"Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes. Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique.
Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière. Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques."
P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

14 novembre 2020

Construire notre confiance en Dieu (p. Tryphon)

 Une grande partie de ce dont nous pensons avoir besoin est née de notre propre immaturité

Lorsque nous nous retrouvons pris dans ce que nous voulons, ou ce que nous pensons avoir besoin, nous sommes découragés de voir que les choses ne se passent pas comme nous l'avions espéré. Déçus, nous commençons à nous demander pourquoi Dieu n'a pas réussi à nous donner ce que nous avons tant cherché, cette chose, ou cette situation, qui est devenue le thème dominant de nos prières. Occupés à essayer d'atteindre un but, et échouant, nous oublions que ce n'était peut-être pas la volonté de Dieu pour nous, depuis le tout début. En nous fiant à notre propre sentiment de ce dont nous avons besoin, nous finissons par être déçus, voire désillusionnés, et nous blâmons Dieu.

Une grande partie de ce dont nous pensons avoir besoin est née de notre propre immaturité, car en nous concentrant sur ce dont nous pensons avoir besoin, nous ne nous abandonnons pas tranquillement à la volonté de Dieu, et nous ne faisons pas confiance au fait que Dieu sait ce dont nous avons vraiment besoin. Dans ces moments-là, nous ne faisons pas confiance à Dieu et ne nous abandonnons pas à Sa volonté pour nous. Nous oublions que Dieu sait ce dont nous avons réellement besoin et nous ne considérons pas le bien à long terme. Lorsque nous cessons de lutter contre la volonté de Dieu, nous trouvons la grâce suffisante pour supporter nos épreuves dans la prière, sachant que Dieu nous donne ce qui est salvifique. Comme un père terrestre aimant, notre Dieu nous permet d'endurer ce qui nous rendra forts, et Il nous mènera à la victoire sur notre nature déchue. Lorsque viendra le temps voulu par Dieu, les épreuves que l'on endure dans la prière nous rendront plus forts et nous deviendrons de plus fidèles enfants du Très-Haut.

Ce type de vie fidèle nous amène à connaître la vérité des paroles : "Et nous savons que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein (Romains 8,28). Lorsque nous faisons confiance à Dieu, ces moments de déception ont un sens, et le tableau d'ensemble est clairement établi devant nous.

"Ne perdez pas cette conviction, à laquelle est attachée une grande récompense, car vous avez besoin de persévérance pour accomplir la volonté de Dieu et entrer ainsi en possession des biens promis." (Hébreux 10,35-36)."

Dans l'amour du Christ,

Higoumène Tryphon

Photos: Merci beaucoup pour vos prières et votre amour. Ce vieux moine va tenter de continuer ses articles de blog depuis son lit d'hôpital.




prières sollicitées pour p. Tryphon, en convalescence après nouvelle hospitalisation (photo 3 novembre 2020)



Building Confidence

Much of what we think we need is born from our own immaturity

When we find ourselves caught up in what we want, or what we think we need, we become despondent that things are not going the way we'd hoped. Disappointed, we start to wonder why God has failed to give us that which we've so sought after, that thing, or situation, that became the dominant theme of our prayers. Caught up in trying to reach a goal, and failing, we forget that it may not have been God's will for us from the very beginning. Relying on our own notion of what we need, we end up disappointed, or even disillusioned, and we blame God.

Much of what we think we need is born from our own immaturity, for as we've focused on what we think we need, we fail to quietly surrender to the will of God, and fail to trust in the knowledge that God knows what we really need. We fail during such times to trust God, and surrender to His will for us. We forget that God knows what we really need, and fail to consider the long term good. When we quit struggling against the will of God, we find the grace sufficient to prayerfully enduring our trials, knowing that God gives us that which is salvific. Like a loving earthly father, our God allows us to endure that which will make us strong, and He will lead us to victory over our fallen nature. Prayerfully enduring trials will, in God's time, make us stronger, and we will become more faithful children of the Most High.

This kind of faithful living leads us to know the truth of the words, “And we know that all things work together for good to those who love God, to those who are called according to His purpose (Romans 8:28).” When we trust God, those moments of disappointment make sense, and the bigger picture is clearly set before us.

"Therefore do not cast away your confidence, which has great reward. For you have need of endurance, so that after you have done the will of God, you may receive the promise (Hebrews 10:35-36)."

With love in Christ,

Abbot Tryphon

Photos: Thanks so very much for your prayers and love. This old monk will try to continue his blog articles from the hospital bed.

13 novembre 2020

Testament de mgr Amphilochie du Montenegro, mort du Covid-19 le 30 oct 2020


 Mémoire éternelle, vladyka Amphilochie!!

Le 30 octobre, le métropolite Amphilochie Radovic, archevêque de Cetinje et métropolite du Monténégro et du Littoral, est mort d'une infection au COVID-19. Il avait été diagnostiqué avec le coronavirus le 6 octobre et hospitalisé depuis lors au Centre clinique du Monténégro, qui se trouve dans la capitale monténégrine Podgorica. Le 9 octobre, il a transmis le message suivant depuis l'hôpital :


"Le saint évêque Nicolas [Velimirovic, ndt] qui a prononcé un discours célèbre dans Lovćen lors du transfert des reliques de Pierre II au mausolée de Lovćen, après la démolition de l'église Saint-Pierre par les occupants austro-hongrois en 1916, a déclaré, entre autres, que Dieu prend soin des enfants et des malades. Dieu a donné à l'archevêque de Cetinje une croix à porter. En effet, l'archevêque de Cetinje tente de porter sa croix et celle de Métropolite du Monténégro et du Littoral. Le Métropolite du Monténégro participe à cette maladie qui fait souffrir des millions de personnes dans le monde entier, jusqu'au président américain Donald Trump.


Participant au port de cette croix du monde entier, c'est aussi le Métropolite, aujourd'hui, Dieu merci. J'ai pris part au Corps et au Sang de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ en la fête de Saint Jean le Théologien, l'apôtre de l'amour, de qui nous avons appris les paroles du Christ selon lesquelles les deux principaux Commandements sont : aime le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force, et aime ton prochain comme toi-même. L'amour en tant que principe de la vie humaine. Et c'est précisément, je dirais, que Dieu a envoyé la souffrance à l'humanité pour la guérir de la haine, de l'orgueil, de l'égoïsme, de l'égocentrisme, afin que l'humanité comprenne que nous sommes encore des gens faibles et impuissants sur terre, et que c'est seulement Dieu qui donne la vraie vie, et pas seulement cette vie transitoire d'aujourd'hui à demain. De telles souffrances rappellent la dignité humaine, une dignité éternelle et impérissable, car l'homme est un être créé pour l'éternité, et non pour le transitoire et le néant. Dieu utilise ces moyens pour nous rappeler que la mort n'est pas le dernier mot de cette vie, mais seulement une préparation à ce qui est éternel et impérissable - au Royaume éternel du Dieu d'amour - le Père et le Fils et le Saint-Esprit. En ce Nom, je salue et je bénis tous ceux qui se soucient de ma santé, en leur demandant de prendre soin de la santé de tous ceux qui souffrent, non seulement ici à l'hôpital du Monténégro mais dans le monde entier.


C'est la souffrance universelle qui a régné aujourd'hui et je prie le Seigneur que Dieu pardonne les péchés de tous les peuples et nous ramène à nous-mêmes et aux autres et aux valeurs éternelles, le secret de la vie éternelle, pour diminuer la souffrance car il n'est pas facile de porter cette souffrance et ce qui se passe aujourd'hui. Que la bénédiction du Seigneur soit sur tous, en particulier sur ceux qui se souviennent de moi aussi, car je vois qu'il y a beaucoup de gens de différentes parties du monde qui se souviennent de moi et qui prient pour moi, et je vous remercie pour leurs prières. Nous espérons dans le Seigneur que nous continuerons notre travail et que c'est une préparation pour la poursuite du travail, si Dieu le veut. La bénédiction de Dieu à tous, et pour de nombreuses années !


Source (en serbe) :

https://mitropolija.com/2020/10/09/mitropolit-amfilohije-se-uspjesno-oporavlja-nosim-svoj-krst-ucestvujuci-i-ovom-bolescu-u-patnjama-ljudi-sirom-svijeta/

12 novembre 2020

La fin du monde (p. Arsenie Bocca)


 Et sachez que la fin du monde ne sera pas comme nous le pensons, que mourra tout le monde d'un coup. Mais ils mourront tour à tour. Dans une partie du monde il y aura des guerres, dans une autre des tremblements [de terre], dans d'autres des innondations, il y aura accidents sur accidents. Il y aura des maladies inconnues et sans traitements. [..]

Au moment où viendra la persécution, à ce moment, l'on verra qui est un véritable chrétien, qui les supportera toutes [les épreuves], qui ne tombera pas dans le chaos du monde.

Père Arsenie Boca (1910-1989)

Alta data Parintele ne-a vorbit despre sfarsitul lumii, ca sfarsitul lumii nu va fi asa cum gandim noi ca va muri toata lumea odata. Ci va muri pe rand. Intr-o parte de lume vor fi razboaie, in alta parte cutremure, in alta inecari, vor fi accidente peste accidente, vor fi boli necunoscute si fara de leac. Toate acestea le putem vedea in zilele noastre. 

[..] Ei vor ajunge sa cuprinda intreg pamantul [si] vor con­du­ce lumea. Pana atunci va fi bine de noi. Atunci se va vedea care este crestin adevarat, care [le] va rabda pe toate; care nu, va cadea in valul lumii“.

http://sfantul-arsenie-boca.blogspot.com/2014/11/profetiile-parintelui-arsenie-boca.html


d'autres paroles de père Arsenie:

http://sfantul-arsenie-boca.blogspot.com/2014/11/profetii-ale-parintelui-arsenie-boca_26.html


Son livre de recueils de conférences, homélies, paroles sous le boisseau, etc, a été traduit en néerlandais :

https://www.kelbo.nl/nl/boeken/9789087598730/vader-arsenie-boca-wonderlijk-uitzonderlijk


et en anglais :

https://www.vaderarsenieboca.nl/path-to-the-kingdom








11 novembre 2020

Saint Martin de Tours, saint Ninian, l'Égypte, les Gaules et l'Écosse

Saints Celtiques et Vieille Angleterre - 11 Novembre
=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
* Saint Cynfran le Gallois
* Saint Rhedius de Llanllyfni, Pays de Galles
* Saint Martin de Tours
=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
https://www.mail-archive.com/celt-saints@yahoogroups.com/msg00352.html
emrys Wed, 11 Nov 2009 14:37:44 -0800 

Pour en revenir à l'Église britannique contemporaine, nous constatons que dans la province de Valentia, qui comprenait la partie de la Grande-Bretagne du Nord située entre les murs d'Antonin et d'Hadrien, est né vers l'an 360 un homme dont la personnalité, au milieu de beaucoup de détails vagues et légendaires, semble se démarquer clairement et distinctement pour la vision historique moderne. Il s'agit de Nynias ou Ninian, qui était le fils d'un prince ou d'un chef celte Chrétien. S. Ninian a été baptisé et a reçu une éducation Chrétienne. Plein de zèle religieux, il décida de visiter la grande ville "dont l'ancienne gloire faisait encore la fierté de l'empire dominant du monde" et, les circonstances étant favorables à l'accomplissement de son souhait, il partit de chez lui et atteignit Rome en temps voulu. Il y étudia pendant quelque temps et, en 397, il fut consacré évêque, puis renvoyé dans son pays natal. Sur son chemin, il traversa la Gaule et se tourna quelque temps vers la ville de Tours sur la Loire, où Saint Martin, communément appelé "le saint soldat" et maintenant âgé de quatre-vingts ans, présidait un monastère qu'il avait fondé sur le modèle oriental, dont la renommée était connue de Saint Ninian. Comme le séjour de ce dernier auprès du vieux S. Martin, auquel il était, dit-on, apparenté, était destiné à porter beaucoup de fruits et à avoir des conséquences importantes plus tard dans l'Église celtique, il est bon que nous nous arrêtions un peu ici et que nous nous efforcions d'examiner brièvement la nature et les caractéristiques générales de l'Église de l'ancienne Gaule, dont de nombreux éléments devaient ensuite être incorporés à ceux des Celtes [...], Saint Antoine, le saint copte, étant le fondateur de ce monachisme [du type vécu en Gaule]. Antoine était un égyptien de noble naissance qui est né à Corma, située près de la frontière entre la Basse et la Haute-Égypte, en 251 après Jésus-Christ. Il est très tôt imprégné de zèle pour la vie ascétique. Au début, il était solitaire ou ermite, mais plus tard, il prôna la vie coenobitique. Plus tard, cette idée adoptée sous la forme du monastère dans lequel les frères habitaient sous un même toit.

Saint Pachome, le successeur de Saint Antoine, réunit les moines selon une Règle prescrite et fonda un monastère sur l'île de Tabennae dans le Haut-Nil, qui ne comptait pas moins de 7.000 membres. Le chef du monastère était l'Abbas, un mot syriaque qui signifie père, et la communauté était considérée comme sa famille. La renommée et la réputation de piété de ce premier établissement se sont rapidement répandues, et de nombreuses communautés similaires ont vu le jour dans les pays voisins.

Ce système monastique égyptien s'est ensuite solidement implanté en Gaule, mais pas à Rome. Martin en fut impressionné. En 360, il revient à Poitiers et retrouve Hilaire. Il fonde dans les environs le monastère de Ligugé. En 371, il est élu évêque de Tours. Comme il se consacre à la vie de reclus, il fonde le monastère de Marmoutier-les-Tours sur les bords de la Loire. Il faut cependant préciser que ce n'est pas entièrement dû au nom et à la renommée de S. Antoine que S. Martin a ressenti le désir de mener la vie ascétique. À cette cause première s'en ajoutait une autre, résultant de son intérêt passionné pour la Colonie Montaniste qui, des années avant son époque, avait fui l'Asie pour s'établir en Gaule avec ses doctrines. En lui, deux courants d'ascèse orientale convergent donc, l'un venant d'Égypte et l'autre d'Asie Mineure. [...] Il ressort clairement de ce qui précède que S. Martin a été inspiré par Lyon [également fortement influencé par l'Asie mineure], par Hilaire et Symphorien, et par l'Égypte, plutôt que par Rome.

S. Martin n'était pas le seul à s'enthousiasmer pour le monachisme égyptien. Jean Cassien - qui avait visité le Nil et ses monastères les plus célèbres, et qui en revint avec des récits élogieux sur le succès du mouvement en Égypte; sur les 5.000 moines des montagnes où S. Antoine avait vécu dans sa cellule; sur les 50.000 dans le désert de Nitrie; sur les 50.000 qui se réunissaient pour célébrer la Communion pascale; sur la maigre alimentation, la mortification de la chair, la piété dévote - fonda un monastère comme Marseille sur le modèle égyptien, et publia deux livres : "De Institut Coenobiorum" et "Collationes Patrum", qui ont grandement influencé les croyances et les pratiques religieuses en Gaule. La doctrine enseignée dans ce monastère était un semi-pélagianisme, par opposition à l'augustinianisme orthodoxe de l'Église de Rome. Beaucoup d'autres, comme Cassien, se sont sentis poussés, après avoir visité l'Égypte, à fonder des retraites similaires. C'est là que les coutumes et les habitudes de pensée égyptiennes ont été introduites sur les îles qui s'étendent le long des côtes occidentales de la Méditerranée. "La mer était à ces retraites," comme le décrit le regretté Professor Story, "ce que le Nil ou le désert était à leurs prototypes égyptiens ; et le modèle égyptien de la vie monastique y était fidèlement reproduit". Tout comme Ephèse, Antioche et Alexandrie ont trouvé leur chemin vers la Gaule sans faire de Rome une étape de leur voyage, les relations entre l'Egypte et la Gaule, qui avaient en effet été établies depuis des siècles avant l'ère chrétienne, bien que jusqu'alors purement sociales, commerciales et intellectuelles, sont alors devenues aussi religieuses. Lorsque les éloges funèbres de saint Jérôme sur le monachisme furent si mal vus par la société romaine qu'il estima qu'il était préférable pour lui de se retirer à Bethléem avec Paula et Eustochium, "l'ascèse du Nil gagnait déjà son chemin parmi des centaines de fidèles en Ligurie [extrême sud-ouest de l'Italie du Nord] et en Gallia Narbonensis [côte sud-est de la France actuelle]".

Une autre remarquable communauté en Gaule est celle de l'île de Lérins, fondée par Saint Honorat. Celle-ci devint un centre d'où jaillirent des forces monastiques qui se répandirent rapidement dans toute l'Europe occidentale. C'est Saint Vincent, le grand médecin de ce monastère, qui a donné la définition bien connue du vrai credo : "Quod semper, quod ubique, quod ab omnibus creditumi sit".

Les sept chapelles de ce monastère peuvent encore être retracées parmi les ruines, et nous rappellent par la force des choses les sept églises de Glendalough en Irlande, ces deux groupes étant symboliques des sept historiques de l'Asie dans l'Apocalypse.

C'est dans ce monastère que Saint Patrick d'Irlande, après s'être échappé de captivité sur la côte d'Antrim, de chez le chef qui l'avait tenu en esclavage, a étudié la culture et l'ascèse qui avaient été transplantées de l'Orient. Dans sa "Confession", il ne parle pas d'avoir reçu son autorité de Rome, et toute sa vie et son enseignement prouvent le contraire. Comme S. Ninian, il a également rendu visite à S. Martin, qui était son parrain, à Tours, et là, il a recueilli des informations supplémentaires sur le fonctionnement du monastère.

Nous avons donc atteint ici une étape très intéressante de notre progression historique. Ces deux dirigeants chrétiens - Saint Ninian, qui a reçu de Saint Martin de Tours l'enthousiasme pour le monachisme et la culture de l'Orient, et plus tard, Saint Patrick, également imprégné du zèle monastique qu'il avait acquis à Lérins et à Tours - sont retournés dans leurs pays respectifs, l'Écosse et l'Irlande, et ont fondé des établissements religieux qui, avant que de nombreuses années ne s'écoulent, étaient pensés pour exercer une influence universellement ressentie non seulement dans les îles britanniques mais aussi sur le Continent européen [... Nous voyons ici que l'influence de l'Asie Mineure et de l'Égypte est venue de la Gaule vers l'Église celtique primitive de Grande-Bretagne en deux courants qui se sont finalement rencontrés et ont fusionné en un seul; le premier est venu de S. Martin à travers S. Ninian à Whithorn, Galloway, d'où, via saint Finian, c'est passé à Moville en Irlande, et de Moville via saint Columba à Iona vers les Celtes d''Écosse en 563 après Jésus-Christ. Le second est venu de Lérins et, par S. Martin à Tours et S. Patrick, il est passé en Irlande, où il a rejoint l'autre.


===
extraits de:
Rev.John Stirton, B.D., F.S.A. (Scot.), Crathie


Celtic and Old English Saints          11 November
=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
* St. Cynfran of Wales
* St. Rhedius of Llanllyfni, Wales
* St. Martin of Tours
=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
https://www.mail-archive.com/celt-saints@yahoogroups.com/msg00352.html
emrys Wed, 11 Nov 2009 14:37:44 -0800

Returning to the contemporary British Church, we find that in the province of Valentia, which comprised that portion of North Britain situated between the walls of Antonine and Hadrian, there was born about the year 360, one whose personality, amid much that is vague and legendary, seems to stand out clear and distinct before the modern historic vision. This is Nynias or Ninian, who was the son of a Christian Celtic prince or chief. S. Ninian was baptized and educated a Christian. Filled with religious zeal, he resolved to visit the great city "whose ancient glory was still the pride of the world's dominant empire," and, circumstances being favourable to the accomplishment of his wish, he set out from his home and reached Rome in due course. Here he studied for some time, and in 397 he was consecrated as Bishop, and sent back to his native country. On his way he passed through Gaul, and turned aside for some time to the city of Tours on the Loire, where S. Martin, commonly known as "the soldier saint" and now in his eightieth year, presided over a monastery which he had founded on the Eastern model, the fame of which was known to S. Ninian. As the latter's sojourn with the aged S. Martin, to whom he is said to have been related, was destined to bear much fruit, and to have far-reaching consequences later in the Celtic Church, it will be well that we should pause here for a little, and endeavour to examine briefly the nature and general characteristics of the Church of ancient Gaul, many features of which were afterwards to be incorporated into that of the Celt [...] of this monasticism [the type obtaining in Gaul], S. Anthony, the Coptic Saint, was the founder. Anthony was an Egyptian of noble
birth, who was born in Corma, situated near the boundary between Lower and Upper Egypt, in 251 AD. He early became imbued with zeal for the ascetic life. At first he was a solitary or eremite, but later he advocated the coenobitic life. Later, this idea was merged in that of the monastery in which the brethren dwelt under one roof.

Pachomius, the successor to S. Anthony, brought the monks together under a prescribed rule and founded a monastery on the island of Tabennae in the Upper Nile, which had latterly no fewer than 7,000 members. The head of the monastery was the Abbas, a Syriac word which means father, and the community was regarded as his family. The fame and reputation for piety of this early establishment rapidly spread, and many similar communities sprang up in neighbouring countries.

This Egyptian system of monasticism in due course took firm root in Gaul, although not in Rome. S. Martin became impressed with it. In 360 he returned to Poitiers and was again with Hilary. He founded in the neighbourhood the Monastery of Liguge. In 371 he was appointed Bishop of Tours. As he was devoted to the life of a recluse he established the Monastery of Marmoutier-les-Tours on the banks of the Loire. It should be pointed out, however, that it was not entirely die to the name and fame of S. Anthony that S. Martin felt the desire to be associated with the ascetic life. Combined with this primary cause was another, resulting from his absorbing interest in the Montanist Colony which, years before his time, had fled from Asia to establish itself and its doctrines in Gaul. In him therefore two streams of Eastern asceticism converged; one from Egypt and the other from Asia Minor. [...] From the above evidence it is clear that S. Martin received his
inspiration from Lyons [also strongly influenced by Asia Minor], through Hilary and Symphorian, and from Egypt, rather than from Rome.

S. Martin was not alone in his enthusiasm for Egyptian monasticism. John Cassian - who had visited the Nile and its most celebrated monasteries, and who returned with glowing accounts of the success of the movement in Egypt; of the 5,00 monks on the mountains where S. Anthony had lived in his cell; of the 50,00 in the desert of Nitria; of the 50,000 who would assemble together to celebrate the Easter Communion; of the meagre diet, of the maceration of the flesh, of the devout piety - founded a monastery as Marseilles after the Egyptian model, and published two books: "De Institut Coenobiorum" and "Collationes Patrum," which greatly influenced the religious beliefs and practices in Gaul. The doctrine taught in this monastery was a semi-Pelagianism, as opposed to the orthodox Augustinianism of the Church of Rome. There were many others, like Cassian, who felt impelled, after visiting Egypt, to found similar retreats. There Egyptian customs and habits of thought were introduced on the islands which range themselves along the western coasts of the Mediterranean. "The sea was to these retreats," as the late Professor Story describes, "what the Nile or the desert was to their Egyptian prototypes; and the Egyptian model of the monastic life was faithfully reproduced in them." Just as Ephesus, Antioch, and Alexandria found their way to Gaul without making Rome a stage on the journey, so intercourse between Egypt and Gaul which, indeed, had been established for ages before the Christian
era, although hitherto purely social, commercial, and intellectual, now became also religious. When Jerome's eulogies of monasticism were so angrily resented by Roman society that he saw it was best for him to retire to Bethlehem with Paula and Eustochium, "the asceticism of the Nile was already winning its way among hundreds of devotees in Liguria [extreme south-western part of Northern Italy} and Gallia Narbonensis [southeastern coast of modern day France]."

Another of the notable communities in Gaul was that of the island of Lerins, founded by S. Honorat. This became a centre from which emanated monastic forces which quickly spread throughout the whole of the west of Europe. It was S. Vincent, the great and leaned doctor in this monastery, who gave the well known definition of the true creed - "Quod semper, quod ubique, quod ab omnibus creditumi sit."

The seven chapels of this monastery may still be traced among the ruins, and forcibly remind us of the seven churches at Glendalough in Ireland, both groups being symbolic of the historic seven of Asia in the Apocalypse.

To this monastery came S. Patrick of Ireland, after escaping from the chieftain, on the Antrim coast, who had held him in bondage. he here studied the culture and asceticism which had been transplanted from the East. In his "Confession" he does not speak of having received his authority from Rome, and his whole life and teaching prove the reverse. Like S. Ninian, he also visited S. Martin, who was his uncle, at Tours, and there he gathered further insight into the work of the monastery.

Here then we have reached a highly interesting stage in our historical progression. These two Christian leaders - S. Ninian, carrying from S. Martin at Tours the enthusiasm for monasticism and culture of the East, and later, S. Patrick, likewise imbued with monastic zeal which he had acquired both at Lerins and Tours - returned to their respective countries, Scotland and Ireland, and founded religious settlements which, before many years should elapse, were calculated to wield an influence universally felt not only in the British Isles but on the Continent of Europe [...] We this see that the influence of Asia Minor and of Egypt came to the early Celtic Church in Britain from Gaul in two streams which eventually met and merged into one; the first came from S. Martin through S. Ninian to Whithorn, in Galloway, whence, through S. Finian it passed to Moville in Ireland and from Moville through S. Columba to Iona and the Celts of Scotland in 563 AD. the second originated in Lerins and through S. Martin at Tours and S. Patrick it passed to Ireland, where it joined the other.

===
extracts from:
"The Celtic Church and the Influence of the East"
Rev.John Stirton, B.D., F.S.A. (Scot.), Crathie

10 novembre 2020

Les champignons et le Christ - légende slovaque

 Voici une vieille légende populaire slovaque sur l'origine des champignons :

Alors que NS Jésus-Christ et saint Pierre traversaient un petit village, ils ont entendu la musique de mariage venant d'une humble maison. Bien que très pauvres, les parents de la mariée étaient bons et ont invité les deux voyageurs à participer aux festivités. Ils ont bien volontiers accepeté, mais Jésus avertit Pierre de n'accepter aucune nourriture, à l'exception du pain et du sel, car il s'agissait de personnes très pauvres et aux moyens limités, même pour cette célébration. Par conséquent, bien qu'ils aient reçu toute l'hospitalité de la maison, Jésus et Pierre n'ont accepté que le pain et le sel. Cependant, avec le temps, Pierre a eu envie de goûter aux quelques gâteaux savoureux placés sur la table. Puis, comme personne ne regardait, il en a prit quelques-uns et les a cachés dans sa poche. 

Plus tard, alors que Jésus et Pierre continuaient leur chemin, Pierre a commencé secrètement à grignoter les gâteaux qu'il avait pris. Pourtant, à chaque bouchée, Jésus se retournait brusquement et lui demandait ce qu'il mangeait. De peur, Pierre crachait par terre ce qu'il avait dans la bouche et disait : "Rien". Cela se produisait sans cesse jusqu'à ce que tous les gâteaux aient disparu. À ce moment-là, Jésus s'est arrêté et a dit à Pierre : "Je sais ce que tu as fait. Retourne ramasser tout ce que tu as craché, et je t'attendrai."

La tête basse de honte, Pierre est alors parti chercher ce qu'il avait recraché, mais à chaque endroit, il ne trouvait aucun gâteau, seulement une étrange excroissance enracinée dans le sol. En les ramenant à Jésus, Pierre dit : "Seigneur, je n'ai pas trouvé de gâteau, seulement ceci a poussé là où j'ai craché la nourriture. Pardonne-moi, je T'en prie".

Jésus pardonna à Pierre et dit : "Ramènons-les à la maison où les pauvres gens célébraient le mariage." Ainsi dit, ainsi fait, et Jésus demanda à la vieille femme de préparer ce qui s'avéra être des champignons, et ils étaient délicieux. Ainsi, parce que les champignons étaient issus de la nourriture des pauvres, Jésus les leur donna et leur apprit où les trouver. Et, parce que les pauvres ont besoin d'aide, les champignons se multiplient et abondent comme source de nourriture.

Le père John






Here is an old Slovak folk-legend about the origin of mushrooms:

While Jesus and Peter were passing through a small village, they heard wedding music coming from a humble cottage. Although very poor, the parents of the bride were righteous and invited the two travelers to participate in the festivities. They happily agreed, but Jesus warned Peter to accept no food except bread and salt, for these were very poor people with limited means even for this celebration. Therefore, while offered every hospitality of the home, Jesus and Peter accepted only the bread and salt. However, as time wore on, Peter longed to try some of the few tasty cakes placed upon the table. Then, when no one was looking, he took a couple and hid them in his pocket. 

Later, as Jesus and Peter continued their way, Peter secretly began nibbling upon the cakes he had taken. Yet at each bite, Jesus would turn abruptly and ask him what he was eating. In fear, Peter would spit out what was in his mouth upon the ground and say, “Nothing.” This happened time and again until all the cakes were gone. At this point, Jesus stopped and told Peter, “I know what you did. Go back and pick up all that you spat out, and I’ll wait for you.”

Hanging his head in shame, Peter left to fetch what he had spit out, but at each site he found no cake, only a strange growth rooted to the soil. Bringing them back to Jesus, Peter said, “Lord, I found no cake, only these grew up from where I spat out the food. Please forgive me.”

Jesus forgave Peter and said, “Let his bring these back to the cottage where the poor people were celebrating the wedding.” They did, and Jesus asked the old woman to cook up what turned out to be mushrooms, and they were delicious. Thus, because mushrooms had sprung up from the food of the poor people, Jesus bestowed them on the poor and taught them where to find them. And, because poor people need help, mushrooms multiply and abound as a food source.

Fr. John

09 novembre 2020

Va Beryozka, poème d'automne (p. Jean)



Au milieu des bouleaux : Poème d'automne




"De majestueux bouleaux se dressent,

Des faisceaux d'argent; un blanc étincelant

Inclinant leurs parures jaunies

Sous un ciel bleu profond et sans nuages

Offrant un trésor de feuilles, l'attrait de la sève

Tapissant un couloir parfumé - doux et doré

A travers lequel l'on pourrait marcher et être réveillé,

Les sens touchés et qui aspirent à l'être,

Par la puissance infinie et la grâce aimante,

Du Dieu puissant qui a créé ce Globe

Couronnant ses saisons à la fois de beauté et de gloire

Afin que nous puissions exulter et louer Ses multiples œuvres !

P. John Memorich (15.10.2020)










“Va Beryozka”

Amidst Birches: An Autumn Poem

“Majestic stately birches stand,

Beams of silver; gleaming white

Bow their yellow-laden limbs

‘Neath a deep, blue cloudless sky

Offering a treasury of leaves, the lure of sap

To carpet a fragrant corridor – soft and golden

By which one might walk and be awakened

Senses touching and longing to be touched

By the infinite power and loving grace

Of the Mighty God Who created this Orb

Crowning its seasons with both beauty and glory

That we might exult and praise His manifold works!”

Archpriest John Memorich (October 15, 2020)


08 novembre 2020

Nous ne devrions pas désespérer, même si nous péchons bien des fois (saint Pierre Damascène)



Même si vous n'êtes pas ce que vous devriez être, vous ne devez pas désespérer. Il est déjà assez grave que vous ayez péché; pourquoi en outre outragez-vous Dieu en le considérant dans votre ignorance comme impuissant? Celui qui, pour vous, a créé le grand univers que vous voyez, serait-Il incapable de sauver votre âme? Et si vous dites que ce fait, ainsi que Son Incarnation, ne font qu'aggraver votre condamnation, alors repentez-vous; et Il recevra votre repentir, comme Il a accepté celle du fils prodigue (cf. Luc 15,20) et de la prostituée (cf. Luc 7,37-50). Mais si la repentance est trop dure pour vous, et que vous péchez par habitude même si vous ne le voulez pas, faites preuve d'humilité comme le publicain (cf. Luc 18, 13) : cela suffit pour assurer votre Salut. Car celui qui pèche sans se repentir, mais qui ne désespère pas, doit nécessairement se considérer comme la plus basse des créatures, et n'osera juger ou blâmer personne. Au contraire, il s'émerveillera de la compassion de Dieu, et sera plein de gratitude envers son Bienfaiteur, et recevra ainsi bien d'autres bénédictions. Même s'il est soumis au diable en ce qu'il pèche, il désobéit à l'ennemi par crainte de Dieu lorsque ce dernier tente de le faire désespérer. C'est pourquoi il a sa part avec Dieu; car il est reconnaissant, il rend grâce, il est patient, il craint Dieu, il ne juge pas afin de ne pas être jugé. Toutes ces qualités sont cruciales. Comme le dit saint Jean Chrysostome à propos de la géhenne : elle nous est presque plus profitable que le Royaume des Cieux, car à cause d'elle, beaucoup entrent dans le Royaume des Cieux, tandis que peu y entrent pour l'amour du Royaume lui-même; et s'ils y entrent, c'est en vertu de la compassion de Dieu. La géhenne nous poursuit par la crainte, le Royaume nous embrasse avec amour, et par eux deux nous sommes sauvés par la grâce de Dieu (Homélie sur 1 Timothée 15,3).

Si ceux qui sont attaqués par de nombreuses passions de l'âme et du corps endurent patiemment, ne renoncent pas par négligence à leur libre-arbitre, et ne désespèrent pas, ils sont sauvés. De même, celui qui a atteint l'état de détachement, libre de toute peur et la légèreté du cœur, chute rapidement s'il ne confesse pas continuellement la grâce de Dieu en ne jugeant personne. En effet, s'il ose juger quelqu'un, il montre clairement qu'en acquérant sa richesse, il s'est appuyé sur ses propres forces, comme l'affirme saint Maxime. Saint Jean de Damas dit que si une personne encore soumise aux passions, et toujours dépourvue de la lumière de la connaissance spirituelle, se voit confier la direction d'autrui, elle court un grand danger, tout comme la personne qui a reçu de Dieu le détachement et la connaissance spirituelle mais qui n'aide pas les autres.

Rien n'est plus bénéfique pour le faible que la retraite dans l'immobilité, ou pour l'homme soumis aux passions et sans connaissance spirituelle, que l'obéissance combinée à l'immobilité. Il n'y a rien de mieux que de connaître sa propre faiblesse et son ignorance, ni rien de pire que de ne pas les reconnaître. Aucune passion n'est aussi détestable que l'orgueil, ou aussi ridicule que l'avarice, "la racine de tous les maux" (1 Tim. 6,10) : car ceux qui, au prix d'un grand travail, extraient de l'argent d'une mine, puis le cachent à nouveau sous terre, restent sans aucun profit. C'est pourquoi le Seigneur dit : "N'accumulez pas de trésors sur la terre" (Matt. 6,19) ; et encore : "Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur" (Mt 6,21). Car l'intellect de l'homme est attiré par le désir des choses dont il s'occupe habituellement, que ce soit les choses terrestres, ou les passions, ou les bénédictions célestes et éternelles. Comme le dit saint Basile le Grand, une habitude persistante acquiert toute la force de la nature (Longue règle 6).

Une personne faible, en particulier, doit être attentive aux impulsions de sa conscience, afin de libérer son âme de toute condamnation. Sinon, à la fin de sa vie, il peut se repentir en vain et faire un deuil éternel. L'homme qui ne peut pas supporter pour le Christ une mort physique comme le Christ l'a fait, devrait au moins être prêt à supporter spirituellement la mort. Il sera alors un martyr par rapport à sa conscience, en ce sens qu'il ne se soumet pas aux démons qui l'assaillent, ni à leurs desseins, mais les conquiert, comme l'ont fait les saints martyrs et les saints pères. Les premiers étaient des martyrs corporels, les seconds des martyrs spirituels. En se forçant un peu, on vainc l'ennemi; par une légère négligence, on est rempli de ténèbres et détruit.

Saint Pierre Damascène, Philocalie, livre 1, p.74 



Even if you are not what you should be, you should not despair. It is bad enough that you have sinned; why in addition do you wrong God by regarding Him in your ignorance as powerless? Is He, who for your sake created the great universe that you behold, incapable of saving your soul? And if you say that this fact, as well as His incarnation, only makes your condemnation worse, then repent; and He will receive your repentance, as He accepted that of the prodigal son (cf. Luke 15:20) and the prostitute (cf. Luke 7:37-50). But if repentance is too much for you, and you sin out of habit even when you do not want to, show humility like the publican (cf. Luke 18:13): this is enough to ensure your salvation. For he who sins without repenting, yet does not despair, must of necessity regard himself as the lowest of creatures, and will not dare to judge or censure anyone. Rather, he will marvel at God's compassion, and will be full of gratitude towards his Benefactor, and so receive many other blessings as well. Even if he is subject to the devil in that he sins, yet from fear of God he disobeys the enemy when the latter tries to make him despair. Because of this he has his portion with God; for he is grateful, gives thanks, is patient, fears God, does not judge so that he may not be judged. All these are crucial qualities. It is as St. John Chrysostom says about Gehenna: it is almost of greater benefit to us than the kingdom of heaven, since because of it many enter into the kingdom of heaven, while few enter for the sake of the kingdom itself; and if they do enter it, it is by virtue of God's compassion. Gehenna pursues us with fear, the kingdom embraces us with love, and through them both we are saved by God's grace (Homily On 1 Timothy 15:3).

If those attacked by many passions of soul and body endure patiently, do not out of negligence surrender their free will, and do not despair, they are saved. Similarly, he who has attained the state of dispassion, freedom from fear and lightness of heart, quickly falls if he does not confess God's grace continually by not judging anyone. Indeed, should he dare to judge someone, he makes it evident that in acquiring his wealth he has relied on his own strength, as St. Maximus states. St. John of Damascus says that if someone still subject to the passions, and still bereft of the light of spiritual knowledge, is put in charge of anyone, he is in great danger; and so is the person who has received dispassion and spiritual knowledge from God but does not help other people.

Nothing so benefits the weak as withdrawal into stillness, or the man subject to the passions and without spiritual knowledge as obedience combined with stillness. Nor is there anything better than to know one's own weakness and ignorance, nor anything worse than not to recognize them. No passion is so hateful as pride, or as ridiculous as avarice, "the root of all evils" (1 Tim. 6:10): for those who with great labor mine silver, and then hide it in the earth again, remain without any profit. That is why the Lord says, "Do not store up treasures on earth" (Matt. 6:19); and again: "Where your treasure is, there will your heart be also" (Matt. 6:21). For the intellect of man is drawn by longing towards those things with which it habitually occupies itself, whether these be earthly things, or the passions, or heavenly and eternal blessings. As St. Basil the Great says, a persistent habit acquires all the strength of nature (Long Rules 6).

A weak person especially ought to pay attention to the promptings of his conscience, so that he may free his soul from all condemnation. Otherwise at the end of his life he may repent in vain and mourn eternally. The person who cannot endure for Christ's sake a physical death as Christ did, should at least be willing to endure death spiritually. Then he will be a martyr with respect to his conscience, in that he does not submit to the demons that assail him, or to their purposes, but conquers them, as did the holy martyrs and the holy fathers. The first were bodily martyrs, the latter spiritual martyrs. By forcing oneself slightly, one defeats the enemy; through slight negligence one is filled with darkness and destroyed.
Saint Peter Damaskinos, "A Treasure of Divine Knowledge : The Philokalia" (vol. 3).