"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

01 août 2020

Saints Friard et Secondel, ermites en Bretagne


Chapelle Saint Second, Besné (reconstruction vers 1640)




SAINTS FRIARD ET SECONDEL, ERMITES (6ième SIÈCLE)
Né au pays nantais de parents très modestes, le Gallo-Romain Friard cultiva la terre dans ses jeunes années, au rapport de Grégoire de Tours. Mais sa grande piété le distinguait de ses compagnons de travail. Un jour qu'ils avaient été piqués par un essaim de guêpes et forcés de quitter les lieux, le saint se mit à genoux, fit le signe de la croix et les guêpes s'enfoncèrent dans leur trou.
Résolu de tout quitter pour se consacrer à Dieu, il se retira dans une île de la Loire, Vindunitta, avec l'abbé Sabaudus et le diacre Secondel. Sabaudus ne tarda pas à rentrer dans son monastère; Secondel alla prêcher aux alentours. Mais, d'après Grégoire de Tours, c'était une tentation du démon que Friard démasqua. Quelques années plus tard Secondel mourut dans les bras de Friard, mais la réputation du saint attira d'autres compagnons pour le remplacer. Saint Félix l'avait en très haute estime; aussi, quand Friard se sentit près de sa fin, lui fit-il demander de venir le bénir et lui donner le baiser de paix. Félix, retenu par des attaires importantes, lui fit dire de ne pas mourir qu'il ne l'eût vu, et le saint, très obéissant, attendit.
Il mourut aux alentours de 570. La paroisse de Besné réclame l'honneur de lui avoir donné le jour et de posséder ses reliques. D'après A. Oheix, Vindunitta serait Besné.
Bibl. - Grégoire de Tours, Vitae Patrum, 10, éd. B. Krusch, dans Mon. Germ. hist. - Biblioth. hag. lat., n. 3148. - Act. sanct., août, t. 1, p. 57-59. -



Huile sur toile, 19ème s - celle de saint Friard est encore moins réussie.. On attend un évêque pour se décider à faire réaliser l'iconographie de tous nos saints selon les canons et l'art religieux local de l'époque du saint.



26 juillet 2020

Le Remède pour le corps et l'âme (p. Tryphon)

La puissance vivifiante du Corps et du Sang du Sauveur

L'Éternité est un banquet sans fin (la Divine Liturgie) qui se déroule dans le Royaume céleste. A chaque fois que nous participons à la Divine Liturgie, nous sommes transportés en un lieu où il n'y a ni temps ni espace, et nous participons à ce banquet-là. En recevant les Saints Mystères (à savoir, vraiment le Corps et le Sang du Christ), nous recevons le remède guérissant tout ce qui nous rend malade. Notre décrépitude, corps et âme, se voit administrer le médicament dont nous avons tant besoin.

Dieu est partout présent et rempli tout. Il n'y a nul endroit où Il ne serait pas. Le feu des enfers n'est rien d'autre que le Feu de Dieu, brûlant ceux qui manquent d'amour et qui refusent de répondre à Son invitation de rentrer en communion avec Lui. Dieu n'envoie personne en enfer, car nous nous y condamnons nous-mêmes. L'éternité avec Dieu requiert une transformation de nos âmes, nous devons être purifiés afin de pouvoir être baignés dans la Lumière incréée de Dieu. Sans cette transformation, le feu de Dieu nous brûle, non pas qu'Il souhaite que nous brulions, mais parce que notre nature déchue ne saurait soutenir la présence de Dieu sans avoir été purifiée.

L'Eucharistie est le remède même que Dieu a voulu pour cette transformation. Notre réponse devrait être une humble soumission à cette invitation à communier avec ce Dieu même Qui nous a créés. La Sainte Communion est là pour être le moyen de notre transformation, qui nous restaure en plénitude. Les Saints Mystères nous donnent la vie. La Confession et la Communion régulières sont les moyens dont nous disposons pour changer.

L'Eucharistie est à la fois mystique et symbolique, et est comprise comme étant authentiquement Corps et Sang du Christ, précisément parce que le pain et le vin sont des mystères et des symboles de la véritable et authentique présence de Dieu, et Sa manifestation pour nous en Christ.

La Sainte Eucharistie défie toute analyse et explication purement rationnelle, de même qu'une terminologie logique, précisément parce que c'est un mystère. L'Eucharistie, étant le Christ Lui-même, est un mystère du Royaume des Cieux qui, comme Jésus nous l'a dit, n'est "pas de ce monde-ci." Du fait qu'elle relève du Royaume de Dieu, l'Eucharistie est totalement inaccessible à la "logique" terrestre de l'humanité déchue.

Saint Jean Damascène en disait : "Si vous voulez savoir commence cela se passe, il vous suffit d'apprendre que c'est par le Saint Esprit... nous n'en savons rien de plus, sinon que la Parole de Dieu est véridique, active et toute puissante, mais insondable en son mode opératoire."

A l'occasion de cette pandémie [Coronavirus Covid-19], un petit nombre de fidèles a eu peur de recevoir les Saints Mystères avec la même cuillère que celle qui avait administré la Communion à leur prédécesseur dans la file. Ces gens se privent donc d'eux-mêmes du vivifiant Corps et Sang du Christ, par peur d'être atteints par un virus. Je leur dirais qu'il est important de se rappeler que l'Eucharistie apporte la guérison SIMULTANÉMENT au corps et à l'âme.

Comme prêtre, après avoir administré le Corps et le Sang aux fidèles, je place la sainte cuillère dans ma propre bouche, de peur que la moindre parcelle des précieux Dons puisse en tomber. Et comme tous les prêtres, j'ai accompli cela depuis le jour où mon archevêque m'a ordonné à la sainte prêtrise. Je n'ai JAMAIS été frappé par le moindre virus que ce soit pour avoir agit de la sorte, et ça n'aura jamais lieu. C'est tout simplement impossible, vu ce que je reçois dans ma bouche.

Cette peur est générée par les puissances des ténèbres, car le démon voudrait que nous ayons peur de recevoir la grâce vivifiante qui vient de la réception des Saints Mystères. Le démon sait tout à propos de la puissance vivifiante du Corps et du Sang du Sauveur, et c'est le démon qui va chercher à provoquer la peur chez les fidèles, de sorte que nous évitions de recevoir le Remède nécessaire pour nos âmes.
Les fidèles, tous ensemble, nous devons tenir ferme dans notre Foi, et dire au démon de retourner en enfer, là d'où il vient

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Dans l'amour du Christ,
Higoumène Tryphon







Medicine for Both Body and Soul
The life-giving power of the Body and Blood of the Saviour

Eternity is an everlasting banquet (the Divine Liturgy) that takes place in the heavenly realm. Every time we participate in the Divine Liturgy we are transported into a place where there is neither time nor space, and participate in that very banquet. As we receive the Holy Mysteries (Christ's very Body and Blood), we receive the healing medicine for that which ails us. Our brokenness in both body and soul are given the healing medicine that we so very much need.
God is everywhere present and fills all things. There is nowhere He is not. Hell fire is none other than the Fire of God, burning those who are unloving and unresponsive to His invitation to commune with Him. God does not send anyone to hell, for we sentence ourselves. Eternity with God necessitates a transformation of our souls, that we be purified in order to be engulfed by God's uncreated light. Without transformation the fire of God burns us, not because He desires we be burned, but because our fallen nature can not withstand the presence of God without having been purified.
The Eucharist is the very medicine that God designed for this transformation. Our response should be one of humble submission to this invitation to commune with the very God Who created us. Holy Communion is meant to be the very agent that changes us, making us whole. The Holy Mysteries give us life. Frequent confession and communion are the means we have for change.
The Eucharist is both mystical and symbolic and is understood to be the genuine Body and Blood of Christ, precisely because bread and wine are the mysteries and symbols of God's true and genuine presence and His manifestation to us in Christ.
The Holy Eucharist defies analysis and explanation in purely rational and logical terms precisely because it is a mystery. The Eucharist, as is Christ himself, is a mystery of the Kingdom of Heaven which, as Jesus has told us, is "not of this world." The Eucharist, because it belongs to God's Kingdom, is truly free from the earth-born "logic" of fallen humanity.
Saint John of Damascus says, "If you enquire how this happens, it is enough for you to learn that it is through the Holy Spirit ... we know nothing more than this, that the word of God is true, active, and omnipotent, but in its manner of operation unsearchable".
During this pandemic there are a small number of people who fear receiving the Holy Mysteries from the same spoon as those who have gone before them in the communion line. These people are thus depriving themselves of the Live-Giving Body and Blood of Christ, for fear of getting the virus. To them I would say, it is important to remember that the Eucharist brings about healing of BOTH body and soul.
As a priest, following the reception of the Body and Blood by the faithful, I place the holy spoon into my own mouth, lest any particles of the precious Gifts fall off the spoon. I, like all priests, have done this since the day my archbishop ordained me into the sacred priesthood. I have NEVER come down with a virus of any sort for doing so, and I never will. It would be impossible, given that which I am taking into my mouth.
It is from the Powers of Darkness that such fear is generated, as the Evil One would have us fear receiving the very life-giving grace that comes from the reception of the Holy Mysteries. The Evil One knows of the life-giving power of the Body and Blood of the Saviour, and it is the devil who would strike fear in believers, so we avoid receiving the Medicine needed for our souls. Let us, collectively as believers, stand firm in our faith, and tell the devil to go back to hell, from which he came.
Love in Christ,
Abbot Tryphon