues menaçantes d'un océan barbare, ont dû à ta sainteté de se réjouir dans la lumière du Seigneur qui leur est enfin apparue, et ont ouvert au Christ leurs âmes farouches. Aux lieux où jadis des forêts désertes et des rivages inhospitaliers ne recelaient que des peuplades sauvages ou des bandits redoutés, on entend aujourd'hui les choeurs angéliques des saints qui font résonner les louanges du Seigneur dans les cités, dans les hameaux, dans les îles, dans les forêts. Partout des églises, partout des monastères populeux... Enfin la ville de Rouen, dont le nom était à peine connu dans un court rayon, est maintenant citée avec éloge dans les provinces les plus lointaines, et on la compte au nombre des villes que la piété a consacrées. [...]
Saint Paulin, lettre 18.
enluminure de saint Victrice de Rouen
De Laude Sanctorum, édition Latine dans Migne PL, XX, 453 ou chez Brepols CCSL 64
2 traductions FR existent en bibliothèque hors ligne :
"SAINT VICTRICE. SON LIVRE DE LAUDE SANCTORUM. D'APRES LES VARIANTES TIREES DES MANUSCRITS DE S. -GAL PAR LE CHANOINE SAUVAGE écrit par TOUGARD A. (ABBE)"
"De laude sanctorum, René Herval, Origines chrétiennes. De la IIe Lyonnaise gallo-romaine à la Normandie ducale (IVe-XIe siècles), Rouen, Paris 1966, S. 108-153."
2 traductions anglaises existent en bibliothèque hors ligne :
http://www.voskrese.info/spl/XvictricyRouen.html
http://muse.jhu.edu/article/10071
Et saint Victrice, notre père dans la Foi, fait bien entendu partie des saints rigoureusement Orthodoxes
http://www.orthodoxengland.org.uk/saintsv.htm
La paroisse de Rouen de la métropole roumaine en France lui est dédiée :
ancien site
http://geocities.com/orthodoxerouen/
nouveau site
http://www.paroissesaintsilouane.com/
paroisse orthodoxe saint Victrice et saint Silouane, Rouen
Tropaire de saint Victrice
Soldat de l’empereur,
tu rejoignis le Christ pour te faire moine avec Hilaire et Martin,
avant d’être élu comme évêque de Rouen,
ami de saint Paulin,
tu fus un pieux pasteur,
ton siège devint nouvelle Jérusalem.
Saint Victrice, prie pour le salut de nos âmes !
06 août 2019
La Transfiguration (metr. Antoine de Sourozh)
Au Nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.
Il y a des moments bénis ou tragiques où nous pouvons voir une personne qui nous est révélée dans une lumière profonde, d'une beauté impressionnante que nous n'avions jamais soupçonnée auparavant.
Cela arrive quand nos yeux sont ouverts, à un moment de pureté de cœur ; parce que ce n'est pas seulement Dieu Lui-même que le cœur pur verra ; c'est aussi l'image divine, la lumière qui brille dans les ténèbres d'une âme humaine, de la vie humaine que nous pouvons voir aux moments où notre cœur devient immobile, transparent, devient pur.
Mais il y a aussi d'autres moments où l'on peut voir une personne que l'on a toujours cru connaître, dans une lumière qui est une révélation. Cela arrive quand quelqu'un est emballé de joie, d'amour, de louange et d'adoration. Cela arrive aussi quand une personne est au plus profond d'elle-même, au point crucifiant de la souffrance, mais quand la souffrance reste pure, quand aucune haine, aucun ressentiment, aucune amertume, aucun mal ne s'y mêle, quand la souffrance pure brille, comme elle brille invisiblement pour beaucoup dans le Christ crucifié.
Ceci peut nous aider à comprendre ce que les Apôtres ont vu quand ils étaient sur la montagne de la Transfiguration. Ils ont vu le Christ dans la gloire à un moment où Son abandon total à la volonté du Père, Son acceptation finale et ultime de Sa propre destinée humaine, leur a été révélée. Moïse et Elie, nous dit-on, étaient à Ses côtés, l'un représentant la Loi et l'autre représentant les Prophètes : tous deux ont proclamé le temps où le Salut viendra, où l'Homme de souffrance prendra sur Lui tous les fardeaux du monde, où l'Agneau de Dieu tué avant tous les siècles prendra sur Lui toute la tragédie du présent monde. Ce fut un moment où, dans Son humanité, le Christ, dans un abandon humble et triomphant, S'est finalement livré à la Croix.
La semaine dernière, nous l'avons entendu l'annonce que le Fils de Dieu sera livré entre les mains des hommes, et ils Le crucifieront, mais le troisième jour, Il ressuscitera. A ce moment-là, cette mort devint imminente, ce fut un point décisif, et Il resplendit de la gloire de l'amour parfait, sacrificiel, crucifié, de la Sainte Trinité, et de l'amour de Dieu, l'amour sensible de Jésus l'Homme, comme l'appelle saint Paul. Les Apôtres ont vu la lumière briller, ils ont vu la lumière divine couler à travers la chair transparente du Christ, tomber sur tout ce qui L'entoure, toucher la pierre et la plante, et appeler d'eux une réponse de lumière. Eux seuls n'ont pas compris, parce que dans tout le monde créé, seul l'homme a péché et est devenu aveugle. Et pourtant, on leur a montré le mystère, et pourtant, ils sont entrés dans cette nuée qui est la gloire divine, qui les a remplis de crainte, de crainte, mais en même temps de tant de joie et d'émerveillement !
Moïse était entré dans cette nuée et pouvait parler à Dieu comme un ami parle à un ami; il pouvait voir Dieu passer près de lui, toujours sans Nom, toujours sans visage; et eux maintenant, ils voient le visage de Dieu dans l'Incarnation. Ils ont vu Son visage et ils ont vu Sa gloire resplendir dans la tragédie. Ce qu'ils percevaient était la gloire, ce qu'ils percevaient était l'émerveillement d'être là, dans la gloire de Dieu, en présence du Christ qui leur était révélé dans la gloire. Ils voulaient y rester pour toujours, comme nous le faisons aux moments où quelque chose nous remplit d'adoration, de louange, de crainte, de joie indicible, mais le Christ leur dit que le temps était venu de descendre dans la vallée, de quitter le Mont de la Transfiguration car c'était le début du chemin de la Croix, et Il devait s'immerger dans tout ce qu'il y a de tragique dans la vie humaine. Il les fit descendre dans la vallée pour être confrontés à l'agonie du père dont l'enfant ne pouvait être guéri, à l'incapacité des disciples de faire quoi que ce soit pour cet enfant, à l'attente des gens qui ne pouvaient maintenant s'adresser qu'à Lui - c'est là qu'Il les emmena.
Et on nous dit qu'Il avait choisi ces trois disciples parce qu'ensemble, dans leur unité, ils détenaient les trois grandes vertus qui nous rendent capables de partager avec Dieu le mystère de Son Incarnation, de Sa Divinité, de Sa crucifixion, pour affronter Sa descente aux enfers après Sa mort et pour recevoir les nouvelles de Sa résurrection : la foi de Pierre, l'amour de Jean, la justice de Jacques.
Il y a des moments où nous voyons aussi quelque chose qui nous dépasse, et combien nous voudrions pouvoir rester, rester pour toujours dans cette condition bienheureuse ; et ce n'est pas seulement parce que nous en sommes incapables que nous ne sommes pas autorisés à y rester, mais parce que le Seigneur dit : Vous êtes maintenant sur la montagne de la Transfiguration, vous avez vu Christ prêt à être crucifié pour la vie du monde - allez maintenant avec Lui, allez maintenant en Son nom, allez maintenant et faites venir à Lui les hommes pour qu'ils vivent !
Telle est notre vocation. Que Dieu nous donne la foi, et la pureté du cœur qui nous permet de voir Dieu en chacun de nos frères et sœurs ! L'un des Pères du désert n'a-t-il pas dit : " Celui qui a vu son frère a vu Dieu " ? - et nous servir les uns les autres avec amour sacrificiel, avec la joie exaltante de donner notre vie les uns aux autres comme le Christ a donné Sa vie pour nous. Amen.
+ Antoine, métropolite de Sourozh
In the name of the Father, the Son and the Holy Spirit.
There are blessed or tragic moments when we can see a person revealed to us in a light with a depth, with an awesome beauty which we have never suspected before.
It happens when our eyes are open, at a moment of purity of heart; because it is not only God Himself Whom the pure in heart will see; it is also the divine image, the light shining in the darkness of a human soul, of the human life that we can see at moments when our heart becomes still, becomes transparent, becomes pure.
But there are also other moments when we can see a person whom we thought we have always known, in a light that is a revelation. It happens when someone is aglow with joy, with love, with a sense of worship and adoration. It happens also when a person is at the deepest point, the crucifying point of suffering, but when the suffering remains pure, when no hatred, no resentment, no bitterness, no evil is mixed to it, when pure suffering shines out, as it shone invisibly to many from the crucified Christ.
This can help us to understand what the Apostles saw when they were on the Mount of Transfiguration. They saw Christ in glory at a moment when His total surrender to the will of the Father, His final and ultimate acceptance of His own human destiny, became revealed to them. Moses and Elijah, we are told, stood by Him; the one representing the Law and the other one representing the Prophets: both have proclaimed the time when salvation would come, when the Man of suffering will take upon Himself all the burdens of the world, when the Lamb of God slain before all ages would take upon Himself all the tragedy of this world. It was a moment when in His humanity Christ, in humble and triumphant surrender, gave Himself ultimately to the Cross.
Last week we heard Him say that the Son of God will be delivered in the hand of men, and they will crucify Him, but on the third day He will rise. At that moment it became imminent, it was a decisive point, and He shone with the glory of the perfect, sacrificial, crucified love of the Holy Trinity, and the
responsive love of Jesus the Man, as Saint Paul calls Him. The Apostles saw the shining, they saw the divine light streaming through the transparent flesh of Christ, falling on all the things around Him, touching rock and plant, and calling out of them a response of light. They alone did not understand, because in all the
created world man alone has sinned and became blind. And yet, they were shown the mystery, and yet, they entered into that cloud which is the divine glory, that filled them with awe, with fear, but at the same time with such exulting joy and wonder!
Moses had entered that cloud and was allowed to speak to God as a friend speaks to a friend; he was allowed to see God passing by him, still without a name, still without a face; and now, they saw the face of God in the Incarnation. They saw His face and they saw His glory shining out of tragedy. What they perceived was the glory, what they perceived was the wonder of being there, in the glory of God, in the presence of Christ revealed to them in glory. They wanted to stay there forever, as we do at moments when something fills us with adoration, with worship, with awe, with unutterable joy, but Christ had told them that the time has come to go down into the valley, to leave the Mount of Transfiguration because this was the beginning of the way of the Cross, and He had to be merged into all that was tragic in human life. He brought them down into the valley to be confronted with the agony of the father whose child could not be cured, with the inability of the disciples to do anything for this child, with the expectation of the people who now could turn to no-one but Him - that is where He brought them.
And we are told that He had chosen these three disciples because together, in their togetherness they held the three great virtues that make us capable of sharing with God the mystery of His incarnation, of His Divinity, of His crucifixion, to face His descent into hell after His death and to receive the news of
His resurrection: the faith of Peter, the love of John, the righteousness of James.
There are moments when we also see something which is beyond us, and how much we wish we could stay, stay forever in this blissful condition; and it is not only because we are incapable of it that we are not allowed to stay in it, but because the Lord says, You are now on the Mount of Transfiguration, you have seen Christ ready to be crucified for the life of the world - go now together with Him, go now in His name, go now, and bring people to Him that they may live!
This is our vocation. May God give us faith, and the purity of heart that allows us to see God in every brother and sister of ours! Didn't one of the Desert Fathers say, ‘He who has seen his brother has seen God’? - and serve one another with love sacrificial, with the exulting joy of giving our lives to one another as Christ gave His life for us. Amen.
Metropolitan Anthony of Sourozh
TRANSFIGURATION
19 August 1990
Il y a des moments bénis ou tragiques où nous pouvons voir une personne qui nous est révélée dans une lumière profonde, d'une beauté impressionnante que nous n'avions jamais soupçonnée auparavant.
Cela arrive quand nos yeux sont ouverts, à un moment de pureté de cœur ; parce que ce n'est pas seulement Dieu Lui-même que le cœur pur verra ; c'est aussi l'image divine, la lumière qui brille dans les ténèbres d'une âme humaine, de la vie humaine que nous pouvons voir aux moments où notre cœur devient immobile, transparent, devient pur.
Mais il y a aussi d'autres moments où l'on peut voir une personne que l'on a toujours cru connaître, dans une lumière qui est une révélation. Cela arrive quand quelqu'un est emballé de joie, d'amour, de louange et d'adoration. Cela arrive aussi quand une personne est au plus profond d'elle-même, au point crucifiant de la souffrance, mais quand la souffrance reste pure, quand aucune haine, aucun ressentiment, aucune amertume, aucun mal ne s'y mêle, quand la souffrance pure brille, comme elle brille invisiblement pour beaucoup dans le Christ crucifié.
Ceci peut nous aider à comprendre ce que les Apôtres ont vu quand ils étaient sur la montagne de la Transfiguration. Ils ont vu le Christ dans la gloire à un moment où Son abandon total à la volonté du Père, Son acceptation finale et ultime de Sa propre destinée humaine, leur a été révélée. Moïse et Elie, nous dit-on, étaient à Ses côtés, l'un représentant la Loi et l'autre représentant les Prophètes : tous deux ont proclamé le temps où le Salut viendra, où l'Homme de souffrance prendra sur Lui tous les fardeaux du monde, où l'Agneau de Dieu tué avant tous les siècles prendra sur Lui toute la tragédie du présent monde. Ce fut un moment où, dans Son humanité, le Christ, dans un abandon humble et triomphant, S'est finalement livré à la Croix.
La semaine dernière, nous l'avons entendu l'annonce que le Fils de Dieu sera livré entre les mains des hommes, et ils Le crucifieront, mais le troisième jour, Il ressuscitera. A ce moment-là, cette mort devint imminente, ce fut un point décisif, et Il resplendit de la gloire de l'amour parfait, sacrificiel, crucifié, de la Sainte Trinité, et de l'amour de Dieu, l'amour sensible de Jésus l'Homme, comme l'appelle saint Paul. Les Apôtres ont vu la lumière briller, ils ont vu la lumière divine couler à travers la chair transparente du Christ, tomber sur tout ce qui L'entoure, toucher la pierre et la plante, et appeler d'eux une réponse de lumière. Eux seuls n'ont pas compris, parce que dans tout le monde créé, seul l'homme a péché et est devenu aveugle. Et pourtant, on leur a montré le mystère, et pourtant, ils sont entrés dans cette nuée qui est la gloire divine, qui les a remplis de crainte, de crainte, mais en même temps de tant de joie et d'émerveillement !
Moïse était entré dans cette nuée et pouvait parler à Dieu comme un ami parle à un ami; il pouvait voir Dieu passer près de lui, toujours sans Nom, toujours sans visage; et eux maintenant, ils voient le visage de Dieu dans l'Incarnation. Ils ont vu Son visage et ils ont vu Sa gloire resplendir dans la tragédie. Ce qu'ils percevaient était la gloire, ce qu'ils percevaient était l'émerveillement d'être là, dans la gloire de Dieu, en présence du Christ qui leur était révélé dans la gloire. Ils voulaient y rester pour toujours, comme nous le faisons aux moments où quelque chose nous remplit d'adoration, de louange, de crainte, de joie indicible, mais le Christ leur dit que le temps était venu de descendre dans la vallée, de quitter le Mont de la Transfiguration car c'était le début du chemin de la Croix, et Il devait s'immerger dans tout ce qu'il y a de tragique dans la vie humaine. Il les fit descendre dans la vallée pour être confrontés à l'agonie du père dont l'enfant ne pouvait être guéri, à l'incapacité des disciples de faire quoi que ce soit pour cet enfant, à l'attente des gens qui ne pouvaient maintenant s'adresser qu'à Lui - c'est là qu'Il les emmena.
Et on nous dit qu'Il avait choisi ces trois disciples parce qu'ensemble, dans leur unité, ils détenaient les trois grandes vertus qui nous rendent capables de partager avec Dieu le mystère de Son Incarnation, de Sa Divinité, de Sa crucifixion, pour affronter Sa descente aux enfers après Sa mort et pour recevoir les nouvelles de Sa résurrection : la foi de Pierre, l'amour de Jean, la justice de Jacques.
Il y a des moments où nous voyons aussi quelque chose qui nous dépasse, et combien nous voudrions pouvoir rester, rester pour toujours dans cette condition bienheureuse ; et ce n'est pas seulement parce que nous en sommes incapables que nous ne sommes pas autorisés à y rester, mais parce que le Seigneur dit : Vous êtes maintenant sur la montagne de la Transfiguration, vous avez vu Christ prêt à être crucifié pour la vie du monde - allez maintenant avec Lui, allez maintenant en Son nom, allez maintenant et faites venir à Lui les hommes pour qu'ils vivent !
Telle est notre vocation. Que Dieu nous donne la foi, et la pureté du cœur qui nous permet de voir Dieu en chacun de nos frères et sœurs ! L'un des Pères du désert n'a-t-il pas dit : " Celui qui a vu son frère a vu Dieu " ? - et nous servir les uns les autres avec amour sacrificiel, avec la joie exaltante de donner notre vie les uns aux autres comme le Christ a donné Sa vie pour nous. Amen.
+ Antoine, métropolite de Sourozh
In the name of the Father, the Son and the Holy Spirit.
There are blessed or tragic moments when we can see a person revealed to us in a light with a depth, with an awesome beauty which we have never suspected before.
It happens when our eyes are open, at a moment of purity of heart; because it is not only God Himself Whom the pure in heart will see; it is also the divine image, the light shining in the darkness of a human soul, of the human life that we can see at moments when our heart becomes still, becomes transparent, becomes pure.
But there are also other moments when we can see a person whom we thought we have always known, in a light that is a revelation. It happens when someone is aglow with joy, with love, with a sense of worship and adoration. It happens also when a person is at the deepest point, the crucifying point of suffering, but when the suffering remains pure, when no hatred, no resentment, no bitterness, no evil is mixed to it, when pure suffering shines out, as it shone invisibly to many from the crucified Christ.
This can help us to understand what the Apostles saw when they were on the Mount of Transfiguration. They saw Christ in glory at a moment when His total surrender to the will of the Father, His final and ultimate acceptance of His own human destiny, became revealed to them. Moses and Elijah, we are told, stood by Him; the one representing the Law and the other one representing the Prophets: both have proclaimed the time when salvation would come, when the Man of suffering will take upon Himself all the burdens of the world, when the Lamb of God slain before all ages would take upon Himself all the tragedy of this world. It was a moment when in His humanity Christ, in humble and triumphant surrender, gave Himself ultimately to the Cross.
Last week we heard Him say that the Son of God will be delivered in the hand of men, and they will crucify Him, but on the third day He will rise. At that moment it became imminent, it was a decisive point, and He shone with the glory of the perfect, sacrificial, crucified love of the Holy Trinity, and the
responsive love of Jesus the Man, as Saint Paul calls Him. The Apostles saw the shining, they saw the divine light streaming through the transparent flesh of Christ, falling on all the things around Him, touching rock and plant, and calling out of them a response of light. They alone did not understand, because in all the
created world man alone has sinned and became blind. And yet, they were shown the mystery, and yet, they entered into that cloud which is the divine glory, that filled them with awe, with fear, but at the same time with such exulting joy and wonder!
Moses had entered that cloud and was allowed to speak to God as a friend speaks to a friend; he was allowed to see God passing by him, still without a name, still without a face; and now, they saw the face of God in the Incarnation. They saw His face and they saw His glory shining out of tragedy. What they perceived was the glory, what they perceived was the wonder of being there, in the glory of God, in the presence of Christ revealed to them in glory. They wanted to stay there forever, as we do at moments when something fills us with adoration, with worship, with awe, with unutterable joy, but Christ had told them that the time has come to go down into the valley, to leave the Mount of Transfiguration because this was the beginning of the way of the Cross, and He had to be merged into all that was tragic in human life. He brought them down into the valley to be confronted with the agony of the father whose child could not be cured, with the inability of the disciples to do anything for this child, with the expectation of the people who now could turn to no-one but Him - that is where He brought them.
And we are told that He had chosen these three disciples because together, in their togetherness they held the three great virtues that make us capable of sharing with God the mystery of His incarnation, of His Divinity, of His crucifixion, to face His descent into hell after His death and to receive the news of
His resurrection: the faith of Peter, the love of John, the righteousness of James.
There are moments when we also see something which is beyond us, and how much we wish we could stay, stay forever in this blissful condition; and it is not only because we are incapable of it that we are not allowed to stay in it, but because the Lord says, You are now on the Mount of Transfiguration, you have seen Christ ready to be crucified for the life of the world - go now together with Him, go now in His name, go now, and bring people to Him that they may live!
This is our vocation. May God give us faith, and the purity of heart that allows us to see God in every brother and sister of ours! Didn't one of the Desert Fathers say, ‘He who has seen his brother has seen God’? - and serve one another with love sacrificial, with the exulting joy of giving our lives to one another as Christ gave His life for us. Amen.
Metropolitan Anthony of Sourozh
TRANSFIGURATION
19 August 1990
05 août 2019
Quand vous êtes dépassé par le souvenir des torts subis, votre cœur est rempli de colère et votre âme sent qu'elle est en enfer. Au mieux de nos capacités, ne nous vengeons pas de ceux qui nous offensent. Ne nous souvenons pas du mal commis par qui que ce soit ; et si quelqu'un nous choque, prions pour lui:'Seigneur, pardonne à celui qui m'a déçu!'.
Staretz Proclu de Roumanie
When you are overtaken by remembrance of wrongs, your heart is filled with anger and your soul feels that it is in hell. To the best of our ability, let’s not take revenge on those who offend us. Let’s not remember evil from anyone; and if anyone upsets us, let us pray for him: ‘O Lord, forgive the one who has upset me!’
Elder Proclu+ of Romania in pravoslavie.ru
Staretz Proclu de Roumanie
When you are overtaken by remembrance of wrongs, your heart is filled with anger and your soul feels that it is in hell. To the best of our ability, let’s not take revenge on those who offend us. Let’s not remember evil from anyone; and if anyone upsets us, let us pray for him: ‘O Lord, forgive the one who has upset me!’
Elder Proclu+ of Romania in pravoslavie.ru
04 août 2019
Le mal dont nous souffrons n'est pas ce que nous croyons (st Nicolas)
Seuls les insensés pensent que la souffrance est mauvaise. Un homme sensible sait que la souffrance n'est pas le mal, mais seulement la manifestation du mal et une guérison du mal. Seul le péché chez un homme est un vrai mal, et il n'y a pas de mal en dehors du péché. Tout ce que les hommes appellent généralement le mal ne l'est pas, mais c'est un remède amer pour guérir du mal. Plus l'homme est malade, plus les médicaments que le médecin lui prescrit sont amers. Parfois, même, il semble à un homme malade que le médicament est pire et plus amer que la maladie elle-même ! C'est ce qu'il semble parfois au pécheur : la souffrance est plus dure et plus amère que le péché commis. Mais ce n'est qu'une illusion - une très forte illusion de soi. Il n'y a aucune souffrance dans le monde qui pourrait être aussi dure et destructrice que le péché. Toute la souffrance supportée par les hommes et les nations n'est autre que la guérison abondante que la Miséricorde éternelle offre aux hommes et aux nations pour les sauver de la mort éternelle. Tout péché, aussi petit soit-il, entraînerait inévitablement la mort si la Miséricorde ne permettait pas aux hommes de souffrir pour se sevrer de l'ivresse du péché; car la guérison qui vient de la souffrance est provoquée par la puissance remplie de grâce du Saint Esprit, qui donne la vie.
Saint Nicolas Velimirovich
Only the foolish think that suffering is evil. A sensible man knows that suffering is not evil but only the manifestation of evil and healing from evil. Only sin in a man is a real evil, and there is no evil outside sin. Everything else that men generally call evil is not, but is a bitter medicine to heal from evil. The sicker the man, the more bitter the medicine that the doctor prescribes for him. At times, even, it seems to a sick man that the medicine is worse and more bitter than the sickness itself! And so it seems at times to the sinner: the suffering is harder and more bitter than the sin committed. But this is only an illusion – a very strong self-delusion. There is no suffering in the world that could be anywhere near as hard and destructive as sin is. All the suffering borne by men and nations is none other than the abundant healing that eternal Mercy offers to men and nations to save them from eternal death. Every sin, however small, would inevitably bring death if Mercy were not to allow suffering in order to sober men up from the inebriation of sin; for the healing that comes through suffering is brought about by the gracefilled power of the Holy and Life-giving Spirit.
St Nikolai Velimirovich
Saint Nicolas Velimirovich
Only the foolish think that suffering is evil. A sensible man knows that suffering is not evil but only the manifestation of evil and healing from evil. Only sin in a man is a real evil, and there is no evil outside sin. Everything else that men generally call evil is not, but is a bitter medicine to heal from evil. The sicker the man, the more bitter the medicine that the doctor prescribes for him. At times, even, it seems to a sick man that the medicine is worse and more bitter than the sickness itself! And so it seems at times to the sinner: the suffering is harder and more bitter than the sin committed. But this is only an illusion – a very strong self-delusion. There is no suffering in the world that could be anywhere near as hard and destructive as sin is. All the suffering borne by men and nations is none other than the abundant healing that eternal Mercy offers to men and nations to save them from eternal death. Every sin, however small, would inevitably bring death if Mercy were not to allow suffering in order to sober men up from the inebriation of sin; for the healing that comes through suffering is brought about by the gracefilled power of the Holy and Life-giving Spirit.
St Nikolai Velimirovich
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